Négocier l’avenir de sa région

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Bombardier La Pocatière

Assemblée générale des membres du SEBLP-CSN, le 12 mars dernier (photo&nbsp: Louise Leblanc)
Assemblée générale des membres du SEBLP-CSN, le 12 mars dernier (photo&nbsp: Louise Leblanc)

Négocier l’avenir de sa région

Fondé en septembre 1972, le SEBLP–CSN a vu passer de nombreux contrats sur le plancher de son usine. Avant de changer complètement sa production au début des années 1970, les ouvriers de cette usine fabriquaient les motoneiges Moto-Ski depuis 1962. Après cette conversion, leur tout premier contrat leur permettra de concevoir les 423 premières voitures du métro de Montréal.

Dans une entrevue réalisée par Carl Thériault du journal Le Soleil, le 21 août 2009, Laurent Beaudoin, président du conseil d’administration de Bombardier, soulignait l’important apport des travailleurs et des travailleuses à la conversion de sa production : « Si notre usine constitue aujourd’hui un centre d’excellence en fabrication de matériel roulant en acier inoxydable, et un élément essentiel du réseau manufacturier nord-américain de Bombardier Transport, c’est grâce à nos employés, à leur ardeur au travail, à leur détermination à réussir et à leur extraordinaire capacité d’adaptation. C’était une diversification pour Bombardier qui a été significative dans une industrie qui était totalement différente de celle des produits récréatifs 1 ».

En 35 ans, plus de 5700 voitures de métro et de train auront été conçues à La Pocatière. Dans les bonnes années, environ 1000 travailleuses et travailleurs œuvraient à l’usine de Bombardier à La Pocatière, des salarié-es spécialisés dans divers métiers ayant développé une expertise mondialement reconnue. Au plus fort de sa production, cette usine entraînait des retombées économiques d’environ 250 millions de dollars et la participation d’une cinquantaine de fournisseurs québécois à sa production. Malheureusement, au fil des ans, les délocalisations d’emplois vers le Mexique et la sous-traitance de plusieurs phases de la production viennent réduire considérablement le niveau de ses activités.

Depuis février 2016, une première rame du métro Azur est en circulation à Montréal
Depuis février 2016, une première rame du métro Azur est en circulation à Montréal (photo : Michel Giroux).

Au mois de février 2016, ils étaient environ 150 à compléter la fabrication des nouvelles voitures Azur du métro de Montréal, un contrat qui doit se terminer en 2018, mais qui pourrait être prolongé si la seconde phase de fabrication leur est confiée.

Des contrats en attente

Mario Guignard, président du SEBLP-CSN (photo : Louise Leblanc).
Mario Guignard, président du SEBLP-CSN (photo : Louise Leblanc).

« Actuellement, le centre de décision de la division transport de Bombardier semble s’être déplacé de l’Allemagne vers les bureaux situés à Saint-Bruno-de-Montarville, un mouvement que nous ne pouvons que saluer », de préciser Mario Guignard, président du SEBLP–CSN. À la mi-février 2016, Bombardier transport a remporté un appel d’offres de la ville d’Edmonton et, au moment d’écrire ces lignes, deux usines de l’entreprise demeurent dans la course afin d’obtenir le contrat, soit celles de Thunder Bay et de La Pocatière.

« Nous savons qu’à Thunder Bay, l’usine fonctionne à plein régime et, qu’actuellement, nous avons toute la capacité pour accueillir cette nouvelle production. Et puisqu’il s’agit d’un train en acier inoxydable et que l’employeur nous a reconnus officiellement à titre de centre d’excellence de ce matériau, nous avons bon espoir de l’obtenir », de poursuivre monsieur Guignard. Cette reconnaissance a même été intégrée à leur convention collective par la signature d’une lettre d’entente entre les parties.

Résumons le projet d’Edmonton en quel­ques chiffres : 391 millions de dollars pour 26 voitures. Chaque voiture est composée de sept modules en acier inoxydable. Ce train léger sur rail, qui pourrait être entièrement fabriqué à La Pocatière, permettrait le retour au travail d’environ 150 travailleurs. En plus des 26 mois qui seraient nécessaires à la fabrication, un contrat d’entretien de 30 ans est assorti à l’entente. Les travailleurs attendaient une décision de la direction de Bombardier transport à la fin du mois de mars 2016.

Un second contrat en attente proviendrait de l’Agence métropolitaine de transport (AMT). Le président du syndicat explique que « le projet manque de précisions pour le moment. Mais selon ce que nous en savons, il s’agirait d’un projet de fabrication de 24 voitures et de 60 autres voitures en option, de wagons à niveaux multiples. Or, nous ne savons pas encore si les wagons seront construits en aluminium ou en acier inoxydable. Il faut se souvenir que les 160 premières voitures de l’AMT ont été entièrement produites à notre usine, en acier inoxydable, à partir de 2009 ».

Finalement, le troisième contrat envisagé, qui n’a pas encore été attribué, proviendrait de la ville de Philadelphie. Il s’agirait d’un contrat de 50 voitures et la faiblesse du dollar canadien favorise clairement l’octroi à une firme canadienne.

« Pour les Pocatois et les Pocatoises, ainsi que pour toutes les communautés voisines, l’octroi de nouveaux contrats à notre usine est primordial. Même si l’économie de notre région est diversifiée, les salarié-es de Bombardier touchent de bons salaires, ce qui contribue à la vitalité économique de notre région. En ce sens, nous avons multiplié les rencontres avec les élu-es et les décideurs qui soutiennent l’excellence du travail que nous réalisons chaque jour. Et nous savons que nous avons l’appui indéfectible de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN et de la CSN pour y arriver », de conclure Mario Guignard.

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