22 mars 2005 – Transport en commun : la CSN en faveur d’un financement public responsable

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22 mars 2005 – Transport en commun : la CSN en faveur d’un financement public responsable

Transport en commun : la CSN en faveur d’un financement public responsable

Alors que s’amorce une consultation ministérielle sur le financement du transport en commun, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) estime que Québec doit prendre un virage à 180° et établir une politique globale du transport des personnes en milieu urbain favorisant un développement responsable et durable de ce service public. La CSN réclame en conséquence la tenue d’une consultation publique afin que la population et les groupes intéressés puissent être mieux informés et s’exprimer sur la question.

« À l’heure du Protocole de Kyoto, le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour assurer la prédominance du transport collectif dans les grandes agglomérations comme un moyen efficace pour contrer la détérioration de l’environnement ». C’est ce qu’a soutenu le vice-président de la CSN, Roger Valois, alors qu’il rencontrait, aujourd’hui même, le ministre des Transports, Michel Després, pour lui présenter les commentaires et les recommandations de la centrale. La CSN considère que le transport collectif est un patrimoine essentiel au développement socio-économique du Québec. Il doit rapidement faire l’objet d’un réinvestissement majeur en garantissant un financement stable et suffisant.

En dévoilant ses positions, la CSN veut aussi répondre à la volonté annoncée du gouvernement qui entend clairement développer des partenariats public-privé dans le secteur du transport des personnes. La CSN, qui considère que ce service public n’est pas une simple marchandise que l’on peut vendre ou acheter au gré du vent, demande au gouvernement de réaffirmer le caractère public du transport en commun. Compte tenu des expériences de délestage des services de transport collectif vers le secteur privé, la CSN s’oppose à toute forme de privatisation, qu’il s’agisse de la sous-traitance, de la délégation et de la vente d’actifs des sociétés de transport et qui vise à privatiser les profits et à socialiser les pertes.

Un sous-financement chronique

La CSN réclame un financement de l’ordre de 6,4 milliards de dollars sur dix ans, soit 1,8 milliard de plus que l’estimation établie par le gouvernement dans son document de consultation. Il s’agit d’une injection annuelle moyenne d’environ 500 millions de dollars, ce qui correspond à peu de choses près au niveau du financement du transport qui prévalait en 1991. Soulignons que de 1991 à 2003 la contribution du gouvernement du Québec a diminué de moitié. Durant cette période, les municipalités ont presque dû doubler leur part de financement.

Pour la CSN, il apparaît clair que le désengagement de Québec s’est répercuté directement sur les usagères et les usagers qui ont dû subir d’importantes hausses de tarif. Mentionnons que le transport en commun génère en recettes fiscales pour Québec et Ottawa pas moins de 300 millions de dollars annuellement. « Le gouvernement québécois doit cesser de se désengager du transport en refilant l’ensemble de ses responsabilités aux municipalités, comme il le suggère dans son document de consultation », a déclaré Roger Valois.

Varier les sources de financement

La CSN est d’avis que tous les autres acteurs sociaux qui bénéficient directement ou indirectement du transport en commun, tels que les employeurs, les commerçants et les automobilistes, doivent contribuer davantage à son financement. Pour sa part, le gouvernement fédéral, dont les contributions sont quasiment nulles, doit aussi s’impliquer. La CSN propose que le gouvernement du Québec fasse pression sur le fédéral pour qu’il contribue davantage au financement du transport en commun par le biais de différents programmes d’infrastructures, mais dans le respect des champs de juridiction. Enfin, le gouvernement du Québec doit prévoir d’autres modes de financement. Ceux-ci doivent permettre de répondre aux besoins croissants de la population et de renouveler les équipements et les immobilisations, en respectant les exigences posées par l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto.

Lutter efficacement contre les GES

On évalue que le secteur du transport, tous moyens confondus, est responsable de 37 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. À eux seuls, les camions et les automobiles en sont l’une des principales causes, alors que le transport par autobus et par le métro de Montréal, par exemple, représente environ 5 % de toute la consommation d’énergie en transport des personnes. Selon la CSN, une croissance de l’achalandage de 2,5 % par année diminuerait à près de la moitié le niveau des GES visé par le Protocole de Kyoto.

Or, une injection supplémentaire de 1,8 G$ pourrait permettre de réduire de 50 % les émissions de GES et d’augmenter à 30 % la part modale du transport en commun.

Un choix de société

« Le gouvernement du Québec est placé aujourd’hui devant un choix de société, à savoir d’assurer un financement qui soit durable, diversifié, équitable et public pour garantir aux usagers l’accès à des moyens de transport en commun qui soient sécuritaires et efficaces », a ajouté Roger Valois. À cet effet, la CSN recommande de développer systématiquement des services de transport par autobus rapides et prioritaires. Elle propose également la prolongation du métro et le développement du réseau de trains de banlieue et des lignes de tramways modernes, si ces projets se justifient en fonction de l’achalandage attendu et des coûts


Source : CSN – 22 mars 2005

Pour renseignements : Denis Marcoux, vice-président de la Fédération des employés et employées des services publics (FEESP-CSN) : 514 235-5317 ; François Forget, Information-CSN : 514 919-3241.


Lire aussi :

Pour un financement responsable du transport en commun– Commentaires et recommandations sur le financement du transport collectif présentés au ministère des Transports

   


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