Démocratie et gouvernement – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 18 Sep 2025 16:56:23 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Démocratie et gouvernement – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Le gouvernement prend l’éducation « en otage » https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-prend-leducation-en-otage/ Thu, 18 Sep 2025 12:38:10 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=107365 « En retenant l’argent promis aux centres de services scolaires contre la condition de regrouper les services administratifs à l’échelle régionale ou nationale, le gouvernement prend le secteur de l’éducation en otage, pour reprendre des mots que la CAQ aime utiliser », s’indigne Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Cette nouvelle contrainte est une façon d’effectuer discrètement la coupe d’un demi-milliard souhaitée par le gouvernement tout en faisant porter l’odieux des conséquences aux centres de services scolaires qui ne pourront répondre à cette exigence. La demande du gouvernement est tout simplement irréaliste :

  • De tels changements administratifs demandent une réflexion et une préparation sérieuse, en amont, et ne peuvent se faire sur un coup de tête alors que l’année scolaire est entamée;
  • La contrainte exigée ne tient pas compte des réalités propres à chaque centre de services scolaire, selon les territoires et les populations qu’ils desservent;
  • La délocalisation du personnel qui pourrait avoir à se déplacer sur des distances si grandes que leur qualité de vie serait affectée à un point tel que l’emploi ne serait plus du tout attractif à leurs yeux;
  • Les impacts importants sur l’attraction et la rétention du personnel, dans un contexte où il est déjà extrêmement difficile de recruter du personnel de soutien dans les écoles;
  • Etc.

« Si la CAQ cherche à économiser des sommes significatives en éducation, qu’ils regardent du côté des cadres, lance Frédéric Brun. Il y en a de plus en plus, ils ont de plus gros salaires et leur rôle dans la structure est souvent au mieux flou, sinon contestable. »

Par ailleurs, la FEESP-CSN rappelle que des clauses sont prévues à la convention collective du personnel de soutien scolaire afin de protéger les emplois en cas de fusion, d’annexion ou de restructuration des centres de services scolaires. Ces clauses, comme le sait certainement la nouvelle ministre de l’Éducation, Sonia Lebel, ont été négociées en partie lors de la dernière ronde de négociation du secteur public. « C’est pour le moins surprenant qu’on lie le financement du réseau à une exigence qui est déjà limitée par des clauses de convention collective négociées récemment avec le gouvernement, poursuit Frédéric Brun. Mme Lebel doit retirer cette condition immédiatement. »

Pour conclure, la FEESP-CSN insiste pour que le gouvernement cesse la mascarade et redonne, sans condition, les sommes nécessaires au le bon fonctionnement du réseau. « Il faut arrêter de faire comme si on pouvait bloquer des sommes sans impacter les enfants. Si la CAQ met des conditions impossibles à remplir pour faire suivre de l’argent dans le réseau, en bout de ligne, ce sera toujours le service à l’élève qui en subira les effets », conclue Frédéric Brun.

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec.

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Les élections de 2026 doivent être les dernières sous l’actuel système https://www.csn.qc.ca/actualites/les-elections-de-2026-doivent-etre-les-dernieres-sous-lactuel-systeme/ Sun, 14 Sep 2025 16:05:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=107140 À l’occasion de la Journée internationale de la démocratie et à un an des prochaines élections générales, seize organisations de la société civile, réunies au sein de la Coalition pour une réforme électorale, lancent une déclaration commune pour exiger que la réforme du mode de scrutin devienne un enjeu incontournable de la campagne électorale qui se conclura le 5 octobre 2026.

La déclaration commune, introduite par M. Jean-Pierre Charbonneau, président du Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN), demande à tous les partis politiques de présenter aux électrices et électeurs les solutions qu’ils comptent mettre de l’avant afin de mettre un terme aux déficits démocratiques du mode de scrutin uninominal à un tour.

« Les résultats de 2022 ont démontré de manière éclatante les distorsions de représentativité générées par le système actuel. Non seulement il déforme l’expression de la volonté populaire, mais il fabrique artificiellement des majorités parlementaires qui n’ont pas l’appui réel de la population », dénoncent les organisations.

Loin d’apporter la stabilité invoquée par ses défenseurs, le système actuel contribue à l’instabilité des politiques publiques. De larges réformes sont régulièrement imposées par bâillon, puis défaites à leur tour, faute d’appuis durables. Le réseau public de la santé en est un exemple frappant, avec des restructurations à répétition qui ont menacé sa viabilité. De la même manière, les revirements politiques observés au Canada et aux États-Unis sur les enjeux environnementaux illustrent les dangers d’un système qui ne reflète pas la continuité des besoins sociaux.

Pour moderniser la gouvernance et rétablir la confiance de la population envers les institutions, les signataires appuient le projet de loi 499, déposé en 2023 par Québec solidaire, en collaboration avec le Parti québécois et soutenu par d’autres formations politiques, dont le Parti conservateur du Québec. Ce projet propose un mode de scrutin mieux adapté à notre actuel paysage politique pluraliste.

« Avec un mode de scrutin proportionnel mixte avec compensation régionale, l’Assemblée nationale refléterait réellement la diversité politique et régionale du Québec. Les coalitions deviendraient la norme et favoriseraient des politiques plus durables, construites sur des consensus », soulignent les organisations.

Selon une récente projection de QC125, un gouvernement pourrait théoriquement obtenir une majorité parlementaire avec seulement 31 % des voix. « Le statu quo n’est plus viable. Les élections de 2026 doivent être les dernières tenues sous l’actuel mode de scrutin », concluent les groupes.

La Coalition pour une réforme électorale regroupe le Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN), le Réseau des tables régionales des groupes de femmes du Québec, la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB), Force Jeunesse, Mères au front-Rive-sud, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), l’Union étudiante du Québec ainsi que les Amis de la Terre de Québec.

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« Bonnet blanc, blanc bonnet », estime la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/bonnet-blanc-blanc-bonnet-estime-la-csn/ Wed, 10 Sep 2025 18:33:56 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=107013 La composition du nouveau Conseil des ministres dévoilé par François Legault aujourd’hui confirme que son gouvernement n’est plus en mesure d’apporter les solutions appropriées aux défis qui attendent le Québec, estime la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Pour la centrale syndicale, seules des élections générales permettront à la population d’élire un gouvernement qui saura se mettre en action pour répondre aux besoins réels du Québec.

« Après les fiascos Northvolt et SAAQclic, François Legault semble prêt à plonger le Québec dans un nouveau gouffre financier. En nommant Jonatan Julien aux Transports et Bernard Drainville à l’Environnement, deux députés de la région de Québec qui figurent parmi les plus farouches partisans du 3e lien, le message de la CAQ est clair : au diable les besoins criants en santé et en éducation, misons sur le plus gros des éléphants blancs ! », s’inquiète la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Si le premier ministre Legault entend livrer bataille aux travailleuses et aux travailleurs afin de redorer son blason, il n’aurait pu envoyer un message plus direct en maintenant Jean Boulet au ministère du Travail. « Avec son projet de loi 89, préparé sans aucune forme de consultation, le ministre Boulet a complètement bouleversé l’équilibre des relations de travail, au plus grand plaisir des patrons, qui n’en demandaient pas tant. Si nos attentes à son égard sont des plus basses, nous serons de tous les combats pour rétablir notre droit de grève et notre droit à la négociation collective », prévient Caroline Senneville.

La CSN demeure pour le moins perplexe quant à la nomination de France-Élaine Duranceau à la présidence du Conseil du trésor. « Au sein de ce gouvernement de gens d’affaires déconnectés des besoins de la population, la ministre Duranceau a su se démarquer par son manque de sensibilité envers les victimes de la crise du logement. Avec le retour des politiques d’austérité de la CAQ, sa nomination au Trésor n’est certainement pas de bon augure. »

La CSN prend acte de la confirmation de Christian Dubé comme titulaire de la Santé et des Services sociaux. « Le ministre Dubé aura une dernière occasion de corriger les effets pervers de sa propre réforme du réseau de la santé. Afin de mieux desservir la population, le ministre sait très bien qu’il doit décentraliser les lieux décisionnels et surtout, diminuer l’emprise du secteur privé au sein de notre réseau public », affirme la présidente de la CSN.

La CSN voit d’un bon œil l’arrivée de Sonia LeBel à l’Éducation et le départ de Pascale Déry de l’Enseignement supérieur, cette dernière s’étant largement discréditée en s’immisçant, pour des raisons politiques partisanes, dans la régie interne de certains établissements d’enseignement en bafouant le principe de liberté académique qu’elle aurait dû défendre en tant que ministre.

« En annonçant des coupes budgétaires sans précédent en éducation, puis en rétropédalant en partie en plein milieu de l’été, Bernard Drainville a créé un bourbier monumental pour la rentrée scolaire. Nous espérons fortement que Sonia LeBel, fidèle à son approche basée sur l’écoute et le dialogue, saura rétablir la confiance entre les partenaires du réseau de l’éducation. Quant à Martine Biron, elle doit sans délai réinjecter les 151 millions coupés dans le budget du réseau collégial et rétablir le financement universitaire », déclare Caroline Senneville.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

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Coupes imposées à la CNESST https://www.csn.qc.ca/actualites/coupes-imposees-a-la-cnesst/ Thu, 04 Sep 2025 18:00:21 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106922

D’un côté, nous avons un gouvernement dirigé par une poignée d’hommes d’affaires, obsédé à faire des économies de bouts de chandelles dans les services publics.  De l’autre côté, nous avons des milliers de femmes qui seront grandement touchées par ces coupes à la CNESST : celles victimes de violence et d’autres qui font un travail équivalent à leurs collègues masculins et qui ne reçoivent pas le même salaire que ces derniers.

Pendant ce temps, cette poignée d’hommes d’affaires au gouvernement n’a rien vu pour le milliard de dépassement de coûts pour SAAQClic. Mais les femmes affectées par ces coupes en verront les impacts, elles.

Caroline Senneville, présidente de la CSN

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Le gouvernement Legault doit cesser de s’attaquer aux services publics du Québec  https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-legault-doit-cesser-de-sattaquer-aux-services-publics-du-quebec/ Thu, 04 Sep 2025 15:04:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106917 D’abord créée en 1979 sous le nom de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), puis revue en 2016 pour inclure différentes normes et renommée en conséquence Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, la CNESST est un service incontournable pour des milliers de travailleuses et de travailleurs québécois, syndiqué-es ou non.  

À la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), nous dénonçons vivement cette nouvelle attaque du gouvernement Legault qui ne cesse de s’acharner sur les grandes institutions qui font la fierté des Québécoises et des Québécois.  

En s’en prenant directement à la CNESST, le gouvernement Legault attaque une institution qui agit en prévention, qui fait de la sensibilisation et de l’éducation sur les dangers au travail, qui s’assure que les employeurs respectent les règles et les normes en place, qui protège les travailleuses et les travailleurs lorsque leur santé ou leur sécurité est en jeu dans le cadre de leur travail, qui supervise la gestion des indemnisations pour toutes celles et tous ceux qui ont été blessé-es, qui souffrent ou même qui bénéficient de protections à des moments importants de leur vie, comme lors d’une grossesse, qui veille sur la mise en place et le suivi de l’équité salariale, autant dans les milieux syndiqués que non syndiqués, qui est le garde-fou empêchant de nombreuses dérives d’employeurs qui, intentionnellement ou non, agissent contre les intérêts de leurs salarié-es.  

Linda Tavolaro, secrétaire générale de la fédération et responsable des dossiers d’équité, s’inquiète en particulier des impacts sur le suivi des travaux sur l’équité salariale. «Nos membres syndiqués sont impliqués activement dans ces dossiers et bénéficient d’un appui de la part des grandes organisations syndicales pour continuer de les défendre en ce qui concerne l’équité salariale, mais la CNESST est également responsable de tous les dossiers dans les milieux non syndiqués qui ne jouissent pas des mêmes ressources. Pour les femmes de ces milieux, l’attaque du gouvernement Legault envers la CNESST représente un recul majeur, c’est inacceptable.» 

Stéphanie Gratton, 1re vice-présidente de la fédération et responsable de la condition féminine, abonde dans le même sens : «C’est une attaque directe aux droits des femmes. En plus d’affecter les dossiers d’équité salariale, on apprend que les coupes annoncées visent aussi l’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Encore une fois, comme en santé et en services sociaux, comme en éducation et en enseignement supérieur, les gestes que pose le gouvernement affectent les femmes.» 

Frédéric Brun, président de la fédération, rappelle finalement que «plutôt que de faire une Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock­out, le gouvernement devrait songer à une Loi visant à considérer davantage les besoins de la population lors de décisions budgétaires gouvernementales. La CAQ est très rapide à pointer les syndicats du doigt pour tous les maux de la société, mais dans les dernières années, ce ne sont pas les syndicats qui ont tenté de réorganiser la santé en avantageant le privé, ce ne sont pas les syndicats qui ont coupé en éducation et en enseignement supérieur, ce ne sont pas les syndicats qui ont investi massivement dans un projet de batteries, ce ne sont pas les syndicats qui ont géré des réformes informatiques majeures sans supervision, ce ne sont pas les syndicats qui coupent aujourd’hui dans la protection des travailleurs et des travailleuses, syndiqué-es ou non. Legault et son équipe doivent cesser de jouer à « c’est pas moi, c’est l’autre » et porter la responsabilité de leurs actes. « Il y a beaucoup de gens qui ne se sentent pas imputables », comme le dit si bien le premier ministre.» 

 

À propos 

Fondée en 1947, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte 425 syndicats affiliés représentant près de 70000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics au Québec. La FEESP-CSN est le plus grand représentant syndical du personnel de soutien scolaire et du personnel de soutien en enseignement supérieur au Québec, en plus de représenter des salarié-es dans de nombreux milieux comme le transport collectif, la sécurité du public, les organismes gouvernementaux, le transport scolaire, le secteur municipal et plusieurs autres emplois au service du public. 

  

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Interdiction du port de signes religieux: oui à une laïcité ouverte et inclusive, mais non restrictive https://www.csn.qc.ca/actualites/interdiction-du-port-de-signes-religieux-oui-a-une-laicite-ouverte-et-inclusive-mais-non-restrictive/ Tue, 26 Aug 2025 19:35:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106731 Pour donner suite à la publication du rapport du comité d’étude sur le respect des principes de la Loi sur la laïcité de l’État et sur les influences religieuses, la CSN réitère d’emblée sa position en faveur de la laïcité de l’État, mais s’oppose à un modèle de laïcité rigide et restrictif. Plus particulièrement, la CSN s’oppose à l’une des recommandations formulées dans le rapport à l’effet d’étendre l’interdiction du port de signes religieux aux éducatrices qui œuvrent dans les CPE et les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) subventionnés.

« À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l’État, à condition que cette laïcité ne vienne pas brimer les droits et libertés garantis par les chartes québécoise et canadienne », précise d’entrée de jeu la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Or, la recommandation 28 du rapport rendu public ce matin vient restreindre la liberté de religion et d’expression des éducatrices en petite enfance en leur interdisant le port de signes religieux.

« Cette interdiction n’est pas neutre sur le plan religieux, puisqu’elle favorise celles et ceux pour qui les convictions religieuses n’exigent pas le port de tels signes visibles, poursuit Mme Senneville. La neutralité de l’État devrait s’observer sur les actes de l’État et de ses employé-es plutôt que sur l’apparence de ceux-ci, comme le préconisait d’ailleurs la Commission Bouchard-Taylor. »

En outre, l’interdiction du port de signes religieux risque de fragiliser encore davantage les CPE et les SGEE déjà aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre, et ce, malgré l’inclusion d’une clause de droit acquis, comme le prévoit la recommandation 28. « On l’a vu lors de l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, la clause grand-père qui a avait été prévue pour maintenir le personnel enseignant en fonction a empêché les employé-es concernés d’obtenir des promotions ou de changer d’établissement lors d’un déménagement. C’est beaucoup trop restrictif, en plus de stigmatiser certaines communautés, pour la très vaste majorité des femmes », déplore Mme Senneville, qui s’inquiète d’éventuels bris de services dans certains secteurs, notamment à Montréal.

« Bien que d’autres recommandations du rapport méritent d’être saluées, comme celle visant à mettre fin aux privilèges fiscaux et aux subventions accordées par l’État aux organisations religieuses, nous enjoignons le gouvernement à ne pas suivre celle concernant les éducatrices en CPE et SGEE, à la faveur d’un modèle de laïcité ouvert et pluraliste », de conclure la présidente.

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Négociation au RTC: le syndicat de l’entretien dépose un avis de grève pour les 5, 6 et 7 septembre https://www.csn.qc.ca/actualites/negociation-au-rtc-le-syndicat-de-lentretien-depose-un-avis-de-greve-pour-les-5-6-et-7-septembre/ Mon, 25 Aug 2025 15:02:03 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106728 Le Syndicat des Salarié-es d’entretien du RTC–CSN vient d’envoyer un avis de grève pour un débrayage de 3 jours qui serait déclenché le 5 septembre. « Après 71 jours de négociation, dont 32 avec un conciliateur, on est obligé de constater que ça n’avance pas », explique Nicolas Louazel, président du syndicat.

Le syndicat de l’entretien a consciemment choisi de ne pas perturber la rentrée des classes. « On a entendu les critiques et on a volontairement choisi un moment moins douloureux pour la population pour exercer nos moyens de pression », dit Nicolas Louazel. « Dans le même ordre d’idée, on laisse plus de temps à la partie patronale pour se préparer, négocier et éviter la grève. »

Les négociations achoppent toujours sur les questions de la mobilité, de la formation et de la prise des vacances. « La demande patronale est un recul énorme pour la qualité de vie au travail et la reconnaissance de l’ancienneté, en plus d’être une ouverture à la sous-traitance. On veut bien être bon joueur et tenir compte de leurs enjeux, mais il faut que les travailleurs et les travailleuses y trouvent leur compte aussi parce qu’à la fin, ce sont les 363 membres qui vont voter », ajoute le président du syndicat. « Les représentants de la partie patronale doivent être raisonnables, ils ne pourront pas tout avoir, il faut qu’ils priorisent leurs demandes. »

« La partie syndicale a travaillé très fort sur les enjeux soulevés par la partie patronale, nous avons déposé, le 15 août, une quatrième offre syndicale qui répondait selon nous à 90 % de leurs demandes, mais sans succès », explique Nicolas Louazel. « Les représentants de la partie patronale manquent de sérieux dans leurs retours, ils maintiennent intégralement leurs demandes et ne veulent faire aucun compromis. Je ne sais pas à quoi ils jouent, mais ce n’est clairement pas de la négociation. Normalement, les parties devraient se comporter comme des partenaires à la recherche de solutions; pas comme des adversaires sur lesquels il faut avoir le dessus. »

« Ça a assez duré ! Ce n’est pas normal qu’on ne soit pas plus avancé que ça après 71 journées de négociations », poursuit Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). « Il faut que la partie patronale arrête d’étirer le temps. Ça suffit ! Il faut qu’ils mettent les énergies à la bonne place et qu’on trouve une voie de passage qui soit gagnant-gagnant. »

Le président de la FEESP déplore par ailleurs l’envoi d’huissiers, après une semaine de séances de négociation, afin de signifier que le RTC va contester la récente décision du Tribunal administratif du travail (TAT), lequel annulait la suspension du président du syndicat de l’entretien l’an dernier. « Le plus gros retour de l’employeur que l’on a eu à date, c’est la contestation de la décision du TAT. Ils ont travaillé plus fort sur la contestation que sur le règlement de la convention collective. Ça n’a pas d’allure », déplore Frédéric Brun. « Il ne faudrait pas oublier qu’il y aura un après-négo. Il va falloir travailler sur les relations de travail et remettre en place un climat serein. »

« Au lieu de commenter le dossier sur la place publique et tenter de se faire du capital politique en jouant au dur, le maire Marchand ferait mieux de donner des mandats au RTC pour en arriver à un règlement », conclut Louis Hamel, trésorier du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. « Lors de la dernière séquence de grève, il avait dit qu’on aurait de belles discussions si on faisait des compromis sur nos demandes salariales. C’est fait, mais on attend toujours les belles discussions. En fait, on attend toujours quelqu’un à la table qui serait prêt à négocier. Après presque un an de rencontres, il serait temps ! »

Rappelons que la convention collective des salarié-es d’entretien du RTC est échue depuis le 27 septembre 2024 et que les parties négocient depuis le 15 octobre 2024.

 

À propos

Le Syndicat des salarié-es d’entretien du RTC–CSN représente 363 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 69 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que du secteur public.

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La CAQ doit s’amender et faire de l’éducation et de l’enseignement supérieur une priorité… pour vrai ! https://www.csn.qc.ca/actualites/la-caq-doit-samender-et-faire-de-leducation-et-de-lenseignement-superieur-une-priorite-pour-vrai/ Tue, 12 Aug 2025 18:07:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106634 À l’aube de la rentrée dans les cégeps dans quelques jours, puis dans les Centres de services scolaires, les commissions scolaires et les universités, la CSN et ses fédérations de l’éducation lancent un cri du cœur afin d’éviter que l’avenir d’une cohorte entière d’élèves et de personnes étudiantes ne soit compromis. « Rarement a-t-on vu un tel chaos et une telle incertitude dans nos établissements d’enseignement au Québec pour la rentrée. Les idéaux de la Révolution tranquille sont largués par le gouvernement Legault, qui multiplie des choix budgétaires dévastateurs. Tout le monde n’a plus accès aux services auxquels ils ont droit, quoi qu’en disent les ministres Bernard Drainville et Pascale Déry », déplore Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

La centrale, qui représente la vaste majorité des travailleuses et des travailleurs dans les cégeps et les universités et qui représente aussi le personnel de soutien dans les écoles primaires, secondaires et centres pour adultes, mesure en effet la dégradation des services provoqués par l’austérité caquiste. Par exemple au cégep, même les directions d’établissement confirment la réduction du bouquet de services face à des compressions historiques encore plus draconiennes qu’à l’époque du gouvernement libéral, alors même qu’une majorité des bâtiments nécessitent une importante mise à niveau. Au primaire et au secondaire, la gestion en montagnes russes aura des effets importants à la rentrée, puisque les plans d’effectifs et les séances d’affectation du personnel ont dû être préparés et tenus en plein cœur du fouillis administratif estival provoqué par la CAQ. Combien de personnes mises à pied en lien direct avec les élèves (orthophonistes, orthopédagogues, technicienne en éducation spécialisée, préposés aux élèves handicapés, etc.), puis rappelées en plein été, ne reviendront pas ?

« Charcuter 570 millions avant les vacances au primaire et au secondaire, puis reculer partiellement devant la mobilisation citoyenne en juillet, amputer 151 millions de dollars dans les cégeps et une trentaine de millions (0,7 %) dans les universités, nous subissons la déroute de la girouette caquiste. Clairement, cela démontre plus que jamais que l’éducation n’est pas la priorité du premier ministre », tranche Katia Lelièvre.

 

Des solutions pour redresser la barre

Si la liste des mauvais choix budgétaires du gouvernement Legault est longue, le Québec a pourtant les moyens de ses ambitions. Sans scandale SAAQclic (plus d’un milliard de dollars), sans troisième lien (autour de 10 milliards de dollars), sans Northvolt (plus d’un demi-milliard de dollars), sans les milliards en baisses d’impôt, en chèques cadeaux et en réduction de la taxe scolaire, le bourbier actuel n’existerait pas. Il faut éviter de corriger ces erreurs sur le dos des élèves et des étudiant-es. Le gouvernement pourrait entre autres puiser dans le fonds des générations (qui vise ironiquement à ne pas hypothéquer l’avenir des jeunes) pour éviter l’hécatombe.

Lors de son remaniement ministériel annoncé, François Legault devrait aussi nommer à la tête des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur des titulaires de portefeuilles qui consulteront et écouteront le terrain et qui respecteront le personnel. Le lien de confiance doit être rétabli.

 

Ce qu’ils ont dit

« Ça fait 65 ans qu’on a convenu au Québec que l’une de nos plus grandes priorités collectives, c’est l’éducation. Ça fait plus d’un demi-siècle que nous avons décidé de mettre nos ressources en commun pour investir dans l’avenir de nos enfants, et, par le fait même, dans notre avenir à toutes et tous. En jouant au yo-yo à coups de centaines de millions de dollars, la CAQ prouve qu’elle n’est plus seulement un gouvernement déconnecté du Québec, la CAQ détruit le Québec. »
– Frédéric Brun, président de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN)

« Le lien de confiance est rompu avec ce gouvernement qui ne comprend pas la mission des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Nos membres dans les écoles, les universités et les cégeps, déjà épuisés, voient tomber leurs collègues sans être remplacés en plus de subir l’ingérence d’une ministre qui utilise son pouvoir pour défendre ses convictions personnelles. Nous nous attendons à ce que les nouveaux ministres entendent raison et se battent pour leurs ministères plutôt que pour leur parti. »
– Benoît Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

« La baisse des étudiant-es étrangers et le manque de financement de la recherche n’envoient pas un bon signal aux universités qui ne pourront pas offrir des perspectives aussi stimulantes aux étudiant-es. La surcharge de travail pour les professionnel-les des cégeps n’augure rien de bon pour les jeunes qui vivent cette étape charnière de leurs études. »
– Ryan W. Moon, vice-président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

 

À propos 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

La Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) représente plus de 70 % du personnel de soutien dans les cégeps au Québec (6300 membres) et plus de 35 000 membres dans le secteur soutien scolaire.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) parle au nom de 85 % des professeur-es de cégep et de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 45 cégeps, 48 établissements privés et 12 universités.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens, dont plus de 750 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université.

 

 

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Une campagne antisyndicale basée sur des données erronées https://www.csn.qc.ca/actualites/une-campagne-antisyndicale-basee-sur-des-donnees-erronees/ Thu, 17 Jul 2025 11:34:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106366 Depuis deux mois, des organismes patronaux, l’Institut économique de Montréal (IEDM) en tête, mènent une campagne antisyndicale sur la base de données complètement erronées publiées par Statistique Canada. Ces fausses données concernant les conflits de travail au Québec ont été retirées du site Web de Statistique Canada lundi, après que nous avons mis en question leur validité auprès de l’organisme fédéral. Une simple vérification aurait évité à l’IEDM, de nombreux médias ainsi qu’au ministre du Travail, Jean Boulet, de relayer de fausses informations.

Ainsi, il n’y a pas eu 759 grèves au Québec en 2024, mais bien 208 conflits de travail, confirment les données du ministère du Travail du Québec. L’année 2024, bien qu’effectivement ponctuée de nombreux arrêts de travail, ne fut pas une année record à ce chapitre et se situe en fait légèrement au-dessus de la moyenne annuelle.

Pour nous, il importe de remettre les pendules à l’heure. Non, il n’y a pas d’explosion du nombre de conflits de travail au Québec. Non, 91 % des grèves au Canada n’ont pas lieu ici. Maintenant, il faut revenir à la question de fond : à qui ça sert de restreindre le droit de grève ? Certainement pas aux travailleuses et aux travailleurs ! On doit se demander pourquoi c’est important pour les lobbies patronaux et certains élus d’attaquer le droit de grève par tous les moyens, quitte à mettre leur crédibilité dans la balance avec de fausses données.

Nous invitons toutes les citoyennes et les citoyens qui veulent s’informer sur les conflits de travail au Québec à consulter la seule source officielle crédible, soit le ministère du Travail du Québec : https://www.donneesquebec.ca/recherche/fr/dataset/liste-des-arrets-de-travail-au-quebec

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De fausses données qui font gonfler le nombre de grèves au Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/de-fausses-donnees-qui-font-gonfler-le-nombre-de-greves-au-quebec/ Wed, 16 Jul 2025 09:20:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106351 Depuis deux mois, des organismes patronaux, l’Institut économique de Montréal (IEDM) en tête, mènent une campagne antisyndicale sur la base de données complètement erronées publiées par Statistiques Canada. Ces fausses données concernant les conflits de travail au Québec ont été retirées du site Web de Statistiques Canada lundi, après que la CSN a eu posé des questions à l’organisme fédéral quant à leur validité. Malheureusement, ces fausses données ont été abondamment répétées, sans vérification, et relayées dans l’espace médiatique. Même le ministre du Travail, Jean Boulet, a repris à son compte ces fausses données, bien que son propre ministère détienne les véritables données, lesquelles sont d’ailleurs publiées sur son site Web.

Ainsi, il n’y a pas eu 759 grèves au Québec en 2024, mais bien 208 conflits de travail, confirment les données du ministère du Travail du Québec. L’année 2024, bien qu’effectivement ponctuée de nombreux arrêts de travail, ne fut pas une année record à ce chapitre et se situe en fait légèrement au-dessus de la moyenne annuelle.

Soulignons que Statistiques Canada ne produit pas elle-même ces données. Ces dernières proviennent d’Emploi et développement social Canada (EDSC), le ministère fédéral responsable des enjeux du travail, qui s’alimente lui-même auprès des ministères provinciaux. Les représentants d’EDSC ont confirmé à la CSN que les données sur les conflits de travail au Québec pour la période 2022-2025 sont inexactes et qu’elles doivent être complètement recalculées. Ils nous ont même suggéré d’utiliser plutôt les données du ministère du Travail du Québec, qu’ils jugent plus fiables. Ainsi, une simple vérification aurait évité à l’IEDM de relayer de fausses informations.

La CSN constate que certains acteurs antisyndicaux, comme l’Institut économique de Montréal, utilisent ces mauvaises données pour amplifier leur appel à la restriction du droit de grève auprès du gouvernement de la CAQ.

Pour le premier vice-président de la CSN, François Enault, il importe de remettre les pendules à l’heure. « Non, il n’y a pas d’explosion du nombre de conflits de travail. Non, 91 % des grèves au Canada n’ont pas lieu au Québec. Maintenant, il faut revenir à la question de fond : à qui ça sert de restreindre le droit de grève ? Certainement pas aux travailleuses et aux travailleurs ! On doit se demander pourquoi c’est important pour les lobbies patronaux d’attaquer le droit de grève par tous les moyens, quitte à mettre leur crédibilité dans la balance avec de fausses données ! »

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Encadrer la liberté académique, mais pas pour la restreindre https://www.csn.qc.ca/actualites/encadrer-la-liberte-academique-mais-pas-pour-la-restreindre/ Wed, 09 Jul 2025 22:50:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106335 Si le rapport d’enquête sur les collèges Dawson et Vanier, rendu public le 27 juin dernier, erre à bien des égards et ressemble à un fourre-tout répondant à une commande politique de la CAQ (salles de prière, actions militantes des étudiants et étudiantes, contenu des cours, etc.), soulignons un élément crucial de ses conclusions : la confirmation de la rigueur des pratiques de ces établissements en matière de sécurité physique et psychologique des personnes.

En d’autres mots, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry (qui se trouve à tout le moins en situation d’apparence de conflit d’intérêts pour avoir siégé au conseil d’administration d’un lobby pro-israélien avant son entrée en politique), a utilisé un marteau-pilon pour écraser une mouche.

Pis encore, dans les cégeps, l’enquête a eu un effet de dissuasion et d’autocensure au sein du corps enseignant. Bref, rebelote, Mme Déry a réussi à y brimer la liberté académique en utilisant son pouvoir ministériel.

Ironiquement, l’enquête recommande l’adoption d’une loi pour encadrer cette liberté dans le réseau de l’enseignement collégial, celle-ci étant, selon les personnes enquêtrices, « à géométrie variable ».

Étendre la loi sur la liberté académique au cégep

Notre fédération, dans son mémoire de mai 2022 en réponse au projet de loi no 32, Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, demandait justement l’élargissement de la portée de ce dernier aux cégeps publics et privés, « car les réalités, en matière de travail et d’éducation, de ces établissements d’enseignement supérieur font qu’ils sont aussi confrontés aux mêmes défis et aux mêmes enjeux que les établissements universitaires ». La CAQ a choisi de ne pas aller dans ce sens, préférant, lors de la négociation de la convention collective 2020-2023, consentir à l’ajout d’une annexe relative à la liberté académique offrant certaines protections.

La FNEEQ-CSN voit donc d’un très bon œil l’application de la recommandation émise dans le rapport d’enquête, à une seule condition non négociable : si le gouvernement du Québec légifère afin d’encadrer la liberté académique dans les collèges, il faut que ce soit dans la perspective de la garantir, et non de la restreindre.

Le problème, c’est qu’il s’avère difficile de savoir où les personnes enquêtrices se situent à cet égard. Que veulent-elles dire lorsqu’elles parlent d’une liberté académique « à géométrie variable » ? Qu’on la limite parfois trop ? Que des membres du personnel enseignant en abusent à l’occasion ? L’un ou l’autre de ces scénarios selon le contexte ? De même, quelles sont les situations faisant que des profs « vivent des conflits, des frustrations, voire des menaces qui entravent parfois la qualité des services éducatifs, sont source de démotivation et génèrent des plaintes » que les établissements ne sont pas outillés pour gérer ? Comme on ne nous offre aucun exemple, nous ne pouvons que nous perdre en conjectures. Cela dit, on ne peut pas adhérer au principe phare de la liberté académique « à la tête du client » ou uniquement lorsqu’on estime que le sujet s’y prête.

Or, tant que les lois et chartes sont observées (absence de discrimination, de propos haineux, d’appels à la violence, etc.), et qu’on l’exerce avec professionnalisme, discernement et rigueur intellectuelle, la liberté académique ne doit être limitée sous aucun prétexte.

Les cégeps constituent une composante de l’enseignement supérieur où les personnes étudiantes apprennent à devenir des citoyennes et des citoyens non seulement du Québec, mais également du monde, capables de débattre de manière respectueuse de questions non consensuelles, parfois même controversées, comme elles auront à le faire leur vie durant. Rappelons-le : le droit de ne pas être confronté à des idées, opinions ou valeurs que l’on trouve blessantes, malaisantes ou contraires à ses convictions n’existe pas. Au contraire, dans une société démocratique et plurielle, il importe d’accepter d’y être exposé.”

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Lettre ouverte – Gouverner pour tout le monde https://www.csn.qc.ca/actualites/lettre-ouverte-gouverner-pour-tout-le-monde/ Mon, 23 Jun 2025 14:59:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105982 Alors que la session parlementaire vient à peine de se terminer et que nous sommes à quelques heures de célébrer la fête nationale des Québécoises et des Québécois, permettez-moi un court, mais important rappel au premier ministre François Legault. Une précision qui me semble essentielle à la lumière des récentes offensives antisyndicales du gouvernement. Les syndicats sont composés d’êtres humains. Des jeunes, des moins jeunes, des riches, des moins riches, des gens issus de différentes communautés, bref, du vrai monde. Du monde qui fait rouler le Québec et qui contribue à son essor.

Avec son projet de loi 89 – dorénavant nommé loi 14 – ainsi qu’avec son projet de loi 101, le gouvernement fait mal aux Québécoises et aux Québécois syndiqués. Il leur retire des moyens essentiels pour améliorer leur condition et aspirer à vivre mieux. En choisissant de ne pas offrir aux femmes des réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation, l’accès aux mécanismes de protection et de participation en santé et sécurité du travail, le gouvernement les laisse tomber. En coupant de manière plus qu’inquiétante en éducation et en santé, il les fait souffrir.

Cette collision frontale aurait pourtant pu être évitée si le gouvernement avait daigné nous parler. Nous exposer son point de vue et entamer la discussion. La CAQ a plutôt choisi de nous traiter en adversaire. J’ajouterais en adversaire à abattre.

Tout cela est bien dommage, car les êtres humains que nous sommes ne tolèrent pas le manque de respect. Puisqu’il le faut, nous irons devant les tribunaux pour défendre nos droits. Puisqu’il le faut, nous serons dans les rues pour nous faire entendre. Puisqu’il le faut, nous prendrons part au débat public pour dénoncer les dérives du patronat, avec qui le gouvernement semble travailler de pair.

Près de 40 % des Québécoises et des Québécois sont syndiqués. Le premier ministre aurait dû se rappeler qu’il a le devoir de gouverner pour tout le monde.

Caroline Senneville, présidente de la CSN.

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Forêt : qui écoutera celles et ceux qui en vivent ? https://www.csn.qc.ca/actualites/foret-qui-ecoutera-celles-et-ceux-qui-en-vivent/ Mon, 23 Jun 2025 14:54:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105983 La ministre des Ressources naturelles et des forêts – ma députée – Madame Maïté Blanchette Vézina n’a de yeux que pour la récolte de bois et pour la génération de richesse pour les entreprises. Jusqu’à maintenant elle passe complètement à côté d’une réalité implacable : sans travaux sylvicoles cela est impossible écologiquement et économiquement parlant. Comment peut-on parler ainsi de la forêt sans s’attarder une seconde à celles et ceux qui en vivent ?

Nous, les ouvriers sylvicoles, sommes de moins en moins nombreux. Nos conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au fil des années, tirées vers le bas des entrepreneurs peu scrupuleux. Il n’y a présentement aucune relève. Le métier n’attire plus personne tant les conditions sont d’un autre temps. Les travailleurs gagnent en âge et les emplois disparaissent. Ils sont remplacés par de la main d’œuvre temporaire : une manière de plus pour les patrons de diminuer nos conditions. Ne nous y trompons pas, cette précarité a aussi un impact sur la qualité du travail de reboisement et d’entretien. Avec nos emplois, disparaissent aussi nos salaires qui, il y a encore pas si longtemps, faisaient vivre nombre communautés du Bas-Saint-Laurent comme dans d’autres régions du Québec parce que nous y habitions.

Je suis ouvrier sylvicole depuis 30 ans. Je fais partie des derniers ouvriers forestiers. Nous sommes les jardiniers de la forêt. C’est un travail difficile physiquement mais il est source d’une grande fierté pour nous. Pour nous, la forêt, c’est notre vie, et non pas seulement de futures rangées d’arbres à abattre.

Pour nous, qui avons consacré notre vie à préparer les forêts de demain, la réforme du régime forestier aurait dû être l’occasion parfaite à saisir pour mieux qualifier notre noble métier et pour le pérenniser. Au contraire, la ministre a tout bonnement laissé tomber un projet-pilote prometteur qui améliorait concrètement les conditions de travail des sylviculteurs du Bas-Saint-Laurent. Ce projet-pilote a pourtant fait ses preuves. Il devrait être bonifié et étendu à tout le Québec mais la ministre prend le chemin inverse.

Ainsi, lorsque la ministre nous parle de création de richesse, nous sommes pour le moins sceptiques. Créer de la richesse mais pour qui au juste ? Les communautés locales et celles et ceux qui vivent de la forêt ne devraient-ils pas avoir leur mot à dire sur la manière dont on entend exploiter et regénérer la ressource à l’avenir ? Quant à nous le développement durable, le partage équitable de la richesse et la vitalité économique des communautés devraient être au cœur d’une telle réforme.

Il faut voir comme une bonne nouvelle la récente décision de la ministre de reporter l’adoption du nouveau régime forestier. Que cette pause puisse lui permette de réaliser qu’une bonne réforme du régime forestier doit nécessairement mener à la création et au maintien de bons emplois, et au bénéfice de toutes les communautés forestières. Bref, qu’on ne soucie pas que de la forêt, mais aussi de celles et ceux qui en vivent.

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Le premier ministre Carney joue un jeu dangereux, s’inquiète la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/le-premier-ministre-carney-joue-un-jeu-dangereux-sinquiete-la-csn/ Thu, 19 Jun 2025 12:37:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105945 Le nouveau premier ministre libéral Mark Carney s’appuie sur la guerre des tarifs imposée par le président Trump pour aller vite, mais il ne faudrait pas pour autant calquer son agenda sur celui des conservateurs. Il s’agirait là d’un jeu dangereux.

L’emploi du bâillon pour faire passer le projet de loi C-5, manœuvre antidémocratique appuyée de surcroît par le Parti conservateur du Canada, ouvre la porte à des erreurs irréversibles, comme les groupes écologistes et les autochtones n’ont pas tardé à le souligner.

« Si C-5 est si bon que ça pour les travailleuses et les travailleurs, pourquoi ne pas prendre le temps nécessaire pour l’étudier avec les acteurs qui les représentent », s’interroge Caroline Senneville, présidente de la CSN. La centrale syndicale craint par ailleurs qu’un projet de loi technique soit une sorte de cheval de Troie pour faire passer des pipelines dans un Québec qui n’en veut pas.

On sait que les minéraux critiques (un des secteurs visés par C-5) ont fait partie des discussions entre messieurs Carney et Trump à Kananaskis, mais on ne sait pas quelles concessions sont exigées par les États-Unis.

Des négociations dans l’ombre

Pendant que C-5 passera sous bâillon à Ottawa, des négociations entre le premier ministre Carney et le président Donald Trump se poursuivent dans le plus grand secret.

« Est-ce que notre premier ministre peut nous assurer qu’il va régler l’éternel conflit sur le bois d’œuvre, qu’il va protéger la gestion de l’offre comme prévu dans la nouvelle loi, la culture québécoise et notre industrie aéronautique, de même que celle de l’acier ou de l’aluminium ? Doit-on craindre des concessions sur ces secteurs pour sauver l’industrie automobile en Ontario ? » s’inquiète Caroline Senneville, qui demande au premier ministre Carney de rapidement faire connaître ses orientations à tous les acteurs concernés afin de les rassurer.

Un dialogue social sur l’immigration s’impose

En matière d’immigration, le projet de loi C-2 parait sortir du chapeau trumpiste. « Le gouvernement Carney présente ce projet de loi comme une réponse à des enjeux de sécurité frontalière. On joue le jeu du président américain. On associe les personnes migrantes, immigrantes ou réfugiées à des criminels. C-2 durcit considérablement les règles d’accès à l’asile au Canada et accorde des pouvoirs extraordinaires au gouvernement pour suspendre, annuler ou modifier massivement des documents de personnes immigrantes lorsque “l’intérêt public le justifie”. Ceci peut ouvrir la porte à des expulsions arbitraires, comme on l’a vu récemment au sud de la frontière, et vient politiser grandement les questions migratoires. Veut-on vraiment calquer notre modèle d’immigration sur ce que fait Donald Trump ? Est-ce vraiment ce que Mark Carney nous propose ? ».

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1600 syndicats, elle compte plus de 330 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

 

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PL-69 sur l’énergie : un déni de démocratie du début à la fin https://www.csn.qc.ca/actualites/pl-69-sur-lenergie-un-deni-de-democratie-du-debut-a-la-fin/ Mon, 09 Jun 2025 15:17:50 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105543 Alors que le gouvernement du Québec adoptera le projet de loi 69 (PL-69) sous bâillon, les 19 groupes signataires, dont la CSN, dénoncent vigoureusement la transformation majeure du paysage énergétique québécois qu’il entraîne. Ils dénoncent cette adoption marquée par l’improvisation et le contournement des processus démocratiques qui auraient pu assurer la légitimité et la pertinence des orientations portées par cette loi. 

Pour les groupes, toutes les étapes ayant mené à l’adoption de ce projet de loi sur l’énergie ont été marquées par le refus systématique du gouvernement de tenir un véritable dialogue social tel que demandé par de multiples acteurs de la société civile. 

Dans cette loi, le gouvernement ouvre notamment la voie à la privatisation d’Hydro-Québec, sans que ses intentions n’aient initialement été présentées à la population québécoise lors des dernières élections, insistent les groupes. 

Les groupes rappellent aussi qu’un des éléments centraux de la planification énergétique aurait dû être le Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) – un outil structurant permettant de planifier l’approvisionnement, la production et la consommation d’énergie de manière coordonnée, prévisible et durable : « Un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, élaboré en concertation avec la société civile, aurait dû précéder l’adoption du projet de loi pour permettre une véritable et nécessaire planification. Le gouvernement a préféré procéder à l’envers et adopter sous bâillon une loi problématique, plutôt que d’engager un vrai dialogue sur l’avenir énergétique du Québec », martèlent-ils. 

Jusqu’à la fin, le gouvernement n’a pas permis de débat sain : à quelques jours de la fin de l’examen du projet de loi, 52 amendements, provenant directement d’Hydro-Québec, ont été déposés, sans avoir été accessibles au public ni discutés lors de la consultation particulière à laquelle certains groupes ont été invités à participer. Alors qu’une large portion des 157 articles n’a pas été étudiée en commission parlementaire, le recours au bâillon vient clore cette séquence antidémocratique. 

Pour les groupes, cette adoption forcée est inacceptable, surtout que cette loi aura des impacts délétères sur le long terme, notamment en reportant sur les tarifs les coûts d’un développement industriel énergivore qui ne garantit pas la transition énergétique. 

« La production, le transport et la distribution d’électricité renouvelable au Québec doivent être publics. Les choix énergétiques sont des choix de société dont nous devons pouvoir débattre pour qu’ils soient justes, durables et légitimes. Le Québec mérite mieux qu’une réforme bâclée, opaque et déconnectée des enjeux environnementaux, sociaux et économiques », concluent les organisations. 

 

Organisations signataires :

Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
Collectif Scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
Nature Québec
ACEF du Nord de Montréal
Imagine Lachine-Est
Mouvement écocitoyen UNEplanète
Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
Greenpeace Canada
Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec
Fondation David Suzuki
Équiterre
Collectif Entropie
Syndicat des spécialistes et professionnels d’Hydro-Québec
Pour Nos Enfants – Montréal
L’Assomption en transition
Union des consommateurs
Fondation Rivières
Centrale des syndicats du Québec
Confédération des syndicats nationaux (CSN)

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PL 89 – Le Québec recule, les syndicats sonnent l’alarme https://www.csn.qc.ca/actualites/pl-89-le-quebec-recule-les-syndicats-sonnent-lalarme/ Wed, 21 May 2025 16:46:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105171 Des centaines de travailleuses et de travailleurs ont manifesté ce midi devant l’Assemblée nationale pour dénoncer les lourdes conséquences qu’aura le projet de loi 89 (PL 89) sur les travailleuses et les travailleurs du Québec.

À l’approche de son adoption, les organisations syndicales ont dénoncé d’une même voix une attaque frontale contre les relations de travail. « Avec ce projet de loi, le ministre du Travail Jean Boulet vient démanteler l’équilibre fragile, mais essentiel entre les travailleuses, les travailleurs et les patrons. C’est un recul majeur pour le Québec », ont déclaré les porte-paroles Robert Comeau de l’APTS, Caroline Senneville de la CSN, Nadine Bédard-St-Pierre de la CSQ, Patrick Bydal de la FAE, Julie Bouchard de la FIQ, Denis Bolduc de la FTQ, Christian Daigle du SFPQ et Annie Morin du SPGQ.

En effet, bien que le PL 89 vise uniquement les travailleuses et les travailleurs syndiqués, ses effets se feront sentir sur l’ensemble de la main-d’œuvre. Les avancées obtenues par la négociation syndicale exercent une pression positive sur les milieux non syndiqués, forçant les employeurs à s’ajuster pour demeurer compétitifs. « En limitant la capacité de nos membres à défendre et améliorer leurs conditions de travail, c’est l’ensemble du moteur économique québécois, c’est-à-dire les salarié-es, que le gouvernement attaque », ont dénoncé les porte-paroles. D’ailleurs, s’il y a un groupe qui sort gagnant du PL 89, c’est bien celui des patrons, qui ont encensé tour à tour le projet de loi en commission parlementaire il y a quelques semaines. « Étrangement, seuls les patrons ont applaudi, pendant que de nombreux spécialistes en relations du travail ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant au projet de loi. »

 

Des luttes syndicales payantes  

Depuis des décennies, les luttes menées par les travailleuses et les travailleurs syndiqués ont permis d’importantes avancées sociales. Salaire minimum, congés parentaux, équité salariale, réseau des CPE : autant de gains arrachés grâce à la mobilisation syndicale. « Ce sont nos moyens de pression et nos grèves qui ont permis à des millions de Québécoises et de Québécois de bénéficier de ces droits. Priver les travailleuses et les travailleurs de leur capacité à lutter, c’est freiner les progrès de toute la société québécoise », ont insisté les porte-paroles.

 

Absence de dialogue

Finalement, l’ensemble des organisations syndicales a dénoncé l’attitude cavalière du ministre du Travail, qui n’a même pas cru bon les informer qu’un tel bouleversement était en préparation. « Avec une approche aussi maladroite, il a rendu les discussions pratiquement impossibles, et nous le déplorons vivement. C’est par le dialogue qu’on peut trouver des solutions gagnantes », ont renchéri les porte-paroles.

Rappelant que le droit de grève est enchâssé dans les chartes des droits et libertés, tant québécoise que canadienne, les organisations syndicales ont signifié leur intention d’évaluer la possibilité de contester le projet de loi 89 devant les tribunaux. « Nous ne laisserons pas nos droits être bafoués. Que le premier ministre et son ministre du Travail se le tiennent pour dit : notre mobilisation se poursuivra », ont conclu les porte-paroles.

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Projet de loi n° 100: une modernisation attendue https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-de-loi-n-100-une-modernisation-attendue/ Wed, 21 May 2025 15:26:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105167 De passage en commission parlementaire aujourd’hui à Québec, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi n° 100, Loi sur la négociation et la détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic. Le PL 100 vient enfin moderniser la loi, répondant à de nombreuses préoccupations soulevées depuis des années par la CSN.

« Le projet de loi cible les enjeux concrets vécus à la table de négociation, là où le cadre actuel montrait ses limites. Il rétablit un droit fondamental, celui de négocier l’ensemble des clauses des conventions collectives en plus d’éliminer le passage obligatoire vers un processus de conciliation pour obtenir le droit de grève dans les secteurs public et parapublic », explique François Enault, premier vice-président de la CSN.

« Le PL 100 tient compte des pratiques actuelles de négociation ainsi que de l’évolution des contextes juridique et constitutionnel. À ce titre, la CSN salue l’approche fondée sur le dialogue adoptée par la ministre Sonia LeBel, qui tranche avec celle privilégiée par le ministre Jean Boulet dans le cadre du projet de loi no 89 », renchérit le premier vice-président.

En excluant la possibilité de fusion des unités en santé et services sociaux, le gouvernement prend une décision responsable. « Les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux peinent à exercer leurs tâches dans un contexte de sous-financement récurrent et de gels d’embauche, le tout dans des édifices spectaculairement négligés. Leur imposer un maraudage aurait été contre-productif », note le premier vice-président.

En conclusion, la CSN apporte certaines recommandations pour renforcer les avancées du PL 100. « Ces propositions traduisent notre volonté d’instaurer un cadre de négociation plus équitable, plus cohérent et surtout, plus mobilisateur pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons, ainsi que pour l’ensemble des acteurs concernés. Nous espérons que les parlementaires sauront entendre cette voix », conclut François Enault.

 

 

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Le Conseil central Lanaudière en congrès: se renouveler… pour gagner https://www.csn.qc.ca/actualites/le-conseil-central-lanaudiere-en-congres-se-renouveler-pour-gagner/ Tue, 13 May 2025 18:30:50 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105051 La justice climatique, la crise des médias et son impact sur notre démocratie ainsi que la lutte nécessaire contre les attaques antisyndicales lancées par le gouvernement caquiste seront au cœur des discussions du 67e congrès du Conseil central de Lanaudière–CSN, qui se tient du 13 au 16 mai, à Joliette. Les délégué-es représentant 84 syndicats CSN et plus de 14 000 membres de toute la région se pencheront également sur les orientations qui guideront les interventions du conseil central au cours des trois prochaines années.

« Le congrès, c’est un moment unique que nous avons pour réfléchir collectivement aux défis qui nous attendent, et ils sont nombreux, souligne la présidente du Conseil central, Patricia Rivest. C’est aussi l’occasion de nous requestionner, de nous repositionner et de nous relancer pour mieux s’engager dans l’action. »

« Le mouvement syndical est plus pertinent que jamais, poursuit-elle. Nous faisons face à un gouvernement composé en bonne partie de patrons issus du secteur privé. Cela transparaît dans ses politiques qui favorisent les plus riches tout en appauvrissant les travailleuses, les travailleurs et les moins nantis. Nous, les syndicats, sommes parmi les seules organisations de la société à avoir les moyens et le savoir-faire pour soutenir la mobilisation afin de protéger et préserver nos services publics et de défendre notre filet social, ainsi que les droits des travailleuses et des travailleurs, lesquels ont généralement été gagnés grâce aux luttes menées par le passé. Quand on dit que la CSN, c’est le maillon fort dans Lanaudière, ce ne sont pas que des mots : nous avons démontré que nous étions là pour améliorer le sort des travailleuses et des travailleurs de tous les horizons. Et nous entendons bien continuer ! »

C’est dans cet esprit de relance du mouvement syndical que le conseil central s’engage dans les États généraux du syndicalisme, une vaste démarche de réflexion sur l’avenir du syndicalisme lancée plus tôt cette année par les organisations syndicales nationales, dont la CSN.

Le Conseil central est présentement engagé dans la lutte contre le projet de loi 89, qui restreint le droit de grève des salarié-es, et il continue de se battre en faveur d’un réseau de santé et de services sociaux public, décentralisé, démocratisé et accessible à toutes et à tous. La santé et la sécurité au travail, les droits des femmes, les milieux de travail inclusifs et la protection de l’environnement sont au nombre des grandes causes que le conseil central continuera de porter au cours du prochain mandat.

« L’un de nos plus grands défis sera de rejoindre et de convaincre un nombre croissant de nos concitoyennes et concitoyens de joindre notre mouvement pour éliminer les injustices et la discrimination dans les milieux de travail et défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. Le congrès doit nous permettre de prendre un pas de recul et de nous poser des questions importantes quant à notre message, à nos pratiques et à leur portée. Comment faire plus, comment faire mieux ? On va retourner toutes les pierres. »

Effervescence

Le dernier mandat de trois ans a été marqué par de nombreuses négociations de convention collective. Plus de 80 % des syndicats CSN de la région ont mené des négociations depuis 2022 et 17 syndicats ont vécu des conflits de travail. Au total, plus de 375 journées de grève ont été exercées par les syndicats CSN dans Lanaudière depuis trois ans.

Invités

Au nombre des personnes invitées à l’occasion du congrès, notons Mykaell Blais, directeur général de Trans Mauricie Centre-du-Québec, qui s’exprimera sur les moyens de mieux accueillir la diversité de genre et la diversité sexuelle dans les milieux de travail, ainsi que Jérôme Dupras, bassiste des Cowboys Fringants, écologiste et professeur à l’UQO, qui parlera de protection de l’environnement et de transitions économique et écologique. La présidente de la CSN, Caroline Senneville, prendra la parole dès l’ouverture du congrès.

Portes ouvertes

Les représentantes et représentants des médias qui le souhaitent peuvent assister au congrès. Des entrevues sont également possibles. Pour plus d’information sur le déroulement du congrès, veuillez contacter la personne-ressource indiquée ci-dessous.

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Poste Berri 2 : des appuis de la CSN contre le projet https://www.csn.qc.ca/actualites/poste-berri-2-des-appuis-de-la-csn-contre-le-projet/ Sat, 10 May 2025 19:00:14 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105013 Lors d’une manifestation à Montréal ce samedi 10 mai, le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de Bibliothèque et Archives nationales du Québec–CSN et le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ont réitéré leur appui au mouvement citoyen s’opposant au poste électrique Berri 2 d’Hydro-Québec.

« Lors d’une assemblée générale tenue le 17 mars dernier, les membres de notre syndicat se sont clairement prononcés en défaveur du projet de poste électrique Berri 2 d’Hydro-Québec. Nous trouvons aberrant que ce projet soit imaginé sur le seul espace vert aux abords de la Grande Bibliothèque. Pour nous, ce projet s’ajoute simplement aux autres nombreux exemples qui nous démontrent que la culture est largement méprisée au Québec par les pouvoirs publics », déclare Sylviane Cossette, présidente du syndicat.

« Ça ne va vraiment pas bien à BAnQ. En plus de cette menace absurde envers leurs installations, il faut savoir que les travailleuses et travailleurs vivent actuellement une importante restructuration chaotique de la Grande Bibliothèque, assortie d’un gel des embauches. Alors que leur convention collective a été signée en mai 2023, l’employeur n’applique pas toutes les clauses censées bonifier les salaires. Au lieu du maigre 3 % versé ces trois dernières années, si leur convention avait été respectée, c’est 6 % en 2023, 2,8 % en 2024 et 2,6 % en 2025, soit 11,4 % sur trois ans qu’ils auraient dû avoir. Le climat de travail est morose et la détresse psychologique y est omniprésente », ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Le CCMM–CSN a également pris position contre cette aberration qu’Hydro-Québec souhaite installer dans le Quartier latin. Les alignements du gouvernement de la CAQ en matière d’économie écrasent toute critique, surtout lorsqu’il s’agit des intérêts de la population en général ou, pire encore, de la culture. Hydro-Québec doit revoir ses plans afin de proposer un lieu et un aménagement qui s’intégreront harmonieusement au quartier. Nous interpellons aussi la haute direction de BAnQ afin qu’elle se porte sérieusement à la défense de leur institution qui demeure au centre de notre mémoire collective », conclut Bertrand Guibord, président du CCMM–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN rassemble 350 salarié-es œuvrant dans 13 établissements de BAnQ. Ces derniers sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services public et parapublic. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Journée internationale de la liberté de presse – Un réveil politique nécessaire https://www.csn.qc.ca/actualites/journee-internationale-de-la-liberte-de-presse-un-reveil-politique-necessaire/ Sat, 03 May 2025 10:00:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104874 En cette journée symbolique, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) souligne le travail accompli par les journalistes et par les organisations de l’information; travail essentiel pour la santé démocratique partout à travers le monde.

« En ces temps incertains, où les fausses nouvelles et la désinformation sont propulsées par les géants du numérique, qui n’ont d’autre but que de faire du profit, s’assurer que nos médias d’information aient les moyens de faire leur travail est fondamental, particulièrement pour des sociétés où le droit de parole de toutes et tous est une valeur cardinale », déclare Annick Charette, présidente.

Mme Charette rappelle la situation préoccupante des Coopératives de l’information indépendante, la CN2i, qui regroupe six quotidiens régionaux et qui doit procéder à une nouvelle restructuration afin d’optimiser son fonctionnement. « Les compressions annoncées cette semaine s’ajoutent à toutes celles annoncées dans la dernière année dans le domaine, tant en presse écrite qu’en télévision et en radio. Pourtant l’information locale est au cœur de la vitalité des communautés régionales. À quand le réveil politique ? », continue Mme Charette.

Protéger les médias c’est aussi leur donner les moyens d’exister. « C’est reconnaitre leur importance et protéger les gens qui y travaillent. Les gouvernements de tous paliers doivent prendre fait et acte pour maintenir la diversité des voix et protéger l’information partout au pays en s’impliquant dans le maintien des médias locaux et nationaux. La FNCC a lancé en 2024 la campagne “L’information, un bien public”, qui met de l’avant des solutions structurantes à la crise des médias d’information. Nous invitons les dirigeants à les mettre en œuvre », termine la présidente.

À propos

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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