Combustibles fossiles – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Tue, 11 Mar 2025 16:38:37 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Combustibles fossiles – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Élections fédérales 2025 – Le vrai bon sens https://www.csn.qc.ca/actualites/elections-federales-2025-le-vrai-bon-sens/ Mon, 10 Mar 2025 20:59:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103057 Les élections fédérales prévues au plus tard en octobre de cette année risquent fort probablement d’être devancées au printemps étant donné les récents développements à Ottawa. Les ambitions protectionnistes démesurées du nouveau président élu à Washington militent également en faveur d’élections hâtives.

Fidèle à ses habitudes, la CSN a l’intention de prendre part au débat public dans le cadre de ces élections. Alors que depuis plusieurs mois un vent conservateur souffle sur le pays et sur notre voisin du sud, notre centrale syndicale entend mettre de l’avant ses priorités et dénoncer les propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs.

Nous vous invitons à visiter notre page portant sur les élections afin de susciter la réflexion et l’analyse autour des enjeux soulevés par ce vote.

Bien sûr, le temps venu, nous vous invitons aussi à exercer votre droit de vote.

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La syndicaliste américaine qui veut électrifier les trains https://www.csn.qc.ca/actualites/la-syndicaliste-americaine-qui-veut-electrifier-les-trains/ Thu, 18 May 2023 19:19:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90633 « On vise l’électrification des trains taxis qui déplacent les wagons dans les gares de triage. Ce serait un gain du point de vue de la justice climatique, de la justice raciale et de la justice en matière de santé », mentionne Kari Thompson, responsable de la formation et de la stratégie internationale pour United Electrical (UE) des États-Unis.

En visite au congrès de la CSN, la syndicaliste américaine explique que les syndiqué-es de Wabtec ont déjà un prototype de locomotive hybride et entièrement électrique. Leur introduction réduirait la pollution pour les travailleuses et les travailleurs des gares de triage et des entreprises ferroviaires. Elle viendrait également diminuer la pollution dans les quartiers où se trouvent ces gares. Dans les grandes villes des États-Unis, ces quartiers sont souvent des endroits où résident des personnes racisées. Le gain est donc triple, pour le quartier, pour les syndiqué-es et pour l’environnement.

Le syndicat de UE ne se contente pas de fabriquer les trains électriques, il milite aussi afin de faire changer les règles qui limitent la pollution des trains de l’Environmental Protection Agency (EPA). « Des règles plus strictes sur les moteurs pourraient forcer les compagnies à acheter électrique », estime Kari Thompson, selon qui l’EPA est en voie de passer à l’action. Or, comme l’industrie ferroviaire du Canada et celle des États-Unis sont interconnectées, le lobby syndical de UE pourrait avoir un effet de notre côté de la frontière.

Solidarité internationale

Au-delà de l’exemple des trains électriques, la solidarité internationale peut s’exprimer de plusieurs façons.

« On doit mieux communiquer entre nous, fait valoir la représentante de UE. Elle précise que les gains en négociation des uns peuvent aider les autres syndicats dans les pays où cette multinationale est établie. Kari Thomson donne l’exemple de syndicats en Belgique, qui profitent de lois sur l’accès à l’information pour les entreprises et qui peuvent parfois informer les syndicats de la même multinationale dans d’autres pays.

La collaboration internationale entre les syndicats peut également s’appliquer lors de la négociation et de la mise en place des accords de commerce international. La représentante de UE rappelle que les derniers accords et programmes de soutien du secteur automobile incluent des exigences de fabrication en Amérique du Nord. Or, si les usines vont au Mexique, les conditions de travail ne seront pas les mêmes, conclut-elle.

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Le gouvernement doit jouer son rôle de chef d’orchestre https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-jouer-son-role-de-chef-dorchestre/ Fri, 25 May 2018 19:17:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=67725 Employeurs, investisseurs, société civile, organisations syndicales et environnementales, ainsi que le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador rassemblés hier et avant-hier dans le cadre d’un sommet historique regroupant près de 300 personnes au Palais des congrès de Montréal sur le thème de la transition énergétique juste ont lancé un appel urgent au gouvernement du Québec en l’invitant à jouer son rôle de chef d’orchestre pour la réaliser efficacement.

Éric Demers

Les participants et participantes provenant de divers horizons ont dégagé un constat commun clair qui marque l’urgence de la situation. « La transition énergétique est bel et bien déjà entamée et le Québec, malgré les valeurs qui le gouvernent et les ressources dont il dispose, est en retard. Il faut agir impérativement, car cet enjeu dépasse largement le monde du travail et concerne l’ensemble de la société », ont fait valoir les panélistes regroupés en table ronde hier après-midi.

La nécessité de faire de la transition énergétique juste un enjeu de première heure sur la place publique a largement fait consensus. « Nous devons saisir cette occasion pour définir le projet de société que nous voulons, car il s’agit aussi d’un enjeu de justice sociale », ont fait valoir plusieurs intervenants. Il a été question, notamment, du besoin d’éducation, de sensibilisation et de formation que soulève cet enjeu crucial.

Photo : Cédric Martin

Une plateforme rassembleuse

Ce sommet se voulait une plateforme rassembleuse des forces vives du Québec économique, social et environnemental, des Premières Nations et de tous les groupes intersectoriels interpelés par cet enjeu incontournable qu’est la transition énergétique juste. Les coorganisateurs, conférenciers et participants ont lancé un appel à s’unir pour une transition énergétique juste en amont du sommet afin de penser et de planifier une transition énergétique durable et juste pour tous et toutes.

Les journées ont été ponctuées de panels, de conférences et d’ateliers visant à informer sur la transition énergétique juste dans sa globalité, à préparer et adapter le concept de transition énergétique juste à la réalité québécoise et à permettre aux participants et participantes d’avoir voix au chapitre. Cela a été l’occasion d’établir un état des lieux et de l’action gouvernementale nettement insuffisante au regard des changements climatiques, et de mieux cerner le concept de transition juste, de discuter des leviers et des obstacles qui se dressent dans l’industrie financière pour la mise en place d’une transition juste, et de rendre publics les résultats et les recommandations du groupe de travail multisectoriel sur les impacts de la transition énergétique sur la main-d’œuvre et les entreprises du Québec à l’horizon de 2030.

Photo : Cédric Martin

« Nous nous appuyons sur ces deux jours de présentations et de débats pour demander à toutes les formations politiques en lice pour la prochaine campagne électorale non seulement de prendre position sur la question de la transition énergétique juste, mais aussi de s’engager à inclure des moyens concrets pour la réaliser dans leur plateforme », ont conclu les coorganisateurs de l’événement.

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Des effets positifs si le Québec s’y prépare https://www.csn.qc.ca/actualites/des-effets-positifs-si-le-quebec-sy-prepare/ Mon, 15 Jan 2018 15:07:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65533 Alors que les impacts de la transition énergétique sur la main-d’œuvre et les entreprises n’ont pas été réellement pris en compte dans la Politique énergétique 2030 et que le gouvernement travaille actuellement sur la Stratégie de la main-d’œuvre, un groupe de travail multisectoriel dévoile aujourd’hui une étude inédite sur les impacts de la transition énergétique sur la main-d’œuvre et les entreprises québécoises à l’horizon 2030. Les effets anticipés de la transition énergétique seraient largement positifs si le Québec s’y prépare dès maintenant, affirme ce regroupement composé du monde syndical, patronal, de l’environnement, académique et de l’économie sociale. La formation de la main-d’œuvre sera une des clés d’une transition énergétique réussie et inclusive, ainsi que le développement d’entreprises de calibre mondial dans une série de créneaux porteurs. Ces acteurs proposent des solutions pour promouvoir des transformations durables du marché du travail sur le plan économique, environnemental et social.

Cette étude est le fruit d’un important travail de concertation de plus de 10 acteurs québécois des milieux économiques, syndicaux, environnementaux, de la recherche et de l’économie sociale – la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Équiterre, Fondaction, la Chaire de gestion du secteur de l’énergie (HEC Montréal), le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le Chantier de l’économie sociale, le Comité sectoriel de main-d’œuvre de la chimie, de la pétrochimie, du raffinage et du gaz (Coeffiscience), le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’économie sociale et de l’action communautaire (CSMO-ÉSAC), le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ), le Centre interdisciplinaire de recherche en opérationnalisation du développement durable (CIRODD), le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) et la firme COPTICOM.

TROIS SECTEURS CLÉS : LES TRANSPORTS, LE BÂTIMENT ET L’ÉNERGIE
Cette étude est l’une des premières réflexions portant sur les impacts de la transition énergétique au Québec sur les travailleuses et les travailleurs. Le groupe de travail a identifié 3 secteurs susceptibles d’être plus touchés par la transition énergétique en raison de leurs importantes contributions aux émissions de gaz à effet de serre et du nombre d’emplois qui leur est associé, soit celui des transports, du bâtiment et de la transformation et distribution d’énergie.

« Ces 3 secteurs représentent plus de 700 000 travailleuses et travailleurs dans toutes les régions. Il est primordial de réfléchir aux impacts que la transition énergétique aura pour la main-d’œuvre et les communautés afin de s’assurer qu’elle soit la plus inclusive possible », introduit Pierre Patry, trésorier du comité exécutif de la CSN.

Cette étude est le reflet des réalités vécues actuellement par les entreprises, les syndicats, les regroupements et plusieurs autres parties prenantes qui ont participé à l’exercice et se base sur des données dont ils disposent et qu’ils ont choisi de mettre en commun, tirées d’une revue de la littérature, de bases de données, d’entrevues ciblées auprès d’organisations pertinentes et des résultats de réflexions internes au sein de plusieurs des organisations membres du groupe de travail.

DES EFFETS POSITIFS ANTICIPÉS POUR ENRICHIR TOUTES LES RÉGIONS DU QUÉBEC
« La transition énergétique entrainera nécessairement une mutation en profondeur du marché du travail en créant de nouveaux emplois, et ce, dans plusieurs secteurs et sous-secteurs comme la construction, la rénovation des bâtiments, la géothermie, la biomasse ainsi que l’électrification des transports. Il est toutefois primordial de s’y préparer, afin d’en faire profiter toutes les régions de la province, et d’accompagner les secteurs énergétiques plus vulnérables », explique Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.

Le groupe considère que les gains en efficacité énergétique qui découleront de la transition énergétique pourraient accroître la productivité globale de l’économie québécoise et, par conséquent, contribuer à la richesse du Québec. Peu de pertes d’emplois à court et à moyen terme sont à prévoir globalement pour autant que des mesures soient adoptées rapidement pour réduire la vulnérabilité de certains secteurs et sous-secteurs aux changements qui s’annoncent.

LE NERF DE LA GUERRE : LA QUALIFICATION DE LA MAIN-D’OEUVRE
La transition énergétique favorise l’émergence de nouveaux créneaux à fort potentiel de croissance qui pourraient grandement profiter à la main-d’œuvre, à condition qu’elle y soit adéquatement préparée. Pour les membres du groupe de travail, il ne fait aucun doute que les défis les plus importants à surmonter se situent au niveau de la formation, tout particulièrement dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Il est primordial de développer de nouveaux programmes de formation et de bonifier ceux existants, initiaux ou en entreprise, afin de permettre aux travailleuses et aux travailleurs de s’adapter aux nouveaux procédés et technologies.

TROIS PISTES D’ACTIONS POUR CRÉER ET MAINTENIR DES EMPLOIS DÉCENTS
Les membres du groupe de travail identifient 3 grandes pistes d’actions pour stimuler une transition énergétique inclusive et qui repose sur la création et le maintien d’emplois décents : (1) assurer le développement de programmes de formation de la main-d’œuvre, y compris pour les travailleurs et travailleuses déjà en emploi (2) favoriser l’émergence d’entreprises et de technologies de calibre mondial et une meilleure collaboration entre les secteurs public, privé et celui de l’économie sociale et (3) adapter le cadre réglementaire afin d’accroître sa cohérence et son efficacité et d’anticiper les impacts potentiels de la transition énergétique sur la main-d’œuvre et les entreprises.

« En tant qu’institution dédiée à la finance responsable et au développement durable, la transition vers une économie sobre en carbone est en cohérence avec nos valeurs et nous devons nous assurer que celle-ci contribue au maintien ou à la création d’emplois de qualité dans les régions du Québec », explique Léopold Beaulieu, président-directeur général de Fondaction.

SECTEUR DU TRANSPORT : NOUVELLES FILIÈRES EN CROISSANCE ET BESOINS EN FORMATION
« Le secteur du transport est au centre des stratégies gouvernementales visant à atteindre les ambitieux objectifs de réduction de GES que s’est fixés le Québec à l’horizon 2030. Pour ce faire, il faut accompagner la création d’emploi dans les nouvelles filières et répondre aux besoins de formation dans les domaines en croissance comme la réparation et l’entretien des véhicules électriques, et la fabrication et l’assemblage de matériel de transport collectif », précise Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre.

D’autres sous-secteurs seront à surveiller, comme celui de la mobilité partagée où les gains écologiques et sociétaux pourront aussi s’accompagner de pertes d’emplois comme dans l’industrie du taxi. De plus, la diminution graduelle souhaitée du parc automobile pourrait avoir un impact sur l’emploi dans la vente et l’entretien des véhicules.

« Par ailleurs, on oublie souvent les coûts importants liés aux systèmes de consommation d’énergie actuels, notamment en transport. D’importants gains d’efficacité et de productivité pourraient survenir avec la transition énergétique, ne serait-ce qu’en gérant mieux les déplacements, par la réduction de la congestion et des dépenses en véhicules individuels », mentionne Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal.

SECTEUR DU BÂTIMENT : DES TRANSFORMATIONS IMPORTANTES QUI NÉCESSITENT UNE MAIN-D’OEUVRE BIEN FORMÉE
Le secteur du bâtiment sera en pleine mutation au cours des prochaines années, notamment avec l’émergence de nouvelles normes en construction et rénovation et technologies qui favorisent les bâtiments durables. Ces transformations pourraient entrainer de nombreux emplois dans plusieurs domaines tels que la mécanique du bâtiment. Toutefois, le manque de formation pour les entrepreneur(e)s et la main-d’œuvre demeure un enjeu important. Encore peu de programmes de formation existent dans certains créneaux comme celui de la domotique, alors que des opportunités intéressantes de création d’emplois existent.

SECTEUR DE L’ÉNERGIE : ÉVOLUTION LENTE ET CONTRASTÉE À PRÉVOIR
La transition énergétique suppose une évolution du secteur de la transformation et de la distribution d’énergie. « Le secteur de l’énergie sera appelé à évoluer au cours des prochaines décennies. Ainsi, considérant les objectifs du gouvernement du Québec en matière de réduction de la consommation de pétrole, nous pouvons anticiper le développement de créneaux tels que la chimie verte et le bioraffinage qui pourraient mener à la création de nouveaux emplois à faible impact carbone. Cette évolution devra néanmoins s’appuyer sur la formation continue et sur des investissements technologiques afin d’éviter la délocalisation des emplois hors du Québec », conclut Guillaume Legendre, directeur général de CoeffiScience.

Dans les prochains mois, le groupe de travail sur la main-d’œuvre compte amorcer une série de rencontres avec les représentants gouvernementaux du Québec et du Canada afin de faire part des principaux constats issus de leurs travaux.

Pour consulter le rapport du groupe de travail : http://bit.ly/2mBinNZ

Origine du Groupe de travail sur la main-d’oeuvre
À l’automne 2016, des intervenants des milieux de l’économie verte et de l’économie sociale se rencontraient afin d’amorcer une réflexion sur les implications de la transition énergétique pour la société québécoise à laquelle ont participé initialement la Caisse d’économie solidaire Desjardins, le Chantier de l’économie sociale, le CIRODD, la CSN, le CPQ, COPTICOM, la Fondation David Suzuki, le Mouvement Desjardins et le RNCREQ. Les participants ont identifié trois chantiers de réflexion sur lesquels portent plus précisément leurs travaux, soit (1) les marchés publics ; (2) l’impact de la transition énergétique sur la main-d’oeuvre ; et (3) l’endettement et la surconsommation. Une première collaboration en 2016 a donné lieu à une série des recommandations afin d’optimiser le rôle des marchés publics comme levier au développement économique durable et solidaire.

Le Groupe de travail sur la main-d’œuvre s’est ensuite créé pour produire un rapport qui se veut un tour d’horizon des enjeux soulevés par le deuxième chantier.

 

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À la recherche d’une transition juste https://www.csn.qc.ca/actualites/a-la-recherche-dune-transition-juste/ Mon, 24 Apr 2017 20:00:33 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59752 Élévation globale du niveau des mers, vagues de chaleur, blanchissement des coraux, réfugiés climatiques, fonte des calottes polaires, gaz à effet de serre, exploitation des hydrocarbures, énergies renouvelables, la société devient de plus en plus sensibilisée aux enjeux liés aux changements climatiques, mais qu’en est-il des solutions ? Qu’adviendra-t-il des travailleurs et travailleuses dans un monde en mutation ? Devrons-nous faire un choix entre l’environnement et l’économie ? La transition écologique peut-elle être « juste » et équitable pour tout le monde ?

L’idée d’une « transition juste » pour les travailleuses et les travailleurs circule depuis près de vingt ans, principalement dans le cadre des négociations climatiques des Nations unies (COP). Mais ce n’est que récemment qu’elle s’est mise à susciter la curiosité des acteurs politiques responsables du développement durable. Pourtant, malgré le récent intérêt porté au principe de transition juste, il ne bénéficie pas de la même popularité à la COP et chez les environnementalistes que dans le public ou chez les travailleuses et travailleurs visés par les mesures qui y sont rattachées.

Regard vers la transition

La transition juste est un cadre d’action développé par le mouvement syndical qui propose l’adoption de mesures visant à sécuriser la qualité de vie des travailleuses et des travailleurs lors du passage vers une économie sobre en carbone. Sachant que plusieurs secteurs d’activité risquent d’être fortement ébranlés par les bouleversements provoqués par les changements climatiques au cours des prochaines décennies, le mouvement syndical revendique une place pour les travailleurs à la table, lorsqu’il sera question de la planification de la restructuration des modes de production et de l’organisation du travail.

Parmi les mesures proposées, on trouve des investissements substantiels dans des technologies et des secteurs peu polluants et générateurs d’emplois, la diversification des économies locales, la bonification des mesures de protection sociale, et la création d’outils de formation et de développement de la main-d’œuvre afin de soutenir le déploiement de nouvelles technologies et d’encadrer les mutations industrielles.

Toujours peu connu

En 1998, le syndicaliste canadien Brian Kohler fut parmi les premiers à faire mention de la transition juste : « On n’a pas de choix à faire entre l’économie et l’environnement. C’est soit les deux, soit ni l’un ni l’autre. »

Bien que le concept de transition juste se soit répandu progressivement à travers la couche militante du mouvement syndical québécois au cours des deux dernières décennies, il ne s’est toujours pas enraciné dans les milieux de travail des secteurs d’activité affectés. C’est la raison pour laquelle le comité exécutif de la CSN a proposé la lutte contre les changements climatiques comme enjeu à débattre au cours de la consultation précongrès.

Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable, la méconnaissance de la notion de transition juste s’explique en partie par l’absence de politiques concrètes ayant des objectifs chiffrés quant aux gains d’emplois et aux balises entourant la formation des travailleurs touchés par ces changements. « Maintenant que la transition juste se trouve enchâssée dans le préambule de l’Accord de Paris, le temps est venu de revendiquer un plan d’action crédible ancré dans ces principes, qui vise l’élimination de notre dépendance aux hydrocarbures », explique le trésorier de la CSN.

Le rôle de l’État

Récemment, Pierre Patry a eu l’occasion de présenter la vision que défend la CSN lors d’une conférence intitulée « Les travailleuses et travailleurs : des acteurs incontournables pour réussir la transition énergétique », qui s’est tenue à la Maison du développement durable à Montréal. « La transition n’est pas une chose pour laquelle on peut être pour ou contre, en faveur ou en défaveur, car elle se passe, qu’on le veuille ou non. Il faut donc se préparer pour ces changements et les anticiper afin d’en tirer des bénéfices, plutôt que de simplement en subir les conséquences. Nous avons la capacité en tant qu’êtres humains d’envisager l’avenir et de s’y préparer. Profitons-en ! »

Le trésorier de la CSN, Pierre Patry, déclarait lors d’une récente conférence que les travailleurs sont des acteurs incontournables pour réussir la transition énergétique et qu’il faut anticiper les changements afin d’en tirer des bénéfices plutôt que d’en subir les conséquences. | Photo : Martin Reisch

Le trésorier de la CSN dénonce également le fait que le gouvernement de Philippe Couillard parle des deux côtés de la bouche lorsqu’il est question de développement durable. « Le gouvernement se dit écologique tout en s’engageant activement dans le démantèlement de l’État, notamment en déstructurant les organisations régionales de concertation et en matière de création d’emplois. Les centres locaux de développement (CLD) et les corporations de développement économique communautaire (CDEC) étaient porteurs d’une vision de création d’emplois et de développement durable. Leur disparition représente une occasion ratée de se doter d’un développement local et régional respectueux de l’environnement ! Quel sera le rôle des villes et des municipalités dans la transition ? Comment cet enjeu sera-t-il pris en compte ? Impossible de le dire pour l’instant, mais l’absence de joueurs de différents milieux dans la réflexion — incluant le milieu syndical, est une perte importante. »

Le travailleur oublié

Pierre Patry remarque aussi que la parole des travailleuses et des travailleurs est souvent négligée lors des débats sur les enjeux écologiques. « La conversation porte souvent sur l’option qui crée le plus d’emplois, et bien que ces facteurs soient intéressants et importants pour la société, nous oublions souvent le rôle du travailleur dans toute cette grande mêlée. Comment se sent-il face à cette transition ? Comment allons-nous l’accompagner et répondre à ses préoccupations ? »

Ces questions sont justement au centre des activités d’Iron & Earth, une organisation composée de travailleurs et travailleuses qui œuvrent ou ont œuvré dans les sables bitumineux, qui souhaite faire de la place aux énergies renouvelables dans l’économie fragile de l’Alberta. Elle offre entre autres de la formation aux travailleurs du secteur pétrolier qui sont sans emploi ou sous-employés pour qu’ils puissent se trouver du travail dans le secteur solaire ou en construction durable.

« Oui, les sables bitumineux ont créé beaucoup d’emplois en Alberta, mais ce ne sont pas les travailleurs qui ont bénéficié des profits avant la crise économique actuelle. Et maintenant, plusieurs d’entre eux sont sans abri ou ont dû vendre leur voiture, ce qui nuit grandement à leur capacité de se trouver un nouvel emploi. Ce que nous vivons présentement à Calgary est de loin la pire chose qui est arrivée à notre ville depuis une génération, déplore Kerry Oxford, soudeuse et membre du Conseil d’administration d’Iron & Earth. Je n’étais pas sur le marché du travail lors du dernier ralentissement économique, les personnes de mon âge ou plus jeunes n’ont donc jamais vécu une situation semblable. La violence conjugale a augmenté de 10 % au cours des dernières années et le taux de suicide est en hausse ; des milliers d’entreprises ferment leurs portes. L’heure est grave. Il est très important que notre gouvernement soutienne les initiatives qui visent à former les travailleurs pour qu’ils puissent travailler dans un nouveau secteur énergétique. C’est la raison pour laquelle Iron & Earth souhaite jouer le rôle de facilitateur afin que toutes les parties prenantes — travailleurs, développeurs, gouvernements — aient leur place à la table. Il faut créer des ponts avant qu’il ne soit trop tard. »

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Environnement : l’incohérence au rendez-vous! https://www.csn.qc.ca/actualites/environnement-lincoherence-au-rendez-vous/ Thu, 22 Dec 2016 21:58:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57613 Blogue de Pierre Patry

Au cours des dernières semaines, les différentes mesures annoncées par les gouvernements fédéral et provincial illustrent bien combien il est légitime de douter de leur réelle volonté d’effectuer un changement de cap sur les questions environnementales.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a fait siennes les cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) peu ambitieuses du gouvernement Harper. Si l’on veut atteindre les objectifs de l’accord historique de Paris adopté lors de la COP21 en 2015, cette cible doit être considérée comme une valeur plancher qui devra devenir plus contraignante. Pire encore, en approuvant des projets d’oléoduc comme celui de Kinder Morgan, le gouvernement nous éloigne de ces cibles. Enfin, la décision controversée de Justin Trudeau d’aller de l’avant sur les questions d’oléoduc sans le consentement éclairé des nations autochtones va à l’encontre de ses engagements électoraux sur le mode de gouvernance et la réconciliation avec les premiers peuples du Canada.

Au Québec, ce n’est guère mieux. Bien que nous nous soyons dotés de cibles ambitieuses de réduction de GES, le gouvernement de Philippe Couillard vient d’adopter sous le bâillon une loi qui favorise l’exploitation des hydrocarbures, ce qui est totalement incompatible avec ces cibles. Pourtant, plusieurs voix s’étaient élevées pour demander de scinder en deux le projet de loi afin d’adopter rapidement la partie sur la transition énergétique et de prendre le temps de débattre du volet concernant l’exploitation des hydrocarbures. Encore une fois, le gouvernement a fait la sourde oreille et a fait fi des règles démocratiques élémentaires.

Conférence des parties (COP) et emplois
La communauté internationale s’est réunie le mois dernier à Marrakech pour la 22e ronde des négociations climatiques de la Conférence des parties (COP) des Nations unies. Après l’adoption de l’entente de la COP21 pour limiter la température mondiale au-dessous des 2 °C, le travail ardu et technique pour réaliser cet objectif devait se mettre en branle lors de cette rencontre.

Cette rencontre s’est déroulée dans le contexte particulier où les Américains ont élu un climatosceptique grandiloquent à la présidence des États-Unis, le lendemain même de l’ouverture de la COP22.

Le temps de parler de la transition juste
La Confédération des syndicats nationaux (CSN), de même que la Confédération syndicale internationale (CSI), est présente lors des négociations climatiques de la COP depuis 2009. Une des priorités du mouvement syndical sur la question environnementale est la mise en application d’une « transition juste » qui se ferait avec l’appui, l’expertise et la participation des travailleuses et des travailleurs afin de décarboniser notre économie et d’ouvrir la voie à des énergies renouvelables.

Bien que la CSN et la CSI martèlent l’importance d’une transition juste depuis plusieurs années, ce n’est que récemment que la place des travailleuses et des travailleurs dans la lutte contre les changements climatiques suscitent l’intérêt d’un nombre important des acteurs concernés lors des négociations climatiques. Antérieurement, nos ateliers sur la transition juste peinaient à attirer les délégué-es des COP. Avec l’inclusion de la transition dans le préambule de l’entente de Paris, il y a de plus en plus d’appétit de la communauté internationale pour débattre sérieusement de la question. D’ailleurs, une conférence qui touchera uniquement la question de la transition juste se tiendra dans quelques mois à Bonn en Allemagne.

Cette vague d’intérêt s’explique par le fait que les acteurs politiques ne peuvent plus ignorer les craintes légitimes des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans les secteurs polluants visés par le passage à une économie plus verte. L’élection du controversé magnat de l’immobilier à la présidence des États-Unis en est une illustration. Il a su exploiter l’insécurité économique des mineurs de charbon et des travailleurs du secteur pétrolier. Son élection est due en partie à l’échec de nos mouvements et des politiciens progressistes à bien articuler la nature même de la transition juste. Les travailleuses et les travailleurs ne veulent pas être des spectateurs ignorés lors de la mise en œuvre des efforts titanesques que les pays doivent entreprendre pour diminuer les effets dévastateurs des changements climatiques sur la planète.

Comment allons-nous nous assurer que ces travailleurs pourront recevoir les formations nécessaires pour combler les besoins de nouveaux emplois nés de cette transition écologique? Quelles mesures financières allons-nous proposer pour que les travailleurs à la veille de la retraite ou qui éprouvent des problèmes d’apprentissage ne se retrouvent pas dans une situation économique précaire à la suite de la décroissance de leurs secteurs d’emploi? La probabilité de garder le réchauffement climatique à moins de 2 °C demeurera à risque sans l’adoption de politiques pour répondre à ces questions et préoccupations de millions de travailleurs. L’heure est à l’action et la CSN continuera de proposer sur toutes les tribunes pertinentes des pistes de solution pour résoudre cette problématique d’envergure.

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5 raisons pour lesquelles la CSN s’oppose à l’oléoduc Énergie Est https://www.csn.qc.ca/actualites/5-raisons-pour-lesquelles-la-csn-soppose-a-loleoduc-energie-est/ Thu, 01 Sep 2016 14:26:27 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54508 Lundi devaient débuter les audiences de l’Office national de l’énergie (ONE) sur le controversé projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada. 60 % de la population québécoise s’y oppose tout comme quelque 300 municipalités et l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL).

Pour la CSN, il n’est pas question de laisser couler encore plus de pétrole sale des sables bitumineux chez nous. D’autant plus que le pétrole de l’Alberta passe déjà sur notre territoire par l’entremise de l’oléoduc 9B d’Enbridge, qui alimente deux raffineries dans l’est de Montréal. L’heure est venue de favoriser les projets d’énergie renouvelable, et ce, pour des raisons tant environnementales qu’économiques.

Bien qu’il existe un éventail de raisons de contester Énergie Est et d’autres projets pétroliers semblables, en voici cinq qui nous poussent à demander aux gouvernements canadiens et québécois d’abandonner ce projet hasardeux.


1. Le Québec n’est pas une passerelle pour le pétrole albertain

Avec Énergie Est, le territoire québécois deviendrait une voie de passage à grande vitesse, puisqu’il y aurait très peu de transformation sur notre territoire, ce projet instrumentalise donc le Québec. La catastrophe survenue à Lac-Mégantic ou encore le déversement qui s’est produit à Sept-Îles démontrent qu’il faut non seulement mieux régir le transport de ces ressources, mais aussi limiter leur déplacement sur notre territoire.

Les opérateurs de pipelines soutiennent souvent que le transport de pétrole par oléoduc est plus sécuritaire que par train, mais le Bureau de sécurité des transports (BST) indique que le pipeline ne serait pas nécessairement plus sécuritaire pour le transport du pétrole que le train. En effet, le nombre d’incidents majeurs serait comparable. Le BST fait aussi valoir que les risques liés au transport des hydrocarbures doivent être bien gérés, et ce, de façon proactive. Malheureusement, à la lumière des nombreux accidents environnementaux chez TransCanada, nous sommes en droit de nous interroger sur la capacité de la compagnie à assurer une sécurité sans faille aux populations.

En peu de mots, nous refusons que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain et s’expose aux risques environnementaux associés à ses modes de transport

2. Nos rivières et notre fleuve menacés

Énergie Est traversera 830 cours d’eau, mais TransCanada ne possède aucun plan d’intervention pour faire face à un déversement. Au Québec, ce sont les rivières de l’Outaouais, des Mille-Îles et des Prairies dans la région de Montréal, ainsi que le fleuve Saint-Laurent qui sont dans la mire d’Énergie Est.

Ce sont plus de 3,2 millions de Québécoises et de Québécois qui risquent de ne plus avoir accès à l’eau potable en cas de déversement. Sommes-nous vraiment prêts à assumer ce risque ?

3. Moins d’emploi créés que pour les énergies renouvelables

Il est faux de prétendre que le secteur des combustibles fossiles est une machine à créer des emplois. Certes, la construction d’oléoducs crée des emplois à court terme, mais ce que les partisans d’Énergie Est ne précisent pas, c’est que dollar pour dollar l’industrie des énergies propres génère six à huit fois plus d’emplois que celle du pétrole.

Voulons-nous continuer d’investir dans un projet polluant ou voulons-nous plutôt investir non seulement dans des projets d’énergie renouvelable, d’efficacité énergétique et de transport public, mais dans des programmes de formation pour aider les travailleuses et des travailleurs à sortir du secteur pétrolier ?

4. L’urgence de ralentir les dégâts causés par les changements climatiques

L’urgence de lutter contre les changements climatiques n’est pas un secret. Bien que Justin Trudeau et Catherine McKenna aient offert leurs plus beaux sourires et des paroles rassurantes lors des négociations sur le climat à Paris en décembre dernier, les engagements du gouvernement canadien sont inconciliables avec le développement d’oléoducs et l’exploitation des hydrocarbures qu’il préconise.

La firme indépendante Navius a évalué l’augmentation nette d’émission de gaz à effet de serre (GES) qui découlerait d’Énergie Est. Les données sont étonnantes : entre 0,7 et 4,3 millions de tonnes de GES pourraient être émises en plus. Bien que l’utilisation de ce pétrole puisse réduire l’extraction ailleurs dans le monde, cette baisse ne suffirait pas à faire contrepoids aux émissions générées par l’extraction de sables bitumineux de l’Alberta. Pire encore, la mise en marché de ce pétrole pousserait le prix du brut à la baisse, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la consommation.

Le mouvement syndical international l’a dit à maintes reprises au cours des dernières années : il n’y a pas d’emplois sur une planète morte. La communauté scientifique est catégorique : les actions nécessaires pour éviter un réchauffement catastrophique de la planète doivent être entreprises au cours des dix prochaines années. Nous devons laisser la majeure partie des ressources pétrolières connues dans le sol si nous souhaitons minimiser les effets désastreux des changements climatiques.

5. Le respect des traités avec les Premières Nations

L’APNQL, qui regroupe 43 communautés autochtones, s’oppose fortement au projet de TransCanada. Le gouvernement fédéral doit respecter ses obligations constitutionnelles ainsi que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et n’a aucune légitimité d’aller de l’avant avec Énergie Est sans le consentement libre et éclairé des communautés des Premières Nations qui se trouvent sur le trajet du projet.

Comme les communautés autochtones sont souvent les plus touchées par les projets d’extractivisme, dont font partie les sables bitumineux, le refus de respecter les traités nuit à la réconciliation avec les peuples des Premières Nations.

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Énergie Est n’est pas digne du 21e siècle https://www.csn.qc.ca/actualites/energie-est-nest-pas-digne-du-21e-siecle/ Tue, 30 Aug 2016 19:17:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54547 Photos : Michel Giroux

Hier matin à Montréal, lors de ce qui devait être le début des audiences de l’Office national de l’énergie (ONE), la CSN et d’autres groupes de la société civile ont manifesté contre le projet d’oléoduc Énergie Est.

Depuis, l’ONÉ s’est plié à la vague de contestation contre le projet en annonçant qu’aucune séance de consultation n’aura lieu avant qu’une décision soit prise d’ici le 7 septembre sur la requête concernant la récusation de deux de ses commissaires.


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La CSN prend la parole au comité d’accueil de l’ONÉ https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-prend-la-parole-au-comite-daccueil-de-lone/ Sun, 28 Aug 2016 16:31:37 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54497 Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable, prendra la parole lors du comité d’accueil pour le début des audiences de l’Office national de l’énergie (ONE) sur le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.

La CSN joint sa voix à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) ainsi qu’aux quelque 300 municipalités qui s’opposent au projet de TransCanada. Elle réaffirme son opposition à l’idée que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain, ne récoltant que les risques environnementaux associés aux modes de transport de cette ressource.

La CSN demande aussi la suspension immédiate du processus illégitime de l’ONE qui est terni par des réunions secrètes et plusieurs manques d’information sur les impacts environnementaux du projet. Elle interpelle les gouvernements fédéral et provincial à tenir compte de leurs obligations internationales en matière de réduction de gaz à effet de serre en misant plutôt sur la création de projets générateurs d’emplois favorisant des énergies propres, locales, et renouvelables.

DATE : 29 août 2016
HEURE : 8 h
ENDROIT : Centre Mont-Royal, 2200, rue Mansfield, Montréal

 

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La CSN revendique un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-revendique-un-moratoire-sur-lexploration-et-lexploitation-des-hydrocarbures/ Mon, 16 Nov 2015 14:45:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-revendique-un-moratoire-sur-lexploration-et-lexploitation-des-hydrocarbures/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a réitéré la nécessité d’un moratoire complet sur les projets d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures, lors de sa présentation dans le cadre des consultations publiques des études environnementales stratégiques (ÉES) du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles et du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. La CSN réclame depuis plusieurs années un engagement réel du gouvernement dans des actions devant conduire à une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et à une transition vers une économie verte et durable.

« Que ce soit dans le golfe du Saint-Laurent, en Gaspésie, ou à l’île d’Anticosti, il revient au gouvernement de s’assurer de l’acceptabilité sociale des projets d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures », explique M. Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable. « Rappelons que le Québec s’est doté d’une cible ambitieuse de 37,5 % de réduction des GES d’ici 2030. Cette cible est difficilement réconciliable avec l’exploitation des hydrocarbures. »

La CSN a aussi profité de l’occasion pour inviter le gouvernement à tenir une autre consultation lorsque l’ensemble des études auront été complétées. De plus, il serait important que celle-ci soit confiée au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). « Il est impératif de se donner le temps de bien effectuer toutes les études et d’obtenir les données manquantes », remarque M. Patry. « Il ne faudrait surtout pas que ce soit les promoteurs eux-mêmes qui pallient le manque d’informations. Nous ne voyons aucunement l’urgence de s’engager dans l’exploration et l’exploitation de cette filière énergétique. »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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De fausses promesses https://www.csn.qc.ca/actualites/de-fausses-promesses/ Fri, 12 Dec 2014 16:05:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/de-fausses-promesses/ Quelques jours avant l’ouverture de la conférence de Lima sur le climat, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exhorté le Canada à être plus ambitieux et plus visionnaire dans la lutte internationale contre les changements climatiques. « Les actions du gouvernement canadien à Lima ne nous rapprochent pas de cet objectif », ont dénoncé des organisations non gouvernementales et la CSN qui ont participé au Sommet.

En plus des commentaires faits par le premier ministre cette semaine, alors qu’il déclarait qu’il serait « fou » de réglementer les secteurs du pétrole et du gaz, la position canadienne sur le climat est considérée comme une farce, tant au Canada que sur la scène internationale à Lima. Alors qu’il a déjà été un leader, le Canada a désormais perdu sa pertinence dans les négociations internationales. En fait, il y a une explication au fait que le Canada n’a remporté aucun prix Fossile cette année (le « prix » remis aux pays les plus nuisibles aux négociations, à plusieurs reprises attribué au Canada dans le passé). « Ce n’est pas parce que la délégation d’Ottawa a une influence positive ici, mais parce que le rôle de notre pays dans ces négociations est de plus en plus inexistant, », a déclaré Alex Cool-Fergus de la Délégation jeunesse canadienne.

Dans les années précédentes, les pays du G8 et du G20 se sont engagés à éliminer les subventions aux énergies fossiles. Malgré son engagement à Varsovie l’année dernière, le gouvernement canadien a mis de côté la réglementation des secteurs du pétrole et du gaz. Même la cible peu ambitieuse du Canada à Copenhague est officiellement hors de portée sans réglementation des secteurs du pétrole et du gaz, selon un organisme de surveillance environnementale indépendant.

« Le Canada devrait s’engager à honorer sa promesse faite il y a un an à Varsovie et dévoiler sa contribution nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre (‘intended nationally determined contribution’, ou INDCs dans le langage onusien) d’ici la fin de mars 2015. Le gouvernement pourrait aussi contribuer à faire avancer les discussions sur le financement aux pays pauvres pour atteindre 100 milliards de dollars US par année dès 2020 comme l’ont promis les pays riches à Copenhague en 2009. Ottawa devrait aussi jouer un rôle positif dans les discussions entourant l’évaluation des engagements pris en vue de la prochaine grande conférence sur le climat à Paris l’an prochain, » a déclaré Christian Holz du Réseau action climat Canada. « De telles évaluations sont cruciales pour déterminer si tous les pays contribuent équitablement et si nous sommes, collectivement, sur la bonne voie pour éviter les pires impacts des changements climatiques, » a-t-il ajouté.

Comme le montre un récent sondage, près de neuf Canadiens sur dix souhaitent plus d’actions et d’efforts internationaux sur le climat. Ainsi, Catherine Gauthier d’ENvironnement JEUnesse conclut que « le gouvernement ne s’acquitte pas de son devoir de représenter la voix de ses citoyens au niveau international. En tant que membres de la société civile, nous avons vu les négociateurs canadiens prioriser les compagnies d’énergies fossiles plutôt que l’intérêt public à de maintes reprises, et cette fois encore à Lima. »

La présence et le dynamisme des délégations du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique montrent à quel niveau des mesures sont prises pour réduire les émissions à travers le pays. « Sur la scène internationale, ces gouvernements provinciaux représentent davantage les aspirations des Canadiens sur l’enjeu du climat que le gouvernement fédéral, » a ajouté Alain Brunel de l’AQLPA.

Ces négociations nous mèneront à Paris à la fin de 2015, alors que le Canada aura élu un nouveau gouvernement. « Bien que tous les partis d’opposition proposent actuellement une politique climatique plus ferme que le gouvernement actuel, les changements climatiques doivent demeurer une priorité durant la campagne électorale en 2015, et au-delà. S’agissant des ambitions des partis politiques concernant le climat, les Canadiens méritent une course au sommet, et nous espérons qu’un nouveau gouvernement changera la donne en ce qui a trait à la contribution internationale du Canada au processus et, de manière cruciale, aux actions domestiques. Le Canada ne peut pas espérer être un leader dans la diplomatie internationale s’il maintient le statu quo sur la question des énergies fossiles et des changements climatiques au niveau national et international, » a insisté Leehi Yona d’Adopt a Negotiator.

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La société civile réclame un BAPE et un pouvoir de décider pour le Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/la-societe-civile-reclame-un-bape-et-un-pouvoir-de-decider-pour-le-quebec/ Tue, 11 Nov 2014 17:20:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-societe-civile-reclame-un-bape-et-un-pouvoir-de-decider-pour-le-quebec/ À la suite du dépôt officiel du projet Énergie Est de TransCanada, de nombreuses organisations de la société civile québécoise interpellent le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec afin qu’il mandate immédiatement le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour étudier l’ensemble du projet. Les organisations insistent pour qu’un mandat approprié soit confié au BAPE et demandent que le Québec exerce son pouvoir de décider à la fin du processus. Ce pouvoir de décider devra s’appliquer non seulement pour le terminal de Cacouna, mais pour l’ensemble du projet. En l’absence de ce pouvoir d’autorisation pour le Québec, c’est le gouvernement fédéral qui décidera de l’avenir du projet alors que ce dernier générerait des risques majeurs pour les communautés et l’environnement au Québec.

Cette requête est formulée à la suite de la motion unanime adoptée par l’Assemblée nationale la semaine dernière, demandant au gouvernement du Québec d’assumer sa compétence en matière d’environnement, de renoncer à déléguer ses évaluations environnementales à l’Office national de l’énergie, et d’inclure la contribution globale du projet Énergie Est aux émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le mandat qu’il confiera bientôt au BAPE. Selon les signataires, il est essentiel que le mandat du BAPE porte sur l’ensemble du projet, soit le pipeline et le port pétrolier de Cacouna. Il importe également que l’évaluation par le BAPE comprenne des audiences publiques dans les principales communautés qui pourraient être affectées si les projets de pipeline et de port pétrolier pétrolier allaient de de l’avant (ce qui inclut les risques et impacts de déversements liés au transport par pétroliers sur le Saint-Laurent). Finalement, le BAPE doit impérativement évaluer l’impact qu’aurait le projet sur les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle du pays et de la planète.

Pour les organisations, le projet Énergie Est ne peut être dissocié de la production de pétrole issu des sables bitumineux et de son expansion. Ce raisonnement est d’ailleurs partagé par le président américain Barack Obama à l’égard de Keystone XL. Considérant le positionnement du gouvernement du Québec à l’égard de la réduction des GES, il semble crucial que cet aspect soit évalué avec soin dans le cadre du mandat du BAPE.

Les organismes signataires rappellent également que le processus d’évaluation mené par l’Office national de l’énergie est fortement critiqué, car il limite la participation du public et ses mandats ont une portée limitée, excluant notamment toute la problématique des changements climatiques. En conséquence, le Québec doit exercer son pouvoir de décider, car son simple témoignage devant l’ONÉ à la fin d’un examen public par le BAPE serait contraire aux intérêts du Québec.

Plus de trente municipalités et quatre MRC ont également exprimé des inquiétudes face au projet. Plusieurs ont déjà demandé un BAPE au gouvernement du Québec ou ont adopté une résolution d’opposition contre Énergie Est. Les organisations indiquent également qu’en novembre 2013 le gouvernement ontarien a demandé à la Commission de l’énergie de l’Ontario (CEO) d’examiner et de faire un rapport sur le projet Oléoduc Énergie Est de TransCanada PipeLines Limited. La CEO entreprendra la deuxième phase de cette consultation en janvier 2015.

Les signataires de ce communiqué sont les suivants : Alerte pétrole Rive-Sud, Alternatives, Artistes pour la paix, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Centre justice et foi, Citizens in Action, Coalition Eau Secours!, Coalition Pas de démocratie sans voix, Coalition vigilance oléoducs (COVO), Comité de vigilance environnementale de l’Est de Montréal, Confédération des Syndicats Nationaux (CSN), Équiterre, ENvironnement JEUnesse (ENJEU), Étudiant(e)s contre les oléoducs (Coalition ÉCO), Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Fondation David Suzuki, Fondation Rivières, Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), Greenpeace, Idle no more Québec, Les Citoyens au Courant, Mouvement STOP oléoduc, Nature Québec, NON à une marée noire dans le St-Laurent, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, Sierra Club Québec, Société pour vaincre la pollution (SVP), Union des producteurs agricoles (UPA), 350.org.

Note : En juin dernier, plusieurs organisations ont envoyé une lettre au ministre pour lui demander de mandater le BAPE pour qu’il étudie le projet Énergie Est et insister pour que le Québec exerce son pouvoir de décider à la fin du processus.

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La CSN appelle le gouvernement à faire du Québec un leader mondial d’une révolution écologique https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-appelle-le-gouvernement-a-faire-du-quebec-un-leader-mondial-dune-revolution-ecologique/ Mon, 30 Sep 2013 13:00:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-appelle-le-gouvernement-a-faire-du-quebec-un-leader-mondial-dune-revolution-ecologique/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a présenté aujourd’hui son mémoire dans le cadre des consultations publiques du ministère des Ressources naturelles (MRN) afin que le Québec se dote d’une politique énergétique en bonne et due forme. Pour la CSN, il est impératif que ces consultations permettent de positionner le Québec sur une voie véritablement progressiste et que le développement des filières énergétique se fasse avec la plus faible empreinte écologique possible, avec la plus grande prospérité économique souhaitée et surtout, avec un maximum d’équité pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois. La CSN salue plusieurs orientations encourageantes du MRN tout en mettant en lumière certaines autres dont il faudra impérativement corriger le tir si nous voulons une indépendance énergétique réellement durable, qui prend en compte les spécificités géographiques, économiques et institutionnelles des territoires du Québec. « Plusieurs éléments intéressants se retrouvent dans les orientations proposées par le MRN et nous nous en réjouissons , s’est exprimé le trésorier de la CSN et responsable politique du dossier de l’environnement, monsieur Pierre Patry. Les objectifs de réduction des GES, d’appui plus rigoureux à l’efficacité énergétique, à la filière hydroélectrique de même que les initiatives d’électrification du transport, notamment le monorail haute-vitesse, sont des éléments que nous encourageons fortement et pour lesquels le gouvernement, pour autant qu’il s’y engage avec des moyens à la hauteur de ses ambitions, peut compter sur notre appui. ».

Par ailleurs, pour la CSN, il est impératif de renforcer les arrimages entre les différentes politiques gouvernementales (industrielle, mobilité durable, territoriale, etc.) pour se doter d’une vision cohérente et stratégique en matière énergétique. Il est aussi nécessaire de réfléchir sérieusement au développement des différentes filières telle que l’éolien. « Il est essentiel que le Québec touche sa juste part du développement énergétique projeté. Pour nous, ça passe par des retombées concrètes : emplois de qualité, développement de filières industrielles à part entière et renforcement de nos régions en matière de formation qualifiante, de perfectionnement et de recherche et développement », a insisté monsieur Patry. La CSN insiste aussi sur le fait que tous les projets de développement énergétique fassent l’objet d’études d’impact et de faisabilité, par le biais d’une évaluation environnementale stratégique ou par des audiences devant le BAPE, et ce, dès le tout début de tout projet. Qui plus est, la gouvernance et la démocratie doivent être renforcées à toutes les étapes des projets par la mise en œuvre de mécanismes de consultation et d’acceptabilité sociale.

« Finalement, nous réitérons l’importance d’un moratoire complet sur l’exploitation et l’exploration des hydrocarbures à l’île d’Anticosti, dans le golfe Saint-Laurent et en Gaspésie, de même que sur l’exploitation des gaz de schiste. Le MRN n’a pas réussi à nous convaincre de la cohérence de sa vision en cette matière… Où sont les études ? Quel règlement s’appliquera ? Quelles garanties pour la sécurité des écosystèmes nous donne le gouvernement ? Voilà autant de questions à répondre préalablement à la signature d’un chèque en blanc ! » a martelé monsieur Patry.

Veuillez noter que monsieur Pierre Patry sera sur place à Québec pour toute demande d’entrevue.

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