Mon CLSC, j’y tiens

En raison de la réforme imposée par la loi 10, la mission des CLSC, porte d’entrée des services de santé et des services psychosociaux, est déjà compromise . Or, le gouvernement entend maintenant transférer une bonne partie des activités des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF). Pourtant, les CLSC ont été conçus pour assurer l’accessibilité à un éventail de services de santé et de services sociaux dans chaque communauté. La prévention y est aussi à l’honneur. Les CLSC fondent leur action sur la force d’équipes multidisciplinaires dans lesquelles médecins, personnel infirmier et divers professionnel-les travaillent ensemble, sur un pied d’égalité, au bénéfice des patients. C’est ce modèle exceptionnel que le gouvernement abandonne au motif que plusieurs médecins refusent d’œuvrer en CLSC et que le gouvernement n’a pas réussi à les convaincre de s’y investir.

Une autonomie professionnelle limitée

Le gouvernement a choisi de miser plus que jamais sur les GMF et les supercliniques, des entités privées à but lucratif, sous gestion privée. Ce faisant, le gouvernement force le transfert du personnel infirmier ainsi que celui de nombreux techniciens et professionnels, des CLSC, vers ces cliniques, le tout aux frais du secteur public. Ces professionnel-les se trouveront désormais sous « l’autorité fonctionnelle » des médecins, ce qui limitera leur autonomie. Cette situation est inacceptable.

Alors que de nombreux soins et services étaient accessibles en CLSC sans consultation préalable d’un médecin, on peut craindre que ce ne soit plus possible dans ces cliniques médicales. Ce système, plus coûteux, abandonne en outre à leur sort les personnes qui n’ont pas de médecin de famille. Force est d’admettre que le gouvernement fait ici primer les intérêts des médecins sur ceux de la population.

La CSN réclame un moratoire immédiat sur les transferts de ressources des CLSC vers les GMF.

Pour en savoir plus