Pavillon Notre-Dame du CHUM
Pour contrer le gaspillage de nourriture, le syndicat propose un plan novateur de services alimentaires
Le plan d'”optimisation” du CHUM vise, entre autres, l’élimination de 3,8 postes (ETC) au service de production alimentaire du pavillon Notre-Dame. Pour contrer ce plan, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’hôpital Notre-Dame (STTHND-CSN) présentera mardi soir auprès aux membres du conseil d’administration du CHUM un projet novateur fondé sur une véritable “optimisation” des services alimentaires, projet qui s’inscrit en parfaite harmonie avec la mission du CHUM.
Comme l’a expliqué aujourd’hui en conférence de presse la présidente du syndicat, Christiane Robidoux, le projet vise principalement à utiliser les surplus non consommés – trop souvent gaspillés – pour les transformer en repas ajustés qui seraient ensuite offerts à prix abordables aux patients et personnes âgées qui doivent poursuivre leur diète à la maison à la suite d’une hospitalisation.
“Nous proposons, au lieu des réductions de postes dans les services alimentaires au pavillon Notre-Dame, le développement d’une toute nouvelle gamme de services aux différentes clientèles du CHUM qui ont grand besoin de suivi au plan nutritionnel, plus particulièrement les patients traités en oncologie, en cardiologie, en gériatrie et ceux qui sont aux prises avec des problèmes de diabète. Ces repas, a soutenu la présidente, seraient ajustés aux besoins nutritionnels des patients, congelés, vendus au comptoir ou livrés à domicile par l’intermédiaire de groupes communautaires qui travaillent en étroite collaboration avec le CHUM. Un tel service poursuit donc plusieurs objectifs, dont le plus important est celui d’assurer un prolongement des services nutritionnels spécialisés à domicile.”
LA MISSION DU CHUM
Aux yeux de la présidente du STTHND-CSN, ce projet s’insère parfaitement dans la mission du CHUM qui est, comme le précise le protocole d’entente créant le CHUM et signé en 1996, d’assurer la promotion de la santé.
Le protocole précise de la façon suivante cette mission :
“Pour répondre aux besoins de la population, le CHUM doit se doter d’une organisation qui permette d’assurer un continuum des soins et des services de liaison, de maintien et de suivi à domicile, ceci en partenariat avec les CLSC, les autres établissements ainsi que les intervenants du réseau communautaire.”
Pour le STTHND-CSN, le projet qui sera déposé pour adoption aux membres du conseil d’administration mardi soir peut atteindre cet objectif d’assurer un continuum de services en matière de nutrition clinique et favoriser le maintien à domicile.
UN SERVICE QUI PEUT COMBLER DES BESOINS CRIANTS
Il est largement admis que le CHUM possède les infrastructures nécessaires pour produire une quantité supérieure de repas à celle nécessaire pour la clientèle hospitalisée. Il est de plus admis que les patients, ainsi que les personnes plus âgées, souffrent de malnutrition lors du retour à domicile. Plusieurs éprouvent de la difficulté à faire leurs courses, d’autres sont seules et n’ont pas le goût de cuisiner ou ne sont tout simplement pas en mesure de se préparer à manger.
“Au moment de l’hospitalisation, a précisé Christiane Robidoux, un dépistage est effectué auprès des personnes et des conseils sont offerts concernant leur alimentation. Sauf que nous savons que ces conseils ne sont efficaces que dans la mesure où les patients peuvent les appliquer une fois rendus à la maison. Ce que nous proposons, c’est que nos conseils soient accompagnés d’un service mettant à leur disposition des repas préparés et ajustés à leurs besoins. Ainsi, la nutrition clinique et le suivi des clientèles y trouveraient une application plus efficace.”
UN PROJET PILOTE
Au moment de la présentation du projet au conseil d’administration, la présidente du STTHND-CSN a l’intention de demander aux administrateurs de le considérer comme un projet pilote. Ainsi, selon elle, si le CHUM devenait le banc d’essai d’un tel projet, il pourrait faire boule de neige et pourrait alors être repris par la régie régionale comme moyen de contribuer plus directement à l’actualisation des orientations du ministère en matière de soins à domicile.
“N’y a-t-il pas une meilleure manière de corriger les problèmes alimentaires des patients et des personnes âgées que de leur fournir, pour consommation à domicile, des repas bien équilibrés, correspondant à leurs besoins nutritionnels spécifiques ? “, a demandé Christiane Robidoux. Sans but lucratif, le projet peut offrir des repas à des prix raisonnables, respectant leur capacité de payer. Je n’arrive pas à trouver un seul motif que les administrateurs du CHUM pourraient invoquer pour refuser une telle initiative qui favorise les soins à domicile, qui élimine le gaspillage de nourriture et qui renverse la vapeur des réductions de postes au CHUM.”
(Source: CSN 08-12-2002 Renseignements: Henri Goulet, (514) 705-0773