Autodétermination – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Mon, 02 Oct 2017 11:01:39 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Autodétermination – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Référendum sur l’indépendance de la Catalogne https://www.csn.qc.ca/actualites/referendum-sur-lindependance-de-la-catalogne/ Mon, 02 Oct 2017 10:58:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64236 La CSN est profondément indignée par les violences qui ont été perpétrées dimanche envers les Catalans qui désiraient voter à l’occasion du référendum sur l’indépendance de la Catalogne et condamne le refus du gouvernement de l’État espagnol de reconnaître la légitimité de cet exercice éminemment démocratique.

« Peu importe l’opinion de chacun, le droit à l’autodétermination est bel et bien un droit international reconnu que tous les États ont le devoir de respecter », a d’abord souligné le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Nous désapprouvons fermement le mandat qui a été donné aux forces policières par Madrid afin de faire obstruction au référendum et dénonçons l’intervention de la Garde civile espagnole qui a blessé plus de 800 individus, intimidé une grande partie des votants et dérangé le déroulement du scrutin. Ces méthodes, qui rappellent de façon inquiétante l’époque du général Franco, ne sont pas dignes d’un État de droit comme l’Espagne », a-t-il poursuivi.

Jacques Létourneau a par ailleurs salué le courage des Catalans qui sont allés voter dans un tel climat et en appelle au respect de la volonté populaire qui s’est exprimée le 1er octobre. « La CSN salue la détermination du peuple catalan qui a bravé la hargne, les menaces et la violence pour aller voter massivement en faveur du oui. Nous tenons à exprimer notre solidarité envers les syndicalistes catalans qui entreprendront la grève générale mardi et tous les Catalans qui ont fait leur choix. »

Le président de la CSN en a finalement profité pour interpeler les gouvernements québécois et canadien au sujet du déroulement et de l’issue du vote. « Nous demandons à Québec et à Ottawa de condamner l’usage de la force contre les électeurs de la Catalogne et invitons dès maintenant les deux gouvernements à reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple catalan. Il n’y a aucune raison pour qu’ils refusent d’entendre la voix qui s’est exprimée dimanche de façon toute démocratique lors de ce référendum historique.

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La résistance du peuple sahraoui sous l’occupation marocaine https://www.csn.qc.ca/actualites/la-resistance-du-peuple-sahraoui-sous-loccupation-marocaine/ Tue, 31 Jan 2017 15:30:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57979 La CSN était invitée au 8e congrès de l’UGT Sario, mouvement syndical du peuple sahraoui, dont le territoire, le Sahara occidental, est occupé par le Maroc depuis 40 ans. Des dizaines de milliers de Sahraouis ont fui vers l’Algérie et vivent désormais dans des camps de réfugié-es près de la ville de Tindouf.

C’est à Bojador que nous avons été reçus avec plusieurs dizaines d’invité-es internationaux pour témoigner de notre solidarité avec ce peuple qui réclame toujours son droit à l’autodétermination. Dans la foulée des mouvements de décolonisation africains, des Sahraouis forment le Front Polisario en 1973 afin de se libérer de la domination espagnole. À l’agonie, le régime franquiste organise relativement rapidement son retrait et met en place un processus devant mener à un référendum d’autodétermination. Reniant ses engagements, l’État espagnol fait volte-face et s’entend en novembre 1975 sur un partage du territoire avec le Maroc et la Mauritanie. S’ouvre alors une période de lutte armée. Sous les assauts du Front Polisario, la Mauritanie se retire dès 1979 et cède ses territoires. Mais le Maroc continue son avancée, reprend ces territoires et érige progressivement un mur qui divise le pays en deux : les territoires occupés, à l’ouest, avec les terres les plus fertiles et un accès à la mer et aux importantes réserves de phosphates ; et les territoires libérés, à l’est, dans le désert, difficiles d’accès et très peu développés. Le mur est en fait un rempart de sable de deux mètres, complété de millions de mines antipersonnel. Les victimes de ces mines se comptent par milliers.

En 1991, le Front Polisario et le Maroc signent un accord de cessez-le-feu. Les Nations Unies créent alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) dont la fonction est de procéder à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément à la décision du conseil de sécurité de l’ONU, dans un délai de six mois.

Les Sahraouis vivant dans les territoires occupés subissent plusieurs discriminations et violences, allant d’un accès inégal à l’emploi, à des répressions violentes, à l’emprisonnement pour raisons politiques, à la torture. Dans ce contexte, l’UGT Sario opère dans la clandestinité, elle recueille des informations sur les agissements des entreprises et du royaume marocain en vue de faire avancer sa lutte et de susciter le soutien des alliés. Il est d’ailleurs très difficile pour les mouvements de solidarité de se rendre dans les territoires occupés.

Aide internationale à la rescousse

Voilà pourquoi les principales organisations de la société civile comme l’UGT Sario, l’Union nationale des femmes de même que le Front Polisario opèrent à partir des camps de réfugié-es. Les personnes y survivent grâce à l’aide internationale, majoritairement européenne et particulièrement espagnole, basque, galicienne, italienne, mais aussi cubaine et vénézuélienne. Il y a très peu d’emplois, mais tout le monde semble occupé entre les tâches politiques, administratives, d’accueil des délégations étrangères (nous avons tous logé, mangé et bu le thé chez des familles), les troupes militaires, etc. Les gens n’ont généralement pas de salaire, sinon de vagues compensations qui permettent de compléter les maigres rations distribuées chaque mois : huile, riz, lentilles, farine, sucre.

Si difficiles que soient les conditions de vie dans les camps où le désert interdit toute culture, avec des pénuries d’eau en été et des chaleurs de 50 °C, les Sahraouis gardent, malgré tout, l’espoir de pouvoir un jour retrouver leur territoire, qu’une majorité croissante des 40 ans et moins n’a jamais connu. Ce peuple qui existe encore, envers et contre tout, démontre que surmonter le quotidien peut aussi être, en soi, une forme de résistance.

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