14 juin 2006 – Délais d’intervention des ambulanciers – paramédics : des milliers de citoyens des régions du Québec réclament des actions immédiates

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14 juin 2006 – Délais d’intervention des ambulanciers – paramédics : des milliers de citoyens des régions du Québec réclament des actions immédiates

Délais d’intervention des ambulanciers-paramédics : des milliers de citoyens des régions du Québec réclament des actions immédiates

Comme les citoyens de la Côte-Nord la semaine dernière, les populations de six autres régions réclament du ministre Philippe Couillard des actions concrètes afin de réduire les longs délais d’intervention des ambulanciers-paramédics. Une pétition signée par près de 25 000 personnes de différentes régions est déposée, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale par des représentants des paramédics, membres du Rassemblement des employés techniciens ambulanciers-paramédics du Québec (RETAQ-CSN) et de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH-CSN). Ils veulent, une fois de plus, attirer l’attention des député-es sur la nécessité d’agir rapidement pour mettre fin aux délais inutiles et très coûteux pour la santé et la qualité de vie des populations visées.

Ce second dépôt de la pétition en moins d’une semaine survient alors que le ministre Couillard maintient toujours que les longs délais d’arrivée des paramédics sur les lieux d’un appel n’ont rien à voir avec l’organisation déficiente des services préhospitaliers que l’on retrouve dans plus d’une centaine de municipalités et de villes d’importance réparties partout au Québec. Or, c’est justement là le noeud du problème. Le 25 avril dernier, le maire de Granby a été victime d’un malaise et a dû attendre pendant près d’une trentaine de minutes l’aide des paramédics d’une municipalité voisine, Waterloo, en raison des délais occasionnés par les horaires de factions en vigueur dans cette région. Heureusement, il n’y a pas eu de conséquence dramatique. À la suite de cet épisode, le maire s’est dit prêt à dénoncer, à son tour, les temps d’intervention déraisonnables causés par l’organisation d’un système basé sur les horaires de faction.

Les paramédics doivent d’abord se rendre à l’ambulance La CSN, le RETAQ-CSN et l’ATPH-CSN mènent, depuis mars dernier, une vaste campagne d’information et de sensibilisation relativement aux longs délais d’intervention et aux impacts sur les services à la population. Sur le thème « Tenez bon, les paramédics doivent d’abord se rendre à l’ambulance », cette campagne, toujours en cours dans une douzaine de régions, vise à dénoncer les effets d’un système qui, année après année, s’avère totalement inadéquat à répondre aux besoins. Dans la majorité des cas, on constate que des délais d’au moins une dizaine de minutes s’ajoutent à ceux requis normalement dans les situations d’urgence, qui sont en moyenne de huit minutes en milieu urbain et de 15 minutes en milieu semi-urbain. De tels délais additionnels ont des conséquences néfastes aux plans humain et médical en raison des risques accrus de mortalité, de l’augmentation de la durée d’hospitalisation et du temps de rétablissement de la santé des patients. Soulignons que l’ensemble des députés du Parti québécois a donné son appui à ces démarches entreprises par les paramédics en vue de réduire les délais d’attente dans les régions.

Des solutions pratiques Des solutions à portée de main existent pour améliorer la qualité des services préhospitaliers et exigent de minimes injections d’argent, soit un peu moins de 7 millions de dollars annuellement. « Comme on l’a vu dans d’autres zones d’intervention par le passé, notre proposition va permettre de réduire substantiellement les temps de réponse, et ce, nonobstant ce qu’affirmait le ministre Couillard en début de semaine, soit que cette question du délai d’intervention serait liée aux conditions de travail », soutient Jeff Begley, vice-président responsable de la coordination de la négociation du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Un système peu productif Le système actuel en région, basé sur des horaires dits de faction, implique que les paramédics sont en attente à leur domicile, 24 heures sur 24, durant des périodes variant de cinq à huit jours consécutifs. Ils doivent rapidement quitter leur domicile et se diriger d’abord à la caserne d’ambulances, située dans un rayon de cinq minutes de leur résidence, avant de se rendre sur le lieu d’un incident. C’est ce délai qui est totalement inadmissible aux yeux des paramédics. De plus, ce délai ne tient pas compte de l’état des routes, de la circulation ou du mauvais temps hivernal, comme lors de tempêtes de neige, de grésil ou de verglas. « Quoi que l’on en dise, rien ne remplacera l’efficacité de paramédics assis dans leur véhicule, prêt à intervenir à tout instant, plutôt que des paramédics assis à leur domicile, loin de leur caserne, à attendre un appel d’urgence », renchérit M. Begley.

Par ailleurs, l’existence d’horaires de faction rend impossible le déploiement dynamique des ressources ambulancières sur un territoire donné, comme c’est le cas dans plusieurs villes et municipalités au Québec. Implanté dans les grandes agglomérations, ce système très efficace permet au centre d’appel d’urgence de planifier continuellement la disponibilité des équipes de paramédics et leurs déplacements selon le niveau et la durée des interventions. « Si nous demandions, par exemple, aux citoyennes et aux citoyens de Saguenay de revenir à un système d’horaires de faction, leurs réponses seraient définitivement non, eux qui ont déjà connu ce genre de système », ajoute M. Begley.

Respecter les orientations du rapport Dicaire sur les soins préhospitaliers Fait à noter, un important rapport du Comité national sur la révision des services préhospitaliers d’urgence, rendu public en décembre 2000, aussi appelé rapport Dicaire, avait recommandé de procéder à la transformation des horaires de faction en horaires de services réguliers selon un échéancier précis. Constatant que la charge de travail et les horaires de faction ne favorisaient pas « le raccourcissement du temps de réaction du système [préhospitalier] », le rapport Dicaire proposait d’étaler la période de transformation des horaires de travail de juin 2001 à décembre 2005. Or, six mois après la fin de ce délai, il reste énormément à faire pour respecter les orientations de ce rapport.

« Le ministre Philippe Couillard doit se rendre à l’évidence : le Québec ne peut plus endurer de mettre continuellement en jeu la santé de milliers de personnes pour des motifs strictement pécuniaires. Il doit consacrer les efforts et les sommes nécessaires pour permettre d’améliorer rapidement le système pour le bien-être des populations des régions, conformément à la loi sur les services préhospitaliers », conclut le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux.

Le RETAQ-CSN et l’ATPH-CSN représentent plus de 3300 paramédics, employé-es de soutien, répartitrices et répartiteurs de toutes les régions du Québec. Ils sont affiliés à la FSSS-CSN, qui compte au-delà de 110 000 membres oeuvrant en grande partie dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux a franchi le cap historique des 300 000 membres parmi ses syndicats affiliés.


Source : Confédération des syndicats nationaux – 14 juin 2006

Pour renseignements : François Forget, conseiller à l’Information-CSN : 514 919-3241 Yves Coderre, responsable de l’information du RETAQ-CSN : 514 795-0582

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