14 avril 2006 – Un sombre bilan après trois ans de pouvoir du gouvernement Charest

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14 avril 2006 – Un sombre bilan après trois ans de pouvoir du gouvernement Charest

Un sombre bilan après trois ans de pouvoir du gouvernement Charest

« Manque de transparence, improvisation, gestion par crises et coups de force, problèmes de communication, incapacité à faire des consensus et à rallier les Québécoises et les Québécois derrière des projets mobilisateurs, décisions unilatérales sans véritables débats publics », c’est ainsi que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a qualifié les trois années de pouvoir du gouvernement Charest.

Soulignant l’accession au pouvoir des libéraux de Jean Charest le 14 avril 2003, la présidente de la CSN n’a pas manqué de rappeler que « les réformes antisyndicales et antisociales engagées par le gouvernement libéral depuis son élection se sont attaquées directement aux droits des travailleuses et des travailleurs et aux droits sociaux des Québécoises et des Québécois. Pour la CSN, les politiques néolibérales du gouvernement Charest conduisent vers plus de pauvreté, moins de justice sociale et des services publics de moins bonne qualité », de dénoncer la présidente de la CSN.

Un décret inacceptable La présidente a d’abord rappelé l’odieux décret qui a imposé aux salarié-es de l’État des conditions salariales inacceptables : un gel de salaire pour deux années et un total d’augmentation de 8 % sur près de sept ans. « La rémunération globale des employé-es de l’État québécois, incluant donc les avantages sociaux, accuse pourtant un retard de 18,4 % en 2005 (13,5 % l’année précédente) par rapport à celle de l’ensemble des autres salarié-es. Le gouvernement n’a jamais négocié une minute avec ses employé-es », rappelle Claudette Carbonneau.

Des lois antisyndicales À l’automne 2003, les députés libéraux ont voté en faveur de deux lois ayant pour effet de nier le droit à la syndicalisation de milliers de femmes œuvrant dans les services de garde à domicile et dans les ressources intermédiaires et de type familial qui s’occupent de personnes souffrant de déficiences ou éprouvant des problèmes de santé mentale ou âgées. Les lois 7 et 8 allaient même jusqu’à « désyndiquer » celles qui l’étaient déjà. Le Bureau international du travail vient d’ailleurs de condamner le gouvernement du Québec qui contrevient aux conventions internationales en matière de droit du travail. « Nous attendons toujours que le gouvernement dévoile sa position quant aux amendements exigés par le BIT afin que les travailleuses concernées puissent bénéficier du régime général de droit du travail collectif et constituer des organisations jouissant des mêmes droits, prérogatives et voies de recours que les autres organisations de travailleurs, le tout conformément aux principes de la liberté syndicale. »  

« En affaiblissant l’article 45 du Code du travail pour faciliter le recours à la sous-traitance par d’autres modifications législatives, le gouvernement a fragilisé les emplois de centaines de milliers de Québécoises et de Québécois qui ne disposent pas de protections autres que celles prévues au Code. Les protections contre la sous-traitance sont d’ailleurs au cœur des conflits de travail qui ont éclaté depuis l’adoption de ce projet de loi 31 », de poursuivre la présidente de la CSN. « La même approche idéologique du tout au marchéa conduit à la création d’une Agence dont l’objectif est d’étudier les possibilités de partenariats public-privé ».

Aucune de ces lois ne faisait partie des priorités libérales en campagne électorale. Par contre, la santé, les services sociaux et l’éducation trônaient au sommet. Or, les réformes entreprises à ce chapitre par le gouvernement Charest ne répondent pas aux problèmes criants de ces réseaux, dont ceux liés au sous-financement.

Ainsi, le gouvernement a procédé unilatéralement à des réformes dans la santé et les services sociaux qui ont ignoré les besoins et les choix syndicaux démocratiques du personnel de ces réseaux. La réorganisation des accréditations syndicales et la décentralisation de la négociation collective, soit la loi 30 pilotée par le ministre Philippe Couillard, constituent bel et bien une négation du droit d’association et du droit de grève.

Le privé dans la santé

Dans sa réponse à l’arrêt Chaoulli, le gouvernement fait le choix d’un système public dans lequel le secteur privé aura sa place aux frais de l’État. « L’introduction de cliniques privées affiliées représente à notre avis une brèche dangereuse, tout comme l’introduction des assurances privées pour trois types de chirurgies. Cette ouverture risque de s’élargir puisque le ministre pourra, par simple décret, identifier d’autres interventions qui pourraient éventuellement être couvertes par une assurance-maladie privée duplicative. Or, on le sait, les expériences dans le monde montrent que l’assurance privée coûte cher et ne couvre pas tout le monde. Elle favorise les plus riches, les plus jeunes, et plus globalement, les personnes en bonne santé », d’expliquer la présidente de la CSN.

Des réformes antisociales « La réforme libérale des centres de la petite enfance (CPE) est une autre manœuvre périlleuse. Voilà un réseau auquel les Québécoises et les Québécois tiennent fortement d’autant plus qu’il s’agit d’un réseau de services unique en Amérique du Nord. Après une hausse de tarif à l’encontre des promesses libérales et des coupes budgétaires importantes, la dernière pièce législative, le projet de loi 124, adoptée sous le bâillon par le gouvernement en décembre 2005, fragilise encore plus le réseau et la qualité des services ».

Des régions en difficulté Le gouvernement libéral se montre très actif sur le plan législatif, mais il ne vient pas en aide aux travailleuses et aux travailleurs de l’ensemble des secteurs industriels en difficulté. « Les fermetures d’entreprise et les mises à pied ont des effets dévastateurs sur l’économie de toutes les régions du Québec. Les citoyennes et les citoyens sont en droit d’attendre de leur gouvernement qu’il prenne les moyens de soutenir le développement économique et l’emploi, en particulier dans les secteurs et les régions qui en ont le plus grand besoin », de poursuivre Madame Carbonneau. « Depuis le début de l’année, pas un seul emploi n’a été créé au Québec. Pire encore, l’emploi à temps complet disparaît au profit d’emplois temporaires. »

Un Québec pour ses citoyens et ses citoyennes Pour Claudette Carbonneau, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire que le plus de personnes possible descendent dans la rue, le 29 avril prochain, pour manifester leur mécontentement lors de la grande manifestation nationale, à l’occasion de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. En ce 14 avril, la présidente de la CSN exprime le souhait qu’un changement de cap s’opère et invite le gouvernement actuel à adopter des politiques qui contribuent à la richesse collective, diminuent la pauvreté, protègent l’environnement, développent les services publics, soutiennent l’économie et l’emploi. Le gouvernement du Québec devrait, de plus, se comporter comme un employeur juste, équitable et soucieux d’aménager des conditions de travail intéressantes pour tous ses effectifs dans l’ensemble des réseaux de services publics dont il a la responsabilité.

Renouer le dialogue Le gouvernement doit renouer le dialogue avec la population. Un de ses premiers gestes pourrait être de corriger une injustice envers 105 000 personnes. Ainsi, la présidente de la CSN interpelle le gouvernement afin qu’il redonne aux travailleuses et aux travailleurs de la santé et des services sociaux de la CSN les mêmes conditions de travail que celles qui sont accordées aux autres salarié-es du secteur. « Le premier ministre doit faire preuve d’ouverture en renonçant au décret revanchard qui affecte les conditions normatives du plus important groupe de salarié-es du secteur affilié à la FSSS. Ces personnes, qui font un travail difficile et exigeant, méritent l’estime et le respect de leur employeur », de conclure la leader syndicale.

La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 membres. Fondée en 1921, la CSN représente des travailleuses et des travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.


Source : CSN – 14 avril 2006

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