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4 février 2004 – Pour la CSN, le droit et devoir d’alerte est la clef de la sécurité alimentaire au Québec

Pour la CSN, le droit et devoir d’alerte est la clef de la sécurité alimentaire au Québec

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a plaidé pour le droit et le devoir d’alerte des travailleuses et des travailleurs des industries agroalimentaires du Québec, aujourd’hui, dans un mémoire présenté à la Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation.

Le mémoire , très innovateur, est inspiré du 2e Colloque sur l’industrie agroalimentaire, organisé par la CSN à l’automne 2002, et de la Déclaration politique de la CSN et de ses organisations affiliées sur l’avenir des industries agroalimentaires au Québec, adoptée en décembre de la même année par son conseil confédéral, qui inscrit pour la première fois le débat sur la sécurité alimentaire :

« Les travailleuses et les travailleurs des industries agroalimentaires doivent avoir non seulement le droit d’alerte, mais également le droit d’en exiger l’exercice lorsqu’ils considèrent que les aliments qu’ils produisent ou transforment constituent un risque pour la santé ou l’environnement. C’est un devoir de citoyen avant tout, un devoir de respect envers la communauté. Ce droit d’alerte doit être inscrit dans la réglementation de l’industrie agroalimentaire, et protégé. »

Le droit et devoir d’alerte

Le droit et devoir d’alerte est le droit, pour chaque travailleuse et travailleur, de pouvoir, de façon responsable et non abusive, aviser l’employeur s’il semble y avoir un risque pour la santé de la population, de façon à arrêter la production, la transformation ou la distribution d’aliments. Les travailleurs doivent aussi avoir le droit d’alerter un organisme réglementaire gouvernemental.

Le droit d’alerte, a expliqué le président de la Fédération du commerce-CSN, Jean Lortie, c’est l’introduction dans les conventions collectives, et la réglementation des différents organismes gouvernementaux chargés de la sécurité alimentaire, de dispositions prévoyant les mécanismes où l’exercice du droit d’alerte sera défini et encadré.

Le devoir d’alerte, a-t-il dit, est la responsabilité de la travailleuse et du travailleur d’une entreprise agroalimentaire de s’assurer que ce qu’il produit, transforme ou distribue est propre à la consommation.

« Nous sommes sur la ligne de front au quotidien, produisant, transformant et distribuant les aliments dont se nourrissent les Québécoises et les Québécois. »

M. Lortie a déploré que les travailleurs soient ignorés, autant de la part des législateurs que des entreprises. « D’ailleurs, le document de consultation de la Commission ne mentionne pas le rôle clé de ceux et celles qui travaillent à produire les aliments que l’on consomme ou exporte. Nous sommes dans l’angle mort des préoccupations, tant des entreprises que des législateurs sur la sécurité alimentaire. »

« Ils ne peuvent jouer leur plein rôle de co-garants de la qualité des produits alimentaires qui est le fruit de leur travail. Ils ne disposent d’aucune protection contre d’éventuelles représailles, ni dans la convention collective de travail ni au niveau réglementaire. »

Le président de la fédération estime qu’en tant que maillon essentiel de la production, de la transformation et de la distribution, les travailleurs doivent s’inscrire dans un processus d’amélioration des contrôles de qualité et ainsi apporter une contribution aux méthodes de contrôle de la salubrité des aliments.

Récemment, le Syndicat des employé-es des fruits de mer de Matane, affilié à la CSN, a d’ailleurs négocié une disposition sur le droit d’alerte dans sa convention collective « qui illustre une volonté conjointe d’assurer une production alimentaire de grande qualité ».

Inquiétudes

Quant au vice-président de la CSN, Roger Valois, il s’est montré inquiet de l’attitude gouvernementale qui, malgré l’importance de cette industrie, a réduit, dans le budget 2003-2004, de plus de 4,4 millions de dollars, le budget du Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale. « C’est un curieux indicateur de la volonté politique réelle du gouvernement de considérer la sécurité alimentaire au Québec comme prioritaire, particulièrement dans la difficile conjoncture que vit l’industrie agroalimentaire depuis l’apparition d’un cas de vache folle dans l’Ouest du Canada. »

« Nous travaillons tous dans une conjoncture de déréglementation et de retrait des pouvoirs publics. Cela n’est pas sans risque pour la salubrité et la sécurité des aliments produits. » Il croit que les gouvernements devraient plutôt maintenir une approche interventionniste.

Cette industrie, a noté M. Valois, vulnérable à toute crise de confiance ou à tout mouvement d’humeur du consommateur, dépend pour beaucoup, au niveau de sa fiabilité, de la contribution et de la présence au sein des entreprises, d’inspecteurs qui, n’étant pas directement liés à l’entreprise, peuvent de façon impartiale juger de la qualité des productions alimentaires.

À cet égard, le vice-président de la CSN a souligné que l’introduction de normes de salubrité faisant appel à l’auto-réglementation plutôt qu’à des agents extérieurs de l’entreprise, soulève des inquiétudes.

Il a par ailleurs invité les différents paliers de gouvernements à se donner une capacité de recherche adéquate afin de valider et d’assurer l’innocuité environnementale et sanitaire des OGM introduits sur le marché.

Rappelons que la Confédération des syndicats nationaux représente 280 000 membres répartis dans plus de 2700 syndicats locaux, dont près de 20 000 travaillent dans les industries agroalimentaires, du grain au magasin.


Source : CSN – 04-02-2004

Pour renseignements : Benoit Aubry, Information-CSN, (514) 598-2230, cel. : (514) 247-3198

   


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