Réaction de la CSN au discours du Trône : une main de fer dans un gant de velours
« Le premier ministre Paul Martin répète qu’il s’engage à respecter les champs de compétence des provinces mais il va plus loin encore que Jean Chrétien dans la volonté d’intrusion », a affirmé la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, qui réagissait au discours du Trône livré cet après-midi.
Pour la Confédération des syndicats nationaux, le premier ministre est plus habile que jamais, mais il va plus loin que jamais. La CSN souligne l’intrusion de l’État fédéral dans des champs de compétence provinciale. Ainsi en est-il de la santé, de l’éducation, des services de garde, de la main-d’uvre et des municipalités.
« Alors que plusieurs provinces ont récupéré leur pleine juridiction en matière de formation de la main-d’uvre, le gouvernement revient à l’offensive pour améliorer son programme de perfectionnement des compétences, ce qui soulève un certain nombre d’inquiétudes », a indiqué la présidente de la CSN.
« Le gouvernement confirme son pacte avec les municipalités. Il parle d’inclure les municipalités aux tables de décideurs. En matière d’éducation post-secondaire, le gouvernement revient à la charge et crée de nouveaux programmes destinés à venir en aide aux étudiants à faible revenu. Cela nous ramène aux vieilles histoires des bourses du millénaire », a souligné la présidente de la CSN, qui rappelle que la priorité pour le Québec est le financement des institutions plutôt que le financement des personnes.
« En matière de services de garde, on note également une intrusion du fédéral avec l’implantation d’un projet-pilote. La santé constitue un autre bel exemple. Lorsque le fédéral se fixe comme objectif la réduction des listes d’attente, on sent l’odeur des normes nationales ! », de poursuivre Claudette Carbonneau.
Selon la Confédération des syndicats nationaux, le discours du Trône est également marqué par des silences inquiétants sur les questions de l’assurance-emploi, des congés parentaux et de compassion, du déséquilibre fiscal et du financement à plus long terme du système de santé. La présidente de la CSN rappelle que la détérioration du régime d’assurance-emploi s’est fait sous l’égide de Paul Martin. « On sait à quel point cette caisse a servi à réduire le déficit pendant que les protections pour les travailleuses et les travailleurs ont rétréci comme peau de chagrin. La diminution des paiements de transfert en matière de santé est également l’uvre de Paul Martin, alors qu’il était ministre des Finances ».
Pour la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, le ton a changé, mais les objectifs centralisateurs demeurent. « Paul Martin parle fort dans les champs où on le souhaiterait plus discret et est très discret dans les champs où on souhaiterait qu’il intervienne efficacement ».
Source : CSN – 02-02-2004
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, cel. : (514) 598-2155