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Les soins à domicile

Ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait

Loin de faire de la désinformation sur les expériences d’«optimisation» des soins à domicile que vivent actuellement certains centres de santé et de services sociaux (CSSS), la CSN, comme d’autres organisations, ne fait que lever le voile sur de mauvaises décisions de gestion, prises sans transparence et sans consultation auprès des principaux intéressés, soit les bénéficiaires, salariés et salariées.

De nombreux établissements du réseau de la santé et des services sociaux se sont engagés, avec succès, au cours des dernières années, dans des processus sincères de réorganisation du travail, de concert avec les salariés et salariées et leurs syndicats. La CSN y a consacré beaucoup de temps et d’énergie, notamment dans la formation des représentantes et des représentants syndicaux locaux, afin qu’ils puissent prendre part activement et de façon constructive à de telles démarches. Par exemple, au CHU Sainte-Justine ou à Sacré-Coeur, les syndicats CSN ont joué – et jouent encore – un rôle majeur et positif. Ce n’est donc pas contre la réorganisation du travail en soi que nous nous élevons, mais contre la façon dont elle se fait à certains endroits, notamment en ce qui concerne les soins à domicile.

Qualité des services

Ces soins sont d’abord et avant tout des rapports humains. Lorsque les directions des CSSS clament qu’il faut « abolir les temps morts », ça paraît bien ! Mais ces « gains de productivité » sont fictifs. Ils peuvent même s’avérer pernicieux si les intervenants n’ont plus de temps pour être à l’écoute des bénéficiaires et de leurs besoins et s’il ne reste plus de temps pour établir un climat de confiance avec une personne dont on doit assurer les soins intimes.

Mauvaise gestion

Il nous semble également inconcevable que certains établissements confient à des firmes extérieures privées, parfois sans appel d’offres, le mandat d’effectuer ces changements, alors que le réseau compte de nombreux gestionnaires et cadres dont c’est précisément le travail. Ces fonds publics ainsi dilapidés auraient bien mieux été utilisés à la préservation de notre réseau public, en cette époque de compressions budgétaires. Partout où des démarches de réorganisation du travail ont eu du succès, ce sont les établissements qui en ont assumé le leadership et la maîtrise d’oeuvre. Dans les cas que nous dénonçons depuis deux ans, les établissements l’ont abandonné à des firmes qui semblent ignorer la différence entre des services d’hygiène personnelle à la maison et une chaîne de montage industrielle. Ces entreprises dictent les conditions d’exécution de leur travail aux intervenants, bien qu’ils soient pourtant les plus aptes à réfléchir aux améliorations à apporter. Au lieu de construire une expertise dans le réseau public, on s’en déleste petit à petit.

La santé et la sécurité

Par ailleurs, l’accroissement de la charge de travail, la détérioration de la santé psychologique des employés et employées, la démotivation au travail ou le désarroi par rapport à la dégradation de la qualité des soins sont des effets connus et bien documentés de telles méthodes d’« optimisation ».

La CSN salue les établissements québécois, et ils sont nombreux, qui ont choisi de travailler avec leurs employés et employées à la recherche de solutions durables pour améliorer la qualité des services ainsi que la qualité de vie au travail. Il n’y a aucun doute pour nous que des améliorations doivent être apportées dans les soins à domicile, mais elles doivent émaner d’un dialogue sincère. L’intention des CSSS est peut-être la bonne, mais les moyens que certains d’entre eux ont choisis pour y parvenir doivent être remis en question et repensés. Le ministère de la Santé et des Services sociaux prône officiellement la participation syndicale aux travaux de réorganisation du travail : il est important que le ministre Hébert remette de l’ordre dans tous ces projets de ce type en cours.

Cette lettre est une réponse du vice-président de la CSN, Jean Lacharité à une lettre publiée précédemmentpar des représentants du Regroupement des établissements de santé et de services sociaux de la région de Montréal.

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