11 décembre 2007 – Conseil central du Saguenay—Lac – Saint – Jean – La forêt, une ressource à se réapproprier

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11 décembre 2007 – Conseil central du Saguenay—Lac – Saint – Jean – La forêt, une ressource à se réapproprier

Conseil central du Saguenay—Lac-Saint-Jean

La forêt, une ressource à se réapproprier

À l’occasion du Sommet sur l’avenir de la forêt, le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay – Lac-Saint-Jean CSN, a tenu à souligner la nécessité d’effectuer des changements pour assurer l’avenir de l’industrie forestière et des emplois. Il fait les constats suivants :

  • Le régime forestier, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est en partie responsable de la crise que nous avons connue avec nos voisins américains.
  • Des monopoles ont émergé des fusions d’entreprises au cours des deux dernières décennies. Ils ont fait mainmise sur des secteurs entiers de la forêt publique québécoise, laissant les populations de ces régions à leur merci.
  • Le manque d’information concernant l’attribution des CAAF, alors que la forêt québécoise est une ressource publique, entraîne des inquiétudes et des tensions entre les différentes communautés qui vivent de la ressource forestière.
  • La vision des gens envers la ressource forestière a beaucoup évolué ces dernières années. Leur conscience environnementale s’est développée en dépit des pertes d’emploi. Les citoyens, les municipalités ainsi que les représentants régionaux désirent maintenant avoir plus de contrôle sur cette ressource afin d’en assurer un développement durable et d’en retirer le plus de bénéfices possibles en terme d’emplois et de retombées économiques
  • .
Des pistes de solution

Dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, la grande majorité des CAAF (près de 80%), est détenue par Abitibi-Bowater, ce qui place cette entreprise en situation de monopole.

Il est donc fondamental que l’octroi des CAAF demeure la responsabilité du gouvernement du Québec. Transférer cette responsabilité aux régions, aux MRC ou aux municipalités serait une erreur. Il en résulterait inévitablement un déséquilibre du rapport de force nécessaire à de saines discussions. Il est simple de comprendre que le milieu aurait peu ou pas d’argument à opposer aux pressions qu’une entreprise comme Abitibi-Bowater peut exercer en disant : « s’il y a trop de conditions pour l’octroi du CAAF que je convoite ou que je veux transférer, je vais fermer votre usine et aller là où on me permet de faire ce que je veux avec la forêt ». Ce déséquilibre n’aurait pour effet que de mettre les usines, les municipalités et les régions en compétition les unes contre les autres au profit d’une rentabilité à court terme pour l’industrie.

Nous sommes d’avis qu’une réforme du régime forestier doit s’appuyer sur une vision à long terme qui permet aux citoyens, travailleurs et intervenants régionaux, d’avoir leur mot à dire dans la façon d’exploiter une ressource sur leur territoire.

Même s’il n’appartient pas aux communautés d’assurer la rentabilité et la compétitivité des entreprises au détriment du bien commun, les régions comme la nôtre sont directement affectées économiquement et socialement par les fermetures d’usines de sciage et de papier. Il est donc de notre intérêt d’assurer la protection de la nature, de la forêt et des emplois, ainsi que de rechercher la création d’emplois de qualité correspondant à nos objectifs régionaux de développement durable.

La forêt québécoise est publique et elle doit être gérée comme tout autre bien public. Le voile doit être levé sur les contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF). Nous revendiquons depuis plusieurs mois déjà que le ministère ait l’obligation d’informer les travailleuses et les travailleurs ainsi que les communautés, de tous les transferts de bois les concernant. Nous ne sommes donc pas en désaccord avec la mise aux enchères d’une partie de la capacité forestière. Cela permettrait une plus grande diversité pour les utilisateurs, atténuerait les effets négatifs des monopoles et faciliterait l’utilisation de la ressource forestière à d’autres fins que d’approvisionner les usines de pâtes et papiers. Il va de soi que cette mise aux enchères doit s’organiser de façon ordonnée. Toutefois, la prudence est de rigueur, puisque nous ne sommes pas en mesure d’évaluer les conséquences réelles d’une telle mesure et, à ce titre, nous croyons que des études d’impacts devraient être effectuées.

Nous croyons même que le ministère doit rendre publique toute demande de transfert de CAAF dès le moment où celle-ci est faite. Nous revendiquons aussi la possibilité pour tout groupe de déposer des projets pour l’exploitation des volumes de bois libérés et l’implication des communautés, ainsi que des travailleurs, dans l’analyse de ces projets, selon des critères à définir, mais entre autres en considérant la consolidation de l’entreprise, le niveau d’emploi maintenu, les activités de deuxième et troisième transformation et les activités de sylviculture dans un objectif de développement durable. Si nous voulons récolter une matière première à un coût abordable à long terme, il faudra bien un jour commencer à aménager une forêt productive et renouvelable, à proximité des usines et des communautés d’où proviennent les ouvriers.

Nous croyons que l’attribution d’un CAAF doit être assujettie à un certain nombre de conditions, de critères de performance et de productivité, notamment en terme de protection de l’environnement, de renouvellement de la ressource, de protection du patrimoine forestier, de développement d’autres potentiels que la fibre et le bois d’œuvre (2e et 3e transformation) et bien entendu, de protection et de développement de l’emploi comme contribution à l’économie locale, régionale et nationale. Les conditions et les critères doivent être déterminés par la région en impliquant l’ensemble des intervenants.

Des emplois perdus

Malheureusement, la réduction de la production forestière et la crise du bois d’œuvre ont conduit à la perte de nombreux emplois. Il est à prévoir que les restructurations à venir auront aussi des conséquences et engendreront de nouvelles mises à pied. Il est de la responsabilité de tous les intervenants de contribuer à atténuer les effets négatifs pour les travailleurs touchés par la perte de leurs emplois. À ce titre, nous avons interpellé le gouvernement conservateur afin qu’il mette en place un programme d’aide aux travailleuses et aux travailleurs de 55 ans et plus, victimes de licenciement collectif ou de fermeture d’entreprise. Nous avons collaboré aux travaux d’un comité mandaté par le ministre Jean-Pierre Blackburn, pour dégager des recommandations. Nous avons déposé ces recommandations au conseil des ministres lors de leur passage dans la région en septembre dernier. Le ministre Blackburn nous a promis de nous répondre et nous attendons toujours.

Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay – Lac-Saint-Jean CSN regroupe 14,500 membres, répartis dans 163 syndicats dont 1,600 membres dans près d’une vingtaine de syndicats affiliés aussi à la FTPF.


Sources : CSN – 11 décembre 2007

Pour renseignements : Engelbert Cottenoir jr, président du Conseil central du Saguenay—Lac-Saint-Jean, tél. : 418 549-854, cel. : 418-817-2367

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