Le Syndicat des communications de Radio-Canada-CSN rejette l’offre globale patronale
Quelque 500 membres du Syndicat des communications de Radio-Canada ont unis leurs voix hier en assemblée générale pour rejeter à 89 % les offres globales présentées par la Société jeudi dernier. Le vote de grève a été écarté en début d’assemblée à la demande de l’exécutif syndical. Ce rejet traduit une volonté des membres de voir leur comité de négociation retourner aux pourparlers le plus rapidement possible pour régler le problème ailleurs que sur le trottoir. Les grands enjeux de la négociation, soit l’équité en matière de sécurité d’emploi pour les employés du Québec et de Moncton avec leurs collègues du reste du Canada, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes et la fin des horaires différenciés pour le paiement des heures supplémentaires ont donné lieu à des témoignages poignants. Les membres ont réitéré leur volonté d’en arriver à une entente qui inclue obligatoirement un règlement sur ces questions fondamentales.
Dès la semaine prochaine les employés du SCRC comptent exercer des moyens de pression afin de publiciser leur mécontentement face à des offres qualifiées par plusieurs d’inacceptables et d’insultantes. Parmi ces offres notons le refus d’octroyer le statut de permanent à une centaine d’employés qui jouiraient toutefois de ce statut s’ils travaillaient dans une des neuf provinces anglophones du pays, l’absence du droit de grief pour les femmes victimes de discrimination salariale basée sur le sexe ainsi qu’un contrat d’une durée de seulement douze mois.
Les membres du SCRC s’inquiètent tout particulièrement du développement d’une tendance nettement anti-syndicale dans les agissements de la Société Radio-Canada. L’offre patronale rejetée samedi soir contenait une clause interdisant toute discussion de nature syndicale, formelle ou informelle, sur les lieux de travail sans l’autorisation préalable de la direction, une première dans les annales des relations du travail. Cette proposition est à rapprocher d’une décision de la Société d’interdire au syndicat, pendant toute la durée des négociations, la location des salles de réunion de l’entreprise, en violation d’un article de la convention collective qui garantit un tel accès et de la Charte canadienne des droits et libertés qui protège les droits d’association et d’expression ainsi que la liberté de réunion pacifique. Le SCRC trouve particulièrement déplorable qu’une Société de la couronne fédérale bafoue ainsi les valeurs fondamentales du pays.
Il y a deux ans, l’employeur avait mis en lock-out pendant neuf semaines les 1500 membres du SCRC, avant tout des journalistes et assistants à la production et à la réalisation. Le 7 mai prochain, la Société Radio-Canada aura le droit légal d’expédier à nouveau ses employés sur le trottoir. Le SCRC souhaite que la Société abandonne d’ici là son attitude agressive et en arrive à une entente négociée avec le syndicat de façon sérieuse et respectueuse. Reste maintenant à Radio-Canada de démontrer sa bonne foi en revenant à la table de négociation pour discuter des grands enjeux qui préoccupent nos membres.
Source : SCRC– CSN – 18-04-2004
Pour renseignements : Daniel Raunet, président du SCRC, (514) 246-4114