Urgences-santé – Le personnel de soutien prêt pour une grève d’une semaine

Le personnel de soutien d’Urgences-santé – qui veille au bon fonctionnement des services ambulanciers du Montréal métropolitain, notamment à l’entretien de la flotte d’ambulances et du matériel médical à bord des véhicules – déclenchera une grève d’une semaine le 19 septembre prochain, à moins, bien entendu, qu’une entente n’intervienne d’ici là.

Sans convention collective depuis le 31 mars 2020, les employé-es de soutien d’Urgences-santé luttent notamment pour une juste reconnaissance de leur travail et contre la sous-traitance. Bien qu’ils travaillent dans l’ombre, leur contribution aux services préhospitaliers est absolument indispensable. Par exemple, après chaque quart de travail des paramédics, ils doivent inspecter et préparer le véhicule pour une prochaine équipe. C’est ainsi que la surcharge de travail qu’ils vivent actuellement, à cause du manque de main-d’œuvre causé par des conditions de travail inadéquates, entraîne des impacts sur toute la chaîne des services préhospitaliers, et par conséquent, sur les services à la population.

Quelques dates de négociation figurent par ailleurs au programme des prochains jours. Ce mercredi 14 septembre, ils ont tenu un dîner de solidarité devant les locaux d’Urgences-santé afin de bien marquer leur détermination à obtenir une entente à la hauteur de la qualité de leur travail.

Un dossier à suivre au cours des prochains jours !

Les paramédics d’Urgences-Santé en moyens de pression dès lundi

(Montréal, le 9 juillet 2022) Aux prises avec un manque de main-d’œuvre insoutenable, une situation qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années, Urgences-Santé refuse catégoriquement les pistes de solution considérées comme les plus efficaces par le Syndicat du préhospitalier (SP–CSN). Ce vendredi, les représentants syndicaux et patronaux se rencontraient en comité paritaire pour discuter de l’un des irritants majeurs pour les paramédics, soit l’incapacité de prendre leur pause repas au moment convenu à cause de ce manque de personnel qui engendre une surcharge de travail.

Malheureusement, le SP–CSN constate qu’Urgences-Santé n’entend pas s’attaquer sérieusement à ce problème. Face à cette fermeture de l’employeur, le syndicat appelle tous les paramédics à prendre leur pause repas au moment prévu, en respect de la convention collective, à compter du lundi 11 juillet. Si ce moyen de pression entraîne un casse-tête administratif certain pour l’employeur, il n’aura pas d’impact sur la santé et la sécurité de la population.

Le problème du manque de main-d’œuvre n’est certes pas nouveau chez Urgences-Santé, mais la période estivale est venue empirer la situation. Le syndicat réclame des mesures particulières à mettre en place cet été, des mesures qui ont par ailleurs déjà fait leurs preuves en 2008 et en 2009, alors qu’Urgences-Santé traversait une période similaire de pénurie de personnel. Par exemple, le syndicat propose que les heures supplémentaires effectuées volontairement soient rémunérées à taux double. Rappelons que les mesures mises en place durant la crise de la COVID ne sont plus en vigueur, bien que la pénurie de personnel ait empiré et que le volume d’appels soit en augmentation.

Pas de vision
« Nous déplorons qu’on en soit rendu là pour un problème qu’on voyait venir depuis longtemps, rappelle le président par intérim du SP–CSN, Claude Lamarche. Au lieu de mettre en place des solutions à long terme, respectueuses de nos droits et de notre santé, on assiste à un abus intolérable du droit de gérance de l’employeur qui bafoue nos conditions de travail négociées et qui exige systématiquement des heures supplémentaires obligatoires (TSO) de la part des paramédics. Le TSO est devenu la solution facile pour Urgences-Santé, un outil de gestion comme les autres alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, répète ouvertement que le TSO ne devrait jamais être vu autrement que comme un dernier recours. »

Le MSSS interpellé
Selon le syndicat, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le gouvernement n’ont peut-être pas mesuré l’ampleur du problème créé par la mauvaise gestion d’Urgences-Santé. « Nous savons bien qu’Urgences-Santé, une société d’État, ne peut pas prendre de décisions financières sans l’aval du gouvernement, poursuit-il. C’est tout un problème, considérant que les autres entreprises privées ou les coopératives du secteur peuvent, elles, offrir des incitatifs financiers aux paramédics en puisant à même leurs profits. »

Pour le syndicat, il y a urgence d’agir, car on voit plus que jamais des paramédics quitter leur emploi pour réorienter leur carrière ailleurs ou dans un autre domaine, ce qui met encore plus de pression sur les effectifs.

« Nous savons tous, syndicat comme l’employeur, que des paramédics surchargés, cela veut dire des délais plus longs pour répondre aux appels. Cela veut dire aussi une accumulation de risques pour la santé et la sécurité des paramédics eux-mêmes. Ça ne peut plus durer. C’est pourquoi, après avoir tendu la main à plusieurs reprises à l’employeur pour trouver des solutions à long terme, nous avons décidé d’agir unilatéralement afin que tous les paramédics puissent prendre leur pause repas comme prévu à compter de lundi prochain », conclut le représentant des 1200 paramédics de Montréal et de Laval.

 

La CSN plaide pour le dégel des négociations du secteur préhospitalier

Les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier sont exaspérés devant la lenteur des négociations pour renouveler les conventions collectives échues depuis le 31 mars 2020. C’est pourquoi les syndicats du secteur préhospitalier CSN annoncent qu’ils déclencheront une nouvelle grève légale, plus perturbatrice, à compter du 16 mars prochain. Ce matin, ils ont livré un énorme bloc de glace à l’entrée du Conseil du trésor, à Québec, symbolisant l’urgence de « dégeler la négociation ».

« C’est malheureux, mais le gouvernement ne prend pas nos besoins au sérieux, déplore le représentant du secteur préhospitalier FSSS–CSN, Jean Gagnon. Nous, les paramédics, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et le personnel de soutien du préhospitalier, nous nous donnons corps et âme depuis des années pour remplir notre mission, sauver des vies et prendre soin de la population, souvent dans les pires conditions. Le gouvernement nous traite comme si nous n’étions que des pions. Nos salaires sont à la traîne par rapport à tous les comparables. En pleine pandémie, durant laquelle les heures supplémentaires sont plus que jamais une norme, les paramédics sont à bout de souffle, comme tant d’autres professionnel-les du réseau. Mais le gouvernement ignore complètement nos demandes qui nous permettraient d’améliorer notre quotidien et de nous aider à traverser la crise. Il n’a que lui à blâmer si nous en sommes maintenant rendus à exercer des moyens de pression ultimes après deux ans de surplace. »

Grève maximale, le 16 mars
En annonçant 28 jours d’avance le déclenchement de la nouvelle grève, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) donne l’occasion au gouvernement d’en arriver à un règlement et d’éviter la grève.

« Par exemple, du côté des paramédics, les enjeux qui demeurent sur la table de négociation peuvent se régler rapidement. Qu’il s’agisse du redressement salarial, de l’abolition des horaires de faction ou encore d’assurer aux paramédics qu’ils peuvent manger et terminer leur quart de travail à l’heure prévue, les solutions sont connues. Tout ce qui nous manque, c’est de la volonté politique du côté du gouvernement. Nous avons compris que le gouvernement souhaitait régler la négociation avec l’ensemble du secteur public, de même que les CPE, avant de s’entendre avec le secteur préhospitalier. Maintenant que cela est fait, il est temps que ça bouge à la table de négociation du préhospitalier », poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps.