Charte des droits et libertés de la personne – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Mon, 24 Mar 2025 12:17:06 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Charte des droits et libertés de la personne – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Résistons aux menaces de Donald Trump https://www.csn.qc.ca/actualites/resistons-aux-menaces-de-donald-trump/ Mon, 24 Mar 2025 12:17:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103582 Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du Québec de toutes allégeances, tenons à exprimer notre indignation contre la volonté affichée par le président américain, Donald Trump, de nous étrangler avec ses tarifs douaniers et son chantage, dans le but d’inciter à notre annexion aux États-Unis. Il n’est absolument pas question pour nous du Québec de devenir américains. Qu’on se le tienne pour dit ! Nous sommes trop attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées au cours des ans par notre société.

Il n’est pas question pour nous de reculer sur l’égalité hommes-femmes, leurs droits comme le droit à l’avortement, à l’équité salariale, les droits à la diversité sexuelle des LGBTQ+ et les mesures pour contrer la discrimination raciale et pour favoriser la diversité.

Nous ne voulons pas importer ici une société qui consacre l’inégalité entre les plus démunis et les plus riches de la société. Ainsi, il n’est pas dans nos plans d’établir des soins de santé payants et privés, ou encore de renoncer à se faire soigner, faute de moyens. De la même façon, nous ne voulons pas que les jeunes soient tenus de rembourser leurs dettes d’études jusqu’à la retraite. Nous tenons également à notre réseau de services de garde éducatifs et à nos congés parentaux.

Nous résisterons collectivement afin de préserver notre liberté de penser, de débattre, de produire et de diffuser des connaissances et des savoirs diversifiés, nécessaires pour édifier une société plus juste, tolérante et équitable.

D’autre part, nous ne ferons pas un retour en arrière en rétablissant la peine de mort, abolie depuis plusieurs décennies au pays, ou en encourageant le port d’armes chez nous. De plus, nous ne voulons pas mettre de côté nos engagements et nos préoccupations en faveur de la protection de l’environnement afin de faire face au défi que constituent les changements climatiques. L’avenir de la planète n’attendra pas.

Enfin, nous tenons à protéger nos droits linguistiques, notre culture ainsi que les cultures autochtones. En ce sens, nous ne supporterons pas que la culture américaine prenne le dessus sur nos ondes radio et télé, de même que sur les plateformes numériques, propriété des multimilliardaires américains. À plus ou moins long terme, nous devons même viser à nous affranchir des géants américains du web et de leurs plateformes.

Ainsi, nous lançons aujourd’hui un immense appel à résister et à être solidaire face à la menace qui nous vient du bureau Ovale. Ces menaces pèsent un poids particulier pour la nation québécoise qui doit de tout temps imposer ses choix, notamment en matière d’exception culturelle, ou encore de gestion de l’offre sur le plan économique. Nous en appelons à la population, à la société civile, aux représentants patronaux, syndicaux, aux groupes communautaires, aux groupes de femmes, environnementaux et de toutes les communautés de la diversité et des communautés culturelles, à faire front commun.

Cette solidarité est devenue nécessaire. Tous et toutes, nous avons actuellement un ennemi commun : l’administration du président américain. La même intention de se défendre contre les pressions exercées par Donald Trump existe partout dans le reste du Canada. Nous les encourageons, là aussi, à tenir bon et à développer la même unité. Nous souhaitons également établir des ponts avec nos amis américains qui découvrent, jour après jour, les dégâts causés par les premiers mois au pouvoir du président Donald Trump et son administration.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous invitons la population et les forces vives du Québec de toutes allégeances à se mobiliser et à résister face aux menaces de Donald Trump, car le temps nous presse.

À nous de jouer !

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Élargissement de la laïcité de l’État dans le réseau de l’éducation : Un projet de loi qui va trop loin https://www.csn.qc.ca/actualites/elargissement-de-la-laicite-de-letat-dans-le-reseau-de-leducation-un-projet-de-loi-qui-va-trop-loin/ Thu, 20 Mar 2025 15:02:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103371 Plutôt que de cibler le véritable fléau du prosélytisme et des débordements, le gouvernement de la CAQ et son ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, s’en prennent directement aux droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), représentant la majorité du personnel de soutien scolaire au Québec, condamne avec force le projet de loi présenté ce matin qui, sous le couvert de la laïcité, attaque frontalement la dignité du personnel des écoles primaires et secondaires en élargissant notamment les restrictions vestimentaires qui s’appliquaient déjà au personnel enseignant. Si le projet de loi est placé comme réponse à un réel problème répertorié dans 17 écoles au Québec, son application trop large passe à côté de la cible et aura des répercussions dramatiques pour des milliers de parents dès la rentrée de septembre 2025.

« À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l’État et une vision sociale de l’éducation, insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN. Pour nous, l’école doit transmettre des connaissances et préparer les enfants à vivre ensemble. Nous aspirons à une école inclusive favorisant intégration, francisation et solidarité dans une société diversifiée. Mais une vie collective ne peut se bâtir sur la fermeture, des restrictions abusives et la négation des droits fondamentaux. Or, Bernard Drainville propose un projet de loi qui impose des limitations injustifiées aux accommodements raisonnables et renforce des contraintes vestimentaires discriminatoires pour le personnel scolaire. »

Il est inadmissible que le gouvernement impose une vision rigide de la laïcité en interdisant le port de signes religieux à tout le personnel. Nous refusons de sacrifier la liberté de religion et d’expression au nom d’une idéologie stigmatisante. « Malgré l’introduction d’une clause de droits acquis, cette mesure impose des restrictions excessives à des milliers de travailleuses et travailleurs qui veulent simplement exercer leur métier auprès des enfants, sans imposer leurs croyances. Il existe des dossiers bien plus urgents en éducation, et la tenue vestimentaire du personnel n’est certainement pas une priorité, » poursuit Caroline Senneville.

Au-delà d’atteindre les droits, cette politique compromet la diversité et l’inclusion dans nos écoles. « En uniformisant l’apparence du personnel, la CAQ envoie un message d’exclusion aux communautés culturelles et aggrave la pénurie de personnel de soutien, notamment dans les grandes villes, » avertit Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la FEESP-CSN.

Quant aux congés religieux, ceux-ci sont reconnus comme accommodements raisonnables et sont une obligation légale, pas une faveur. « La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse rappelle que ces mesures permettent de concilier travail et convictions sans discrimination. En limitant ces droits, Bernard Drainville trahit la confiance du personnel et sape un environnement de travail inclusif », explique Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN.

En s’attaquant aux accommodements raisonnables et aux signes religieux, le gouvernement met des milliers de parents dans l’impasse. De toute évidence, ces mesures nuiront à la rétention du personnel et provoqueront des bris de service. « Même avec une clause grand-père, à Montréal, l’impact sera immédiat : si ce projet de loi va de l’avant, des milliers de parents devront trouver une alternative aux services de garde scolaire pour prendre soin de leurs enfants tôt le matin, pour le dîner et après les classes se terminant vers 15 h 30 », affirme Annie Charland.

La FEESP-CSN défend la laïcité comme principe de neutralité, mais refuse qu’elle serve à justifier des restrictions politiques arbitraires. « Le problème n’est ni la diversité ni le port de symboles religieux, mais bien le prosélytisme, souligne Frédéric Brun. Si le gouvernement était cohérent, il appliquerait les mêmes règles aux symboles et accessoires chrétiens. Plutôt que d’élargir la laïcité sans raison, il devrait faire respecter les lois existantes et agir concrètement pour répondre rapidement aux véritables débordements, comme ceux de l’école Bedford. »

« Par ailleurs, il faut rappeler que les débordements de l’école Bedford ont eu lieu alors que des règles strictes liées à la laïcité étaient déjà en vigueur, souligne Caroline Senneville. L’élargissement de ces mesures n’est donc pas une réponse adéquate pour faire face à ces situations particulières. »

La FEESP-CSN est ferme : le gouvernement doit abandonner cette initiative et, plutôt que de s’en prendre à nouveau à la tenue vestimentaire du personnel ou aux demandes de congé, il doit mettre en place de véritables solutions pour soutenir les travailleuses et travailleurs du réseau scolaire, notamment en abolissant le gel d’effectif imposé depuis la fin 2024 et en offrant de meilleures conditions de travail et des mesures concrètes pour attirer et retenir le personnel essentiel à la réussite éducative des élèves.

 

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec.

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La CSN lance une grande campagne de sensibilisation à la violence et au harcèlement au travail https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-lance-une-grande-campagne-de-sensibilisation-a-la-violence-et-au-harcelement-au-travail/ Wed, 18 Nov 2020 13:41:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77352 Toujours préoccupée par les phénomènes de violence et de harcèlement au travail ainsi que par leurs conséquences sur la santé et le climat de travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est fière de lancer sa toute nouvelle campagne nationale de sensibilisation intitulée « Agis pour que ça cesse. »

« La responsabilité de créer un milieu de travail sain et sécuritaire incombe aux employeurs et la CSN veille à ce que ceux-ci respectent leur obligation à cet égard, rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable de la santé et la sécurité du travail. Par contre, nous considérons aussi que prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail est une responsabilité collective et le devoir de toutes et tous. »

Partant du principe que nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre fin à la violence et au harcèlement au travail, cette nouvelle campagne a pour objectif de sensibiliser et d’éduquer le public afin d’inciter les témoins, les complices, les victimes, et même les agresseurs à agir pour que ça cesse.

« Tout le monde doit comprendre que ne rien faire devant des situations de harcèlement ou de violence contribue à faire en sorte qu’elles perdurent, explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la condition féminine. Il est donc important pour nous d’outiller nos syndicats et leurs membres afin qu’ils puissent reconnaître les différentes formes de violence et de harcèlement et qu’ils sachent comment intervenir. »

Afin d’atteindre ces objectifs, une grande variété d’outils ont été conçus et sont accessibles dès maintenant au agispourquecacesse.com, notamment, une brochure explicative et des vidéos traitant du harcèlement psychologique et du harcèlement sexuel au travail. Plusieurs autres outils seront également ajoutés dans les prochaines semaines.

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La CSN contestera les modifications imposées par Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-contestera-les-modifications-imposees-par-quebec/ Wed, 26 Jun 2019 14:42:36 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=71807 La CSN entend déposer un recours en Cour supérieure afin de contester certaines modifications entraînées par l’adoption du projet de loi 10 par l’Assemblée nationale en avril dernier.

Rappelons qu’en mai 2018, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait statué que les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue – par l’entremise d’une modification aux tâches ou aux exigences d’un titre d’emploi, par exemple – plutôt qu’au moment où le maintien de l’équité est effectué, un exercice obligatoire à tous les cinq ans. 

En introduisant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou initiées au moment de la sanction de la loi, le gouvernement discrimine les salariées visées par le jugement de la Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux, estime la centrale syndicale.

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle qu’en tant que plus grand employeur du Québec, le gouvernement est lui-même assujetti à sa propre loi sur l’équité. « L’exercice de maintien de l’équité salariale du secteur public réalisé en 2010 a été l’objet de milliers de plaintes le contestant, tout comme l’exercice de 2015, par ailleurs. Aucune entente n’a été possible avec le Conseil du trésor pour régler ces litiges. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) n’a toujours pas rendu une décision sur ces plaintes. En adoptant le projet de loi 10, le gouvernement privera des milliers de femmes d’ajustements salariaux rétroactifs auxquels elles devraient avoir droit. Cette mesure d’exception s’appliquera tout autant aux employeurs du secteur privé. En adoptant cette loi, le gouvernement est, en quelque sorte, venu cautionner leur laxisme des dernières années. »

D’autres éléments de la loi seront également contestés, notamment en ce qui a trait au regroupement des plaintes. « Il arrive que différentes organisations déposent des plaintes de maintien de même nature. Dans un souci de faciliter le processus de conciliation, la CNESST peut demander aux parties plaignantes de regrouper ces plaintes afin d’en arriver à une entente avec l’employeur. Ce regroupement s’est toujours fait sur une base volontaire. Or, le projet de loi adopté permettra à la CNESST de regrouper l’ensemble des plaintes, et ce, sans l’aval des organisations les ayant déposées. Si, par le processus de conciliation, l’employeur et les organisations représentant une majorité de salariées visées en arrivaient à une entente, cela aurait pour effet de disposer de l’ensemble des plaintes. Cette disposition nous préoccupe grandement, puisqu’il y en va du droit des salariées d’être pleinement entendues et de leur liberté d’association », déplore Caroline Senneville. 

Présente tant dans les secteurs public que privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

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La Cour supérieure reconnaît aux agents correctionnels fédéraux le droit de négocier leur régime de retraite https://www.csn.qc.ca/actualites/la-cour-superieure-reconnait-aux-agents-correctionnels-federaux-le-droit-de-negocier-leur-regime-de-retraite/ Fri, 08 Jun 2018 17:43:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68007 Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) accueille très favorablement la décision rendue par le juge Thomas M. Davis de la Cour supérieure dans la cause qui opposait le syndicat à la Procureure générale du Canada. Cette décision donne raison à UCCO-SACC-CSN quant à l’inconstitutionnalité d’un paragraphe de l’article 113 de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral (LRTPF) qui interdisait aux agents négociateurs de la fonction publique fédérale de négocier en bonne et due forme le régime de retraite et la dotation.

« C’est une victoire majeure pour les agentes et agents correctionnels fédéraux. Depuis 2002, nous exprimons la volonté des membres de négocier les retraites et la dotation lors du renouvellement de la convention collective avec le Conseil du Trésor », a lancé Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN.

Au fil des ans, la détermination du syndicat lui a permis d’obtenir certaines avancées sur ces deux matières, entre autres par la mise en place en 2005 d’un deuxième palier de négociation (entente globale) avec le Service correctionnel du Canada. « Malgré les gains réalisés à l’extérieur du cadre officiel de négociation, nous avons toujours maintenu que l’article de la LRTPF, qui nous empêchait de discuter avec le Conseil du Trésor de ces deux enjeux d’une grande importance pour nous, ne respectait pas l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés », a ajouté M. Godin. C’est d’ailleurs sur les motifs de garantie des droits et libertés et de protection du droit d’association comme prescrit par la charte que s’appuie la décision du juge Davis.

En rendant nul et sans effet un paragraphe d’un article d’une loi fédérale, le jugement Davis ouvre la porte à des recours qui pourront être intentés par tous les agents négociateurs du pays. « UCCO-SACC-CSN est fier d’avoir mené cette bataille pour faire tomber les entraves à la négociation. Ce ne sont pas seulement les agentes et agents correctionnels qui bénéficieront de cette victoire, mais bien l’ensemble des employé-es de la fonction publique fédérale. »

La CSN, à laquelle est affilié le Syndicat des agents correctionnels du Canada, a tenu à féliciter les membres d’UCCO-SACC-CSN pour leur ténacité et à souligner l’importance de cette décision. « Depuis deux décennies, les plus hauts tribunaux du pays ont rendu plusieurs décisions importantes en matière de liberté d’association et de droit à la négociation collective. Le jugement rendu mercredi confirme une fois de plus que les droits des travailleuses et des travailleurs ne peuvent être bafoués, ni par des employeurs privés ni par le gouvernement, même s’il est à la fois employeur et législateur », a conclu Jacques Létourneau, président de la CSN.

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Pour une loi adaptée au travail d’aujourd’hui https://www.csn.qc.ca/actualites/des-commentaires-constructifs-afin-den-arriver-a-une-loi-adaptee-au-travail-daujourdhui/ Wed, 16 May 2018 13:12:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=67643 Consultez le mémoire déposé par la CSN.

Dans son ensemble, la CSN accueille favorablement les modifications proposées à la Loi sur les normes du travail (LNT). Cependant, lorsqu’il est question des normes du travail, il importe de regarder les problèmes sous plusieurs angles afin de trouver les solutions les plus appropriées. C’est pourquoi la CSN, de passage à la commission parlementaire sur les modifications à la LNT adopte une approche proactive et propose d’aller un peu plus loin sur certains enjeux précis.

« D’entrée de jeu, on constate qu’un chantier sur la conciliation famille-travail-études a été lancé dans le cadre de cette réforme, explique Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Nous saluons le travail du gouvernement qui fait un pas dans la bonne direction en imposant la rémunération pour deux des dix jours de congé pour maladie ou obligations familiales prévus à la loi. La LNT constitue le contrat de travail des salarié-es les plus vulnérables de la société et nous sommes d’avis que toute perte de revenu constitue un obstacle majeur à la prise de congé pour plusieurs d’entre eux. Nous croyons que le gouvernement devrait même aller un peu plus loin et augmenter le nombre de journées rémunérées, afin de donner une réelle chance aux travailleuses et aux travailleurs qui se retrouvent sans traitement alors qu’ils doivent prendre soin de leur santé ou de celle de leur famille. »

« Pour ce qui est des horaires et des heures de travail, nous sommes heureux de constater qu’une personne salariée pourra refuser de travailler plus de deux heures au-delà de ses heures habituelles quotidiennes, plutôt que l’actuel “quatre heures”, souligne Caroline Senneville. Cependant, la LNT ne prévoit toujours pas qu’on puisse refuser ces heures sans condition, un problème qui pourrait être réglé aisément. D’un autre côté, nous croyons que la modification voulant que les employé-es aient maintenant le droit de refuser du travail offert moins de cinq jours à l’avance est insuffisante. La loi doit prévoir une mécanique claire permettant aux travailleuses et aux travailleurs de connaître leur horaire de travail cinq jours à l’avance. Pour l’instant, le projet de loi fait reposer le choix de refuser des heures de travail sur les épaules des salarié-es, et la LNT ne prévoit aucune garantie que les heures ainsi refusées pourront être reportée. Dans une optique d’amélioration de la conciliation famille-travail-études, il faut que la LNT permette réellement aux salarié-es d’organiser leur vie familiale à l’avance. Finalement, concernant les heures de travail, le gouvernement doit mettre en place des règles de déconnexion, faisant en sorte qu’un salarié ait le droit d’être coupé de toutes communications relatives à son travail en dehors de ses heures de travail. Le projet de loi privé sur le droit à la déconnexion est une avenue intéressante à ajouter aux modifications à la LNT. »

« La conciliation famille-travail-études est une réalité du travail d’aujourd’hui qui prend de plus en plus de place, notamment avec l’arrivée des jeunes sur le marché du travail et la réalité de plusieurs emplois qui changent et qui comportent des horaires élargis et une connexion permanente avec les employé-es. Dans ce contexte, le travail de réforme du gouvernement est intéressant, mais ce dernier doit pousser sa réflexion jusqu’au bout et faire les choix qui s’imposent pour réellement donner à la main-d’œuvre d’aujourd’hui une loi claire qui la protège sans retenue », ajoute Caroline Senneville.

Autres modifications à la LNT

Le projet de loi ne se limite pas qu’à la condition famille-travail-études, plusieurs autres aspects sont abordés. Sans entrer dans le détail pour chacun de ces points, la CSN tient à en souligner quelques-uns.

« Pour ce qui est des pourboires, nous réitérons qu’il est impensable de modifier l’article 50, insiste Caroline Senneville. Ce qui est perçu par certains comme une mesure de valorisation des métiers aurait comme conséquence de répartir les pourboires de façon arbitraire. Des solutions plus appropriées sont mises de l’avant par la CSN et permettraient de répondre adéquatement aux problèmes d’attraction et de rétention dans ce milieu. »

« La CSN appuie également plusieurs mesures concernant les disparités de traitement, poursuit Caroline Senneville. Nous saluons notamment la modification qui interdirait que le taux de salaire, la durée et l’indemnité de vacances soient réduits uniquement sur la base de la différence de statut entre des salarié-es travaillant à temps partiel ou à temps plein. Il en va de même pour l’élargissement de la loi afin que l’ensemble des avantages sociaux soit pris en considération lorsqu’il est question de disparité de traitement. Cependant, nous considérons que l’article 46 du projet de loi continue de légitimer certaines situations discriminatoires et illégales existantes. Cette situation maintiendra des iniquités pour plusieurs travailleuses et travailleurs qui les subissent. Sans que les mesures de la LNT soient applicables de manière rétroactive, nous croyons que les modifications devraient comprendre une mention claire selon laquelle la distinction fondée sur la date d’embauche concernant les régimes de retraite ou les avantages sociaux doit se résorber rapidement. »

« Finalement, la CSN apprécie l’effort consenti par le gouvernement pour mieux encadrer les agences de placement et élargir la défense des travailleurs étrangers temporaires, continue Caroline Senneville. Par exemple, l’ajout de mesures qui assurent aux salarié-es d’agence un taux de salaire identique à celui payé à celles et ceux de l’entreprise cliente pour effectuer les mêmes tâches dans le même établissement est un pas dans la bonne direction. Cela dit, en ce qui concerne les agences, la loi prévoit actuellement que le gouvernement pourra établir des règlements concernant plusieurs aspects de la relation entre agence et entreprise cliente. Nous croyons que toutes les mesures devraient être encadrées par la loi plutôt que par voie réglementaire afin d’uniformiser les conditions applicables aux agences, aux entreprises clientes et aux travailleuses et travailleurs des agences. »

« La CSN défend les travailleuses et les travailleurs du Québec et reconnaît qu’un effort est fait pour améliorer la protection minimale qu’offre la LNT, mais il faut aller plus loin », conclut Caroline Senneville.

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La Fédération nationale des communications inquiète https://www.csn.qc.ca/actualites/la-federation-nationale-des-communications-inquiete/ Fri, 23 Mar 2018 16:32:14 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66838 La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) reçoit avec inquiétude la décision rendue hier par la Cour supérieure selon laquelle le témoignage de la journaliste Marie-Maude Denis est nécessaire dans le cadre de la requête de Marc-Yvan Côté sur les fuites médiatiques.

« La protection des sources journalistiques a un impact déterminant sur le rôle fondamental des journalistes et des médias dans la libre circulation de l’information, souligne Pierre Roger, secrétaire général de la FNC–CSN, et cette protection est primordiale dans le maintien d’une saine démocratie. »

La FNC–CSN considère essentiel que les citoyens puissent avoir confiance envers les journalistes s’ils souhaitent leur confier de l’information, et cela, sans avoir à craindre que leur identité soit révélée si leur désir est de garder l’anonymat. Cette décision risque d’avoir des répercussions majeures sur la capacité des journalistes à effectuer leur travail, notamment pour les journalistes d’enquête.

La Fédération nationale des communications-CSN, qui défend sans relâche l’indépendance journalistique et le droit du public à l’information a toujours milité en faveur d’un renforcement de ces protections afin éviter les diverses intrusions. Elle regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

 

 

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Une invitation à participer aux marathons d’écriture d’Amnistie internationale https://www.csn.qc.ca/actualites/une-invitation-a-participer-au-marathons-decriture-damnistie-internationale/ Wed, 22 Nov 2017 16:39:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64982 Cette année, deux porte-paroles, Françoise David, ex-députée et militante féministe, et Fred Dubé, humoriste, se joignent à Amnistie internationale Canada francophone (AICF) pour inviter le plus grand nombre de personnes à participer aux Marathons d’écriture : écrire, ça libère.

Écrire une lettre manuscrite ou virtuelle, ça libère ! : marathons.amnistie.ca

Les porte-paroles d’AICF invitent ainsi la population à envoyer leurs messages de solidarité en ligne : marathons.amnistie.ca et à participer aux marathons d’écriture organisés dans différents lieux publics au Québec en écrivant sur place des cartes de solidarité. 

Le 21 novembre, 2017. Lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

Le principe des marathons d’écriture est simple : faire écrire, au plus grand nombre possible de personnes, des mots d’encouragement et de soutien à celles et ceux qui sont injustement emprisonnés ou dont les droits sont bafoués. Depuis plus de 12 ans, les marathons d’écriture ont fait la preuve de leur efficacité puisque plus de 65 % des personnes emprisonnées sont libérées. Écrire, ça marche et ça libère ! L’appui de la population a donc un pouvoir indéniable dans la vie de ces personnes. En 2016, près de 4.7 millions de cartes de vœux ont été envoyées dans le monde dont plus de 64 000 du Québec ! L’objectif cette année est de 80 000 messages d’espoir envoyés du Québec.

Le 21 novembre, 2017. Le président de la CSN, Jacques Létourneau participe au lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

« Je n’ai pas hésité un instant lorsqu’Amnistie m’a demandé de participer activement aux marathons d’écriture », s’enthousiasme Françoise David. « J’aime Amnistie, ce grand mouvement qui mobilise citoyennes et citoyens pour faire respecter des droits politiques et sociaux, pour dénoncer les tyrans et tortionnaires, pour défendre la liberté d’expression dans des pays où prendre la parole est déjà un geste très risqué. »

« Je gagne ma vie grâce à la liberté d’expression. Les personnes, à qui nous allons écrire, ont perdu une part de leur vie à cause de la liberté d’expression. La moindre des choses, c’est que nous utilisions la nôtre pour défendre la leur. » rappelle Fred Dubé.

Un appui sans précédent aux marathons d’écriture d’AICF

L’objectif d’envoyer du Québec et du Canada plus de 80 000 messages est d’autant plus réaliste que pour la première fois cette année, Amnistie internationale Canada francophone peut compter sur la complicité de plusieurs partenaires majeurs qui invitent d’autres organisations à leur emboîter le pas : FTQ, CSN, CSQ, CSDM, FADOQ, Fondation David Suzuki, Femmes autochtones du Québec, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, L’R des centres de femmes du Québec, Conseil québécois LGBT, Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Théâtre du Nouveau Monde. Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA-Angus appuie également la campagne.

Le 21 novembre, 2017. Fred Dubé et Françoise David, les deux porte-parole de la campagne, lors du lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

L’Association des libraires du Québec et l’Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française offrent dans une centaine de librairies participantes des cartes exclusives illustrées par Steven Spazuk et adressées à Golrokh Ebrahemini Irae, une défenseure des droits humains et écrivaine iranienne, condamnée à six ans de prison pour avoir écrit un livre sur la lapidation.

Édition spéciale 2017 sur les défenseur.e.s des droits humains

Près de 3 500 défenseurs ont été tués pour leur travail pacifique de défense des droits humains depuis 1998, année où la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme a été adoptée. Dans la majorité des cas, personne n’a été condamné ou même poursuivi pour ces crimes. Cette déclaration reconnait pourtant le droit de chacun de défendre les droits humains.

Partout dans le monde, des femmes et des hommes mettent leur courage au service de la communauté. Aujourd’hui, les défenseur.e.s des droits humains sont pris pour cible et attaqués au lieu d’être soutenus et protégés par les gouvernements. En 2016, 281 personnes ont été tuées pour avoir défendu les droits humains, contre 156 en 2015.

Voilà pourquoi Amnistie internationale a décidé que les défenseur.e.s des droits humains seraient à l’honneur lors de l’édition 2017 des marathons d’écriture, et qu’ils sont au cœur de sa campagne « Je m’indigne, j’agis, je suis BRAVE ».

On peut écrire par exemple à Taner Kilic, président de la section turque d’Amnistie internationale, arrêté le 9 juin dernier sous des accusations fantaisistes, et toujours emprisonné ! À Shackelia Jackson, déterminée à empêcher la police d’agir en toute impunité en Jamaïque. À Clovis Razafimalala, condamné pour avoir protégé la forêt à Madagascar. Ou encore à Melanie Morrison, impliquée dans la quête de justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada.

À Montréal, le marathon d’écriture d’AICF se déroulera le samedi 9 décembre de 11h à 18h à la Maison du développement durable, en présence des deux porte-paroles, Françoise David et Fred Dubé, ainsi que d’une brochette de complices.

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La consultation doit être indépendante, consciencieuse et respectueuse https://www.csn.qc.ca/actualites/la-consultation-doit-etre-independante-consciencieuse-et-respectueuse-de-la-population/ Thu, 05 Oct 2017 14:00:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64275

Dans un contexte où la consultation publique sur le racisme systémique est largement débattue dans l’espace public, la Table de concertation contre le racisme systémique (TCRS), dont la CSN est membre, réitère l’importance de la démarche et insiste sur les conditions essentielles pouvant assurer son succès.

La TCRS, qui rassemble différents organismes de la société civile engagés dans la lutte contre le racisme systémique, rappelle que le racisme systémique est une problématique qui touche un million de Québécoises et de Québécois dans leur accès à un emploi, à la justice, aux services de santé et d’éducation. Lorsqu’on parle de racisme systémique, il s’agit non pas des attitudes individuelles, mais plutôt d’examiner de manière sérieuse le rôle des institutions pour rendre compte des inégalités sociales.

La TCRS souhaite également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) ait toute l’indépendance pour mener la consultation à bon port. Pour les membres de la Table, il est impératif que le Gouvernement du Québec ne recule pas, mais aussi qu’il garde désormais ses distances du processus, afin que les considérations partisanes ou électorales n’influencent pas les travaux de la CDPDJ, de la société civile, des expert.e.s et des citoyen.ne.s. La TCRS croit que la CDPDJ doit avoir les moyens politiques et financiers de fixer, en collaboration avec les organismes partenaires, un échéancier et un processus respectueux des participant.e.s et adéquat pour le sérieux des thématiques abordées.

Les organismes membres de la Table de concertation réitèrent également leur engagement pour faire de la lutte contre le racisme systémique un succès, à court comme à long terme. Pour la Table, la société civile a un rôle important à jouer dans la mobilisation citoyenne nécessaire à un véritable changement dans les pratiques des institutions et des organisations. La TCRS annonce donc qu’elle travaillera à ce que les recommandations finales de la consultation ait une suite et que la lutte pour une plus grande égalité au Québec continue, et ce peu importe les couleurs du gouvernement en place ou les saisons électorales.

La Table de concertation contre le racisme systémique a été créée en mai 2017 et rassemble des organismes engagés pour une société égalitaire, libérée du racisme et des discriminations. 

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Le Canada adhère enfin à la Convention 98 sur la liberté de négociation de l’OIT https://www.csn.qc.ca/actualites/le-canada-adhere-enfin-a-la-convention-98-sur-la-liberte-de-negociation-de-loit/ Thu, 15 Jun 2017 15:53:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60932 Pas moins de 68 ans après son adoption par l’Organisation internationale du travail (OIT), le Canada ratifie enfin la Convention 98 portant sur le droit d’association et de négociation collective.

Le 14 juin devient donc une journée historique pour les travailleuses et les travailleurs canadiens, estime la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui est intervenue à maintes reprises pour amener le gouvernement fédéral à signer les huit conventions fondamentales de l’OIT, dont la Convention 98. Ces dernières concernent l’éradication du travail forcé et du travail des enfants, le droit à l’égalité en emploi ainsi que la liberté d’association et de négociation.

La ministre du Travail, Patricia Hadju,et le directeur général du Bureau international du travail, Guy Rider.
Photo: Anne Pineau

L’adhésion du Canada a une valeur surtout symbolique puisque le droit canadien l’oblige déjà, au même titre que les provinces, à respecter la liberté d’association prévue à la Charte canadienne des droits.

La Cour suprême du Canada a établi depuis 2007 que la liberté d’association inclut la liberté de négociation. La Cour avait indiqué « reconnaître que le droit des travailleurs de négocier collectivement est inhérent à leur liberté d’association (et) réaffirme les valeurs de dignité, d’autonomie de la personne, d’égalité et de démocratie, intrinsèques à la Charte. »

En 2015, la Cour franchissait un autre pas en reconnaissant le droit de grève comme droit fondamental « en raison de sa fonction cruciale dans le cadre d’un processus véritable de négociation collective ».

En campagne

En 1995, l’OIT lançait une campagne intensive de ratification des huit conventions fondamentales. À ce jour, il manque encore 129 ratifications pour que l’objectif de ratification universelle soit atteint. L’adhésion du Canada à la Convention 98 est donc déterminante sur le plan international. À deux ans du centenaire de l’OIT, il devenait urgent pour le Canada de signifier sa pleine adhésion aux principes et aux droits fondamentaux du travail.

Selon la CSN, le fait de ratifier des conventions n’est pas suffisant. Encore faut-il respecter les obligations qu’elles édictent. On est loin du compte au Québec où de nombreuses lois ont été adoptées qui contreviennent au droit de négocier, par exemple, récemment, la Loi 15 sur les régimes de retraite du secteur municipal et les décrets mettant fin à la grève en ordonnant le retour au travail des juristes de l’État et des ouvriers de la construction. Ajoutons à cela la loi 8 qui retire aux travailleurs agricoles le droit de se syndiquer et de négocier collectivement leurs conditions de travail. Le gouvernement Couillard, prétendument si respectueux des chartes des droits, se montre en réalité bien peu tolérant lorsqu’il s’agit de la liberté d’association. La CSN espère que ce gouvernement prendra acte de la ratification de la convention 98 par le Canada.

Pour cette 106e conférence internationale du travail, la CSN était représentée par Anne Pineau, adjointe au comité exécutif.

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Non au couperet d’une loi spéciale dans la construction https://www.csn.qc.ca/actualites/non-au-couperet-dune-loi-speciale-sous-la-gorge/ Tue, 23 May 2017 16:27:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60253 La CSN reproche au gouvernement libéral de laisser planer la menace d’une loi spéciale pour régler les négociations dans l’industrie de la construction.

« La partie syndicale met toutes ses énergies pour en arriver à une entente négociée avec les associations patronales, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il faut les laisser poursuivre leur démarche et éviter à tout prix la loi spéciale qui nie le droit à la libre négociation. »

Le président de la CSN dénonce la pratique des libéraux qui, encore une fois, se préparent à attaquer le droit à la libre négociation, comme ils l’avaient fait dans le cas du projet de loi 3 et des régimes de retraites des employé-es municipaux. « Ce que le gouvernement est en train de dire, c’est qu’il va empêcher les travailleuses et travailleurs de la construction d’exercer ce droit fondamental, qui est reconnu par la Charte des droits et libertés. On ne peut pas tolérer ça », affirme Jacques Létourneau.

Rappelons que la Cour suprême a rendu une décision dans laquelle elle réprimande le gouvernement de la Saskatchewan qui voulait restreindre le droit de grève des employé-es des services publics en santé. « C’est une décision historique dont le gouvernement du Québec a l’obligation de tenir compte », conclut le président de la CSN.

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Un appel au gouvernement Couillard à ne pas voter la loi spéciale https://www.csn.qc.ca/actualites/un-appel-au-gouvernement-couillard-a-ne-pas-voter-la-loi-speciale/ Tue, 28 Feb 2017 14:38:01 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58625 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance un ultime appel aux députés du Parti libéral du Québec à ne pas adopter le projet de loi 127 qui nie le droit à la libre négociation des juristes de l’État et leur impose de retourner au travail. « Par ce coup de force, le gouvernement Couillard enfermerait les pourparlers dans un carcan qui ne permettrait pas à la négociation de se poursuivre avec diligence et bonne foi, en raison notamment du délai de 45 jours prévu au PL127 », a dénoncé le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Avec ce projet de loi déposé sous le bâillon, le ministre Moreau suspend une épée de Damoclès au-dessus de la tête des membres de LANEQ et brime le droit d’association, pourtant reconnu par la Cour suprême et les chartes des droits et libertés. « On ne peut permettre une libre négociation en cassant une grève, en empêchant tout recours à des moyens de pression et en imposant un délai au processus de discussions, a poursuivi Jacques Létourneau. Le gouvernement doit laisser toutes les chances à la négociation afin de favoriser une entente satisfaisante pour les parties. »

La décision rendue par le plus haut tribunal du Canada, en 2015, qui a renversé un jugement de la Cour d’appel de la Saskatchewan, confirme que le droit d’association implique le droit de grève. Il ne peut ainsi être refusé aux syndiqués. La CSN rappelle qu’elle a été la seule centrale syndicale à intervenir à la Cour suprême dans ce jugement afin de défendre notamment le droit de grève pour les syndiqués du secteur public, trop souvent bafoué au Québec.

Avec ses 170 000 membres, la CSN est la plus importante organisation syndicale du secteur public québécois et représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activité regroupés dans quelque 2000 syndicats.

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L’Assemblée nationale doit assumer ses responsabilités https://www.csn.qc.ca/actualites/lassemblee-nationale-doit-assumer-ses-responsabilites/ Mon, 06 Feb 2017 14:19:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58145 À la veille de la reprise de la session parlementaire, le Syndicat des employées et des employés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (SECDPDJ) demande aux membres de l’Assemblée nationale de procéder rapidement à la nomination de nouveaux membres de la Commission dans le respect de la diversité de la société québécoise, afin de permettre à l’institution de remplir pleinement sa mission.

La Commission est l’institution québécoise chargée de combattre la discrimination et l’exploitation des personnes âgées et des personnes handicapées. Elle assure la promotion des principes et des droits reconnus par la Charte des droits et libertés de la personne, veille à l’application de la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans les organismes publics et à la protection de l’intérêt de l’enfant. La négligence de l’Assemblée nationale de nommer de nouveaux commissaires fragilise l’institution et met en péril l’exercice de sa mission.

Présentement, six des treize postes de commissaires prévus par la Charte sont vacants. Ces commissaires doivent notamment adopter les positions de la Commission et prendre des décisions dans les dossiers de plaintes de discrimination. Les postes cruciaux de vice-présidence Charte et de présidence sont au nombre de ces postes non pourvus. Cette dernière nomination se fait attendre depuis décembre 2015, date de l’annonce du départ de l’ancien président Jacques Frémont. Dans ce contexte, le président par intérim Camil Picard assume présentement seul les responsabilités de trois personnes, soit la présidence, la vice-présidence Charte et la vice-présidence jeunesse.

« C’est une situation inacceptable. Non seulement il manque près de la moitié des commissaires, il ne reste plus qu’une seule commissaire nommée en raison de son expertise relative aux droits et libertés de la personne », a précisé aujourd’hui la présidente du SECDPDJ, Catherine Gauvreau.

En effet, en vertu de la Charte, cinq des 10 membres à temps partiel sont nommés parmi des personnes susceptibles de contribuer d’une façon particulière à l’étude et à la solution des problèmes relatifs aux droits de la personne et cinq autres pour leur expertise relative aux droits de la jeunesse.

Afin de bien accomplir son mandat, il est essentiel que les nominations de commissaires tiennent compte des motifs de discrimination prévus à la Charte. Les membres de la Commission devraient notamment comprendre des personnes de groupes racisés, en situation de handicap, d’une diversité de religion et de la communauté LGBT, tout en représentant une diversité de groupes d’âge. De plus, il n’y a aucun représentant du monde syndical depuis avril 2015, alors que 55 % des plaintes concernent le milieu de travail.

Les 13 membres de la Commission sont nommés par l’Assemblée nationale, sur proposition du premier ministre. Ces nominations doivent être approuvées par les deux tiers de l’Assemblée nationale.

Affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, le Syndicat des employé-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse représente 137 salarié-es dans huit régions du Québec.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Une victoire importante pour la liberté d’expression https://www.csn.qc.ca/actualites/une-victoire-importante-pour-la-liberte-dexpression/ Thu, 27 Oct 2016 18:08:22 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56283 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit de la décision de la Cour suprême du Canada dans le dossier de Morasse c. Nadeau-Dubois, 2016 CSC 44. Rappelons que la CSN soutient les démarches de M. Gabriel Nadeau-Dubois depuis le début de sa saga juridique en 2012, lorsqu’il avait été déclaré coupable d’outrage au tribunal pour des propos tenus lors d’une entrevue qu’il avait accordée à titre de porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE). Au final, les juges Abella et Gascon ont donné raison à la Cour d’appel du Québec, mettant fin une fois pour toutes aux questions concernant la culpabilité de M. Nadeau-Dubois. 

« À la CSN, la liberté d’expression est l’un des fondements d’une société démocratique. Le jugement de la Cour suprême du Canada représente une victoire importante pour les droits fondamentaux des porte-parole des organisations qui osent s’attaquer aux politiques des gouvernements au pouvoir », a commenté M. Jacques Létourneau, président de la CSN. 

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Une mobilisation partout au Québec pour défendre le droit de négocier https://www.csn.qc.ca/actualites/une-mobilisation-partout-au-quebec-pour-defendre-le-droit-de-negocier/ Tue, 20 Sep 2016 14:00:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54899 Plus de 160 syndicats CSN d’employé-es des secteurs municipal et transport participent en ce 20 septembre à une action autour de leurs lieux de travail un peu partout au Québec afin de marquer la reprise des travaux à l’Assemblée nationale.

Tout au long de la journée, les membres des syndicats poseront des panneaux exprimant leur colère et leur refus d’être relégués au statut de travailleuses et travailleurs de seconde classe au Québec par le gouvernement Couillard, ce qui résulterait du projet de loi 110 déposé le 10 juin dernier par le ministre des Affaires municipales de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux.

Voyez pourquoi cette mobilisation est indispensable.

« Le PL 110 est une attaque sans précédent contre une partie de la main-d’œuvre québécoise, commente le président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Denis Marcoux. S’il est adopté à l’Assemblée nationale cet automne, des milliers de travailleuses et travailleurs verront leur droit fondamental de négocier bafoué, voire éliminé par le nouveau pouvoir du ministre de décréter leurs conditions de travail. Il s’agit de discrimination législative pour fins politiques des libéraux, et c’est odieux ! »

L’action coordonnée d’aujourd’hui marque le début d’une importante mobilisation. Cet automne, afin de contrer l’adoption du projet de loi, les syndicats seront appelés à voter un plan d’mobilisation qui vise une intensification des actions au cours des semaines à venir.

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Le vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics, Yvon Godin (centre), s’adresse aux médias ce matin devant l’Hôtel de ville de Montréal. À gauche : Dominique Daigneault, présidente du Conseil central de Montréal métropolitain; et a droit, Luc St-Hilaire, président du Syndicat du transport de Montréal – CSN.

« Nous allons nous battre jusqu’à la fin. Nous interpellerons la population, ainsi que nos élu-es municipaux et nos député-es locaux. Nous voulons livrer le message que c’est inacceptable dans une démocratie de s’attaquer à nos droits de cette façon brutale et discriminatoire », déclare Yvon Godin, le vice-président de la FEESP et responsable politique du secteur municipal.

La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, rappelle que le droit à une réelle négociation est garanti par la Charte des droits et libertés tel que l’a édicté la Cour Suprême.

« Nos membres sont fiers de leur travail, qu’ils font pour la population, ajoute Francine Lévesque. Il faut briser l’idée qu’ils ne sont que des gras dur. Ces militantes et militants défendent le droit de tout le monde d’être syndiqué, d’améliorer les conditions de travail et de vie, et pour ce faire, de négocier librement. Leur lutte, c’est la lutte de chaque personne qui œuvre au Québec – pour préserver le droit fondamental de négocier. »

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La CSN affiche ses couleurs au défilé Fierté Montréal 2016 https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-affiche-ses-couleurs-au-defile-fierte-montreal-2016/ Mon, 15 Aug 2016 19:24:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54349 Plus de 6000 personnes, dont un cortège de militantes et militants de la CSN organisée par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ont pris part au défilé. Le premier ministre du Canada comptait parmi les participants; c’était la toute première fois qu’un premier ministre se joignait à un défilé de la fierté.

Cliquer sur une photo pour parcourir la galerie.

Photos : Cédric Martin

]]> Des avancées importantes pour les personnes LGBT, mais pas encore la pleine égalité sociale https://www.csn.qc.ca/actualites/des-avancees-importantes-pour-les-personnes-lgbt-mais-pas-encore-la-pleine-egalite-sociale/ Tue, 17 May 2016 13:59:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=51919 C’est sous le thème « À la CSN, on est tricotés serrés » que la centrale syndicale invite ses 2000 syndicats à souligner la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. La Confédération des syndicats nationaux tient à rappeler qu’un long chemin reste à parcourir avant que la pleine acceptation sociale des personnes LGBT ne soit acquise.

« Il y a toujours des obstacles à franchir et les syndicats doivent redoubler d’efforts pour lutter contre l’homophobie et la transphobie dans les milieux de travail », a déclaré Jean Lortie, secrétaire général de la CSN. Nous devons tout mettre en œuvre pour que les personnes LGBT se sentent bien au travail et ne fassent l’objet d’aucun harcèlement. Le syndicat doit constituer un rempart à toute manifestation discriminatoire. Malheureusement, un quart des travailleuses et travailleurs LGBT taisent encore leur orientation sexuelle au travail. »

Il ne suffit plus de s’afficher comme allié-es. « La solidarité avec nos collègues de travail, ça passe par l’action. Il faut qu’on intervienne en cas de commentaires ou de gestes homophobes ou transphobes. C’est comme cela qu’on construit des milieux de travail accueillants et sécuritaires pour tout le monde. »

Des avancées..

La CSN applaudit la nouvelle voulant que le gouvernement fédéral introduira aujourd’hui un projet de loi modifiant la Loi canadienne sur les droits de la personne et le Code criminel pour protéger l’identité de genre. La mise en œuvre de cette promesse électorale constitue une avancée importante pour les droits des personnes transgenres.

« Le projet de loi déposé aujourd’hui fournira des outils pour mettre fin à l’intimidation et à la violence contre les personnes transgenres. Mais des modifications à la Charte québécoise s’imposent aussi », souligne M. Lortie.

La CSN réclame en effet depuis plusieurs années l’ajout de l’expression et de l’identité de genre aux motifs prohibés de discrimination prévus à la Charte des droits et libertés de la personne. « Il est malheureux de constater le peu d’empressement du gouvernement du Québec pour amender la Charte en ce sens » , déplore Jean Lortie.

Des gestes inquiétants

L’incendie de la clinique pour transgenres le 2 mai à Cartierville ou l’attaque physique contre un couple gai dans Hochelaga-Maisonneuve le 30 avril démontrent la nécessité pour le gouvernement d’investir dans des campagnes d’éducation et de sensibilisation.

« Il suffit de regarder les nouvelles des dernières semaines pour comprendre pourquoi il demeure important de mener cette lutte, ajoute Jean Lortie. C’est inacceptable qu’en 2016, dans notre société, on puisse vivre encore de tels épisodes de violence en raison de son orientation sexuelle ou du fait d’être un trans. »

La journée internationale contre l’homophobie et la transphobie commémore la décision prise par l’Organisation mondiale de la santé le 17 mai 1990 de retirer l’homosexualité de la liste des maladies psychologiques.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Félicitations aux lauréats https://www.csn.qc.ca/actualites/felicitations-aux-laureats/ Fri, 11 Dec 2015 07:00:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/felicitations-aux-laureats/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) souhaite féliciter les 40 lauréats du prix Hommage – 40 ans de la Charte des droits et libertés de la personne, décerné à des femmes et des hommes qui ont fait de l’avancement des droits et libertés au Québec, leur combat au quotidien.

La CSN tient particulièrement à souligner l’honneur fait à Claudette Carbonneau, récipiendaire du prix hommage, qui a été présidente de la centrale de 2002 à 2011. « Tout au long de sa carrière, Claudette Carbonneau s’est battue pour défendre les droits à l’égalité, les droits sociaux et économiques pour tous les Québécois et les Québécoises. Sa bataille acharnée pour l’équité salariale dans les réseaux publics et privés aura marqué l’époque. Cet honneur est tout à fait mérité », a énoncé l’actuel président de la CSN, Jacques Létourneau.

C’est en 1975, il y a 40 ans cette année, que l’Assemblée nationale du Québec adoptait à l’unanimité la Charte. C’est pour célébrer cette adoption que le prix Hommage – 40 ans de la Charte des droits et libertés de la personne a été créé.

À propos Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Un large regroupement d’organisations et de mouvements sociaux s’oppose au projet de loi « antiterroriste » du gouvernement Harper https://www.csn.qc.ca/actualites/un-large-regroupement-dorganisations-et-de-mouvements-sociaux-soppose-au-projet-de-loi-antiterroriste-du-gouvernement-harper/ Thu, 19 Mar 2015 09:35:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/un-large-regroupement-dorganisations-et-de-mouvements-sociaux-soppose-au-projet-de-loi-antiterroriste-du-gouvernement-harper/ Plus de 100 organisations populaires, environnementales, syndicales et de défense de droits impliquées dans la promotion du bien commun unissent leurs voix pour dénoncer le projet de loi C-51 du gouvernement Harper et réclament des députés fédéraux qu’ils s’y opposent et de ceux de l’Assemblée nationale qu’ils se prononcent publiquement contre ce projet de loi. Au cours d’une conférence de presse, des porte-parole de ces organisations ont exprimé leurs craintes des conséquences qu’aurait ce projet de loi « antiterroriste » sur les droits démocratiques et sociaux au Canada s’il était adopté. Ils ont aussi présenté une Déclaration commune :

Déclaration commune sur le projet de loi antiterroriste C-51

Nous ne céderons pas à la campagne de peur du gouvernement canadien.

Nous ne renoncerons pas aux libertés civiles au profit d’un renforcement des mesures sécuritaires.

Nous refusons d’être manipulé-e-s au nom de la sécurité.

Nous rejetons le projet de loi antiterroriste C-51

Le gouvernement n’est pas en mesure d’expliquer en quoi ces nouvelles mesures sont nécessaires pour assurer notre sécurité, ne serait-ce qu’en considérant l’arsenal juridique dont il dispose d’emblée. Déjà, en 2001, le projet de loi C-36 est venu bouleverser notre système judiciaire et juridique en écartant, en certaines circonstances, les garanties reconnues par la Charte canadienne des droits et libertés. C-51 va bien au-delà.

Les communautés arabe et musulmane ont été particulièrement ciblées dans les dernières années, comme en témoignent les cas de Maher Arar, Abdullah Almalki, Muayyed Nureddin et Ahmad Abou-Elmaati. C-51 propose également de viser notamment les militant-e-s et les mouvements de protestation sociale, dont les groupes écologistes, autochtones, anticapitalistes, de citoyennes et citoyens luttant contre les changements climatiques, etc. D’ailleurs, certains groupes ont déjà été identifiés dans la politique de lutte au terrorisme du gouvernement fédéral. Plusieurs articles du projet de loi définiront certaines activités, dont l’entrave au fonctionnement d’infrastructures essentielles (comme les projets de pipeline) ou l’entrave à la capacité du gouvernement de maintenir la stabilité économique, comme portant atteinte à la sécurité du Canada, ouvrant ainsi la voie à l’application de mesures répressives.

Aussi, puisque C- 51 prévoit que seules les activités licites de protestation ne seront pas jugées contrevenir à certaines de ses dispositions, des activités telles qu’une manifestation interdite en vertu d’un règlement municipal comme P-6, un simple « sit-in », des actions citoyennes pacifiques, ou une grève qui ne s’inscrit pas dans le cadre des paramètres du Code du travail, contreviendraient à ces dispositions.

Le projet de loi propose la mise en place d’un vaste système de collecte et d’échange d’informations au sein de l’appareil gouvernemental. Les mesures proposées font table rase des règles actuelles en matière de protection des renseignements personnels. Et ceci, sans mécanismes de surveillance adéquats de ces activités de renseignement, pas plus que de recours pour les personnes qui en feront l’objet.

C-51 propose la création d’une nouvelle infraction, soit de « préconiser ou fomenter la perpétration d’infractions de terrorisme en général » ou encore, il propose la saisie et la destruction de matériel de propagande terroriste dont les définitions sont là aussi de portée très large et ambiguë. Le caractère vague des dispositions risque ainsi de miner la liberté d’expression par un effet d’autocensure.

Le projet de loi C-51 élargit démesurément les circonstances permettant la détention préventive, affaiblit le degré de preuve nécessaire, allonge la durée possible de cette détention qui passe de 72 heures à 7 jours, durcit les conditions de libération, le tout sans inculpation pour une infraction criminelle. Il suffira, pour justifier une telle détention, qu’un agent de la paix ait des motifs raisonnables de croire à la possibilité qu’une activité considérée comme « terroriste » soit entreprise. Le projet de loi C-51 apporte des changements majeurs au mandat du SCRS qui avait été limité jusqu’à maintenant à des activités de renseignements. Il pourra dorénavant prendre des mesures pour « réduire » une menace à la sécurité du Canada, dont la définition est tellement large qu’elle peut comprendre des activités menées par divers mouvements de protestation sociale. Le SCRS pourra, sous réserve d’obtenir un mandat judiciaire, agir illégalement et même prendre des mesures qui porteront atteinte aux droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Ce pouvoir est totalement inacceptable en soi. La nature du contrôle judiciaire proposé, soit une procédure d’attribution de mandat, à huis clos de surcroît, n’a rien à voir avec le modèle d’examen permettant aux tribunaux de déterminer s’il y a atteinte à un droit protégé par la Charte.

C-51 propose en fait la mise en place d’un vaste système intégré de collecte d’information, d’enquête, d’arrestations préventives, d’interventions qui pourront même être contraires à la Charte, et ce, sans qu’aucun mécanisme de contrôle et de surveillance n’ait actuellement le mandat ni les moyens d’exercer une réelle surveillance sur l’ensemble de ces activités. Dans ce contexte, nous pouvons craindre la création d’une police politique ainsi que l’accroissement des pratiques de profilage politique.

Pour combattre et prévenir le terrorisme, plutôt que d’adopter des mesures liberticides, les gouvernements doivent s’attaquer aux injustices érigées en système, qu’elles soient politique, économique, sociale ou culturelle, ici et ailleurs dans le monde. Ce projet de loi risque plutôt d’étiqueter comme terroristes des individus et des organisations qui travaillent à défendre le bien commun. Alors que le gouvernement fédéral doit retirer C-51, celui du Québec ne peut rester silencieux à l’égard de ce projet de loi qui pourrait priver des individus de la protection de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne. Nous demandons en conséquence aux députés de la Chambre des communes de s’opposer à C-51 et à ceux de l’Assemblée nationale de se prononcer contre ce projet de loi.

Les signataires de la Déclaration* Liste à jour en date du 19 mars 2015 à 9 h

Organisations

Action Autonomie Alliance Romaine Alternatives Amnistie Internationale section Canada francophone Antennes de paix Association coopérative d’économie familiale du Sud-Ouest de Montréal Association de protection de l’environnement des Hautes Laurentides Association des avocats de la défense de Montréal Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec Association des juristes progressistes Association du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique Avec des Elles BRAS Villeray Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants Carrefour pour Elle Centrale des syndicats du Québec Centre Afrika Centre justice et foi Centre Québécois du Droit de l’Environnement Centre ressources pour femmes de Beauport Centre social d’aide aux immigrants Chaire Nycole Turmel sur les espaces publics et les innovations politiques de l’UQAM Centre international de solidarité ouvrière Coalition BDS-Québec Coalition vigilance oléoducs Collectif Opposé à la Brutalité Policière Collective Comité de Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R) Comité pour les droits humains en Amérique latine Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec Confédération des syndicats nationaux Conseil central du Montréal métropolitain CSN Conseil régional FTQ Montréal métropolitain Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle Eau Secours! ÉCOSPHÈRE Energie Alternative aux Iles de la Madeleine Entraide missionnaire ENvironnement JEUnesse Fédération autonome de l’enseignement Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal métropolitain Fédération des femmes au Québec Fédération des maisons d’hébergement pour femmes Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec Fédération étudiante collégiale du Québec Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université Femmes du monde à Côte-des-Neiges Fondation Sierra Club du Canada – Chapitre québécois Frères et Soeurs d’Émile-Nelligan Front commun des personnes assistées sociales du Québec Front d’action populaire en réaménagement urbain Greenpeace Groupe de recherche d’intérêt public à l’UQAM Idle No More Illusion-Emploi Inform’elle Institut de coopération pour l’éducation des adultes Ligue des droits et libertés Mouvement Action Justice Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec Organisation populaire des droits sociaux – Valleyfield Organisation populaire des droits sociaux de la région de Montréal Palestiniens et Juifs Unis Parti communiste du Québec, section du PCC Pas de démocratie sans voix Projet Genèse Promotion, lutte, aide, intervention en défense de droits du Bas-du-fleuve Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata Regroupement des organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec Regroupement des organismes communautaires des Laurentides Regroupement Maskoutain des Utilisateurs du Transport Adapté Regroupement vigilance hydrocarbures Québec Réseau québécois d’action pour la santé des femmes Réseau québécois de l’action communautaire autonome Réseau québécois des groupes écologistes Solidarité avec la Nation Anishinabe du Bassin-versant de la Rivière des Outaouais Solidarité Laurentides Amérique centrale SOS Territoire Stop oléoduc Bellechasse Lévis Stop oléoduc Capitale Nationale Stop oléoduc Kamouraska Stop oléoduc Montmagny L’Islet Stop oléoduc Portneuf Saint-Augustin Stop oléoduc Témiscouata Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais Syndicat du personnel enseignant du Collège Ahuntsic Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses – Industrial Workers of the World Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles Tache d’huile TROVEP Montérégie Union des consommateurs Union des employés de service section locale 800-FTQ

Individus

Anarchopanda pour la gratuité scolaire Lauréat Beaumont, Coule pas chez nous Me Jihane Chikhi Danaé Couët Me Hugo d’Astous Me Marc d’Avignon Me Valérie Dupré-Jodoin Ghislaine Jalbert Monique Joyal-Painchaud Lucie Lamarche, Professeure au département de sciences juridiques, UQAM Julie Lamoureux Me Mario Lavigne Abby Lippman, PhD, Professeure émérite, Université McGill Christian Nadeau, Professeur au département de philosophie, Université de Montréal André Thibault, Amis du Diplo et revue Possibles

*Cette liste sera mise à jour régulièrement sur le site de la Ligue des droits et libertés

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Une fois de plus, l’austérité pénalise gravement les femmes https://www.csn.qc.ca/actualites/une-fois-de-plus-lausterite-penalise-gravement-les-femmes/ Mon, 02 Mar 2015 10:20:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/une-fois-de-plus-lausterite-penalise-gravement-les-femmes/ À la suite du dévoilement ce matin d’une étude menée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) portant sur les mesures d’austérité et les femmes , les membres du Collectif 8 mars sonnent l’alarme sur la gravité de la situation.

« L’étude de l’IRIS confirme une conviction que nous avions depuis longtemps : les mesures d’austérité pénalisent davantage les femmes, à plus forte raison lorsqu’elles sont pauvres, immigrantes, racisées ou vivant avec un handicap », a déclaré d’entrée de jeu Alexa Conradi, porte-parole du Collectif 8 mars et présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).

Au Québec, les mesures d’austérité se traduisent plus particulièrement par une diminution des services de l’État et de la fonction publique ainsi que par une attaque systématique aux programmes sociaux : abolition du tarif unique dans les centres de la petite enfance (CPE), saccage des régimes de retraite, coupes dans les groupes de défense des droits des femmes, gels de salaires et réductions de personnel, tout y passe. Force est de constater que les femmes sont une fois de plus perdantes : ces dernières absorbent les mesures d’austérité à hauteur de 13 milliards de dollars alors que les hommes en assument 9,9 milliards (2008-2009 à 2013-2014).

« À la lumière de ces constats, et contrairement à ce que le gouvernement veut bien nous laisser entendre, l’austérité n’est pas neutre et vise à transformer en profondeur l’État et la société au détriment des plus vulnérables, majoritairement des femmes », a poursuivi madame Conradi.

L’IRIS souligne également que les mesures de relance économique du gouvernement québécois favorisent davantage les hommes que les femmes. Ces mesures profitent aux hommes à hauteur de 7,3 milliards de dollars, alors que les femmes ont bénéficié de seulement 3,5 milliards (2008-2009 à 2013-2014).

Comme le souligne l’étude de l’IRIS, d’autres choix budgétaires existent pour redresser les finances publiques, tels que l’augmentation de la contribution fiscale des institutions financières et du taux d’imposition des entreprises, mais le gouvernement s’entête à les ignorer. À ce chapitre, les membres du Collectif 8 mars déplorent que le gouvernement ne fasse pas au préalable une analyse différenciée selon les sexes (ADS) quand il met en place des mesures économiques. Cela permettrait pourtant de mesurer les impacts qu’ont les décisions politiques sur la vie des femmes de manière spécifique.

« Nous ne pouvons passer sous silence les inégalités qui persistent et qui ne cessent de gagner du terrain entre les femmes et les hommes au nom d’une idéologie néolibérale. Quelles que soient les décisions prises par le gouvernement, les femmes sont à tous les coups pénalisées. Le gouvernement doit impérativement tenir compte des informations rapportées par l’IRIS et considérer sérieusement des solutions favorisant une plus grande égalité entre les femmes et les hommes, tel qu’édicté dans le préambule de la Charte québécoise des droits de la personne », a ajouté la porte-parole du Collectif.

Cette année, dans le cadre de la Journée internationale des femmes 2015, les femmes scanderont haut et fort Femmes en marche pour l’égalité. Solidaires contre l’austérité! Un grand rassemblement est organisé le 8 mars 2015 à Montréal et plusieurs autres actions régionales sont prévues à l’échelle du Québec pour le lancement de la Marche mondiale des femmes.

Une rencontre des membres du Collectif 8 mars avec la ministre responsable de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, est d’ailleurs prévue le 13 mars prochain.

À propos du Collectif du 8 mars Le Collectif 8 mars est formé de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

SOURCE COLLECTIF 8 MARS Chantal Mantha (APTS) cmantha@aptsq.com 514 236-9287 Renée Rodrigue (CSD) rodriguer@csd.qc.ca 450 525-0235 Ariane Gagné (CSN) ariane.gagne@csn.qc.ca 514 349-1300 Christine Marceau (CSQ) marceau.christine@csq.qc.net 514-235-5082 Marie-Josée Nantel (FAE) mj.nantel@lafae.qc.ca 514 603-2290 Cybel Richer-Boivin (FFQ) crboivin@ffq.qc.ca 514 717-4847 Isabelle Gareau (FTQ) igareau@ftq.qc.ca 514 953-0142 Éric Lévesque (SFPQ) eric.levesque@sfpq.qc.ca 418 564-4150 Marc-Antoine Ruest (SPGQ) marc-antoine.ruest@spgq.qc.ca 581 308-7309

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