Depuis 11 heures ce matin à Québec
Des arpenteurs occupent les bureaux d’une association patronale
Mécontents des négociations dans la construction, ils veulent être reconnus !
Depuis 11 heures ce matin, des arpenteurs membres de la CSN-Construction occupent avec calme les bureaux de l’Association des constructeurs de routes et des grands travaux du Québec (ACRGTQ) à Québec, un des grands joueurs de l’industrie de la construction.
Ils demandent à l’ACRGTQ de s’adresser au médiateur en chef des négociations dans l’industrie de la construction, M. Julien Perron, afin qu’il convoque les parties patronale et syndicale, la semaine prochaine, pour qu’elles entreprennent des pourparlers sur leur statut et leurs conditions.
« Les arpenteurs de notre industrie sont mécontents de l’accord de principe intervenu en négociation entre les associations patronales et le Conseil conjoint parce qu’il ne comprend rien pour eux », explique Serge Langlois, trésorier de la CSN-Construction, qui participe à l’occupation de l’ACRGTQ sur la Grande-Allée à Québec.
En effet, l’entente de principe convenue le 19 mars entre les associations patronales et le Conseil conjoint (FTQ-Construction/International) est muette sur la reconnaissance d’une juridiction exclusive de leurs tâches, l’introduction de règles particulières et un rattrapage du salaire pour les arpenteurs.
En tant qu’occupation, les arpenteurs touchent un salaire de 23 $ l’heure. Ils souhaitaient obtenir un rattrapage qui aurait porté leur salaire à 29 $ l’heure.
Une solution pour les arpenteurs
Depuis, la CSN-Construction multiplie les démarches, notamment avec les employeurs, pour corriger la situation inéquitable que vivent les arpenteurs du secteur de la construction. Ainsi, le 25 mars, la CSN-Construction a déposé une formule qui aurait l’avantage d’améliorer leur sort.
La CSN-Construction a en effet fait parvenir à l’ACRGTQ et au Conseil conjoint une proposition en deux volets visant à corriger l’iniquité dont sont victimes les arpenteurs.
Dans un premier temps, la formule acheminée à la table centrale vise à leur reconnaître une juridiction exclusive de leurs tâches.
La CSN-Construction demande aussi aux parties de se prêter à une démarche d’équité interne.
Fonctionnement
La CSN-Construction recommande aux parties patronale et syndicale de mettre sur pied, par l’entremise du Comité de formation professionnelle de l’industrie de la construction (CFPIC), un comité de travail.
Après avoir facilité l’obtention d’un certificat de compétence pour tous les arpenteurs (hommes d’instrument) et évalué les différents programmes de formation, les parties conviendraient de procéder à un exercice d’équité interne afin de s’assurer que le salaire de cette occupation est adéquat en fonction de critères reconnus : besoins de l’industrie, formation, expertise, maintien d’un niveau élevé de formation, responsabilités, etc.
Avec l’aide d’un expert indépendant, le comité de travail comparerait l’occupation d’arpenteurs et le poste d’opérateur de pelle mécanique.
Formation
L’exercice d’équité interne pourrait se faire, d’ici le premier décembre, avec un expert indépendant, reconnu et choisi au CFPIC.
Des appuis
Depuis qu’elle a déposé sa formule, la CSN-Construction a reçu des appuis d’une cinquantaine d’entrepreneurs ou de leur représentants qui demandent à leur association de s’engager dans cette voie.
La CSN-Construction regroupe près de 18 000 travailleurs. Elle représente le plus grand nombre d’arpenteurs : 46 % de ceux-ci en sont membres.
Québec : le bureau de l’ACRGTQ est situé au 435, Grande-Allée Est, Québec.
Source : CSN – 02-04-2004
Pour renseignements : Michel Crête, CSN-Information, (514) 598-2454. Ted McLaren, président de la CSN-Construction, (514) 598-2044