L’AJIQ s’oppose au projet de loi fédéral d’utiliser des textes journalistiques à des fins de publicités politiques

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L’AJIQ s’oppose au projet de loi fédéral d’utiliser des textes journalistiques à des fins de publicités politiques

L’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) est profondément indignée des intentions du gouvernement Harper d’utiliser à des fins de publicités politiques les écrits de journalistes au pays, tel que le décrivait la chaîne CTV hier, d’après un document interne dont elle a obtenu copie.

Qu’un gouvernement s’approprie des écrits hors contexte de journalistes pour mousser ses politiques ou attaquer des adversaires politiques est tout simplement scandaleux. Qu’un gouvernement aille jusqu’à modifier la loi sur les droits d’auteur pour s’arroger ce genre de pouvoir nous fait craindre des dérives importantes qui atteindront en leur cœur les démocraties québécoise et canadienne.

« Ce n’est pas seulement au droit d’auteur que s’attaque ici le gouvernement Harper, mais plus spécifiquement au droit moral des journalistes, à savoir le respect de l’intégrité de leur œuvre, affirme Simon Van Vliet, vice-président et porte-parole de l’AJIQ. Nous avons lutté contre des contrats abusifs qui allaient permettre aux entreprises de presse de faire ce que Stephen Harper veut faire! Ce projet de loi témoigne d’un mépris total envers le travail journalistique, mépris qui ne devrait plus surprendre personne venant des conservateurs à Ottawa, à qui on doit notamment les plus grandes compressions que Radio-Canada ait connues. »

Le projet de loi que les conservateurs sont censés mettre en branle d’ici les prochaines semaines s’attaquerait donc à la démocratie, mais aussi à l’intégrité, à la propriété intellectuelle et à la crédibilité du travail des journalistes de tout le pays. Qu’on se le rappelle : le journalisme est à l’opposé de la publicité et des relations publiques ; il questionne et demande des comptes tandis qu’elles congratulent et flattent. Le gouvernement Harper tient-il à dénaturer complètement le travail des journalistes canadiens? À confondre la population, qui pensera que les journalistes sont à la solde des politiciens ? La réponse semble oui.

La ministre du Patrimoine canadien Shelly Glover répondait hier à la Chambre des communes qu’ « il existe un intérêt public à ce que les politiciens soient redevables pour ce qu’ils font et disent dans des forums publics. Les principaux réseaux de télévision ne devraient pas avoir la possibilité de censurer ce qui peut et ne peut pas être diffusé au public canadien. » L’AJIQ considère que la ministre Glover erre complètement ; les médias informent déjà le public canadien de leur mieux. Se servir de leur contenu sans autorisation pour des publicités politiques, tel que son parti envisage de le faire, ce ne serait pas informer le public, mais bien l’induire en erreur et ne pas le respecter. Les électeurs canadiens ont droit à plus d’égard que cela.

Ce qui sépare les démocraties des États totalitaires a toujours été une saine vie médiatique, libre de toute ingérence politique. Où le Canada s’en va-t-il avec un tel projet de loi? L’AJIQ est très inquiète et invite tous les journalistes, salariés et pigistes, et tous les patrons de presse à s’opposer farouchement à ce projet de loi en sortant de leur réserve journalistique habituelle. Il en va non seulement de l’intégrité de notre travail, mais de la frontière qui doit rester étanche entre le pouvoir politique et les médias.

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