Alliance syndicats et tiers-monde – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Wed, 17 May 2023 19:24:58 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Alliance syndicats et tiers-monde – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Pareils, mais différents https://www.csn.qc.ca/actualites/pareils-mais-differents/ Wed, 17 May 2023 19:24:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90268 « Nos organisations mènent des luttes similaires, dont celle contre ce que nous appelons la digitalisation du travail, une dévalorisation qui se manifeste par l’absence ou le manque de créativité, les tâches répétitives, bref, par une perte de sens au travail. Cette perte de sens est accentuée par l’inégalité des statuts d’emploi qui implique forcément une inégalité des salaires versés. Alors que le secteur public tirait les conditions de travail vers le haut avec des emplois dits statutaires (permanents), nous constatons que le privé ne fait pas mieux et que même dans le public, les conditions sont tirées vers le bas avec la création de postes plus précaires.

« Les travailleuses et travailleurs sans-papiers vivent aussi de la discrimination similaire à celle contre laquelle vous luttez ici. Plus précaires, ils acceptent souvent des postes mal payés que d’autres refusent, des emplois peu valorisants. Nous militons donc pour qu’il y ait une régularisation de leur statut, ce qui amènerait automatiquement un rehaussement important de leurs conditions de travail afin de tirer ces salarié-es vers le haut et de contrer la dévalorisation du travail.

Et différents

« Notre organisation regroupe 1,5 million de membres, y compris les sans-emploi affiliés que nous représentons et à qui notre organisation verse les indemnités de chômage que nous recevons de l’État. Plus besoin de déclarer ses semaines au gouvernement, le versement se fait plus rapidement, plus facilement et nous soutenons leurs efforts pour retrouver un emploi, pour refaire leur CV, etc. Les sans-emploi sont membres à part entière et participent à tous nos congrès.

Contrer l’ubérisation et la précarisation du travail

« Nous travaillons aussi à la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs de plateforme, de celles et de ceux, par exemple, qui livrent des repas via des applications, les faux indépendants qui ont le même employeur, afin d’élever leurs conditions de travail. On veut assurer leur santé et leur sécurité au travail tout en leur donnant accès aux protections sociales. Nous avons récemment vu, au Brésil, des applications pour obtenir les services d’un avocat payé à l’acte et donc précarisé, et nous devons organiser ces nouvelles formes d’accès au travail afin de leur garantir de bonnes conditions d’exercice.

« Nous travaillons également sur la mise en place de lois qui imposeraient un devoir de vigilance. Cela impliquerait que les maisons-mères des multinationales soient responsables et redevables pour toute la chaîne de production, du producteur de cacao en passant par celui qui le transforme pour le consommateur. Nous avons d’ailleurs tissé des liens avec la CSN lors de la courte grève des salarié-es de Barry Callebaut, en septembre 2019. Puisque nous avons la transparence financière en Belgique, nous avons divulgué les renseignements financiers nécessaires à la négociation des salarié-es de Saint-Hyacinthe.

« Finalement, comme vous, nous vivons une montée de l’extrême droite et nous sommes très vigilants à cet égard. Les élections européennes arrivent chez nous en 2024, à tous les niveaux de pouvoir du pays, et cela coïncide aussi avec les élections syndicales qui ont lieu tous les quatre ans. Nous avons des règles concrètes afin d’éjecter tout délégué-e affichant de telles postures politiques. Il n’est pas question pour nous de laisser l’extrême droite prendre place dans des organisations qui luttent pour la solidarité, l’entraide et la justice sociale. »

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Appuyer l’autonomisation des femmes au Mali et au Sénégal https://www.csn.qc.ca/actualites/appuyer-lautonomisation-des-femmes-au-mali-et-au-senegal/ Wed, 07 Jun 2017 23:59:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60812 Thérèse Diarra et Mame Saye Seck sont deux militantes syndicales africaines impliquées dans des projets d’économie sociale et solidaire. La première est une sage-femme malienne. La deuxième une enseignante sénégalaise. Toutes deux participent à des projets appuyés par la CSN. Leur objectif : aider les femmes de l’économie informelle à s’organiser et à s’autonomiser.

Permettre aux femmes du Mali de se prendre en charge

Thérèse Diarra est responsable du Département de l’économie informelle, de la protection sociale et des retraité-es à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Elle a profité de sa présence à son premier congrès de la CSN pour témoigner de l’impact du projet d’économie sociale et solidaire sur les femmes.

Cette initiative créée par la CSTM a permis de former des femmes et des hommes qui travaillent dans plusieurs secteurs de l’économie informelle. C’est le cas pour les teinturières, pour celles et ceux qui travaillent dans le sable et le gravier et pour les vendeuses de poisson.

Le projet qu’elle a coordonné a été un véritable succès. En trois ans, il a permis à plus de 900 femmes de s’organiser. Dès la deuxième année, la demande des femmes était tellement forte qu’il n’a pas été possible de répondre à la demande de tout le monde.

Un bon exemple de ce succès est celui de la présidente du premier groupe formé par le projet du Mali. Depuis sa formation et son implication auprès des femmes de son groupe, elle visite maintenant plusieurs pays d’Afrique pour former d’autres groupes de femmes.

L’implication de ces femmes leur a permis de se prendre en charge et d’améliorer leur niveau de vie. En se regroupant, elles ont fondé une caisse d’entraide pour financer des améliorations de leurs activités. À terme, l’objectif serait de créer une coopérative qui regrouperait l’ensemble des secteurs touchés par le projet.

Thérèse Diarra lance ce message aux délégué-es du congrès de la CSN : la solidarité internationale permet d’aider ces femmes qui se battent dans l’ombre.

Contre l’injustice, les femmes sénégalaises s’organisent

Le projet mené au Sénégal a permis d’appuyer des travailleuses dans cinq secteurs de l’économie informelle. Mame Saye Seck a été au cœur du projet dès le départ à titre de chargée des projets de l’économie sociale et solidaire à l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS).

Photo : Raynald Leblanc

Pour s’assurer que le projet soit un succès, ils ont pris la décision de le concentrer à Dakar et ses banlieues. L’objectif était de trouver une alternative aux fonds de microfinance en permettant aux travailleuses de s’organiser entre elles et d’épargner pour financer leurs activités. Trop souvent les fonds de microfinance mettent une pression forte sur les travailleurs et travailleuses. C’est pourquoi il est important d’appuyer l’autonomisation économique de ces travailleuses.

Durant les trois années du projet, plusieurs femmes ont reçu des formations. Pour ces travailleuses, l’économie sociale et solidaire est un levier pour leur développement. Tout naturellement, ces femmes ont choisi le modèle coopératif pour développer leur projet.

Avec l’aide de la CSN, ces femmes ont obtenu les outils pour bâtir leurs activités sur des bases solidaires. Ces formations étaient d’ailleurs ajustées pour que ces travailleuses, dont plusieurs sont analphabètes, soient en mesure d’améliorer leurs conditions de vie. Et ces formations permettent même d’aider à les alphabétiser en rendant plus concret l’apprentissage de la langue.

Énergisée par les débats du congrès, Mame Saye Seck retournera au Sénégal pour poursuivre le travail avec les femmes de l’économie informelle. Le syndicalisme combatif reste la clé pour œuvrer ici comme ailleurs pour la justice sociale.

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La force de la solidarité internationale https://www.csn.qc.ca/actualites/la-force-de-la-solidarite-internationale/ Tue, 06 Jun 2017 01:45:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60652 Pour Dalila Aleman Garcia, de la Centrale sandiniste des travailleurs du Nicaragua (CST), la solidarité internationale et les alliances qui en découlent permettent de mettre sur pied d’importants projets de syndicalisation qui ne pourraient voir le jour autrement.

Dans ce pays d’Amérique centrale, qui compte environ 600 000 syndiqué-es, soit près de 30 % de la population active, les centrales syndicales cherchent toujours de nouvelles façons d’assurer le respect des droits des travailleuses et travailleurs de tous les secteurs.

C’est ainsi qu’est né, en 2014, un projet coordonné par la CSN et par des organisations syndicales et environnementales d’Amérique et d’Europe, visant à prêter main-forte aux travailleuses et travailleurs des mines artisanales du Nicaragua, du Guatemala, du Honduras et du Salvador. « Seulement au Nicaragua, le projet a des répercussions sur 30 000 travailleurs miniers qui voient maintenant la possibilité de recevoir de la formation sur la négociation collective et sur les droits du travail », affirme Mme Garcia. Le projet permet aussi la distribution d’équipements de protection pour ces hommes et ces femmes qui oeuvrent dans un environnement des plus dangereux et qui n’ont souvent aucune sécurité sociale.

Cette initiative, menée sur le terrain par la CST, a amené les dix coopératives de travail des mines artisanales du Nicaragua à unir leurs forces et à militer ensemble pour améliorer les conditions de vie des travailleuses et travailleurs de ce secteur.


Photo : Michel Giroux

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Les projets soutenus en 2016 https://www.csn.qc.ca/actualites/les-projets-soutenus-par-lastm-en-2016/ Thu, 23 Mar 2017 16:55:45 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59120 Honduras et Nicaragua

Renforcement institutionnel, promotion, formation et organisation des travailleuses et travailleurs dans les mines artisanales (2015- 2016)

La CSN, ELA (Pays basque), la CUT du Brésil et la CUTH se sont associées à un projet existant concernant le secteur extractif en Amérique centrale, plus particulièrement au Guatemala, au Nicaragua et au Salvador. Cette contribution a permis l’intégration du Honduras au projet et la prise en compte de la réalité des travailleurs artisanaux (économie informelle) au Nicaragua et au Honduras en collaboration avec la CST et la CUTH.

Le projet vise à renforcer le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales dans les communautés affectées par les industries extractives transnationales dans les pays visés. Dans plusieurs pays d’Amérique centrale, les activités extractives des entreprises transnationales menacent les écosystèmes et portent atteinte aux droits environnementaux et sociaux des populations.

Le projet vise aussi à soutenir l’organisation des travailleuses et travailleurs informels du secteur minier artisanal au Honduras et au Nicaragua, dont les conditions de vie demeurent précaires : accès très limité aux services de base et à la sécurité sociale, enjeux majeurs de santé et sécurité au travail, conflits sociaux, dégradation de l’environnement (terrestre et marin) et de la santé publique.

Alternatives assure la gestion administrative du projet. La CSN, ELA et la CUT du Brésil, participent à la coordination et au contenu avec la CST et la CUTH. Le projet est financé par le programme québécois de développement international du ministère des Relations internationales (MRI) et se terminera en décembre 2016.


Haïti

« Syndicalisation et travail décent : projet conjoint afin de poursuivre l’appui au mouvement syndical haïtien » (phase 3 : juillet 2015 à décembre 2016)

Ce projet de solidarité avec Haïti coordonné par la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques (CSA) a débuté après le tremblement de terre de 2010. Cette même année, la CSI a organisé le « Sommet syndical pour la reconstruction et le développement de Haïti » au cours duquel elle a défini, avec la CSA, une feuille de route pour la reconstruction et le développement syndical en Haïti.

L’objectif général est de renforcer la capacité des organisations syndicales haïtiennes à développer l’agenda pour le travail décent en Haïti. Toutes les organisations membres de la CSI ainsi que des organisations indépendantes participent à ce projet.

Les cinq priorités de la phase trois s’inscrivent dans la continuité des phases précédentes : syndicalisation, genre, protection sociale, unité d’action et secteur textile dans les maquilas. Elle comportera 16 formations pour 450 nouveaux membres. Ensuite, des formations avancées seront données aux organisateurs.

Outre le soutien de la CSI et CSA, ce projet reçoit l’appui financier et technique du Bureau des activités pour les travailleurs  (ACTRAV) de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de diverses organisations syndicales à travers le monde (CUT du Brésil, CFDT [France], CSC [Belgique]).


Haïti

Centre de formation et bibliothèque publique en Haïti, 2016 à 2019

Ce nouveau projet, coordonné par l’Internationale de l’Éducation (IE), s’inscrit dans un contexte toujours marqué par le séisme de 2010. Il a pour objectif la mise sur pied d’un complexe éducatif composé  d’un  centre de formation et de ressources pour les enseignantes et les enseignants haïtiens et d’une bibliothèque publique. Ce complexe permettra l’accès à plus de 40 000 volumes aux étudiantes et aux étudiants, aux enseignantes et enseignants de même qu’à la population générale. De plus, on y assurera la formation des futurs enseignantes et enseignants ainsi que celle des travailleuses et travailleurs déjà en fonction à l’aide de modules qualifiants leur permettant de maîtriser de nouvelles compétences menant à l’obtention du permis d’enseignement.

Ce projet est issu d’un vaste partenariat regroupant, d’une part, la Fondation haïtienne Culture et Société (FCHS) et, d’autre part, trois syndicats de l’enseignement haïtiens : l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti (UNNOEH), partenaire de longue date de la FNEEQ et de la CSN, la Confédération nationale des enseignantes et enseignants d’Haïti (CNEH, membre fondateur de la FCSH) ainsi que la Fédération nationale des travailleurs en éducation et en culture (FENATEC).

En réponse aux demandes formulées par les syndicats haïtiens, des organisations partenaires de diverses régions du monde ont accepté de travailler ensemble afin d’atteindre les objectifs du projet : l’Internationale de l’Éducation, la FNEEQ, la CSN, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Steve Sinnott Foundation (SSF) et la National Union of Teachers (NUT) du Royaume-Uni, la Fédération canadiennes des enseignantes et des enseignants (FCE-CTF), la Fondation des parlementaires québécois Cultures à partager, la National Education Association (NEA) des États-Unis ainsi que la Caribbean Union of Teachers (CUT).


Mali

« Les coopératives maraîchères féminines, des actrices de développement économique dans les communes rurales du Mali », avril 2016 à juillet 2017

De 2009 à 2011, l’ASTM a soutenu un projet visant la promotion économique des femmes et l’amélioration de l’alimentation dans quatre communes de Dioïla au Mali grâce à la culture de moringa. Puis de 2013 à 2015, un nouveau projet de culture du maïs et de warrantage, qui s’inscrit dans une démarche à long terme entre les partenaires impliqués, a été élaboré par le Carrefour de solidarité internationale de l’Estrie et l’association malienne Kilabo.

En 2016, l’ASTM a continué de soutenir ces partenaires en appuyant  un nouveau projet au Mali qui vise à accroître les revenus des femmes de quatre communes rurales du Mali. Cet objectif sera à atteint grâce à un recours accru à l’approche coopérative pour le développement des activités agricoles en soutenant la mise sur pied de trois coopératives maraîchères féminines et grâce à une augmentation de la production et de la mise en marché collective des produits maraîchers par les femmes qui bénéficieront de l’aménagement de trois parcelles collectives de production maraîchère et de  formation.

En plus d’accompagner trois coopératives maraîchères féminines, le projet va les faire reconnaître à titre d’actrices économiques dans les dynamiques villageoises et fédératives. L’approche coopérative permettra aux femmes d’accélérer la croissance de leurs activités agricoles, favorisera la durabilité des nouvelles pratiques agricoles et facilitera le partage d’expériences et d’expertises entre les coopératives à travers les dynamiques de développement communautaire des villages et les fédérations paysannes.


Sénégal, Mali et Togo 

Organisation et formation des travailleurs de l’économie informelle : séminaire de fin de projet et exercice de relance

Ce projet de trois ans a été lancé en 2012 et s’est terminé au début 2016. Il visait à soutenir l’organisation et la représentation syndicale de travailleuses et de travailleurs de l’économie informelle au Mali, au Sénégal et au Togo afin de contrer leur situation d’exclusion, de favoriser leur reconnaissance par les pouvoirs publics ainsi que leur participation au dialogue social. Au cours des dernières décennies, le nombre de personnes vivant de l’économie informelle a été en nette progression en Afrique de l’Ouest. Dans plusieurs pays, elles représentent aujourd’hui plus des trois quarts de la main-d’œuvre active. En règle générale, les travailleuses et les travailleurs qui y œuvrent sont mal rémunérés, connaissent des conditions de travail précaires et ne bénéficient d’aucun système de protection sociale. En outre, les travailleurs de l’économie informelle sont mal représentés, les centrales syndicales étant davantage présentes dans le secteur formel. Le projet cherchait donc à renforcer la capacité des organisations syndicales participantes à intervenir de manière ciblée dans le secteur informel, à y recruter des adhérentes et des adhérents et à renforcer la capacité des responsables syndicaux provenant de ce secteur de bien représenter leurs mandants.

La CSI-Afrique  a accompagné ce projet soutenu par l’ASTM et l’Institut Belleville de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) en appui à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) et l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS). Le séminaire de fin de projet, tenu en juin 2016 à Bamako, a permis la socialisation des résultats entre les partenaires du projet de même que l’identification des objectifs afin de poursuivre la collaboration entre les partenaires de 2017 à 2019.


Mexique

Appui au Frente Auténtico del Trabajo

Depuis la fin des années 1990, la CSN soutient le Frente Auténtico del Trabajo (FAT), une organisation syndicale mexicaine indépendante et progressiste. Avec d’autres organisations syndicales et militantes, le FAT fait la promotion des droits de la personne et participe à diverses actions d’éducation, conférences, campagnes, etc.

En 2016, l’appui de l’ASTM a permis au FAT de déployer avec d’autres syndicats authentiques une stratégie qui a amené le gouvernement mexicain à mettre fin aux conseils de conciliation et d’arbitrage et de remettre la responsabilité de la définition des accréditations syndicales et des relations de travail entre les mains de nouveaux organes, dont l’encadrement par la chambre des députés devraient les rendre plus perméables au pouvoir exécutif et à d’autres sources d’influences. Il s’agit d’une victoire très importante pour le mouvement syndical car ces conseils étaient de hauts lieux de corruption favorisant l’existence des syndicats jaunes au Mexique.

Environ 90 % des conventions collectives au Mexique sont en fait des contrats de protection des employeurs, soit des ententes entre des entreprises et des syndicats non démocratiques qui empêchent la formation de syndicats combatifs et indépendants et qui n’offrent pas de réelles améliorations des conditions de travail. L’institutionnalisation de ce modèle fait en sorte que le taux de syndicalisation est très faible au Mexique. Selon les syndicats indépendants, il serait inférieur à 10 %, ce qui signifie qu’à peine 1 % des travailleuses et des travailleurs mexicains bénéficient d’une véritable convention collective. La réforme des lois du travail de décembre 2012 a rendu la situation des travailleurs mexicains encore plus précaire, car elle favorise un recours accru à la flexibilisation et à la sous-traitance. Par exemple, le FAT représente des travailleurs de stations-service qui ne reçoivent pas de salaire, que des pourboires, et qui doivent payer pour garder leur droit de travailler. Il faut également ajouter à cela les répercussions du narcotrafic sur l’emploi et le travail ainsi que celles de l’insécurité qui en découle sur les conditions de vie. En effet, le narcotrafic est de plus en plus imbriqué avec des entreprises de secteurs variés, ce qui accroît le risque de violence envers les syndicalistes et, conséquemment, une baisse ou un arrêt de l’activité syndicale dans certains secteurs.

Dans la province de Durango, l’action du FAT a permis l’amélioration des conditions de travail des chauffeurs de taxi, de même que l’octroi de permis à un plus grand nombre de chauffeurs ce qui créera de l’emploi. Le FAT a également appuyé les démarches de dizaines de familles pauvres pour confirmer la propriété de leur maison, parfois face à des entreprises privées qui voulaient s’approprier leurs terres.

Enfin, l’appui de l’ASTM a permis plusieurs démarches d’appui à des syndicats déjà organisés, des approches envers des travailleurs membres de syndicats jaunes, des sessions de formations sur la coopération, des approches auprès de travailleuses et travailleurs non syndiqués. Le tout dans diverses régions du pays (Guanajuato, Nuevo Leon, Querétaro).


Guatamala

Projet accompagnement Québec-Guatemala (2015-2016)

L’ASTM a renouvelé sa coopération avec le Projet accompagnement Québec-Guatemala (PAQG), une organisation de  défense des droits de la personne et des droits syndicaux. Le Guatemala est un pays particulièrement répressif, où les droits des militantes et des militants, notamment de plus en plus de militants syndicaux, sont systématiquement bafoués par des forces de l’ordre au service des intérêts des multinationales.

L’année 2016 aura, elle aussi, été mouvementée sur le plan politique, avec certains éléments plus positifs, comme les procès de plusieurs ex-militaires pour disparitions forcées, crimes contre l’humanité, esclavage sexuel durant la guerre civile. Le nombre d’agressions contre les défenseur-es des droits de la personne, un phénomène en augmentation depuis l’an 2000, a connu une baisse très importante : 223 cas par rapport à 813 en 2014. La situation demeure néanmoins très préoccupante; 14 défenseur-es des droits de la personne et du territoire ont été assassinées en 2016.

Depuis plus de 15 ans, le PAQG offre de l’accompagnement aux militantes et aux militants de la société civile guatémaltèque qui sont victimes d’exactions. Il envoie sur le terrain des accompagnatrices et des accompagnateurs qui, par leur présence physique, améliorent les conditions de sécurité de ces militants en prévenant la violence à leur encontre et, le cas échéant, ils observent, documentent et  dénoncent les agressions dont font l’objet les militants.

Par ailleurs le PAQG organise de nombreuses activités au Québec en lien avec sa mission au Guatemala, conférences, publications, des rencontres et activités avec des activistes guatémaltèques de passage à Montréal, de même que la campagne d’éducation sur les droits humains au Guatemala « Visages de Résistance », dans les écoles secondaires, maisons de jeunes et cégeps du Québec.


Projets qui se sont terminés en 2016

  • Organisation et formation des travailleurs de l’économie informelle (3 ans : 2012-2015), Sénégal, Mali et Togo
  • Renforcement institutionnel, promotion, formation et organisation des travailleuses et travailleurs dans les mines artisanales (2015- 2016), Honduras et Nicaragua
  • « Syndicalisation et travail décent : projet conjoint afin de poursuivre l’appui au mouvement syndical haïtien » (phase 3 : juillet 2015 à décembre 2016), Haïti

 

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Les projets soutenus par l’ASTM en 2012 https://www.csn.qc.ca/actualites/les-projets-soutenus-par-lastm-en-2012/ Sun, 30 Dec 2012 17:49:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55837 Mali

Améliorer la santé des femmes et des enfants

Le Mali est un des pays les plus pauvres au monde et 29 % de sa population (42 % des enfants de moins de 5 ans) sont sous-alimentés.

L’ASTM soutient un projet visant l’amélioration de l’alimentation dans quatre communes de Dioïla au Mali par la culture de moringa et la formation d’une vingtaine de villageoises chargées de renseigner leurs concitoyens quant à l’utilisation du moringa. Le moringa est un arbre facile à cultiver dont les feuilles, plus riches en vitamines, en minéraux et en protéines que la plupart des légumes, permettent de lutter contre la malnutrition et les maladies qu’elle provoque.

Le Carrefour de solidarité internationale de l’Estrie pilote ce projet de souveraineté alimentaire en partenariat avec l’association malienne Kilabo.


Guatemala

Protéger des militantes et militants

Le Guatemala est un pays particulièrement répressif, où les droits des militants sont systématiquement bafoués par les forces de l’ordre.

L’ASTM appuie le Projet accompagnement Québec Guatemala (PAQG), une organisation de défense des droits humains et syndicaux. Depuis plus de 15 ans, le PAQG envoie au Guatemala des accompagnatrices et des accompagnateurs qui, par leur présence, assurent une plus grande sécurité à des militantes et militants de la société civile. Lorsqu’ils sont témoins d’exactions, les accompagnateurs observent, documentent et dénoncent les agressions dont font l’objet des militantes et militants. Les accompagnateurs sont plus particulièrement affectés à des personnes défendant les droits humains et à des communautés subissant les répercussions sociales et environnementales de l’exploitation de mines par des entreprises canadiennes. Chaque année, PAQG forme en moyenne 5 accompagnateurs qui sont envoyés sur le terrain pour une période minimale de 3 mois auprès d’organisations guatémaltèques partenaires.


Honduras et Nicaragua

Renforcer les capacités de centrales syndicales

Au Honduras et au Nicaragua, les organisations syndicales font face à de nombreux défis notamment en ce qui a trait à l’unité syndicale, au renouveau syndical et aux accords de libre-échange.

L’ASTM appuie un projet de renforcement des capacités d’organisations syndicales : la Central Unitaria de Trabajadores de Honduras (CUTH) et la Central Sandinista de Trabajadores (CST). Le projet vise à outiller ces centrales afin qu’elles puissent affronter les défis de l’intégration régionale, à renforcer leurs capacités en matière de communication et à favoriser leur concertation mutuelle. Le projet a aussi pour but de favoriser la participation des femmes au monde du travail et au sein des organisations syndicales.

Alternatives assure la gestion administrative du projet, la CSN et ELA (Pays basque espagnol) prennent en charge la coordination et le soutien au contenu. Le projet est financé par le programme québécois de développement international du ministère des Relations internationales (MRI), la CSN et ELA. La CUT du Brésil suit de près le projet et participe notamment aux séminaires.


Mali, Sénégal et Togo

Appuyer des travailleurs de l’économie informelle

Au cours des dernières décennies, le nombre de personnes vivant de l’économie informelle a été en nette progression en Afrique de l’Ouest. Dans plusieurs pays, elles représentent aujourd’hui plus des trois quarts de la main-d’œuvre active. En règle générale, ces travailleuses et travailleurs sont mal rémunérés, vivent des conditions d’emplois précaires et ne bénéficient d’aucun système de protection sociale. De plus, ils sont mal représentés, les centrales syndicales étant plus présentes dans le secteur formel.

Au Mali, au Sénégal et au Togo, l’ASTM soutient un projet de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) et l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS) visant l’organisation et la représentation syndicale de travailleuses et travailleurs de l’économie informelle afin de mettre un terme à leur situation d’exclusion en favorisant leur reconnaissance par les pouvoirs publics ainsi que leur participation au dialogue social. Le projet a pour objectif de renforcer la capacité des organisations syndicales à intervenir dans le secteur de l’économie informelle et à y recruter des membres. Il doit également renforcer la capacité des responsables syndicaux provenant du secteur informel à bien représenter leurs mandants. De plus, le projet permettra l’élaboration ou l’amélioration d’outils d’intervention ayant pour but de soutenir les entreprises collectives dans le secteur de l’économie informelle.

La CSI-Afrique pilote le projet en partenariat avec la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) et l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS). La CSN apporte une expertise en matière de microentreprise et l’Institut Belleville de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) fournit un apport méthodologique en plus d’accompagner l’élaboration des contenus de formation.


Guatemala – Canada

Défendre les droits des travailleuses et des travailleurs migrants

Le phénomène des migrations en Amérique centrale prend diverses formes : migrations vers le nord ou déplacements à l’intérieur de la région. Depuis quelques années, le phénomène des travailleurs migrants temporaires connaît une croissance importante au Canada. Leur nombre, qui a plus que triplé depuis 2000, est depuis 2006plus important que celui des résidents permanents admis chaque année. Si de nombreuses organisations guatémaltèques s’intéressent aux questions de migration, les programmes de travail temporaire de même que la situation des travailleuses et travailleurs migrants temporaires sont peu ou pas connus.

L’ASTM soutient un projet visant à créer une synergie entre l’éducation aux droits humains et le plaidoyer relatif à ces droits dans le but d’assurer le respect des droits des travailleurs migrants temporaires, tant au Canada qu’au Guatemala.

Au Guatemala, le projet a permis la tenue d’une conférence sur les programmes de travail temporaire au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Cet espace d’échange, de dialogue et de négociation a offert l’occasion à différents acteurs liés à cette problématique de se rencontrer. De plus, cette conférence a permis à des organisations guatémaltèques d’intégrer cette thématique à leur analyse globale du phénomène migratoire en Amérique centrale. Au Canada, des représentants d’organisations guatémaltèques ont effectué une tournée en Ontario, au Québec et en Alberta à l’automne 2012 dans le but créer des liens de solidarité entre les organisations de la société civile travaillant sur la migration temporaire au Canada, au Guatemala et en Amérique centrale, ainsi qu’avec les militants du mouvement sur la souveraineté alimentaire au Canada. Les Guatémaltèques ont amélioré leur connaissance des programmes temporaires de travail au Canada et échangé avec des groupes militants sur les modifications à apporter aux programmes de travail temporaire. Ils ont également rencontré des décideurs publics provinciaux et fédéraux canadiens et québécois et les informer des expériences des travailleurs migrants venant travailler au pays.

Le projet est mené par Inter Pares avec son partenaire Project Counselling Service (PCS) établi dans la région centraméricaine. Deux organisations guatémaltèques participent étroitement au projet : l’Association des Guatémaltèques unis pour leurs droits (AGUND) et la Pastorale de la mobilité humaine (PMH).


Haïti

Renforcer l’Union nationale des normaliens et des éducateurs haïtiens (UNNOEH)

L’Union nationale des normaliens et des éducateurs haïtiens (UNNOEH) est en réorganisation depuis son congrès de 2008. Cette organisation syndicale souffrait de déficit démocratique, de graves problèmes organisationnels et de stagnation depuis une quinzaine d’années. Sa nouvelle direction, jeune et dynamique, cherche à renforcer les capacités organisationnelles de l’UNNOEH afin que celle-ci assure une meilleure défense des droits des travailleuses et des travailleurs dans le contexte de la reconstruction d’Haïti.

L’ASTM appuie un projet dont l’objectif est de renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles de l’UNNOEH et de dynamiser ses structures de base afin qu’elle puisse contribuer à l’amélioration des conditions de travail des enseignantes et des enseignants d’Haïti et au développement durable d’Haïti par l’accomplissement efficace de sa mission dans le secteur éducatif.

La FNEEQ assure le suivi de la réalisation du projet avec l’UNNOEH.


Mexique

Syndiquer les travailleuses et travailleurs des maquiladoras

L’augmentation de la pauvreté, de la précarité des emplois, de l’importance du secteur informel, de même que l’accroissement de l’insécurité et de la violence, en grande partie dues à la lutte contre le trafic de drogue, qu’a connus le Mexique au cours des dernières années rendent beaucoup plus difficile le travail des syndicats déjà confrontés à un système de relations de travail gangrené par l’ingérence politique et les problèmes de reconnaissance des droits des travailleurs et des syndicats eux-mêmes.

La CSN soutient, depuis la fin des années 1990, le Frente Autentico del Trabajo (FAT), une organisation syndicale indépendante et progressiste mexicaine. Plus précisément, la CSN appuie les efforts de syndicalisation du FAT dans les maquiladoras, notamment dans la région de Ciudad Juárez.

Cette année, l’appui de l’ASTM contribuera à la syndicalisation de travailleuses et de travailleurs dans la vallée de Mexico de même qu’à la consolidation et à l’expansion des sections du FAT dans les domaines des métaux, des textiles, des transports et des services. Il permettra également de soutenir le travail du FAT sur les questions de l’égalité des genres dans la même région.


Haïti

Soutenir des initiatives socioéconomiques d’associations paysannes

Depuis plus de dix ans, l’Institut Karl-Lévesque développe des projets d’économie sociale et solidaire avec des organisations populaires paysannes en Haïti.

Dans le cadre de ce projet, l’ASTM appuie la réalisation d’activités d’économie sociale par des organisations paysannes dans quatre communes : élevage de chèvres, cultures maraîchères (stockage), artisanat, microcrédit (petits commerces), construction d’un moulin à grains et d’une boulangerie, etc. Ce projet vise à accroître les revenus des paysannes et des paysans des communes de Verrettes, de Petit-Goâve, de Croix-des-Bouquets et de Marigot. Il a aussi pour but de consolider la contribution des organisations paysannes de ces mêmes communes au développement durable.

Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et l’Institut culturel Karl-Lévêque (ICKL). Le projet est financé par le ministère des Relations internationales du Québec et des membres du CISO, dont la CSN et les Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA-Québec).

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LE CISO, la FTQ, la CSN et la CSQ interpellent le gouvernement Harper https://www.csn.qc.ca/actualites/le-ciso-la-ftq-la-csn-et-la-csq-interpellent-le-gouvernement-harper/ Tue, 13 Nov 2012 08:28:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/le-ciso-la-ftq-la-csn-et-la-csq-interpellent-le-gouvernement-harper/ Les nouvelles orientations du gouvernement Harper en matière d’aide publique au développement entravent sérieusement les efforts de coopération internationale alors que depuis 2010 tous les projets présentés par le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) ont été rejetés et aucun projet soumis par les organisations syndicales à l’ACDI n’a obtenu de financement.

Le CISO la FTQ, la CSN et la CSQ ont profité de la tenue de la 16e édition des Journées québécoises de la solidarité internationale pour dénoncer aujourd’hui en conférence de presse, à Montréal, les conséquences des orientations du gouvernement Harper dans le domaine de la coopération internationale.

Selon les porte-parole des organisations, Michèle Asselin, coordonnatrice du CISO, ainsi que les présidents de la FTQ, Michel Arsenault, et de la CSN, Jacques Létourneau, et la présidente de la CSQ, Louise Chabot, la situation est telle que la survie du CISO est aujourd’hui menacée alors que les actions syndicales en coopération internationale sont sérieusement entravées. Les conséquences sont lourdes également pour de nombreuses organisations syndicales et de défense des droits du Sud avec lesquels s’étaient tissés de forts liens de solidarité.

Entrave à la coopération internationale
Le CISO et les organisations syndicales déplorent que depuis que le gouvernement Harper est au pouvoir, il n’a cessé de réduire l’aide au développement international. Dans son dernier budget, il annonçait des coupures à l’ACDI de 319 millions de dollars pour les trois prochaines années, soit 8 % de son budget actuel! Les partenariats entre l’ACDI et les organismes de coopération internationale (OCI) sont désormais soumis à un système concurrentiel d’appels de propositions.

« Ce modèle contredit l’essence même d’une relation de partenariat, laquelle tire son efficacité de l’accompagnement à long terme, de la prévisibilité et de la sensibilité aux besoins. En instaurant cette nouvelle approche, qui lui laisse toute liberté de restreindre le financement à des domaines précis, le gouvernement ne tient plus compte des perspectives des partenaires du Sud. Qui plus est, l’obligation nouvelle de proposer des projets qui s’inscrivent dans les plans des gouvernements locaux signifie que les OCI ne sont pas traités comme des acteurs du développement qui mettent en place des approches novatrices, mais comme de simples sous-traitants », rappellent les porte-parole des organisations.

Une aide au développement au profit des minières et des groupes religieux
D’autre part, le CISO et les organisations syndicales questionnent sérieusement le bien-fondé de la nouvelle philosophie qui guide désormais les politiques de l’ACDI touchant le développement international.

« Les nouvelles politiques de l’ACDI sont de plus en plus marquées par les impératifs de la politique étrangère et commerciale du Canada et cherchent à associer de plus en plus le secteur privé – en particulier les entreprises minières canadiennes – au développement international. Mais pourquoi privilégier le développement des lucratives entreprises extractives? L’aide publique au développement devrait-elle servir à améliorer la croissance économique du Canada? », se demandent les porte-parole du CISO, de la FTQ, de la CSN et de la CSQ.

Selon ces derniers, cette nouvelle façon de faire pousse l’ACDI dans des liaisons dangereuses lorsqu’on connaît le bilan désastreux de certaines entreprises canadiennes en matière de respect des droits humains et de l’environnement. Et comme si ce n’était pas suffisant, une autre situation alarmante est soulevée alors que l’ACDI financerait également davantage les actions de groupes à caractère religieux.

Une telle vision du développement s’éloigne définitivement de celle fondée sur la coopération, la solidarité et la reconnaissance du droit et des droits (individuels et collectifs) – rempart fondamental contre la pauvreté, les injustices, la guerre et la violence – que partage l’ensemble des syndicats québécois.

Rétablir un dialogue constructif
En réaction à cette situation, le CISO, la FTQ, la CSN et la CSQ enjoignent le gouvernement Harper à rétablir un dialogue constructif et ouvert avec les organismes de coopération et de solidarité internationale afin de réorienter les politiques de l’aide publique au développement.

« Le gouvernement devrait s’appuyer sur l’expertise et les partenariats développés par les OCI pour développer ses programmes. Il devrait mettre l’accent sur l’appui à la société civile, actrice incontournable du développement. L’aide publique au développement devrait contribuer à l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes et entre les peuples, à la reconnaissance des droits individuels et collectifs, au renforcement de la démocratie et à la protection de l’environnement », recommandent le CISO, la FTQ, la CSN et la CSQ.

Nos organisations réclament également que le gouvernement Harper annule les coupures annoncées à l’ACDI et qu’il respecte l’engagement du Canada à porter le taux de sa contribution à l’aide au développement à 0,7 % du PNB.

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