Aide sociale – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 03 May 2018 20:17:17 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Aide sociale – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Le ministre Blais doit abolir le purgatoire https://www.csn.qc.ca/actualites/le-ministre-blais-doit-abolir-le-purgatoire/ Thu, 03 May 2018 20:17:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=67511 Alors que débute l’étude détaillée du projet de loi 173, le Collectif pour un Québec sans pauvreté et sept organisations syndicales pressent le ministre François Blais de bonifier son projet de revenu de base, notamment en s’engageant à abolir le délai de carence de 66 mois qui est tout simplement arbitraire et inutile.

« Nous continuons de croire que le projet de loi 173 peut représenter une avancée pour les quelque 84 000 personnes avec des contraintes sévères à l’emploi qui disposeront enfin, dans plusieurs années, d’assez d’argent pour couvrir leurs besoins de base, rappelle Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Toutefois, le ministre devrait commencer à corriger tout de suite ses nombreuses lacunes, et nous lui avons soumis six recommandations pour ce faire. »

« Un consensus fort s’est dégagé des trois jours de consultation sur le projet de loi 173, et il concerne la remise en question du purgatoire de 66 mois imposé aux personnes pour confirmer leur admissibilité au revenu de base, affirme Serge Petitclerc. Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que sept organisations syndicales se prononcent en faveur de nos six recommandations, et notamment celle sur l’abolition du purgatoire. Il s’agit de l’APTS, de la CSD, de la CSN, de la CSQ, de la FIQ, de la FTQ et du SFPQ, qui sont tous membres du Collectif. »

Un délai arbitraire et inutile
La raison invoquée par le gouvernement pour imposer le délai de carence est « d’évaluer la persistance des limitations socioprofessionnelles ». Or, les statistiques montrent que, pour une forte majorité des personnes avec des contraintes sévères à l’emploi, ces contraintes sont permanentes.

D’après des données du gouvernement obtenues par le Collectif, 75% des personnes demeurent dans le programme de solidarité sociale pour une durée consécutive de 120 mois et plus. « Pourquoi laisser poireauter pendant 66 mois des personnes qui ne pourront pas retourner sur le marché du travail de toute façon? » s’interroge Serge Petitclerc.

« Avec le projet de loi 173, le gouvernement reconnaît enfin que la Mesure du panier de consommation (MPC) est le seuil à atteindre pour permettre aux gens de couvrir les besoins de base reconnus, poursuit Serge Petitclerc. La MPC, c’est le minimum nécessaire pour vivre en santé. Comme les personnes avec des contraintes sévères à l’emploi ont déjà de graves problèmes de santé, il nous semble contreproductif et même dangereux de leur imposer ce long purgatoire et de refuser d’augmenter leur revenu disponible pour qu’elles atteignent la MPC le plus rapidement possible. »

« Par ailleurs, plusieurs personnes avec des contraintes sévères à l’emploi doivent déjà surmonter plusieurs obstacles pour arriver à faire reconnaître ces contraintes… lorsqu’elles y arrivent! Pourquoi leur ajouter des délais supplémentaires? se demande Serge Petitclerc. En terminant, soulignons un fait qui nous semble injuste : en raison du purgatoire, le revenu de base demeurera de facto inaccessible aux jeunes de 18 à 23 ans et aux personnes de 55 ans et plus. »

Appui du milieu syndical
Des sept organisations syndicales qui appuient les recommandations du Collectif, trois étaient représentées à la conférence de presse.

Selon le président de la CSD, Luc Vachon, « de la façon dont le projet de loi est conçu à l’heure actuelle, une seule voie est prévue pour accéder au revenu de base, celle de la Solidarité sociale. Toutes les autres personnes qui ont des contraintes sévères à l’emploi devront donc passer par la Solidarité sociale et voir leur situation se dégrader pendant de longues années avant d’avoir accès au revenu de base et être capables de couvrir des besoins essentiels. C’est absurde pour elles, c’est absurde pour les personnes déjà à la Solidarité sociale. Le revenu de base devrait être accessible dès le départ à toutes les personnes avec des contraintes sévères à l’emploi, pas après cinq ans et demi. »

Le président général du SFPQ, Christian Daigle, a quant à lui réaffirmé que « bien que l’instauration de ce “revenu de base” constitue un pas vers l’augmentation du revenu de certaines personnes en situation de pauvreté, une telle réforme doit être accompagnée d’un réinvestissement important dans les services publics et l’amélioration des protections sociales afin de lutter plus globalement contre la pauvreté. »

La présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras, a mentionné : « Dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, le nombre de prestataires tous programmes confondus a atteint un creux historique. Étant donné la situation de plein emploi et de pénurie de la main-d’œuvre, il est évident que les personnes qui restent sur le carreau ont des contraintes sévères à l’emploi et il est indécent de retarder l’atteinte du revenu de base, c’est une question de dignité humaine. »

Les six recommandations du Collectif pour bonifier le projet de revenu de base

  1. Que la reconnaissance d’une contrainte sévère à l’emploi soit l’unique critère d’admissibilité au programme de revenu de base.
  2. Que le gouvernement assouplisse les critères menant à la reconnaissance des contraintes sévères à l’emploi.
  3. Qu’il soit possible d’accéder au programme de revenu de base sans obligatoirement passer par le programme de solidarité sociale.
  4. Que le montant des prestations du programme de revenu de base soit inscrit dans le règlement et que la Mesure du panier de consommation y soit clairement identifiée comme le seuil auquel s’élèvera le revenu de base.
  5. Que l’atteinte de la cible d’amélioration du revenu à la hauteur de la Mesure du panier de consommation soit devancée.
  6. Que le programme de revenu de base soit implanté dans les plus brefs délais.

Rappel
Le projet de loi 173, déposé par le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, vise l’instauration d’un « revenu de base » destiné aux personnes avec des contraintes sévères à l’emploi et qui reçoivent des prestations de solidarité sociale depuis plusieurs années. L’objectif est que le revenu disponible de ces personnes atteigne, à terme, le seuil de la Mesure du panier de consommation (environ 18 000 $ pour une personne seule en 2018) et leur permette ainsi de couvrir les besoins de base reconnus.

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Cap sur la négociation, l’emploi et l’élection québécoise https://www.csn.qc.ca/actualites/cap-sur-la-negociation-lemploi-et-lelection-quebecoise/ Fri, 29 Dec 2017 15:12:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65470 Au cours de la traditionnelle conférence de presse annuelle que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient depuis près de 40 ans à l’aube d’une nouvelle année à son siège social, son président, Jacques Létourneau, a présenté les priorités de la centrale syndicale pour 2018. Trois grands thèmes s’imposent cette année : la négociation collective, l’emploi et la prochaine campagne électorale.

Au cours des prochains mois, pas moins de 50 000 travailleuses et travailleurs membres de 926 syndicats de la CSN négocieront ou poursuivront la négociation pour le renouvellement de leur convention collective.

Dans ses priorités pour la prochaine année, la CSN mettra également le cap sur la promotion de l’emploi, particulièrement dans le secteur manufacturier qui continue de connaître une période de turbulence, malgré les pénuries d’emplois constatées dans certaines régions. « Il est paradoxal de traverser une telle période alors que des milliers de travailleuses et de travailleurs perdent leur travail, des emplois bien rémunérés, tout juste avant le temps des fêtes, a déclaré le président de la CSN. Cette situation est d’autant plus déplorable que leur sort est lié à des décisions prises par les gouvernements ou à des gestes qu’ils pourraient poser. »

Davie : Trudeau doit bouger

Le cas du chantier naval Davie continue de faire couler beaucoup d’encre, alors que plus de 800 ouvriers ne savent pas s’ils retourneront à l’usine en raison de l’inaction du gouvernement libéral à corriger une iniquité dans l’octroi des contrats liés à la stratégie nationale de construction navale du Canada. Une attitude qui cause aussi de l’insécurité chez les milliers d’employé-es œuvrant au sein des quelque 800 fournisseurs de Davie. Les quelque 1200 travailleuses et travailleurs ont pourtant réalisé un véritable tour de force en transformant un navire-conteneur en ravitailleur pour l’armée canadienne dans les délais et sans dépassement de coûts, alors que les chantiers d’Halifax et de Vancouver tardent toujours à livrer un navire.

« Il y a unanimité au Québec pour réclamer du fédéral qu’il accorde des contrats afin d’assurer la pérennité du plus grand chantier naval du Canada, a poursuivi Jacques Létourneau. À l’exception du Parti libéral du Canada, tous les partis politiques du Québec et du Canada ainsi que la classe des affaires et le monde syndical sont unis derrière Davie et ses travailleuses et travailleurs. Le premier ministre Trudeau a le pouvoir de changer les choses, et nous poursuivrons nos démarches auprès de ce gouvernement qui ne doit pas céder aux pressions d’Irving et de Seaspan, qui agissent pour éliminer un concurrent. »

PFR à Kénogami

Victimes d’une sixième fermeture temporaire depuis 2016, les travailleuses et travailleurs de PFR à Kénogami voient aussi un large front commun se former autour d’eux. « La situation dans cette usine, comme dans le secteur de la forêt, est intenable, a mentionné Jacques Létourneau. Dans ce cas aussi, nous aurions besoin de l’intervention du fédéral pour intervenir auprès du gouvernement américain qui a imposé une taxe sur le papier surcalandré. En outre, il est essentiel que PFR modernise ses installations pour assurer la pérennité des emplois. Nous serons aux côtés de nos membres pour préserver leur travail. »

GE Power

La situation est semblable chez General Electric à La Prairie, dont la fermeture a été annoncée à la fin novembre. En activité depuis la création d’Hydro-Québec, GE Power, un fournisseur de la société d’État, déplacera ses activités aux États-Unis, tout en demeurant son principal client. « Cette entreprise est profitable et ses employé-es ont développé une expertise incomparable dans le monde, a indiqué le président de la CSN. Hydro-Québec doit rendre des comptes et privilégier l’achat local auprès de fournisseurs d’ici qui possèdent la main-d’œuvre spécialisée pour répondre à ses demandes. Nous ferons tout pour maintenir le plus d’emplois possible dans cette région. »

REM

Le projet du Réseau électrique métropolitain prévoit des investissements de plus de 3,7 milliards de dollars sans offrir de garanties adéquates en termes de retombées directes pour le Québec. « Au cours des prochains mois, nous ferons valoir auprès du gouvernement du Québec la nécessité d’assurer un contenu local, y compris dans le matériel roulant, a fait valoir Jacques Létourneau. Il doit y avoir une obligation pour la Caisse de dépôt et placement du Québec à favoriser les emplois d’ici pour la réalisation de ce projet. »

ALENA

Par ailleurs, la CSN demeure préoccupée des conséquences que pourrait avoir la renégociation de l’ALENA pour l’épanouissement de la culture québécoise et les services publics. La réouverture de cette entente doit être l’occasion de renforcer les mécanismes de défense des droits du travail et de protéger la capacité des États à intervenir pour défendre le bien commun sans risquer des poursuites abusives de la part d’investisseurs s’estimant lésés.

Élection québécoise

Année électorale au Québec, 2018 sera l’occasion pour la CSN de faire valoir les revendications des travailleuses et des travailleurs en interpellant les candidats et les partis politiques sur leurs préoccupations. « Après quatre années d’austérité et de sous-financement des services publics et des programmes sociaux, un changement s’impose dans la gestion des finances publiques, avec ces milliards de surplus qui s’engrangent et le déficit social qui ne cesse de se creuser. La prochaine élection sera l’occasion de revenir sur ces enjeux cruciaux pour la société québécoise », a déclaré le président de la CSN.

Le 65e Congrès de la CSN, qui s’est tenu en juin dernier, a d’ailleurs fait de la prochaine élection québécoise l’une de ses priorités. Un manifeste traçant les grandes lignes du projet de société défendu par la confédération syndicale a été adopté par les quelque 2000 délégué-es des syndicats.

« Suivant le plan d’action qui a été voté au congrès, nous entreprendrons, dès le mois de février, une tournée dans nos syndicats pour échanger avec nos membres sur les enjeux de la prochaine élection québécoise prévue en octobre, a expliqué Jacques Létourneau. Ils seront invités à adopter l’une des revendications inspirées du manifeste et à la soutenir. »

À partir des décisions qui seront prises sur le plan local, les conseils centraux de la CSN élaboreront des plateformes régionales de revendications à partir desquelles seront interpellés les différents candidats et candidates et les partis politiques. Le projet de la CSN vise une véritable politique industrielle, l’accessibilité à des services publics et à des programmes sociaux de qualité, une réforme majeure de la Loi sur les normes du travail prévoyant un salaire minimum décent pour toutes et tous, la mise en place d’une Charte de l’environnement impliquant une transition juste et écologique des emplois et la consolidation de la démocratie.

« Nous plaidons depuis longtemps pour la réforme du mode de scrutin qui permettrait à toutes les opinions de trouver leur place à l’Assemblée nationale, a soutenu le président de la CSN. Nous estimons également que l’état de la démocratie est intimement lié à la qualité de l’information. Or, la presse écrite au Québec traverse une crise majeure qui menace les emplois et l’accessibilité à une information de qualité. En 2018, nous poursuivrons les pressions auprès des gouvernements pour qu’ils soutiennent adéquatement les entreprises de presse. »

Le prochain budget québécois sera une autre occasion de plaider en faveur d’un réinvestissement massif dans les missions de l’État, plutôt que d’utiliser les surplus pour baisser les impôts.

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Des baisses d’impôt qui coûtent collectivement très cher https://www.csn.qc.ca/actualites/des-baisses-dimpot-qui-coutent-collectivement-tres-cher/ Tue, 21 Nov 2017 22:03:01 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64978 « L’exercice des plus électoralistes auquel nous convie le ministre Leitão ne réussit absolument pas à nous faire oublier les effets des mesures d’austérité du gouvernement Couillard depuis son élection, en 2014 », a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

« Ces baisses d’impôts annoncées sont très chèrement payées, lorsqu’on voit la détérioration des services publics et la surcharge de travail constatée chez toutes les catégories de personnel causées par les politiques restrictives des libéraux, a-t-il poursuivi. Il ne fait aucun doute que ces allégements fiscaux et la faiblesse du réinvestissement annoncé en santé et en éducation sont assumés à même le sous-financement des services publics et les coupes budgétaires draconiennes découlant des budgets Leitão. »

Selon la CSN, les familles seront nombreuses à utiliser les baisses d’impôts pour assumer les services qui ont été réduits ou qui ont carrément disparu, du fait de l’austérité libérale. « Collectivement, au vu de l’état des services publics et des programmes sociaux, la réduction du fardeau fiscal coûte très cher », a mentionné Jacques Létourneau.

Le montant additionnel de 1,1 milliard $ sur 6 ans en santé et en éducation est nettement insuffisant et ne comble absolument pas les ravages causés par les mesures d’austérité appliquées par le gouvernement Couillard. En fait, selon les données du Conference Board, c’est plus de 3,2 milliards en santé et 1 milliard en éducation qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la population.

En effet, l’institut établit à 5,2 % la croissance annuelle des dépenses de programmes, alors que le gouvernement Couillard a limité les dépenses en santé à 3 % en moyenne depuis son élection et à 2,1 % en éducation.

En fin de compte, on comprend que son objectif demeure le démantèlement de l’État social québécois en privilégiant les versements au Fonds des générations et en négligeant de financer adéquatement les services publics et les programmes sociaux. Depuis 2015-2016, c’est plus de 10 milliards $ qui ont été accumulés en surplus, avant le versement au Fonds des générations. « Des montants qui auraient été nécessaires à l’État pour répondre à ces missions fondamentales, a indiqué Jacques Létourneau.

« En continuant de sous-financer les services publics et les programmes sociaux, les besoins en évolution de la population ne seront jamais comblés. Le Québec sera alors maintenu dans une austérité permanente. »

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La CSN déçue par le manque d’audace du comité d’experts https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-decue-par-le-manque-daudace-du-comite-dexperts/ Tue, 14 Nov 2017 11:00:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64693 La Confédération des syndicats nationaux ne peut qu’être déçue par le manque d’audace exprimé dans le rapport du Comité d’experts sur le revenu minimum garanti (RMG).

« La proposition du comité d’experts sur le RMG visant à plafonner les transferts aux personnes en situation de pauvreté, incluant les prestations d’aide sociale, à 55 % de la mesure du panier de consommation est tout simplement inacceptable. Disposer d’un revenu qui correspond à 55 % du montant qui est nécessaire pour couvrir tous les besoins de base, c’est être condamné à vivre une carence sévère perpétuelle, dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Comment peut-on être dans de bonnes dispositions pour rechercher un emploi lorsqu’on patauge dans une misère imposée qui remet même en question le droit à un revenu décent ? C’est, hélas, la réalité brutale de plusieurs personnes vivant de l’aide sociale. »

La CSN partage l’idée selon laquelle l’accès à un emploi est un levier pour sortir de la pauvreté, « mais l’incitation au travail doit passer par des emplois de qualité bien rémunérés, d’où l’importance de fixer le salaire horaire minimum à 15 $ l’heure, et ce, le plus rapidement possible », conclut madame De Sève.

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La solution à tous nos problèmes ? https://www.csn.qc.ca/actualites/la-solution-a-tous-nos-problemes/ Mon, 24 Apr 2017 20:00:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59759 Le principe d’un revenu minimum garanti (RMG) revient à l’avant-scène ces derniers temps. Certes, l’idée que les États puissent garantir un niveau minimal de revenu à tous leurs citoyens ne date pas d’hier — même Napoléon y a fait allusion. Applaudie tant par des économistes néolibéraux que par des militants anti-pauvreté, cette idée représente-t-elle un outil d’émancipation ou un cheval de Troie ? Une bonne idée se convertit-elle nécessairement en bonne politique ?

Il existe déjà au Québec une série de programmes visant à assurer une certaine qualité de vie aux populations démunies et défavorisées, notamment l’aide financière de dernier recours, communément appelée « aide sociale ». Malheureusement, ces programmes ne répondent pas adéquatement à la situation de plus d’un million de Québécoises et Québécois vivant avec un trop faible revenu pour subvenir à leurs besoins de base. Quelqu’un qui reçoit de l’aide sociale et qui n’a pas de contraintes à l’emploi gagne à peine 8000 $ par année, ce qui représente 50 % du montant nécessaire pour couvrir les besoins de base, selon la mesure du panier de consommation. « On est très loin d’un système satisfaisant qui donne un coup de main aux personnes mal prises pour qu’elles soient capables de sortir de la pauvreté », dénonce Virginie Larivière, organisatrice politique et co-porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Les sacrifices consentis par les personnes assistées sociales pour arriver à joindre les deux bouts sont nombreux. Et c’est souvent leur santé qui écope. Si l’on compare le quartier le plus riche et le quartier le plus pauvre de Montréal, il y a non seulement un écart de revenu moyen de 77 000 $ par année, mais aussi un écart de onze ans pour l’espérance de vie. C’est assez parlant. »

Sécuriser le revenu

Depuis plusieurs années, la CSN revendique des moyens pour sécuriser le revenu tout au long de la vie. C’est d’ailleurs l’un des cinq thèmes qui ont été abordés lors de la consultation précongrès, et qui fera l’objet de discussions à son 65e Congrès qui se tiendra en juin à Montréal. Elle préconise principalement une réforme majeure de la Loi sur les normes du travail et de ses règlements (salaire minimum, congés, vacances, équité de traitement, licenciement collectif, etc.). Dans ce contexte, l’adoption d’un modèle de RMG, s’il est bien balisé et qu’il ne nuit pas à d’autres programmes ou services sociaux, représenterait-elle une solution pour contrer la pauvreté ?

« Bien que l’idée d’un RMG soit attrayante en principe, il y a plusieurs autres pistes que nous devons explorer en tant que société afin de réduire les inégalités et éliminer la pauvreté, explique Jean Lortie, secrétaire général de la CSN. Près de quatre employé-es sur dix occupent un emploi précaire et sont ainsi moins bien protégés par la Loi sur les normes du travail. Pourquoi ne pas s’attaquer à ses lacunes ? Aux disparités de traitement dans les régimes de retraite ou encore à l’augmentation du salaire minimum, une mesure qui aiderait plus de 210 000 salarié-es, dont une majorité de femmes, à joindre les deux bouts ? »

En eaux inconnues

À part le projet Mincome, mené entre 1974 et 1979 par le gouvernement néodémocrate du Manitoba pour une partie des populations de Winnipeg et de la petite ville rurale de Dauphin, les gouvernements du Québec et du Canada n’ont pas d’exemple concret de RMG en Amérique du Nord duquel ils pourraient s’inspirer.

Malgré cela, le gouvernement québécois s’intéresse actuellement à l’idée. Il a d’ailleurs mandaté un comité de travail composé de trois économistes pour se pencher sur la question. Le rapport et les recommandations du comité devraient être déposés d’ici l’été 2017. Le gouvernement ontarien, quant à lui, est sur le point de lancer un projet pilote dans quelques villes afin d’étudier les tenants et aboutissants de l’adoption de telles mesures à travers la province.

Illustration : Benoît Tardif

« Depuis plusieurs décennies, le RMG revient périodiquement dans les débats sociaux à travers le monde, mais ce qu’on remarque en ce moment, c’est qu’il y a plus de discussions concrètes que par le passé, précise Julien Laflamme, conseiller syndical au Service des relations du travail de la CSN. Ce qui est intéressant, c’est que les débats sont menés non seulement par la gauche, mais aussi par la droite. En France, le candidat socialiste à la présidence propose un RMG dans sa plateforme, mais c’était aussi le cas pour quelques candidats défaits à la présidence du parti de droite. Autant à gauche qu’à droite, il y a des thématiques qui reviennent assez fréquemment. L’une étant l’urgence de se préparer pour l’effritement de la société salariale engendrée par les changements technologiques de ce qu’on appelle la “4e révolution industrielle”. Autrement dit, le système économique ne sera plus en mesure de fournir un salaire à suffisamment de travailleurs et il ne sera plus à même d’être un véhicule de redistribution de la richesse adéquat, donc il faudrait pallier les programmes de l’État pour tout le monde. Cela dit, peut-être que dans 50 ans la question se posera différemment au Québec. Mais en ce moment, entre autres à cause du vieillissement de la population, on n’est pas dans une situation de pénurie d’emplois. Alors pourquoi en parlons-nous ? Est-ce parce que l’on est encore pris avec les politiques d’austérité qui maintiennent, et même accentuent les inégalités ? On ne regarde peut-être pas au bon endroit. »

Fantasme néolibéral ?

Pour Julien Laflamme, nous devons nous questionner sur les raisons pour lesquelles certains joueurs de la droite sociale et économique sont ouverts à la possibilité d’un RMG. « Plusieurs penseurs de la droite souhaitent que le RMG puisse se substituer aux programmes offerts actuellement par l’État. Il ne faut pas oublier que nous avons déjà des transferts qui sont de nature universelle. Ce ne sont pas des transferts en argent, mais plutôt en biens et services. Quand l’État offre une éducation gratuite à ses citoyennes et citoyens, c’est un transfert universel, offert à l’ensemble de la population. C’est le même principe pour le réseau de la santé et des services sociaux. Malheureusement, il y a un courant de droite qui voit une occasion en or de dire “on donne un chèque à tout le monde, puis on n’aura plus besoin des autres programmes”. Bien que ce débat ne soit pas encore au centre de la réflexion sur l’avenir des programmes sociaux québécois, nous pouvons déjà l’entendre dans certains milieux. Nous n’avons qu’à penser aux services de garde éducatifs. Plusieurs personnes prônent l’idée d’envoyer un chèque aux parents plutôt que de leur offrir un accès universel à un CPE. »

Le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) partage certaines des préoccupations de la CSN quant aux effets néfastes que pourrait avoir un éventuel système de RMG. « Ce n’est pas suffisant de simplement émettre un chèque à tout le monde », prévient Trish Hennessy, directrice du bureau ontarien du CCPA. « Les services publics offerts par l’État sont nécessaires et leur perte lors d’une transition vers un modèle de RMG serait catastrophique, surtout pour les personnes à faible revenu ou issues de communautés vulnérables. C’est pourquoi tous les regards seront tournés vers l’Ontario lorsqu’ils annonceront les paramètres de leur projet pilote et plus particulièrement vers la fin du processus quand les recherchistes dévoileront leurs résultats, positifs et négatifs. Plusieurs juridictions risquent de suivre l’exemple de l’Ontario lors du développement de leurs propres programmes. »

De toute évidence, nous parlerons encore beaucoup du revenu minimum garanti, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde occidental. Et, bien qu’il y ait de quoi stimuler l’imaginaire, un mais important s’impose.

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Entrevue avec la Confédération des syndicats chrétiens (Belgique) https://www.csn.qc.ca/actualites/entrevue-avec-la-confederation-des-syndicats-chretiens-belgique/ Wed, 27 Jul 2016 17:46:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=53900 La protection sociale, un droit universel

Dans le cadre du Forum social mondial, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), une centrale syndicale de Belgique, organise deux activités sur le droit à la protection sociale. Une assemblée de convergence, « La protection sociale, un droit universel », visera à développer des solutions pour élargir l’accès à la protection sociale partout dans le monde. Par ailleurs, un atelier de discussion, « Protection sociale pour tous », permettra d’échanger sur les principaux enjeux, au Québec comme ailleurs.

Le Service des communications de la CSN a posé quelques questions sur ces activités à Annick De Ruyver, du service international de la CSC.

Qu’entend-on par protection sociale ?

La Convention no 102 sur la sécurité sociale de l’Organisation internationale du travail prévoit que cela inclut notamment un accès minimum à des soins médicaux et de santé, des protections contre le chômage et l’invalidité et l’accès à une retraite. Nombreux sont les pays qui ont signé cette convention mais rares sont ceux qui en ont appliqué complètement les principes. Lorsque nous parlons d’un droit universel à la protection sociale, c’est sur la base de cette convention.

Ceci dit, la protection sociale idéale doit couvrir plus large que ces normes minimales promues par l’OIT. Nous aborderons cette dimension lors de l’atelier de discussion, notamment les pressions que nos systèmes de protection sociale subissent, partout dans le monde et les obstacles à leur renforcement.

Qu’est-ce qui doit être prioritaire dans les pays les plus pauvres ?

La santé. Et que toutes et tous y aient accès, ce qui est loin d’être une réalité. Dans plusieurs pays, les paysans et agriculteurs et toutes celles et ceux qui gravitent dans l’économie informelle, n’ont pas accès aux systèmes fonctionnant sur la base de cotisations salariales. La mise en place d’un véritable système universel repose d’abord et avant tout sur une meilleure redistribution de la richesse et des fruits du travail de toutes et de tous. Il faudra tôt ou tard se questionner sur de nouvelles sources de financement. Est-ce que cela doit reposer uniquement sur les travailleuses et les travailleurs et leurs employeurs ? Une taxation des transactions financières internationales pourrait soutenir le financement de l’universalité de la protection sociale. Pourquoi pas, aussi, réfléchir à des cotisations globalisées pour assurer une protection sociale à tout le monde, dans tous les pays ?

Quels sont les enjeux dans les pays riches ?

La « commercialisation » de la protection sociale est en marche plus que jamais, promue par des traités commerciaux internationaux comme l’accord de « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». En Belgique, les systèmes à deux vitesses, où les pauvres et les riches n’ont pas accès aux mêmes services, sont déjà une réalité, notamment en santé. Notre système de protection contre le chômage et l’invalidité est remis en question. La dynamique à l’œuvre tend à abaisser la protection sociale dans les pays où elle est mieux développée au lieu de tirer l’ensemble vers le haut.

Au Québec, les politiques d’austérité frappent de plein fouet l’universalité de nos services publics. Le système de retraite est attaqué de toutes parts. Comment résister à ce démantèlement à l’œuvre partout sur la planète ?

En Belgique, actuellement, nous luttons aux côtés des deux autres grandes centrales du pays et de plusieurs ONG pour conserver les droits que nous avons conquis dans le passé, maintenir la sécurité sociale et défendre le droit de tous les gens à y avoir accès. On a une Europe très « économique » et trop peu « sociale ». On doit travailler plus fort avec les syndicats des autres pays européens afin de mieux développer cette partie sociale de l’Europe.

La mondialisation syndicale, on doit s’y mettre tous. Dans notre monde plus globalisé que jamais, nos patrons se parlent… et nos gouvernements se parlent… Nous nous parlons aussi mais malheureusement nous sommes souvent trop timides dans l’action, trop lents à réagir. Il faut développer une solidarité sans frontière. Il faut que chacun réalise qu’une personne qui travaille pour le même patron qu’elle, dans un autre pays, est une collègue et non une concurrente. Il faut nous battre ensemble pour le bien commun de tous !

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Les centrales syndicales réagissent https://www.csn.qc.ca/actualites/les-centrales-syndicales-reagissent/ Thu, 02 Jun 2016 13:25:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=52454 Les centrales syndicales, CSD, CSN, CSQ et FTQ, réagissent avec stupeur aux propos du ministre Blais selon qui ceux qui demandent le retrait des mesures coercitives à l’encontre des premiers demandeurs d’aide sociale contenues dans son projet de loi no 70 font preuve d’un « petit peu d’ignorance », y compris les professeurs et chargés de cours universitaires.

« Ça commence à faire du monde dans les rangs des ”un petit peu” ignorants. Il ne faut pas oublier qu’à l’exception de certaines franges du patronat, presque tout le monde qui s’est prononcé jusqu’à maintenant a demandé le retrait de la partie II du projet de loi, celle portant sur l’aide sociale. Et les centrales syndicales en font partie », ironise le président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), François Vaudreuil. En effet, présentant le 27 janvier dernier un mémoire conjoint à la Commission de l’économie et du travail, les quatre centrales syndicales québécoises ont dénoncé les mesures de coercition parce qu’elles constituent une violation des droits de la personne et qu’elles ne donnent tout simplement pas les résultats escomptés, ce que même des études gouvernementales démontrent.

« Traiter d’ignorants les gens qui ne sont pas d’accord avec lui, ça frise le mépris, comme si toutes les personnes qui ont émis des critiques à l’endroit de son projet de loi n’avaient pas compris ses ”nobles intentions”. Au contraire, nous avons très bien compris que, pour le ministre Blais, il y a une catégorie de gens sur laquelle il estime bon de taper parce que ça pourrait lui rapporter du capital politique. Or, la fronde actuelle démontre que c’est de moins en moins vrai », déclare la vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Véronique De Sève.

« Le professeur François Blais écrivait en 2001 dans son livre Un revenu garanti pour tous que les ”politiques de workfare ne font rien pour (…) aider [les prestataires d’aide sociale], au contraire. Elles les forcent à occuper un travail qu’ils ne désirent pas et dans des conditions d’employabilité inférieures à celles des autres travailleurs, ce qui les enferme définitivement dans des statuts de citoyens de second rang”. Le professeur Blais était-il dans l’ignorance alors que le ministre Blais aurait eu une grande révélation ? », se questionne la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot.

« Si le ministre Blais veut vraiment aider le plus grand nombre de personnes à sortir de l’aide sociale, qu’il regarde donc du côté des mesures qui fonctionnent. Depuis quelques années, le groupe de personnes qui a quitté le plus massivement l’aide sociale, ce sont les familles monoparentales. Et ce sont aussi celles qui ont été le mieux soutenues financièrement parce qu’elles ont bénéficié de l’amélioration des allocations familiales (programme de soutien aux enfants), de même que d’une indexation pleine et entière de leurs prestations. C’est normal, ces familles pouvaient faire autre chose que lutter pour leur survie, notamment s’éduquer », conclut le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Daniel Boyer.

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Des divergences profondes subsistent sur les effets de l’austérité https://www.csn.qc.ca/actualites/des-divergences-profondes-subsistent-sur-les-effets-de-lausterite/ Fri, 29 Apr 2016 18:11:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=51153 Au sortir de la traditionnelle rencontre du 1er mai avec Philippe Couillard, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a indiqué qu’il subsistait de profonds différends avec le premier ministre au regard des effets des mesures d’austérité sur l’ensemble de la société québécoise.

Dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, le premier ministre Couillard rencontrait ce matin les présidences des centrales syndicales CSN, FTQ, CSD et CSQ, un rendez-vous annuel. Il était accompagné de la ministre responsable du Travail, Dominique Vien.

« Nous avons insisté sur l’arrêt des politiques d’austérité et plaidé en faveur d’un réinvestissement des services publics et des programmes sociaux, notamment les services de garde éducatifs, a expliqué Jacques Létourneau. Visiblement, le premier ministre ne l’entend pas ainsi. Nous continuons à dénoncer le démantèlement de l’État, sans mandat ni consultation, opéré par ce gouvernement depuis son élection en 2014. »

Des « forums » pour l’emploi
Un point intéressant, le premier ministre a annoncé la tenue de « forums » sur la relance économique et les emplois au cours des prochains mois. « Pour la première fois depuis qu’il a été élu, M. Couillard se montre ouvert à réunir tous les acteurs socio-économiques, dont les syndicats, pour parler d’une relance et de créations d’emplois. Ça tombe bien, car nous avons un cahier complet de propositions et une politique visant l’industrie manufacturière, a poursuivi le président de la CSN.

« L’emploi est au plus bas dans le secteur privé et il faut impérativement donner un coup de barre pour relancer notamment le développement régional. L’austérité a aussi frappé fort dans les régions et, en l’état actuel des choses, on doute fort que les libéraux atteignent leur engagement de créer 255 000 emplois au cours de leur mandat. »

Revenus décents
Au cours de cette rencontre, les organisations syndicales ont fait valoir que le gouvernement devait agir pour assurer à tout le monde un revenu décent tout au long de la vie. Jacques Létourneau : « L’actuelle réforme de l’aide sociale est un non-sens. Le rôle de l’État ne devrait pas être d’enfoncer davantage des personnes et des familles dans la pauvreté. Nous avons aussi abordé la nécessaire hausse du salaire minimum. Il n’est pas normal que des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs ne puissent vivre convenablement alors qu’ils travaillent 40 heures par semaine et doivent recourir à des banques alimentaires. »

Le 29 avril, les présidences des centrales syndicales québécoises Jacques Létourneau, de la CSN, Daniel Boyer, de la FTQ, François Vaudreuil, de la CSD, et Louise Chabot, de la CSQ, ont rencontré le premier ministre Philippe Couillard et la ministre responsable du Travail, Dominique Vien. Il s’agit du traditionnel rendez-vous du 1er mai, Journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

Les représentants syndicaux ont insisté sur les mesures à prendre pour améliorer le sort des non-syndiqué-es. À ce titre, il faut instaurer un régime de retraite pour tout le monde, alors que 60 % des travailleuses et des travailleurs québécois ne bénéficient d’aucun régime de retraite.

Municipalités : mobilisations en vue ?
Le message adressé au premier ministre Couillard et à la ministre Vien a été très clair sur le pacte fiscal avec les municipalités. « En accordant le pouvoir aux municipalités de décréter les conditions de travail, le gouvernement s’expose à des mobilisations aux quatre coins du Québec. L’état des relations de travail dans le secteur municipal ne justifie absolument pas de changer le rapport de forces en favorisant outrancièrement les conseils municipaux, lors des négociations. Contrairement à ce que prétendent certains maires, il n’y a pas de déséquilibre à cet égard, car 98 % des conventions collectives sont négociées sans conflit de travail dans ce secteur », a conclu le président de la CSN.


Photos : Clément Allard, Louis-Serge Houle

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Une « meilleure adéquation entre la formation et l’emploi », vraiment ? Et pour qui ? https://www.csn.qc.ca/actualites/une-meilleure-adequation-entre-la-formation-et-lemploi-vraiment-et-pour-qui/ Fri, 22 Apr 2016 19:31:20 +0000 http://refonte.csn.info/?post_type=csnqc_actualite&p=50431 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénonce les pouvoirs accrus qui pourraient être confiés à la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) dans le cadre du projet de loi 70 visant une « meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ».

Le projet de loi 70 accorde de nouveaux pouvoirs à la CPMT quant à la formation des futurs travailleuses et travailleurs et sur les orientations du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Il est en effet prévu que les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur rendent des comptes sur la mise en œuvre de recommandations faites par la CPMT auprès du secrétaire général de la Commission qui relève du ministère de l’Emploi. Ceci est d’autant plus inquiétant que le gouvernement a adopté le discours et la vision des employeurs sur la nécessité d’une adéquation entre la formation et les besoins des entreprises.

« La FNEEQ déplore cette vision utilitariste et marchande de l’éducation. Pour elle, l’éducation doit avant tout permettre aux personnes d’acquérir un ensemble de connaissances et de compétences pour participer pleinement à la construction d’une société meilleure à titre de travailleuses et de citoyennes », explique Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.

La CPMT est une instance nationale de consultation qui relève du ministère de l’Emploi et non du ministère de l’Éducation. Or, il existe déjà une instance de concertation chargée d’élaborer, d’évaluer et de réviser les programmes de formation professionnelle et technique qui relève du ministère de l’Éducation, le Comité national des programmes d’études professionnelles et techniques (CNPEPT). Bien que plusieurs partenaires siègent aux deux comités, il y a plus de personnes issues de l’enseignement au CNPEPT qu’à la CPMT.

« Réduire la part des représentantes et des représentants du réseau de l’éducation risque de privilégier les besoins ponctuels des entreprises et d’ainsi déposséder le milieu de l’enseignement de son autonomie et affecter sa mission première. Cela correspond à un changement de paradigme où l’éducation ne répond plus d’abord à la formation citoyenne, mais aux besoins des entreprises », déplore Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ.

Les syndicats sont mobilisés pour la défense d’une vision citoyenne et humaniste de l’éducation.

À propos
La FNEEQ-CSN regroupe quelque 34 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

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Luttons pour la dignité https://www.csn.qc.ca/actualites/luttons-pour-la-dignite/ Thu, 28 Jan 2016 18:05:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55655 pl70_28janvier-1200x1566

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Les libéraux doivent reculer ! https://www.csn.qc.ca/actualites/les-liberaux-doivent-reculer/ Thu, 28 Jan 2016 08:25:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/les-liberaux-doivent-reculer/ Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) joint sa voix aux nombreuses organisations qui s’opposent au projet de loi 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, dont les travaux en commission parlementaire ont débuté hier.

Le projet de loi prévoit des mesures d’employabilité obligatoires et des pénalités finan-cières pour les personnes qui feraient une première demande d’aide sociale. « Ce pro-jet de loi touchera notamment des jeunes et des personnes issues de l’immigration récente et repose carrément sur des préjugés à l’endroit des prestataires d’aide so-ciale. En coupant l’aide sociale, on prive de ressources des personnes en situation de grande précarité. PL70, c’est l’injustice austère des libéraux qui frappe encore plus fort les plus mal pris », se désole la présidente du CCMM-CSN, Dominique Daigneault. « C’est à la pauvreté qu’il faut s’attaquer, pas aux pauvres ! »

Centralisation des pouvoirs

Le projet de loi présente de nombreux autres problèmes, notamment l’abolition d’Emploi-Québec – un organisme dont la mission de mise en œuvre de programmes et de mesures en emploi est pourtant essentielle – et la dévaluation du rôle de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT). « Le CCMM-CSN parti-cipe aux instances régionales de la CPMT à Montréal et à Laval, rappelle madame Daigneault. De par leur présence directe sur le terrain, les différents représentants, qu’ils proviennent des syndicats, des organismes communautaires, des milieux de la formation ou des entreprises, peuvent proposer des actions concrètes pour répondre aux différents besoins du marché du travail. En reléguant la CPMT à un strict rôle de consultation, le ministère se privera d’une expertise certaine », poursuit la porte-parole syndicale. Elle s’insurge aussi du fait que des frais pourraient dorénavant être imposés aux utilisateurs des services, alors qu’à l’heure actuelle, les personnes désirant être soutenues dans leur recherche d’emploi, par exemple, peuvent l’être gratuitement.

Le CCMM-CSN s’inquiète également des nombreux pouvoirs que le ministre du Tra-vail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale s’arroge avec PL70. « Nous sommes très préoccupés par la centralisation des pouvoirs qu’exercent les ministres du gouverne-ment libéral depuis leur élection. Après l’abolition de nombreux espaces de concerta-tion, que ce soit les conférences régionales des élu-es, les corporations de dévelop-pement économique communautaire ou les forums jeunesse par exemple, les libéraux poursuivent leur opération de destruction de l’État québécois qu’il a fallu des décen-nies à construire », conclut la syndicaliste.

Contre l’austérité – poursuivons la lutte !

Réunis en assemblée générale, les délégué-es des syndicats affiliés au CCMM-CSN se pencheront aujourd’hui sur un plan d’action afin de poursuivre la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard. La lutte au projet de loi 70 est au nombre des batailles qui seront menées au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

À l’instar des groupes qui ont joint la Coalition Objectif dignité, le CCMM-CSN de-mande au gouvernement québécois de retirer son projet de loi 70.

À propos du CCMM-CSN

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

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Nouveaux reculs du modèle québécois https://www.csn.qc.ca/actualites/nouveaux-reculs-du-modele-quebecois/ Wed, 27 Jan 2016 09:20:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/nouveaux-reculs-du-modele-quebecois/ Le projet de loi 70 visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, n’a que son titre d’intéressant. Quand on s’attarde aux détails du projet de loi, on se rend compte qu’il représente un important recul du filet social québécois et du modèle québécois de partenariat avec les acteurs sociaux.

C’est la conclusion à laquelle en arrivent la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) dans un mémoire conjoint qui est déposé aujourd’hui (27 janvier à 16h15) à la Commission de l’économie et du travail. Les centrales syndicales souhaitent ardemment que les 16 recommandations qu’elles proposent soient prises en considération par le gouvernement.

Déposé le 10 novembre 2015 par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), Sam Hamad, le projet de loi 70 s’attaque aux personnes les plus démunies de notre société avec des mesures coercitives en plus de reléguer ses partenaires habituels, dont la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) à un rôle de consultation.

Le projet de loi sur l’adéquation entre la formation et l’emploi prévoit aussi l’abolition d’Emploi-Québec, un organisme pourtant indispensable chargé de mettre en application les mesures et les programmes en matière de main-d’œuvre et auquel la Commission des partenaires est directement associée.

« Pourquoi réserver un rôle secondaire aux partenaires et grands acteurs du marché du travail? Questionne François Vaudreuil, président de la CSD. Avons-nous réellement besoin de rappeler au gouvernement que c’est grâce à la CPMT si le rapatriement au Québec des responsabilités consacrées à la formation professionnelle de la main-d’œProjetLoi-70uvre a été un succès. Nous avons toujours travaillé dans l’intérêt des Québécoises et des Québécois. Le retrait de nos responsabilités et l’abolition prévue d’Emploi Québec sont tout simplement inacceptables ».

Les centrales syndicales réitèrent qu’une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi doit invariablement passer par la participation active des partenaires du marché du travail et du milieu de l’éducation.

Contrairement à certaines idées reçues, il existe déjà une grande collaboration entre le ministère de l’Éducation et les partenaires du marché du travail, représentés notamment, au sein de la Commission et des comités sectoriels de main-d’œuvre, ainsi qu’avec Emploi-Québec Les processus d’élaboration, d’évaluation et de révision des programmes de formation professionnelle et technique en sont de bons exemples.

« Aussi, est-il besoin de rappeler que l’adéquation formation-emploi, objectif auquel nous adhérons, ne peut se faire au détriment de la diversité de l’offre de formation sur l’ensemble du territoire et doit répondre aux besoins des individus et non seulement des entreprises. Nous croyons important de rappeler que l’adéquation formation-emploi doit aussi faire l’objet d’une attention particulière de tous les acteurs concernés par la formation continue dont la poursuite des travaux liés à la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de la formation continue est essentielle », rappelle Louise Chabot présidente de la CSQ.

Déresponsabilisation des entreprises

Le projet de loi s’inscrit dans la foulée des annonces qui ont été faites en mars dernier dans le discours sur le budget qui a réduit par ailleurs le nombre d’entreprises ayant l’obligation d’investir dans la formation. Cette décision a eu pour effet qu’aujourd’hui, à peine 8000 entreprises sur plus de 230 000 ont des obligations quant à la formation de leur personnel. Le projet de Loi étend l’application de la Loi sur la formation à la main-d’œuvre future, mais se désengage de ses responsabilités envers les personnes en emploi.

« C’est à une véritable déresponsabilisation de l’entreprise en matière de formation de la main-d’œuvre que nous assistons. Il va sans dire que nous sommes inquiets du contenu du projet de loi 70. S’il est adopté dans sa forme actuelle, les intérêts des entreprises auront préséance sur les besoins des personnes démunies, ce qui est inadmissible et irresponsable selon nous », clame Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

Un autre élément déplorable du projet de loi est le remplacement du Programme alternative jeunesse par le Programme objectif emploi. Ce nouveau programme se veut davantage coercitif et punitif envers les nouveaux demandeurs d’aide sociale. Ce projet de loi ne tient nullement compte des obstacles liés à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Ce n’est sûrement pas en forçant le déracinement des gens de leur communauté sous la menace de réduire le montant des prestations déjà insuffisantes qu’on va favoriser une intégration en emploi durable.

« D’emblée, nous tenons à souligner que ces nouvelles mesures affecteront les personnes parmi les plus démunies de la société. Il va sans dire que nous n’adhérons pas à ce type de stratégie et nous dénonçons les modifications projetées. C’est pourquoi. Pour nous, le retrait de la partie II du projet de loi no 70 – celle qui modifie la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles s’impose », affirme le président de la FTQ Daniel Boyer.

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Les grands syndicats québécois au front pour exiger le retrait du Programme objectif emploi https://www.csn.qc.ca/actualites/les-grands-syndicats-quebecois-au-front-pour-exiger-le-retrait-du-programme-objectif-emploi/ Sun, 24 Jan 2016 09:15:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/les-grands-syndicats-quebecois-au-front-pour-exiger-le-retrait-du-programme-objectif-emploi/ À quelques jours du début des consultations publiques sur le projet de loi 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, les centrales et les grands syndicats québécois ont la ferme intention de se faire entendre et se joignent à la Coalition Objectif Dignité pour exiger que le ministre Hamad retire le Programme objectif emploi du menu législatif.

Les porte-parole syndicaux étaient ce matin en conférence de presse aux côtés de ceux de la Coalition, forte d’une vingtaine d’associations et de regroupements nationaux de groupes sociaux.

Ils critiquent sévèrement le cœur du projet de loi 70, soit le Programme objectif emploi, qui obligerait les personnes qui font une première demande d’aide sociale à participer à un plan d’intégration à l’emploi. Celles-ci pourraient voir leur prestation amputée de moitié, aux dires du ministre Hamad, si elles refusaient de participer au Programme.

Selon les porte-parole syndicaux et sociaux, le Programme objectif emploi est odieusement empli de préjugés envers les personnes assistées sociales et représente un grave recul pour l’accès à l’aide de dernier recours.

« L’approche punitive du ministre Hamad ne fonctionnera pas. En 2005, sa prédecesseure l’a compris et a reculé. Les expériences du même genre, testées çà et là dans les pays occidentaux, n’arrivent jamais à remplir leurs promesses. Au final, il n’y aura de toute façon pas assez d’emplois disponibles pour tous les sans-emploi qui peuvent et veulent travailler. Soutenir le contraire est irrationnel », de s’indigner Serge Petitclerc, porte-parole de la Coalition.

Pour Véronique de Sève de la CSN : « Les mesures d’aide à l’emploi coercitives ne sont pas une solution et elles affecteront en particulier les femmes. En s’échinant 40 heures par semaine au salaire minimum, on n’obtient pas un salaire décent. Surtout que les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel, ce qui accentue encore leur précarité économique. La hausse de fréquentation des banques alimentaires par des personnes détenant pourtant un emploi témoigne de l’émergence des “travailleurs pauvres”. Et, faut-il le rappeler… ce sont surtout des “travailleuses”. »

Selon Louise Miller de la FTQ, « il est particulièrement odieux que l’on s’attaque de nouveau aux plus pauvres de la société. Ce gouvernement a retiré l’obligation faite aux petites et moyennes entreprises de former leur main-d’œuvre considérant que c’était un irritant pour les entreprises et qu’il valait mieux privilégier les mesures incitatives, mais choisit de faire l’inverse pour les assistés sociaux! Deux poids, deux mesures, comme c’est malheureusement le cas pour la plupart des politiques de ce gouvernement. »

Quant à Régine Laurent de la FIQ, la pauvreté est un vrai fléau auquel il faut s’attaquer en amont, tout au contraire de l’approche punitive du projet de loi 70. « Il existe un lien étroit entre la santé et la pauvreté. Il est vrai que la pauvreté peut résulter de conditions défavorables, comme un mauvais état de santé, mais elle engendre également un cercle vicieux puisqu’elle restreint l’accès à de nombreuses ressources. Avec ces nouvelles coupes à l’aide sociale, le gouvernement va juste empirer la situation et punir celles et ceux qui n’en ont déjà pas assez pour survivre. »

Carolle Dubé de l’APTS renchérit : « Ce projet de loi ne repose pas sur une volonté réelle de sortir les gens de la pauvreté. À l’APTS, nos membres sont bien placés pour constater les ravages de la pauvreté sur la santé de la population. Les travailleuses sociales, les psychologues et les physiothérapeutes, entre autres, qui œuvrent auprès des personnes en difficulté financière savent que la situation se dégrade. Au Québec, les personnes pauvres ont une espérance de vie en bonne santé plus courte de huit ans par rapport à celle des personnes issues de milieux favorisés. En effet, les personnes pauvres ont deux fois plus de risque d’être atteintes d’une maladie grave ou de mourir prématurément que les personnes plus favorisées. Plus un individu vit longtemps dans la pauvreté, plus les dommages à sa santé risquent d’être importants. S’attaquer aux injustices sociales, c’est lutter pour améliorer la santé des Québécois. Il faut dire non à l’appauvrissement. Non au projet de loi 70 », indique la présidente de l’APTS, Carolle Dubé.

Pour la vice-présidente du SFPQ, Denise Boileau, de nombreux aspects du projet de loi 70, notamment en ce qui concerne les modalités d’application des sanctions vis-à-vis les personnes participantes au Programme objectif emploi, ne seront précisés que par règlementation, ce qui pose problème car ce sont les agents d’aide dans les CLE qui porteront l’odieux de « défricher » les modalités d’application du projet de loi. « En ce moment, cette perspective est inquiétante surtout au vu des déclarations du ministre Hamad dans les médias au moment du dépôt du projet de loi. Cela me laisse donc craindre que tout le fardeau des pressions politiques, qui ne manqueront pas de survenir avec un tel flou, reposera sur les épaules des agents des CLE. Le gouvernement met tout en place pour que ces agents se fassent pointer du doigt pour leur arbitraire alors que c’est le manque de directives initiales connues qui sera responsable. »

Le vice-président de la CSD ajoute : « On a appris cette semaine, grâce à l’Institut canadien d’information sur la santé, que les médecins ont obtenu une hausse substantielle de leur rémunération grâce à un faux prétexte, un exode de médecins vers les autres provinces. Avec pour résultat qu’avec une richesse moindre que les autres provinces, le Québec paie maintenant mieux ses médecins que ses voisines. Un détournement de l’argent de nos impôts vers les plus riches de notre société. Nous disons simplement qu’il vaut mieux utiliser l’argent de nos impôts pour mieux soutenir les plus démunis, réduire les écarts de richesse et tout le monde en bénéficiera ».

Mario Beauchemin de la CSQ affirme quant à lui : « Voici un autre projet de loi, improvisé et sans fondement scientifique, qui favorise encore une fois l’accroissement des inégalités sociales. Il semble n’y avoir personne au Conseil des ministres pour se rappeler qu’il s’agit là d’une politique d’insertion en emploi dépassée et d’une autre époque. Personne ne semble faire de lien entre pauvreté et désinvestissement en éducation, en petite enfance et en enseignement supérieur? Ce gouvernement préfère faire la lutte aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté. Que faut-il pour le convaincre de l’importance de lutter contre la pauvreté? »

« Avec Objectif emploi, le gouvernement espère économiser 50 millions de dollars sur le dos des personnes qui ne seront pas en mesure de se conformer au plan d’intervention que le Ministère leur imposera. C’est de toute évidence en comptant sur les personnes qui ne recevront plus de soutien et qui seront laissées à elles-mêmes, sans revenu ou avec un revenu inférieur aux 623 $ de prestation, que le Ministère a fait ses calculs », conclut Yann Tremblay-Marcotte, porte-parole de la Coalition, qui se questionne sur les véritables intentions du ministre Hamad.

Pour toutes celles et ceux qui étaient présentes ce matin, il est inconcevable que le gouvernement pousse sa logique d’austérité au point où il envisage à nouveau d’appauvrir les plus pauvres de notre société.

« Nous demandons au ministre Hamad de retirer le Programme objectif emploi et de plutôt profiter de l’élaboration du prochain Plan d’action gouvernemental en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale pour mettre en place une véritable réforme de l’aide sociale au Québec », de conclure les porte-parole de la Coalition Objectif Dignité, qui invitent la population à une grande manifestation le 27 janvier prochain à 11 h 30, date du début des consultations publiques sur le projet de loi 70 ( https://www.facebook.com/events/930074143706535/).

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Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/des-luttes-sociales-et-syndicales-en-2016-predit-la-csn/ Tue, 05 Jan 2016 09:35:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/des-luttes-sociales-et-syndicales-en-2016-predit-la-csn/ Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

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Quand l’austérité s’attaque aux plus démunis https://www.csn.qc.ca/actualites/quand-lausterite-sattaque-aux-plus-demunis/ Wed, 11 Nov 2015 12:30:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/quand-lausterite-sattaque-aux-plus-demunis/ « Avec son projet de loi 70, le gouvernement de Philippe Couillard fait preuve d’une mesquinerie sans nom en s’en prenant aux plus démunis de la société », se révolte Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN). « Le ministre Sam Hamad privilégie l’approche coercitive en menaçant de couper les vivres aux personnes qui reçoivent la maigre somme de 616 $ par mois, plutôt que d’apporter une aide concrète à des gens vivant déjà dans une très grande précarité », ajoute la porte-parole syndicale.

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale veut ainsi forcer les nouveaux demandeurs d’aide sociale à accepter toute mesure d’insertion à l’emploi, sous peine de voir réduire de moitié leur prestation. « Vivre à Montréal avec moins de 600 $ par mois, c’est tout simplement impossible, ajoute madame Daigneault. Imaginez les conséquences d’une telle mesure sur le quotidien de gens déjà très mal pris ».

Le CCMM-CSN est d’accord avec des mesures d’insertion sociale ou d’intégration au monde du travail, mais trop souvent, celles-ci sont mal adaptées et ne respectent pas la réalité des personnes. De plus, les centres locaux d’emplois qui accompagnent les personnes assistées sociales sont aux prises avec des coupes de postes. Cette nouvelle mesure gouvernementale ne pourra qu’alourdir davantage le système.

Par ailleurs, le gouvernement s’attaque aux plus démunis en les forçant à intégrer le monde du travail alors que la création d’emploi n’est tout simplement pas au rendez-vous. En effet, selon les plus récentes données d’Emploi Québec, le taux de chômage demeure stable et malgré la promesse du PLQ de créer 250 000 emplois au Québec durant son premier mandat, on est loin du compte, puisqu’en octobre, par exemple, le nombre d’emplois à temps plein a subi une baisse de 0,7 %. Au lieu de s’attaquer au problème de création d’emplois, le gouvernement s’en prend aux plus précaires, les personnes assistées sociales.

Justice fiscale, justice sociale
Le CCMM-CSN déplore d’autant plus l’approche coercitive du gouvernement, qu’il continue de refuser de prendre l’argent là où il est, que ce soit dans les banques qui empochent des profits astronomiques, dans les paradis fiscaux, ou en haussant les redevances minières.

« Ou bien le gouvernement ignore la réalité des personnes assistées sociales ou bien c’est un gouvernement sans cœur. Il faut être bien lâche pour s’en prendre aux personnes qui n’ont pas les moyens de se défendre », conclut la présidente du CCMM-CSN.

À propos du CCMM-CSN
Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

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Le silence de Philippe Couillard https://www.csn.qc.ca/actualites/le-silence-de-philippe-couillard/ Thu, 18 Jun 2015 15:25:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55638 pv10-1192x1104

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Paige Galette https://www.csn.qc.ca/actualites/paige-galette/ Fri, 05 Jun 2015 02:18:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55773 paige-2

« Il n’y a pas de job nulle part. Et ce qui existe est tellement précaire, c’est déprimant. Mais le gouvernement Couillard fait comme si de rien n’était et coupe partout au lieu de stimuler l’économie et la création d’emplois. Le taux de chômage chez les jeunes est deux fois plus élevé que la normale. On est la première génération qui est moins bien lotie que ces parents, mais on n’arrête pas de nous juger et de nous accuser de n’être qu’une gang d’enfants-rois gâtés.

Les compressions en éducation, en aide sociale, dans les centres jeunesse, c’est quoi exactement ? C’est nous regarder droit dans les yeux et nous dire « démêlez-vous tout seul ». Et on se demande pourquoi les jeunes répliquent en disant « fuck toute » ? »

– Paige Galette, nouvelle diplômée

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Carole Malaet https://www.csn.qc.ca/actualites/carole-malaet/ Fri, 22 May 2015 02:03:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55765 carole
« Pourquoi est-ce que le gouvernement s’attaque aux pauvres? On est déjà traité comme la vermine de la société. On dit maintenant à ceux qui sont sur l’aide sociale qu’ils n’ont pas le droit de passé trop de temps à l’extérieur de la province. On restreint les libertés des plus démunis, mais on ne fait rien contre l’évasion fiscale et les riches qui cachent leur argent dans les paradis fiscaux. Après mes dépenses, je suis chanceuse s’il me reste 30 $ dans mes poches. Et je ne vis pas dans le grand luxe… je n’ai pas de téléphone mobile, d’internet ou de télévision, je m’informe uniquement grâce à la radio et les journaux gratuits dans le métro. Je m’alimente avec l’aide des banques alimentaires. Je fabrique mes propres vêtements. Je n’ai rien à donner, mais le gouvernement s’en prend à moi quand même.

Il y a en qui disent qu’on devrait juger une société par son traitement des animaux. Mais moi, je juge les politiciens par leur traitement des plus démunis de la société. Et le gouvernement Couillard devrait avoir vachement honte. »

– Carole Malaet, militante du POPIR

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Laurence Ouellet https://www.csn.qc.ca/actualites/laurence-ouellet/ Wed, 11 Mar 2015 21:44:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55729 laurence

« Je n’en peux plus de vivre sous le seuil de pauvreté. D’emprunter de l’argent à ma famille. Je veux être autonome. Je ne devrais pas être forcée de choisir entre mes médicaments et ma nourriture. Comment est-ce qu’un gouvernement peut se permettre de délaisser ses populations démunies? Comment est-ce que Philippe Couillard peut se regarder dans le miroir chaque matin ? »

– Laurence Ouellet

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Le collectif Refusons l’austérité intensifie la mobilisation https://www.csn.qc.ca/actualites/le-collectif-refusons-lausterite-intensifie-la-mobilisation/ Thu, 12 Feb 2015 15:00:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/le-collectif-refusons-lausterite-intensifie-la-mobilisation/ Le grand rassemblement citoyen organisé par le collectif Refusons l’austérité, qui s’est tenu aujourd’hui au Centre des congrès de Québec et a été suivi d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, a donné lieu à l’élaboration d’un plan d’action et de mobilisation qui s’accentuera au cours des prochaines semaines.

« Les impacts des coupes budgétaires dans les programmes et les services publics sont concrets, soutiennent les organisations membres du collectif. Le gouvernement vient de mettre en place un mécanisme de démantèlement du réseau public de santé qui risque grandement d’en réduire l’accessibilité et d’élargir la privatisation. Il a augmenté les tarifs pour les services de garde à la petite enfance en instaurant le principe d’utilisateur-payeur. Il impose des compressions aux universités, réduit l’aide sociale, affaiblit les régions, coupe l’aide aux devoirs. Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qu’il fait subir à la population. »

Pas de relâche pour protester

Depuis le début de l’année, les groupes membres du collectif ont multiplié les actions pour s’opposer aux politiques imposées par les libéraux. Visites de député-es et de ministres, occupation de leurs bureaux, grande mobilisation contre les hausses de tarifs dans les centres de la petite enfance (CPE), vigile du 6 février contre le bâillon du projet de loi no 10 (loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux), mobilisations régionales diverses, et ce, sans compter les diverses actions de l’automne dernier, dont la grande manifestation du 29 novembre 2014.

« Nous sommes unanimes : il faut faire reculer le gouvernement avant qu’il n’ait complètement détruit le modèle québécois. La seule façon d’y parvenir est de maintenir la cadence dans nos opérations de mobilisation et de visibilité, enchaînent les porte-parole du collectif. La Journée internationale des femmes, le dépôt du budget, la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, seront autant d’occasions pour tous les citoyens et les citoyennes de signaler au gouvernement leur rejet des politiques d’iniquité, d’injustice et d’appauvrissement qu’il est en train d’instaurer en faisant reculer le Québec de 50 ans. »

D’autres solutions

Les groupes membres du collectif ont également étoffé leurs solutions pour assurer le développement économique durable du Québec et mettre en place les fondements d’une société plus juste. « Nous l’avons dit plusieurs fois, le gouvernement pourrait par exemple décider de repousser le versement au Fonds des générations, une mesure sans aucun coût qui permettrait de dégager un surplus de 227 millions de dollars », soulignent-ils. Ils ajoutent : « À l’heure où un scandale comme celui de la HSBC fait les manchettes, on est à même de réaliser à quel point il faut développer des moyens de lutter efficacement contre les paradis fiscaux. La révision de notre régime fiscal, qui passerait notamment par une refonte des avantages fiscaux favorisant les plus riches, une plus grande progressivité de l’impôt des particuliers et une imposition plus juste des grandes entreprises et des banques seraient aussi beaucoup plus porteuses que les attaques envers la classe moyenne, les travailleurs, les femmes et les personnes défavorisées auxquelles se livrent les libéraux », concluent-ils.

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