Survivre aux feux de l’austérité

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Centres d'éducation populaire

Photo :Cédric Martin
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Survivre aux feux de l’austérité

Malgré un sursis octroyé à minuit moins une, leur accordant un an de plus dans les immeubles de la CSDM, l’avenir des CEP demeure incertain face aux pyromanes de la démocratie et à une austérité qui perdure.

En place depuis 45 ans, les CEP viennent à la défense des populations les plus démunies en leur offrant des ateliers d’éducation populaire ainsi qu’un point de convergence accueillant. L’InterCEP regroupe plus de 7500 membres et dessert les quartiers Hochelaga-Maisonneuve, Saint-Henri–Petite-Bourgogne, Pointe-Saint-Charles, Montréal-Nord, Plateau-Mont-Royal et Centre-Sud. Ils offrent, entre autres, des services d’alphabétisation, des activités d’intégration pour les immigrants, des formations d’intégration au marché du travail, des services de distribution alimentaire et des programmes de défense des droits des locataires.

Le CSCS : né des cendres du « Week-end rouge »

Le Comité social Centre-Sud (CSCS), un des six centres d’éducation populaire, est au service du quartier depuis plus de 40 ans. Fondé en 1971 par un « groupe de [femmes] désirant développer leur dynamisme, s’exprimer et prendre en charge la gestion d’un centre communautaire1 », c’est en octobre 1974 lors du « Week-end rouge » que le comité a pris un essor considérable.

À l’époque, les pompiers de la ville de Montréal avaient eu recours à un débrayage à la suite du congédiement de centaines de leurs camarades, de la fermeture de casernes et du refus du maire Jean Drapeau de négocier de bonne foi sur des enjeux de rattrapage salarial et de santé et sécurité au travail. Plusieurs incendies ont éclaté à travers la ville, mais avec 14 feux sur son territoire, c’est le Centre-Sud qui a écopé le pire du sinistre. Les femmes du CSCS se sont alors mobilisées pour venir en aide aux familles touchées en leur offrant un abri, des vêtements, de la literie, des repas chauds.

Un avenir sur des charbons ardents

Au printemps 2015, en échange du report de la cession de leurs baux, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur exige des CEP des plans d’affaires pour prouver qu’ils sont « rentables financièrement ». Ce geste sonne l’alarme pour Marie-Claude Giroux, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Comité social Centre-Sud (FEESP-CSN), qui s’inquiète du désengagement de l’État envers les CEP et de ce que cela sous-entend pour le bien-être des membres et des travailleuses et des travailleurs du comité social.

Aux prises avec un quatrième ministre de l’Éducation depuis le début de la crise, la présidente du syndicat condamne « la grande valse hésitation » qui caractérise leur dossier depuis quelque temps. Le dépôt des plans d’affaires ayant déjà été reporté trois fois, les CEP se retrouvent de nouveau dans le néant et à risque d’expulsion.

« Le comité social, c’est un milieu de vie pour des centaines de personnes en situation de pauvreté. Il y a des gens qui utilisent nos services quotidiennement, qui mangent ici, et qui ont peu de contact social à l’extérieur de nos murs. Fermer nos portes, c’est anéantir un filet social fondamental », prévient Marie-Claude Giroux.

Les CEP s’efforcent depuis des décennies de diminuer les effets qu’ont les politiques néolibérales sur des milliers de citoyennes et de citoyens. Les perdre dans la fumée de l’austérité mettrait ni plus ni moins en péril des populations déjà sinistrées par les ravages du gouvernement de Philippe Couillard.

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Le Point syndical  automne 2023