Intégration des communautés noires
La CSN réclame des actions rapides et efficaces
Devant les constats percutants relatés dans le document gouvernemental La pleine participation à la société québécoise des communautés noires, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) considère qu’il y a urgence d’agir. « Les éléments soulevés dans ce document sont très inquiétants et obligent le gouvernement et l’ensemble de la société québécoise non seulement à une prise de conscience collective, mais aussi à la mise en place d’actions rapides et efficaces », croit la secrétaire générale de la CSN, Mme Lise Poulin.
Devant le groupe de travail ministériel chargé de s’attaquer à la problématique décrite dans le document, Mme Poulin a exprimé l’avis, cet après-midi, que l’emploi constitue la pierre angulaire de l’intégration des immigrantes et des immigrants, particulièrement des membres des communautés noires, dans toutes les facettes de la vie sociale, économique et culturelle.
« Il y a urgence d’agir parce que les communautés noires sont présentes depuis très longtemps au Québec et que peu de progrès ont été enregistrés quant à leur intégration sociale. Il en est de même de leur intégration en emploi pour laquelle on constate un taux de chômage deux fois plus élevé chez les membres des communautés noires que dans le reste de la population du Québec, et ce, même s’ils possèdent en moyenne un plus haut niveau de scolarité. Il y a aussi urgence d’agir, car il faut bien le constater, les manifestations racistes et les préjugés sont toujours présents dans la société québécoise. »
Des solutions
Pour remédier à cette situation, la centrale syndicale croit que le gouvernement doit mieux faire connaître l’apport de ces personnes, en embaucher davantage dans les services publics et inciter les médias à leur donner plus de visibilité. Elle insiste également sur l’importance des programmes de francisation et le soutien financier aux organismes communautaires ayant pour mission de faciliter et de soutenir l’intégration des communautés culturelles. Elle préconise aussi la reconnaissance des formations, des diplômes et des compétences acquises à l’extérieur du Québec. Mme Poulin soutient d’autre part que les employeurs ont un grand rôle à jouer et qu’ils doivent travailler étroitement avec les syndicats pour développer des projets conjoints visant l’accueil, l’intégration et le maintien en emploi de ces personnes.
Parmi les mesures à privilégier, la CSN propose que le gouvernement, de concert avec la Commission des partenaires du marché du travail (gouvernement, employeurs, organisations syndicales et organismes communautaires), développe une stratégie de main-d’uvre immigrante et communautés culturelles en portant une attention particulière à la situation des communautés noires et en développant des mesures qui leur sont spécifiques.
Pour une meilleure intégration, la CSN prône également le renforcement des structures familiales et le soutien social, notamment par le réseau de services de garde où les éducatrices devraient recevoir une formation adaptée aux spécificités de ces communautés.
Pour contrer le haut taux de décrochage des jeunes de la communauté noire, la CSN propose entre autres que les plans stratégiques et de réussite scolaire tiennent compte de leurs besoins spécifiques et que des ressources professionnelles suffisantes leur soient allouées.
Briser l’isolement
En ce qui concerne les femmes de cette communauté, dont plusieurs sont monoparentales, isolées et pauvres, la CSN croit qu’il faut minimalement leur assurer l’accès à des cours de francisation et leur faire connaître les services qui leur sont destinés parce que « briser l’isolement de ces femmes est un préalable à toute intégration. »
À l’instar de la CSN, qui a déjà entrepris plusieurs actions pour favoriser l’intégration des immigrants, des personnes des communautés culturelles et des minorités visibles (comité confédéral sur les relations interculturelles et raciales, activités de sensibilisation, projet « Les Bâtisseurs » visant à faire connaître la contribution des immigrants, production de brochures, embauche de personnes issues de ces communautés, etc.), Mme Poulin indique que chaque organisation doit se responsabiliser et mettre en place, dans son propre milieu, des mécanismes d’intervention ayant pour but de changer la situation.
« Développer des conditions sociales de succès passe par la responsabilisation du gouvernement, des employeurs, des syndicats et des partenaires de la société civile. C’est pourquoi un projet rassembleur s’impose », dit-elle.
Source : CSN – 28 novembre 2005
Pour renseignements : Benoit Aubry, Information-CSN : 514 598-2169 ; 514 247-3198 (cellulaire)
