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Mes soins à domicile, j’y tiens

Alors que les besoins de la population en matière de soins à domicile continuent de croître, le gouvernement s’en désengage. Le rapport 2014-2015 de la Protectrice du citoyen indique que « les plaintes reçues au cours de la dernière année confirment que les usagers restent aux prises avec des problèmes de réduction de services, de délais d’attente, d’épuisement des proches aidants et de disparités régionales ». Ce sous-financement des soins à domicile a pour conséquence d’accentuer l’engorgement des urgences et précipite le recours à l’hébergement. Par ailleurs, les compressions amènent les établissements à recourir de plus en plus aux entreprises privées les plus diverses (à but lucratif, économie sociale, coopératives, franchises, etc.) pour donner les soins à domicile, incluant les soins intimes. Quand on sait que la formation exigée par ces entreprises est moins complète, que les salaires qui y sont offerts sont plus bas et que le taux de roulement de personnel y est très élevé, on peut légitimement s’inquiéter tant pour les personnes qui reçoivent les services que pour celles qui les offrent. Comment le gouvernement peut-il imposer aux aîné-es d’accueillir chez eux plusieurs personnes différentes afin de recevoir des soins corporels?

Miser plutôt sur l’expertise et le professionnalisme

Le gouvernement devrait plutôt miser sur l’expertise et le professionnalisme des auxiliaires aux services de santé et sociaux des CLSC. Cela assurerait plus de stabilité, tant aux bénéficiaires qu’aux professionnel-les responsables de coordonner les plans de soins et d’intervention des équipes multidisciplinaires. Les changements fréquents de prestataires privés entraînent un manque de suivi et d’information sur les besoins des usagers. De leur côté, les ressources professionnelles voient leur charge de travail augmenter : physiothérapeutes, ergothérapeutes et orthophonistes ne peuvent plus répondre à la demande de façon satisfaisante.

Compte tenu du vieillissement de la population, de l’augmentation de l’espérance de vie et de la volonté d’un nombre grandissant de personnes de rester à domicile lorsque cela est possible, nous devons défendre les soins à domicile publics. Seul le réseau public est à même d’offrir la qualité de soins à laquelle la population a droit.

Le gouvernement doit investir davantage en soins de longue durée, que ce soit dans les soins à domicile, ou dans les soins d’hébergement publics, afin de répondre véritablement aux besoins des personnes en perte d’autonomie. Dans les CHSLD, les compressions budgétaires font mal alors que les résidents et résidentes ont des profils de plus en plus lourds et complexes. Le manque de places en CHSLD fait en sorte que des milliers de personnes n’ont d’autre choix que de se tourner vers des résidences privées pour obtenir des services, le tout à grands frais.

Quelques reportages sur la question :

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