Équité et diversité – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 30 Jan 2025 19:54:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Équité et diversité – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 PL84: il faudra y mettre les moyens nécessaires https://www.csn.qc.ca/actualites/pl84-il-faudra-y-mettre-les-moyens-necessaires/ Thu, 30 Jan 2025 19:54:49 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101928 La CSN partage l’objectif apparent du gouvernement d’assurer une meilleure intégration des personnes immigrantes à la société québécoise. Cependant, le projet de loi fait référence à différents concepts qui devront être détaillés dans la politique qui suivra et en cela, il manque de clarté. La CSN appelle à la transparence totale afin que les objectifs, les devoirs et les attentes de chacun soient clairement identifiés pour favoriser la confiance et la collaboration de tous les acteurs.

La CSN déplore aussi l’absence de procédure de consultation publique pour l’élaboration de la future politique. Selon la confédération, le gouvernement aurait tout à gagner à s’inspirer de mécanismes déjà existants. À titre d’exemple, il pourrait mettre en place le même type de consultation que celle ayant cours lors des prévisions pluriannuelles des seuils d’immigration et pour laquelle il est tenu d’interpeler les organisations de la société civile.

Afin d’atteindre les objectifs, le gouvernement du Québec aura également un rôle important à jouer. Or, force est de constater qu’il a fait le choix inverse au cours des derniers mois en coupant dans certains programmes qui visent à assurer l’intégration des personnes immigrantes. Ce sont pourtant là des leviers indispensables, qu’il s’agisse des services de francisation ou encore des services d’emploi destinés à une partie des travailleuses et des travailleurs étrangers temporaires. La CSN invite le gouvernement à jouer pleinement son rôle dès maintenant dans les domaines où il dispose déjà de tous les pouvoirs pour agir.

 

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De nouvelles mesures positives qui ne règlent pas le problème de fond https://www.csn.qc.ca/actualites/de-nouvelles-mesures-positives-qui-ne-reglent-pas-le-probleme-de-fond/ Tue, 22 Oct 2024 18:07:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100458 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) désire saluer les changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) qui entreront en vigueur dès le 8 novembre 2024, tout en réitérant que le problème de fond demeure entier.

« Nous saluons le fait que le gouvernement vient reconnaître certaines stratégies de contournement d’employeurs peu scrupuleux qui visaient, entre autres, à les décharger de leurs responsabilités envers ces travailleuses et travailleurs. En plaçant leur rémunération juste un peu au-dessus du seuil fixé par les règles, certains employeurs n’étaient plus tenus d’assumer les dépenses de logement, d’assurance maladie et de déplacement qui leur incombaient, souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN. Même si les nouvelles règles corrigent ces lacunes, le problème fondamental lié à ce programme demeure entier : les permis de travail fermés rattachés à un seul employeur sont un terreau fertile à une forme d’esclavage moderne que même l’Organisation des Nations unies (ONU) a récemment dénoncée publiquement ».

« D’un côté, on augmente les seuils salariaux minimaux en vertu desquels un emploi sera désigné à bas salaire pour contrer les manigances de certains patrons, tout en gardant les travailleuses et les travailleurs dans un piège de précarité qui met en péril leur santé et leur sécurité au travail et dans leur vie personnelle, ajoute la présidente de la CSN. Rappelons-nous que presque la totalité des personnes migrantes qui viennent travailler au Canada en vertu du PTET n’a pas accès à la résidence permanente, ce qui est un non-sens pour nous. On ne peut pas améliorer un tel programme sans attaquer les bases qui maintiennent des gens dans une boucle d’exploitation dont il est presque impossible de se sortir. »

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Produits Deschamps : des saveurs d’antisyndicalisme https://www.csn.qc.ca/actualites/produits-deschamps-des-saveurs-dantisyndicalisme/ Sat, 20 Jul 2024 16:01:45 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=98764 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance aujourd’hui un vaste mouvement en faveur de la réintégration immédiate de six travailleuses et travailleurs mis à la porte par Produits Deschamps dans une tentative de briser le syndicat en place, lequel a été accrédité en avril 2024 par le Tribunal administratif du travail (TAT).

L’entreprise s’est départie de près de la moitié de ses travailleurs en quelques mois, dont leurs deux représentants élus, confiant ensuite l’ouvrage à des salarié-es d’une agence de placement de personnel. Les salarié-es de Produits Deschamps, entreprise située à Longueuil, sont tous issus de l’immigration.

Produits Deschamps est un important importateur de produits alimentaires latino-américain, qu’on retrouve notamment dans les commerces spécialisés en saveurs latines. C’est pourquoi quelques militantes et militants de la CSN ont choisi la Plaza Saint-Hubert pour mener une première opération de sensibilisation auprès de la clientèle des Produits Deschamps.

« L’antisyndicalisme n’a pas sa place au Québec, dénonce le secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie–CSN, Dany Chamberland. Ces travailleuses et travailleurs n’ont fait qu’exercer leurs droits en formant un syndicat. Aujourd’hui, on lance un signal très clair : en s’en prenant à ses 13 salarié-es, c’est un mouvement de 330000 membres que Produits Deschamps trouvera sur son chemin ».

« Nous sommes convaincus que c’est possible de construire des relations de travail civilisées chez Produits Deschamps, poursuit le trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN) Michel Valiquette. Ça commence évidemment par les réintégrations des six salarié-es. En nous assoyant ensemble, nous saurons trouver le moyen d’assurer de bonnes conditions de travail, tout en permettant à l’entreprise de poursuivre sa croissance. »

« Notre plan de match prévoit plusieurs étapes, poursuit Dany Chamberland. Nous allons faire connaitre largement les agissements de la direction de Produits Deschamps. Notre souhait le plus cher, c’est que nous puissions rapidement voir les travailleurs être réintégrés et repartir à neuf pour établir de saines relations de travail ».

À propos
Les travailleuses et les travailleurs de Produits Deschamps sont membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce–CSN, affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) et au Conseil central de la Montérégie–CSN.

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Une travailleuse menacée d’expulsion craint pour sa vie https://www.csn.qc.ca/actualites/une-travailleuse-menacee-dexpulsion-craint-pour-sa-vie/ Thu, 04 Jul 2024 15:30:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=98578 Une travailleuse du domaine de l’hôtellerie qui travaille actuellement dans une entreprise de la région, craint pour sa vie si elle se retrouve expulsée dans son pays d’origine, le Cameroun. Elle a demandé l’asile en 2019, mais ce fut refusé. Depuis, plusieurs procédures de nature juridique ont aussi échoué. Il est maintenant minuit moins une.

« C’est une situation inacceptable qu’on a là! », commence François Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches. « Une travailleuse, qui est chez nous depuis 2019, risque de perdre la vie à cause de son orientation sexuelle si on ne fait rien! C’est aberrant que l’homosexualité soit illégale à certains endroits dans le monde, mais on n’a pas d’emprise là-dessus, par contre, là où on peut faire quelque chose, c’est de s’assurer que cette personne-là puisse rester chez nous, au Canada. On est dans un pays qui met de l’avant la diversité sexuelle et de genre, on ne peut pas rester les bras croisés! » ajoute M. Proulx-Duperré.

La travailleuse en question est chez le même employeur depuis son arrivée en 2019. Elle a un dossier exemplaire et elle est reconnue pour ses grandes compétences. L’employeur souhaite d’ailleurs garder la personne à l’emploi à long terme. « C’est une Québécoise comme vous et moi. C’est important de réaliser ce qui se passe ici: si on ne fait rien et qu’elle retourne au Cameroun, elle risque de mourir à cause de qui elle est… elle a déjà failli y laisser sa peau avant d’arriver ici, c’est pour ça qu’elle a dû fuir son pays à la fin de 2018! », poursuit François Proulx-Duperré.

 

La situation au Cameroun
Malheureusement, au Cameroun, comme dans quelques pays encore, l’homosexualité est illégale et passible de 5 ans de prison. Plusieurs groupes de pression, médias et ONG dénoncent d’ailleurs régulièrement la situation.

« Le Canada et le Québec sont des sociétés progressistes en matière de droits LGBTQ+ et il est de notre devoir de protéger les personnes dont la vie est en péril en raison de leur orientation sexuelle. Les gens qui se retrouvent dans ce genre de situation peuvent compter sur le support de l’Alliance Arc-en-Ciel. », affirme Dave Tremblay, président du conseil d’administration de l’Alliance Arc-en-Ciel.

« Ç’a été difficile d’écouter le récit de cette femme. Arrêtée, battue par la police, incarcérée pour des périodes de 24 h, et tout ça à plusieurs reprises entre 2015 et 2018. On ne souhaite ça à personne, et souvent dans la vie, quand on entend des histoires comme celle-là, on se demande ce qu’on peut faire. Et bien là, on le sait ce qu’on peut faire, on peut lui sauver la vie, on peut la garder chez nous! », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Le Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) a déjà interpellé le ministère de l’Immigration et souhaite obtenir un retour rapide sur la situation.

 

À propos
Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances et la CSN compte pour sa part plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

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Édition 2024 du prix Chapeau les filles! https://www.csn.qc.ca/actualites/prix-chapeau-les-filles-2024/ Mon, 17 Jun 2024 18:16:07 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=98366 Cette année marque le 28e anniversaire du concours Chapeau, les filles ! Engagée depuis les touts débuts de l’initiative, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) souligne l’importance d’appuyer et d’honorer des étudiantes qui optent pour un métier ou une profession à prédominance masculine, particulièrement les étudiantes racisées ou autochtones.

« Ce concours permet de rappeler que nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres en ce qui concerne une réelle intégration des femmes dans plusieurs secteurs encore très masculins. Pourtant, ceux-ci sont souvent synonymes de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés. Ces étudiantes ont souvent dû braver plusieurs obstacles pour s’engager dans les études qu’elles ont choisies. En faisant le choix de pratiquer des professions et des métiers traditionnellement masculins, elles œuvrent à faire tomber les obstacles pour les femmes au travail, ce qui est une lutte constante. Leur force de caractère et leur ténacité méritent d’être saluées », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

En collaboration avec la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) et la Fédération des professionnèles (FP), la CSN a remis trois bourses de 2000 $.

Dans la catégorie formation professionnelle, la lauréate est une étudiante en charpenterie-menuiserie, Sabrina Coffi. Après des années de travail lucratif dans le milieu de la finance, elle a effectué un retour sur les bancs d’école après avoir réalisé que sa réelle passion était la charpenterie.

Dans la catégorie formation technique, la lauréate est une étudiante en informatique, Mirolie Théroux. C’est en raison de sa fascination pour les jeux vidéo que Mirolie Théroux s’est tournée vers l’informatique.

Finalement, dans la catégorie formation universitaire, la lauréate est Liliam Elena Acosta. Cette dernière a choisi le baccalauréat en génie de la production automatisée afin de combiner sa passion pour les sciences de la gestion et son amour pour le domaine alimentaire.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

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Le maintien de l’équité salariale ne doit pas se faire au rabais https://www.csn.qc.ca/actualites/le-maintien-de-lequite-salariale-ne-doit-pas-se-faire-au-rabais/ Fri, 26 Apr 2024 11:50:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=95838 La CSN salue une récente décision du tribunal qui indique que les employeurs ne peuvent dévier de l’objectif de la Loi sur l’équité salariale pour estimer les écarts salariaux. Cette décision a un impact majeur puisqu’elle oblige les employeurs, y compris le gouvernement, à respecter les dispositions du programme d’équité salariale dans le cadre des exercices de maintien.

La décision du Tribunal administratif du travail (TAT) du 18 avril conclut que la méthode « courbe à courbe » utilisée par la Ville de Rimouski et Héma-Québec pour estimer les écarts salariaux lors de l’évaluation du maintien de l’équité salariale n’est pas valide. La CSN remettait en question les conclusions de la CNESST quant à l’utilisation de cette méthode pour comparer les emplois à prédominance féminine et ceux à prédominance masculine.

La méthode « courbe à courbe » dénoncée a pour effet d’offrir une solution à moindre coût pour les employeurs plutôt que de viser une correction réelle de la discrimination subie par les femmes comme le prévoit la loi. Contrairement à la méthode globale qui consiste à comparer la catégorie d’emploi féminine avec la courbe des catégories d’emplois masculines, la méthode « courbe à courbe » vise plutôt dans un premier temps à comparer les emplois féminins entre eux. Par exemple, une secrétaire pourrait ne pas avoir droit à des correctifs salariaux uniquement parce qu’une cadre intermédiaire serait très bien rémunérée et relèverait ainsi la moyenne de rémunération des catégories d’emplois à prédominance féminine au-dessus de la courbe des emplois masculins.

Le tribunal se range aux arguments de la CSN et demande aux employeurs de revenir aux méthodes prévues à la Loi sur l’équité salariale pour estimer les écarts salariaux lors de l’évaluation du maintien de l’équité salariale.

« Cette décision est un signal clair pour tous les employeurs qu’on ne peut pas s’éloigner de l’objectif de la Loi sur l’équité salariale pour sauver de l’argent sur le dos des femmes. La loi vise à mettre fin à la discrimination salariale et c’est ce qui doit être fait dans chaque exercice de maintien de l’équité salariale », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Une décision que le gouvernement doit prendre en compte pour son exercice de maintien de l’équité salariale de 2020

La décision du TAT a un impact important qui vient remettre en cause la décision unilatérale du Conseil du trésor d’utiliser la méthode « courbe à courbe » pour le maintien de l’équité salariale de 2020 dans le secteur public. Le gouvernement étant le plus grand employeur au Québec, il se doit de montrer l’exemple en équité salariale.

« Qu’on se le tienne pour dit, les employeurs ne peuvent pas jouer au plus fin en utilisant une méthode qui a pour effet de maintenir la discrimination salariale pour certaines catégories d’emplois à prédominance féminine. On espère que le gouvernement va comprendre le message et refaire ses devoirs », conclut Caroline Senneville.

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Cessez les expulsions, régularisez les sans-papiers ! https://www.csn.qc.ca/actualites/cessez-les-expulsions-regularisez-les-sans-papiers/ Mon, 18 Dec 2023 16:49:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93496

Or, face aux difficultés réelles des Canadiennes et Canadiens à se loger et à se nourrir en raison de l’inflation, de la spéculation immobilière et de l’accroissement des inégalités, votre gouvernement a contribué ces derniers mois à alimenter les discours haineux en transformant les « immigrants » en boucs émissaires responsables de la crise du logement, contribuant ainsi à la montée d’un sentiment xénophobe envers des personnes migrantes, majoritairement racisées, qui sont évaluées seulement sous l’angle de leur utilité économique.

L’annonce, le 1er novembre dernier, de la politique d’immigration du Canada pour les prochaines années, a en outre laissé dans l’ombre le sort des centaines de milliers de personnes qui vivent dans des conditions précaires, parce qu’elles sont des travailleurs étrangers temporaires, réfugiés ou demandeurs d’asile et sont à risque de basculer dans la situation de sans-papiers.

Un système à deux vitesses

Au cours des 15 dernières années, les politiques d’immigration du Canada, à l’origine axées sur l’accueil et l’intégration de citoyennes et citoyens, ont été réduites à des politiques de gestion de flux de main-d’œuvre étrangère. En effet, si l’immigration est en progression au Canada, c’est surtout grâce à la croissance vertigineuse du nombre d’entrées annuelles de personnes avec un statut temporaire : il dépasse le nombre de délivrances annuelles de résidence permanente depuis 2008.

En particulier, le Programme des travailleurs étrangers temporaires connaît une croissance soutenue depuis 2002 : ce programme permet aux employeurs de tous secteurs d’activité de pourvoir des emplois délaissés par les Canadiennes et Canadiens en raison de leurs mauvaises conditions de travail, en embauchant des personnes migrantes provenant principalement des pays du Sud global. Or, leur accès à la résidence permanente et donc aux droits citoyens effectifs est en réalité limité : au Canada, selon les chiffres du ministère de l’Immigration, seulement 1 personne sur 14 a réussi à l’obtenir entre 2015 et 2022, et, au Québec en particulier, l’accès à la résidence permanente est quasiment impossible pour ceux et celles occupant un emploi peu spécialisé.

En outre, en tant que titulaires d’un permis fermé qui les lie à un employeur pouvant directement influencer le maintien ou le renouvellement de leur statut migratoire, ces personnes majoritairement racisées sont étiquetées comme des travailleuses et travailleurs de seconde classe et exposées aux abus de toutes sortes, y compris à du harcèlement et des violences psychologiques et sexuels lorsqu’il s’agit de femmes.

Le rapporteur spécial de l’ONU Tomoya Obokata a souligné en septembre dernier que ce permis « fermé » ouvrait la porte à une forme d’esclavage moderne.

Or, la réforme envisagée consiste pour l’instant non pas à abolir ce permis qui rend un travailleur captif d’un employeur, mais à autoriser le transfert du permis fermé aux employeurs d’une région ou d’un secteur, ce qui n’empêchera pas les abus.

Nous réclamons que soit mis un terme à cette politique d’immigration qui repose sur un système à deux vitesses. La politique d’immigration doit à nouveau reposer sur une vision à long terme et assurer à court terme la protection de toutes les personnes qui sont déjà ici, notamment en mettant rapidement en œuvre un programme de régularisation véritablement inclusif et en cessant immédiatement les expulsions. Il est aussi essentiel d’abolir le permis fermé au profit de la délivrance d’un permis ouvert et d’un statut permanent, comme le réclament de nombreuses organisations communautaires et syndicales depuis plusieurs années.

C’est une approche citoyenne et respectueuse des droits de la personne qui doit prévaloir.

* Organisations signataires : Action populaire Rimouski-Neigette, Amnistie internationale Canada francophone, Association pour les droits des travailleuses.rs de maison et de ferme (DTMF-RHFW), Au bas de l’échelle (ABE), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI), Centre international de solidarité ouvrière (CISO), Centre justice et foi (CJF), CLEF Mitis-Neigette, Collectif Bienvenue – Welcome collective, Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS), Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN), Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM), Corporation de développement communautaire (CDC) Rimouski-Neigette, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Hoodstock, Illusion Emploi de l’Estrie, Le Québec c’est nous aussi (LQCNA), Ligue des droits et libertés (LDL), Médecins du Monde Canada, Mission communautaire de Montréal (MCM), Service jésuite des réfugiés Canada (JRS), Solidarité populaire Estrie (SPE), Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

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Lutte contre l’homophobie et la transphobie : la CSN salue les orientations du plan de lutte, mais dénonce l’incohérence gouvernementale https://www.csn.qc.ca/actualites/lutte-contre-lhomophobie-et-la-transphobie-la-csn-salue-les-nouveaux-investissements/ Thu, 14 Dec 2023 20:15:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93466 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue l’octroi par le gouvernement du Québec de près de 24 millions de dollars au Plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2023-2028, qui bonifie enfin l’aide à l’action communautaire. Toutefois, la CSN s’interroge sur le peu de ressources allouées à la défense des droits en milieu de travail et à la poursuite des initiatives dans les réseaux de l’éducation.

« Ce plan représente une bonne nouvelle pour les organismes communautaires qui œuvrent auprès des personnes LGBTQ+, indique Caroline Senneville, présidente de la CSN. Malheureusement, les budgets octroyés à la défense des droits en milieu de travail s’avèrent limités. Avec un investissement de 1 M$ sur cinq ans, ces nouvelles ressources nous apparaissent trop limitées pour avoir un impact significatif. »

Comité de sages
Par contre, le gouvernement du Québec manque de cohérence. D’un côté, il nous annonce une stratégie intéressante qui prône l’inclusion. Mais de l’autre, il annonce la mise sur pied d’un comité de sages sur l’identité de genre, dont on peut remettre en question la nécessité et la composition. « La CSN tient à rappeler l’absence de personnes trans ou non binaire au sein du comité, souligne Mme Senneville. Nous faisons écho aux propos du Conseil québécois LGBT et à la communauté qui se questionne sur la raison d’être de ce comité de sages. »

L’autre exemple d’incohérence gouvernementale est le report de l’ajout du marqueur X sur le permis de conduire et la carte d’assurance maladie. Alors que le plan de lutte prône la reconnaissance de la diversité sexuelle et la pluralité des genres, le respect et l’exercice des droits, il est consternant de constater que le gouvernement retarde lui-même la mise en place de mesures porteuses pour lesquelles il a légiféré il y a moins d’un an et demi. Pour la CSN, il doit faire preuve de plus de courage pour faire avancer les droits LGBTQ+.

Pour sa part, la CSN est engagée dans le travail d’éducation concernant la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Elle est également active du côté de la mise en œuvre des modifications relatives aux récents changements législatifs dans nos conventions collectives, nos communications et nos syndicats.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

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Éviter les coups de chaleur https://www.csn.qc.ca/actualites/eviter-les-coups-de-chaleur/ Tue, 14 Nov 2023 02:12:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92962 Pour cette édition du balado de la CSN, nous vous proposons un entretien entre David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, et deux jeunes sauveteurs du Village Vacances Valcartier, Clara Demers et Édouard Chabot. Un portrait rafraîchissant de deux jeunes militants et des défis que leur syndicat nouvellement accrédité les aidera à relever dans cet environnement de travail peu conventionnel. En voici un condensé.

David : C’était quoi les principaux enjeux derrière ce désir-là de syndicalisation ? Santé et sécurité ?

Édouard : Oui, le grand problème qu’on avait était lié aux contraintes thermiques et aux coups de chaleur. On a eu plusieurs cas où les sauveteurs et d’autres employé-es de Valcartier sont tombés, victimes de coup de chaleur, et on a dû les traiter de manière assez urgente dans la salle de premiers soins.

David : OK, et là, vous êtes à la veille de conclure votre première convention collective. En santé et sécurité au travail justement, est-ce qu’il y a des dispositions intéressantes que vous êtes en train de négocier avec l’employeur ?

Édouard : Oui, on a réussi à créer un comité de santé et sécurité avec des délégué-es syndicaux qui y siégeront et qui seront libérés quatorze heures par mois sans perte de salaire pour délibérer des enjeux de sécurité et santé au travail. On a aussi réussi à avoir une plus grande fréquence des tests de qualité de l’air pour le parc aquatique intérieur. Il y avait beaucoup de problèmes liés à la qualité de l’air auparavant.

David : À cause de quoi, les produits chimiques ?

Clara : Principalement la chloramine dans l’air. C’est un dérivé du chlore qui va dans l’air et qui reste pris dans le système de ventilation et on se demandait aussi s’il était vraiment changé, s’il était évalué correctement, surtout dans le temps des fêtes et la relâche, parce que c’est là que c’est le plus achalandé. Plusieurs sauveteurs finissaient avec les yeux qui piquaient. Ils ne pouvaient plus surveiller leur zone parce que leurs yeux pleuraient, ils toussaient. Il y en a qui allaient même jusqu’à vomir. Donc c’était quand même assez rough.

Édouard : Plusieurs de nos collègues ont eu beaucoup de problèmes respiratoires après une semaine à travailler à l’intérieur.

David : Ça, c’est très dangereux les contaminants chimiques. En plus, c’est sournois parce que tu ne les vois pas, tu ne les sens pas et c’est en train d’affecter ta santé.

Clara : Pis quand tu le sais, il est trop tard.

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Voyage au pays des essentiels https://www.csn.qc.ca/actualites/voyage-au-pays-des-essentiels/ Tue, 14 Nov 2023 00:16:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92904 On les surnomme avec raison les « essentiels ». Ils sont partout. Que deviendraient sans eux nos services de santé, nos entreprises ou nos récoltes ? Ces personnes venues d’ailleurs apportent des savoirs indispensables. Sans elles, la société québécoise tournerait au ralenti. Depuis plusieurs années, la CSN a choisi de les accueillir, de faciliter leur intégration et de leur offrir des conditions de travail égales aux nôtres. Le défi est de taille, les embûches ne manquent pas, mais chaque jour nos syndicats font preuve d’une ouverture et d’une générosité remarquables. Portrait d’un syndicalisme inclusif.

Chez Beauce-Atlas de Sainte-Marie, une entreprise de charpente métallique, près de 30 % des employé-es sont des travailleurs étrangers temporaires, originaires des Philippines.

Comme quarante-cinq de ses camarades philippins, Ryan Mance est maintenant bien établi à Sainte-Marie avec sa femme et ses trois enfants. Le petit dernier est même né ici. Sans l’aide du syndicat, des collègues et des gens de la communauté, il affirme que rien de tout cela n’aurait été possible : « Nous avons eu beaucoup d’aide et j’ai réussi à développer mes compétences de machiniste. Ç’a été une opportunité de vivre une meilleure vie pour moi et ma famille. Je veux absolument obtenir mon statut de travailleur permanent et de citoyen canadien, je veux demeurer au Canada ». Comme la majorité des travailleurs étrangers temporaires, Ryan devra débourser des montants importants, faire preuve de patience et surtout maîtriser le français, qui est une troisième langue pour lui et ses collègues.

Son ami Wennie Varga, 38 ans, est devenu, lui, opérateur de pont roulant chez Beauce-
Atlas. Et comme il travaille à l’extérieur, il a dû s’adapter au grand froid. Depuis février dernier, sa famille est ici avec lui et il se sent en sécurité parmi nous. « Les gens de la communauté nous ont beaucoup aidés, l’accueil a été très bon, je ne regrette pas mon choix, j’aime la vie ici au Canada », affirme Wennie.

Parfois, l’arrivée massive de travailleurs étrangers donne lieu à des manifestations de racisme en milieu de travail. Chez Beauce-Atlas, la vigilance du syndicat et de l’employeur a permis de révéler les comportements déplacés d’un contremaître et de mettre en place une formation interculturelle obligatoire pour tous les employés de l’usine. Cette formation, payée par l’employeur, était destinée à briser les tabous et à apprendre aux gens à mieux se connaître, nous dit le directeur de production de l’usine, Patrice Fillion : « Certaines personnes disaient “ils viennent voler nos jobs”. Nous, on dit, ils sont là pour nous aider à maintenir la production. Il fallait changer les mentalités et je pense que ça a bien fonctionné. Il faut que les gens comprennent que ces immigrants-là font de méchants sacrifices pour arriver ici. C’est le message qu’on voulait lancer ». Et le message a été entendu comme en témoigne Doris Marcoux, trésorière du STT Beauce-Atlas : « Moi, je vois la différence. Il y a certains de mes collègues qui ont changé de comportement depuis la formation. Les mots racistes, c’est terminé. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. C’est important que chacun comprenne vraiment la réalité de l’autre ».

Depuis 2019, ces « nouveaux Beaucerons » assurent le salut et l’avenir de l’entreprise. Car sans eux, nous dit Patrice Fillion, l’usine tournerait au ralenti : « Pour nous, ces gens sont vraiment essentiels, je ne sais pas ce qu’on ferait s’ils n’étaient pas là. Si on veut continuer à opérer, on a vraiment besoin d’eux ».

Pour garder ces travailleurs, l’employeur a dû faire preuve de souplesse, car le syndicat était bien déterminé à bonifier les conditions de travail de ces nouveaux employés qui disposent, par ailleurs, des mêmes droits et obligations que leurs collègues. Au chapitre des congés, les travailleurs philippins peuvent maintenant amasser une banque d’heures supplémentaires de six semaines qui leur permet, tous les deux ans, d’aller visiter leur famille demeurée là-bas.

Autres initiatives syndicales : le conseiller au dossier est bilingue et les assemblées se déroulent dans les deux langues. De plus, la convention collective est traduite en anglais et les titres d’emplois ont été modifiés pour permettre aux travailleurs étrangers temporaires de garder leur poste et de se conformer aux exigences très pointues d’immigration Canada.

Au fil des ans, les travailleurs philippins sont devenus de « vrais Beaucerons », accent local en moins. Leur intégration est un succès. On apprécie leur ardeur au travail et en prime, leur sourire. Pour Doris Marcoux, les travailleurs philippins sont plus que des collègues de travail : « On fait des sorties en dehors de l’usine, on fait du sport ensemble, ils sont devenus mes amis ».

Les Viandes du Breton, un modèle d’intégration

Les Viandes du Breton de Rivière-du-Loup accueille aujourd’hui au-delà de deux cents travailleurs guatémaltèques, algériens, marocains et tunisiens. C’est presque la moitié des effectifs de l’usine.

Nelson Geovany Par Costop est arrivé du Guatemala en 2017. Fuyant une situation économique très difficile, ce père de trois enfants a fait le choix du Canada, mais sa famille et ses amis sont restés au pays. Comme ses collègues travailleurs étrangers temporaires, il travaille fort, expédie pratiquement tout son argent dans son pays d’origine et profite des excellentes conditions de travail obtenues par son syndicat : « Notre convention collective est traduite en espagnol, le syndicat a beaucoup fait pour nous, nos assemblées syndicales se font en espagnol et notre représentant syndical Tony nous aide beaucoup. Notre convention prévoit mille dollars par année travaillée pour payer notre billet d’avion et aussi deux cent cinquante dollars comme argent de poche pour le transport vers l’aéroport et vers notre maison au Guatemala ». Au-delà des efforts consentis aux travailleurs étrangers temporaires comme lui, Nelson apprécie l’accueil des Québécois : « Les gens ici sont très gentils, ils nous ont bien accueillis et sont très fraternels. Pour moi c’est très positif. C’est une nouvelle culture, un nouveau pays. Nous sommes cinquante Guatémaltèques, on se visite, on a des vélos ». Il aime le Québec, mais son « cœur » est encore au Guatemala, contrairement à plusieurs de ses collègues, il ne se sent pas encore prêt à immigrer définitivement au Canada.

La liste des avantages négociés par le syndicat des Viandes du Breton pour ses travailleurs étrangers temporaires est particulièrement bien garnie. Elle comprend aussi l’accès à un service internet de qualité qui leur permet de communiquer avec leurs familles. L’employeur fournit également le logement (il a fait construire des duplex pour les héberger) et le transport, notamment pour aller suivre des cours de français pour lesquels ces travailleurs sont rémunérés à « temps simple ».

Mais tous ces avantages consentis aux travailleurs étrangers ne sont pas sans faire sourciller certains employés québécois, nous dit le président du syndicat Tommy Lizotte : « Des fois, les collègues trouvent que c’est deux poids deux mesures à l’égard des travailleurs étrangers, mais il faut leur laisser le temps de s’intégrer. Ils sont ici pour travailler. C’est normal de se faire aider quand on n’est pas dans son pays. Pour faire fonctionner l’usine à 100 %, ils sont essentiels, c’est certain. Avant leur arrivée, on devait faire beaucoup d’heures supplémentaires et des gens devaient occuper deux postes par manque de personnel. Maintenant c’est plus facile, ça donne du répit aux travailleurs et ça fait l’affaire de l’entreprise. »

Mansour Mansouri, lui, est tunisien. Arrivé chez Les Viandes du Breton il y a un an et demi, il a pu s’intégrer rapidement, en raison de sa langue maternelle, le français : « Ça a été facile pour moi de communiquer avec mes collègues, donc l’intégration s’est bien passée. Je suis célibataire et je veux construire ma vie ici. La qualité de vie est très bonne, j’ai acheté mon char, j’ai mon salaire, j’ai des ami-es québécois, je veux devenir citoyen canadien. Ici avec le syndicat, ce n’est pas compliqué. Tu demandes une chose et tu as la réponse rapidement. »

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Quand les jeunes se syndiquent https://www.csn.qc.ca/actualites/quand-les-jeunes-se-syndiquent/ Mon, 13 Nov 2023 02:50:56 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92916 En quoi les syndicats composés de jeunes travailleuses et travailleurs se démarquent-ils ? Sans tomber dans les généralités, le Point syndical a tenté de comprendre leur réalité. Un constat se dessine : l’importance de transmettre les valeurs de solidarité et de bien commun à la nouvelle génération qui intègre le marché du travail.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses d’Oasis Animation–CSN constitue un bel exemple de cette nouvelle dynamique syndicale avec un grand nombre d’employé-es dans la vingtaine et la trentaine. Chez Oasis Animation, un studio d’animation numérique qui compte dans son carnet de commandes des géants comme Netflix, la démarche de syndicalisation remonte à 2018. À l’époque, les employé-es n’étaient pas payés selon un taux horaire, mais plutôt sur la quantité d’images produites. « Bonne chance si tu tombais sur une image compliquée, illustre Jessica Dalpé, animatrice depuis sept ans au studio. Tu devais faire beaucoup d’heures supplémentaires et tu te ramassais avec une petite paye ! »

Devant ce rythme de travail effréné, les cas d’épuisement professionnel se succèdent et le taux de roulement du personnel s’accélère. De plus, chaque production étant dotée d’un budget différent, le tarif à l’image varie d’un projet à l’autre. « Il n’y avait pas de sécurité financière », souligne Jessica. Les travailleuses et les travailleurs couraient aussi le risque de ne pas être rappelés après un contrat, sans aucune explication, sinon celle de ne pas être dans les bonnes grâces de l’employeur. Épuisé par cette iniquité, ce favoritisme et autres « coups de cochon », un groupe d’animatrices et d’animateurs entame des démarches de syndicalisation avec la CSN. La requête en accréditation est déposée en novembre 2019, signant ainsi une première dans l’industrie de l’animation numérique au Canada !

Jessica Dalpé, animatrice depuis sept ans au studio Oasis Animation // Photo : Anne-Marie Gareau

Le groupe entame alors la négociation de sa première convention collective. En cours de route, un changement de porte-
parole patronal mène à un recul important à la table de négociation. L’équipe se serre les coudes et sort dans la rue pour manifester son mécontentement. Le lendemain, le vent tourne à la table et une entente de principe est conclue. Celle-ci prévoit des salaires basés sur un taux horaire, la reconnaissance de l’ancienneté, de même qu’un meilleur encadrement de la sous-traitance. « Un syndicat, c’est une réponse à une mauvaise gestion », résume Jessica Dalpé. « Notre syndicat nous a apporté une échelle salariale basée sur l’expérience ainsi que des augmentations annuelles pour s’ajuster à l’inflation », ajoute-t-elle. Les employé-es mis à pied temporairement sont désormais placés sur une liste de rappel prioritaire. Chez Oasis Animation, le mélange des générations fut une recette gagnante. « Peu importe la génération, tout le monde s’est vraiment impliqué », précise l’animatrice de 35 ans qui est considérée comme une senior.

Les animateurs d’Oasis Animation ont pavé la voie à la syndicalisation dans l’industrie du multimédia, reconnue pour presser le citron de ses artisanes et artisans. Toutefois, Jessica a pu constater que la dynamique s’avère différente selon les studios. Dans une autre boîte syndiquée qui compte beaucoup de « juniors », elle remarque que les employé-es y sont plus craintifs. « Chez Oasis, nous avons de la chance. Nos juniors comprennent bien que le syndicat ne les met pas en danger, bien au contraire ». Néanmoins, l’animatrice comprend la réalité différente des jeunes qui arrivent pour la première fois sur le marché du travail. « Quand tu commences en tant que junior, c’est la grosse affaire. Tu as travaillé tellement fort pour enfin avoir un poste et c’est tellement mieux que de travailler chez McDonald ! Tu vas baisser les yeux et faire ce que l’employeur te demande. En te battant avec le syndicat, tu as peur que l’employeur te mette sur une liste noire », se souvient Jessica. D’où l’importance de démystifier chez les jeunes leurs droits en matière de travail.

Des défis générationnels ?

La nouvelle réalité des syndicats composés majoritairement de jeunes travailleuses et travailleurs touche surtout les emplois considérés traditionnellement comme des « jobs d’étudiantes et d’étudiants ». Prenons l’exemple du Syndicat des employé-es des piscines et plans d’eau de Cowansville. Ce dernier compte près d’une vingtaine de membres majoritairement dans la vingtaine, mais aussi quelques jeunes d’âge mineur. « Même si nous sommes syndiqués, ce n’est pas toujours évident. Les patrons nous considèrent comme des étudiants. C’est très difficile de diminuer l’écart entre nos conditions et celles des cols bleus et des cols blancs », témoigne Jade Galipeau, qui occupe la présidence du syndicat depuis trois ans. La jeune femme a aussi constaté qu’il était difficile de garder les troupes motivées lors de la dernière négociation, au printemps dernier. Jade a également remarqué davantage de « je-m’en-foutisme » et un manque d’implication chez les jeunes. Est-ce une question de génération ou plutôt un autre signe de la montée de l’individualisme dans la société ? Peu importe la raison, l’actuelle présidente songe déjà à l’avenir du syndicat et espère une relève à sa tête afin de maintenir les acquis durement gagnés.

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Permis de travail fermé: une prison? https://www.csn.qc.ca/actualites/permis-de-travail-ferme-une-prison/ Mon, 13 Nov 2023 02:05:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92902 En vertu du régime des permis de travail fermés qui s’applique aux travailleurs étrangers temporaires, les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes sont liés par contrat à un seul et unique employeur. Impossible pour eux de changer d’employeur, sous peine d’être renvoyés dans leur pays d’origine.

Célestin* travaille comme préposé aux bénéficiaires dans un centre d’hébergement privé de Québec, un établissement syndiqué à la CSN. Comme travailleur étranger temporaire, il se sent prisonnier de son employeur, et ce, même s’il est protégé par une convention collective : « nous sommes à la merci de notre employeur, ce qui fait que nous avons peur de parler. Je connais à Québec plusieurs préposé-es non syndiqués originaires de mon pays qui sont abusés par leur employeur. Ils sont menacés d’être retournés dans leur pays, alors ils ne disent rien et acceptent des conditions injustes. »

Son collègue Marco*, lui aussi préposé aux bénéficiaires à Québec, est témoin de l’intimidation de certains employeurs : « Je connais beaucoup de préposé-es à Québec qui sont abusés par leur employeur, et ce, surtout dans les milieux non syndiqués. Ils sont intimidés et forcés de faire des heures supplémentaires par crainte de nuire à leur dossier d’immigration. Les employeurs détiennent leur billet d’avion et n’hésitent pas à exercer des pressions. Dans certaines résidences syndiquées, le syndicat hésite à déposer des griefs ou à porter plainte parce qu’ils sont des travailleurs étrangers avec des permis de travail fermés. »

« Théoriquement, les travailleurs étrangers temporaires syndiqués ont les mêmes droits que les autres, mais la capacité à les appliquer est plus limitée. On a quelqu’un qui a été congédié avec un permis de travail fermé, mais on a beau déposer des griefs et contester, même si on gagne la décision, la personne risque d’être déportée avant qu’elle soit rendue. Il faut mieux s’outiller pour défendre ces gens-là. », confirme Raphaël Poirier Goupil, conseiller à la FSSS–CSN.

À Québec, là où Marco travaille, 80 % des préposé-es aux bénéficiaires de son centre d’hébergement privé syndiqué à la CSN sont des travailleurs immigrants temporaires qui détenaient un diplôme d’infirmier dans leur pays d’origine. Nettement surqualifiés et sous-payés, soumis aux aléas de l’employeur, ils rêvent tous d’obtenir un permis de travail ouvert. Marco mentionne : « Si j’avais le ministre de l’Immigration devant moi, je lui demanderais de mettre fin aux permis de travail fermés et d’accorder dès le départ des permis de travail ouverts. Ça faciliterait notre intégration au Canada. Je pourrais travailler ailleurs pour combler les besoins d’autres résidences pour aîné-es et ça m’aiderait à subvenir à mes besoins. Ce serait aussi une solution à la pénurie de main-d’œuvre qu’on voit dans les résidences privées. Avec un permis ouvert, nous pourrions combler une partie des besoins de main-d’œuvre. On pourrait travailler 40 heures à un endroit et donner nos disponibilités pour faire du remplacement ailleurs et combler des besoins. Ça nous aiderait aussi à connaître d’autres personnes, d’autres expériences et ça faciliterait notre intégration. » Malgré leur faible rémunération et des conditions de travail très difficiles, les préposé-es aux bénéficiaires sont un rouage essentiel des services de santé, comme le témoigne Célestin : « Nous les préposé-es, nous sommes les pieds, les mains et la tête des résidentes et des résidents âgés. Si nous n’étions pas là, beaucoup de personnes âgées seraient mises en difficulté. Il n’y aurait personne pour s’en occuper.

De nouveaux défis pour la CSN

L’arrivée au Québec d’un grand nombre de travailleurs étrangers temporaires, c’est une histoire relativement récente, mais depuis le début, la CSN est présente pour aider ces travailleurs et travailleuses à intégrer le marché du travail et la société québécoise. La Fédération du commerce (FC) a produit un dépliant en trois langues à leur intention. Jonathan Aspireault-Massé, conseiller à la FC, a été un des premiers à les accueillir : « En 2018, je ne savais pas ce que ça mangeait un travailleur étranger temporaire. J’ai dû créer une lettre d’entente pour couvrir le plus de cas de figure possible. En fait, on a appris à piloter l’avion en plein vol. Il a fallu maîtriser rapidement les règles de l’immigration, du logement, de l’assurance-chômage et de la CNESST. »

L’arrivée d’un grand nombre de ces travailleurs, c’est du « droit nouveau » qui demande beaucoup d’adaptation de la part des syndicats, des officiers syndicaux et des collègues de travail. « Quand 30 % de ton effectif débarque en même temps dans ton entreprise, ça transforme ton milieu de travail. », nous dit Jonathan Aspireault-Massé.

À la CSN, on fait le pari que les campagnes d’information et de sensibilisation permettront d’aplanir les difficultés, car l’avenir de nos entreprises, de nos institutions et de nos services publics repose en bonne partie sur les nouveaux arrivants qui ne demandent qu’à s’intégrer à la société québécoise. On peut désormais espérer que les (nouvelles) conditions de travail négociées pour les travailleurs étrangers permettront de bonifier les conventions collectives des travailleurs québécois.

* Nom fictif destiné à protéger l’identité du travailleur

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Un retour en force du Défilé de la Fierté https://www.csn.qc.ca/actualites/un-retour-en-force-du-defile-de-la-fierte/ Sun, 12 Nov 2023 22:35:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92949 Après l’annulation du Défilé de la Fierté de l’année passée, l’édition du 13 août 2023 était fortement attendue dans les communautés queers. Au total, plus de 15 500 personnes ont affiché leurs couleurs sous le soleil de la métropole, un record de participation.

Sur place, le contingent de la CSN était l’un des plus gros du défilé. Nos membres ont saisi l’occasion (et leurs pancartes) pour rappeler les discriminations que vivent, encore aujourd’hui, les personnes appartenant aux diversités sexuelles et de genre dans leur milieu de travail.

De façon symbolique, la marche a débuté près de l’ancien secteur 2SLGBTQIA+ de Montréal, au coin du boulevard René-Lévesque et de la rue Metcalfe et s’est terminée dans le Village actuel. Par la suite, plusieurs ont poursuivi les célébrations à l’Esplanade du Parc olympique pour le spectacle de clôture de la Fierté.

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Plus de formation sur les Autochtones https://www.csn.qc.ca/actualites/plus-de-formation-sur-les-autochtones/ Sun, 12 Nov 2023 22:24:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92942 La CSN a profité de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre dernier pour réclamer de revoir complètement la formation au personnel de la santé et des services sociaux, mise en place à la suite du décès tragique de Joyce Echaquan. La demande vise également à étendre la formation à l’ensemble des services publics, notamment le secteur de l’éducation, afin d’assurer la sécurisation culturelle des 11 nations autochtones du Québec. Il est très important de réviser le contenu de cette formation, en collaboration étroite avec les Autochtones, pour s’assurer notamment que celle-ci reconnaisse le principe de Joyce et le racisme systémique. Une grande partie de la formation en place porte par ailleurs sur l’histoire et propose peu de mises en situation concrètes susceptibles de survenir dans les services.

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Cibles d’immigration : les centrales syndicales décrient l’omission de l’immigration temporaire https://www.csn.qc.ca/actualites/cibles-dimmigration-les-centrales-syndicales-decrient-lomission-de-limmigration-temporaire/ Thu, 02 Nov 2023 13:07:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92611 Les quatre grandes centrales syndicales dénoncent le manque de considération du gouvernement du Québec envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires, alors qu’il a décidé de maintenir sa cible d’immigration à 50 000 personnes. Pour la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, cette décision rend quasiment impossible l’accès à la résidence permanente pour ces gens qui contribuent pleinement à la vitalité économique et sociale du Québec.  

« En maintenant ses cibles, le gouvernement emprisonne dans la précarité la grande majorité des personnes immigrantes temporaires qui habitent et travaillent déjà dans nos milieux, partout au Québec », a décrié la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Au cœur de l’enjeu, la grande proportion des travailleuses et travailleurs temporaires aux prises avec des permis fermés qui les rendent captifs d’un seul employeur avec, pour conséquence, la crainte de représailles s’ils tentent de faire valoir leurs droits. Rappelons que le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé cette situation qui s’apparente à de l’esclavage moderne. 

« Dans un contexte de recours débridé à la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins permanents, le gouvernement ne pouvait omettre d’inclure cette proportion importante des personnes immigrantes dans ses cibles d’immigration. En les ignorant, il pave la voie à ce que les abus se poursuivent et se généralisent à l’égard des travailleuses et travailleurs étrangers captifs de leur permis de travail fermé », explique Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ. 

Les nombreux obstacles à la résidence permanente contribuent d’ailleurs à la croissance, au sein du marché du travail, d’une population immigrante sans statut, dont plusieurs travailleuses et travailleurs ne détiennent que des permis temporaires. Leur accueil permanent est donc considéré comme un enjeu crucial, tout comme la régularisation de leur statut.

« Nous saluons le désir de mieux soutenir l’accès à la francisation des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’encourager les employeurs à prendre leurs responsabilités en la matière. Cependant, nous demandons des moyens pour les inclure et les franciser, et non de nouvelles mesures d’exclusion. L’apprentissage effectif du français ne pourra se faire dans les conditions proposées », explique Mario Beauchemin, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Pour les centrales, les travailleuses et les travailleurs migrants ne doivent pas se voir imposer de nouvelles exigences au renouvellement de leur permis de travail, tel qu’un niveau de français, et à l’obtention de la résidence permanente. Ils devraient plutôt avoir un accès réel à la francisation, à de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes, à des protections sociales et à une meilleure protection contre l’exploitation et les abus.

« L’immigration est un sujet à la fois crucial pour l’avenir de la société québécoise, et malheureusement polarisé à outrance. La planification et les niveaux d’immigration doivent refléter nos réels besoins et être plus humains. Il nous incombe de développer les capacités d’accueil, incluant la francisation en milieu de travail et la régionalisation de l’immigration, afin d’inclure convenablement toutes les personnes immigrantes », explique Luc Vachon, président de la CSD.

L’immigration temporaire est composée des travailleuses et travailleurs étrangers, des demandeurs d’asile et des étudiantes et étudiants étrangers. Au Canada, cette immigration a augmenté de 68 % en deux ans et représente désormais plus de 470 976 personnes au Québec, selon Statistique Canada. 

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Les centrales syndicales réclament une vision de l’immigration plus inclusive https://www.csn.qc.ca/actualites/les-centrales-syndicales-reclament-une-vision-de-limmigration-plus-inclusive/ Wed, 13 Sep 2023 18:59:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91858 Dans le cadre des auditions publiques sur l’immigration à l’Assemblée nationale, les quatre centrales syndicales du Québec unissent leur voix pour réclamer une immigration inclusive et digne d’une société démocratique. La Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) dénoncent le système d’immigration actuel à deux vitesses et exigent notamment l’abolition des permis de travail fermés.

« Ces permis privent les travailleurs et les travailleuses du droit de changer d’emploi. Le fait d’être lié à un seul employeur au risque de devoir repartir dans leur pays d’origine mène à des situations d’abus et d’exploitation qui s’apparente à de l’esclavagisme moderne », dénonce le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

Le recours à l’immigration temporaire ne peut être une solution à elle seule. Il faut prioriser une immigration permanente pour le bien de l’ensemble de la société, et non seulement pour les besoins immédiats des entreprises et des impératifs économiques.

« Au-delà de ceux et celles que l’on recrute à l’étranger, il y a des milliers de personnes immigrantes qui vivent et qui travaillent déjà au Québec et qui cherchent à obtenir une résidence permanente. L’échéance de leur permis les place dans une situation de grande précarité et elles sont susceptibles de devenir, encore une fois, la proie d’exploiteurs sans scrupules, comme les nombreuses personnes sans statut qui doivent être régularisées », défend la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.

Au moins 202 000 personnes avaient un statut temporaire à la fin de l’année dernière, alors que des estimations vont jusqu’à 300 000.

Plus de francisation

L’immigration humanitaire et le regroupement familial sont tout aussi importants que l’immigration économique, et le processus de francisation est essentiel pour accueillir et intégrer toutes ces personnes. C’est pourquoi le gouvernement doit clarifier le rôle et les moyens de Francisation Québec, de même que les obligations des employeurs.

« Nous sommes en faveur d’augmenter la part de l’immigration francophone, mais il faut permettre à ceux et celles qui ne parlent pas français d’apprendre la langue sur leurs heures de travail, sans perte de salaire. De plus, nous demandons au gouvernement d’abandonner les tests conçus et gérés en France et d’utiliser les tests reconnus par le ministère de l’Éducation du Québec », soutient le vice-président de la CSQ, Mario Beauchemin.

« Nous nous inquiétons de la très grande importance accordée à l’immigration proprement économique, au détriment de l’immigration humanitaire et du regroupement familial. Les positions du gouvernement doivent être revues pour ne pas être discriminatoires et pour être plus inclusives quant à la diversité des profils des personnes migrantes », souligne le président de la CSD, Luc Vachon.

Un programme d’accueil et d’intégration visant spécifiquement les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires est réclamé, accompagné d’un financement adéquat dans toutes les régions.

Les représentants de la CSD, de la CSQ, de la CSN et de la FTQ témoigneront tous lors de la consultation publique, ce mercredi 13 septembre en après-midi. Pour consulter leurs mémoires respectifs : CSD, CSQ, CSN et FTQ.

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Équité salariale : importante manifestation devant le Conseil du trésor https://www.csn.qc.ca/actualites/equite-salariale-importante-manifestation-devant-le-conseil-du-tresor/ Sat, 09 Sep 2023 19:54:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91865 Excédés d’être victimes de discrimination salariale depuis plus de 12 ans, des centaines d’employé-es de bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux manifestent aujourd’hui devant les locaux du Conseil du trésor. Ce rassemblement s’ajoute aux mobilisations qui ont eu lieu aux quatre coins de la province au cours de la dernière année ainsi qu’au dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale en mai dernier. Malgré cela, le gouvernement tarde toujours à régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 et va même jusqu’à refuser d’en discuter avec les représentantes et représentants syndicaux. Les trois organisations syndicales représentant les membres lésés, soit la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ), réclament l’intervention rapide du gouvernement dans ce dossier qui a déjà beaucoup trop traîné.

« L’une des valeurs centrales de la société québécoise est l’égalité entre les hommes et les femmes. En ce sens, nous réclamons que le gouvernement corrige et applique la Loi sur l’équité salariale et qu’il règle les plaintes déposées en 2010. Il est plus que temps d’arrêter de bafouer les droits des femmes et de combler l’écart salarial qui perdure entre les sexes. Ce laisser-aller du gouvernement témoigne d’un mépris que l’on ne peut tolérer. C’est indécent qu’on en soit encore rendu là en 2023 et encore plus de laisser traîner les choses depuis plus de 12 ans. L’équité salariale est un droit, un droit qui doit être protégé par le gouvernement », d’affirmer les porte-paroles de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et du Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ) présents sur place.

Les travailleuses et travailleurs du secteur bureau et de l’administration sont les derniers à devoir encore attendre un règlement de leurs plaintes de 2010 en vertu de la Loi sur l’équité salariale. On parle ici des agentes administratives, adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, acheteuses, secrétaires médicales et juridiques, ce qui représente près de 30 000 personnes.  Majoritairement des femmes, dont plusieurs sont monoparentales, elles attendent toujours leur dû qui peut s’élever dans certains cas à plusieurs milliers, voire plus d’une dizaine de milliers de dollars. « C’est insensé de retenir le dû de milliers de femmes. Le gouvernement devrait donner l’exemple et assurer l’équité salariale auprès de ses salarié-es. On n’a plus le temps d’attendre, il y a urgence de régler au vu de la pénurie et du roulement de personnel sans précédent que l’on vit actuellement dans le réseau », de poursuivre les porte-paroles des organisations syndicales.

« Un gouvernement vraiment engagé pour l’égalité entre les hommes et les femmes ne laisserait pas des plaintes d’équité salariale traîner pendant plus de 10 ans. C’est gênant que l’État québécois manque autant de respect envers les femmes alors qu’il devrait montrer l’exemple aux autres employeurs. Si la loi actuelle permet que des dizaines de milliers de femmes attendent aussi longtemps pour recevoir un salaire juste, cette loi mérite d’être révisée, et le plus tôt sera le mieux. Je demande à Sonia Lebel de prendre ses responsabilités et de convaincre ses collègues de la CAQ qu’on doit régler ce dossier rapidement. On est en 2023, c’est non seulement une question d’équité, mais de gros bon sens. » de renchérir Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor.

Rappelons que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui traite ces plaintes a rendu un préavis dans ce dossier en mai dernier. La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ ont à leur tour déposé leur réponse à ce préavis et attendent toujours que ces travailleuses obtiennent une juste reconnaissance salariale. Cependant, à tout moment, le gouvernement peut donner le mandat au Conseil du trésor de régler ces plaintes, ce qu’il a fait dans plusieurs autres dossiers. Après 12 ans d’attente, les travailleuses de ces secteurs en ont plus qu’assez et réclament la reconnaissance des tâches et responsabilités associées à leur travail ainsi que la fin des discriminations salariales dont elles sont victimes.

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La solidarité syndicale au-delà de la langue https://www.csn.qc.ca/actualites/la-solidarite-syndicale-au-dela-de-la-langue/ Tue, 13 Jun 2023 02:59:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91113 Depuis près d’un an, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Hilton Garden Inn–CSN accueille une quinzaine de réfugié-es ukrainiens parmi ses membres.

Leur arrivée a nécessité une certaine adaptation, puisque la plupart ne parlaient ni le français ni l’anglais, explique la vice-présidente du syndicat, Malak Perron-Duclos. « Les communications se passent avec les moyens du bord : un bon vieux téléphone cellulaire et l’outil de traduction Google. Les sourires et les pouces en l’air font aussi le travail ! »

La grande majorité des réfugié-es sont des femmes venues ici pour fuir la guerre, leur conjoint étant demeuré au front. « Nous ne connaissions ni la CSN, ni nos droits, ni les éléments du contrat de travail. C’est un nouveau pays, une nouvelle langue, un nouveau contexte », raconte Irene, arrivée au pays il y a 11 mois. C’est agréable de savoir que nous pouvons compter sur des gens pour nous aider. » Tout comme ses collègues préposées aux chambres, plongeurs, cuisinière et préposés à l’entretien, Irene suit des cours de français, selon un horaire adapté à son quart de travail.

Nouvelle culture… syndicale !
En pleine négociation, le syndicat a fait traduire en russe les tracts, les macarons et les différentes communications destinées à ses membres. « Nous avons réussi à les intégrer aux activités syndicales. Ils participent aux assemblées et posent des questions », se réjouit Élisabeth Béfort-Doucet, conseillère syndicale à la Fédération du commerce–CSN. Certains ont porté le macaron même si la plupart se sont montrés assez timides face aux activités de mobilisation.

Nous essayons de leur expliquer qu’il ne faut pas avoir peur de perdre son travail, précise Malak Perron-Duclos. Nous ne voulons pas les brusquer. C’est vraiment important que toutes et tous se sentent soutenus dans ce grand changement », résume la vice-présidente du syndicat.

L’organisation recherche d’ailleurs une militante ukrainienne qui pourrait aider à la traduction des outils de communication.

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Agir pour la reconnaissance et l’inclusion https://www.csn.qc.ca/actualites/agir-pour-la-reconnaissance-et-linclusion/ Tue, 13 Jun 2023 02:56:08 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91134 Créé par une résolution du congrès en 2011, le groupe de travail sur les réalités autochtones de la CSN a œuvré, en collaboration avec plusieurs organisations autochtones partenaires, afin de lancer un ambitieux plan d’action visant à outiller et à mobiliser toutes les composantes du mouvement pour agir contre la discrimination envers les Autochtones et pour le respect de leurs droits.

Adopté par le conseil fédéral en février dernier, ce plan d’action promeut notamment la sensibilisation des membres de la CSN à la réalité des Autochtones ainsi que leur inclusion dans les syndicats et les instances du mouvement.

our télécharger la brochure – aussi disponible en version papier sur commande – ou pour en apprendre plus sur la longue histoire d’appui aux peuples autochtones par la CSN, rendez-vous au https://www.csn.qc.ca/autochtones.

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Consultation sur les seuils en immigration : la CSN accueille la nouvelle positivement https://www.csn.qc.ca/actualites/consultation-sur-les-seuils-en-immigration-la-csn-accueille-la-nouvelle-positivement/ Fri, 26 May 2023 13:28:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90916 La CSN participera à la consultation publique sur les seuils en immigration annoncée par Québec aujourd’hui et compte utiliser cette tribune pour faire part de ses préoccupations au gouvernement. Pour la centrale syndicale, l’immigration est un enjeu majeur qui concerne la survie économique et linguistique du Québec.

Par ailleurs, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, s’inquiète de l’absence de mesures pour favoriser la francisation au travail dans l’annonce faite par le premier ministre. Pour la confédération, le gouvernement doit mettre en place des mesures obligeant la francisation en milieu et sur les heures de travail. La centrale estime que la contribution et l’implication des employeurs sont essentielles.

« Il va falloir que l’on se donne les conditions gagnantes pour réussir la francisation des nouvelles et des nouveaux arrivants, c’est une question d’égalité des chances », ajoute la présidente de la CSN.

D’après Caroline Senneville, l’intégration ne doit pas s’arrêter à la langue. « Ce qui me préoccupe, c’est aussi la façon dont on accueille les immigrantes et les immigrants une fois que ces personnes sont au Québec. De quelles conditions de travail vont-elles bénéficier ? Une fois ici, vont-elles trouver des places en garderie ? Un logement ? » a-t-elle encore soulevé.

La CSN souligne également que le gouvernement demeure toujours vague en ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires (TET), un sujet qui préoccupe grandement la centrale.

« Les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires sont majoritairement aux prises avec des permis de travail fermés qui les menottent à leur employeur et qui font d’eux les seuls employé-es à ne pas avoir la liberté de choisir pour qui ils vont travailler », conclut Caroline Senneville.

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