À Montréal plus de 200 emplois syndiqués CSN menacés par la privatisation des services alimentaires au Centre universitaire de santé McGill (CUSM)
Le président du Conseil central du Montréal métropolitain CSN, Arthur Sandborn, le président du Syndicat des employé-es de l’hôpital Royal Victoria, Tony Ferreira, et le président du Syndicat des employé-es de l’hôpital Général, Judy Pasolian, ont dénoncé la décision du CUSM de privatiser la gestion des services alimentaires en la cédant à une multinationale, en l’occurrence Marriott Sodexho. « Cette décision de recourir à la privatisation pour ses services alimentaires met en péril plus de 200 emplois permanents et à temps partiel dans ces hôpitaux. C’est totalement inacceptable ! Nous allons mener une dure bataille à la direction de l’hôpital et au sous-traitant pour protéger nos emplois », ont déclaré les présidents Tony Ferreira et Judy Pasolian.
Le 22 mars dernier, le président du conseil d’administration du CUSM, Hugh Scott, a signé les contrats avec la compagnie privée Marriott Sodexho afin de leur confier la gestion des services alimentaires de ces hôpitaux. La directrice des services professionnels du CUSM, Pierrette Gervais, a rencontré les employé-es des services alimentaires de l’hôpital Royal-Victoria et de l’hôpital Général, respectivement les 22 et 23 mars dernier pour leur annoncer la privatisation des services alimentaires au coût de 3,6 millions de dollars. Le syndicat n’a pas été invité à ces rencontres. À aucun moment, Pierrette Gervais n’a pu s’engager auprès des employé-es à ce que les emplois permanents et à temps partiel soient maintenus par le sous-traitant. De plus, elle a souligné qu’après la privatisation des services alimentaires, le CUSM procédera à la privatisation de son service d’entretien ménager.
Rappelons que la loi 31 modifiant l’article 45 du Code du travail facilite la sous-traitance. Elle a été adoptée à toute vapeur et aux mépris des règles démocratiques par le gouvernement libéral, en décembre dernier. Cette loi donne la recette aux entreprises et aux administrations pour se débarrasser des syndicats. Elle stipule que le fait de transférer un droit d’exploitation à un sous-traitant ne suffit plus pour assurer la survie du syndicat et de la convention collective. Il faut, en plus, que l’entreprise transfère au sous-traitant « la plupart des éléments caractéristiques de la partie d’entreprise visée ». Donc, il suffit de ne pas transférer « la plupart » des éléments et il n’y aura plus de syndicat ni de convention collective applicable.
« Il est clair que la direction du CUSM s’inspire de la volonté de privatisation du premier ministre du Québec et de la nouvelle « clause Charest » modifiant l’article 45 du Code du travail », a soutenu Arthur Sandborn. « Le premier ministre Jean Charest avait pourtant affirmé qu’il n’y aurait pas de baisse de salaire ou de perte d’emplois avec les modifications au Code du travail. Visiblement, il a menti aux travailleuses et aux travailleurs du Québec », a conclu Arthur Sandborn, président du Conseil central du Montréal métropolitain CSN.
Source : CCMM– CSN – 20-04-2004
Pour renseignements : Nicolas Girard, Service des communications de la CSN, (514) 598-2264, (514) 605-9961