À la défense de la bouteille brune

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Écologie et emplois

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Voici la situation : vous devez choisir entre deux contenants de bière. Le premier est utilisable une seule fois et est récupérable à 71 %. Le second est réutilisable de 12 à 15 fois et son taux de récupération est de 98 %. Votre choix serait-il porté vers l’option écologique ? Et si on vous disait que la production et la récupération du second contenant génèrent plus du double d’emplois québécois que la mise en marché du premier, votre choix s’en trouverait-il confirmé ? Enfin, si on vous informait que les grands brasseurs tentent désespérément de faire disparaître le second contenant du marché, car il coûte plus cher à produire et à récupérer, seriez-vous indignés ?

L’entente sur la consignation et la récupération des contenants entre Recyc-Québec et les producteurs de bière s’apprêtait à être renouvelée au moment de mettre sous presse et devra concilier deux positions diamétralement opposées. Ainsi, les géants de l’industrie brassicole québécoise veulent favoriser l’utilisation du contenant à remplissage unique (CRU), comme les canettes d’aluminium. Les travailleurs de Labatt et de Molson, quant à eux, luttent pour l’instauration de mesures favorisant l’augmentation de la mise en marché du contenant à remplissage multiple (CRM), communément appelé « bouteille brune », pour des raisons autant économiques qu’écologiques.

Écologiquement parlant

Alors que la bouteille brune est réutilisable en moyenne 15 fois avant d’être récupérée à 98 %, la cannette d’aluminium n’est utilisable qu’une seule fois et est récupérée à 71 %. Selon le Bilan 2012 de la gestion des matières résiduelles au Québec de Recyc-Québec, le nombre de contenants de bière à remplissage multiple vendus a diminué de 34 % de 2005 à 2012, alors que le nombre de contenants de bière à remplissage unique vendus a augmenté de 179 % ! Ce changement comporte un coût environnemental. Une analyse menée en 2008 révèle que la valeur économique des bénéfices environnementaux associés au recyclage et à la récupération atteint plus de 750 millions de dollars au Québec, gain économique non négligeable.

Depuis plus de 25 ans, il existe une entente entre les fabricants de boissons et Recyc- Québec, qui prévoit des pénalités pour chaque CRU vendu au-delà de 37,5 % des ventes totales d’un producteur. En réalité, les brasseurs se soucient à peine de ces pénalités. En effet, puisque la récupération des bouteilles est de leur responsabilité, les brasseurs préfèrent de loin payer la maigre pénalité imposée par Recyc-Québec pour pouvoir produire plus de cannettes.

De l’argent bien investi

Pour les producteurs, la suppression des bouteilles brunes de l’industrie brassicole québécoise signifierait également une économie dans la main-d’œuvre. En effet, Sylvain Moreau, président du Syndicat des travailleurs de la Brasserie Labatt (CSN) estime qu’en moyenne 15 travailleurs s’affairent sur la chaîne de production de bouteilles brunes, comparativement à seulement 4 employé-es pour celle des canettes. « Il est évidemment question de préserver les emplois québécois dans ce secteur », explique-t-il, comptant défendre fermement cette position.

En luttant pour l’abolition des pénalités, les grands brasseurs tentent de se soustraire à leur obligation de réutiliser et de recycler les bouteilles brunes. Ils relèguent ainsi leurs responsabilités aux services publics de collecte sélective et, ultimement, à la population. Il est totalement inacceptable de supprimer l’option écologiquement et économiquement responsable pour une hausse de leurs revenus, mais au prix d’une perte de ceux de la collectivité.

La campagne de sensibilisation en cours est menée conjointement par les syndicats affiliés à la CSN, aux Teamsters et aux TUAC. Plus de détails à mieuxenbouteille.ca.

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