Quebecor a mis aujourd’hui en lock-out les artisans du journal Le Réveil, un hebdo qui dessert les environs de Saguenay et qui n’a jamais connu de conflit de travail depuis sa fondation en 1964.
« Nous avons dû accepter à grand regret en décembre dernier la fermeture de notre imprimerie, entrainant quelque 47 mises à pied. Malgré plusieurs séances de négociation en janvier et en février où nous avons manifesté une ouverture à des compromis, excluant toutefois d’autres pertes d’emploi, Quebecor n’a cessé de déposer des demandes non négociables, la dernière étant sur l’impartition de l’administration et du montage du journal à l’extérieur de la région. Elle a été jugée irrecevable par nos membres », a déclaré Dominique Savard, présidente du Syndicat des travailleurs des Éditions du Réveil (STER-FNC-CSN).
La dernière offre de règlement déposée par Quebecor comportait une bonification des primes de départ aux syndiqués mis à pied, mais ne contenait aucune modification au projet de réorganisation de l’entreprise qui vise à transférer l’administration de l‘hebdo au Journal de Québec et à faire imprimer Le Réveil sur les presses de son usine de Mirabel. Alors qu’en décembre, les Éditions du Réveil comptaient près de 80 employés, il n’en resterait plus que 18 avec le plan de suppression de Quebecor.
« Le plus insultant est que Quebecor va supprimer les emplois sur une base régionale tout en prélevant les revenus publicitaires locaux pour les acheminer à l’extérieur du territoire. On vide la région pour mieux enrichir le siège social », a pour sa part commenté Chantale Larouche, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN). Cette dernière estime que l’appauvrissement n’est pas que financier, mais également d’expertise professionnelle, ce qui nuit à un développement régional viable et cohérent.