Après 17 semaines de grève
Manifestation des travailleurs de Noranda devant le Centre de technologie de Pointe-Claire
Réclamant la reprise des négociations, rompues depuis le 18 juin dernier, date qui marquait le début de la grève, une cinquantaine des quelque 500 travailleurs de Noranda de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda, ont manifesté aujourd’hui dans le secteur Pointe-Claire de la ville de Montréal où est situé le Centre de technologie de l’entreprise. Malgré les efforts du conciliateur au dossier, la compagnie Noranda refuse catégoriquement la reprise des négociations.
Fort d’un mandat de grève de plus de 90 %, les quelque 510 travailleurs du Syndicat des travailleurs de la Mine Noranda CSN ont déclenché un arrêt de travail le 18 juin dernier.
Deuxième plus grand employeur à Noranda, Noranda est une entreprise minière qui, par le truchement de sa filiale Falcon Bridge, est l’un des plus importants producteurs mondiaux de zinc et de nickel et un important producteur de cuivre.
Les membres de ce syndicat CSN ont décidé de recourir à la grève en constatant, lors d’une dernière séance de conciliation avant le déclenchement du conflit, que l’employeur ne comptait pas renoncer à ses nombreuses demandes, ni considérer les demandes syndicales.
Sous-traitance, santé-sécurité au travail, limitation du droit d’ancienneté dans les mouvements de main-d’oeuvre lors des ouvertures de postes (opération et entretien), congés des fêtes, ratio de vacances, temps supplémentaire, sans compter toutes les clauses à incidence monétaire, sont tous au coeur de ce conflit de travail qui éprouve durement la région de Rouyn-Noranda.
Les exigences patronales portent sur la réduction des mouvements de main-d’oeuvre. Les répercussions des demandes patronales touchent ainsi les droits acquis sur les points suivants :
Travail des cadres, affichage de postes, formation, mise à pied, horaires de travail, temps supplémentaire, changements technologiques.
Le président du syndicat a résumé les positions patronales en disant que ” La fonderie nous offre de reculer 25 ans en arrière “.
Soulignons que le dernier conflit à la Fonderie Horne a duré 4 mois et remonte à 1986.
La compagnie affirme avoir besoin de plus de flexibilité, la rentabilité de la mine serait un “peu marginale” pour reprendre l’expression du porte-parole de la compagnie.
Malgré une perte de 12 M$ et la fermeture à Murdochville, Noranda a enregistré un bénéfice net de 43 M$ au deuxième trimestre de 2002, elle a disposé au cours de cette période de trois mois, de revenus avoisinant de 1,665 MM$. Prévoyant, par la suite, la remontée des prix dans la deuxième moitié de 2002, le chef de la direction de l’entreprise a affirmé, au moment de la production des résultats financiers, ” Noranda est bien placée pour bénéficier des prix à la hausse “.
Pourquoi donc un conflit dans un tel contexte plutôt favorable au plan économique ? Après tout, les négociations s’étaient déroulées adéquatement au cours des 15 dernières années.
Le syndicat avance deux raisons : soit la volonté de Noranda d’affaiblir les clauses d’ancienneté et l’appareil syndical, soit de forcer l’obtention d’une prolongation pour le respect de contraintes environnementales qui aurait d’ailleurs été accordée récemment à l’entreprise.
Les travailleurs de Noranda interviendront jeudi au conseil confédéral de la CSN qui se déroule à Québec.
(Source: CSN 09-10-2002 — Renseignements: Yvan Sinotte (514) 979-6338)