Ne les oublions pas.La CSN commémore la journée des personnes tuées ou blessées au travail à travers tout le Québec
Le vice-président de la CSN, Roger Valois, invite les 280 000 membres de la CSN et toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec à commémorer le 28 avril, le jour de compassion pour les personnes tuées ou blessées au travail et de leurs proches. Au Québec, 175 personnes sont décédées des suites d’accidents de travail et de maladies professionnelles en 2003. « Aucune des régions du Québec n’est épargnée, c’est pourquoi nous invitons tous les syndicats à souligner cette journée en tenant compte de ce qu’ils vivent dans leur milieu », déclare Roger Valois.
Cette année, la campagne nationale du 28 avril sera commémorée sous le thème : Ne les oublions pas. Pour que leur souvenir nous aide à améliorer les conditions de travail . Roger Valois souligne que l’indignation et les luttes des travailleurs à la suite des accidents ou des mauvaises conditions de travail ont souvent forcé les employeurs à apporter des améliorations aux conditions de travail. Raison de plus pour continuer à faire de la prévention et ne pas oublier leur souffrance et celle de leurs proches.
« C’est aujourd’hui l’occasion, pour nous, de réaffirmer notre action envers la prévention des maladies et des lésions professionnelles sur le lieu de travail afin que le travail soit sécuritaire et sain pour tous, comme le dit le slogan de la campagne internationale », ajoute-t-il.
La prévention a la cote
Cette journée, maintenant reconnue internationalement, prend de l’ampleur au Québec. « De plus en plus de gens participent, note Roger Valois, et peuvent ainsi consacrer un moment de commémoration en entreprenant leur journée de travail, prévoir un moment de silence ou encore organiser une marche commémorative. »
Par exemple, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CLSC Le Partage des eaux en Abitibi-Témiscamingue a décidé d’organiser une journée de sensibilisation dans son milieu de travail. « Il y a eu un nombre important de cas d’épuisement professionnel cette année et nous souhaitons sensibiliser l’ensemble du personnel à l’importance de la prévention », déclare le responsable de la santé et sécurité au travail de ce syndicat. « Le travail s’alourdit et les restructurations n’améliorent pas la situation. Nous travaillons à la prévention en impliquant les travailleuses et les travailleurs et en leur offrant de la formation. Nous croyons qu’il s’agit là d’un moyen d’éviter que des blessures graves ne surviennent ». Ce syndicat s’est, entre autres, assuré que le transport des bombonnes d’oxygène utilisées par les inhalothérapeutes soit plus sécuritaire et a contribué à l’utilisation de seringues rétractables pour éviter les accidents. La mise sur pied d’un « comité ergonomie » fait également partie des actions de prévention de ce syndicat.
La CSN réclame que la Loi sur la santé et la sécurité soit appliquée de façon intégrale à l’ensemble des travailleuses et travailleurs
Malgré les efforts qui sont consentis à chaque année, beaucoup de drames qui auraient pu être évités se produisent. Roger Valois estime qu’il faudrait d’abord que l’entièreté des lois du travail s’applique à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs. « Aussi peu que 13 % des travailleuses et des travailleurs québécois sont actuellement protégés par l’ensemble des mécanismes de prévention prévus dans la loi, dont le plus important est la mise sur pied de comités paritaires de santé-sécurité au travail. »
En soulignant la Journée de commémoration internationale des personnes tuées ou blessées au travail, la CSN réclame du gouvernement Charest que la Loi sur la santé et la sécurité soit enfin appliquée à l’ensemble des travailleuses et travailleurs.
Chaque année, ce sont deux millions de morts au travail qui sont enregistrés à travers le monde : un véritable scandale qui passe trop souvent sous silence. « Il y a à peine deux semaines, un signaleur a perdu la vie alors qu’il travaillait sur un chantier de l’autoroute 15, à Mirabel », déplore Roger Valois. Une enquête de la CSST est présentement en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’accident mortel. La CSST a exigé des procédures écrites pour la reprise du travail. La CSN suit le dossier de près.
La Confédération internationale des syndicats libres (CISL), à laquelle la CSN est affiliée, mène campagne pour que cette journée de commémoration du 28 avril rende hommage aux travailleuses et aux travailleurs accidentés ou ayant été affectés par une maladie professionnelle.
Source : CSN – 27 avril 2005
Pour renseignements : Geneviève Meloche, conseillère au Service des communications-CSN, 514 233-3656.
