Austérité – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 10 Apr 2025 17:36:35 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Austérité – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Le gel de recrutement et les coupes budgétaires fragilisent le réseau https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gel-de-recrutement-et-les-coupes-budgetaires-fragilisent-le-reseau/ Thu, 10 Apr 2025 17:25:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104021 Depuis le 1er novembre 2024, le gouvernement de la CAQ a instauré un gel de recrutement d’une durée indéterminée dans l’ensemble du secteur public, incluant les cégeps. Cette mesure s’ajoute à des coupes sévères dans les budgets de fonctionnement et du MAOB (mobilier, appareillage, outillage et bibliothèque), ainsi qu’au frein des investissements immobiliers, tous annoncés plus tôt la même année. La situation suscite la colère et l’inquiétude du personnel de soutien du réseau collégial membre de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), des professionnel·les des collèges de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), qui ont profité d’une rencontre du Secteur soutien cégeps de la FEESP le jeudi 10 avril 2025 pour aller manifester devant des bureaux du gouvernement à Montréal.

Cette politique budgétaire s’inscrit dans une logique contestée par la CSN, qui rappelle que le gouvernement de la CAQ s’est privé de 3,9 milliards $ en baisses d’impôts en 2023, alors que la population québécoise demande explicitement des investissements dans les réseaux de la santé et de l’éducation. À cela s’ajoute l’annonce récente d’un déficit annoncé de 13,6 milliards $, qui sert désormais de prétexte à une nouvelle période d’austérité.

Le gel de recrutement, imposé unilatéralement par le Secrétariat du Conseil du trésor sans évaluer les impacts potentiels sur les services, prévoit que seuls les emplois en « service direct à l’élève » seraient préservés, reléguant au second plan le personnel administratif et les ouvrières et ouvriers qui ne répondent pas à ce critère, bien qu’ils et elles soient indispensables au bon fonctionnement des établissements, mettant ainsi en péril leur vocation, soit l’éducation de la population. Résultat : de nombreux postes vacants non comblés, une surcharge de travail pour les équipes en place et une précarisation des services offerts aux étudiantes et aux étudiants.

Du côté des professionnel·les de cégeps affilié·e·s à la FP–CSN, on dénonce une gestion cavalière : « Quoi qu’en dise le gouvernement, ces mesures d’austérité auront inévitablement des conséquences sur la qualité des services éducatifs offerts à la communauté étudiante, dont le nombre, faut-il le rappeler, ne cesse d’augmenter », avertit Ryan Moon, vice-président de la FP–CSN.

Pour le personnel de soutien, représenté par la FEESP–CSN, on craint pour la capacité à maintenir des services de base : accueil, bibliothèques, entretien des locaux et soutien pédagogique. Par ailleurs, « les budgets d’investissement et le MAOB ont subi des coupes draconiennes, retardant des travaux d’amélioration des établissements, privant les bibliothèques de nouveaux ouvrages et gelant l’achat d’équipement de laboratoire et de matériel pédagogique essentiels à la formation technique et scientifique » dénonce Marie-Noël Bouffard, présidente du Secteur soutien cégeps de la FEESP–CSN.

Rappelons que ces compressions s’ajoutent à un contexte de dégradation accélérée des infrastructures. L’indice d’état gouvernemental révèle une dégradation croissante, passant de 24 % de bâtiments en mauvais état en 2019‑2020 à 65 % en 2024‑2025. De plus, dans son audit de performance publié en mai 2024, le Vérificateur général du Québec déplore que deux tiers des bâtiments des cégeps soient jugés en mauvais ou très mauvais état, et que les investissements prévus de 608,6 M$ pour 2023‑2024 à 2027‑2028, couvrent moins de la moitié des besoins réels estimés à 1,7 G$. Le VGQ pointe aussi l’inefficacité de l’attribution des budgets de maintien d’actifs, jusqu’au risque de fermeture d’infrastructures faute d’entretien adéquat, et le manque d’accompagnement du ministère pour soutenir les équipes de gestion de projets. Pour Bertrand Guibord, secrétaire général du CCMM–CSN, « On ne peut pas continuer comme ça. L’ensemble de ces coupes porte atteinte aux droits de la population à une éducation de qualité dans un environnement sain. »

Ces mesures conjuguées — gel de recrutement, coupes budgétaires et dégradation des infrastructures — menacent directement l’offre de programmes, entrainant une raréfaction de certains cours, le report ou l’annulation d’activités pédagogiques, et fragilisant la réussite étudiante. Les organisations CSN représentant du personnel du réseau collégial sonnent l’alerte : sous la pression de l’austérité imposée par le gouvernement de la CAQ, nos collèges sont près du point de rupture. Le gouvernement doit agir pour redresser la situation.

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Projet de loi du ministre Boulet: le gouvernement déclare la guerre aux travailleuses et aux travailleurs https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-de-loi-du-ministre-boulet-le-gouvernement-declare-la-guerre-aux-travailleuses-et-aux-travailleurs/ Wed, 19 Feb 2025 22:24:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=102554 Alors que les travailleuses et les travailleurs sont inquiets face à l’incertitude économique, le gouvernement en rajoute une couche en voulant restreindre le droit de grève. Avec son projet de loi, le gouvernement s’en prend encore une fois aux droits des salarié-es.

« C’est ni plus ni moins une déclaration de guerre aux travailleuses et aux travailleurs que le gouvernement vient de faire avec le dépôt de ce projet de loi. D’un côté, le gouvernement impose l’austérité dans nos services publics, ce qui a des conséquences directes sur les plus vulnérables de notre société. Il refuse de jouer son rôle au quotidien pour bien les protéger, mais tout d’un coup, quand il y a une grève, il s’en préoccupe beaucoup. Le jupon dépasse pas mal. Ce que le gouvernement veut faire, ce n’est pas protéger les vulnérables, c’est attaquer les travailleuses et les travailleurs », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Pour la CSN, si les conflits de travail perdurent, c’est parce que nos lois du travail n’ont pas assez de mordant et que les employeurs n’ont pas d’incitatif à régler. Dans les derniers mois, de nombreux lock-out ont été décrétés et les employeurs ont de plus en plus recours à des briseurs de grève, en toute impunité. Pour la CSN, il n’y a pas de doute: « le projet de loi du ministre Boulet favorise les employeurs et ne sert pas la négociation », continue Mme Senneville. Cela fera en sorte que ces derniers ne sentiront pas la nécessité d’en arriver à une entente négociée lors d’un conflit de travail. Ils n’auront qu’à invoquer les menaces à « la sécurité économique, sociale et environnementale » afin de tenter de forcer l’intervention du Tribunal administratif du travail, soit pour réduire la portée de la grève ou bien pour imposer un arbitrage, qui mettra fin au conflit. Bien sûr, les perdants dans ces deux scénarios sont les travailleuses et les travailleurs qui luttent pour de meilleures conditions. Pendant ce temps, les patrons sont morts de rire. Le gouvernement travaille pour eux ! ».

Avec son projet de loi, le gouvernement tente aussi d’élargir par la bande la notion de services essentiels. « Que veut-dire exactement “services à maintenir” ? Ou bien “la sécurité économique, sociale et environnementale” ? Alors que les récentes interventions du ministre du Travail à Ottawa sont actuellement contestées devant les tribunaux, il est très hasardeux d’aller sur ce terrain maintenant », souligne la présidente.

« Plus tôt cette semaine, on apprenait que la ministre Pascale Déry était intervenue directement afin de faire modifier le contenu d’un cours au cégep Dawson. Aujourd’hui, on voit le ministre Jean Boulet qui veut intervenir directement dans des conflits de travail. La CAQ prend une direction dangereuse », conclut Caroline Senneville.

 

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Fermeture temporaire du Musée régional de Rimouski : les travailleuses et travailleurs déplorent avoir été mis de côté https://www.csn.qc.ca/actualites/fermeture-temporaire-du-musee-regional-de-rimouski-les-travailleuses-et-travailleurs-deplorent-avoir-ete-mis-de-cote/ Thu, 23 Jan 2025 15:57:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101822 À la suite de l’annonce ce matin de la cessation temporaire des activités culturelles du Musée régional de Rimouski, les travailleuses et les travailleurs demandent à la direction et à l’administration de s’asseoir avec eux pour planifier la suite des choses.

« Nous savons que le Musée est en difficulté depuis quelques mois. Nous avons tendu la main à plusieurs reprises à l’administration et à la direction afin de trouver ensemble des pistes de solutions pour redresser la situation. Malheureusement, jusqu’à maintenant, cette main tendue a été ignorée. Et ce matin, les travailleuses et les travailleurs du musée se retrouvent acculés au pied du mur. Nous demandons aux dirigeantes et aux dirigeants d’agir avec plus de transparence et de nous impliquer concrètement dans la suite des choses. Après tout, c’est nous qui faisons fonctionner le Musée et nous avons toutes et tous à cœur la poursuite de ses activités », déclare Éloïse Desoche, secrétaire du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Corporation du Musée régional de Rimouski–CSN.

La présidente du Conseil central du BasSaint-Laurent (CCBSL–CSN), Pauline Bélanger, souligne : « Il est important que le Musée soit considéré comme partie prenante de la vie culturelle de Rimouski. Les acteurs économiques de la région doivent prendre au sérieux l’annonce de cessation des activités. De plus, indiqué comme une priorité en 2024, un nouveau comité de développement et de financement devait être mis en place. Il est consternant de voir que les travailleuses et les travailleurs n’ont pas été mis à contribution, surtout avec l’annonce d’aujourd’hui. Nous appuyons évidemment le syndicat dans ses revendications auprès de l’administration du Musée », déclare Madame Bélanger.

Il y a deux ans, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), à laquelle est affilié le Syndicat, a produit un rapport sur la santé du secteur muséal au Québec. « La situation était déjà difficile il y a deux ans, on voit bien ce matin que ça ne s’améliore pas ! Ce rapport démontre à quel point il est important de mieux financer nos musées. Ils n’ont à peu près aucune marge de manœuvre pour augmenter leurs revenus dans l’état actuel du financement. Et cela impacte grandement les organisations en région éloignée, car on ne tient nullement compte des coûts afférents à la distance. J’invite les dirigeantes et les dirigeants du Musée à saisir la main tendue, car le syndicat, la fédération et le conseil central sont des alliés de choix pour assurer l’avenir de cette institution incontournable de Rimouski », estime Annick Charette, présidente de la FNCC.

En terminant, Éloïse Desoche rappelle la volonté d’implication des travailleuses et des travailleurs pour le futur du Musée. « Nous aimons notre travail et notre Musée. Et nous voulons agir pour le garder en santé. La direction et l’administration ne peuvent continuer de nous laisser dans l’ombre. Il est impératif d’avoir un plan de match qui nous implique », conclut-elle.

 

 

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Le grand retour de l’austérité https://www.csn.qc.ca/actualites/le-grand-retour-de-lausterite/ Thu, 05 Dec 2024 16:51:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101187 «Il faut s’en tenir aux dépenses vraiment nécessaires » en procédant à des « analyses chirurgicales ». « Il n’y a aucune com­mande de réduction budgétaire », juste des « gestionnaires qui se sont aperçus qu’ils étaient en dépassement de budget. » Tel est le discours tenu tout l’été par les ministres de la CAQ, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, en tête.

Le dernier budget, déposé il y a six mois à peine, prévoyait tout un chapitre sur « l’optimisation de l’action de l’État et l’examen des dépenses gouvernementales » assorti de prévisions couvrant à peine l’augmentation des besoins. Déjà, la CSN notait que ce budget mettrait à mal les services publics, le gouvernement ayant choisi de se priver de plus de 2 milliards $ l’année précédente en offrant des baisses d’impôt qui ont surtout profité aux mieux nantis.

Or, loin des tapis feutrés de l’Assemblée nationale et des salles de presse, les conséquences de l’austérité frappent déjà. Depuis la fin de l’été, on découvre chaque jour une nouvelle coupe ou une nouvelle politique de restrictions dans nos services publics.

Le 24 octobre, Sonia LeBel a annoncé un gel de recrutement dans les ministères et dans plusieurs sociétés d’État, dont les services correctionnels et les organismes gouvernementaux. Dans les réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, cette politique vise le personnel administratif.

Dans les écoles primaires et secondaires, 400 millions $ ont été retranchés cette année du budget d’entretien, et ce, dans un contexte où de nombreux établissements nécessitent des travaux importants. Les programmes de francisation ont aussi subi le couperet gouvernemental, certains centres n’acceptant plus d’inscriptions cet automne.

Dans les cégeps, nombre de projets de rénovation et d’agrandissement ont été mis en suspens. La situation est si alarmante que les présidentes et les présidents des conseils d’administration des cégeps ont publié une lettre ouverte conjointe le 19 novembre pour exprimer leur inquiétude sur la mission même des cégeps, qui est en péril.

En novembre, la nouvelle PDG de Santé Québec tenait une tournée médiatique pour expliquer la toute première mission que lui a confiée le gouvernement : couper plus de 1,5 milliard $ cette année !

En Abitibi-Témiscamingue, le chat était sorti du sac en septembre lors du conseil d’administration du CISSS. La réunion aurait dû se dérouler à huis clos, mais des jour­nalistes ont pu y assister par erreur. Les coupes à venir ont été évoquées ainsi que la possible révision des services dans la région. Le déficit atteindrait 110 millions $. Officiellement, les gestionnaires se veulent rassurants : les soins et les services à la population seront préservés…

Le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec–CSN, Félix-Antoine Lafleur, en doute. « La population active de la région, c’est environ 100 000 personnes. Ça fait 1000 $ par personne de déficit. Comment croire qu’il n’y aura pas d’impact ? »

Parmi les pistes de solution proposées par le syndicat, notons la fin du recours aux agences privées de placement de personnel. Le CISSS a payé 145 millions $ à ces agences l’an dernier, soit 27 % de plus que l’année précédente. C’est plus que le déficit au complet !

 

Recruter, dans le public

Les syndiqué-es du réseau public demandent d’ailleurs depuis longtemps que cesse l’utilisation de ces agences privées pour investir plutôt dans le réseau public. Et ce n’est pas qu’une question de bonne gestion financière : ça concerne aussi la qualité des soins et des services à la population. À cet effet, les employé-es des CHSLD, en nombre insuffisant et déjà essoufflés, constatent que la qualité de vie des résidentes et des résidents se dégrade. Les employé-es d’agence peuvent être compétents, néanmoins, ils sont dépêchés pour de très courtes périodes dans les établissements. L’époque où le personnel des CHSLD pouvait créer de vrais liens humains avec les bénéficiaires est décidément révolue.

 

4000 en moins

Pour réduire son déficit, le CISSS a retranché 4000 heures de soins par mois au CHSLD Pie-XII, à Rouyn-Noranda. C’est intenable pour les employé-es, qui peinent à assurer aux aîné-es dans ces milieux de vie les soins dont ils ont besoin. Le 17 octobre, après avoir proposé d’autres solutions aux gestionnaires, le syndicat local affilié à la CSN, la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN et le conseil central ont dénoncé cette mauvaise décision et ont alerté la population de la région sur les répercussions de l’austérité caquiste.

 

Des coupes partout

Cette nouvelle période d’austérité se confirme à une vitesse folle en santé et dans les services sociaux. Au CHUM, 26 postes de préposé-es aux bénéficiaires et 7 postes d’agentes administratives ont été supprimés. D’autres coupes et des postes non remplacés ont aussi été dévoilés dans les médias depuis, notamment au CISSS de Laval et au CIUSSS du Centre-Sud de l’Île-de-Montréal. On doit s’attendre à ce que pas mal tous les établissements procèdent éventuellement à de telles annonces, qui découlent directement des choix politiques de la CAQ.

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Quand la CSN se mobilise, c’est tout le Québec qui gagne ! https://www.csn.qc.ca/actualites/quand-la-csn-se-mobilise-cest-tout-le-quebec-qui-gagne/ Thu, 05 Dec 2024 16:51:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101184 Nous étions près de 4000 personnes des quatre coins du Québec à avoir convergé à Trois-Rivières le 23 novembre dernier. Alors que nous tournons à peine la page sur ce rassemblement historique, les émotions que nous y avons vécues collectivement demeurent vives.

Ce n’est pas tous les jours que le mouvement CSN, toutes régions et tous secteurs d’activité confondus, se mobilise pour tirer la sonnette d’alarme afin de protéger et de défendre notre réseau public de santé et de services sociaux. Ce réseau qui, à coup de réformes plus centralisatrices les unes que les autres, continue d’être mis à mal depuis plus de 20 ans, au détriment des soins à la population.

La dernière réforme en lice, opé­rée par le ministre de la Santé, Christian Dubé, est l’abou­­tissement de cette logique selon laquelle la fusion des établissements au sein d’une seule et même agence, comme c’est prévu le 1er décembre, inversera la tendance pour améliorer l’accès aux soins.

Le tout, bien sûr, en misant sur la généreuse participation d’un concurrent direct du réseau public toujours plus féroce et impitoyable : le privé.

 

Le loup dans la bergerie

Soyons clairs – même paré de ses plus beaux atours et camouflé derrière une carte-soleil, le privé en santé demeurera toujours un obstacle direct à la préservation et au renforcement de notre réseau public. C’est vrai sur le plan de l’accessibilité aux soins, c’est vrai sur le plan des coûts des services, mais c’est surtout vrai pour ce qu’on a de plus précieux dans notre réseau public : les personnes qui y travaillent.

Nous devons à tout prix stopper cette hémorragie et freiner cet inquiétant exode vers le privé. Face à notre mobilisation des dernières semaines et à notre coup de force du 23 novembre, le ministre a commencé à bouger. Mais le combat est loin d’être terminé pour sauver notre réseau, surtout à l’aune des récentes annonces à saveur d’austérité qui touchent directement le personnel du réseau.

 

Une austérité qui ne dit pas son nom

D’ailleurs, difficile de ne pas froncer les sourcils lorsqu’on entend un autre ministre, celui des Finances du Québec, Eric Girard, dire que l’austérité n’est pas de retour au Québec alors qu’il présentait, il y a quelques jours à peine, sa mise à jour économique.

Le ministre a beau arguer que les dépenses de l’État sont en croissance et que sa gestion des deniers publics demeure rigoureuse et responsable, les annonces visant à « optimiser les dépenses gouvernementales » confirment que nous sommes au début d’un nouveau cycle d’austérité.

Gel d’embauche de personnel administratif en éducation, dans les organismes gouvernementaux, la santé et les services sociaux, coupes en francisation, frein aux projets d’infrastructures et compressions dans les cégeps : la recette du gouvernement Legault s’apparente dangereusement à celle de l’ancien premier ministre, Philippe Couillard. Et on en connaît les conséquences…

 

La montée inquiétante du conservatisme populiste

Face à cette menace à peine voilée s’ajoute celle de la montée du conservatisme et du populisme consacrée par l’élection de Donald Trump à la tête de la Maison-Blanche. De ce côté-ci de la frontière, nous ne sommes pas en reste, avec un Pierre Poilievre donné favori dans les sondages.

Certes, des nuances s’imposent pour distinguer les deux hommes, mais un retour à une ère politique conservatrice, sous fond de tensions sociales et de polarisation à outrance, n’augure rien de bon pour le mouvement syndical et les centaines de milliers de membres que nous représentons.

Dans les circonstances, il faudra nous retrousser les manches et continuer à lutter, car finalement – on vient d’en faire l’éloquente démonstration – quand la CSN se mobilise, c’est tout le Québec qui gagne !

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Le vrai changement demande du courage politique https://www.csn.qc.ca/actualites/le-vrai-changement-demande-du-courage-politique/ Tue, 03 Dec 2024 12:53:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101087 Dès la naissance de Santé Québec, sa PDG, Geneviève Biron, prend bien soin de diminuer les attentes. Ce n’est pas demain, dit-elle, que les patientes et les patients verront un changement concret dans leur capacité à obtenir les soins et les services dont ils ont besoin.

Cela ne doit pas nous étonner. Des rebrassages de structures en santé et services sociaux, on en vit chaque fois qu’un nouveau gouvernement est élu depuis 25 ans. Fusionner les services et centraliser les décisions n’a rien d’une idée neuve. On nous dira qu’on ne perd rien à essayer… Pourtant, les travailleuses et les travailleurs du réseau qui subissent sans cesse ces réformes n’ont vu qu’une détérioration de la situation. D’autant plus que ces réformes, tout comme celle menant à la création de Santé Québec, étaient accompagnées d’une commande politique néfaste d’austérité. Ils attendent encore un vrai changement.

Ce vrai changement, c’est de miser à 100 % sur notre réseau public une bonne fois pour toutes et de fermer pour de bon la porte à la privatisation. Depuis 25 ans, nos gouvernements n’ont cessé de privatiser le réseau au point où le Québec est aujourd’hui l’endroit au Canada où le privé joue le plus grand rôle dans le système. Est-ce que cela a amélioré la situation ? Bref, si le privé faisait partie de la solution, on le saurait !

Au contraire, ce qu’on est forcés de constater, c’est que les gens ont de moins en moins accès aux soins et aux services requis par leur état de santé. Loin d’être complémentaire au public, le privé s’érige en concurrent du réseau public et en vampirise les ressources. Au bout du compte, même si de plus en plus de services offerts au privé sont couverts par l’assurance maladie, cela nous coûte collectivement très cher. Pensons aux agences privées de placement de personnel qui exigent un profit chaque fois qu’un établissement fait appel à elles pour pallier les problèmes de main-d’œuvre… des problèmes créés précisément par ces agences qui s’arrachent ce personnel.

Pour nous, la seule manière de changer les choses pour toutes les Québécoises et tous les Québécois est de revaloriser d’urgence le réseau public. À cet effet, nous proposons trois mesures qui permettront de stopper la privatisation en cours :

  • Mettre fin à l’exode des médecins vers le secteur privé ;
  • Cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif ;
  • Décréter un moratoire sur tous les projets de privatisation du travail et des tâches effectués par le personnel du réseau public.

Ces mesures peuvent être mises en place très rapidement. Tout ce dont le gouvernement a besoin, c’est de courage politique.

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Mobilisation des syndicats de l’enseignement contre l’austérité caquiste https://www.csn.qc.ca/actualites/mobilisation-des-syndicats-de-lenseignement-contre-lausterite-caquiste/ Wed, 27 Nov 2024 20:58:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100987 Les personnes déléguées syndicales de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) manifestent dans les rues du centre-ville de Montréal ce midi pour dénoncer l’austérité caquiste qui est imposée aux réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Le cortège de quelque deux cents personnes en provenance des quatre coins de la province demande au gouvernement de changer de cap afin d’assurer la pérennité d’une formation de qualité pour la population québécoise jeune et moins jeune. Les manifestantes et manifestants portent d’ailleurs le carré bleu, symbole d’opposition aux compressions et de soutien à celles et ceux qui tiennent les réseaux à bout de bras.

« L’austérité – parce qu’il faut bien la nommer – frappe partout actuellement. Quand on gèle les embauches, quand on stoppe des projets d’infrastructures alors que des bâtiments tombent en ruines, quand on cesse d’acheter des livres et quand on refuse des inscriptions faute d’espace ou de laboratoires, c’est de l’austérité qui évoque, hélas, les années Couillard », rappelle Benoît Lacoursière, président de la FNEEQ–CSN.

Le vrai coût des baisses d’impôt
Maintenant que le gouvernement écrit son budget à l’encre rouge, comme le confirme la dernière mise à jour économique, il impose une révision majeure des programmes destinés à répondre vraiment aux besoins de la population.

« Lorsque le gouvernement Legault a accordé plus de trois milliards de dollars en chèques-cadeaux aux contribuables avant les élections, il a caché l’impact dévastateur de cette mesure fiscale sur les services publics, qui profitent pourtant grandement à ce même électorat. Lorsqu’il fait des choix politiques douteux, comme dépenser plus d’un milliard dans l’entreprise étrangère Northvolt, ou qu’il s’engage dans un “irréversible” troisième lien Québec/Lévis scientifiquement et financièrement irresponsable, ce sont de très importantes sommes d’argent qui échappent à nos écoles, nos cégeps et nos universités », analyse Benoît Lacoursière.     

Ces décisions de la CAQ paraissent insensées et incohérentes dans un contexte de vétusté des bâtiments, de pénurie de ressources et de croissance de la population étudiante. En effet, faut-il rappeler l’avis de la Vérificatrice générale du Québec déplorant que les deux tiers des bâtiments des cégeps soient en mauvais état ? Faut-il marteler l’importance de bien intégrer les nouvelles et nouveaux arrivantes, alors que le gouvernement ferme les classes de francisation ? Faut-il expliquer qu’un établissement d’enseignement ne peut remplir son mandat sans les personnels de soutien et professionnel ?

« Au plus bas dans les sondages, ce gouvernement a perdu toute crédibilité, conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). D’ici la fin de son mandat, il doit s’assurer que les deniers de l’État financent les services publics et non les intérêts d’une clique fortunée qui n’a que faire du bien-être collectif. »

À propos

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) parle au nom de 85 % des profs de cégep et de 80 % du personnel chargé de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 46 cégeps, 47 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec et constitue l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe plus de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval, à Eeyou Istchee Baie James et au Nunavik. 

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Les travailleuses et travailleurs du CISSS font les frais du recours aux agences privées https://www.csn.qc.ca/actualites/les-travailleuses-et-travailleurs-du-cisss-font-les-frais-du-recours-aux-agences-privees/ Tue, 19 Nov 2024 20:30:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100869 Les travailleuses et les travailleurs du CISSS du Bas-Saint-Laurent sont frappés de plein fouet par l’austérité caquiste. Le gouvernement fera payer au personnel du réseau public de la région la lourde facture du recours massif aux voraces agences privées, soit 34 millions $. Des dizaines de postes sont en jeu. Cela aura un impact direct sur les services offerts à la population.

« De l’aveu même de la direction du CISSS, dans une note de service adressée au personnel, la nouvelle cible des coupes budgétaires de 34 millions $ fixée par la Coalition avenir Québec (CAQ) est presque entièrement attribuable au recours aux agences privées », déplore Louis Bernier, président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (FSSS–CSN). « Des travailleuses et des travailleurs dévoués perdront donc leur emploi parce que le gouvernement a préféré financer les profits du privé… C’est inacceptable ! »

« Le coût humain sera terrible », fait valoir M. Bernier. « Des employé-es cumulant plusieurs années d’expérience apprennent abruptement qu’ils n’auront plus de travail. En plus, de nombreux postes qui étaient affichés seront annulés. Les services à la population seront réduits, c’est inévitable. »

« Le gouvernement, par l’entremise du CISSS du Bas-Saint-Laurent, doit jouer franc jeu et dévoiler l’ampleur des compressions projetées », réclame Louis Bernier. Jusqu’à maintenant, à partir du peu de données fournies par l’employeur, nous compilons environ 25 postes à temps plein éliminés, mais la liste étant incomplète, elle s’allongera rapidement.

Impact régional
« Le gouvernement dévoile son vrai visage pour la destruction du réseau de santé public. Il laisse tomber le Bas-Saint-Laurent », s’indigne Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. « Il faut que toute la population travaille à la sauvegarde de notre réseau public de santé et de services sociaux. »

Mme Bélanger souligne d’ailleurs que la CSN, avec sa campagne « Vraiment public – pas de profit sur la maladie », propose des solutions. « La population ne doit pas tolérer un tel mépris. »

« Partout au Québec, nous observons des attaques similaires pilotées par la CAQ contre les travailleuses et les travailleurs du réseau public de la santé et des services sociaux », fait remarquer Liette Ross, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Non seulement les usagères et les usagers du réseau verront les services diminuer, mais nos travailleuses et travailleurs payeront aussi pour les mauvaises décisions prises par le gouvernement », conclut-elle.

À propos
Le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (FSSS–CSN) représente 1500 membres.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8 750 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région – de La Pocatière aux Méchins – et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privé, public ou parapublic.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

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Le gouvernement Legault doit éviter un nouveau cycle d’austérité https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-legault-doit-eviter-un-nouveau-cycle-dausterite/ Tue, 19 Nov 2024 11:00:49 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100864 Le gouvernement Legault doit saisir l’occasion de sa mise à jour économique, prévue le 21 novembre, pour revoir ses cibles budgétaires et mettre de côté une stratégie trop rapide de retour à l’équilibre des finances publiques, estime la CSN. L’austérité que subissent nos services publics peut encore être évitée, affirme-t-elle.

Des coupes qui font mal aux services publics

Pour la centrale syndicale, les nombreux cas de coupes directes dans les services à la population en matière de santé, de services sociaux, d’éducation et de services aux immigrantes et immigrants révélés au cours des dernières semaines sont la conséquence des objectifs budgétaires démesurés ordonnés aux ministères et aux organismes publics.

« La nouvelle PDG de Santé Québec a clairement établi son plan de match : couper près de 1,5 milliard afin de respecter les objectifs de rationnement du réseau de la santé et des services sociaux imposé par le dernier budget Girard », souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Ce qu’on voit sur le terrain, ce sont des postes de préposé-es aux bénéficiaires qu’on abolit au CHUM, des centaines de postes qui vont demeurer vacants à Laval parce qu’on suspend les affichages et des milliers d’employé-es de bureau qui vont encore faire les frais de l’austérité avec le gel d’embauche imposé ».

« Qu’on ne vienne pas nous dire qu’une école qui ne peut plus acheter de livres ou réparer ses salles de bains, c’est une école qui n’est pas confrontée aux politiques d’austérité du gouvernement, renchérit la présidente de la CSN. Quand c’est rendu que François Legault cautionne lui-même l’arrêt de classes de francisation des immigrantes et des immigrants, c’est qu’on dépasse la simple rigueur responsable : le gouvernement coupe dans les services directs, résultat des baisses d’impôts que ce même gouvernement a distribué de façon totalement irresponsable. »

Ne pas rejouer dans le même mauvais film

« La vague de coupes budgétaires à laquelle font face nos services publics rappelle de bien mauvais souvenirs aux travailleuses et travailleurs qui se relèvent à peine de l’austérité libérale. Couper dans nos services publics n’est pas inévitable. Avec un peu de courage politique, le gouvernement peut aller chercher de nouveaux revenus pour nous donner les moyens de répondre aux besoins de la population. Ce qu’on attend du gouvernement, c’est qu’il change de cap avec sa mise à jour économique. C’est ce qu’attendent des milliers de Québécoises et de Québécois : des services publics de qualité et accessibles », de conclure Caroline Senneville.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans 8 fédérations ainsi que dans 13 conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

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Quatre syndicats s’unissent pour dénoncer la situation critique à l’Hôpital de Thetford Mines : Le gouvernement doit agir immédiatement https://www.csn.qc.ca/actualites/quatre-syndicats-sunissent-pour-denoncer-la-situation-critique-a-lhopital-de-thetford-mines-le-gouvernement-doit-agir-immediatement/ Fri, 15 Nov 2024 23:32:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100850 Les syndicats représentant le personnel de santé et des services sociaux ont déposé leur déclaration commune, dénonçant la situation et demandant au gouvernement d’agir, devant le bureau de la députée provinciale locale ce matin. D’une voix, le Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA), le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et le Syndicat du personnel de bureau, technicien et professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches – CSN , demandent à Isabelle Lecours, députée de la Coalition Avenir Québec (CAQ), de faire pression et d’être la porte-parole dont la région a besoin auprès du gouvernement. La députée laisse aller, en toute connaissance de cause, une situation à l’Hôpital de Thetford Mines dont elle devrait être responsable, mettant en danger la santé et la sécurité de la population locale.

Depuis plus de deux ans, la gestion inadéquate de l’hôpital a entraîné la fermeture d’une vingtaine de lits, des bris de services, un manque de personnel et une surcharge de travail intenable. La situation est exacerbée par l’imposition de temps supplémentaire obligatoire (TSO) et une planification déficiente des soins. On effectue une gestion de dernière minute se reposant sur le personnel en constants sous-effectifs pour combler les manques.

Les syndicats lancent un mandat clair au gouvernement de la CAQ, en particulier à la députée Isabelle Lecours, de prendre leurs responsabilités et d’agir sans délai. Les hôpitaux régionaux sont d’une importance capitale – on ne peut se fier qu’aux établissements en centres urbains, car ils débordent eux aussi. Élus, donnez la chance aux régions d’être autonomes dans les soins et services qu’elles peuvent donner à la population, tout le monde en sortira gagnants. La population de Thetford Mines mérite un accès aux soins de qualité.

 

Citations des élues syndicales :

« La gestion des soins infirmiers est carrément absente en Chaudière-Appalaches : on tire la sonnette d’alarme dans une chambre d’écho vide. Mais qu’attendent les gestionnaires pour mettre en place un plan concret? Ils ne planifient jamais en amont et ce sont nos membres qui en paient le prix en effectuant des heures supplémentaires et des heures supplémentaires obligatoires. Elles ne pourront pas tenir encore longtemps en sous-effectifs constants. Le bateau coule et personne ne fait quoi que ce soit : pire encore, on refuse d’embaucher de nouvelles professionnelles en soins et on refuse de donner du temps complet à celles qui veulent travailler davantage. Quand est-ce que ce sera assez? » ‒ Carole Mercier, présidente du SPSCA (FIQ)

 « En tant que citoyenne de la région de Chaudière-Appalaches, je trouve ça extrêmement inquiétant ce qui se passe à l’Hôpital de Thetford Mines. D’un côté on entend constamment le gouvernement dire que l’accès aux soins de santé est une priorité, mais concrètement, c’est de pis en pis sur le terrain. Comme présidente de syndicat, c’est une préoccupation constante de savoir que la situation est maintenant aussi intenable à Thetford. À l’urgence, nos membres sont parmi les plus sollicitées par les patients quand ça ne tourne pas rond et ce n’est pas rare qu’elles subissent les contrecoups de l’impatience que suscitent des situations comme celle-là. » ‒ Manon Douville-Cadrin, présidente du Syndicat du personnel de bureau, technicien et professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches – CSN.

« Avant de penser à de grandes réformes de structure dans le milieu de la santé et des services sociaux, le gouvernement de la CAQ devrait agir pour s’assurer d’un accès aux soins dans nos milieux. On le voit ici, on prive la population de Thetford Mines d’accès à cause de bris de services, et rien n’est fait dans l’immédiat pour y remédier. C’est inacceptable et le gouvernement doit agir ici et maintenant. »‒ Karine Hudon, présidente du SQEES-FTQ au CISSS-CA

 « Cela fait déjà plus de 2 ans que l’on sonne l’alarme en lien avec les risques réels de bris de services à l’Hôpital de Thetford Mines, notamment pour nos travailleurs et travailleuses de laboratoire. Les impacts d’un tel bris de services seraient considérables: opérations majeures reportées ou déplacées en dehors du territoire, soins intensifs eux-mêmes sur le respirateur artificiel, ambulances détournées et accouchements non réalisables » ‒ Mélanie Lapointe, représentante nationale de l’APTS dans la région de Chaudière-Appalaches

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La CSN se mobilise pour un réseau de la santé public à Sherbrooke https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-se-mobilise-pour-un-reseau-de-la-sante-public-a-sherbrooke/ Thu, 14 Nov 2024 17:01:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100832 Des dizaines de militantes et de militants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se sont rassemblés devant le Centre de réadaptation de l’Estrie, rue King à Sherbrooke. Ces derniers manifestaient contre la privatisation croissante du réseau de la santé, mais également contre les retards de versement en lien avec le non-respect de la nouvelle convention collective. Les retards de paiement touchent également l’équité salariale que plusieurs titres d’emploi attendent depuis maintenant 14 ans.

« Depuis quelques années, la santé est devenue une vraie business. Partout au Québec, des entrepreneurs cherchent le meilleur modèle d’affaires pour s’enrichir grâce à la maladie. Ça ne peut pas durer. Pour la CSN, c’est clair que notre réseau de soins doit être public, accessible et gratuit », explique Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

Mardi matin, un nouveau sondage Léger paru dans les médias confirmait les craintes de la CSN : on a de plus en plus recours au privé dans le domaine de la santé tandis que l’accessibilité aux soins décroît. En effet, 43 % des Québécoises et des Québécois affirment s’être privés de soins de santé au cours de la dernière année, faute d’accès.

«On na pas d’autre choix que de faire un constat d’échec face à la stratégie du gouvernement. Actuellement, les gens sont forcés de faire des choix qui n’ont pas de bons sens. On ne peut pas demander au monde de faire des compromis sur leur santé», ajoute Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie–CSN.

Témoins de la première heure de cette privatisation, les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux doivent aussi faire face au gel d’embauche récemment annoncé par le ministère de la Santé.

« Ça ne va qu’accentuer les problèmes que nous vivons déjà. Pensons entre autres à l’entretien de nos systèmes informatiques ou au service des archives qui seront touchés. Ces travailleuses et travailleurs sont pourtant essentiels au bon fonctionnement du réseau»,explique Jonathan Tétreault, président du syndicat du personnel administratif du CIUSSS de l’Estrie–CHUS, représenté par la CSN.

« Ce gel d’embauche a déjà des impacts sur les travailleuses et les travailleurs, mais aussi sur les patients et patientes.  De plus, le gouvernement fait montre d’un manque de considération incroyable envers les travailleuses en ne respectant pas ses engagements en lien avec le paiement de l’équité salariale et de certaines primes. Les travailleuses sont en colère et de plus en plus pensent à quitter le réseau. C’est encore le privé qui en sortira gagnant, ça ne peut plus durer », ajoute Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociauxCSN.

Depuis quelques mois, la CSN sorganise partout à travers le Québec sous le signe de la campagne Pour un réseau vraiment public! Elle lance cet automne une campagne d’affichage publicitaire ayant comme slogan «Pas de profit sur la maladie» qui invite les Québécoises et les Québécois à joindre leurs voix à la lutte pour un réseau vraiment public et à visiter le site vraimentpublic.org.

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Gel d’embauche dans les écoles et les cégeps : une mesure d’austérité qui va précariser la qualité des services éducatifs https://www.csn.qc.ca/actualites/gel-dembauche-dans-les-ecoles-et-les-cegeps-une-mesure-dausterite-qui-va-precariser-la-qualite-des-services-educatifs/ Fri, 25 Oct 2024 21:19:22 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100494 C’est avec consternation que la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont pris acte de l’annonce précipitée du Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) d’imposer un gel d’embauche d’une durée indéterminée dans l’ensemble de la fonction publique. Dans les écoles primaires et secondaires, ainsi que les cégeps, ce gel d’embauche touche plus spécifiquement le personnel administratif. Cette décision unilatérale, rendue publique abruptement et sans concertation préalable, reflète une gestion à la fois imprudente et cavalière, typique du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), et ne tient pas compte des réalités des services de soutien en éducation ni de l’impact direct sur les élèves et leurs familles.

« Comme ç’a été le cas avec l’annonce d’hier, les mesures d’austérité se poursuivent avec celle d’aujourd’hui. Quoi qu’en dise le gouvernement, ces mesures auront inévitablement des conséquences sur la qualité des services éducatifs offerts aux élèves et aux étudiants, dont le nombre, faut-il le rappeler, ne cesse d’augmenter », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Informées dans les dernières heures par des rencontres expéditives de 15 minutes sans aucun espace pour la négociation, les organisations syndicales apprennent que le gel prendra effet dès le 1er novembre 2024. Dans les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, on a néanmoins tenté maladroitement de « rassurer » les organisations syndicales en précisant que les titres d’emploi offrant un « service direct à l’élève » seraient épargnés, laissant les postes de soutien et d’administration, pourtant indispensables, comme victimes premières de cette coupe draconienne.

Impacts concrets sur les personnes étudiantes et les familles

« La réalité est que cette décision irresponsable se traduira par une surcharge de travail intenable pour le personnel en place. Les impacts concrets seront non seulement ressentis par les équipes de soutien, mais aussi par les élèves et leurs familles, qui risquent de subir une dégradation notable de la qualité des services éducatifs », s’inquiète Caroline Senneville. Voici quelques exemples concrets et préoccupants :

  • Défaillance des services informatiques : déjà sous pression avec l’intégration de nouvelles technologies et l’augmentation des besoins en équipement pour les élèves, les équipes informatiques ne pourront plus garantir un soutien adéquat ni assurer la sécurité et la stabilité des systèmes en place.
  • Communication insuffisante avec les élèves et leurs familles : les échanges quotidiens entre les écoles, les élèves et les parents, assurés principalement par les équipes administratives, risquent d’être compromis, mettant en péril la communication essentielle à la réussite et au suivi des élèves.
  • Délais importants dans la gestion des opérations scolaires : l’accumulation des tâches administratives non pourvues entraînera des retards dans toutes les étapes de gestion courante, incluant les commandes pour le personnel enseignant, les inscriptions, la facturation, et même le transport scolaire.
  • Dégradation des établissements : l’état du parc immobilier des cégeps et des écoles se détériore grandement et l’entretien des bâtiments se trouve d’autant plus compromis par ce gel d’embauche.

Ouvrir la porte au privé

« Par ailleurs, nous émettons de sérieuses inquiétudes quant à l’effet pervers que pourrait provoquer ce gel sur le recours à la sous-traitance, poursuit Caroline Senneville. En restreignant les embauches dans les équipes de soutien, les établissements seront tentés de transférer des tâches au secteur privé, déviant ainsi des budgets vers la sous-traitance tout en dissimulant les véritables coûts. Le gouvernement pourra alors prétendre à des économies, alors même qu’il crée une nouvelle charge sur les finances publiques. »

Aggraver la pénurie de main-d’œuvre

La décision irresponsable du gouvernement Legault aura un effet dévastateur sur l’attractivité de la main-d’œuvre, déjà ardue en cette période de grande pénurie. Si le personnel craint en permanence que son emploi soit menacé ou que sa charge de travail explose, pourquoi choisirait-il les services publics ? Et qu’en est-il des potentielles recrues qui se tourneront assurément vers le secteur privé ?

Le gouvernement de la CAQ affiche une fois de plus une approche à courte vue qui fait fi de la qualité des services éducatifs et de la dignité du personnel de soutien. Les syndicats dénoncent vigoureusement cette mesure et appellent à un retour à des pratiques de gestion respectueuses des employé-es et adaptées aux besoins des élèves et de leurs familles.

 À propos  

 Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.  

 La FNEEQ–CSN regroupe quelque 37 000 membres en enseignement supérieur, à savoir les professeur-es de 45 cégeps et 12 collèges privés, ainsi que des chargé-es de cours, personnes tutrices et étudiant-es salarié-es dans onze universités québécoises. 

 La FEESP–CSN représente 45 000 employé-es de soutien de la maternelle à l’université.  

 La FP–CSN représente plus de 700 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1 500 professeur-es d’université.  

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Réaction de la CSN à la volonté de la CAQ de se «serrer la ceinture» https://www.csn.qc.ca/actualites/reaction-de-la-csn-a-la-volonte-de-la-caq-de-se-serrer-la-ceinture/ Mon, 23 Sep 2024 15:28:22 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=99710 La CSN réagit au message de la CAQ invitant ses élu-es à se serrer la ceinture, puisque la période où l’argent n’était pas un problème semble terminée. 

Des centaines de millions coupés dans les budgets des écoles, des cégeps et des universités pour la réparation des bâtiments, des classes de francisation annulées, ou encore des directives données dans le réseau de la santé et des services sociaux et dans celui de l’éducation de couper dans les déplacements et de revoir les heures supplémentaires : de plus en plus de signaux sont envoyés nous rappelant les mauvais souvenirs de l’austérité libérale.

Sans aucun débat public, le gouvernement de la CAQ semble vouloir s’en rapprocher.

«Ce n’est jamais bon signe quand le gouvernement veut se serrer la ceinture ou faire preuve de rigueur budgétaire, car on sait ce que ça signifie : l’austérité plane. Or, la dernière chose dont nous avons besoin, ce sont des coupes dans nos services publics. La CAQ ne doit pas tomber dans les travers des libéraux ; le gouvernement doit assurer des services et des soins efficaces, et les travailleuses et les travailleurs sont là pour les livrer», explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

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La Protectrice du citoyen confirme la tempête parfaite dans les résidences pour aîné-es https://www.csn.qc.ca/actualites/la-protectrice-du-citoyen-confirme-la-tempete-parfaite-dans-les-residences-pour-aine-es/ Tue, 23 Nov 2021 21:50:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81042 Le rapport final de la Protectrice du citoyen sur la gestion de la crise due à la COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague confirme plusieurs problèmes soulevés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des CHSLD à terre avant le début de la pandémie
Le rapport de la Protectrice du citoyen montre bien à quel point les CHSLD étaient mal préparés pour faire face à une pandémie. Le manque de personnel, les méga-établissements trop centralisés et le manque d’équipements de protection individuelle sont des causes importantes de la crise qu’ont vécu les aîné-es en CHSLD.

Pour la FSSS–CSN, ce rapport illustre le fait que le réseau de la santé et des services sociaux n’est pas parvenu à protéger les aîné-es les plus vulnérables de notre société et le personnel. La FSSS–CSN salue particulièrement la recommandation visant à élaborer une stratégie nationale de lutte à la pénurie de main-d’œuvre et de promotion des métiers et des professions dans le domaine de la santé et des services sociaux et le développement d’un plan détaillé de renforcement de la capacité des CHSLD à appliquer des mesures de prévention et de contrôle des infections.

« Juste avant l’arrivée de la COVID-19, le personnel était encore à se relever d’années d’austérité et de la réforme Barrette. Avec cette réforme, on a mis de côté la prévention et on a enlevé encore plus d’autonomie aux équipes de travail. Le résultat, c’est qu’on était déjà à bout de souffle avant que la pandémie nous frappe. En plus, on n’avait plus les outils pour agir en prévention. Plus tôt que tard, il va falloir revoir l’organisation du réseau, réinvestir et améliorer les conditions de travail du personnel si on ne veut pas revivre une telle crise », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

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Pour vraiment décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-vraiment-decentraliser-le-reseau-de-la-sante-et-des-services-sociaux/ Tue, 02 Nov 2021 15:17:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80855 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande au gouvernement d’aller plus loin dans la décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. Uniquement rajouter des gestionnaires ne permettra pas de donner un nouveau souffle au réseau. Grâce à un récent sondage, la Fédération a identifié plusieurs solutions pour mieux organiser le réseau.

Les travailleuses et travailleurs disent ce qu’ils pensent d’une refonte du réseau
Dans les dernières semaines, le gouvernement Legault a indiqué son intention d’apporter des changements au réseau de la santé et des services sociaux, notamment pour aller vers une plus grande décentralisation. C’est pour connaître l’opinion de ses membres que la FSSS–CSN a lancé un sondage du 20 au 27 octobre, auquel plus de 3400 salarié-es ont répondu.

« La décentralisation, ça veut dire quoi ? Pour le ministre Dubé, ça semble s’arrêter à ajouter des cadres. Mais si on veut se donner une chance que ça aille mieux dans le réseau, ça va prendre plus que ça. Ça va prendre une gestion plus humaine des ressources, plus d’autonomie pour les équipes de travail, une participation à la gestion pour le personnel et la population et une approche globale moins médico-hospitalière », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La réforme Barrette nous a mal préparés à faire face à la pandémie
Pour 79 % des répondantes et répondants, le réseau aurait été en meilleure posture pour faire face à la pandémie si la réforme Barrette n’avait pas eu lieu. La centralisation à outrance a enlevé les leviers aux milieux de travail pour bien prendre soin du personnel et de la population et pour agir efficacement en prévention de la santé et sécurité du travail (SST). La FSSS–CSN a sondé ses membres et ils souhaitent une amélioration de la prévention, notamment en mettant en place des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail et en ayant un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau.

Six solutions pour que ça aille mieux
La FSSS–CSN identifie six solutions prioritaires pour instaurer le changement de cap nécessaire pour répondre à la détresse du personnel et mieux répondre aux besoins de la population.

  • Démocratisation

Pour 80 % des répondantes et répondants au sondage de la FSSS–CSN, un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur la démocratisation, notamment une plus grande participation du personnel et de la population à la gestion.

  • Des équipes de travail plus autonomes

C’est 83 % des répondantes et répondants qui pensent qu’un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur des équipes de travail plus autonomes.

  • Freiner la place du privé

C’est 85 % des répondantes et répondants qui pensent que le ministre doit profiter de ce projet de loi pour freiner la place du privé et utiliser les ressources et les sommes économisées pour réinvestir dans le réseau public. La FSSS–CSN réclame notamment que le gouvernement intègre dès maintenant le personnel des agences privées dans le réseau, toutes catégories de personnel confondues.

  • Effacer les ravages de l’austérité

Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 11,5 milliards de dollars dans le financement des établissements publics. Il sera impossible de parvenir à remettre le réseau sur pied si ce manque à gagner n’est pas réinvesti, selon la FSSS–CSN.

  • Améliorer de manière permanente les conditions de travail

Le gouvernement met de plus en plus le doigt sur les bons bobos. Mais il refuse jusqu’à maintenant de prendre les moyens qu’il faut pour attirer et retenir le personnel. Pour cela, il doit améliorer les conditions de travail et mieux reconnaître le personnel de manière permanente et non par des primes temporaires et inéquitables. Pour y arriver, il doit cesser d’agir seul à coups d’arrêtés ministériels et négocier de bonne foi avec les syndicats.

  • Sortir les centres jeunesse et les soins de longue durée des CISSS et CIUSSS

Les CISSS et CIUSSS ont montré leur incapacité à prendre en charge toutes les missions du réseau. Ils ont particulièrement échoué pour les centres jeunesse et les soins de longue durée (CHSLD et soutien à domicile). C’est pourquoi la FSSS–CSN réclame une réorganisation du réseau permettant de donner une structure autonome à ces missions centrales.

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Le gouvernement Legault a-t-il déjà renoncé aux recommandations du rapport Laurent? https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-legault-a-t-il-deja-renonce-aux-recommandations-du-rapport-laurent/ Wed, 26 May 2021 14:24:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79469 Quelques semaines après avoir assuré que les recommandations du rapport Laurent seraient mises en application, le gouvernement Legault continue d’agir en contradiction avec les principales recommandations de ce rapport. Avec ce qui s’est passé cette semaine, c’est à se demander pourquoi on a investi autant de temps, d’énergie et d’argent sur cette commission.

Le gouvernement interdit l’affichage de postes d’intervenantes!
Tout récemment, on apprenait que le ministère de la Santé et des Services sociaux interdit aux établissements de pourvoir les postes vacants ou d’ouvrir des postes pour plusieurs services de première ligne, on y énumère notamment, les services suivants : « jeunes en difficulté ; dépendances/itinérance ; déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique ; programme de soutien aux organismes communautaires ; services sociaux généraux ainsi que services mère-enfant ».

Il nous apparait pour le moins paradoxal que d’un côté, on affirme vouloir agir en prévention, en amont des problèmes vécus par les familles, afin d’éviter qu’on se tourne vers les « services d’urgence » des Centres Jeunesse et de l’autre côté, on empêche la création et l’affichage de postes dans les services de prévention ou en réadaptation. Comment instaurer « une société bienveillante envers les enfants et les jeunes » comme le souhaite le rapport Laurent, sans agir et réinvestir massivement à tous les niveaux; que ce soit dans les services de prévention, les services sociaux et les services en santé mentale de première ligne et en réadaptation ?

Le gouvernement agit ainsi pour empêcher les intervenantes et les intervenants des centres jeunesse de changer de poste. Il tente de freiner l’exode massif des intervenantes. Il est vrai que les conditions de travail actuelles, les surcharges de travail, l’augmentation des charges de cas, la complexité croissante des dossiers, les listes d’attente qui s’allongent et la pression vécue dans les services à la protection de la jeunesse font en sorte que plusieurs songent à quitter ce contexte insoutenable et d’aller travailler ailleurs. C’est parfois la seule façon de survivre et d’éviter les départs en maladie. La solution devrait logiquement passer par l’amélioration des conditions de travail et de pratique en centres jeunesse.

Finalement, revenons sur ce qui se passe à la table de négociation. En présence du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous y négocions les revendications sectorielles de la catégorie des techniciens et professionnels en santé et services sociaux qui sont au cœur de tous les services à la jeunesse.

À cette table, le gouvernement propose des pistes de solutions mur à mur, sans égard aux réalités vécues dans les milieux inuits et autochtones. Pourtant, un chapitre complet du rapport de la commission Laurent est consacré à cette réalité. À la FSSS–CSN, nous partageons la plupart des constats et des recommandations du rapport Laurent à cet égard. La FSSS–CSN est fière de représenter le personnel œuvrant en santé et services sociaux, notamment dans le Grand Nord. Elle se bat pour instaurer des conditions de travail adaptées aux communautés autochtones et inuit. Un élément majeur ressorti dans ce rapport concerne justement les différences importantes entre le travail d’intervention dans le « sud » et dans le « nord » du territoire. Pour répondre aux enjeux spécifiques des communautés autochtones et inuit, il faut absolument développer des solutions qui tiennent compte de leurs spécificités.

Or le gouvernement ferme jusqu’à maintenant la porte et nous sommes forcés de constater que les solutions qu’il propose sont insuffisantes, même pour les centres jeunesse. Il est également regrettable de voir que le dossier des centres jeunesse est abordé en vase clos, comme si les difficultés et le sous-financement des autres secteurs n’avaient aucun impact sur la situation déplorable vécue en protection de la jeunesse.

***

Il nous apparait évident que le gouvernement devrait dès maintenant réinvestir massivement et démontrer un réel engagement pour offrir des conditions attrayantes pour les intervenant.es et des mesures permettant de retenir celles et ceux qui sont déjà en place. Malheureusement, actuellement, ce qu’il met sur la table ne répond en rien aux besoins des techniciennes et techniciens et professionnel-les en santé et services sociaux. On peut même qualifier ces offres de méprisantes, tandis que la négociation des conventions collectives traîne depuis plus d’un an et demi. Ce qu’il nous propose principalement, ce sont des reculs : le gouvernement choisit de forcer les intervenantes à travailler plus d’heures. Il souhaite ouvrir 500 postes dans les centres jeunesse, mais qui ira pourvoir ces postes dans les conditions actuelles ?

Nous, les intervenantes et intervenants, sommes témoins au quotidien du désastre où nous ont menées la réforme Barrette avec ses les politiques d’austérité et les compressions dans les services sociaux. Les services sociaux sont dans l’angle mort du réseau depuis si longtemps qu’aujourd’hui, le statu quo est intenable.

Pour le véritable bien de tous les jeunes du Québec, il faut que le gouvernement revoie son approche. Déterminées, nous ne baisserons pas les bras. Il y a urgence d’agir, maintenant.

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Donnons-nous les moyens de nos ambitions ! https://www.csn.qc.ca/actualites/donnons-nous-les-moyens-de-nos-ambitions%e2%80%89/ Thu, 25 Feb 2021 00:43:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78516 Depuis le début de la crise sanitaire, les enseignantes et enseignants du Québec ont porté le système d’enseignement supérieur sur leurs épaules. Nous avons dû adapter en un temps record notre enseignement pour permettre la réussite de nos étudiantes et étudiants et assurer un enseignement de qualité, malgré le manque de reconnaissance et de ressources pour le faire. À bout de souffle, nous exhortons le gouvernement du Québec à investir dans les ressources humaines pour nous permettre de poursuivre cette tâche colossale sans y engager notre santé ou compromettre la réussite de nos étudiantes et étudiants.

Le gouvernement Legault prétend que l’enseignement supérieur est une de ses priorités en temps de pandémie, au point de considérer le secteur comme un service essentiel. Pourtant, les faibles ressources investies pour faire face à un chamboulement majeur du mode d’enseignement ont davantage été dédiées à des infrastructures que pour le personnel enseignant.

Ce sont pourtant ces enseignantes et ces enseignants qui ont dû fournir la plus grande part de l’effort d’adaptation. Modifiant nos cours pendant nos temps libres et nos vacances, suivant des formations souvent non rémunérées pour apprendre des nouvelles formes d’enseignement et nous familiariser avec de nouvelles technologies, nous avons également dû dédier énormément d’heures supplémentaires, toujours bénévolement, pour assurer un encadrement adéquat à nos étudiantes et étudiants qui vivent des situations tout aussi difficiles.

Il va sans dire que la crise sanitaire a également eu un impact important sur la motivation et le parcours scolaire de milliers d’étudiantes et d’étudiants. Nous avons constaté à quel point les inégalités sociales étaient exacerbées par l’accès inégal aux ressources informatiques autant que culturelles. Il nous faut avoir les moyens de permettre à toutes et à tous de réussir et cela passe aussi par des conditions d’enseignement décentes, entre autres pour permettre une relation pédagogique plus humaine.

Un éventuel déconfinement ne devrait pas être plus aisé, puisque le gouvernement voudrait, sans jamais nous avoir consultés au préalable, nous imposer des cours en « comodal », c’est-à-dire à une partie de la classe en présence et l’autre à distance. Comme si l’animation d’une classe « normale » pouvait se faire de la même manière que celle d’un cours à distance, sans que l’une ou l’autre (ou les deux) ne perde en qualité. Toutes ces tâches et adaptations exigent du temps et des conditions de travail qui ne sont pas au rendez-vous. Il faudrait que le prochain budget provincial s’assure de nous donner les moyens d’enseigner dans des conditions adéquates.

Heureusement, nos efforts ont permis de maintenir un enseignement de qualité, malgré la situation adverse, et les taux de diplomation autant que la valeur de ces diplômes n’ont pas été compromis. À bout de ressources, sans moyens suffisants pour accomplir notre tâche, nous craignons cependant pour la santé mentale et physique du corps enseignant qui se sent épuisé et délaissé.

Dans un contexte où les services publics ont été affaiblis par des années d’austérité, le discours de retour à l’équilibre budgétaire qui se fait de plus en plus entendre nous fait craindre le pire. Le gouvernement doit injecter des sommes supplémentaires pour soutenir les enseignantes et les enseignants des cégeps et des universités afin de favoriser la réussite étudiante, condition essentielle au développement social, culturel et économique et génératrice de richesse collective.

Après des décennies de sous-financement de l’éducation et de l’enseignement supérieur, ce ne sont pas seulement des ressources pour une sortie de crise pandémique dont le réseau a besoin, mais d’un véritable réinvestissement à long terme qui permette à nos cégeps et nos universités d’assumer pleinement leur rôle de bâtisseurs de la société de demain.

Donnons-nous les moyens de nos ambitions !

Syndicat des professeures et professeurs enseignants de L’UQAM
Syndicat des professeures et professeurs du Collège de Rosemont
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Saint-Laurent
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’université de Montréal-SCCUM
Syndicat du personnel enseignant du Collège d’enseignement général et professionnel d’Ahuntsic
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel du Vieux-Montréal
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep Montmorency
Syndicat de l’enseignement du cégep André-Laurendeau

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Budget du Québec : se donner tous les moyens https://www.csn.qc.ca/actualites/budget-du-quebec-se-donner-tous-les-moyens/ Mon, 08 Feb 2021 12:10:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78403 Alors que la deuxième vague continue de s’abattre sur notre société, il va sans dire que les défis qui attendent le Québec sont gigantesques. Non seulement pour redémarrer l’économie, mais également pour s’assurer que nos institutions publiques, particulièrement nos réseaux de santé et d’éducation, soient en mesure de soutenir nos efforts en matière de relance économique et sociale.

Devant des défis d’une telle ampleur, il nous apparaît insensé que le Québec ne puisse compter sur l’ensemble des moyens qui sont à sa disposition. C’est en ce sens que nous interpellons aujourd’hui le ministre des Finances du Québec en vue du dépôt du prochain budget.

Le gouvernement doit rompre avec la stratégie d’austérité budgétaire qu’il poursuit depuis maintenant 25 ans. Il est aberrant que le carcan financier imposé par le retour à l’équilibre budgétaire et les versements au Fonds des générations — deux mesures adoptées dans un tout autre contexte et qui, de surcroît, avaient rempli leurs objectifs avant le début de la pandémie ! — continuent de miner notre capacité à nous sortir de la crise actuelle. Pourtant, au cours des deux dernières décennies, les finances publiques du Québec se sont grandement améliorées : la dette nette est désormais comparable à celles des gouvernements du Canada et de l’Ontario et, contrairement à celui du Québec, aucun de ces gouvernements ne détourne une part de ses revenus courants vers le remboursement de sa dette publique.

Une vaste majorité d’analystes s’entendent pour dire qu’un retour à l’équilibre budgétaire dès 2025 est irréaliste sans devoir hausser les impôts ou couper dans les dépenses publiques. Une solution souhaitable serait de repousser cette date butoir, comme le gouvernement l’a fait à la suite de la crise économique de 2008 dont l’ampleur était pourtant moins grave que celle d’aujourd’hui.

En pleine pandémie, il est inconcevable que le gouvernement s’oblige à dégager un surplus de près de 3 milliards de dollars afin de rembourser la dette publique à partir des revenus courants. Cela constitue une politique d’austérité budgétaire. L’état du ratio dette nette/PIB du Québec, inférieur à ceux de l’Ontario et de nombreuses économies de l’OCDE, milite en faveur d’une suspension des versements au Fonds des générations — tout comme la faiblesse actuelle et à venir des taux d’intérêt, et donc du service de la dette.

On s’en doute, le Québec a des besoins immédiats beaucoup plus importants, y compris pour ces « générations futures » qui, dans l’immédiat, se butent au sous-financement chronique de notre réseau d’éducation.

Bien que nous soyons entièrement d’accord avec la volonté du gouvernement du Québec de voir le gouvernement fédéral augmenter sa contribution aux coûts du système de santé, force est de constater qu’il fait piètre figure à ce chapitre : il se classe à l’avant-dernier rang des provinces en matière de dépenses en santé, accusant un écart de 333 $ par habitant sous la moyenne canadienne.

Pour nos organisations, il est urgent d’investir massivement dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi qu’en éducation.

Faut-il, une fois de plus, faire ici la démonstration des liens directs entre les piètres conditions de travail du secteur public et les graves problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre qui ont miné la capacité de nos services de santé et d’éducation — sans parler des services de garde, essentiels au plein emploi et à la croissance économique — à répondre aux impacts de la pandémie ?

Les conditions de travail des employé-es des services publics ne peuvent plus être la variable servant à accélérer le retour à l’équilibre budgétaire. Avant même de pouvoir envisager un règlement dans le cadre des négociations du secteur public, il revient au ministre des Finances de s’assurer que la croissance des budgets alloués aux dépenses de programmes des principales missions de l’État permette l’amélioration des conditions de travail du secteur public et l’embauche du personnel nécessaire à la prestation de ces services.

Dans son budget, le ministre des Finances devra prévoir un financement adéquat d’un plan de relance de l’économie. Dès le printemps dernier, nous demandions au gouvernement d’instaurer les bases d’un véritable dialogue social avec la société civile pour discuter des différents moyens appropriés pour appuyer les travailleuses, les travailleurs et les entreprises dans leurs efforts de numérisation, de robotisation, de formation et de transition écologique, pour ne nommer que ceux-là.

Malheureusement, cet appel ne semble pas avoir été entendu par le premier ministre. Encore moins par son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dont la quête de « synergies » et de « pôles d’innovation » ne semble pas s’aventurer au-delà des portes closes d’un cercle restreint d’initiés.

Ce sont les membres que nous représentons, faut-il le rappeler, qui ont subi de plein fouet les impacts de la crise. Dans l’ensemble des démarches pour la relance de l’économie, nous estimons nécessaire d’instaurer ce dialogue social afin que les travailleurs et les travailleuses puissent faire valoir leurs besoins et leurs préoccupations en matière d’emploi, de formation et de transformation de leurs milieux de travail. Les organisations syndicales connaissent leurs secteurs d’activités et, en ce sens, ont un rôle de premier plan à jouer dans cette relance.

Texte signé par : Jacques Létourneau, président de la CSN, Daniel Boyer, président de la FTQ, Sonia Ethier, présidente de la CSQ, Luc Vachon, président de la CSD

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Éviter la crise après la crise https://www.csn.qc.ca/actualites/eviter-la-crise-apres-la-crise/ Tue, 19 Jan 2021 22:02:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78181 La crise sanitaire entourant la pandémie de COVID-19, qui a pris d’assaut notre monde et bouleversé l’ordre normal des choses, est omniprésente dans les discussions ayant cours à ce 66e Congrès de la CSN, et pour cause. L’ampleur de ses dégâts et les moyens à mettre en place pour y pallier ne pouvaient être pleinement anticipés. Or, si la crise a pris tout le monde par surprise, l’après-crise peut et doit être planifié et préparé.

Logiquement ciblée comme l’une des quatre grandes thématiques proposées par le comité exécutif pour encadrer les débats au cours du congrès, la relance post-COVID a suscité des échanges passionnés et productifs parmi les quelque 2000 participantes et participants aux ateliers de mardi matin.

Non à l’austérité
L’inquiétude était palpable parmi les intervenants. La grande majorité des congressistes craignent de voir nos gouvernements, endettés après avoir mis en place de nombreuses mesures d’urgence nécessaires pour faire face à la crise, effectuer un retour vers des politiques d’austérité afin de renouer avec l’équilibre budgétaire le plus tôt possible. La nécessité de contrer cette tendance et de militer pour un réinvestissement dans les services publics faisait l’unanimité.

« C’est comme un cercle vicieux, a expliqué une employé-e de soutien du cégep de Drummondville. On coupe dans les services publics, ce qui fait en sorte qu’on presse le citron et les conditions deviennent moins attrayantes. Ce faisant, on a du mal à attirer et à retenir la main-d’œuvre, ce qui fait qu’on manque de personnel, et donc qu’on doit couper encore dans les services. »

Soulignant les coupes considérables déjà faites avant la crise par le gouvernement du Québec dans le financement des centres et des organismes communautaires, une militante des Laurentides s’inquiétait particulièrement du sort des personnes les plus vulnérables de notre société, notamment les femmes victimes de violence.

Une autre, œuvrant dans le domaine de la santé et des services sociaux, a pris en exemple la situation du réseau des services de garde, lequel a été déserté par un grand nombre de travailleuses en raison de ses piètres conditions de travail. « Pour que les femmes travaillent, il faut qu’elles aient accès à des services de garde de qualité, a-t-elle expliqué. On va se réveiller demain matin et il va y avoir un manque de places pour les enfants dans les services de garde. Encore une fois, ce seront les femmes qui en paieront le prix. »

Un chargé de cours de l’Université Laval a, quant à lui, tenu à souligner que le ratio dette/PIB au Québec et au Canada était loin d’être dans un état critique et que les gouvernements ont toute la marge de manœuvre nécessaire pour passer à travers la crise sans avoir à sabrer dans les services ensuite.

Oui à une transition juste…
Plusieurs délégué-es participant au dialogue ont également tenu à insister sur la nécessité de saisir l’occasion sans précédent dont bénéficient les gouvernements en ce moment pour opérer une transition juste vers une économie durable. Certains ont proposé de rendre l’accès aux programmes d’aide publique pour les entreprises conditionnel à l’adoption de mesures visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

« Les enjeux environnementaux devront absolument faire partie d’une relance post-COVID, a tonné un enseignant. C’est primordial et incontournable en 2021. »

« C’est une occasion en or, s’est exclamé un militant de Joliette. Tant qu’à faire une relance, aussi bien en profiter pour bâtir une économie durable, créer des emplois verts et changer complètement le visage du Québec sur le plan environnemental. »

… partout !
Si toutes et tous se sont entendus pour dire qu’un retour au mode présentiel était souhaitable le plus tôt possible, plusieurs ont toutefois manifesté la volonté que certaines des nouvelles méthodes mises en place pendant la crise perdurent après celle-ci.

Le mode virtuel comporte des avantages que certains congressistes n’ont pas hésité à mentionner. « La pandémie nous a fait accélérer l’utilisation de ces outils et je crois que ça va durer, a souligné une élue d’un conseil central. Plusieurs régions couvrent des territoires qui sont immenses et le recours au mode virtuel a facilité la participation de membres et de syndicats que l’on voyait rarement auparavant. »

Le caractère inéquitable de ce mode de communication a toutefois été relevé à de maintes reprises au cours des échanges, l’accès à un service Internet à haute vitesse étant souvent très dispendieux, voire carrément inaccessible dans certaines régions plus éloignées. Un grand nombre de participantes et de participants ont donc exprimé le souhait que la CSN fasse pression sur les gouvernements afin que l’ensemble de la population puisse accéder à un service Internet abordable et efficace.

Une travailleuse de l’aide juridique dans le Bas-St-Laurent a fait un plaidoyer particulièrement éloquent à ce sujet. « C’est aussi une question d’accès à la justice. Les tribunaux nous imposent de travailler avec des plateformes de visioconférence. Il faut qu’on ait les moyens de se faire entendre. Je ne veux plus jamais voir des parents devoir contester le placement de leur enfant en famille d’accueil par téléphone ! », a-t-elle conclu.

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Faire plus pour sortir de la crise en santé https://www.csn.qc.ca/actualites/faire-plus-pour-sortir-de-la-crise-en-sante/ Fri, 13 Nov 2020 22:46:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77104 La mise à jour économique du gouvernement Legault ne va pas chercher les marges nécessaires pour mettre fin à la crise en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) préconise une réforme de la fiscalité audacieuse pour parvenir à améliorer nos services publics.

Une relance économique qui laisse peu de place aux services publics et aux travailleurs.
La mise à jour économique a pour objectif de revenir à l’équilibre budgétaire dans cinq ans, le tout sans aller chercher de nouveaux revenus. Pourtant, la pandémie montre à quel point nos services publics ont fait les frais des politiques d’austérité des dernières décennies. Le manque de personnel, les enjeux de santé mentale, la qualité des soins aux aîné-es sont autant d’enjeux qui nécessitent des investissements majeurs pour parvenir à répondre aux besoins de la population.

C’est pourquoi la FSSS–CSN souhaite que la relance économique mise davantage sur nos services publics. Le gouvernement compte sur une augmentation des transferts fédéraux en santé pour financer les mesures qu’il a annoncées dernièrement dans le réseau. Cette augmentation, bien que souhaitable, est loin d’être à portée de main et n’empêche en rien le gouvernement d’augmenter ses propres revenus.

« Si on ne veut pas aller chercher de nouveaux revenus tout en gardant le cap sur la réduction de la dette et un retour rapide à l’équilibre budgétaire, on peut craindre une nouvelle forme d’austérité. Le gouvernement doit sortir de son étau idéologique et prendre les moyens qui s’imposent pour sortir nos réseaux de la crise actuelle », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des solutions fiscales pour renforcer le filet social
Selon la FSSS–CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise, et les autres qui pourraient subvenir, la FSSS–CSN demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

L’organisation, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc tous ses membres et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.

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