Une centaine de postes abolis dans un CIUSSS de Montréal

La Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, déplore l’abolition de 117 postes au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, dont 86 préposé-es aux bénéficiaires travaillant dans des CHSLD, en pleine pénurie de personnel.

« Alors qu’une crise secoue le réseau de la santé et des services sociaux, supprimer des postes, c’est assurément réduire les services à la population, déplore le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc. La population doit comprendre que ce n’est que le début. La CAQ a fait le choix de sous-financer la santé, comme au temps des libéraux… Revoici l’austérité, à la sauce caquiste ! »

« Puisque la CAQ n’a pas compensé la hausse normale des coûts du réseau dans son dernier budget, les fameux coûts de système, il va forcément y avoir d’autres coupes. Et avec ce qui a été annoncé pour les prochaines années, ça va devenir bien pire », ajouter le président de la FSSS–CSN.

« Avant de financer à grands frais des entreprises largement profitables », fait valoir Réjean Leclerc, « l’État devrait aller chercher les revenus nécessaires dans la poche des plus riches et des compagnies – qui ne contribuent pas leur juste part – pour financer adéquatement la santé et les services sociaux. »

Surcharge de travail

Pensons aussi aux travailleuses et aux travailleurs touchés. Celles et ceux qui perdent leur emploi. Mais aussi les personnes qui resteront dans les établissements. On peut déjà prévoir une surcharge de travail pour les équipes.

« La CAQ fait vraiment des choix étranges. D’un côté, le gouvernement offre des formations accélérées et donne des bourses d’études pour attirer du monde dans le réseau. De l’autre, il abolit des postes, dont un grand nombre de préposé-es aux bénéficiaires. »

« Ça sent l’improvisation, c’est brouillon, inefficace et contre-productif. Serions-nous carrément dans de la mauvaise gestion de fonds publics ? C’est surprenant, pour un parti et un ministre “gestionnaire”. Peut-être qu’on est dû pour passer d’une approche de gestionnaire à une de visionnaire », évalue Réjean Leclerc.

Notez que Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, est disponible pour répondre à vos questions.

Préhospitalier : un nouveau plan d’action incomplet

Le nouveau plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence au Québec contient plusieurs éléments positifs attendus et revendiqués depuis longtemps par la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS–CSN), comme la mise en place de mécanismes pour éliminer les horaires de faction et l’uniformisation des protocoles opérationnels pour l’ensemble des centres de communication santé. Cependant, la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec se désole du fait que ce plan ne propose rien pour soulager la surcharge de travail qui affecte les paramédics. Bien que les nouvelles mesures puissent faire une différence sur le plan des temps de réponse et être mieux adaptées aux besoins, encore faudrait-il avoir des paramédics sur le terrain pour y remédier. La FSSS–CSN demande donc au gouvernement de repenser son plan afin que soient ajoutées des ambulances et des heures pour les paramédics sur la route.

« Alors que les besoins sont criants dans de nombreuses régions, nous sommes sidérés de voir que ce plan d’action national ne propose de mettre aucun véhicule ambulancier supplémentaire et rien pour faire baisser la pression qui pesse sur les épaules des paramédics », de s’indigner Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN responsable des secteurs privés.

« Les rapports des vingt dernières années à ce sujet recommandaient d’ajouter des effectifs sur la route, mais cela n’a pas été fait. On en vit les conséquences aujourd’hui avec des surcharges de travail incroyable pour les paramédics. Si on veut qu’ils demeurent dans la profession, il faut arriver à les décharger en mettant plus de paramédics sur le terrain et améliorer leurs conditions de travail », renchérit Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN.

Le manque flagrant d’effectif dans le milieu préhospitalier pourrait également être résolu par une augmentation des capacités d’admission dans le programme de techniques de soins préhospitaliers d’urgence dans les cégeps. Selon les données du SRAM, en 2023 c’est 119 candidatures qui ont été refusées pour 502 étudiantes et étudiants admis à l’échelle de la province. En 2020, pour les 496 admis, presque autant (453) ont été refusés. Aujourd’hui, ils auraient pu être sur la route. « Ce n’est pas normal de refuser annuellement un peu plus d’une centaine de candidats, faute de place pour la formation. Il est grand temps que le ministre de la Santé et que les collèges d’enseignement revoient à la hausse le nombre possible d’étudiantes et étudiants et qu’ils mettent en place des programmes, que ce soit perspectives ou autres. La profession ne pourra se sortir de cette pénurie sans un coup de barre majeur, et pour cela, ça prend des paramédics bien formés et de meilleures conditions de travail », soutient Mme Longchamp.

« Il faut aussi dire que dans certaines régions, des paramédics s’inquiètent de savoir si des ajouts temporaires de véhicules seront maintenus. Dans certains cas, le ministère de la Santé refuse même de leur octroyer des heures de travail. En pleine crise du secteur préhospitalier, cette situation est vraiment surréaliste et, malheureusement, le plan déposé ce matin ne nous propose rien pour les rassurer », précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le nouveau plan d’action propose de favoriser l’intervention citoyenne, ce qui est une bonne chose, mais cela n’élimine pas nécessairement le besoin d’ambulance. « Il faut être conscient que, même si les premiers répondants sont sur place, le plus souvent, l’ambulance est tout de même appelée dans ces situations et que les paramédics doivent se déplacer », poursuit Jean Gagnon.

En terminant, la Fédération de la Santé et des Services sociaux propose l’élargissement du rôle des paramédics. Ceux-ci pourraient alors prendre en charge plusieurs cas qui se retrouvent sinon aux urgences.

 

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privés. La FSSS est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3 600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien comme les mécaniciens et les préposé-es. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Les syndicats de la FSSS–CSN entérinent l’entente de principe sectorielle

Les travailleuses et les travailleurs représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, ont adopté l’entente de principe sectorielle permettant d’améliorer leurs conditions de travail. Les salarié-es des quatre catégories de personnel ont accepté l’entente.

Tout au long de la négociation, les travailleuses et les travailleurs ont fait face à un gouvernement entêté n’ayant que ses solutions à l’esprit et voulant donner encore plus de pouvoir aux gestionnaires. Grâce à la mobilisation exemplaire des travailleuses et des travailleurs, la FSSS–CSN est parvenue à le forcer à accorder des améliorations aux conditions de travail. Au cours des dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs ont exprimé dans leurs assemblées générales que plusieurs mesures permettront de faire des avancées intéressantes, notamment sur les primes, le temps supplémentaire, les dispositions pour certaines régions et la nomenclature des titres d’emploi. Néanmoins, plusieurs questions demeurent et illustrent que le gouvernement aurait pu en faire davantage pour aider le personnel surchargé du réseau.

« Avec cette négociation, on a réussi à mettre le pied dans la porte sur plusieurs enjeux majeurs pour les travailleuses et les travailleurs. Nous interviendrons à tous les niveaux pour continuer d’améliorer les conditions de travail du personnel épuisé du réseau. Il est clair que nous ne pourrons pas régler tous les problèmes du réseau en une négociation. Mais après des années à subir des reculs et des attaques, on peut se dire qu’on a repris le chemin des victoires pour celles et ceux qui donnent des services et prennent soin de la population », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Il est encore temps de changer de cap sur la réforme Dubé

Dans les prochains mois, la FSSS–CSN travaillera d’arrache-pied pour s’assurer que les gains obtenus s’implanteront véritablement dans les milieux de travail. Elle suivra également de près les développements de la réforme Dubé. Particulièrement préoccupée par l’ouverture grandissante au privé, elle interviendra à toutes les tribunes pour renforcer et améliorer notre réseau public. Pensons notamment au soutien à domicile, où il est plus que nécessaire de développer le réseau public et de valoriser les professions qui y œuvrent. Ce secteur est névralgique pour nous assurer d’être en mesure de garantir des soins à l’ensemble de la population.

« La réforme Dubé dans sa forme actuelle, c’est plus de ce qui n’a jamais marché et qui ne marchera jamais. Le réseau a tout sauf besoin d’une nouvelle centralisation bureaucratique. Autant la population que les travailleuses et les travailleurs savent ce que ce type de réforme donne. On a besoin de tout le contraire. Si on veut améliorer l’offre de services, ça nous prend un réseau plus décentralisé, démocratique et vraiment public », de conclure Réjean Leclerc.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres partout au Québec dans les secteurs public et privé, dont près de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Entente de principe aux Jardins de Renoir 

À quelques heures du déclenchement d’une grève générale illimitée, les travailleuses et les travailleurs de la résidence pour aîné-es (RPA) Les Jardins de Renoir ont accepté une entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective.

Plusieurs des quelque 80 employé-es touchent des salaires qui dépassent à peine le seuil du salaire minimum. « Notre mobilisation a porté ses fruits, se réjouit la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, Véronique Girouard. Notre nouvelle convention collective prévoit notamment une augmentation salariale de 2,75 $ l’heure sur deux ans, une bonification de toutes les primes ainsi que l’ajout d’une prime de 2 $ l’heure cumulative pour chaque personne du même titre d’emploi visé lorsque l’employeur ne parvient pas à remplacer une ou un salarié-e absent », précise-t-elle.

La nouvelle convention collective comporte aussi une bonification de la cotisation de l’employeur au régime d’épargne retraite équivalente à 3,5 % du salaire annuel de l’employé-e, une journée de congé personnel payé de plus de même qu’une hausse du nombre de semaines de vacances.

« Tout le mouvement CSN salue cette nouvelle entente qui permet d’améliorer les conditions de travail de ces salarié-es qui font un travail essentiel auprès des aîné-es », souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Les pourparlers aux Jardins de Renoir s’inscrivaient dans la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP), qui a déjà donné lieu à plus d’une trentaine d’ententes partout au Québec. D’ailleurs, la convention collective se terminera le 31 mars 2025 à temps pour une nouvelle ronde de négociation coordonnée des CHP.

À leur juste valeur
Il faut rappeler que Les Jardins de Renoir jouissent d’une situation financière enviable. En effet, le géant québécois de l’immobilier Cogir possède cette résidence en partenariat avec Welltower, une compagnie américaine cotée en Bourse dont la valeur totale des actions est évaluée à près de 50 milliards de dollars.

« Je tiens à saluer la mobilisation des travailleuses et des travailleurs qui ont bravé le froid pendant leurs dix jours de grève. Ils ont su aller plus loin pour le bien de toutes et de tous, précise la vice-présidente responsable des secteurs privés de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Lucie Longchamp. Plusieurs d’entre eux sont à l’aube de la retraite et ont fait preuve d’une grande détermination afin d’améliorer les salaires pour leurs collègues plus jeunes. Je leur lève mon chapeau », ajoute la dirigeante.

« Il faut en effet souligner la solidarité et la détermination déployées par ces travailleuses et ces travailleurs pour se faire respecter. Tout au long de leur négociation, ils ont pu compter sur l’appui indéfectible des quelque 100 000 membres du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN) et de toutes les composantes de la CSN », termine la présidente du CCMM-CSN, Dominique Daigneault.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, section Jardins Le Renoir, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN). Pour sa part, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs.

Une nouvelle séquence de grève aux Jardins de Renoir 

Devant l’attitude déplorable de leur employeur, le groupe Cogir, les travailleuses et les travailleurs du centre d’hébergement privé Les Jardins de Renoir lancent une deuxième séquence de grève d’une durée de sept jours. Durant cette période, tous les services essentiels requis par la loi seront assurés.

Les quelque 80 travailleuses et travailleurs tentent de renouveler leur convention collective depuis le printemps 2023. Le groupe Cogir s’entête à mettre sur la table des conditions salariales qui les maintiennent dans la précarité. Ainsi, plusieurs catégories d’emploi touchent des salaires qui dépassent à peine le seuil du salaire minimum. Pourtant, ce sont ces salarié-es qui, jour après jour, assurent les soins aux résidentes et aux résidents. Ces derniers déboursent d’ailleurs d’importantes sommes d’argent pour leurs loyers, en plus des services de soins à la carte qui peuvent représenter plusieurs centaines de dollars en surplus chaque mois.

Le propriétaire des Jardins de Renoir ne peut donc prétendre que sa situation financière actuelle constitue un frein pour verser un salaire décent à ses employé-es. La propriété de cette résidence résulte d’un partenariat entre le géant québécois de l’immobilier Cogir et Welltower, une compagnie américaine cotée en Bourse dont la valeur totale des actions est évaluée à près de 50 milliards de dollars !

Un modèle d’affaires déplorable
« Nous, les travailleuses et les travailleurs des Jardins de Renoir, ne demandons qu’un juste retour pour notre travail », souligne la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, Véronique Girouard.

« Pour ces entreprises milliardaires, la moindre des choses est d’offrir des conditions de travail décentes à leurs employé-es. Il y a une limite à s’enrichir sur le dos de ses travailleuses et travailleurs et sur celui des aîné-es », dénonce la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Voici un autre exemple frappant des limites du modèle d’affaires des résidences privées où des propriétaires mettent leurs profits bien loin devant les conditions de travail de leurs employé-es, ajoute la vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamp. De plus, au cours des dernières semaines, plusieurs places en résidence ont été fermées, et ce, sans préavis raisonnable pour les aîné-es et leurs familles. Ces gens n’en seraient pas là en plein mois de janvier si le Québec se dotait d’un programme entièrement public », précise la dirigeante.

« Les travailleuses et les travailleurs des Jardins de Renoir peuvent compter sur l’appui indéfectible des quelque 100 000 membres du conseil central et de toute la CSN dans leur lutte contre ces deux compagnies milliardaires », termine Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Négociation à l’échelle du Québec
Les pourparlers aux Jardins de Renoir s’inscrivent dans le cadre de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP), qui a déjà donné lieu à plus d’une trentaine d’ententes.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, section Jardins Le Renoir, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui regroupe plus de 145 000 membres ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Pour sa part, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs.

Grève aux Jardins de Renoir : les travailleuses et les travailleurs méritent d’être payés à leur juste valeur

Les travailleuses et les travailleurs du centre d’hébergement privé Les Jardins de Renoir amorcent trois jours de grève. Depuis des mois, ils tentent d’obtenir, sans succès, de meilleures conditions de travail.

L’employeur demeure intraitable sur la question des salaires. Le 15 novembre dernier, les membres du syndicat ont voté massivement en faveur d’une banque de 10 jours de grève. Devant le manque de sérieux de l’employeur à la table de négociation, ils n’ont d’autres choix que d’exercer une première séquence de trois jours de grève, soit les 20, 21 et 22 décembre. Pendant cette période, seuls les services essentiels seront assurés.

À leur juste valeur
Les demandes des quelque 80 travailleuses et travailleurs sont tout à fait légitimes. À titre d’exemple, il y a quelques mois, les salaires de certains titres d’emploi ont été rattrapés par le salaire minimum. Ils ont par la suite dû être majorés.

« Nous sommes malheureusement devant un employeur qui refuse de nous accorder un salaire décent, à la hauteur de nos tâches essentielles pour assurer les services de qualité aux aîné-es ainsi que le bon fonctionnement de la résidence », dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, Véronique Girouard.

Pourtant, la situation financière de l’employeur le lui permet amplement. L’entreprise propriétaire est un partenariat entre le géant québécois de l’immobilier Cogir et l’américaine Welltower, une compagnie cotée en Bourse dont la valeur totale des actions est évaluée à près de 50 milliards de dollars !

« Tant que le Québec ne se dotera pas d’un modèle avec des soins publics, nous serons confrontés à ce genre de situation et à des propriétaires qui mettent leurs propres profits bien loin devant les conditions de travail de leurs employé-es », dénonce la vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamp.

« Dans ses publicités, l’employeur se targue pourtant que “vous offrir du personnel attentionné, pour nous comme pour vous, c’est inestimable !”. En réalité, il fait preuve d’un grand manque de considération, se désole Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Ces travailleuses et travailleurs qui œuvrent en première ligne des soins aux aîné-es peuvent compter sur l’appui des quelque 100 000 membres du Conseil central », conclut Mme Daigneault.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, section Jardins Le Renoir, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui regroupe plus de 145 000 membres ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Pour sa part, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs.

Les paramédics n’en peuvent plus de la gestion chaotique du gouvernement

Des représentants du secteur du préhospitalier de Montréal et de la Montérégie affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont fait le point en conférence de presse ce matin sur la gestion chaotique du gouvernement qui leur crée davantage de surcharge.

« Il faut comprendre que l’imposition de nouveaux protocoles ministériels exige, notamment dans la région métropolitaine de Montréal, de demeurer disponible après la fin de notre quart de travail jusqu’à notre retour en caserne. Du jamais vu pour les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. De plus, à l’extérieur de Montréal et de Laval, nous devons nous montrer disponibles pour un nouvel appel en centre hospitalier, même si notre matériel n’est pas décontaminé ni prêt pour une nouvelle intervention. Ces mesures nous obligent à accomplir encore plus d’heures supplémentaires à la fin de nos quarts de travail. Or, nous revendiquons depuis plusieurs années la fin de nos quarts de travail à l’heure afin de limiter les heures supplémentaires obligatoires qui nous sont imposées, précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN. En voulant s’attaquer au temps de réponse des appels urgents, ce qui est un objectif louable, la direction nationale des soins préhospitaliers d’urgence augmente la pression sur les paramédics au lieu de régler à la base les problèmes de surcharge. Pour nous, le gouvernement fait encore une fois fausse route. »

« Un véhicule sale sur la route, c’est un danger pour les patients et pour les paramédics. Alors qu’on manque de paramédics et de véhicules, la solution consiste pour le ministère à nous forcer à rester au travail plus longtemps. Ces mesures accentuent la dégradation de nos conditions de travail dans un secteur déjà en pénurie de personnel, ce qui risque d’augmenter les bris de services que nous connaissons depuis plusieurs années, ajoute Mathieu Lacombe, vice-président à l’information, à la mobilisation et à la vie syndicale du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN. Nous le savons parce que nous le vivons : ces nouvelles mesures vont inciter de plus en plus de paramédics à tout simplement quitter la profession ou à précipiter leur retraite. »

Depuis le 1er janvier 2023, chez Urgence-santé, les paramédics cumulent plus de 240 000 heures supplémentaires tandis qu’à la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), ce sont plus de 4200 heures supplémentaires qui sont enregistrées.

« À l’image des négociations actuelles dans le secteur public, le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier. En imposant encore plus d’heures supplémentaires, il nous dit qu’il veut sauver plus de vies, mais ça se fera sur le dos des paramédics, au détriment de leur qualité de vie, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN et responsable des secteurs privés. Il faut cesser de presser le citron de celles et de ceux qui jouent un rôle central dans la prestation de soins à la population, puisque nous savons que cette pression accentue l’exode de notre réseau déjà en grande pénurie de main-d’œuvre. Les solutions existent et nous savons également que la bonification des conditions de travail en fait partie. »

La FSSS–CSN est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondantes et des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien, comme les mécaniciens et les préposés. Dans l’ensemble, la FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs privé et public.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes déconsidérés par la CAQ

La réforme du réseau de la santé et des services sociaux du ministre Christian Dubé divisera les équipes de soins directs aux patient-es. En effet, le projet de loi adopté samedi dernier prévoit que le personnel infirmier se retrouve dans une catégorie d’emploi distincte des collègues inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. 

« C’est un non-sens », critique vivement la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN, Élisabeth Gagnon-Tremblay. « Nous travaillons de concert avec le personnel infirmier et les médecins pour permettre et améliorer les soins dans notre réseau de la santé. Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes sont des cliniciennes et travaillent en première ligne des soins prodigués aux patients. Pourquoi vouloir les classer et les traiter différemment ? »

Rappelons que le ministre Dubé a annoncé le transfert des inhalothérapeutes et des perfusionnistes cliniques dans une nouvelle catégorie d’emplois. Ces travailleuses et travailleurs ne seront plus aux côtés des infirmières dans la catégorie 1, mais seront transféré-es dans la catégorie 6. Leurs conditions de travail seront donc négociées séparément. « Avec ce changement, le gouvernement ne reconnait aucunement le travail clinique et d’évaluation que ces professionnelles effectuent chaque jour ».

Pourtant, insiste Élisabeth Gagnon-Tremblay, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques œuvrent dans la même réalité que les infirmières.

Les inhalothérapeutes travaillent aux soins intensifs, à l’urgence, dans les salles d’opération, dans les équipes de transport néonatales/pédiatriques/adultes terrestres et aériennes, en soins directs avec les patients et ce 24/7, 365 jours par année.

Toutes et tous composent également avec le manque de personnel, les heures supplémentaires obligatoires et la surcharge de travail.

Il en est de même pour les perfusionnistes. Aucune chirurgie cardiaque à cœur ouvert n’est effectuée sans leur présence. Mais seulement 6 ou 7 graduent chaque année au Québec… présentement, il en manque plus de 75.

Et, tout comme leurs collègues, celles-ci disposent d’une importante autonomie professionnelle. Il importe donc de maintenir la cohésion dans la catégorisation des emplois dans le réseau de la santé et des services sociaux et de maintenir dans la catégorie 1 l’ensemble des employé-es de l’équipe des soins.

Toujours au front 
« Comment voulez-vous que les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques, dont les soins et services sont essentiels, soient bien représentées dans une catégorie d’emplois où les différents professionnels ne travaillent pas dans les mêmes conditions, dans un groupe de nature paraclinique et non au sein d’une équipe interdisciplinaire offrant des soins directs aux patients, où seront notamment regroupées les techniciennes en électricité industrielle ? » déplore à son tour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). 

Malgré l’imposition de cette aberration par l’adoption du projet de loi 15 de la CAQ sous bâillon, Nadia Joly prévient que les représentants syndicaux de la FSSS–CSN continueront de défendre bec et ongles les syndiqué-es. Les négociateurs ont toujours le mandat de représenter les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques dans le cadre de la négociation en cours ainsi que l’ensemble des titres d’emploi de la FSSS–CSN. 

« La combativité va rester la même », lance-t-elle. Le coup de force du gouvernement de la CAQ galvanise les troupes qui maintiendront la pression. 

Les travailleuses et travailleurs ont assez fait le grand écart

En pleine séquence de grève de sept jours, les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membres du Front commun dénoncent les reculs que le gouvernement veut implanter dans les conditions de travail. Le mantra gouvernemental sur la flexibilité et la souplesse cache mal une volonté de contrôler davantage le travail du personnel essoufflé du réseau.

Après plus d’un an de négociation et alors que le réseau est frappé par une des plus grandes crises de son histoire, les organisations syndicales s’étonnent que le gouvernement maintienne des propositions de reculs aux tables sectorielles. Son intention de revoir les matières locales vise à pouvoir déplacer le personnel dans plusieurs services et sites et à imposer des horaires avec plusieurs quarts de travail. Pourtant, ce que les travailleuses et les travailleurs du réseau et la population souhaitent, c’est plus de stabilité dans l’offre de services.

« Actuellement, le personnel quitte le réseau par les portes et les fenêtres. En attaquant le peu de stabilité qui demeure dans les conditions de travail, le gouvernement pèse sur l’accélérateur pour entrer dans le mur. Il faut faire tout à fait l’inverse. Il faut améliorer dès maintenant les conditions de travail de l’ensemble des titres d’emploi du réseau. En exerçant une troisième séquence de grève partout au Québec en fin de semaine, les travailleuses et les travailleurs du réseau montrent qu’elles et ils sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail et à se battre pour de meilleurs services à la population », lancent Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP-CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).

À cela s’ajoute le fait que le gouvernement, en pleine négociation, a mis fin au temps supplémentaire à taux double pour l’ensemble du personnel, ce qui était pourtant une mesure importante de rétention du personnel. Depuis le début des négociations sectorielles, le gouvernement propose des mesures temporaires et des mesures uniquement pour quelques titres d’emploi, ce qui est loin d’être suffisant pour convaincre le personnel de rester dans le réseau et pour attirer la relève.

« Le ministre Dubé et le premier ministre Legault devraient passer moins de temps à faire de basses attaques contre les syndicats et plus de temps à donner les mandats pour améliorer les conditions de travail du personnel aux tables sectorielles. Ce n’est pas les syndicats qui sont en cause s’il manque de monde dans bien des titres d’emploi ni si le personnel est à bout de souffle. Les travailleuses et les travailleurs en grève s’attendent à plus du gouvernement », de conclure les porte-paroles syndicaux.

La réforme Dubé – TOUT SAUF SANTÉ

Des centaines d’organisations s’unissent pour mettre en lumière les dangers du projet de loi 15 ou réforme Dubé en santé et services sociaux. Composée de syndicats, de groupes communautaires et de diverses organisations de la société civile, cette vaste coalition se mobilise sous le slogan TOUT SAUF SANTÉ.

Réitérant leur appel au dialogue, ces organisations demandent au ministre de la Santé, Christian Dubé, de prendre un pas de recul et de ne pas imposer aux Québécoises et aux Québécois une nouvelle réforme centralisatrice qui soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

« Ça fait des mois que des groupes, associations et experts de tous les horizons mettent en garde le ministre de la Santé et des Services sociaux contre les impacts dévastateurs que risque d’engendrer sa réforme si elle est adoptée dans sa mouture actuelle. À quelques jours de la fin des travaux parlementaires, l’heure est à l’unité. C’est pourquoi nous lançons tous ensemble cette campagne La réforme Dubé : TOUT SAUF SANTÉ, une campagne qui a été conçue pour que tout le monde puisse se l’approprier afin d’exiger du ministre qu’il revoit impérativement son projet de loi et par conséquent, son calendrier d’adoption », ont déclaré Lise Goulet et Nathalie Déziel, respectivement présidente et trésorière de la Coalition Solidarité Santé, qui prenaient la parole au nom de l’ensemble des organisations réunies en point de presse cet après-midi à l’Assemblée nationale.

En plus du dévoilement du slogan, trois travailleuses du réseau de la santé et du milieu communautaire ont lu une déclaration qu’on peut retrouver ici.

Outre cet appel à la mobilisation, notons également qu’une campagne citoyenne de lettres adressées à l’ensemble des député-es de l’Assemblée nationale est en cours afin de demander aux élu-es de faire tout en leur pouvoir pour freiner le projet de loi 15.

Rappelons enfin qu’en octobre dernier, plus de 250 groupes, associations et organisations issus des milieux communautaire, syndical, coopératif et médical ont signé une lettre ouverte pour dénoncer l’absence évidente de consensus autour de la réforme santé du ministre Dubé.

Les femmes s’organisent contre PL15 : elles porteront le carré mauve !

Sous l’initiative de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), des femmes provenant des milieux syndical, communautaire et universitaire se lèvent pour dénoncer la réforme Dubé contenue dans le projet de loi 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.

Depuis trop longtemps, le travail des femmes dans les services publics est dévalorisé et la réforme Dubé accentue cette tendance dans l’univers de la santé et des services sociaux. Ce sont les travailleuses, mais aussi les usagères des services publics et communautaires, qui subiront en premier lieu les conséquences de cette réforme. À la suite d’une journée de réflexion et d’un appel à l’action, un véritable mouvement féministe opposé à ce projet de loi se dessine.

Le projet de loi 15 est une nouvelle attaque contre les femmes. Les membres du personnel, à 80 % féminin, subiront en majeure partie les contrecoups de la réforme Dubé. Les conditions de travail, l’autonomie et la surcharge sont à améliorer depuis trop longtemps, alors que les politiques de la Coalition avenir Québec (CAQ) empirent plutôt les choses, celles-ci s’inscrivant dans une tendance qui dévalorise le travail des femmes et qui vise à le contrôler. Le meilleur exemple de ce phénomène est l’attaque contre l’autonomie professionnelle et la culture organisationnelle de proximité des sages-femmes.

Ce sont les travailleuses qui devront continuer de soutenir à bout de bras les soins et les services, dans un contexte de pénurie de personnel qui sera exacerbé par l’exode vers le privé. Les travailleuses, mais aussi les citoyennes, verront les centres de décision s’éloigner de leur réalité quotidienne au profit de « tops guns » du privé qui décideront à leur place. Dans les organismes communautaires, les femmes devront encore se battre pour conserver leur peu d’autonomie et pour obtenir un financement adéquat. Les proches aidantes, encore une fois majoritairement des femmes, devront pallier une fois de plus les manques de l’État.

« Les services sociaux et de santé reposent, depuis toujours, sur le travail des femmes. Peu nombreuses aux commandes, elles feront les frais de la réforme Dubé. Leurs conditions de travail doivent impérativement être améliorées. C’est une question de pérennité des emplois et de tout le réseau public », indique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le coup d’envoi d’un mouvement
« Je suis tannée, les travailleuses, les usagères, les proches aidantes, sont tannées. Tannées d’assister à des reculs démocratiques et de constater que notre voix n’est plus entendue. Tannées de la privatisation galopante qui va créer plus d’inégalités entre nous. Tannées du contrôle de notre travail et de devoir écoper des conséquences du mauvais financement du communautaire. Ça suffit, notre travail qui n’est pas reconnu à sa juste valeur ! Ça suffit, l’effritement de notre filet social ! On ne peut pas accepter ce que la réforme Dubé nous propose », de s’insurger Judith Huot, première vice-présidente de la FSSS–CSN et initiatrice du mouvement.

La CSN et la FSSS–CSN donnent donc le coup d’envoi de ce qu’elles aimeraient voir devenir un véritable mouvement et invitent les femmes du Québec ainsi que leurs groupes alliés à dénoncer la réforme Dubé en portant le carré mauve et en multipliant les actions de mobilisation. Elles comptent d’ailleurs déjà sur le soutien de plusieurs alliées, dont le Regroupement Les Sages-Femmes du Québec, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires & bénévoles.

Françoise David, militante féministe, ex-syndicaliste et ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec, donne également son appui à cette initiative. « Prendre soin, soutenir, accompagner, c’est fondamental dans une société qui se veut égalitaire. J’aime l’idée de nous unir afin de développer des services publics et communautaires qui répondent aux besoins des gens et qui soient gérés démocratiquement, le plus près possible des communautés. Les travailleuses, et bien sûr, les travailleurs, doivent se sentir respectés dans des réformes qui se multiplient depuis plusieurs années sans que l’on voie des impacts positifs sur le terrain. Portons un carré mauve pour que le ministre Dubé pense aux femmes, aux travailleuses ! »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et des services de garde.

Sondage en santé et services sociaux : qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement nous entende ?

À quelques jours d’une nouvelle séquence de grève, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile les résultats d’un vaste sondage sur les conditions de travail du personnel du réseau. Surcharge de travail, postes vacants et salaire insuffisant sont les maux qui frappent les travailleuses et les travailleurs. Près d’un an après le début de la négociation, le gouvernement tarde toujours à prendre le taureau par les cornes.

La parole aux travailleuses et aux travailleurs

  • Le sondage électronique mené du 30 octobre 2023 au 10 novembre 2023 a permis de rejoindre 20 900 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux.
  • Le salaire insuffisant (selon 78 % des personnes interrogées), le manque de reconnaissance du gouvernement (30 %), les mauvaises conditions de travail (30 %) et les problèmes de gestion (30 %) sont les aspects qui rendent le quotidien au travail le plus difficile, selon les travailleuses et les travailleurs.
  • Pour 84 % des répondantes et des répondants, la charge de travail s’est alourdie dans les trois dernières années.
  • Les postes vacants sont un problème récurrent qui ne fait qu’accentuer la surcharge de travail. Par ailleurs, 72 % des personnes sondées indiquent qu’il y a des postes vacants dans leur département.
  • S’ajoute le fait que 70 % des répondantes et des répondants mentionnent qu’au cours des six derniers mois, des collègues n’ont pas été remplacés d’une à trois fois par semaine.
  • Finalement, 55 % des personnes sondées mentionnent songer à quitter le réseau.

« Si le gouvernement avait besoin d’un signal de plus que le temps presse, le voici ! Les travailleuses et les travailleurs le disent sans ambiguïté : leur charge de travail augmente sans arrêt. Pour devenir un employeur de choix, il va falloir en faire plus. Quand on lui dit aux tables de négociation, il ne nous entend pas. Maintenant que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui leur disent, souhaitons qu’il entende raison. Investir dans nos services publics et celles et ceux qui les donnent, c’est un choix politique. Le gouvernement doit revoir ses priorités. Ce qui urge, c’est d’aider celles et ceux qui donnent des services dans le réseau, pas de donner des fonds publics aux richissimes propriétaires d’une équipe de hockey », explique Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.

La négociation doit nous sortir du statu quo

Le sondage de la FSSS-CSN visait aussi à avoir le pouls des travailleuses et des travailleurs sur la négociation sectorielle en cours.

  • Seulement 11 % des personnes interrogées considèrent que la solution proposée par le gouvernement pour attirer et retenir le personnel dans les régions éloignées est la bonne.
    • Le gouvernement offre un montant forfaitaire au personnel acceptant d’aller travailler temporairement dans ces régions. Pour les répondantes et les répondants, la solution passe davantage par une augmentation des salaires et par des primes de disparité régionale.
  • Les personnes répondantes identifient des solutions qui permettraient d’améliorer leurs conditions de travail :
    • Bonifier et améliorer les règles et la rémunération pour les heures effectuées en temps supplémentaire et en disponibilité (selon 44 % des personnes sondées)
    • Introduire des ratios qui tiennent compte des besoins des usagères et des usagers dans certains services ou titres d’emploi (38 %)
    • Bonifier et améliorer les mesures de conciliation famille-travail-études (36 %)

« Les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux s’attendent à ce que la négociation mène à des améliorations de leurs conditions de travail. Elles et ils ont besoin d’espoir pour continuer de desservir la population. Les mesurettes et les reculs du gouvernement ne font pas le travail. Le gouvernement dit qu’il veut parler d’organisation. Qu’il vienne le faire aux tables de négociation et ça presse ! », conclut Nadia Joly, représentante des professionnelles en soins de la FSSS-CSN.

Organisation du travail : le gouvernement parle des deux côtés de la bouche

Alors que le gouvernement martèle que l’organisation du travail est sa priorité, les pourparlers font du surplace depuis des mois aux tables de négociation sectorielles. Pour accélérer les travaux, les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membre du Front commun ont proposé de nombreuses solutions, concernant entre autres l’organisation du travail. Bien que cela soit justement une priorité du gouvernement, celui-ci n’y répond pas aux tables de négociation.

« Chaque semaine nous rappelle à quel point la crise qui frappe notre réseau est majeure. Malgré cela, le gouvernement continue de proposer des reculs, des mesures temporaires ou ne s’adressant qu’à quelques titres d’emploi. Ce n’est pas avec le statu quo qu’on va réussir à attirer et à retenir le personnel. Nous avons fait des propositions, discutons-en ! », lancent Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, Jessica Goldschleger, 1re vice-présidente de la FP-CSN, Josée Fréchette, 1re vice-présidente de l’APTS, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP), Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ.

Plus précisément, les solutions syndicales portaient sur des enjeux également priorisés par le gouvernement, soit la révision des primes en santé et services sociaux, le recours à la main-d’œuvre indépendante, l’aménagement du temps de travail, la rémunération du temps supplémentaire et les vacances. D’ailleurs, bien que la question des primes soit présentée comme une priorité gouvernementale, les porte-paroles patronaux peinent à répondre aux questions de la partie syndicale à ce sujet.

De son côté, le gouvernement a fait grand cas de sa priorisation aux tables sectorielles mais le constat est clair : ses propositions sont loin d’améliorer les conditions de travail du personnel. Alors qu’il prétend vouloir devenir un employeur de choix, il propose entre autres de déplacer le personnel selon son bon vouloir.

« Après avoir entendu tourner en boucle les cassettes de Sonia LeBel et de Christian Dubé sur la difficulté de négocier l’organisation du travail, c’est tout simplement incompréhensible de voir le gouvernement traîner de la patte. Cela force un questionnement quant à la bonne foi du gouvernement dans ces négociations. Il est temps qu’il arrête de spinner et qu’il passe aux choses sérieuses », ajoutent les porte-paroles.

Alors que la pression monte et que de nouvelles journées de grève sont prévues, les travailleuses et les travailleurs membres du Front commun – tout comme la population du Québec – s’attendent à ce que les parties patronales et syndicales travaillent vigoureusement à parvenir à une entente. Les organisations syndicales enjoignent au gouvernement de démontrer qu’il souhaite lui aussi régler rapidement ces négociations et se disent prêtes pour des travaux intensifs au cours des prochains jours.

Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Fin du temps supplémentaire à taux double : le gouvernement attise la grogne des travailleuses et des travailleurs

Les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membres du Front commun dénoncent la décision de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, de mettre fin à la rémunération du temps supplémentaire à taux double en date du 4 novembre. En vigueur depuis l’urgence sanitaire, l’employeur avait pourtant proposé de la pérenniser, avant de reculer sur cette offre en octobre dernier.

« Que s’est-il passé depuis bientôt un an pour que le gouvernement juge que ces incitatifs ne sont plus pertinents? Les listes d’attente sont-elles plus courtes? Les visites aux urgences moins nombreuses? Le temps supplémentaire obligatoire s’est-il raréfié? En reculant sur la reconnaissance accordée aux travailleuses et aux travailleurs lorsqu’ils offrent des services au-delà des heures normales de travail, la ministre LeBel montre encore une fois sa déconnexion des besoins de notre réseau public et accentue la crise de pénurie de main-d’œuvre qui accable le réseau », dénoncent les porte-paroles de la FSSS-CSN, de la FP-CSN, de l’APTS, du SCFP-FTQ, du SQEES-FTQ et de la FSQ-CSQ.

Retour à la case départ pour la partie patronale

« Sous prétexte d’avoir fait une priorisation de leur cahier de demandes, nos vis-à-vis aux tables de négociations ont reculé sur l’une des rares propositions répondant aux revendications des travailleuses et des travailleurs. Loin de faire progresser les pourparlers, cela alimente la grogne des celles et ceux qui continuent de porter notre réseau public à bout de bras », ajoutent les représentantes et les représentants des organisations syndicales.

La proposition de rémunérer le temps supplémentaire à taux double ne reste en effet sur la table que pour le personnel en soins infirmiers œuvrant dans un service 24/7 identifié par le gouvernement (urgence, soins critiques, CHSLD, maisons des aînés, maisons alternatives et santé mentale) puisqu’elle est retirée pour les autres catégories de travailleuses et travailleurs. Le gouvernement créé ainsi une grave iniquité alors que le travail en temps supplémentaire est un fardeau porté par l’ensemble du personnel du réseau.

Alors que les 420 000 membres du Front commun s’apprêtent à exercer leur première séquence de grève le 6 novembre, la fin du temps supplémentaire à taux double va ajouter de l’huile sur le feu au lieu de favoriser un règlement. Les organisations syndicales demandent au Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) de faire preuve de bonne foi en rémunérant le temps supplémentaire à taux double pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la santé et des services sociaux.

Améliorer les conditions de travail avant de frapper un mur

Quelques jours avant de déclencher la grève, une centaine de travailleuses et de travailleurs membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont manifesté devant les bureaux du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) pour réclamer un déblocage de la négociation.

Près de 20 000 travailleuses et travailleurs attendent – encore – l’employeur de choix

Près d’un an après le début de la négociation sur les conditions de travail en santé et services sociaux, la FSSS-CSN déplore le peu d’avancées. Pourtant, une crise majeure frappe le réseau et les employeurs peinent plus que jamais à attirer et à retenir le personnel. En marge de la manifestation, la FSSS-CSN a déposé une pétition recueillant près de 20 000 signatures aux représentant-es du CPNSSS pour réclamer que le gouvernement entende les solutions des travailleuses et des travailleurs.

« Le temps presse. Chaque semaine, nous voyons à quel point il est urgent d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau. Malgré les beaux discours, le gouvernement rate la cible depuis le début de la négociation. Après plus de 50 rencontres de négociation, il propose des mesures temporaires, des mesures ne touchant que quelques titres d’emploi et des mesures offrant plus de flexibilité pour les employeurs, au détriment du personnel. Ce n’est pas avec ça qu’on va convaincre les gens de venir travailler dans le réseau. C’est encore moins avec ça qu’on va convaincre les gens d’y rester », explique Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.

« Notre message aujourd’hui est clair : le CPNSSS doit aller chercher ses mandats pour faire débloquer la négociation. Pour que ça avance enfin, le gouvernement doit arrêter de s’entêter à ne vouloir parler que de ses priorités. Si on veut améliorer les services à la population, il faudra abandonner les mesurettes et le statu quo. De notre côté, on est prêt à faire avancer la négociation pour donner de l’air à celles et à ceux qui s’occupent de la population », de conclure Réjean Leclerc.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux–CSN se dote à 98 % d’un mandat de grève

En tournée d’assemblées générales depuis le 21 septembre dernier, et ce, jusqu’au 12 octobre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux–CSN ont voté à hauteur de 98 % en faveur d’un mandat de grève, pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

« C’est un message sans équivoque que nous lançons au gouvernement; on ne peut plus continuer à travailler dans un contexte où la surcharge et l’épuisement sont omniprésents depuis beaucoup trop longtemps. On ne peut plus rester les bras croisés et assister à l’exode des travailleuses et des travailleurs du réseau. Le statu quo n’est plus tenable », a déclaré Dominic Presseault, le président du STTLSSS–CSN. « C’est aussi pour améliorer l’accessibilité et la qualité des services donnés à la population des Laurentides que nous sommes prêts à faire la grève », a renchéri le président.

« Depuis le début de la tournée de consultation à travers le Québec, les résultats en faveur de la grève sont élevés, et la région des Laurentides ne fait pas exception. En plus du secteur de la santé et des services sociaux, les résultats des votes de grève en éducation dans les centres scolaires et au collégial sont supérieurs  à 90 % et en moyenne à 96 %. Nous constatons que les gens sont prêts à aller jusqu’au bout pour améliorer leurs conditions de travail et salariales. Le gouvernement dit partout qu’il veut améliorer l’organisation du travail. Pourtant, aux tables de négociation, il n’y a rien qui bouge », a pour sa part déclaré Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et fait partie du Front commun. Les résultats dévoilés aujourd’hui s’inscrivent dans un grand mouvement de grève sans précédent au cours des 50 dernières années, lequel regroupe plus de 420 000 travailleuses et travailleurs des réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Devant la fermeture du gouvernement du Québec après bientôt un an de négociations, rappelons que l’ensemble des syndicats constituant le Front commun a entamé une vaste tournée d’assemblées générales afin de se doter d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (GGI).

Le mandat précise de plus que le déclenchement de la GGI sera précédé de séquences de grève. Les membres de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS concernés sont appelés à se prononcer démocratiquement, par vote secret. La tournée d’assemblées générales se tient jusqu’au 13 octobre 2023 inclusivement partout ailleurs au Québec et le Front commun fera le point sur la situation après cette date.  

Asphyxie des inhalothérapeutes à l’aube de la saison des virus respiratoires

Du CHU Sainte-Justine aux Îles-de-la-Madeleine, la pénurie d’inhalothérapeutes est telle que la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN) sonne l’alarme pour la sécurité des soins, surtout à l’aube de la saison des virus respiratoires. La FSSS–CSN est déterminée à ce que l’importance de ce titre d’emploi soit reconnue à sa juste valeur et réitère l’importance de l’amélioration des conditions de travail afin de favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre.

La pénurie de personnel frappe les inhalothérapeutes du réseau de plein fouet. Par exemple, plus de 15 postes à temps complet sont vacants en ce moment au CHU Sainte-Justine. Cela a aussi beaucoup d’impact, notamment au niveau des cliniques de diagnostic des différentes pathologies pulmonaires où plus de 1700 patientes et patients sont sur la liste d’attente. En polysomnographie, où l’on détecte les troubles du sommeil, plus de 275 patients attendent leur tour. Même sonnette d’alarme du côté des îles-de-la-Madeleine, alors que depuis la fin de la période estivale il manque au moins trois des neuf inhalothérapeutes réguliers en plus d’un poste vacant. « En plus d’affecter les conditions de travail de ces spécialistes du système cœur-poumon toujours en poste, la sécurité et la qualité des soins est compromise, d’autant plus avec l’accroissement de l’achalandage lié aux virus respiratoires. » de s’inquiéter Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine–CSN (SPSIC–CSN) et Johanne Aucoin, présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoire du CSSS des Îles–CSN.

À ce sujet, au CHU Sainte-Justine, un plan de contingence paritaire est déjà sur la table de travail. Il consiste surtout à retirer les inhalothérapeutes des soins à certains étages et à déléguer des traitements respiratoires à d’autres titres d’emploi comme les infirmières et infirmières auxiliaires, qui elles-mêmes sont déjà en surcharge de travail. « Il ne faut pas se leurrer, ce qui est mis de l’avant représente des solutions à court terme seulement, pour donner un peu d’air à nos inhalothérapeutes. Le personnel infirmier est grandement affecté par ces changements. Elles aussi sont confrontées à une importante pénurie de personnel. Par exemple, à l’urgence du CHU Sainte-Justine, des patientes et des patients nécessitant une surveillance en salle de réanimation dû à leur état instable, ce sont vu administrer des traitements par leurs parents, faute de personnel. Malheureusement, le CHU Sainte-Justine n’a plus les moyens de ses ambitions. Il est impossible en ce moment de fournir les soins de qualité auxquels nous avons habitué la population québécoise. Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires ont peur. Peur pour leur permis de travail, peur d’oublier un enfant, nos enfants… En tant que leader mondial en médecine pédiatrique, qui nous viendra en aide? C’est alarmant de constater tout ce qui se passe dans les murs de l’hôpital. Pour que les services soient rendus de manière sécuritaire, il est essentiel que le gouvernement intervienne rapidement » mentionne Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du SPSIC–CSN.

Aux Îles-de-la-Madeleine, l’arrivée de la saison des virus respiratoires entrainera encore cette année l’obligation de transférer par avion les tout-petits très malades dans un autre centre hospitalier. Ces transferts nécessitent toujours la présence d’une inhalothérapeute, ce qui aura inexorablement des conséquences négatives sur les soins à la population générale et sur le personnel qui restera sur place devant pallier cette absence et devant faire face à une surcharge de travail. Concrètement, le secteur de la physiologie respiratoire a déjà dû être fermé, entrainant des impacts directs pour la population. Comme le souligne madame Johanne Aucoin « La très grande majorité de nos bébé/enfants doivent être transférés. Nous n’avons aucune marge de manœuvre. Ce n’est pas normal dans une société riche comme la nôtre que les citoyennes et les citoyens aient accès à de moins en moins de services ». 

Pour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la FSSS–CSN « La pénurie de main-d’œuvre frappe tous les titres d’emploi du réseau. Il est grand temps que le gouvernement prenne en considération l’importance des inhalothérapeutes, mais aussi  des autres travailleuses et travailleurs de notre système de santé et de services sociaux. La question reste en suspend : comment les directions de ces hôpitaux et notre gouvernement comptent-ils agir afin de donner de l’air à nos inhalothérapeutes et insuffler un vent de fierté sur cette profession essentielle à la population du Québec? »

À propos de la FSSSCSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.