La mise sur pied de l’unité anticorruption par le gouvernement libéral est une bonne manœuvre, estime la CSN-Construction, « mais elle ne remplacera pas une véritable commission d’enquête publique ».
Réagissant à l’annonce faite ce matin par le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli, a déclaré que l’idée d’instituer une enquête publique est venue d’allégations qui impliquaient le gouvernement. « Or, c’est lui qui crée cette unité permanente et non l’Assemblée nationale. Saura-t-elle faire preuve d’une totale indépendance si des proches du gouvernement libéral se trouvaient dans la tourmente ? », a questionné le porte-parole syndical.
En outre, la CSN-Construction considère que cette escouade ne sera tournée que vers des faits nouveaux, ne prenant pas en compte la crise politique et le cynisme de la population à l’endroit des institutions politiques. « Nous donnons toutefois la chance au coureur, car cette unité bénéficie de moyens substantiels, un point tout de même positif » a indiqué Aldo Miguel Paolinelli.
Ce dernier estime néanmoins qu’une commission d’enquête publique est toujours pertinente pour faire toute la lumière sur les cas de collusion, de corruption et sur le travail au noir. « Le gouvernement libéral doit également considérer de retirer le placement de la main-d’œuvre de la responsabilité des organisations syndicales afin de le confier à une organisation neutre et indépendante, a-t-il mentionné. Il s’agit de l’une des conditions essentielles pour combattre ce fléau qui exerce une pression à la baisse sur les conditions de travail et les revenus des travailleuses et des travailleurs de la construction. »