Centre jeunesse – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 04 May 2023 17:06:58 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Centre jeunesse – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Manifestation pour préserver les horaires spéciaux dans les foyers de groupe https://www.csn.qc.ca/actualites/manifestation-pour-preserver-les-horaires-speciaux-dans-les-foyers-de-groupe/ Thu, 04 May 2023 17:06:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=89058 Une manifestation des éducatrices et éducateurs du Centre jeunesse de Québec a eu lieu ce midi devant un foyer de groupe situé sur le chemin Saint-Louis. Au cœur du litige, l’abolition d’horaires spéciaux dont les éducateurs et les éducatrices bénéficiaient depuis une quinzaine d’années. Les protestataires craignent que cette décision unilatérale du CIUSSS de la Capitale-Nationale ne nuise à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre dans ce secteur déjà en pénurie sévère.

Il y a neuf foyers de groupe hébergeant des enfants de 6 à 12 ans ou des adolescents de 13 à 18 ans au Centre jeunesse de Québec. On parle d’environ 75 usagers et d’une centaine d’éducatrices et d’éducateurs. « Depuis quelques années, le climat change dans les foyers de groupe et ça devient de plus en plus lourd. En résumé, ça brasse beaucoup et de plus en plus », indique Martin Gaudreault, responsable du secteur du Centre jeunesse de Québec au Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS–CSN).

Depuis une quinzaine d’années, les éducatrices et les éducateurs des foyers de groupe bénéficiaient d’un horaire spécial négocié par leur syndicat et faisant l’objet d’une lettre d’entente afin de permettre une certaine stabilité de la main-d’œuvre, un facteur essentiel quand on s’occupe d’enfants et d’adolescents en détresse. « Concrètement, l’horaire était réaménagé pour permettre une semaine normale de quatre jours (jours/soirs) avec une fin de semaine par mois. En contrepartie, les éducatrices et les éducateurs renonçaient à un certain nombre de jours fériés et de maladies. Malgré cela, les foyers de groupe sont l’endroit où il y a le plus de temps supplémentaire et le plus grand manque de personnel dans le Centre jeunesse de Québec », précise Martin Gaudreault.

Malheureusement, pour faire face aux défis que pose la pénurie de personnel, le CIUSSS de la Capitale-Nationale a décidé unilatéralement d’abolir les horaires spéciaux et d’imposer un horaire sur cinq jours, incluant les soirs et les fins de semaine. « Cette mesure va directement à l’encontre des recommandations de la Commission Laurent, dont le rapport a été déposé il y a deux ans aujourd’hui et qui proposait plutôt d’instaurer de meilleures conditions de travail pour attirer du personnel », indique Luc Plamondon, secrétaire général du SPTSSS–CSN.

« Les travailleuses et les travailleurs des foyers de groupe sont déjà crevés et au bout du rouleau et là on leur annonce que loin de leur permettre de souffler, on va les obliger à travailler plus. Ça ne fait pas de sens. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale doit reculer et revenir aux horaires qui prévalent depuis plus de 15 ans. C’est important autant pour les travailleuses et les travailleurs que pour les usagers des foyers de groupe. Il en va de la qualité des services », conclut Nicole Cliche, présidente du SPTSSS–CSN.

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Faire du réseau un employeur de choix ? Oui et ça presse ! https://www.csn.qc.ca/actualites/faire-du-reseau-un-employeur-de-choix-oui-et-ca-presse/ Wed, 30 Mar 2022 16:18:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=82100 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille avec ouverture le plan présenté mardi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, tout en demeurant sceptique sur certaines orientations. La CSN y retrouve de nombreuses pistes de solution qu’elle met de l’avant depuis plusieurs années. L’intention du gouvernement de faire plus de place au secteur privé constitue toutefois une mauvaise idée, tant pour le personnel que pour les citoyennes et citoyens et la CSN s’emploiera à en faire la démonstration. À l’instar de toute l’Intersyndicale en santé et services sociaux, la centrale syndicale appelle le ministre à mettre en place un lieu où les représentants des salarié-es pourront contribuer à bonifier le plan Dubé et participer à sa mise en œuvre.

« Nous tendons la main aujourd’hui au ministre Dubé pour que le rôle des organisations syndicales soit reconnu, plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous souhaitons être des alliés du gouvernement dans cette vaste entreprise, parce que nous sommes attachés au réseau public de santé et de services sociaux. Nous sommes convaincus que l’amélioration des services à la population passe entre autres par une meilleure écoute des travailleuses et des travailleurs, en les plaçant au cœur de la recherche de solutions. »

Convenir paritairement de mesures pérennes
La CSN relève plusieurs mesures intéressantes dans le plan ministériel dévoilé aujourd’hui, lesquelles devront toutefois être précisées. Notons en premier lieu l’engagement du gouvernement à faire du réseau un employeur de choix, ce qui implique d’améliorer les conditions de travail du personnel, de favoriser la conciliation famille-travail-études et de procéder à plus d’embauches. La pandémie a révélé à quel point les conditions de travail sont inadéquates. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) invitent le gouvernement à discuter sans attendre avec les agents négociateurs sur des solutions à mettre en place rapidement, considérant l’urgence d’agir.

Hébergement et soins de longue durée
La Confédération des syndicats nationaux salue la volonté gouvernementale de créer de nouvelles places en CHSLD et de rénover les installations existantes. D’un même souffle, elle enjoint le gouvernement à intégrer les centres d’hébergement privés non conventionnés dans le secteur public afin que la qualité des soins de longue durée ne soit plus menacée par la recherche de profit de certains propriétaires. Une solution à long terme doit aussi être mise en place dans les résidences pour personnes âgées (RPA), notamment en intégrant aux équipes de soutien à domicile des établissements publics le personnel qui y dispense des soins et services. Encore une fois, pour mettre en place des solutions durables, il faut inclure davantage les travailleuses et les travailleurs, ce qu’ils réclament depuis des années, car des solutions, ils en ont à proposer. 

Accessibilité
En matière d’accessibilité, la CSN considère qu’il est grand temps de permettre à des professionnel-les, autres que les médecins, de recevoir des patientes et des patients pour des consultations. Ce décloisonnement doit assurer que les personnes requérant des soins et services seront prises en charge par le ou la professionnelle la mieux outillée pour évaluer son cas.

Préhospitalier
Quant à la volonté d’élargir le rôle des paramédics dans le système de santé en leur accordant plus d’autonomie, la CSN souligne que les syndicats font de telles propositions en ce sens depuis longtemps. Toutefois, doit-on rappeler qu’ils sont sans convention de travail depuis le 31 mars 2020 et que les négociations visant à établir un juste salaire piétinent actuellement ?

Rémunération médicale
Selon la centrale syndicale, il faut sortir du mode de rémunération à l’acte, qui crée un lien direct entre le volume d’actes posés et le revenu du médecin, sans tenir compte de la qualité ni de la pertinence des soins. Des formules mixtes de capitation et de salariat devraient être envisagées.

Plan d’urgence
Le gouvernement semble tirer leçon de la pandémie de COVID-19, notamment en voulant doter le réseau de la santé et des services sociaux de plans solides pour faire face à de prochaines crises. Pour la CSN, il est important que les organisations syndicales en soient parties prenantes, car la gestion par arrêtés ministériels sans consultation génère d’énormes frustrations sur le terrain.

Décentralisation et protection des missions sociales
Pour la CSN, la décentralisation du réseau doit constituer la pierre d’assise de la refondation. Elle salue notamment l’engagement du gouvernement à compléter la mise en œuvre les recommandations de la Commission Laurent pour réformer le système de protection de la jeunesse et protéger les enfants vulnérables.

La CSN insiste toutefois sur la nécessité d’une réelle décentralisation basée sur l’autonomie organisationnelle des missions sociales, ce qui implique aussi l’octroi d’un financement qui y est dédié. Elle invite donc le gouvernement à mettre en place des échanges avec l’ensemble des partenaires pour revoir en profondeur l’organisation du réseau.

Des écueils
Plusieurs éléments du plan suscitent de vives inquiétudes

La volonté affirmée du gouvernement d’aller de l’avant avec le financement axé sur le patient est inquiétante, étant donné les risques de dérives associés à ce type de financement. C’est l’analyse des besoins de la population qui doit primer.

Plus grande place au secteur privé
Le gouvernement doit s’atteler dès maintenant à développer la capacité du réseau public à répondre adéquatement aux besoins de la population. La CSN réclame un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation. Le plan présenté par le ministre repose en grande partie sur des acteurs privés, entre autres les Groupes de médecine familiale (GMF), alors qu’une réelle solution doit plutôt reposer sur le réseau public.

Agences de placement
La centrale syndicale déplore également que le gouvernement se contente dorénavant de vouloir mieux encadrer les agences privées de placement de personnel plutôt que de viser l’indépendance complète du réseau public à l’égard de la main-d’œuvre indépendante.

Des interrogations
Pour la CSN, le plan annoncé comporte également des zones de grandes incertitudes.

Soutien à domicile
La CSN suivra de près les travaux de la Commissaire à la santé et au bien-être portant sur l’analyse et l’amélioration du soutien à domicile. Le virage majeur en faveur du soutien à domicile que doit prendre le Québec ne peut plus attendre. La Confédération des syndicats nationaux espère que cette démarche permettra notamment de confirmer le pont essentiel que sont les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) entre la personne à domicile et l’équipe multidisciplinaire de professionnel-les et de techniciennes et techniciens du CLSC. En ce sens, si la CSN revendique l’amélioration des conditions de travail dans les EESSAD, elle s’oppose à ce que le personnel du secteur privé ou communautaire se substitue au travail des ASSS. La CSN souhaite un investissement massif dédié aux services de soutien à domicile, en santé physique comme mentale.

Rôle des CLSC
La CSN s’explique mal le silence du gouvernement quant au renforcement du rôle des CLSC en matière notamment de soutien à domicile, d’aide psychosociale et de services sociaux en général. Les CLSC sont pourtant la pierre d’assise du renforcement des services de première ligne dans le secteur public, tant sur le plan médical que psychosocial.

Financement
Enfin, toutes ces mesures ne pourront être mises en place si elles ne s’accompagnent pas du financement nécessaire. À cet égard, la CSN croit qu’il faudra faire davantage notamment en revoyant la fiscalité, afin d’assurer un financement adéquat, stable et prévisible des services publics.

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Réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse : le ministre Carmant vise juste https://www.csn.qc.ca/actualites/reforme-de-la-loi-sur-la-protection-de-la-jeunesse-le-ministre-carmant-vise-juste/ Wed, 01 Dec 2021 19:32:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81102 Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le projet de loi réformant la Loi sur la protection de la jeunesse, présenté aujourd’hui par le ministre délégué à la Santé et les Services sociaux, Lionel Carmant, constitue un pas dans la bonne direction. La CSN se réjouit d’y retrouver plusieurs de ses recommandations.

Notamment, la CSN partage les objectifs visant à :

  • Réaffirmer que l’intérêt de l’enfant doit primer dans toutes les décisions qui le concernent ;
  • Permettre la communication de renseignements confidentiels lorsque c’est nécessaire pour protéger l’enfant ;
  • Répondre aux réalités particulières des enfants autochtones et inuits.

« Pour que cette réforme fonctionne, il faudra continuer le travail au niveau des services, tempère la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pour nous, il demeure impératif d’assurer un financement adéquat, dédié et stable pour les missions sociales du réseau de la santé et des services sociaux, mis à mal par des années d’austérité et de sous-financement. J’invite le gouvernement à s’engager sans tarder dans des travaux, avec la participation des syndicats, pour mettre en place des solutions à long terme aux problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans ce secteur. Parce que la protection de la jeunesse, c’est avant tout des techniciennes et des professionnelles dévouées et compétentes qui voient leurs conditions de travail et d’exercice se dégrader d’année en année. Ce n’est pas sans conséquence sur les services à la jeunesse. »

Parmi les solutions envisagées par la CSN, notons l’amélioration des conditions de travail, la diminution des charges de travail, le travail interdisciplinaire, le respect de l’autonomie professionnelle ainsi que la conciliation famille-travail-études.

Enfin, la CSN souligne que les services de première ligne en prévention doivent permettre d’agir sur les déterminants sociaux de la santé. Pensons aux services éducatifs à l’enfance, à l’éducation, au logement, etc.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN), qui représente des milliers de techniciennes et professionnelles du réseau au Québec, souligne qu’il y a urgence d’agir pour entamer un redressement. « Les listes d’attente ne font qu’augmenter depuis plusieurs années, rappelle sa vice-présidente, Jessica Goldschleger. Par conséquent, les délais d’intervention augmentent également. Finalement, nous nous retrouvons souvent avec des dossiers plus compliqués qui auraient dû être pris en charge beaucoup plus tôt, pour le bien-être de ces enfants. »

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente toutes les catégories de personnel œuvrant en protection de la jeunesse notamment en territoire autochtone et inuit, salue l’orientation visant à mieux répondre aux besoins particuliers de ces communautés. « Pour nous, il était essentiel que cet enjeu spécifique soit traité », rappelle la représentante des techniciennes et professionnelles du réseau à la FSSS, Roxanne Palardy. « Nous sommes prêts à travailler concrètement avec le ministre pour faire en sorte que ces intentions se concrétisent sur le terrain. » 

Directeur national
Enfin, la CSN veut poursuivre la réflexion quant à la création du poste de Directeur national de la protection de la jeunesse. Pour la CSN, il faut s’assurer que la réforme amène globalement une certaine décentralisation et une amélioration des services. Il n’est pas clair que la création de ce nouveau poste y contribue.

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Pour vraiment décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-vraiment-decentraliser-le-reseau-de-la-sante-et-des-services-sociaux/ Tue, 02 Nov 2021 15:17:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80855 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande au gouvernement d’aller plus loin dans la décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. Uniquement rajouter des gestionnaires ne permettra pas de donner un nouveau souffle au réseau. Grâce à un récent sondage, la Fédération a identifié plusieurs solutions pour mieux organiser le réseau.

Les travailleuses et travailleurs disent ce qu’ils pensent d’une refonte du réseau
Dans les dernières semaines, le gouvernement Legault a indiqué son intention d’apporter des changements au réseau de la santé et des services sociaux, notamment pour aller vers une plus grande décentralisation. C’est pour connaître l’opinion de ses membres que la FSSS–CSN a lancé un sondage du 20 au 27 octobre, auquel plus de 3400 salarié-es ont répondu.

« La décentralisation, ça veut dire quoi ? Pour le ministre Dubé, ça semble s’arrêter à ajouter des cadres. Mais si on veut se donner une chance que ça aille mieux dans le réseau, ça va prendre plus que ça. Ça va prendre une gestion plus humaine des ressources, plus d’autonomie pour les équipes de travail, une participation à la gestion pour le personnel et la population et une approche globale moins médico-hospitalière », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La réforme Barrette nous a mal préparés à faire face à la pandémie
Pour 79 % des répondantes et répondants, le réseau aurait été en meilleure posture pour faire face à la pandémie si la réforme Barrette n’avait pas eu lieu. La centralisation à outrance a enlevé les leviers aux milieux de travail pour bien prendre soin du personnel et de la population et pour agir efficacement en prévention de la santé et sécurité du travail (SST). La FSSS–CSN a sondé ses membres et ils souhaitent une amélioration de la prévention, notamment en mettant en place des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail et en ayant un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau.

Six solutions pour que ça aille mieux
La FSSS–CSN identifie six solutions prioritaires pour instaurer le changement de cap nécessaire pour répondre à la détresse du personnel et mieux répondre aux besoins de la population.

  • Démocratisation

Pour 80 % des répondantes et répondants au sondage de la FSSS–CSN, un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur la démocratisation, notamment une plus grande participation du personnel et de la population à la gestion.

  • Des équipes de travail plus autonomes

C’est 83 % des répondantes et répondants qui pensent qu’un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur des équipes de travail plus autonomes.

  • Freiner la place du privé

C’est 85 % des répondantes et répondants qui pensent que le ministre doit profiter de ce projet de loi pour freiner la place du privé et utiliser les ressources et les sommes économisées pour réinvestir dans le réseau public. La FSSS–CSN réclame notamment que le gouvernement intègre dès maintenant le personnel des agences privées dans le réseau, toutes catégories de personnel confondues.

  • Effacer les ravages de l’austérité

Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 11,5 milliards de dollars dans le financement des établissements publics. Il sera impossible de parvenir à remettre le réseau sur pied si ce manque à gagner n’est pas réinvesti, selon la FSSS–CSN.

  • Améliorer de manière permanente les conditions de travail

Le gouvernement met de plus en plus le doigt sur les bons bobos. Mais il refuse jusqu’à maintenant de prendre les moyens qu’il faut pour attirer et retenir le personnel. Pour cela, il doit améliorer les conditions de travail et mieux reconnaître le personnel de manière permanente et non par des primes temporaires et inéquitables. Pour y arriver, il doit cesser d’agir seul à coups d’arrêtés ministériels et négocier de bonne foi avec les syndicats.

  • Sortir les centres jeunesse et les soins de longue durée des CISSS et CIUSSS

Les CISSS et CIUSSS ont montré leur incapacité à prendre en charge toutes les missions du réseau. Ils ont particulièrement échoué pour les centres jeunesse et les soins de longue durée (CHSLD et soutien à domicile). C’est pourquoi la FSSS–CSN réclame une réorganisation du réseau permettant de donner une structure autonome à ces missions centrales.

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Le gouvernement Legault a-t-il déjà renoncé aux recommandations du rapport Laurent? https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-legault-a-t-il-deja-renonce-aux-recommandations-du-rapport-laurent/ Wed, 26 May 2021 14:24:55 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79469 Quelques semaines après avoir assuré que les recommandations du rapport Laurent seraient mises en application, le gouvernement Legault continue d’agir en contradiction avec les principales recommandations de ce rapport. Avec ce qui s’est passé cette semaine, c’est à se demander pourquoi on a investi autant de temps, d’énergie et d’argent sur cette commission.

Le gouvernement interdit l’affichage de postes d’intervenantes!
Tout récemment, on apprenait que le ministère de la Santé et des Services sociaux interdit aux établissements de pourvoir les postes vacants ou d’ouvrir des postes pour plusieurs services de première ligne, on y énumère notamment, les services suivants : « jeunes en difficulté ; dépendances/itinérance ; déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique ; programme de soutien aux organismes communautaires ; services sociaux généraux ainsi que services mère-enfant ».

Il nous apparait pour le moins paradoxal que d’un côté, on affirme vouloir agir en prévention, en amont des problèmes vécus par les familles, afin d’éviter qu’on se tourne vers les « services d’urgence » des Centres Jeunesse et de l’autre côté, on empêche la création et l’affichage de postes dans les services de prévention ou en réadaptation. Comment instaurer « une société bienveillante envers les enfants et les jeunes » comme le souhaite le rapport Laurent, sans agir et réinvestir massivement à tous les niveaux; que ce soit dans les services de prévention, les services sociaux et les services en santé mentale de première ligne et en réadaptation ?

Le gouvernement agit ainsi pour empêcher les intervenantes et les intervenants des centres jeunesse de changer de poste. Il tente de freiner l’exode massif des intervenantes. Il est vrai que les conditions de travail actuelles, les surcharges de travail, l’augmentation des charges de cas, la complexité croissante des dossiers, les listes d’attente qui s’allongent et la pression vécue dans les services à la protection de la jeunesse font en sorte que plusieurs songent à quitter ce contexte insoutenable et d’aller travailler ailleurs. C’est parfois la seule façon de survivre et d’éviter les départs en maladie. La solution devrait logiquement passer par l’amélioration des conditions de travail et de pratique en centres jeunesse.

Finalement, revenons sur ce qui se passe à la table de négociation. En présence du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous y négocions les revendications sectorielles de la catégorie des techniciens et professionnels en santé et services sociaux qui sont au cœur de tous les services à la jeunesse.

À cette table, le gouvernement propose des pistes de solutions mur à mur, sans égard aux réalités vécues dans les milieux inuits et autochtones. Pourtant, un chapitre complet du rapport de la commission Laurent est consacré à cette réalité. À la FSSS–CSN, nous partageons la plupart des constats et des recommandations du rapport Laurent à cet égard. La FSSS–CSN est fière de représenter le personnel œuvrant en santé et services sociaux, notamment dans le Grand Nord. Elle se bat pour instaurer des conditions de travail adaptées aux communautés autochtones et inuit. Un élément majeur ressorti dans ce rapport concerne justement les différences importantes entre le travail d’intervention dans le « sud » et dans le « nord » du territoire. Pour répondre aux enjeux spécifiques des communautés autochtones et inuit, il faut absolument développer des solutions qui tiennent compte de leurs spécificités.

Or le gouvernement ferme jusqu’à maintenant la porte et nous sommes forcés de constater que les solutions qu’il propose sont insuffisantes, même pour les centres jeunesse. Il est également regrettable de voir que le dossier des centres jeunesse est abordé en vase clos, comme si les difficultés et le sous-financement des autres secteurs n’avaient aucun impact sur la situation déplorable vécue en protection de la jeunesse.

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Il nous apparait évident que le gouvernement devrait dès maintenant réinvestir massivement et démontrer un réel engagement pour offrir des conditions attrayantes pour les intervenant.es et des mesures permettant de retenir celles et ceux qui sont déjà en place. Malheureusement, actuellement, ce qu’il met sur la table ne répond en rien aux besoins des techniciennes et techniciens et professionnel-les en santé et services sociaux. On peut même qualifier ces offres de méprisantes, tandis que la négociation des conventions collectives traîne depuis plus d’un an et demi. Ce qu’il nous propose principalement, ce sont des reculs : le gouvernement choisit de forcer les intervenantes à travailler plus d’heures. Il souhaite ouvrir 500 postes dans les centres jeunesse, mais qui ira pourvoir ces postes dans les conditions actuelles ?

Nous, les intervenantes et intervenants, sommes témoins au quotidien du désastre où nous ont menées la réforme Barrette avec ses les politiques d’austérité et les compressions dans les services sociaux. Les services sociaux sont dans l’angle mort du réseau depuis si longtemps qu’aujourd’hui, le statu quo est intenable.

Pour le véritable bien de tous les jeunes du Québec, il faut que le gouvernement revoie son approche. Déterminées, nous ne baisserons pas les bras. Il y a urgence d’agir, maintenant.

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Le gouvernement doit répondre aux recommandations du rapport Laurent dans la négociation https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-repondre-aux-recommandations-du-rapport-laurent-dans-la-negociation/ Thu, 20 May 2021 18:24:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79394 La Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN) a dévoilé aujourd’hui une courte vidéo pour illustrer les contradictions qui persistent dans la façon qu’est traité le personnel des centres jeunesse. Le rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse confirme plusieurs problématiques dénoncées depuis de nombreuses années par la fédération. La négociation qui se poursuit dans le secteur public est l’opportunité d’agir sur les conditions de travail et de pratique. La FP-CSN réclame du gouvernement Legault la mise en place de mesures concrètes.

Le but de la Fédération des professionnèles, en diffusant cette courte vidéo sur les réseaux sociaux, est de révéler l’incohérence par rapport au manque de ressources pour mieux outiller et pour protéger tout le personnel qui œuvre auprès de la jeunesse. L’inspiration est tirée du rapport alors qu’un extrait présente la position d’un policier qui affirmait à une intervenante que « vous autres, c’est quand même drôle parce que vous vous en aller dans des milieux que nous, on y va armés, à deux, trois policiers, puis vous autres, vous arrivez avec vos pads puis vos crayons. »

« Alors qu’il a devant lui la possibilité de mettre en place des solutions, le gouvernement Legault attend-il un autre drame pour agir, questionne Danny Roy, responsable de la négociation à la FP-CSN? La logique que l’on applique aux différents services d’urgence devrait aussi s’appliquer en intervention jeunesse », ajoute-t-il.

La FP-CSN, en point de presse devant le centre jeunesse du Mont d’Youville, à Québec, réclame des actions rapides du gouvernement et s’étonne que ce dernier ne soit pas plus actif, alors que la négociation permettrait d’introduire de meilleures pratiques dans l’ensemble du réseau. « Nos membres en ont soupé des projets-pilotes. Maintenant, nous devons aller de l’avant. Ce n’est pas très compliqué ce qu’on demande pour améliorer les choses, explique M. Roy. Il faut offrir un réel soutien aux intervenantes, une prime équivalente à celle qui est offerte en urgence hospitalière et cinq jours de congés pour pouvoir prendre du repos lors des moments difficiles. Il est aussi grand temps que nos intervenantes aient accès à de la co-intervention ».

Inquiet de voir qu’une commission spéciale était nécessaire pour mettre la lumière sur leurs conditions de travail difficiles, Martin Gaudreault, responsable de secteur au centre jeunesse de Québec pour le Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux Capitale-Nationale (SPTSSS), travaille d’arrache-pied avec ses collègues pour sensibiliser la population et la partie patronale afin que des changements soient apportés.

« Le rapport fait très bien état des difficultés à garder en poste les intervenantes et les intervenants en raison des conditions de travail qui se dégradent. Ce constat, nous le vivons quotidiennement. Nos collègues sont en épuisement professionnel, les postes vacants prennent plus de temps à être pourvus et les plus jeunes salarié-es qui arrivent se réorientent rapidement et quittent le secteur, dénonce M. Gaudreault. Répondre positivement aux solutions que nous mettons sur la table nous donnerait un nouveau souffle », conclut-il.

Les prochaines semaines laisseront place à davantage d’actions de mobilisation pour faire débloquer les budgets.

La plus récente séance de négociation, tenue le mercredi 19 mai, a permis à la FP-CSN de constater, une fois de plus, que les mandats du gouvernement sont donnés au compte-gouttes à leurs négociateurs, et ce, malgré une invitation claire du premier ministre d’en arriver à des ententes au courant du mois de mai. Le manque de volonté et de ressources de la partie patronale n’indique pas un règlement rapide.

Lien vers la vidéo publiée sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/fpcsn/

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Réforme de la DPJ : le gouvernement doit agir dès maintenant https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-agir-des-maintenant/ Tue, 04 May 2021 19:09:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79210 La CSN se réjouit de l’accueil favorable qu’a réservé le gouvernement du Québec au rapport final de la commission Laurent, déposé lundi. « L’heure n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action. Il faut agir rapidement pour le bien des enfants du Québec. Il doit y avoir un avant et un après commission Laurent », souligne d’emblée le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr.

La CSN salue au passage le travail d’enquête colossal abattu par l’équipe de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Plusieurs constats et recommandations détaillés par la commission Laurent sont en parfaite harmonie avec les demandes formulées par la CSN, à la suite d’une enquête menée auprès de ses membres et de ses organisations affiliées.

Le rapport de la commission insiste notamment sur la nécessité d’agir en amont pour le bien-être des enfants. Parmi les recommandations émises, on y retrouve en outre celles qui visent à favoriser la prévention, à revoir la gouvernance et la structure des services aux jeunes en difficulté, à rehausser et à protéger les budgets dédiés aux services aux jeunes, et à s’attaquer impérativement au problème de surreprésentation des enfants noirs et des enfants autochtones en protection de la jeunesse. Le volumineux rapport énonce également la nécessité d’améliorer l’organisation du travail, de reconnaître la pratique spécialisée en protection de la jeunesse, de revoir la charge de travail des intervenantes et intervenants et d’assurer leur sécurité physique et psychologique.

Des promesses à tenir

La CSN va s’assurer que les promesses faites par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, ne soient pas que des paroles et que le groupe d’action interministériel soit efficace. La qualité et la stabilité des services aux jeunes en difficulté passent impérativement par la qualité des conditions de pratique et de travail des intervenantes et des intervenants du milieu.

« Les enfants du Québec méritent mieux que le sous-investissement et la désorganisation qui gangrènent notre système, depuis des décennies d’austérité. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont épuisés, mais certainement pas désabusés. Le gouvernement doit leur donner les moyens de mieux protéger nos enfants, comme ils y ont droit », conclut David Bergeron-Cyr.

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La commission Laurent va dans le sens de recommandations de la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/la-commission-laurent-va-dans-le-sens-de-recommandations-de-la-csn/ Tue, 04 May 2021 00:37:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=79202 La Fédération des professionnèles (FP–CSN) salue plusieurs des recommandations du rapport Laurent qui vont dans le sens de ce qu’elle demandait comme la reconnaissance de l’importance de la première ligne, la reconnaissance de la surcharge de travail à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ainsi qu’en centres jeunesse et l’importance de la prévention et des déterminants sociaux.

La FP–CSN réaffirme en particulier qu’il est absolument nécessaire de pourvoir tous les postes et de maintenir une stabilité des équipes dans les centres jeunesse. « Sans efforts supplémentaires pour rendre le travail à la DPJ et en centres jeunesse plus vivable, l’ajout de postes ne fonctionnera pas et tout un pan des recommandations de Mme Laurent va tomber à l’eau », insiste Jessica Goldschleger, responsable du secteur de la santé et des services sociaux à la FP–CSN. Pour la fédération, la balle est clairement dans le camp du gouvernement qui doit enfin passer à l’action et réinvestir en première ligne, en incluant le secteur communautaire ainsi que les centres locaux de services communautaires (CLSC), et faire plus de prévention.

Les recommandations de la commission Laurent sont malheureusement encore très loin de la réalité sur le terrain. À la DPJ et au Centre jeunesse de Québec, par exemple, on compte encore aujourd’hui une trentaine de postes vacants et cent-cinquante postes qui sont présentement affichés. « Nous sommes très loin d’un climat de travail qui permettrait la stabilité des équipes », déplore Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (SPTSSS-CSN), qui souligne que la stabilité du personnel fait partie intégrante des recommandations du rapport Laurent.

Dans une enquête menée auprès de ses membres en 2020, la FP–CSN avait tiré six recommandations essentielles, dont plusieurs sont reprises dans le rapport Laurent, comme la nécessaire bienveillance envers les enfants, une plus grande prise en compte de leurs besoins, le renforcement de la première ligne et la nécessité de diminuer la charge et la complexité du travail des intervenantes et intervenants. La FP–CSN salue particulièrement la plus grande place recommandée pour les intervenants psychosociaux par rapport à une approche plus médicale de la jeunesse qui a pris énormément de place depuis la réforme Barrette.

Un impact pour plusieurs membres de la FP–CSN
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), comme son nom l’indique, joue un rôle essentiel pour la protection des droits de la jeunesse et elle a développé une grande expertise dans le cadre de l’exercice de son mandat. La FP–CSN se questionne sur la recommandation du rapport Laurent qui vise à mettre fin à ce rôle pour le transférer ailleurs.

Au surplus, plusieurs recommandations du rapport pourraient avoir des contrecoups importants sur de nombreux membres de notre fédération. La FP–CSN demeurera à l’affut de tout développement qui pourrait avoir un impact sur plusieurs travailleuses et travailleurs et procédera à une analyse plus approfondie du rapport dans les prochains jours.

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Des intervenantes et intervenants forcés de travailler à la DPJ de Québec! https://www.csn.qc.ca/actualites/des-intervenantes-et-intervenants-forces-de-travailler-a-la-dpj-de-quebec/ Fri, 12 Mar 2021 14:48:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78587 La FP–CSN et le SPTSSS Capitale-Nationale dénoncent le travail forcé à la DPJ de Québec alors que d’anciens employé-es maintenant ailleurs dans le CIUSSS de la Capitale-Nationale sont forcés de revenir tandis que d’autres ne peuvent pas partir vers le poste qu’ils et elles ont obtenu. C’est près d’une cinquantaine de personnes qui sont dans cette situation qui nuit grandement au recrutement en créant une peur d’être prisonnier de son poste.

Le Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux Capitale-Nationale–CSN (SPTSSS–CSN) estime que le CIUSSS de la Capitale-Nationale abuse des travailleuses et travailleurs ayant obtenu des postes à l’extérieur de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en les forçant à y demeurer ou à revenir y travailler.

« On avait déjà les heures supplémentaires obligatoires qui empêchaient de terminer une journée de travail selon l’horaire prévu. Maintenant, il y a une interdiction de changer de poste qui s’applique à certains membres du personnel de la DPJ. Cette situation, dont la durée est incertaine, crée une grande détresse psychologique pour la quarantaine de personnes concernées », lance Nicole Cliche, présidente du SPTSSS–CSN.

La présidente ajoute que le CIUSSS de la Capitale-Nationale n’a pas de bonnes raisons de s’appuyer sur l’arrêté ministériel lié à la pandémie pour aller de l’avant avec cette détention de personnel et ces déplacements forcés provenant des autres directions. En effet, il n’y a pas eu d’éclosions de coronavirus au Centre jeunesse de Québec. « Le manque de personnel à la DPJ et au Centre jeunesse de Québec est un problème récurrent qui s’explique par les mauvaises conditions de travail. Cela a causé le départ d’au moins 100 travailleuses et travailleurs du Centre jeunesse de Québec dans la dernière année. C’est une véritable passoire », déplore Ian Boily, représentant du Centre jeunesse de Québec au SPTSSS–CSN. « Il ne suffit pas d’embaucher, il faut garder le personnel en premier. »

Les listes d’attente
Le syndicat a été informé que c’est une directive verbale du ministre Lionel Carmant d’éliminer complètement la liste d’attente du Centre jeunesse de Québec qui a amené l’employeur à contourner la convention collective et à étirer la portée d’un arrêté ministériel lié à la COVID-19. La liste d’attente était pourtant passée de 300 cas avant la pandémie, à 90 cas en ce moment, après être descendue sous la barre des 60. Le SPTSSS–CSN estime qu’un objectif d’éliminer complètement la liste d’attente n’est pas réaliste pour l’ensemble du territoire du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Celui-ci s’étend de Portneuf à Charlevoix. Les fluctuations constantes de signalements de cas risqueraient de forcer à tout moment le rappel de personnel pour de courtes périodes dès que la liste dépasserait quelques cas. L’état actuel de la liste d’attente à la DPJ de Québec n’est d’ailleurs pas plus mauvais que d’autres établissements au Québec. De son côté, le CIUSSS de la Capitale-Nationale n’a assurément pas pris la meilleure décision pour améliorer la situation.

Pour maintenir cette liste d’attente au plus bas niveau possible, le syndicat souhaite depuis deux ans s’asseoir avec l’employeur afin de trouver des solutions pour mettre fin à cette hémorragie de personnel qui est la véritable cause du problème. La mise en place d’un mentorat constant, par exemple, rassurerait les nouvelles recrues qui en sont bien souvent à leur première expérience de travail dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Le rapatriement forcé ou le maintien forcé à la DPJ inquiète par ailleurs grandement les personnes qui autrement aurait pu être intéressées de tenter l’expérience du Centre jeunesse de Québec. Le syndicat a même entendu des stagiaires qui s’interrogeaient sur la contrainte future pouvant être associée à une première expérience au Centre jeunesse de Québec! Colmater une brèche à court terme par la contrainte risque fortement d’engendrer une difficulté à long terme pour le recrutement.

« L’employeur a refusé de nous entendre depuis le début et il entrouvre la porte seulement depuis qu’il risque de se retrouver en arbitrage sur cette question. Nous n’acceptons plus cette approche coercitive qui ne règle aucunement le problème de fond de la rétention du personnel », insiste Nicole Cliche, qui demande de mettre fin immédiatement à cette pratique qui brime la liberté de ses membres.

Les solutions durables et responsables passent par la négociation.
« Les solutions mises de l’avant actuellement frisent l’irresponsabilité et mettent en péril les services de protection de la jeunesse. Le ministère de la Santé et des Services sociaux et le CIUSSS de la Capitale-Nationale doivent mettre en place des solutions durables et responsables. La CSN et la Fédération des professionnèles ont d’ailleurs proposé des solutions à long terme devant la Commission Laurent. Il faut notamment diminuer la charge de travail, soutenir les intervenantes et intervenants dans leurs prises de décisions et améliorer leurs conditions de travail. Si le ministre Lionel Carmant a véritablement l’intention de trouver des solutions permanentes aux difficultés d’attraction et de rétention des centres jeunesse, il doit rapidement donner des mandats à son comité patronal de négociation et au Secrétariat du Conseil du trésor. Qu’attend-il pour le faire ? », soutient Danny Roy, vice-président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

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Surcharge et manque de concertation https://www.csn.qc.ca/actualites/surcharge-et-manque-de-concertation/ Wed, 06 May 2020 10:00:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=75619 Dans son mémoire présenté hier devant la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, la CSN estime qu’il est urgent pour le gouvernement d’investir temps, énergie et argent afin de redresser la situation des services sociaux. Résultant d’une consultation des membres ayant une expérience significative auprès d’enfants et de familles en contexte de vulnérabilité, le mémoire donne la parole aux intervenantes sur le terrain.

Organisation et financement
La majorité des intervenantes interrogées ont indiqué ne pas avoir l’impression d’offrir des services de qualité et selon l’intensité requise : la rupture dans le continuum des services, le manque de personnel et la surcharge de travail font en sorte qu’elles doivent trop souvent s’improviser « pompières » et éteindre des feux de cas plus critiques. Pendant ce temps, d’autres cas doivent patienter plus longtemps. Une organisation offrant davantage de souplesse, dans un plus grand respect de l’autonomie professionnelle et du jugement clinique, permettrait d’offrir des services selon la qualité et l’intensité requises. Quant au financement, le constat est clair : les investissements sont insuffisants en raison du sous-financement chronique. De plus, les sommes investies sont mal réparties, engendrant ainsi un accès difficile aux soins et aux services. Devant la représentante de la Commission, Jean Lacharité, vice-président de la CSN, a souligné « l’urgente nécessité de réinvestir de façon majeure dans les CLSC de manière à pouvoir travailler en amont sur le plan de la prévention de la maltraitance envers les jeunes ».

Pour assurer l’accès et la continuité des services à la jeunesse, le financement adéquat et stable des missions sociales du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que des partenaires du réseau, comme les organismes communautaires, est essentiel.

Conditions de pratique
Plus de la moitié des intervenantes relatent avoir une trop grande charge de travail et ne pas arriver à suffire à la tâche pendant les heures normales de travail. En plus d’être trop grande, cette charge est complexe et émotionnellement difficile. Dans une très forte majorité, les intervenantes ont pointé manque de personnel comme étant le facteur principal de la surcharge. Les problèmes d’attraction et de rétention de personnel ainsi que les conditions d’exercice ne favorisant pas la conciliation famille-travail-études n’aident certainement pas à régler la situation. « La protocolisation des soins et le peu de consultations de la part des gestionnaires ou supérieurs immédiatsur les pratiques cliniques contribuent assurément à la démotivation de ces professionnelles », a rapporté devant la Commission Jessica Goldshleger, responsable du secteur santé et services sociaux de la Fédération des professionnèles–CSN. Pour la CSN, l’organisation du travail doit être revue afin de favoriser un réel travail interdisciplinaire et un véritable respect du jugement clinique des intervenantes.

Finalement, les personnes sondées ont constaté une complexification des cas et une augmentation des comorbidités chez les jeunes. S’ajoute à cela une augmentation importante des problèmes de santé mentale, tant chez les parents que chez les enfants. Pour la CSN, cela démontre l’importance de la prévention qui doit être faite auprès des parents.

Concertation des réseaux
Une meilleure collaboration entre les réseaux s’est aussi avérée un enjeu non négligeable. La CSN précise que selon ses membres, il est nécessaire d’instaurer de nouveaux mécanismes de concertation entre les réseaux. Or, les principaux obstacles à la concertation des réseaux sont le manque de communication, de collaboration et de coordination ainsi que la méconnaissance du rôle de chacun. La mise sur pied d’une coordination, de lieux d’échange et de discussions pourrait à cet égard s’avérer utile.

Les réalités spécifiques aux communautés autochtones
La CSN compte parmi ses membres des intervenantes et des intervenants qui travaillent auprès des jeunes et des familles au Nunavik, dans le Nord-du-Québec et sur les Terres-Cries-de-la-Baie-James. L’enquête menée par la CSN a permis de mettre en lumière des éléments qui nuisent à l’accès et à la qualité des services offerts à la jeunesse. Le haut taux de roulement du personnel, la surcharge de travail, la méconnaissance des cultures et des traditions autochtones et le manque de ressources spécialisées ont été cités comme nuisant à la qualité des services. En ce sens, Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, a fait ressortir devant la Commission que « la mise en place d’un processus de reconnaissance des compétences des personnes autochtones, l’accès à de la formation professionnelle et du soutien clinique pour ces dernières, ainsi que des activités d’échanges interculturels pour les non-autochtones nouvellement embauchés constituent des pistes de solutions intéressantes ».

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La FSSS-CSN soutient la volonté de la commission d’agir rapidement https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fsss-csn-soutient-la-volonte-de-la-commission-dagir-rapidement/ Thu, 19 Dec 2019 16:47:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=73268 Appliquer les recommandations préliminaires : le premier test gouvernemental
Dans ses recommandations préliminaires, la Commission vise à renforcer des programmes existants en misant davantage sur la prévention et les services de première ligne. « C’est une sage décision de la commission, selon Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Comme la présidente de la commission l’a noté lors de sa conférence de presse, le Québec a déjà été un exemple à suivre en matière de prévention. Malheureusement, les coupes des dernières années et la création des CISSS et des CIUSSS a mis à mal notre expertise en prévention et a atteint les services offerts aux jeunes vulnérables ».

Pour la FSSS-CSN, la vision globale adoptée par la commission est la voie à suivre si Québec veut agir le plus tôt possible dans la vie des enfants. C’est le cas de la déclaration de grossesse obligatoire, où nous devrons par contre avoir en place les ressources nécessaires pour faire un suivi rapide, une fois la déclaration acheminée au CLSC. Il en va de même pour les recommandations qui visent à utiliser les services de garde éducatifs comme les CPE ainsi que ceux des organismes communautaires. Miser sur la prévention dès la naissance et pendant les premières années si importantes au développement de l’enfance est un passage obligé. Une meilleure utilisation de programme des services intégrés en périnatalité et petite enfance pour les familles vulnérables est un complément essentiel à ces recommandations. Finalement, la recommandation de mieux soutenir le passage à la vie adulte dès l’âge de 16 ans est une voie à suivre.

« Nous incitons fortement les ministres Carmant et McCann de tout faire pour mettre en application ces recommandations. Leur réaction sera le premier test du gouvernement. S’il veut vraiment agir sur la question des jeunes vulnérables, il doit permettre aux intervenant-es de venir parler à la commission et appliquer ces premières recommandations. Nous suivrons de près la suite des travaux cet hiver et nous avons l’intention de participer activement », poursuit Jeff Begley.

Aller plus loin pour régler le problème de fond
Selon la FSSS-CSN, il faudra être en mesure d’aller encore plus loin pour régler les problèmes des DPJ. La FSSS-CSN a récemment sondé le personnel du réseau sur l’offre de services sociaux et c’est 82% des répondant-es qui indiquent que les services sociaux ont écopés de la réforme Barrette.

Outre les recommandations visant à améliorer les services existants, la FSSS attire l’attention sur deux solutions incontournables pour améliorer la situation :

  1. Mettre fin au manque à gagner cumulatif des centres jeunesse depuis 2013-2014 de plus de 300 millions de dollars ;
  2. Revoir l’organisation du réseau pour miser sur une gestion décentralisée dédiée à la mission jeunesse et une meilleure complémentarité des services.

« Je comprends que la commission ne se soit pas concentrée sur l’organisation du réseau dans ses recommandations préliminaires. Mais la création des CISSS et CIUSSS est pointée du doigt par tout le monde à raison et il faudra faire quelque chose plus tôt que tard. Noyer la mission jeunesse dans des méga-établissements n’a rien entraîné de bon pour les jeunes vulnérables. Il ne sert à rien de poursuivre l’expérience plus longtemps », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

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Des renforts urgents dans les centres jeunesse https://www.csn.qc.ca/actualites/des-renforts-urgents-dans-les-centres-jeunesse/ Thu, 21 Nov 2019 18:51:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72863 La CSN demande au gouvernement d’envoyer rapidement des renforts dans les centres jeunesse pour s’assurer que les enfants sous la responsabilité de la DPJ ne soient pas laissés de côté, comme le constate la Vérificatrice générale (VG), Guylaine Leclerc, dans son dernier rapport.

« Le manque de personnel et la surcharge de travail ne sont pas du tout propices à ce que tous les signalements d’enfants en difficulté soient traités à temps et que les services requis soient mis en place en temps utile », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN, qui demande à la ministre Danielle McCann de prendre les mesures appropriées dès que possible pour rendre les postes en centres jeunesse plus attractifs. En attirant et en conservant plus de personnel, la CSN est confiante que l’on pourra diminuer la surcharge de travail de celles et ceux qui sont fidèles au poste et qui tiennent les centres jeunesses à bout de bras. D’ailleurs, la VG souligne que l’organisation du travail dans les DPJ doit être améliorée.

La CSN estime également qu’il faut impérativement renforcer la première ligne, dans les CLSC et les organismes communautaires, pour tenter d’aider les parents et les enfants en amont, avant que la situation ne se détériore. On éviterait ainsi des conséquences graves pour les enfants. Là encore, il faut réinvestir et s’attarder à la prévention de la maltraitance.

« Les constats de la Vérificatrice montrent l’ampleur de l’échec de la réforme Barrette qui a noyé les centres jeunesse dans d’immenses CISSS qui s’occupent, avant tout, de questions médicales », ajoute Jean Lacharité, alors que la grande majorité des membres de la CSN dans le secteur des services sociaux font état du fiasco des CISSS dans leur secteur d’activité. La VG affirme d’ailleurs que les établissements ne soutiennent pas suffisamment les DPJ.

La CSN déposera un mémoire à la Commission Laurent pour expliquer les difficultés actuellement vécues par les intervenantes et intervenants, les lacunes dans les services à la jeunesse et proposer des pistes de solution.

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Un manque à gagner de 379 millions qui pèse lourd sur les centres jeunesse https://www.csn.qc.ca/actualites/un-manque-a-gagner-de-379-millions-qui-pese-lourd-sur-les-centres-jeunesse/ Wed, 25 Sep 2019 16:09:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=72203 Les DPJ présenteront aujourd’hui leur bilan annuel. Après le drame de Granby, les centres jeunesse doivent avoir les moyens nécessaires pour s’assurer qu’on ne revive plus jamais une telle tragédie.

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les événements des derniers mois illustrent l’urgence de mettre fin au manque à gagner de 379 millions de dollars accumulés depuis 2013-2014 dans les centres jeunesse. La FSSS–CSN évalue que les centres jeunesse subissent plus de 120 millions de dollars de coupes budgétaires pour l’année en cours.

Le rapport des DPJ présente une hausse des signalements de 10 % par rapport à l’an dernier. Cette hausse est constante depuis plusieurs années et témoignent de l’importance de réinvestir dans les centres jeunesse pour répondre aux demandes grandissantes.

Un 40e anniversaire qui doit mener à une prise de conscience pour le bien des jeunes vulnérables

Nous soulignons cette année les 40 ans de la Loi sur la protection de la jeunesse. Cet anniversaire est assombri par le drame de Granby et par la surcharge de travail constante du personnel des centres jeunesse. La mission jeunesse a de plus été frappée par la centralisation à outrance de la réforme Barrette qui a laissé en pan l’ensemble des services sociaux. Si la commission Laurent a pour mandat de faire la lumière sur les problèmes des centres jeunesse, la FSSS–CSN veut s’assurer que le gouvernement Legault mettra en application les recommandations et donnera les moyens aux centres jeunesse de remplir pleinement leur mission pour les jeunes vulnérables.

« Le premier ministre Legault a dit dernièrement que les surplus sont pour les Québécois. Il faut espérer qu’il pense aussi aux jeunes vulnérables et à celles et ceux qui en prennent soin chaque jour. Les intervenantes des centres jeunesse ont été patients et ont laissé le gouvernement entrer en fonction. Mais là, ils s’attendent à des changements pour leur donner ce qu’il faut pour épauler des jeunes qui en ont tellement besoin », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

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Les centres jeunesse, parents pauvres de la réforme Barrette https://www.csn.qc.ca/actualites/les-centres-jeunesse-parents-pauvres-de-la-reforme-barrette/ Wed, 10 Oct 2018 21:59:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=69014 Le bilan annuel des DPJ fait une fois de plus état des défis à relever pour aider les jeunes vulnérables. Alors que les signalements augmentent, les centres jeunesse subissent les contrecoups d’années d’austérité et les dédales de la réforme Barrette. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demande au nouveau gouvernement de prendre acte des ratés de la gouverne libérale et d’agir pour les jeunes vulnérables.

Chaque année, la sortie du bilan annuel des DPJ est un triste moment où l’on constate l’ampleur du travail à faire pour répondre aux besoins des jeunes vulnérables. Depuis l’année 2015-2016, le nombre de signalements traités a augmenté de 9,4 % et le nombre de signalements retenus, de 11,6 %, sans qu’on assiste à une hausse du financement des centres jeunesse. Au contraire, ils ont subi des millions de coupes budgétaires.

  • Le financement prévu pour l’année en cours est nettement insuffisant. L’augmentation des crédits budgétaires pour le volet des jeunes en difficulté est de seulement 1,8 % en 2018-2019 ;
  • Il y a encore des coupes qui sont prévues en 2018-2019 à Montréal dans certains centres d’activités (par exemple dans le soutien aux services de santé mentale et dans les unités de vie pour jeunes) ;
  • Le tout dans un contexte où la population des jeunes de 0 à 17 ans augmente de 2 % de 2011 à 2017 ;
  • Le personnel des centres jeunesse et du réseau est surchargé comme jamais. Un récent sondage rendu public par la FSSS-CSN illustre que près de 80 % des répondantes rapportent que leur charge de travail s’est alourdie dans les trois dernières années, ce qui occasionne souvent des compromis dans la qualité des services.

« Sous le gouvernement Couillard, les centres jeunesse comme tous les services sociaux ont été frappés de plein fouet. Ces décisions gouvernementales mettent des centaines de jeunes à risque, abandonnent leurs familles et affaiblissent le personnel. Ça ne peut plus durer ! », lance Marie Pagès, représentante des technicien-nes et professionnel-les à la FSSS-CSN.

Des solutions pour améliorer le sort du personnel et des jeunes vulnérables

Dans les dernières semaines, la FSSS-CSN a mis de l’avant plusieurs solutions pour régler la crise vécue par le personnel du réseau. Ces solutions s’appliquent aussi au personnel des centres jeunesse.

  • Réinvestir dans notre réseau public de santé et de services sociaux, notamment pour mettre fin à la pénurie de personnel ;
  • Lier un port d’attache à chaque poste, pour s’assurer que le personnel des centres jeunesse soit plus stable ;
  • Reconnaître le secteur de la santé et des services sociaux comme un secteur prioritaire en santé et sécurité au travail pour donner des outils concrets pour freiner l’explosion des arrêts de travail ;
  • Miser sur le personnel administratif pour assurer une organisation du travail efficace et libérer les équipes de ces tâches ;
  • Uniformiser les affichages pour pouvoir compter sur l’expertise du personnel.

« Le nouveau gouvernement de François Legault aura beaucoup de pain sur la planche s’il veut améliorer les choses en santé et services sociaux. Le rapport d’aujourd’hui démontre qu’il devra se mettre au travail pour que les services sociaux cessent d’écoper. Nous avons plusieurs solutions à lui proposer pour améliorer les services aux jeunes vulnérables. Il faut assurer un financement conséquent c’est certain, mais il faut aussi répondre à la surcharge du personnel. C’est par là que ça passe pour se donner les moyens de veiller à l’intégration sociale de ces jeunes », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

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Deux ans de réforme Barrette : tout ça pour ça? https://www.csn.qc.ca/actualites/deux-ans-de-reforme-barrette-tout-ca-pour-ca/ Mon, 03 Apr 2017 16:47:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59416

Le 1er avril, la première des réformes lancées par Gaétan Barrette a eu deux ans. Dans chaque région du Québec, l’ensemble des établissements de santé et de services sociaux, toutes missions confondues, a été fusionné en un seul méga-établissement par région, sauf exception.

Pour les citoyennes et les citoyens, c’est la perte de lieux où ils pouvaient intervenir, faire entendre leur voix. Le ministre s’est arrogé tous les pouvoirs dans le cadre de cette réforme et de celles qui ont suivi. Trois nouveaux projets de loi actuellement à l’étude ont pour effet de renforcer encore davantage ces pouvoirs. Contrairement aux promesses, aucune amélioration des services ne s’est matérialisée. Il devient même plus difficile de s’y retrouver alors que sont amalgamés le volet médical, les services sociaux, la prévention, les soins à domicile, les services à la jeunesse, la réadaptation, etc.

Et contrairement aux promesses, l’autonomie professionnelle des salariés-es n’est pas valorisée davantage sur le terrain. Le règlement des problèmes s’avère plus difficile, les gestionnaires locaux n’ayant  plus de véritable pouvoir. Tout doit passer par la mégastructure régionale. Les conseils d’administration sont quant à eux bâillonnés et ne disposent plus d’autonomie. En juin dernier, le président du c.a. du CIUSSS de l’Est-de-Montréal, Jean Landry, démissionnait au motif que «le modèle de gouvernance retenu par le Ministère pour les CIUSSS ne permet pas au conseil d’administration d’exercer son rôle et d’avoir une valeur ajoutée signifiante.»

À la même époque,  un groupe d’experts en santé publiait une lettre ouverte dénonçant «la centralisation à outrance, l’ingérence dans les décisions d’instances réputées autonomes et la concentration [des pouvoirs] entre les mains d’une seule personne», fruit de la réforme Barrette. L’omerta imposée aux gestionnaires, administrateurs et employé-es du réseau a aussi été largement décriée. Et pour couper court à toute critique, le ministre a même aboli le Commissaire à la santé et au bien-être, organisme pourtant mis en place par Philippe Couillard en 2005 pour évaluer la performance et la qualité du réseau!

Profitant de cette réforme, le gouvernement a par ailleurs ouvert la porte à la privatisation et à la sous-traitance de nombreux services de soutien. Aussi, les CLSC sont vidés de nombreuses ressources professionnelles au profit des Groupes de médecine de famille. Mais les patients dont le dossier est plus lourd et qui n’ont souvent pas trouvé de médecin de famille – justement parce qu’ils souffrent de plusieurs affections – demeurent au CLSC dans un contexte de réduction des ressources. Forcément, le personnel sera de moins en moins capable d’assurer des services de qualité. Le gouvernement planifie également l’ouverture de mégacliniques privées. Au fond, l’objectif final semble être de recréer des CLSC, mais cette fois au sein d’organismes à but lucratif, gérés exclusivement par les médecins!

Le gouvernement mise également de plus en plus sur des ressources communautaires ou privées, pour dispenser les soins à domicile. Malgré l’ajout de ressources dans les CHSLD, le manque de places demeure criant et met tout le système sous pression en plus de favoriser le développement de l’offre dans le secteur privé.

Bref, depuis son arrivée, le ministre Barrette  a, par ses réformes, dangereusement fragilisé le système de santé et de services sociaux. Et les politiques d’austérité du gouvernement Couillard ont rendu la situation encore plus intenable. Austérité qui, ceci dit, n’a pas atteint tout le monde… À preuve, les  hausses de rémunération mirobolantes négociées par le ministre Barrette avec les fédérations médicales et qui mettent à mal, elles aussi,  la pérennité du réseau.

Jean Lacharité, vice-président de la CSN

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Un effectif à bout de souffle https://www.csn.qc.ca/actualites/un-effectif-a-bout-de-souffle/ Tue, 31 Jan 2017 15:31:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58035 Pas une semaine ne s’écoule sans que les médias et les réseaux sociaux ne rapportent les ratés de la réorganisation forcée du ministre Barrette dans le réseau de la santé et des services sociaux et les effets néfastes de l’austérité libérale sur la population et sur celles et ceux qui donnent les services.

Le 7 novembre dernier, des infirmières du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, membres de la CSN, ont dénoncé la hausse fulgurante des accidents et incidents à déclaration obligatoire, dont ceux en salle d’accouchement. La surcharge de travail, causée par le non-rempla­cement des absences et le refus de se voir accorder des heures supplémentaires, comptait parmi les facteurs explicatifs. « On n’a pas le temps de s’asseoir ni d’aller à la toilette. Nous ne sommes pas assez nombreuses pour satisfaire aux normes », rapportait dans l’anonymat une infirmière de l’unité des naissances sur les ondes de Radio-Canada. Pourtant, le même jour, le ministre Barrette inaugurait les nouveaux locaux de ce réputé hôpital mère-enfant au coût de près d’un demi-milliard de dollars.

Dans les semaines précédentes, le personnel infirmier et les préposé-es aux bénéficiaires du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec décrivaient les effets des compressions de 51 millions de dollars sur trois ans. Même chose au CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean alors que des membres de la CSN dénonçaient un train de 120 mesures « d’optimisation » totalisant 14 millions de dollars en 2016 seulement, causant la perte de 127 postes ! Et la liste ne cesse de s’allonger tant la crise dans le réseau est généralisée.

Établissements mammouths… et inhumains

En faisant passer de 182 à 34 le nombre d’établissements en les fusionnant, le gouvernement a créé des organisations éléphantesques, qui n’ont pas d’équivalent au Canada. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale regroupe ainsi plus de 17 000 employé-es, gestionnaires et médecins avec un budget annuel de près de 1,3 milliard de dollars, soit dix fois les budgets du ministère des Relations internationales et celui de la Francophonie! Le CIUSSS de l’Estrie, dont le budget avoisine le 1,4 milliard, compte pour sa part 18 000 employé-es. De quoi donner le vertige.

Dans les mois qui ont suivi les mégafusions d’avril 2015, la CSN, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont réalisé plusieurs enquêtes sur l’état de la situation dans le réseau. Menées dans le cadre de la campagne publique Ma place en santé, j’y tiens, mise en place par la CSN pour dénoncer la réforme, mobiliser les membres et conscientiser la population, les enquêtes avaient pour but de mesurer l’ampleur des conséquences qu’ont eu la réforme et les mesures d’austérité sur les conditions de travail de ses membres. Les constats sont non seulement inquiétants, mais alarmants.

Des jeunes à bout

L’une de ces enquêtes a été menée à l’automne 2016 par le comité des jeunes de la FSSS–CSN auprès de 1407 jeunes âgés de moins de 35 ans. Déjà aux prises avec un statut d’emploi précaire, six jeunes sur dix ont affirmé avoir connu une augmentation de leur tâche dans les douze mois précédents. En outre, une personne sur cinq a indiqué s’être retrouvée en invalidité à long terme durant la même période. Pas moins de 83 % des répondants, soit plus de huit personnes sur dix, ont souligné que la réforme du système de santé n’allait pas contribuer à améliorer leur situation professionnelle sur un horizon de trois à cinq ans.

« C’est sûrement ce qui explique que 60 % des jeunes techniciens et professionnels de la santé et des services sociaux songent à quitter le réseau, lance Kevin Newbury, président du Syndicat des personnes salariées des Centres jeunesse de Lanaudière. Le réseau souffrant déjà d’une certaine pénurie de main-d’œuvre, on se demande comment on va faire pour offrir des services publics de qualité si notre propre relève quitte le bateau parce que les gens sont au bout du rouleau. C’est déconcertant de voir ces statistiques-là. »

Charge accrue pour les PAB

Les préposé-es aux bénéficiaires (PAB) œuvrant en CHSLD ont connu une détérioration rapide de leurs conditions de travail en raison du non-remplacement des absences et d’une charge de travail accrue. L’entrée en vigueur de la réforme Barrette n’a rien amélioré, les démarches paritaires en santé-sécurité du travail (SST) ayant été paralysées. C’est ce que démontre une enquête réalisée au CSSS de Jonquière au printemps 2015, et actualisée en 2016 par le Service des relations du travail de la CSN.

Ainsi, un PAB sur trois a reçu un diagnostic médical lié à une lésion psychologique (trouble d’adaptation, surmenage professionnel, épuisement, etc.) tandis que quatre personnes sur dix disent avoir consulté un programme d’aide aux employé-es. Sur le plan de la santé musculo-squelettique, huit personnes sur dix ont déclaré avoir ressenti des douleurs dans les douze derniers mois, tandis que trois personnes sur dix ont reçu un diagnostic lié à une lésion physique, notamment au dos, aux épaules et au cou. Bien que les PAB représentent 15 % du personnel du CSSS, ils sont 35 % à avoir déclaré des accidents à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

« Le taux d’absentéisme chez nous a presque doublé depuis 2014-2015, passant de 6,2 % à 11,6 % pour les huit premiers mois de 2016, affirme Manon Tremblay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de Jonquière, affilié à la FSSS–CSN. Les gens sont épuisés, découragés. La fusion, ça leur fait peur. Ce qui me heurte encore plus, c’est de savoir que les préposé-es aux bénéficiaires ont des troubles musculo-squelettiques, mais qu’ils se présentent malgré tout au boulot parce qu’ils ne seront jamais capables de prouver que c’est lié au travail. »

Climat de travail malsain

Le personnel de bureau, les techniciennes, les techniciens et les professionnel-les de l’administration membres de la FSSS–CSN ne font pas exception. Une étude menée l’automne dernier auprès de 1500 répondantes révèle que ce groupe de salarié-es cumule 14,3 jours d’absence maladie par année, comparativement à 9,3 jours en moyenne pour les autres travailleuses et travailleurs canadiens. Une forte proportion (63,9 %) du groupe considère que la réforme Barrette a eu des incidences très négatives ou négatives sur le climat de travail, mais aussi sur la stabilité du personnel (83 %) et la charge de travail (68,9 %).

« La réorganisation du ministre Barrette n’a rien à voir avec la fusion de 2004-2005, dit Sylvie Lachambre, présidente du Syndicat du personnel paratechnique, services auxiliaires, métiers, bureau et de l’administration du Centre de santé et de services sociaux Richelieu-Yamaska. Quand tu n’as plus de sentiment d’appartenance, que tu ne contrôles plus ta vie au travail parce que ça change tout le temps, parce que tu ne sais plus dans quel service ni avec qui tu vas travailler, ça devient très démotivant. Et l’absence d’une planification de la main-d’œuvre pour la mise en place d’Optilab vient confirmer l’amateurisme des gestionnaires qui jouent avec les nerfs des employé-es. »

Travailler, même malade

Chez le personnel technique et professionnel, les effets de la fusion et de la réorganisation du réseau ont été durement ressentis entre autres par rapport aux transferts de personnel des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF). C’est ce qu’a révélé un sondage effectué par la FP–CSN auprès de 1031 répondants, au printemps 2016.

Une personne sur deux a indiqué s’être présentée au travail malgré un état de santé physique ou psychologique qui aurait pu justifier son absence du travail. Six personnes sur dix ont dit vivre constamment ou fréquemment une surcharge de travail, perçue comme la conséquence directe des compressions budgétaires. Enfin, 10 % du personnel technique et professionnel ont dit projeter de quitter le réseau public d’ici les cinq prochaines années, comparativement à 7,4 % dans un sondage réalisé en 2014.

« Les impacts de la fusion sont désastreux, avance Jaimie Lemieux, présidente de la section locale du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec au CSSS de la Mitis. En plus, on doit vivre avec des compressions de 20 millions de dollars pour 2016 et 2017. En 2004-2005, personne n’a perdu son emploi. Présentement, on a six personnes qui détiennent une sécurité d’emploi qui sont à la maison, du jamais vu en douze ans d’implication syndicale. Alors, on ramasse beaucoup de cas de détresse psychologique. Plusieurs débarquent chez le médecin pour demander un arrêt de travail. Le hic, c’est que l’employeur conteste de plus en plus les cas d’arrêt. J’ai récemment vu un travailleur être envoyé en expertise médicale après trois semaines d’absence. Avant, on ne voyait ça que pour des invalidités d’un an et plus. »

Répondre à des cibles statistiques

Les données précédentes rejoignent celles d’une autre enquête terrain réalisée en mai 2016 dans 14 centres jeunesse du Québec auprès de 1934 personnes. Menée conjointement par la FP–CSN et la FSSS–CSN, l’enquête cherchait à établir les conséquences des compressions de 20 millions de dollars en 2015-2016 sur les travailleurs, les jeunes et leurs familles.

Ainsi, seulement 5 % des intervenantes et intervenants ont estimé être en mesure de répondre adéquatement et en temps utile aux besoins de leur clientèle aux prises avec d’importants problèmes. L’alourdissement de la tâche a entraîné une surcharge de travail, suivie souvent d’un épuisement professionnel en raison du travail effectué en heures supplémentaires. Pour sept personnes sur dix, les multiples formulaires à remplir et la saisie accrue de notes constituent un obstacle majeur à la qualité de leur travail. Ils sont tout autant à estimer que leur intervention sert davantage à répondre aux cibles statistiques du ministre Barrette qu’à aider les familles. Enfin, une personne sur trois a indiqué que les difficiles conditions d’exercice de leur pratique l’ont forcée à prendre un congé de maladie.

« En CLSC, nos membres sont dans un état de détresse extrême, explique Danny Roy, président du Syndicat des professionnels de la santé et des services sociaux, région Québec–Chaudières-Appalaches, affilié à la FP-CSN. Près de la moitié des intervenants à l’accueil des CLSC, dans la grande région de Québec, sont partis en maladie ou dans d’autres établissements en espérant trouver mieux, parce qu’ils étaient incapables de se voir travailler avec la charge de travail qui leur était imposée. Cette perte d’expertise a des conséquences directes sur les services à la population. »

Pour Sylvie Théoret, présidente sortante du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre jeunesse de Montréal, affilié à la FSSS–CSN : « En centre jeunesse, nos travailleurs sont formés pour faire de l’intervention et donner des services aux familles et aux enfants. Mais ils se ramassent avec des charges de travail qui sont maintenant le double de ce qu’elles devraient être. C’est ce qui fait que les gens ont le sentiment de ne plus être en mesure de faire le travail qui pourrait faire une différence dans la vie des enfants et de leurs familles. »

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Des solutions existent https://www.csn.qc.ca/actualites/des-solutions-existent/ Tue, 31 Jan 2017 15:30:20 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58039 La CSN participe activement à la réflexion et au débat entourant les pistes de solution pour un meilleur financement et une efficacité accrue du réseau. Entrevue avec Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Pourquoi la centralisation des services de santé et de services sociaux est-elle à éviter ?

— L’expérience de centralisation à outrance a été tentée en Alberta. Or, le gouvernement a compris qu’il allait vers l’échec et a fait marche arrière. Au Québec, la réforme Barrette est un mélange de toutes les missions de santé et de services sociaux ayant à sa base une vision très hospitalocentriste qui bousille le système. Il en découle un bouleversement du réseau et une surcharge de travail qui affecte négativement la qualité des services. On en a eu un exemple récemment avec les infirmières de Sainte-Justine. L’hypercentralisation du Dr Barrette, c’est aussi le projet Optilab, qui met en péril la sécurité des échantillons de laboratoire et dépouille les régions d’emplois de qualité au profit des grands centres. Ce sont des patients qui ne savent plus à quel saint se vouer pour obtenir un rendez-vous avec une travailleuse ou un travailleur social. Les acteurs de la centralisation sont déconnectés des besoins des bénéficiaires. Nous devrions plutôt nous rapprocher des clientèles.

Le réinvestissement annoncé dans le réseau public par le gouvernement vous apparaît-il suffisant ?

— Jamais ! Un réinvestissement récurrent de 300 millions après une coupe de plus d’un milliard, qui a permis au gouvernement d’engranger des surplus astronomiques, est une insulte à l’intelligence ! Le ministre poursuit sa réforme avec obstination en abolissant des postes et en fusionnant des services qui s’éloignent des patients. Il étouffe les CLSC par une ponction de leurs ressources pour les incorporer aux organismes à but lucratif que sont les groupes de médecine de famille. Le ministre a beau déclarer que le financement restera public, dans les faits, il privatise la dispensation de services. Pour juguler les problèmes qui éclatent partout, il faut plutôt un réinvestissement massif dans le système public.

La privatisation n’est-elle pas un moyen pour réduire les dépenses en santé et services sociaux ?

— Au contraire. Dans les pays qui financent leurs soins sur une base privée, on observe une nette augmentation des coûts. Au bout du compte, les gens payent plus pour en avoir moins. Les soins sont réservés aux mieux nantis ou à ceux qui sont bien assurés. De plus, le vieillissement de la population augmente la demande de services, ce qui crée un impact sur les finances du régime public. À la CSN, on préconise un retour à un système de santé complètement public. On a un joyau entre les mains qui est un élément majeur de notre filet de protection sociale. N’oublions pas qu’avant la création de la RAMQ, beaucoup de gens devaient se faire soigner à crédit.

Pourquoi la CSN prône-t-elle l’interdisciplinarité dans le réseau ?

— La complémentarité du travail est nécessaire à l’efficacité et à la qualité des services rendus ainsi qu’à l’utilisation optimale des ressources. Prenons le cas des personnes âgées : une travailleuse sociale intervient, ensuite une infirmière, sans trop savoir ce que la première a fait. Il faut briser les silos qui nuisent à tous points de vue. C’est vrai pour les CHSLD, pour les CLSC, pour les centres hospitaliers. Or, l’interdisciplinarité demande du temps, de l’énergie et encore une fois, du financement.

Y a-t-il d’autres pistes que la CSN aimerait explo­rer pour un meilleur financement du réseau ?

— Oui. On pourrait tenir des états généraux sur la situation du réseau dans son ensemble. Comme il s’agit des dépenses qui exercent le plus de pression sur le réseau, on pourrait y aborder le mode de rémunération des médecins et le régime d’assurance médicaments. Nous demandons aussi des états généraux qui porteraient spécifiquement sur le réseau des centres jeunesse du Québec.

Sur quoi faut-il se pencher dans les centres jeunesse ?

— Il faut cesser de fonctionner à la pièce. On observe d’année en année une augmentation des signalements et un délai d’attente avant la prise en charge qui varie entre 15 et 70 jours, selon les régions. À cela s’ajoute une insuffisance criante de ressources due au sous-financement que subissent les centres depuis plusieurs années. Encore en 2015, des compressions de 20 millions se sont abattues sur le réseau. Un moratoire et un refinancement s’imposent.

Pourquoi pensez-vous qu’il est nécessaire de se pencher sur la rémunération des médecins ?

— L’augmentation de la rémunération des médecins est faramineuse et la rémunération à l’acte médical ne fonctionne pas. Celle-ci a été responsable d’importants dépassements de coûts par le passé. Entre 2010 et 2015, les sommes reliées à la rémunération des médecins ont dépassé de 417 millions de dollars le seuil prévu. Qui plus est, le rapport 2015 de la Vérificatrice générale démontre que la RAMQ ne peut assurer le plein contrôle des 55 millions de demandes de paiement qui lui sont adressées par les médecins chaque année. Le contrôle inadéquat des factures des médecins a contribué à l’explosion des coûts. Il est temps d’avoir un débat de fond sur cette question.

Selon vous, pourquoi le système d’assurance médicaments n’est-il pas adéquat ?

— Le système hybride actuel fait grimper de façon excessive le coût des médicaments. Il est impératif de revoir la façon d’en fixer les prix et, par extension, de s’intéresser à la question de la surmédication. Le ministre le nie, mais il y a un problème qui existe là. Il a d’ailleurs dû le reconnaître durant son forum sur les bonnes pratiques en CHSLD. Nous insistons sur la nécessité d’un débat public sur le sujet.

Ne serait-il pas plus rentable d’insister davantage sur la prévention ?

— Absolument. La prévention est la mission première de la santé publique, et pourtant, elle disparaît peu à peu au profit du curatif. D’ailleurs, les libéraux ont coupé les budgets de santé publique de 30 %. Il y a quelque chose d’électoraliste dans le refus des gouvernements d’investir dans des politiques dont les effets ne sont pas visibles de façon immédiate. Pourtant, il s’agit d’une piste de solution très importante à moyen et à long terme.

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La CSN, un choix incontournable https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-un-choix-incontournable/ Sun, 29 Jan 2017 14:16:07 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57918  Dès demain et jusqu’au 24 février, près de 200 000 travailleuses et travailleurs des établissements de santé et de services sociaux sont appelés à voter pour l’organisation syndicale qui les représentera et négociera leurs conditions de travail pour les prochaines années. Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau avec 47 % des syndiqué-es, l’un des enjeux de ce vote touche le type de syndicalisme à pratiquer pour améliorer les conditions de travail des salarié-es, tout en mettant de l’avant la lutte pour le maintien des services publics de qualité et accessibles à la population. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont donc invités à choisir la CSN lorsqu’ils rempliront le bulletin de vote postal transmis par le Tribunal administratif du travail (TAT) à compter du 30 janvier.

Jocelyn Riendeau

Ce vote d’allégeance a été imposé par le gouvernement libéral dans la foulée de la loi 10 régissant les mégafusions et la création des CIUSSS et des CISSS, le 1er avril 2015. Cette opération a fait passer de 182 à 34 le nombre d’établissements multivocationnels. Pour la CSN, il s’agit d’une concentration jamais égalée du nombre d’employeurs du réseau de la santé et des services sociaux, dont plusieurs emploient jusqu’à 20 000 salarié-es de toutes les catégories de personnel. La CSN s’était opposée à ce processus de fusions, l’une des multiples manifestations des mesures d’austérité imposées par le gouvernement libéral, qui vise à favoriser la privatisation des services.

Jamais, dans l’histoire des relations de travail, autant de travailleuses et de travailleurs n’ont été appelés à choisir en même temps leur syndicat. Jacques Létourneau, président de la CSN, estime que « dès le lendemain du dévoilement des résultats du vote, les syndicats accrédités devront être en mesure d’établir rapidement leur plan d’action et de s’organiser en prévision des négociations locales prévues à la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs publics et parapublics, mais ils devront aussi poursuivre les batailles contre l’arbitraire patronal et le démantèlement et la privatisation des services publics promus par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette ». Or, la CSN, dont certains syndicats ont été fondés il y a plus de 70 ans, est présente dans tous les types d’établissements et représente des travailleuses et des travailleurs dans toutes les catégories d’emplois, ce qui en fait une force incontournable dans le réseau de la santé et des services sociaux!

L’austérité dans la santé et les services sociaux

Jacques Létourneau ajoute que « le projet Optilab sur la régionalisation des laboratoires médicaux et les pertes d’emplois qui y sont associées, le transfert unilatéral de ressources humaines des CLSC vers les groupes de médecine familiale (GMF) sans les remplacer, le sous-financement et les surcharges de travail qui en résultent, ainsi que leurs conséquences sur la santé du personnel en soins dans les CHSLD, les centres de réadaptation, les centres hospitaliers, les centres jeunesse et les services auxiliaires, sont autant d’enjeux résultant des mesures d’austérité imposées par les libéraux depuis 2014. Il est nécessaire que les travailleuses et les travailleurs puissent se donner une organisation qui saura réunir et déployer les forces nécessaires pour relever les défis actuels et à venir ».

Ma place en santé, j’y tiens!

Au printemps dernier, la CSN a lancé une campagne nationale d’information et de sensibilisation ayant pour thème Ma place en santé, j’y tiens! Cette opération vise à dénoncer et à contrer les politiques austères du gouvernement Couillard qui cherche à affaiblir les services de santé et les services sociaux pour mieux les privatiser. Le retrait récent des frais accessoires par le ministre Gaétan Barrette n’est pas étranger à l’apport de la CSN dans ce débat social crucial.

« Il nous apparaît que la meilleure façon d’assurer les intérêts et la défense des travailleuses et travailleurs du réseau, c’est de le faire avec une centrale syndicale comme la CSN. Notre organisation est non seulement la plus représentative du fait qu’elle est présente depuis des décennies dans tous les types d’établissements du réseau, mais surtout en raison de sa combativité, de sa connaissance exhaustive du réseau et de son savoir-faire », renchérit Jacques Létourneau.

Toutefois, le président de la CSN constate que depuis des semaines, il se mène des campagnes d’allégeance très différentes d’une organisation à l’autre. Il y a celles et ceux qui présentent le syndicalisme comme un business ne se résumant qu’à une assurance collective ou qui s’apparentent à un ordre professionnel. Et à l’opposé, des militantes et des militants syndicaux qui s’activent pour défendre le syndicalisme propre à la CSN : c’est-à-dire inclusif, combatif et qui place la solidarité entre tous les syndiqué-es au cœur même de son action, dans le respect des particularités propres à chacune des catégories de personnel. La CSN est une force syndicale et sociale qui ne peut être ignorée, d’où le thème de la présente campagne de changement d’allégeance syndicale : La CSN, une force incontournable.

 

À propos de la CSN

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activités. Elle est la plus grande organisation dans le secteur de la santé et des services sociaux avec plus de 120 000 membres.

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Un réseau asphyxié https://www.csn.qc.ca/actualites/un-reseau-qui-asphyxie/ Sun, 09 Oct 2016 14:00:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55383

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Une semaine dans le monde surréaliste de la réforme Barrette https://www.csn.qc.ca/actualites/une-semaine-dans-le-monde-surrealiste-de-la-reforme-barrette/ Fri, 07 Oct 2016 13:40:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=55321 Blogue signé par Jean Lacharité, vice-président de la CSN, Mélissa Gaouette, vice-présidente de la FSSS–CSN, et Nancy Corriveau, vice-présidente de la FP–CSN

Le projet Optilab, le transfert de professionnel-les des CLSC vers les GMF et les centres jeunesse ont occupé une place importante dans les actions de la CSN dans les dernières semaines. Ces trois enjeux démontrent les conséquences néfastes de la réforme Barrette, aussi bien sur les services à la population que sur les conditions de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux.

Le projet Optilab : l’improvisation gouvernementale au grand jour
La semaine dernière, les directions des CIUSSS et CISSS ont convoqué les organisations syndicales à une rencontre à Québec avec le ministère afin de faire le point sur la démarche Optilab. Depuis maintenant près de trois ans, le gouvernement Couillard justifie le projet de centralisation des analyses d’échantillons par la fusion des laboratoires médicaux en faisant valoir que cela permettrait de faire des économies.
Lors de la rencontre nationale à laquelle nous avons participé, on nous a avoué bien candidement que le MSSS n’est pas en mesure de chiffrer le coût actuel des laboratoires médicaux au Québec. De plus, des laboratoires fraichement rénovés devront cesser la majorité de leurs activités alors que d’autres devront être agrandis pour accueillir les analyses des autres laboratoires. Cela démontre bien que ce projet mène à plusieurs aberrations aussi bien au niveau de la bonne utilisation des finances publiques que de la qualité des services offerts à la population.
Au cours de cette rencontre, nous avons constaté que ce projet d’envergure baigne dans l’improvisation. Par exemple, l’appel d’offres pour le système informatique provincial en appui au projet Optilab n’est pas encore conclu et on ne sait toujours pas comment et par qui sera fait le transport des échantillons. Malgré ces nombreux échecs, le ministre Barrette veut aller de l’avant coûte que coûte.
Fusionner les laboratoires médicaux pour poursuivre le programme d’austérité
Au fil des échanges avec le MSSS et les employeurs, nous avons bien compris que l’argument des économies ne tient pas la route et ne peut être la justification du projet d’Optilab. La volonté de fusionner les laboratoires médicaux s’inscrit directement dans la logique d’austérité du gouvernement Couillard. Pour couper dans les budgets du réseau, le ministre Barrette est prêt à voir la qualité des services diminuée. Il accepte que plus d’échantillons se perdent et ne soient pas traités à temps en raison d’une centralisation abusive.
Et comme pour le reste de ces interventions, le gouvernement en profite pour favoriser le privé. Le MSSS veut regrouper les laboratoires pour se doter d’appareils excessivement dispendieux, qui traiteront un grand volume d’échantillons, mais qui auront une faible durée de vie. Les entreprises privées qui vendent ces appareils doivent saliver devant le projet du ministre Barrette. Et que dire de l’entretien de ces appareils de pointe! Tout porte à croire que les établissements les feront entretenir en sous-traitance plutôt que de miser sur du personnel du secteur public.
Nous avons maintenant toutes les raisons de croire que le projet Optilab entraînera des conséquences dramatiques autant pour la population que pour la profession de technologiste médical.
Le démantèlement des CLSC se poursuit
Au courant de la semaine, nous avons aussi organisé une manifestation pour dénoncer la violence subie par le personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Lors de cette action,  un échange s’est déroulé avec les militant-es du Syndicat du personnel infirmier, technique et professionnel du Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog – CSN
concernant les transferts de personnel vers les GMF.
Ils ont été informés que l’équivalent de 2,5 travailleurs sociaux seront transférés en GMF, ce qui représente plus de la moitié des travailleurs sociaux à l’accueil psychosocial présentement à l’emploi du CLSC de cette municipalité. De plus, l’équivalent d’un demi-poste de kinésiologue et d’un demi-poste de psychologue seront aussi transférés. Le tout alors que le CLSC ne compte qu’un kinésiologue et que les psychologues sont en pénurie partout dans le réseau.
Les transferts de personnel vers les GMF permettent de réaliser un vieux fantasme des libéraux : se débarrasser des CLSC. Ces établissements publics font tout ce que nos ministres médecins détestent. Ils s’occupent de prévention, ils permettent d’intervenir dans les communautés et de donner une voix aux usagères et usagers. Les CLSC misent aussi sur le travail en équipe multidisciplinaire, où les compétences de chacun servent les besoins de l’usager.
Et les CLSC sont surtout un outil incontournable de lutte aux inégalités sociales alors que l’austérité du gouvernement Couillard ne fait que favoriser les plus riches de notre société.
Mon centre jeunesse, j’y tiens!
Nous avons mené une sortie médiatique pour dénoncer la détresse des intervenant-es en centre jeunesse. Nous y avons présenté un rapport accablant qui fait suite à un sondage concernant les conditions de pratique en centre jeunesse.
À la lumière des résultats, il apparait clairement que les intervenant-es sont de moins en moins en mesure d’offrir les services que nécessitent les enfants et leurs familles. La raison de cet état de fait se trouve dans une surcharge de travail résultant des compressions budgétaires. Les intervenant-es sont noyés dans les tâches administratives qui accaparent la majorité du temps des intervenant-es. Ils passent de plus en plus de temps à remplir des statistiques, faire des photocopies, commander la literie et les denrées pour les centres.
La réponse du cabinet de la ministre avait tout pour nous décevoir. Ils nous indiquent qu’ils sont conscients de la situation et qu’ils ont mis des mesures en place pour améliorer les choses. Questionnés sur les mesures prises, ils ne sont même pas capables de les nommer.
Depuis le projet de loi 100 en 2010, le secteur bureau a été saigné à blanc par des compressions et des abolitions de postes. Pensait-on à ce moment que les tâches administratives allaient disparaître par magie? Ces tâches, ce sont maintenant les intervenant-es qui les assument et ce sont les jeunes vulnérables et leurs familles qui en paient le prix.
Attendons de voir ce que réserve la semaine prochaine, dans ce monde de réorganisations chaotiques qui ne fait aucun sens, qui fait souffrir les travailleuses et travailleurs et qui aura des conséquences désastreuses sur la population.

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