Lock-out au Journal de Montréal

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Lock-out au Journal de Montréal

Bien que le conflit semblait inévitable depuis quelques semaines, c’est tout de même avec une grande déception que les 253 travailleuses et travailleurs du Journal de Montréal et les membres de leur famille ont appris la décision de Quebecor d’imposer le lock-out au cours de la dernière nuit. Pour ces hommes et ces femmes qui mettent tout leur cœur pour assurer un journal et une information de qualité depuis, pour certains, plus d’une trentaine d’années, il s’agit d’un premier conflit de travail.

Fondé en 1964 par Pierre Péladeau, le Journal de Montréal vit en effet aujourd’hui le premier conflit de travail de son histoire, impliquant le personnel de bureau et de la rédaction. « C’est un jour sombre pour l’information au Québec, a constaté le président du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (FNC–CSN), Raynald Leblanc. Mais Pierre K. Péladeau et la direction de Quebecor Media, qui, par le geste insensé qu’ils ont posé la nuit dernière, menacent la pérennité d’une institution de l’information au Québec, trouveront devant lui 253 personnes déterminées à sauvegarder les conditions qui assurent à la population une information de qualité. En agissant de la sorte, le PDG de Quebecor a enterré plus de 45 ans de paix industrielle qui a permis à un empire de se constituer.»

Depuis le début des négociations, en octobre, le syndicat a tout mis en œuvre pour renouveler la convention collective sans conflit et en répondant à des préoccupations patronales, dont le site Internet et les horaires de travail. « Mais nous n’acceptons pas de diminuer nos revenus, de sacrifier nos emplois et d’éliminer les conditions qui assurent le respect du code de déontologie journalistique en acceptant ce que Quebecor tente de nous imposer, a averti Raynald Leblanc. Le Journal de Montréal est encore très rentable avec des profits de plus de 50 millions $, sur un chiffre d’affaires de 200 millions l’an dernier. Pierre K. Péladeau s’est lui-même octroyé une hausse de salaire de 29 % l’an dernier. Il demande aujourd’hui à des travailleuses de réduire leurs revenus du quart et à tous les employés de diminuer les avantages sociaux de 20 %, tout en allongeant d’autant la semaine de travail de 25 % sans compensation. C’est carrément indécent ! »

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Le STJIM lance un appel à la population, aux institutions, aux entreprises et aux différentes organisations du Québec afin qu’elles cessent d’acheter le quotidien, produit sans le travail des employé-es frappés d’un conflit, et de la publicité, y compris les petites annonces. « Tant que le Journal sera publié, on étire indûment le conflit, a poursuivi le président du syndicat. C’est pourquoi nous demandons l’appui de toutes et tous à la bataille que nous menons contre le géant Quebecor pour que le conflit soit le moins long possible. Nous déplorons le fait que Quebecor n’ait pas tiré les leçons de la décision de la Commission des relations du travail dans le dossier du Journal de Québec qui a clairement établi à l’embauche de scabs durant les 16 longs mois qu’a duré le lock-out dans la Capitale. Pour nous, toutes personnes qui accompli nos tâches sont des scabs et c’est inacceptable. Nous agirons en conséquence.»

Dès 6 heures ce matin, une pyramide téléphonique s’est mise en branle pour rejoindre les membres du syndicat. Le piquetage a débuté à 10 heures et les membres sont conviés à une assemblée générale spéciale le lundi 26 janvier à midi pour discuter de la grève et des autres moyens mis en place pour ramener l’employeur à la table de négociation. L’assemblée se tient au Centre du Plateau, 2275, rue Saint-Joseph Est (angle Fullum).

Lancement du site Internet www.ruefrontenac.com

En ce jour sombre pour le Journal de Montréal, les 253 lock-outés membres du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal, affilié à la Fédération nationale des communications (CSN), lance un site Internet, www.ruefrontenac.com, où ils continueront à exercer leur métier et à informer, chaque jour, leur public.

Parce que le Journal de Montréal est désormais publié sans journalistes, les professionnels de l’information qui ont fait du quotidien de la rue Frontenac le plus lu au Québec vous convient maintenant sur Internet. Sorte de pied de nez à l’employeur, qui reproche au syndicat de refuser de se tourner vers l’avenir et les nouvelles technologies, le site en sera un d’information et d’actualité.

« C’est la preuve que le syndicat est prêt à travailler sur les nouvelles plateformes. Notre seule condition a toujours été de négocier ce virage numérique, ce que l’employeur refuse de faire depuis des années», a affirmé le président du STIJM–CSN, Raynald Leblanc.

Amèrement déçus par les sites Internet de nouvelles mis en place par l’empire Quebecor, comme celui du journal 24 heures, les membres du syndicat veulent produire un site Internet de qualité, à l’image de leur professionnalisme.

Dans une lettre envoyée à Pierre Karl Péladeau vendredi, le syndicat a réaffirmé ses positions : « Votre père a fait du Journal de Montréal le quotidien numéro 1 au Québec. Nos offres vous permettraient maintenant d’aller plus loin, et de faire du Journal de Montréal la première source d’information sur Internet. Réglons dès maintenant cet enjeu majeur, évitons de faire perdurer un conflit de travail qui aurait pour conséquence de miner le moral de vos employés et regardons vers l’avenir. »

Par la bouche de nos crayons ! www.ruefrontenac.com

Le site Web des employés en lock-out du Journal de Montréal est l’œuvre des 253 membres en lock-out membres du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (CSN). Son nom s’inspire de la rue où se côtoient leurs bureaux et ceux du Journal de Montréal, le « quotidien de la rue Frontenac ». Il fait aussi référence à ce jour d’octobre 1690 où Frontenac a lancé à l’émissaire anglais venu demander la reddition de la ville de Québec qu’il n’avait « point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons ». C’est finalement un léger clin d’œil à notre source d’inspiration, Rue89.

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Le Point syndical  automne 2023