Renaud-Bray: un salon du livre sur le dos des travailleuses et des travailleurs!

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray (CSN), qui représente les employé-es des succursales de Place Laurier et des Galeries de la Capitale, sont actuellement présents devant le Salon international du livre de Québec au Centre des congrès. Le but de leur présence est de distribuer des tracts pour faire éclater au grand jour leurs conditions de travail et les demandes démesurées de l’employeur dans le cadre de leur négociation.

La trésorière du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray (CSN), Isabelle Nadeau, dénonce la situation « notre employeur veut nous faire reculer face à nos congés de maladie et nos horaires de travail. Pire encore, Renaud-Bray ne veut même pas reconnaître notre droit de prendre des pauses de 15 minutes durant nos quarts de travail, c’est inacceptable ! »

Le syndicat est présent de 11 h à 14 h pour distribuer ses tracts et se faire entendre par la population ainsi que pour soutenir leurs membres qui travaillent actuellement au Salon du livre. Renaud-Bray est un leader mondial de la librairie avec un chiffre d’affaires de plusieurs millions par année et le fait qu’il exige des reculs dans les conditions de travail, déjà exécrables, de ses travailleuses et travailleurs est simplement inhumain.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray (CSN) regroupe 60 membres. Le syndicat est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) qui regroupe près de 30 000 membres dans ses 360 syndicats, au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances et, bien sûr, à la CSN qui compte pour sa part plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

 

Augmentation de salaire de 22,25 % chez Garant

Les travailleuses et les travailleurs de Garant auront des augmentations de salaire de 22,25 % sur cinq ans, dont 10,75 % à la signature de leur convention collective. C’est en effet ce que prévoit l’entente de principe adoptée à 86 % en assemblée générale samedi dernier.

« La grande participation des membres et leur détermination à améliorer leurs conditions de travail ont été décisives et nous ont permis d’atteindre nos objectifs, se réjouit Josiane Boulet, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Outils Garant (CSN). Nous sommes très satisfaits des résultats obtenus. »

Des gains substantiels

Outre les augmentations de salaire, la nouvelle convention collective prévoit plusieurs gains non négligeables. Mentionnons notamment l’augmentation de 3 % du régime de retraite au courant de la convention, l’augmentation de diverses primes et l’intégration des primes pour certains titres d’emploi. La convention prévoit aussi l’introduction d’un horaire comprimé volontaire (semaine de 4 ou 4,5 jours), l’ajout d’un congé mobile après 5 ans d’ancienneté au 1er janvier 2025, de même que l’amélioration des clauses de libérations syndicales.

« C’est important que les travailleuses et les travailleurs continuent d’améliorer leurs conditions de travail avec le temps, » ajoute Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, « être syndiqué et bien syndiqué reste encore la meilleure façon de le faire. Je salue les membres du syndicat CSN de Garant et les félicite pour leur bon travail ainsi que les gains obtenus. »

« Ce bon résultat est la preuve que lorsque la partie patronale reconnait la valeur du travail et respecte ses employé-es, c’est tout à fait possible d’en arriver à une entente satisfaisante pour toutes les parties sans qu’il n’y ait de conflit,  ajoute Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Cela arrive d’ailleurs beaucoup plus souvent qu’on le pense, il faut le rappeler : l’immense majorité des conventions collectives se renouvellent au Québec sans conflit de travail. Mais pour ça, ça prend de la mobilisation et de la solidarité dans le groupe, comme l’ont démontré une fois de plus les syndiqués de Garant. »

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Outils Garant (CSN) représente les 280 salariés de cette entreprise centenaire. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches–CSN et, bien sûr, à la Confédération des syndicats nationaux.

Dénonciation de l’utilisation abusive de la sous-traitance par le RTC

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC, CSN inc. dénonce l’utilisation accrue de la sous-traitance dans l’entretien des pièces et des véhicules du Réseau de transport de la Capitale (RTC). Cette pratique, qui s’est intensifiée au cours des dernières années, met en péril la qualité du service et les emplois des travailleurs syndiqués, mais a aussi un impact inquiétant sur les finances de la société de transport.

« La mauvaise planification de l’entretien qui engendre de la sous-traitance est une menace pour la sécurité des usagers et la qualité du service, dénonce Nicolas Louazel, président du syndicat. En confiant l’entretien des véhicules à des entreprises privées, tel que pour le Flexibus, le RTC se déresponsabilise et met en danger la qualité du service. Il se prive volontairement de l’expertise de ses travailleuses et de ses travailleurs en la matière et se rend esclave des compagnies privées et du plus bas soumissionnaire. »

Le syndicat constate que la sous-traitance provoque une baisse des standards de sécurité et à une détérioration de la qualité du service. Les entreprises privées ne sont pas soumises aux mêmes exigences que les employés du RTC en matière de formation, d’expérience et de conditions de travail.

« Le RTC doit cesser de sous-traiter l’entretien des véhicules et investir dans ses propres employés, souligne Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Les travailleurs du RTC sont compétents et dévoués, et ils sont les mieux placés pour assurer la sécurité et la qualité du service. D’un côté, on cherche à diminuer les déficits des sociétés de transports et de l’autre une municipalité songe à imposer une nouvelle taxe pour le transport en commun. Il serait judicieux d’arrêter de jeter l’argent des contribuables par les fenêtres en sous-traitant le travail que les membres du syndicat sont capables de faire à l’interne. »

« Les sociétés de transports doivent revoir leurs procédés, déclare Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Il est inacceptable que la qualité des services à la population comme le transport en commun soit remise entre les mains de sous-traitants. Ce sont les usagers et les usagères, mais plus largement tous les contribuables qui en écoperont. »

Le syndicat, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches et la Fédération des employées et employés de services publics appellent le RTC à revoir sa politique de sous-traitance et à investir dans ses propres employés. Ils invitent à une réflexion importante sur les méthodes utilisées et la planification des entretiens, et souhaitent que l’expertise des travailleuses et des travailleurs soit mise à contribution.

À propos

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC, CSN inc. regroupe 332 membres. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

Les employés municipaux de Saint-Georges demandent à la ville de faire preuve de souplesse

Les représentants du Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN souhaitent faire une mise au point à la suite de certaines déclarations de M. Claude Morin, maire de Saint-Georges, en pleine séance du conseil municipal lundi soir.

« Il est vrai que le syndicat a reçu une hypothèse de travail de la conciliatrice du ministère du Travail, » explique Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), « mais il est faux de prétendre que nous l’avons rejeté du revers de la main sans même en prendre connaissance. »

Les discussions entre la partie syndicale et la conciliatrice, qui est au dossier depuis le 15 décembre à la demande du syndicat, faut-il le rappeler, sont régulières. « Nous avons analysé la proposition de la conciliatrice, » explique Mario Boissé, président du syndicat, « mais ça ne nous semblait pas être une bonne base de travail. »

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) estime que la partie syndicale a constamment fait preuve de souplesse depuis le début des négociations. « Écoutez, la partie syndicale a baissé sa demande salariale, nous demandions à l’origine l’IPC et un rattrapage salarial alors que maintenant notre demande se situe en deçà de l’IPC pour une convention de cinq ans, » révèle Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la FEESP–CSN, « en plus nous avons abandonné des demandes monétaires, notamment l’ajout d’une semaine de vacances et de congés mobiles, pour créer de l’espace et permettre à la Ville de bonifier son offre salariale. »

Malheureusement, la partie patronale reste campée sur ses positions. « La Ville n’a jamais vraiment bougée sur son offre de départ, ils l’ont à peine bonifié de quelques sous, » rappelle Simon-Mathieu Malenfant, « d’ailleurs, la dernière offre patronale remonte au 25 février, soit bien avant le déclenchement de la grève générale illimitée. Dans ce contexte c’est un peu surprenant de se faire dire que la partie patronale est en attente d’un retour syndical. »

Concrètement, l’écart entre les positions syndicales et patronales sur la question des salaires est d’environ 3 % sur cinq ans. « Hier soir, le maire de Saint-Georges m’a déclaré qu’il aurait préféré qu’il n’y ait pas de grève, » conclut Barbara Poirier, « nous aussi ! Personne ne fait la grève pour le plaisir. En fait, si vous voulez le fond de ma pensée, je trouve ça indécent qu’on en soit là, que nos membres soient en grève et que la population soit privée de services. »

La partie syndicale estime que la balle est dans le camp de la Ville de Saint-Georges et que le conseil municipal doit rapidement donner les mandats nécessaires pour permettre d’en arriver à une entente satisfaisante pour les deux parties.

Les partenaires s’inquiètent pour le marché du travail québécois

Chaque jour, au Québec, de petites et moyennes entreprises se font refuser des services nécessaires à leur croissance, alors que des personnes en emploi ou à la recherche d’un travail voient leur demande pour une formation qualifiante rejetée, malgré un besoin démontré et un niveau de précarité élevé dans plusieurs cas.

À trois semaines du dépôt du budget fédéral, les acteurs du marché du travail québécois joignent leur voix aujourd’hui afin de signaler une situation critique en matière de développement de la main-d’œuvre au Québec.

Un manque à gagner financier

La fin possible des bonifications des ententes de transferts sur le marché du travail (ETMT) en provenance du gouvernement canadien représente un manque à gagner de quelque 140 millions de dollars (M$) pour le Québec en 2024-2025, soit 100,7 M$ pour l’Entente sur le développement du marché du travail (EDMT) et 44,4 M$ pour l’Entente sur le développement de la main-d’œuvre (EDMO). À cela s’ajoutent d’autres coupures de financement, tant du fédéral que du provincial, qui totalisent près de 145 M$ additionnels.

Des impacts réels sur le terrain

Déjà, les entreprises, les travailleuses et travailleurs ainsi que les personnes en recherche d’emploi sont touchées par des contractions importantes dans le financement des services aux entreprises, des mesures de formation et des services publics d’emploi destinés aux individus. À titre d’exemple, le financement des services aux entreprises et des mesures de formation a chuté de près de 50 % entre 2022-2023 et 2023-2024, ce qui occasionne des bris de services dans certaines régions ou encore de longues listes d’attente.

Se préparer pour l’avenir

Le marché du travail a été fortement chamboulé par la pandémie de COVID-19, de même que par de nombreuses transitions démographiques, environnementales et technologiques. En ce sens, il demeure encore très volatil et inégal. De nombreux experts et économistes prévoient également un ralentissement économique pour les prochaines années, ce qui pourrait entraîner plusieurs pertes d’emploi et une hausse du taux de chômage.

Dans ce contexte, il nous apparaît donc primordial de bonifier rapidement les ententes de transferts sur le marché du travail avec Ottawa, afin de maintenir l’offre, la qualité et d’assurer la prévisibilité à long terme des services destinés aux personnes à la recherche d’un emploi, aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’aux entreprises québécoises.

Signataires

Nathalie Arguin, secrétaire générale – Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Christian Blanchette, recteur – Université du Québec à Trois-Rivières – Représentant du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI)

Denis Bolduc, secrétaire général – Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Karl Blackburn, président et chef de la direction – Conseil du patronat du Québec (CPQ)

Paul Doyon, premier vice-président général – Union des producteurs agricoles (UPA)

Caroline Dupré, présidente-directrice générale – Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ)

Éric Gingras, président – Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Pierre Graff, président-directeur général – Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)

Richard Gravel, vice-président – Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre (COCDMO)

Charles Milliard, président-directeur général – Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)

Véronique Proulx, présidente-directrice générale – Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)

Martine Roy, vice-présidente – Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ)

Valérie Roy, directrice générale – AXTRA, Alliance des centres-conseils en emploi

Bernard Tremblay, président-directeur général – Fédération des cégeps

Luc Vachon, président – Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Usine de papier Clermont : l’inaction de l’employeur met en péril plus de 150 emplois

Le Syndicat des employés de l’usine de papier Clermont dénonce aujourd’hui l’inaction de Produits forestiers Résolu (PFR) face à la crise qui secoue l’industrie du papier journal. L’usine, qui emploie plus de 150 personnes, est à risque de fermeture en raison du manque de vision et de planification de la part de l’entreprise.

L’effondrement du marché du papier journal n’est pourtant pas une surprise. « Il y a longtemps que l’employeur aurait pu voir venir la situation actuelle », affirme Éric Marinoff, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier de Clermont. « Le marché du papier journal est en déclin depuis des années, et rien n’a été fait pour préparer l’avenir de l’usine de Clermont. Cette décision aura un impact considérable sur les travailleurs et travailleuses qui ont dédié tant d’années à cette entreprise. La perte de leur emploi aura des répercussions importantes sur leur vie et celles de leurs familles. De plus, la région risque d’en souffrir grandement. »

Le syndicat exige que Résolu prenne immédiatement les mesures nécessaires pour assurer la pérennité de l’usine de Clermont. Cela inclut notamment la recherche de nouveaux marchés pour les produits de l’usine, l’investissement dans des technologies innovantes et la collaboration avec les travailleurs et travailleuses pour trouver des solutions durables.

« Ils ont la responsabilité de protéger les emplois de ses employés et de contribuer à la vitalité économique de la région de Charlevoix. », souligne Karenne Tremblay, présidente du Syndicat des Travailleurs(euses) du Papier de Clermont – Section des employés de bureau. « Nous ne resterons pas les bras croisés à attendre une potentielle fermeture. »

Le syndicat invite la population de Charlevoix et les différents acteurs politiques de la région à se mobiliser pour sauver l’usine de papier Clermont.

« C’est l’avenir de l’usine et de la ville de Clermont qui est en jeu actuellement », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches. « Ensemble, nous pouvons forcer Résolu à assumer ses responsabilités et à sauver l’usine de Clermont. Ce sont plusieurs dizaines d’entreprises et plus d’une centaine de ménages qui vont être affectés directement par une fermeture. C’est seulement si tout le monde de la région travaille ensemble qu’on va y arriver. »

Aucune annonce de fermeture n’a encore été faite par l’entreprise. Néanmoins, la perte de gros contrats récemment ainsi que les nombreuses semaines de fermeture temporaire dans la dernière année ne donnent pas espoir pour l’avenir. Résolu tarde aussi à présenter une stratégie à long terme pour l’usine de Clermont.

Les employés municipaux interpellent le conseil de ville de Saint-Georges

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN, qui représente les salarié-es du service des loisirs et de la culture, seront présents ce soir à l’Hôtel de Ville de Saint-Georges à 19 h, pour interpeller les membres du conseil municipal. Des porte-paroles syndicaux seront disponibles par la suite pour répondre aux questions des journalistes.

La partie patronale a manifesté la semaine dernière dans les médias son désir de s’entendre rapidement avec les grévistes. Une volonté que salue le syndicat, même s’il demeure sceptique. « Sous couvert d’équité, la Ville nous propose les mêmes pourcentages d’augmentation que ceux prévus dans les conventions collectives qui ne sont pas échues, sur papier ça peut sembler intéressant, mais il y a un os », explique Mario Boissé, président du syndicat, « les autres conventions collectives ont été négociées en 2019, avant l’explosion de l’inflation que nous avons connue. » Le syndicat réitère qu’avec les propositions actuelles de la Ville, ses membres s’appauvrissent. « Ce n’est pas acceptable pour nous, et c’est pourquoi nous disons que ça va prendre de l’argent frais pour régler. »

À la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), on est un peu surpris de la position de la municipalité. « La Ville de Saint-Georges a tenu compte de l’inflation pour majorer son compte de taxes, pourquoi n’en tiendrait-elle pas compte pour les salaires de ses employés ? » se demande Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la FEESP–CSN. Pour le syndicaliste, il est évident que les autres groupes syndiqués de la municipalité vont demander un rattrapage lors de leurs prochaines négociations. « L’inflation a été de 6,5 % en 2023 et on prévoit 4,8 % en 2024, c’est évident qu’il va falloir que la municipalité bouge sur les salaires. »

« La Ville reconnaît d’ailleurs que les salaires de ses cols-bleus ne sont plus compétitifs, » poursuit Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « en septembre 2023, lors de l’ouverture du Complexe multisports, la partie patronale a même approché le syndicat pour augmenter le salaire d’embauche parce qu’elle avait de la difficulté à recruter. » Le vice-président du conseil central estime que la municipalité a une responsabilité morale dans le dossier. « Une ville ce n’est pas un employeur comme un autre, elle ne peut pas se permettre d’appauvrir ses employés comme ça, quel message ça envoie ? Ça n’a pas de sens. »

Université Laval: les chargé-es de cours acceptent l’hypothèse de règlement à 97%

Aujourd’hui, les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) ont accepté dans une proportion de 97 % l’hypothèse de règlement proposée par le conciliateur. L’entente prévoit que la convention se terminera le 31 décembre 2027 et inclut de nombreuses améliorations pour les membres.

« Grâce à la mobilisation historique de nos membres, nous avons fait des avancées qui auraient été impossibles autrement. Nos demandes, diminuer la précarité et protéger le pouvoir d’achat étaient raisonnables et l’employeur n’a pas eu le choix d’y faire droit devant la mobilisation de nos membres et les appuis unanimes venant de la communauté universitaire », se réjouit Louis Emond, président du SCCCUL–CSN.

Les membres vont donc bénéficier d’augmentations totalisant 22,6 % sur 5 ans, d’une amélioration de l’aide pédagogique ainsi que de la stabilisation de l’emploi pour une bonne partie des personnes chargées de cours. Pour le président du syndicat, un tel changement sera bénéfique pour l’ensemble de la communauté universitaire : « Maintenant, nos membres auront plus facilement accès à du soutien pédagogique, et pour plusieurs parmi ceux qui donnent le plus de cours, plus de stabilité. Ça va permettre à nos membres de pouvoir s’investir davantage auprès des étudiantes et étudiants dans leur tâche première qu’est l’enseignement ».

« Nous l’avons dénoncé ouvertement dans les dernières semaines : la précarité d’emploi de nos membres était un enjeu majeur et se devait d’être corrigée. En permettant maintenant la signature de contrats à durée indéterminée, nous venons enfin d’augmenter la sécurité d’emploi de nos membres face à leur profession. Ils sont l’un des piliers centraux de l’Université et il est grand temps de les traiter de la sorte », rappelle Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université.

« L’Université Laval est un acteur central dans notre région. C’est l’un des plus grands employeurs, et un endroit de savoir et de connaissance névralgique pour le Québec. Il aura fallu plusieurs jours de grève pour que l’administration en vienne enfin à comprendre que pour accomplir son rôle, elle doit miser sur le travail essentiel des personnes chargées de cours. Sans leur présence, l’Université Laval ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Il était grand temps que les membres reçoivent le respect qu’elles et ils méritent », indique François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Les chargé-es de cours de l’Université Laval étaient sans contrat de travail depuis décembre 2022 et ont exercé quatre jours de grève en février dernier avant d’en arriver à une entente de principe.

Cependant, seule ombre au tableau, l’Université Laval, lors du versement de la paie suivant l’entente, a retenu des sommes à l’ensemble des personnes chargées de cours, sans vérifier au préalable si l’exercice des moyens de pression par le syndicat avait généré un impact sur l’enseignement de leurs cours et malgré que bon nombre d’entre elles donneront leur pleine prestation de travail au terme de la session. « Ce ne sont pas tous les cours et toutes les tâches qui ont été affectés de la même manière par la grève. Les retenues de salaires auraient dû être discutées avec le Syndicat et faites en fonction du travail non accompli, pas aveuglément, sans consulter personne et avec un empressement que je m’explique mal », conclut le président du syndicat, en précisant que, devant la fermeture de l’Université Laval à revoir sa décision, le syndicat étudie les recours possibles pour indemniser les membres lésés par cette décision unilatérale.

Préhospitalier : un nouveau plan d’action incomplet

Le nouveau plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence au Québec contient plusieurs éléments positifs attendus et revendiqués depuis longtemps par la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS–CSN), comme la mise en place de mécanismes pour éliminer les horaires de faction et l’uniformisation des protocoles opérationnels pour l’ensemble des centres de communication santé. Cependant, la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec se désole du fait que ce plan ne propose rien pour soulager la surcharge de travail qui affecte les paramédics. Bien que les nouvelles mesures puissent faire une différence sur le plan des temps de réponse et être mieux adaptées aux besoins, encore faudrait-il avoir des paramédics sur le terrain pour y remédier. La FSSS–CSN demande donc au gouvernement de repenser son plan afin que soient ajoutées des ambulances et des heures pour les paramédics sur la route.

« Alors que les besoins sont criants dans de nombreuses régions, nous sommes sidérés de voir que ce plan d’action national ne propose de mettre aucun véhicule ambulancier supplémentaire et rien pour faire baisser la pression qui pesse sur les épaules des paramédics », de s’indigner Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN responsable des secteurs privés.

« Les rapports des vingt dernières années à ce sujet recommandaient d’ajouter des effectifs sur la route, mais cela n’a pas été fait. On en vit les conséquences aujourd’hui avec des surcharges de travail incroyable pour les paramédics. Si on veut qu’ils demeurent dans la profession, il faut arriver à les décharger en mettant plus de paramédics sur le terrain et améliorer leurs conditions de travail », renchérit Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN.

Le manque flagrant d’effectif dans le milieu préhospitalier pourrait également être résolu par une augmentation des capacités d’admission dans le programme de techniques de soins préhospitaliers d’urgence dans les cégeps. Selon les données du SRAM, en 2023 c’est 119 candidatures qui ont été refusées pour 502 étudiantes et étudiants admis à l’échelle de la province. En 2020, pour les 496 admis, presque autant (453) ont été refusés. Aujourd’hui, ils auraient pu être sur la route. « Ce n’est pas normal de refuser annuellement un peu plus d’une centaine de candidats, faute de place pour la formation. Il est grand temps que le ministre de la Santé et que les collèges d’enseignement revoient à la hausse le nombre possible d’étudiantes et étudiants et qu’ils mettent en place des programmes, que ce soit perspectives ou autres. La profession ne pourra se sortir de cette pénurie sans un coup de barre majeur, et pour cela, ça prend des paramédics bien formés et de meilleures conditions de travail », soutient Mme Longchamp.

« Il faut aussi dire que dans certaines régions, des paramédics s’inquiètent de savoir si des ajouts temporaires de véhicules seront maintenus. Dans certains cas, le ministère de la Santé refuse même de leur octroyer des heures de travail. En pleine crise du secteur préhospitalier, cette situation est vraiment surréaliste et, malheureusement, le plan déposé ce matin ne nous propose rien pour les rassurer », précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le nouveau plan d’action propose de favoriser l’intervention citoyenne, ce qui est une bonne chose, mais cela n’élimine pas nécessairement le besoin d’ambulance. « Il faut être conscient que, même si les premiers répondants sont sur place, le plus souvent, l’ambulance est tout de même appelée dans ces situations et que les paramédics doivent se déplacer », poursuit Jean Gagnon.

En terminant, la Fédération de la Santé et des Services sociaux propose l’élargissement du rôle des paramédics. Ceux-ci pourraient alors prendre en charge plusieurs cas qui se retrouvent sinon aux urgences.

 

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privés. La FSSS est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3 600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien comme les mécaniciens et les préposé-es. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Éclipse solaire et protection des élèves – la CSN demande des consignes claires

« C’est une situation extrêmement particulière, qui demande qu’on prenne des décisions concertées et éclairées. » Le secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation, a interpelé la Fédération des centres de services scolaires afin que celle-ci formule des consignes claires quant au déroulement de la journée du 8 avril, jour de l’éclipse solaire. Selon les informations obtenues par la FEESP–CSN, la fédération ne prévoit toujours pas émettre de recommandation à cet effet.

Au cours de la dernière semaine, plusieurs centres de services scolaires (CSS) du Québec ont annoncé leur décision de suspendre les cours le 8 avril, tout en maintenant ouverts les services de garde. « Il n’y a aucune logique dans cette décision. Les CSS craignent que les enseignantes et les enseignants ne soient pas en mesure de gérer les élèves pendant l’éclipse, mais ils ne sont pas inquiets de les laisser au service de garde, et ce, même si les ratios éducatrices/élèves explosent dans bien des écoles », soutient Annie Charland, présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP.

Tout comme l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (AESTQ), Annie Charland soutient que ce phénomène rare peut constituer une occasion d’apprentissage intéressante pour les élèves. Mais, elle soutient du même souffle que, pour ce faire, des recommandations doivent être communiquées à tout le personnel scolaire dès maintenant.

« Le manque de cohérence dans les mesures prises par divers centres de services scolaires entraîne beaucoup d’inquiétudes et insécurise tant les élèves que les parents et les travailleuses et les travailleurs du réseau de l’éducation. Ça prend des lignes claires et uniformes pour toutes et tous », conclut la présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP–CSN.

À propos

Le secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien scolaire au Québec. Il regroupe 37 syndicats représentant plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

Assurance médicaments au fédéral : un pas essentiel dans la bonne direction

La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ accueillent favorablement le dépôt d’un projet de loi sur l’assurance médicaments par le gouvernement fédéral, lequel jette les bases d’un éventuel régime public et universel d’assurance médicaments. Plusieurs éléments de ce projet de loi sont encourageants pour la suite des choses, notamment la prise en compte des principes de la Loi canadienne sur la santé (gestion publique, intégralité, universalité, transférabilité et accessibilité), le maintien du financement à long terme de la part du palier fédéral, l’inclusion des contraceptifs et des produits connexes au diabète, ainsi qu’une couverture au premier dollar. Beaucoup de travail reste à faire avant d’arriver à un régime d’assurance médicaments qui répond véritablement aux besoins de la population. Le projet de loi laisse poindre une importante phase de négociations entre Ottawa et les provinces. Les centrales surveillent l’évolution de l’ensemble des travaux et prendront le temps de bien étudier le projet de loi et souhaitent participer aux consultations à son sujet.

« Le régime hybride du Québec, avec un régime public et des régimes privés, n’a pas rempli ses promesses. Selon nous, il ne doit en aucun cas servir de modèle au reste du Canada. C’est un régime coûteux, inefficace et inéquitable. Les Québécois et les Québécoises méritent mieux. Ils ont besoin le plus rapidement possible d’un régime public et universel d’assurance médicaments », rappelle le secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Luc Beauregard.

« Avec la hausse du coût de la vie, plusieurs Québécois et Québécoises ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Chaque année, plus d’une personne sur dix se prive de médicaments d’ordonnance, faute de moyens financiers. Ça n’a aucun sens de tolérer une telle situation. Les médicaments devraient être gratuits parce que personne ne fait le choix d’être malade et de consommer des médicaments », déplore la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard.

Les centrales syndicales croient que le Québec fait actuellement fausse route en demandant un droit de retrait inconditionnel. « Pour nous, il ne serait pas acceptable que le Québec reçoive des fonds fédéraux sans condition dans le but de maintenir un régime dysfonctionnel et inéquitable, explique la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville. Par contre, le gouvernement fédéral doit se montrer ouvert envers les provinces qui souhaitent bénéficier de transferts en vue de financer des régimes publics universels provinciaux et c’est la voie que devrait tenter le gouvernement du Québec. »

«Il est inconcevable que la santé d’une personne dépende de ses revenus ou fasse l’objet de négociations. Et même si le Québec a son propre régime, son régime discrimine les personnes ayant un moins bon revenu. Un régime réellement public et universel doit consacrer le droit pour toutes et tous à l’accès aisé aux médicaments. Tant au Québec qu’au Canada, il existe un fort consensus pour la mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments, et le moment est venu d’aller au-delà des chicanes constitutionnelles pour que l’ensemble de la population ait réellement accès à des médicaments abordables», avance le président de la CSD, Luc Vachon.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs. Ensemble, elles mènent la campagne La pièce manquante visant la mise en œuvre d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

Réformer l’assurance-emploi, ça presse !

II est grand temps pour le Parti libéral du Canada de tenir sa promesse de 2015, soit celle de réformer l’assurance-emploi. C’est le message que sont venus porter aujourd’hui près de 200 militantes et militants de plusieurs régions du Québec et du Nouveau-Brunswick au bureau du ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, à Gatineau.

« Le gouvernement Trudeau doit cesser de se traîner les pieds dans ce dossier et montrer qu’il soutient véritablement les travailleuses et les travailleurs », lance David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN. Ce dernier précise que les partis politiques, qui affirment se placer derrière les Canadiennes et Canadiens qui travaillent devraient le démontrer concrètement en déposant ou en appuyant une réforme qui leur soit enfin favorable, ce qui n’a pas eu lieu depuis 1971 !

« Seuls 40 % des chômeuses et des chômeurs se qualifient pour des prestations. C’est complètement inacceptable. Il nous faut une assurance qui couvre vraiment celles et ceux qui perdent leur emploi », affirme Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais. Ce dernier rappelle que, faute d’un cumul d’heures suffisant, plusieurs travailleuses et travailleurs dans les industries saisonnières n’ont plus de revenu à la fin de leur période de chômage. C’est ce qu’on appelle le fameux trou noir. « Le temps des projets pilotes est passé, il faut régler ce problème de trou noir une bonne fois pour toutes et avant les prochaines élections », insiste Alfonso Ibarra Ramirez.

« L’accessibilité aux prestations d’assurance-emploi devrait être une normalité, lorsqu’on perd notre emploi, même un emploi saisonnier, mais ce n’est pas le cas. La pandémie l’a bien montré puisque le Canada, contrairement à d’autres pays, a été obligé de créer un nouveau programme (la PCU) pendant ce coup dur », ajoute Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN et porte-parole de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi.

La CSN estime par ailleurs que l’assurance-emploi est parfois discriminatoire envers les femmes. On pense notamment à celles qui sont en congé de maternité et ne peuvent pas cumuler l’assurance-emploi et les prestations du congé parental (RQPAP).

Que devrait contenir une réforme acceptable

La CSN et les autres centrales syndicales présentes au Québec demandent au moins quatre changements à l’assurance-emploi :

  1. Régler la question du trou noir en ajoutant 15 semaines de prestations.
  2. Donner une admissibilité au régime après 420 heures ou 12 semaines de travail assurable.
  3. Permettre de cumuler les prestations régulières et des prestations spéciales, comme celles du Régime québécois d’assurance parentale.
  4. Limiter les critères d’exclusion, comme le départ volontaire.

 

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

TÉLUQ : les robots conversationnels en voie de remplacer les tuteurs et les tutrices ?

Ce sont des robots conversationnels nourris par l’intelligence artificielle (IA) qui peuvent répondre aux questions des personnes étudiantes de sept cours d’administration, de communication, d’éducation, d’environnement, de finance et d’informatique à l’Université TÉLUQ au trimestre d’hiver 2024. Ce projet pilote, inédit dans le réseau universitaire québécois, a été mis en place en janvier sans consulter le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université (STTTU–CSN). Pourtant, à terme, il risque d’avoir un impact direct sur la qualité de l’accompagnement des étudiantes et des étudiants et sur les emplois.

« Au nom de l’avancement technologique et sur un ton frôlant le jovialisme, voilà un exemple concret d’une déshumanisation de l’enseignement. La direction de l’établissement est pourtant hésitante à répondre aux demandes répétées du syndicat afin d’aborder ce nouvel enjeu aux impacts collectifs, préférant plutôt discuter avec des individus sur une base personnelle. C’est une stratégie contraire au principe de collégialité qui devrait caractériser le fonctionnement de l’université », déplore Nathalie Ebnoether, présidente du STTTU–CSN.

Les tutrices et les tuteurs accompagnent les personnes qui nécessitent des compléments d’information dans les cours ou qui ont besoin d’une mise en contexte individuelle pour poursuivre leur réflexion et leurs apprentissages. Cet accompagnement humain permet de nouer un lien de confiance, favorisant la réussite. De plus, les tutrices et les tuteurs procèdent à la correction et assurent la rétroaction, tout aussi indispensables et formatrices.

« Aucun robot ne pourra remplacer la relation pédagogique au cœur de la profession enseignante, y compris à la TÉLUQ. Depuis l’accélération effrénée de l’IA en enseignement, notre fédération s’inquiète de la tentation facile pour les établissements d’enseignement de remplacer des humains par des machines pour des raisons évidentes d’économies dans un contexte de sous financement. Est-ce vraiment le genre d’enseignement que l’on souhaite au Québec ? », se questionne Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Attaque contre la profession enseignante

Les délégué·es des syndicats de la FNEEQ–CSN, réunis en conseil fédéral, ont d’ailleurs adopté à l’unanimité une résolution pour dénoncer cette nouvelle attaque à la profession enseignante à la TÉLUQ au début du mois. Pourquoi la TÉLUQ ne consulte-t-elle pas le syndicat ? Pourquoi refuse-t-elle de confirmer noir sur blanc qu’aucun emploi n’est en péril si le projet pilote devenait généralisé et permanent ?

La FNEEQ–CSN, à l’instar de son syndicat affilié STTTU–CSN, s’oppose à toute utilisation de l’IA visant à remplacer l’humain dans des contextes de relation d’aide ou de relation pédagogique. Elle croit que l’ensemble de la société, de manière démocratique, autonome et publique, devrait mener une réflexion éthique et critique sur le recours à l’intelligence artificielle en éducation et en enseignement supérieur. À cet égard, un vrai forum national sur l’IA –indépendant des intérêts commerciaux– devrait rapidement être organisé.

Résolution adoptée par le conseil fédéral de la FNEEQ–CSN

« […] Que le conseil fédéral dénonce la décision de l’Université TÉLUQ de recourir à des robots conversationnels (IA) dans le cadre d’un projet pilote qui vise à procurer une aide pédagogique aux étudiant·es ainsi que le recours accru à l’utilisation de l’automatisation des évaluations.

Que le conseil fédéral dénonce que cette décision ait été prise sans consulter le Syndicat et qu’elle ait le potentiel de menacer la tâche enseignante des tutrices et des tuteurs.

Que le conseil fédéral appuie le Syndicat des tutrices et tuteurs de la TÉLUQ dans ses actions pour la défense de l’intégrité de la tâche enseignante et pour contrer la précarité. »

Consulter les dix recommandations de la FNEEQ–CSN sur l’intelligence artificielle

 

Les employés municipaux des loisirs et de la culture adoptent un mandat de GGI

Réunis en assemblée générale hier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN, qui représente les salarié-es du service des loisirs et de la culture, ont adopté un mandat de grève générale illimitée à 96%. Un avis de grève pour le 2 mars vient d’ailleurs d’être envoyé au ministère du Travail. La grève est encore évitable selon le syndicat.

« Nous sommes déçus de devoir en arriver là, mais il est évident que la seule manière de parvenir à une entente est de mettre de la pression sur la négociation », explique Mario Boissé, président du syndicat, « nous sommes formels : il est possible d’éviter la grève si la partie patronale accepte enfin de négocier sérieusement. »

La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2022 et les négociations n’ont pas permis, jusqu’à maintenant, de trouver un terrain d’entente. « Il reste certains points en litige dont les salaires et les horaires en saison estivale, » explique Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Pour la fédération, on est loin d’être devant une situation insurmontable. « Il y a deux journées de négociation qui se sont récemment ajouté au calendrier, c’est tout à fait possible de régler et de la faire rapidement pourvu que la municipalité donne les mandats nécessaires à ses représentants, » estime le syndicaliste.

« On en revient toujours au même constat : fondamentalement c’est une question de volonté politique, » conclut Louis Hamel, trésorier du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, « est-ce que la Ville de Saint-Georges est prête à mettre l’argent sur la table pour payer ses employés à leur juste valeur. » Le trésorier du conseil central rappelle que les syndiqués ne demandent pas la lune. « Tout ce que les travailleuses et les travailleurs veulent c’est de ne pas s’appauvrir et avoir des salaires comparables aux municipalités de taille similaire, » dit-il.

Rappelons que le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN a été accréditée le 23 août 2022 pour représenter la soixantaine de travailleuses et de travailleurs du service des loisirs et de la culture qui travaillent au Centre sportif Lacroix-Dutil, au Centre culturel Marie-Fitzbach, au Pavillon Alfred-Leblond du parc des Sept-Chutes et au complexe multisport.

Les syndicats de la FSSS–CSN entérinent l’entente de principe sectorielle

Les travailleuses et les travailleurs représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, ont adopté l’entente de principe sectorielle permettant d’améliorer leurs conditions de travail. Les salarié-es des quatre catégories de personnel ont accepté l’entente.

Tout au long de la négociation, les travailleuses et les travailleurs ont fait face à un gouvernement entêté n’ayant que ses solutions à l’esprit et voulant donner encore plus de pouvoir aux gestionnaires. Grâce à la mobilisation exemplaire des travailleuses et des travailleurs, la FSSS–CSN est parvenue à le forcer à accorder des améliorations aux conditions de travail. Au cours des dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs ont exprimé dans leurs assemblées générales que plusieurs mesures permettront de faire des avancées intéressantes, notamment sur les primes, le temps supplémentaire, les dispositions pour certaines régions et la nomenclature des titres d’emploi. Néanmoins, plusieurs questions demeurent et illustrent que le gouvernement aurait pu en faire davantage pour aider le personnel surchargé du réseau.

« Avec cette négociation, on a réussi à mettre le pied dans la porte sur plusieurs enjeux majeurs pour les travailleuses et les travailleurs. Nous interviendrons à tous les niveaux pour continuer d’améliorer les conditions de travail du personnel épuisé du réseau. Il est clair que nous ne pourrons pas régler tous les problèmes du réseau en une négociation. Mais après des années à subir des reculs et des attaques, on peut se dire qu’on a repris le chemin des victoires pour celles et ceux qui donnent des services et prennent soin de la population », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Il est encore temps de changer de cap sur la réforme Dubé

Dans les prochains mois, la FSSS–CSN travaillera d’arrache-pied pour s’assurer que les gains obtenus s’implanteront véritablement dans les milieux de travail. Elle suivra également de près les développements de la réforme Dubé. Particulièrement préoccupée par l’ouverture grandissante au privé, elle interviendra à toutes les tribunes pour renforcer et améliorer notre réseau public. Pensons notamment au soutien à domicile, où il est plus que nécessaire de développer le réseau public et de valoriser les professions qui y œuvrent. Ce secteur est névralgique pour nous assurer d’être en mesure de garantir des soins à l’ensemble de la population.

« La réforme Dubé dans sa forme actuelle, c’est plus de ce qui n’a jamais marché et qui ne marchera jamais. Le réseau a tout sauf besoin d’une nouvelle centralisation bureaucratique. Autant la population que les travailleuses et les travailleurs savent ce que ce type de réforme donne. On a besoin de tout le contraire. Si on veut améliorer l’offre de services, ça nous prend un réseau plus décentralisé, démocratique et vraiment public », de conclure Réjean Leclerc.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres partout au Québec dans les secteurs public et privé, dont près de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Entente de principe pour les chargé-es de cours de l’Université Laval

Une entente de principe est intervenue tard hier soir entre le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) et l’employeur. Le tout sera présenté en assemblée générale dans les prochains jours pour permettre aux membres de se prononcer sur son contenu.

De plus amples informations seront fournies au moment de soumettre l’entente aux syndiqué-es par respect pour leur autonomie et leur processus de négociation. Rappelons que les membres du syndicat ont tenu quatre journées de grève depuis le début du conflit. Cette entente suspend les six jours de grève annoncés pour la semaine prochaine.

À propos

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN parle au nom de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises (11 000 membres). Elle regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 43 établissements privés et 12 universités.

Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) regroupe quelque 240 syndicats et 45 000 membres dans les secteurs public et privé.

Fondé en 1987, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) représente 1700 membres, dont aucun ne bénéficie de la sécurité d’emploi.

La FNCC et la CSN mettent de l’avant cinq mesures pour contrer la crise de l’information

Devant l’ampleur de la crise qui secoue le secteur des médias d’information, les différents paliers de gouvernement doivent sans délai prendre les mesures appropriées afin de préserver l’accès à l’information des citoyennes et des citoyens et de contrer les reculs démocratiques entraînés par les fermetures et les pertes d’emploi au sein des salles de rédaction, estiment la CSN et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Alors que son programme de crédit d’impôt à la masse salariale de la main-d’œuvre journalistique vient à échéance, Québec doit sans délai annoncer son intention de le reconduire. Compte tenu du fait que les secteurs de la télé et de la radio sont à leur tour lourdement frappés par l’exode des revenus publicitaires, le gouvernement doit, par ailleurs, étendre la portée du programme aux salles de rédaction radio et télé, en fonction des emplois liés à l’information actuellement visés par le programme. Pour le secteur de la presse écrite, le crédit d’impôt doit dorénavant couvrir l’ensemble des emplois nécessaires au fonctionnement de ces médias.

Un fonds réservé pour soutenir l’information

Au cours des 10 dernières années, rappellent les organisations syndicales, les médias d’information québécois ont perdu 75 % de leurs revenus publicitaires. Une perte nette de 800 millions de dollars.

Afin de préserver l’accès à l’information et contrer les risques de reculs démocratiques, le gouvernement Legault doit mettre sur pied un fonds réservé et récurrent pour contrer les réductions d’effectif au sein des salles de rédaction des régions du Québec. À cet effet, la CSN et la FNCC–CSN lui demandent d’instaurer un « infofrais » de 2 % sur les achats d’appareils munis d’un écran (téléphones, tablettes, ordinateurs) ainsi que sur les services Internet et mobiles. En générant des revenus de l’ordre de 200 millions à l’échelle du Québec, cette contribution-redevance établit un mécanisme direct entre le consommateur de contenu d’information et le producteur du contenu en question.

La centrale syndicale demande également à Québec et à Ottawa de se doter d’une réelle politique gouvernementale d’achat publicitaire en appui aux médias d’information. La CSN et la FNCC–CSN demandent expressément aux gouvernements québécois et canadien, ainsi qu’à leurs ministères et organismes publics de cesser de faire affaire avec les géants du numérique qui ne se conforment pas à l’esprit des règles fiscales en vigueur.

Les annonceurs du secteur privé ayant déserté les médias d’information devraient pouvoir bénéficier d’incitatifs pour y revenir. Ainsi, les organisations syndicales demandent que les entreprises puissent déduire de leurs impôts le double de leurs dépenses effectuées auprès de médias d’information locaux. À portée de main des gouvernements du Québec et du Canada, une telle mesure favoriserait la canalisation des budgets publicitaires vers nos médias d’information.

Enfin, les membres des syndicats du secteur de l’information de la FNCC–CSN interpelleront, au cours des prochains mois, les villes du Québec et leurs communautés quant au rôle qu’elles peuvent jouer pour soutenir les médias d’information de leur région.

Toute l’information relative aux demandes de la CSN et de la FNCC–CSN pour contrer la crise du secteur de l’information se retrouve ici : www.csn.qc.ca/information

Déclarations 

« Seuls les gouvernements du Québec et du Canada ont la capacité structurante pour soutenir un secteur qui a perdu les trois quarts de ses revenus. Les enjeux sont immenses : il en va de notre accès à l’information, de nos droits démocratiques et du rayonnement social, économique et culturel de nos communautés. Le Québec a son histoire, sa langue, sa culture : une identité collective qui ne demeure possible qu’en conservant notre capacité à produire de l’information à propos de nos différentes réalités. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN

« Les impacts sont terribles présentement, particulièrement en régions : les fermetures et les pertes d’emplois se multiplient, tout comme les vides médiatiques ainsi entraînés. Le crédit d’impôt à la main-d’œuvre journalistique ne peut plus se limiter à la presse écrite. Les récentes annonces à TVA, à Radio-Canada et à Bell Média démontrent que les secteurs de la télé et de la radio sont tout aussi affectés par la perte de revenus publicitaires. Québec et Ottawa doivent élargir leur programme afin de tenir compte de cette réalité. Et il faut s’assurer de mettre en place des mesures qui garantissent le réinvestissement des sommes publiques directement dans la production de l’information. » – Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN

« Ce n’est pas seulement nos emplois qu’on veut protéger : on se bat pour défendre le droit du public à l’information. Leur droit d’être informés et de s’exprimer sur les enjeux qui les concernent directement. Or, on le voit partout, à Sherbrooke comme ailleurs au Québec : les salles de rédaction fondent à vue d’œil. On est de moins en moins de journalistes à couvrir les enjeux, que ce soit la vie municipale, la scène culturelle, le secteur des affaires… C’est autant de voix citoyennes qu’on entend moins, parce que nous sommes moins de journalistes pour rapporter ces nouvelles. Pour l’essor et le rayonnement de nos communautés, c’est un grave recul. » –Karine Tremblay, journaliste, vice-présidente de la FNCC–CSN

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Les chargé-es de cours de l’Université Laval déclenchent la grève

Après un blitz de deux jours intensifs de négociation et après moult avertissements depuis les derniers mois, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) décide d’exercer le mandat de grève voté à 93 % par les membres en novembre 2023. À compter de 9 h ce matin, pour quatre jours (jusqu’à mardi prochain), les membres vont débrayer.

« Ce n’est jamais de gaieté de cœur que l’on décide de faire la grève, surtout lorsqu’on mesure l’impact important d’un tel débrayage sur la formation des étudiantes et des étudiants. Mais l’entêtement de l’employeur à vouloir maintenir l’appauvrissement des chargé-es de cours est inacceptable. Nos membres donnent plus de la moitié de l’enseignement au premier cycle. Ils méritent reconnaissance, d’autant plus que l’Université réalise des surplus et a la capacité de payer », s’indigne Louis Emond, président du SCCCUL–CSN.

En effet, l’employeur refuse de consentir à ces piliers de l’enseignement une augmentation salariale qui tiendrait compte de l’inflation effrénée des dernières années et de la rémunération versée dans les autres universités du Québec. « En toute logique, un rattrapage salarial s’impose si l’Université Laval veut continuer d’attirer les cerveaux. Comment se fait-il que la direction refuse d’agir pour éviter une répétition de la grève dévastatrice tenue l’an dernier par les professeur·es », se questionne Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université.

Danger pour la réputation de l’Université Laval 

Dans la grande région de Québec, l’Université est un moteur économique indispensable. « Je m’inquiète pour la réputation enviable de l’Université Laval, visiblement incapable d’éviter les conflits de travail avec ses employé·es. Chaque jour de grève entache ici, mais également au-delà de nos frontières, la renommée de l’établissement. Pourtant, cette évidence de base en matière de relation industrielle est enseignée dans les murs mêmes de l’Université Laval », ironise François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Déclencher une grève est un geste ultime. Mais les 1700 chargé-es de cours du SCCCUL–CSN savent qu’ils ne sont pas seuls dans leur combat pour la reconnaissance. Ils peuvent compter sur l’appui d’une résolution adoptée à l’unanimité par les membres de la FNEEQ–CSN lors d’une instance tenue il y a deux semaines. La solidarité entre les douze syndicats universitaires affiliés à la fédération prend ainsi tout son sens.

Les membres du SCCCUL–CSN sont sans contrat de travail depuis décembre 2022. Près d’une quarantaine de journées de négociation se sont déroulées jusqu’à maintenant, dont plusieurs en présence d’un conciliateur. Le syndicat dispose d’un mandat de dix jours de grève au total.