Amy Côté parle au micro avec Jacques Létourneau

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Faire une différence, du Sud au Nord

« Je travaille avec un réseau de gens invisibles, avec des gens qui sont à l’autre bout de leur courriel ou de Facebook, alors j’ai un défi d’innover dans nos communications. »

Par Camille Godbout

Pour cette nouvelle baladodiffusion, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Amy Côté, agente de mobilisation chez Oxfam-Québec, et Jacques Létourneau, président de la CSN. Un échange autour de la solidarité internationale et la façon dont elle s’opère sur le terrain. En voici quelques extraits.

Jacques : En quoi consiste ton travail d’agente de mobilisation ? C’est un titre assez large !

Amy : Je travaille chez Oxfam depuis une douzaine d’années. Différents mandats, différents projets. Depuis cinq ans, je suis agente de mobilisation pour les programmes au Québec. Je suis spécialement dédiée à la mobilisation de nos stagiaires et de nos coopérants volontaires, une fois qu’ils sont de retour. On envoie des gens travailler à l’international, mais une fois qu’ils reviennent, ils veulent garder des liens avec nous, rester engagés, contribuer à Oxfam. Mon travail, c’est de communiquer avec eux, de développer des activités dans lesquelles ils peuvent s’impliquer.

Jacques : Donc, tu restes au Québec ?

Amy :  Je ne me promène plus tant que ça. J’ai aussi fait deux ans comme coopérante en Bolivie, donc j’ai une expérience de coopérante moi-même, ce qui est essentiel pour la réalisation de mon travail. Je connais leur réalité, ce qu’ils vivent au retour, quels sont leurs besoins.

Jacques : Concrètement, ça ressemble à quoi un projet en Bolivie ?

Amy : J’étais conseillère en développement et gestion, donc j’ai appuyé la gestion de projets, dont le développement et la conception. Je travaillais avec une école partenaire de formation technique, un peu l’équivalent du volet technique du cégep. Ils voulaient bâtir une garderie, puisque plusieurs jeunes étudiantes qui voulaient étudier étaient souvent freinées par la réalité d’être mère. L’école voulait donc offrir un accès à un service de garde éducatif pour les enfants des étudiantes. On a embauché une conseillère en gestion de garderie, ici au Québec, pour accompagner l’école partenaire dans le développement de ce projet-là. C’était une éducatrice qui connaissait très bien le milieu des CPE et des garderies en milieu familial, qui est allée en Bolivie pour accompagner le partenaire. Mais ce n’est pas juste de prendre notre formule ici, et de l’imposer là-bas, il faut être au courant des bonnes pratiques, et d’essayer de les adapter là au contexte local.

Jacques : Tu expliques que tu t’occupes de ceux et celles qui reviennent, qui ont acquis un bagage et de l’expérience pendant leur période à l’étranger. C’est quoi le type de suivi qui se fait avec eux à leur retour ? Est-ce qu’ils s’engagent dans des causes ?

Amy : Je pense que, pour la majorité, ils reviennent avec un vécu qu’ils veulent partager, et ce, de différentes façons. Ça peut être autant contribuer à des campagnes d’Oxfam qu’encourager d’autres jeunes à y participer. On souhaite que les gens deviennent ou restent des gens engagés, que ce soit pour la solidarité internationale ou pour d’autres causes. On désire que ces gens-là restent avec un côté « indigné » et un sentiment de pouvoir changer les choses. Mon travail, essentiellement, c’est de leur proposer des occasions. C’est un peu difficile parce que je travaille avec un réseau de gens invisibles, avec des gens qui sont à l’autre bout de leur courriel ou de Facebook, alors j’ai un défi d’innover dans nos communications.

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