Le projet de loi 124 compromet la qualité des services dans le réseau des CPE
Le projet de loi 124 déposé mardi par la ministre Théberge risque, selon la CSN, d’affaiblir le réseau des centres de la petite enfance (CPE). En créant 130 « Bureaux coordonnateurs » qui géreront les services de garde en milieu familial le projet de loi soutire aux CPE la tâche qu’ils assumaient de soutenir d’encadrer et de guider les travailleuses en milieu familial. Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, en déplore les effets prévisibles : « En éloignant ainsi le soutien que peuvent actuellement trouver les travailleuses en milieu familial auprès des ressources des 884 CPE, la ministre choisit de secondariser la qualité et la flexibilité de ce soutien. Le sens communautaire et la proximité des services aux enfants qui est à l’origine des centres de la petite enfance est ici complètement mis de côté. »
La ministre Théberge qui prétend que rien ne sera changé pour les parents, les enfants ou les travailleuses des CPE au lendemain de l’application de la nouvelle loi leurre en bonne partie la population. En détachant les services de garde en milieu familial des CPE, on accroîtrait le risque que la masse critique de clientèle nécessaire pour assurer un fonctionnement adéquat ne soit pas atteinte dans plusieurs CPE. Cela obligera les administrations de ces centres à effectuer des coupes touchant directement les services aux enfants, à mettre de côté des aspects de leur mission pourtant fondamentaux pour le développement des enfants. La capacité des CPE d’offrir du soutien pédagogique a représenté une avancée importante pour la qualité des services aux enfants. Affaiblir cette capacité constituerait un recul déplorable
Selon la présidente de la CSN, le gouvernement Charest a pour tout fleuron, dans le secteur des CPE, l’augmentation des frais pour les parents et des coupes répétées dans le réseau dont une de 41 millions $ pour l’année en cours. Les économies de 50 millions $ qu’il compte faire encore par la mise en vigueur de la loi 124, vont toucher les emplois de très nombreuses travailleuses du réseau. Qu’on le retourne de tous les côtés, ce projet de loi ne semble être qu’une recherche d’économies supplémentaires alors même que le fédéral versera cette année, une somme de 165 millions $ pour les services de garde.
La CSN déplore également que la ministre n’ait pas profité des modifications qu’elle introduit à la composition des conseils d’administration des CPE pour y assurer la présence d’au moins une représentante des travailleuses.
La CSN qui représente 8000 travailleuses des CPE et plus de 90 % de celles qui sont syndiquées participera activement aux travaux de la commission parlementaire et souhaite que la ministre fasse preuve d’écoute envers les intervenantes du milieu et qu’elle ne se fermera pas à revoir l’économie générale du projet de loi 124.
Source : CSN – 25 octobre 2005
Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN, tél. : 514 598-2378, cel. : 514 916-8041