Le plan d’action pour freiner le décrochage scolaire annoncé cet avant-midi par la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, manque nettement d’ambition et de moyens, selon la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher. Le plan d’action jette les bases d’une mobilisation collective pour contrer le décrochage scolaire. La ministre vise un taux de réussite scolaire de 80 % chez les moins de 20 ans d’ici 2020, ce qui nous semble peu ambitieux. L’ensemble des partenaires reconnait pourtant l’ampleur du problème du décrochage scolaire tant pour les individus que pour la société et ils font consensus sur l’urgence d’agir. Pour la CSN, la société québécoise ne doit pas accepter que 20 % des jeunes de moins de 20 ans décrochent encore en 2020 compte tenu des défis auxquels notre société aura à faire face. Le décrochage scolaire est un phénomène qui interpelle l’ensemble de la société québécoise. L’approche préconisée par le MELS d’impliquer tous les partenaires, tant ceux de l’éducation que ceux de la société civile, est essentielle pour la réussite d’un tel projet. Malheureusement, outre les enseignantes et les enseignants, des acteurs majeurs oeuvrant dans les écoles ont été laissés pour compte. Pourtant ces personnels (éducatrices et techniciennes en services de garde, employé-es de soutien et professionnels) interviennent quotidiennement auprès de ces jeunes avec qui, ils ont souvent des liens privilégiés. Mme Boucher demande à la ministre de corriger cette absence et d’associer tous les personnels à ses démarches de consultation. Plusieurs mesures mises de l’avant dans la stratégie ministérielle pourront permettre de progresser dans la lutte au décrochage. Pensons notamment à la diminution du nombre d’élèves dans les classes au primaire, la formation du personnel des services de garde dans l’aide aux devoirs, l’accompagnement individualisé pour les élèves du secondaire et l’encouragement à s’inscrire à la formation professionnelle. Par ailleurs, le MELS reconnaît que la lutte au décrochage dépasse le cadre scolaire et met l’accent sur l’intervention précoce afin d’identifier les enfants les plus vulnérables. Denise Boucher ajoute « qu’il faut tout mettre en œuvre pour rejoindre rapidement ces familles et ces enfants et faire en sorte que ces derniers puissent bénéficier de l’accompagnement nécessaire préalable à la réussite éducative. Un tel objectif a pour assise une politique de lutte à la pauvreté ». La CSN souhaite que la réalisation de ce plan d’action sur la persévérance et la réussite scolaires porte ses fruits et fasse des jeunes Québécoises et Québécois de fiers diplômés.