Secteur forestier
Pertes d’emplois à répétition sur fond d’insouciance gouvernementale
Le secteur forestier du Québec vit une crise de l’emploi sans précédent : 815 mises à pied, dont 672 d’une durée indéterminée, frappent l’industrie, mettant ainsi en péril l’économie de nombreuses localités du Québec.
« Et pendant ce temps, observe le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du papier et de la forêt de la CSN (FTPF-CSN), Sylvain Parent, les gouvernements fédéral et provincial se croisent les bras et laissent à eux-mêmes les salarié-es affectés, leurs familles et tous celles et ceux dont le gagne-pain dépend indirectement de l’activité forestière. »
De fait, un relevé dressé par la FTPF-CSN, en date du mardi 16 août, démontre que huit usines ont annoncé des mises à pied pour une durée indéterminée et deux autres pour une période d’au moins un mois, et ce pour les seuls lieux de travail où les salarié-es sont représentés par la CSN.
Les régions touchées sont Lanaudière (Saint-Michel-des-Saints) avec 224 mises à pied, l’Abitibi-Témiscamingue (Lebel-sur-Quévillon, Val d’Or, Béarn) avec 324 mises à pied, le Saguenay (Jonquière) avec 72 mises à pied, la Haute-Mauricie (La Tuque) avec 62 mises à pied, l’Outaouais (Grand-Remous) avec 89 mises à pied, la Côte-Nord (Longue-Rive) avec 44 mises à pied.
« Où sont les initiatives gouvernementales pour atténuer les effets désastreux de cette situation catastrophique? », s’interroge Sylvain Parent de la FTPF-CSN. « Le gouvernement fédéral n’utilise toujours pas les surplus faramineux amassés dans la caisse d’assurance emploi pour mettre en place des programmes pour aider les travailleuses et travailleurs à prendre leur retraite, même s’ils n’ont pas encore l’âge légal pour y être admissible. Le gouvernement du Québec doit accélérer le processus de réadaptation et de requalification de la main-d’uvre pour celles et ceux qui désirent réorienter leur carrière, en y incluant des mécanismes de soutien financier. Il faut que ça bouge quelque part, la situation présente est intolérable, lance Sylvain Parent. »
Lors de son récent congrès, tenu à Québec en juin dernier, la FTPF-CSN lançait déjà un cri d’alarme visant des actions à moyen et long terme. Ainsi, les délégué-es ont réclamé un examen de fond du régime forestier, en vigueur depuis 1986, afin de s’assurer de la pérennité de notre ressource ainsi que son allocation aux fins industrielles. Cette révision servirait non seulement à gérer le changement, mais surtout à s’assurer que cette industrie soit innovatrice afin que les ressources qui lui sont absolument nécessaires renforcent sa position concurrentielle.
« Il importe également, note Sylvain Parent, que le Québec reconnaisse l’importance cruciale de cette industrie pour son avenir économique et celui de ses régions. »
Les 185 syndicats affiliés à la FTPF-CSN regroupent 13 000 membres à travers le Québec.
Source : Confédération des syndicats nationaux – 17 août 2006
Pour information : Yvan Sinotte, Information CSN, 514 979-6338 Entrevues à compter de 13h: Sylvain Parent, président de la FTPF-CSN, 418 647- 5775