Communautés culturelles – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 04 Jul 2024 15:42:57 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Communautés culturelles – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Une travailleuse menacée d’expulsion craint pour sa vie https://www.csn.qc.ca/actualites/une-travailleuse-menacee-dexpulsion-craint-pour-sa-vie/ Thu, 04 Jul 2024 15:30:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=98578 Une travailleuse du domaine de l’hôtellerie qui travaille actuellement dans une entreprise de la région, craint pour sa vie si elle se retrouve expulsée dans son pays d’origine, le Cameroun. Elle a demandé l’asile en 2019, mais ce fut refusé. Depuis, plusieurs procédures de nature juridique ont aussi échoué. Il est maintenant minuit moins une.

« C’est une situation inacceptable qu’on a là! », commence François Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches. « Une travailleuse, qui est chez nous depuis 2019, risque de perdre la vie à cause de son orientation sexuelle si on ne fait rien! C’est aberrant que l’homosexualité soit illégale à certains endroits dans le monde, mais on n’a pas d’emprise là-dessus, par contre, là où on peut faire quelque chose, c’est de s’assurer que cette personne-là puisse rester chez nous, au Canada. On est dans un pays qui met de l’avant la diversité sexuelle et de genre, on ne peut pas rester les bras croisés! » ajoute M. Proulx-Duperré.

La travailleuse en question est chez le même employeur depuis son arrivée en 2019. Elle a un dossier exemplaire et elle est reconnue pour ses grandes compétences. L’employeur souhaite d’ailleurs garder la personne à l’emploi à long terme. « C’est une Québécoise comme vous et moi. C’est important de réaliser ce qui se passe ici: si on ne fait rien et qu’elle retourne au Cameroun, elle risque de mourir à cause de qui elle est… elle a déjà failli y laisser sa peau avant d’arriver ici, c’est pour ça qu’elle a dû fuir son pays à la fin de 2018! », poursuit François Proulx-Duperré.

 

La situation au Cameroun
Malheureusement, au Cameroun, comme dans quelques pays encore, l’homosexualité est illégale et passible de 5 ans de prison. Plusieurs groupes de pression, médias et ONG dénoncent d’ailleurs régulièrement la situation.

« Le Canada et le Québec sont des sociétés progressistes en matière de droits LGBTQ+ et il est de notre devoir de protéger les personnes dont la vie est en péril en raison de leur orientation sexuelle. Les gens qui se retrouvent dans ce genre de situation peuvent compter sur le support de l’Alliance Arc-en-Ciel. », affirme Dave Tremblay, président du conseil d’administration de l’Alliance Arc-en-Ciel.

« Ç’a été difficile d’écouter le récit de cette femme. Arrêtée, battue par la police, incarcérée pour des périodes de 24 h, et tout ça à plusieurs reprises entre 2015 et 2018. On ne souhaite ça à personne, et souvent dans la vie, quand on entend des histoires comme celle-là, on se demande ce qu’on peut faire. Et bien là, on le sait ce qu’on peut faire, on peut lui sauver la vie, on peut la garder chez nous! », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Le Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) a déjà interpellé le ministère de l’Immigration et souhaite obtenir un retour rapide sur la situation.

 

À propos
Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances et la CSN compte pour sa part plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

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Donner une voix à la diversité https://www.csn.qc.ca/actualites/donner-une-voix-a-la-diversite/ Wed, 15 Feb 2023 11:20:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=87370 De la catholique et « canadienne française » Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) à la plus moderne Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’organisation s’est ouverte à la diversité culturelle, nationale, sexuelle et de genre.

Dans les années 20, le clergé est fermé à l’immigration de confession non catholique, qu’elle soit francophone ou anglophone. Les décennies qui suivent sont marquées par une plus grande ouverture de la CTCC. Les dirigeants voient bien qu’il s’agit d’une question de survie et que plane le risque de perdre notamment la grande région de Montréal.

Entre le 1er décembre 1951 et le 1er octobre 1952, le service des immigrants de la CTCC accueille dans ses bureaux de Montréal environ 6 000 immigrantes et immigrants à qui l’on fournit des renseignements, des lettres de recommandation, voire une aide financière et des emplois. « Un tel effort d’assistance a valu à la CTCC de nombreuses adhésions de ces Néo-Canadiens », peut-on lire dans Le travail en 1952.

Toujours de son temps
À la fin des années 80, la majorité des travailleuses et des travailleurs immigrants touchent encore un salaire qui ne correspond pas à leur formation et sont victimes de pratiques discriminatoires au travail. En 2019, la CSN adopte la Déclaration contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie. Cette année coïncide avec l’arrivée de Ramatoulaye Diallo à la trésorerie du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. L’implication syndicale de la femme originaire de la Guinée remonte à 2007, après qu’elle se soit fait « passer un sapin » en devant travailler à Noël et au Jour de l’An. Cet horaire contrevenait à sa convention collective, qui prévoyait une seule journée de travail lors de ces deux jours fériés. « Les immigrants cumulent souvent les emplois et n’ont pas le temps de s’impliquer », souligne-t-elle. « Des outils sont de plus en plus créés pour faciliter leur intégration sociale et leur inclusion syndicale. Il faut éviter qu’il y ait deux catégories de travailleurs ! » Cette préoccupation est croissante dans les syndicats CSN, alors que le marché du travail favorise la précarité et l’inégalité des droits des personnes immigrantes en faisant appel au programme de travailleuses et de travailleurs étrangers temporaires plutôt qu’à l’immigration permanente.

Femme de chambre lors d’une manifestation dans l’hôtellerie, dans les années 1980.

Dès 1993, le président de la CSN de l’époque, Gérald Larose, ainsi que Romeo Saganash, alors grand chef adjoint du Grand Conseil des Cris de la Baie James, dirigent le Forum paritaire québécois-autochtones dans le but d’établir un nouveau contrat social entre les deux peuples. Au début des années 2000, des ententes sont signées entre la CSN et des groupes de défense des droits des autochtones. « Ces initiatives ont permis de développer la solidarité au niveau local », résume la directrice générale de l’Observatoire québécois des inégalités, Nathalie Guay, qui a œuvré à la CSN comme conseillère à la recherche et adjointe au comité exécutif.

La CSN a aussi joué un rôle actif dans l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones par le Canada et le Québec.

Fierté syndicale
Tout au long de son existence, la CSN a multiplié les tribunes pour faire valoir les droits des gais et des lesbiennes. Line Chamberland a fait partie des toutes premières luttes en ce domaine. En 1988, la professeure du cégep Maisonneuve prend part à la fondation du premier groupe gais et lesbiennes de la CSN. Le comité se voit ainsi confier un mandat d’enquête pour mettre en lumière la réalité des gais et des lesbiennes. « À cette époque, juste aller aux rencontres du comité, c’était un coming-out. On voulait sortir du silence, briser le tabou », se rappelle Mme Chamberland.

Fierté Montréal, août 2019. // Laurence Philemon

L’enquête du comité révèle des faits troublants. Outre les moqueries et les paroles dénigrantes dont ces personnes sont fréquemment la cible, plusieurs gais et lesbiennes sont victimes de congédiements, de refus d’embauche ou de mesures disciplinaires pour des raisons fallacieuses. L’absence de reconnaissance des conjointes et conjoints de même sexe mène à de tristes injustices. Des gens se voient refuser une journée de congé pour assister aux funérailles de leur conjoint. D’autres perdent même la garde de leurs enfants.

En 1988, le Front commun arrache la reconnaissance des conjoints de même sexe dans la fonction publique. Or, la discrimination, la violence et le harcèlement règnent toujours dans certains milieux.

En outre, toutes les communautés, qu’elles soient gaie, lesbienne, bi, trans ou non-binaire, vivent leur lot de difficultés. Les revendications prennent donc de nouvelles formes et encore bien des batailles restent à mener. « Des aménagements tels que des congés de paternité pour les deux pères d’un couple ou des congés médicaux pour les gens qui font une transition de genre pourraient être mis en place », précise l’ex-titulaire de la Chaire de recherche sur l’homophobie de l’Université du Québec à Montréal.

 

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Marlène Paul ou le militantisme syndical pour créer des ponts sur les réalités autochtones https://www.csn.qc.ca/actualites/marlene-paul-ou-le-militantisme-syndical-pour-creer-des-ponts-sur-les-realites-autochtones/ Wed, 31 Mar 2021 11:00:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78770 Innue par son père, Marlène est née il y a soixante-trois ans à Mashteuiatsh, la seule communauté autochtone au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Elle enseigne à l’école secondaire Kassinu Mamu de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, à Mashteuiatsh. Elle a œuvré à syndiquer le personnel enseignant de son école en 2014 et est maintenant présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Mashteuiatsh—CSN.

« Étant à moitié innue, j’ai les pieds dans deux cultures. Cela a fait en sorte que souvent, pour les Autochtones, je ne suis pas vraiment autochtone. Et pour les Blancs, c’est pareil, je ne suis pas vraiment comme eux, mon nom de famille est associé aux Innus. Cette tension a parfois été difficile, surtout plus jeune », commence Marlène.

Les pensionnats autochtones, on a l’impression que c’est bien loin, mais Marlène les a connus. La pratique de séparer les enfants autochtones de leur famille en les plaçant dans ces pensionnats a été adoptée par le gouvernement fédéral et le clergé pour « tuer l’indien dans l’enfant ». Ces pensionnats ont existé dans toutes les provinces canadiennes, des années 1880 jusqu’aux années 1990, le dernier ayant fermé ses portes seulement en 1996, en Saskatchewan.

« Lorsque j’étais enfant, il y avait un pensionnat directement dans la communauté, qui s’appelait Pointe-Bleue à cette époque. À l’âge de seulement six ans, on m’a arrachée à ma famille pour m’y envoyer. J’y suis demeurée quatre ans. Pendant tout ce temps, je n’ai pas revu mes parents, mes frères, mes sœurs. Ce fut… marquant », dit-elle simplement.

Après le pensionnat, Marlène fréquente l’école secondaire hors de sa communauté. « Lors de la séparation de mes parents, j’ai ensuite quitté Mashteuiatsh. J’ai étudié en génie mécanique, mais n’ai pas trouvé d’emploi. Je suis donc retournée à l’université en enseignement des mathématiques et des sciences. J’ai enseigné dans plusieurs écoles, partout au Québec, dans des communautés autochtones ou non. Je connais donc bien les différents enjeux touchant les Autochtones en éducation », continue-t-elle.

De retour à Mashteuiatsh depuis plusieurs années, Marlène est d’avis que les perceptions et les préjugés à l’endroit des Autochtones diminuent un peu. « Mais c’est un travail très lent. Ce n’est pas évident d’aller à la rencontre de l’Autre. La méfiance est très présente, de part et d’autre. C’est en créant des espaces d’échange et de dialogue que les barrières pourront tomber, j’en suis persuadée », observe Marlène.

« Les allochtones ont beaucoup de préjugés envers nous. On leur a rentré dans la tête que nous avons des privilèges, notamment au niveau de la chasse et de la pêche. C’est très tendu, ici, sur ces questions, ainsi que sur la question des terres qui appartiennent à la communauté. Ça crée des conflits entre les gens, on entend des propos racistes de la part de citoyennes et citoyens à la radio… Ce n’est pas facile », poursuit-elle.

Marlène croit que l’éducation est une clé importante pour faire tomber ces préjugés et ces méconnaissances, qui engendrent du racisme à l’endroit des membres des Premières Nations. « Les Innus de Mashteuiatsh sont de façon générale plus pauvres et plus malades que les gens de la région. Pourquoi ? Entre autres parce que le système colonial canadien nous maintient encore aujourd’hui dans une posture de mineur vis-à-vis Ottawa. Est-ce que les gens savent qu’on ne peut pas se prendre une hypothèque et que nous ne pouvons pas être propriétaires de nos maisons dans les communautés ? Que le gouvernement fédéral est encore notre “tuteur légal ?” Il commence à y avoir un certain éveil sur ces questions et des politiques timides de réconciliation voient le jour, mais il faut voir cela sur le long terme », souligne-t-elle.

Résolument engagée pour créer des espaces de dialogue partout où elle peut, Marlène a été nommée en 2019 au Conseil supérieur de l’éducation, qui conseille le ou la ministre de l’Éducation. Active au sein de la FNEEQ depuis 2014, elle voit aussi le militantisme syndical comme une occasion de créer des ponts et d’éduquer les gens sur les réalités autochtones. « Il faut parler, parler, parler, pour finir par se comprendre. Il ne faut pas se décourager, ça évolue », termine-t-elle en souriant.

 

 

 

 

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Improvisation du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion dénoncée https://www.csn.qc.ca/actualites/improvisation-du-ministere-de-limmigration-de-la-diversite-et-de-linclusion-denoncee/ Fri, 07 Jun 2019 19:24:53 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=71661 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) remet en question la décision du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion de modifier les calendriers de formation des nouvelles et des nouveaux arrivants dans les collèges sans en avoir évalué correctement l’impact sur le personnel et la qualité de la formation.

« Le Ministère a ajouté une nouvelle session de francisation cet été qui chevauchera en partie celle de l’automne. Ce qui est étonnant, c’est que cet ajout ne vise qu’à étaler les formations déjà existantes. Et puisqu’il y a un chevauchement entre la session de l’été et celle de l’automne, les animatrices en francisation et les agentes d’intégration ne peuvent évidemment pas se dédoubler et travailler durant ces deux sessions, » précise Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQCSN.

La décision du Ministère impliquera donc une perte d’expertise, car les collèges auront probablement à embaucher des personnes qu’ils n’auront pas le temps d’intégrer adéquatement dans leurs nouvelles tâches.

En complément au travail des professeur-es, les animatrices permettent aux nouvelles et aux nouveaux arrivants d’approfondir leur maîtrise de la langue française et les agentes d’intégration leur transmettent une foule d’information sur la culture et l’organisation de la société québécoise. « Le gouvernement affirme sur toutes les tribunes que l’intégration de cette population est importante, mais les premiers gestes qu’il pose relèvent plutôt de l’improvisation, » conclut Yves de Repentigny.

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Déclaration de la CSN contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie https://www.csn.qc.ca/actualites/declaration-de-la-csn-contre-le-racisme-la-discrimination-raciale-et-la-xenophobie/ Thu, 21 Mar 2019 11:00:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70700 À l’occasion

  • de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale
  • du 20e anniversaire de la Semaine d’actions contre le racisme tenue au Québec
  • de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine de l’ONU

La CSN réaffirme son engagement à combattre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie sous toutes leurs formes.

Aujourd’hui encore, le racisme tue, discrimine, humilie. Sur tous les continents et ici même, au Québec, encore très récemment, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes subissent la douleur et l’injustice associées au racisme.

Que ce soit à l’école ou au travail, dans le sport, la culture et les médias, le logement, la santé, la sécurité publique et le système de justice, le racisme ne semble pas reculer au fil des ans. Pourtant, la Charte des droits et libertés de la personne exige que nous traitions chaque personne qui vit au Québec comme une Québécoise ou un Québécois à part entière, quelle que soit la couleur de sa peau, son origine ethnique ou nationale, sa religion ou sa langue.

À la CSN, nous croyons que le droit à l’égalité est non seulement une obligation légale, mais aussi notre responsabilité à toutes et tous. Nous sommes individuellement et collectivement responsables de bâtir et de préserver la société juste, égalitaire et solidaire que nous voulons.

Individuellement, nous avons le devoir d’intervenir devant les préjugés et les faussetés qui sont répandus autour de nous. Nous avons le devoir d’exiger que ces propos et ces comportements soient corrigés et que des sanctions soient appliquées.

Collectivement, nous devons examiner les pratiques qui ont cours dans nos milieux de travail et de vie, et dans nos organisations. Cet examen rigoureux ne s’applique pas qu’au hockey et aux médias sociaux. Nous devons aussi transformer le monde du travail et les syndicats.

À la CSN, nous croyons qu’il est grand temps d’agir !

  • Il est temps de dénoncer la discrimination qui s’opère quand un poste est offert à un Tremblay plutôt qu’à un Ahmed, un Diallo ou un Chang tout aussi qualifié.
  • Il est temps de faire place à tout le monde dans nos rangs et d’encourager les candidatures de personnes racisées et issues de minorités ethniques dans les postes syndicaux.
  • Il est temps de reconnaître les besoins de main-d’œuvre immigrante au Québec et d’exiger l’amélioration des programmes d’accueil et de francisation en milieu de travail.
  • Il est temps de prendre en charge les plaintes de harcèlement raciste au travail, tout en offrant de la formation et de l’information préventive sur le racisme et la discrimination.
  • Il est temps que tous les enfants du Québec puissent fréquenter un service de garde éducatif et recevoir des soins de santé, quel que soit le statut migratoire des parents.
  • Il est temps de comprendre et de combattre les obstacles historiques et systémiques qui se dressent devant les Autochtones, pour qu’ils puissent accéder à l’éducation et à l’emploi.
  • Il est temps de lutter contre l’ethnicisation et la féminisation de la pauvreté, vu les préjugés persistants, et d’exiger de bons emplois bien rémunérés pour toutes et tous.
  • Il est temps de prêter l’oreille et de faire confiance aux jeunes, pour qu’ils nous aident à créer des ponts interculturels et à bâtir le Québec de demain dont nous rêvons.

Devant toutes les paroles et pratiques racistes et discriminatoires qui subsistent au Québec, comme ailleurs, nous appelons nos membres à l’action pour que cela cesse enfin.

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Projet de loi sur l’immigration: au-delà des sentiments https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-de-loi-sur-limmigration-au-dela-des-sentiments/ Tue, 26 Feb 2019 14:56:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70330 Lettre d’opinion parue le 26 février 2019 dans Le Devoir dont la CSN est signataire.

Depuis son dépôt par le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, le Projet de loi 9 fait l’objet de critiques provenant de nombreuses sphères de la société québécoise, à commencer par le milieu politique. « Cruel », « inhumain », « sans cœur ». Les qualificatifs réprobateurs ont fusé dans les rangs de l’opposition à l’Assemblée nationale, faisant oublier l’essentiel : il n’est pas ici question de sentiments, mais bien d’État de droit et de respect. De respect des personnes, des engagements de l’État et des institutions démocratiques québécoises.
 
Ce que révèle l’affaire des 18 000 dossiers
La question des 18 000 dossiers en cours, annulés sans autre forme de procès, témoigne d’une méconnaissance de nos institutions et traditions démocratiques. Tout d’abord, ignorant la souveraineté de l’Assemblée nationale à laquelle il revient de débattre, d’amender et de voter les textes qui lui sont soumis, l’article 20 du PL9 s’est trouvé de facto effectif dès le dépôt du texte puisque les personnes concernées ont été immédiatement informées de l’annulation de leur dossier en raison de directives formelles du ministre. Ensuite, le même article précise qu’« aucun dommages et intérêts ni aucune indemnité en lien avec une telle demande [déboutée par la présente loi] ne peuvent être réclamés ». Cette disposition reflète clairement que le gouvernement est conscient d’infliger un préjudice pécuniaire sérieux aux personnes affectées. Au-delà des coûts directs payés par les demandeurs de résidence permanente, les personnes ont engagé des coûts indirects substantiels pour constituer leur dossier (frais de traduction et de déplacement, tests linguistiques, honoraires d’avocats, etc.). À cela s’ajoutent les coûts d’opportunité subis par les personnes qui ont renoncé à d’autres choix de vie parce qu’elles étaient convaincues, sur la base des critères de sélection énoncés par le Québec, d’avoir toutes leurs chances d’être admises. En limitant dans de telles circonstances le droit pour une personne requérante de porter sa cause devant la Justice, cet article révèle la conception inquiétante de ce qu’est un État de droit. Enfin, l’annulation des 18 000 dossiers soulève un enjeu de discrimination. En effet, elle touche de manière disproportionnée les demandes provenant d’Afrique et d’Asie en raison des délais de traitement élevés que connaissent les services d’immigration qui couvrent ces zones géographiques.
 
Un État managérial qui renonce à une vraie politique d’inclusion
Loin de répondre aux principaux défis de l’intégration et de l’inclusion tels que documentés par de nombreuses études, le PL9 crée des difficultés nouvelles. Ainsi, le gouvernement renonce à s’attaquer aux freins liés à l’exigence d’une expérience québécoise, à la reconnaissance des acquis et à la discrimination. Il contourne ces problèmes en faisant comme si le seul et véritable enjeu était celui d’une inadéquation entre l’offre et la demande. Pourtant, les critères de sélection des immigrants reposent déjà dans une large mesure sur les besoins du marché du travail. Se départissant d’une approche citoyenne et inclusive de l’immigration, le PL9 pousse la logique managériale jusqu’à faire de l’immigrant une ressource en probation, dont la libre circulation peut être limitée par simple décision du ministre, contrevenant au passage à l’article 6.2 de la Charte canadienne des droits et libertés. Enfin, loin de lutter contre la discrimination, le PL9 nourrit insidieusement l’idée que la personne immigrante est une menace potentielle contre « les valeurs démocratiques et les valeurs québécoises » ou la stabilité « socio-culturelle » de notre société.

Qu’en est-il du gouvernement garant de nos institutions démocratiques ?
Alors qu’il constitue l’un des premiers textes d’envergure déposés par le gouvernement Legault, le PL9 est révélateur d’un rapport inquiétant aux institutions. Cela apparaissait déjà dans les déclarations récentes du ministre de l’Agriculture outrepassant ses prérogatives dans l’affaire du licenciement du lanceur d’alerte Louis Robert, ou encore dans les propos sur les signes religieux de la ministre déléguée à l’Éducation que le Premier ministre a décrits comme étant une « opinion personnelle » alors que toute parole ministérielle engage le gouvernement par principe.
 
En fait, si aujourd’hui ce sont les droits des personnes immigrantes qui sont mis à mal et qu’on nous annonce déjà des atteintes aux droits des minorités religieuses, ce qui se joue fondamentalement c’est un affaiblissement de nos institutions démocratiques dont pâtiraient toutes les Québécoises et tous les Québécois.


Signataires: Haroun Bouazzi, coprésident de l’AMAL-Québec, Marie-Hélène Dubé, avocate, Kamel Beji, professeur, département des relations industrielles, Université Laval, Gérard Bouchard, Professeur émérite, Université du Québec à Chicoutimi, Charles Taylor, Professeur émérite de Philosophie, Université McGill, Dalia Gesualdi-Fecteau, professeure, Département des sciences juridiques, UQAM, Ryoa Chung, Professeure, Département de philosophie, Université de Montréal, Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Maryse Potvin, sociologue et professeure titulaire, UQAM, David Koussens, Professeur, Faculté de Droit, Université de Sherbrooke, Anne Latendresse, Professeure, département de géographie, UQAM. Daniel Weinstock, Professeur, Faculté de droit, Université McGill, Paul Eid, professeur, département de sociologie, UQAM
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«Normal», le racisme au travail ?! https://www.csn.qc.ca/actualites/normal-le-racisme-au-travail%e2%80%89/ Fri, 15 Feb 2019 20:16:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70160 Est-il normal de se pointer au travail et être victime, à répétition, de quolibets racistes ? « Quolibets » n’est certainement pas le bon terme lorsque ces railleries dégradantes vous entraînent chez le médecin et que celui-ci vous diagnostique un problème de santé psychologique et vous met en arrêt de travail.

C’est malheureusement ce qui est arrivé à Amadou Gaye.

D’origine sénégalaise, ce travailleur du domaine des archives croyait avoir trouvé le paradis en immigrant au Québec. Le stress post-traumatique diagnostiqué par son médecin n’en faisait certainement pas partie.

Le Point syndical vous épargnera la description des actes dont il a été la cible au travail. Des comportements qui n’ont pas plus leur place en milieu de travail que dans les pages de ce journal.

À coups d’insultes et de harcèlement de la part d’un collègue de travail, l’état de santé d’Amadou Gaye s’est rapidement détérioré.

Je me sentais humilié, insulté, dénigré, raconte-t-il. Je voulais porter plainte contre lui, mais il me disait que je n’en avais pas le droit, qu’on était “au Québec ici”, que ce serait ma parole contre la sienne. Et puis, le sabotage de mon travail a commencé. Je me sentais seul, je ne me sentais plus moi-même, je me sentais traqué. Je ne voulais pas montrer ma faiblesse devant les gens, alors je me réfugiais seul dans un coin. Je ne voulais pas montrer ma honte. »

Son médecin l’a mis en arrêt de travail. Au bout de quelque temps, menacé de la perte de son revenu, M. Gaye a plaidé sa cause devant la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), avec l’appui de son syndicat et du service de défense des accidenté-es de la CSN. Son médecin était clair : les symptômes dont il souffrait étaient directement causés par le harcèlement psychologique qu’il subissait au travail.

La CNESST n’a toutefois pas jugé pertinent d’y voir une lésion professionnelle au sens de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. Pour la commission, ses problèmes de santé psychologique ne relevaient que de simples « relations interpersonnelles » qui ne sortaient pas « du cadre normal du travail. »

Amadou Gaye n’entendait pas en rester là. C’est pourquoi il a fait appel de la décision de la CNESST devant le Tribunal administratif du travail.

Dans une rare décision, la juge Annie Beaudin a statué que le racisme à répétition envers M. Gaye constituait réellement un accident de travail ayant causé une lésion professionnelle. Pour la juge, aucune autre cause possible que le harcèlement en milieu de travail ne peut expliquer le stress post-traumatique constaté par le médecin. Les problèmes de santé psychologique de M. Gaye sont donc d’origine professionnelle.

« Ces comportements possèdent objectivement un caractère traumatisant pour une personne raisonnable et non seulement dans la perception du travailleur. Ces comportements sont inacceptables, n’ont pas leur place dans un milieu de travail et il est indéniable qu’ils débordent le cadre normal de travail. […] non seulement la quiétude du travailleur a été perturbée, mais également sa santé psychologique et sa dignité ont été atteintes », écrit la juge administrative en statuant que M. Gaye a effectivement subi une lésion professionnelle, renversant ainsi la décision de la CNESST.

Lors d’une rencontre avec M. Gaye, le président de la CSN, Jacques Létourneau, lui a témoigné de son respect devant la ténacité dont il a fait preuve. « Je tenais d’abord et avant tout à lui réaffirmer que la CSN est et sera de tous les combats pour contrer toute forme de violence psychologique, de racisme et d’intimidation, des actes qui n’ont ni leur place en milieu de travail ni au sein de la société québécoise. Mais aussi pour le remercier d’avoir mené cette lutte difficile. Quand des gens comme Amadou osent dénoncer les actes répréhensibles dont ils sont l’objet et quand ils font preuve d’une telle détermination, c’est une fierté pour la CSN que de les appuyer jusqu’au bout de leur démarche. »

Toujours en arrêt de travail, Amadou Gaye essaye tranquillement de se refaire une santé. « Quand je lui ai raconté ce que j’avais traversé, mon compère Boucar Diouf m’a rappelé ce proverbe de nos grands-pères : “celui qui n’a entendu que le rugissement du lion n’a pas la même manière de fuir que celui qui l’a vu.” C’est pour dire que je peux vous raconter mon histoire, vous pouvez la comprendre, mais vous ne sentirez jamais au plus profond de vous-même l’horreur telle que je l’ai vécue. »


Ce que dit la loi

L’article 2 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles stipule qu’un accident de travail constitue un événement :

  • Imprévu et soudain, attribuable à toute cause
  • Qui survient par le fait ou à l’occasion du travail
  • Qui entraîne une lésion professionnelle
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La discrimination systémique existe bel et bien au Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/la-discrimination-systemique-existe-bel-et-bien-au-quebec/ Tue, 05 Dec 2017 15:00:03 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65180 La CSN participe aujourd’hui au Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination. Organisé par le ministère  de l’Immigration, de la Diversité, et de l’Inclusion (MIDI), ce forum réuni plusieurs représentants des différents paliers gouvernementaux, ainsi que des acteurs des milieux économiques, culturels et communautaires, qui discuteront principalement des questions liées à l’emploi, à la formation et à la francisation.

Regarder le Forum en direct

À l’origine, cette consultation ratissait bien plus large et avait comme objectif d’examiner l’ensemble des enjeux touchant le racisme et la discrimination systémique sous la forme d’une consultation publique confiée à la  Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Pour la CSN, la mutation de la consultation ainsi que le retrait de la CDPDJ à la tête des débats est fort regrettable. Afin d’enrayer le racisme à travers les différentes sphères de notre société, il faut avant tout reconnaître l’existence même de la discrimination systémique au Québec.

Engager un dialogue constructif visant des correctifs significatifs et durables
Malgré le fait que le forum n’aborde pas des enjeux importants liés éducation, la santé et les services sociaux, le logement, la sécurité publique et la culture, la CSN a tout de même préparé un mémoire afin de démontrer quelques discriminations auxquelles font face les personnes immigrantes et les personnes racisées.

Consulter la version intégrale du mémoire de la CSN


Expérience professionnelle

Un sondage du Conseil du patronat du Québec révèle que 33 % des entreprises ne sont pas favorables à embaucher des immigrantes et des immigrants sans expérience au Québec.

Taux de chômage

En septembre 2017,  alors que le taux de chômage des personnes nées au pays s’élevait à 5,4 % au Québec, il était de 8,8 % chez les personnes immigrantes. Le plus grand écart se situait chez les personnes arrivées depuis moins de cinq ans dont le taux de chômage atteignait 17 %.

Disparité de revenus

En 2010, les membres d’une minorité visible nés au Canada et qui ont fait des études universitaires gagnaient en moyenne 87 cents, contre un dollar pour les universitaires dont la peau est de couleur blanche. Cela équivaut à un écart salarial de près de 13 %. L’écart salarial varie selon les provinces, et le Québec se classe au dernier rang avec un écart de près de 20 %.

Décrochage

Les élèves issus de l’immigration connaissent un plus fort taux de décrochage scolaire, puisque leur taux de sortie sans diplôme ou autre qualification est de 27 % alors qu’il est plutôt de 13 % pour les autres élèves du Québec.

Francisation

Plus de 200 000 immigrants, soit 20 % de l’ensemble de la population immigrée du Québec, ne parlent pas le français, même si certains sont ici depuis plus de 30 ans. Il est temps d’agir et de mettre les efforts nécessaires pour offrir la chance à tous les nouveaux arrivants d’acquérir une langue essentielle à leur intégration et pour préserver une des caractéristiques distinctes de la société québécoise : le français.

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La consultation doit être indépendante, consciencieuse et respectueuse https://www.csn.qc.ca/actualites/la-consultation-doit-etre-independante-consciencieuse-et-respectueuse-de-la-population/ Thu, 05 Oct 2017 14:00:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64275

Dans un contexte où la consultation publique sur le racisme systémique est largement débattue dans l’espace public, la Table de concertation contre le racisme systémique (TCRS), dont la CSN est membre, réitère l’importance de la démarche et insiste sur les conditions essentielles pouvant assurer son succès.

La TCRS, qui rassemble différents organismes de la société civile engagés dans la lutte contre le racisme systémique, rappelle que le racisme systémique est une problématique qui touche un million de Québécoises et de Québécois dans leur accès à un emploi, à la justice, aux services de santé et d’éducation. Lorsqu’on parle de racisme systémique, il s’agit non pas des attitudes individuelles, mais plutôt d’examiner de manière sérieuse le rôle des institutions pour rendre compte des inégalités sociales.

La TCRS souhaite également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) ait toute l’indépendance pour mener la consultation à bon port. Pour les membres de la Table, il est impératif que le Gouvernement du Québec ne recule pas, mais aussi qu’il garde désormais ses distances du processus, afin que les considérations partisanes ou électorales n’influencent pas les travaux de la CDPDJ, de la société civile, des expert.e.s et des citoyen.ne.s. La TCRS croit que la CDPDJ doit avoir les moyens politiques et financiers de fixer, en collaboration avec les organismes partenaires, un échéancier et un processus respectueux des participant.e.s et adéquat pour le sérieux des thématiques abordées.

Les organismes membres de la Table de concertation réitèrent également leur engagement pour faire de la lutte contre le racisme systémique un succès, à court comme à long terme. Pour la Table, la société civile a un rôle important à jouer dans la mobilisation citoyenne nécessaire à un véritable changement dans les pratiques des institutions et des organisations. La TCRS annonce donc qu’elle travaillera à ce que les recommandations finales de la consultation ait une suite et que la lutte pour une plus grande égalité au Québec continue, et ce peu importe les couleurs du gouvernement en place ou les saisons électorales.

La Table de concertation contre le racisme systémique a été créée en mai 2017 et rassemble des organismes engagés pour une société égalitaire, libérée du racisme et des discriminations. 

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Hoodstock we rise / on s’élève – édition 2017 https://www.csn.qc.ca/actualites/hoodstock-we-rise-on-seleve-edition-2017/ Thu, 03 Aug 2017 13:52:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=61353 Le 11, 12 et 13 août 2017 se tiendra la quatrième édition du forum social de Montréal-Nord, Hoodstock. Cette édition a été pensée dans la continuité de la précédente et fera écho aux conférences et discussions qui s’y sont tenues, tout en donnant un élan supplémentaire et en transformant les discussions et apprentissages en actions. Ainsi, Hoodstock 2017 sera consacré à la célébration du génie des personnes racisées qui déploient leur plein potentiel pour devenir les acteurs et les actrices de leur élévation collective.

HOODSTOCK est un «hub» générateur de projets innovants
Hoodstock en 2017 se transforme en «hub» générateur de projets pouvant transformer concrètement la vie des citoyen-nes de Montréal-Nord. Ainsi le samedi 12 août de 13h à 15h, six projets seront présentés par des militant-e-s qui œuvrent au quotidien à améliorer la vie citoyenne, en s’attaquant de front aux injustices et aux inégalités systémiques par des projets et des idées ingénieuses. Les projets mis de l’avant cette année seront axés sur la culture, les médias, la santé, la recherche, le numérique, la justice et la création d’emploi.

Certains de ces projets, tels que le projet des cliniques de proximité et le service Juripop, seront même expérimentés grâce à des kiosques éphémères de services publics offerts aux citoyen-nes toute la journée du 12 août.

HOODSTOCK bâtit un réseau de solidarité international
Par ailleurs, plusieurs conférences-ateliers sont prévus avec des invités de renom venus de France, des États-Unis et du Canada pour échanger sur leurs meilleures pratiques et réfléchir, le temps d’un forum, à comment bâtir un réseau de solidarité à l’international. En effet, nous avons la conviction que dans le contexte mondial actuel, nous devons urgemment centrer les marges et nous organiser pour contrer le racisme, les inégalités et toutes les injustices. Assa Traoré (auteure et fondatrice du collectif Justice pour Adama, France), Kali Akuno (militant et fondateur de Cooperation Jackson, USA) Desmond Cole (journaliste et documentariste, Toronto), Viviane Michel (Présidente de Femmes Autochtones du Québec)… ont toutes et tous répondu.e.s présent.e.s et seront parmi nous le samedi 12 août pour témoigner de leur solidarité et joindre leurs efforts aux nôtres.

HOODSTOCK mise sur la jeunesse
Les jeunes sont à nouveau au coeur de Hoodstock puisque cinq formations leur seront dédié.e.s. Des ateliers de rap et d’écriture, de création de jeux vidéo, de breakdance, d’introduction aux médias visuels /vidéo seront offerts gratuitement et seront animés par des artistes engagé.e.s et de renom, tels que Webster (Historien et rapper de Québec), Meryem Saci (de Nomadic Massive) et Henri Pardo (réalisateur, comédien et créateur).

HOODSTOCK est aussi un rendez-vous artistique et culturel
Nous célébrons l’ouverture de la première librairie entièrement dédiée aux autrices et auteurs racisé-es : Racines qui accueillera le dimanche 13 aout une rencontre littéraire dédiée aux auteur-es queer, trans et racisé-es. Nous ouvrons également une scène, le samedi 12 août à partir de 19h30, à plusieurs artistes qui viennent nombreuses et nombreux  célébrer avec nous l’engagement, la résilience et l’autodétermination de nos communautés.

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La CSN, fière partenaire du concours Chapeau les filles! https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-fiere-partenaire-du-concours-chapeau-les-filles/ Mon, 12 Jun 2017 15:51:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60885 Encore une fois, la CSN se réjouit de remettre trois bourses à des femmes qui se sont démarquées dans le cadre du concours Chapeau les filles! et de son volet Excelle Science.

D’année en année, l’événement permet à des jeunes filles d’intégrer des professions ou des métiers traditionnellement masculins. En remettant les prix, la vice-présidence de la CSN, Véronique De Sève, a salué la ténacité et la détermination des trois étudiantes qui se sont illustrées dans l’édition 2017 du concours. « Je suis très fière de savoir que le soutien de la CSN les aide à poursuivre leur but et à se dégager des rôles plus traditionnels qui leur sont souvent attribués de facto », a-t-elle souligné.

Pour l’édition 2017, les trois bourses de la CSN, décernées chaque annéee à des jeunes filles des communautés ethnoculturelles et autochtones, ont été remises par la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et par la CSN elle-même à Catherine Speichert, étudiante en charpenterie-menuiserie (DEP) à l’École des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec, à Keriann Barault-Lindor, étudiante au DEC en Techniques d’intégration multimédia au Collège de Maisonneuve et à Helin Dura, étudiante en Aménagement et environnement forestiers à l’Université Laval.

Rappelons qu’en 2015, le gouvernement libéral avait aboli en douce le concours Chapeau les filles!, dont il a dû rétablir le volet national après avoir subi des pressions de toutes parts. On est encore loin de la coupe aux lèvres en ce qui concerne une réelle intégration des femmes dans plusieurs secteurs encore très masculins. Pourtant, ceux-ci sont souvent synonymes de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés. La déclinaison du concours dans les régions assurait une meilleure portée à l’événement et incitait plus de femmes à participer. Il n’y aucune raison pour laquelle le gouvernement refuse de rétablir le volet régional.

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Une forme d’exploitation « Made in Québec » https://www.csn.qc.ca/actualites/une-forme-dexploitation-made-in-quebec/ Mon, 24 Apr 2017 20:00:58 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59754 Comme chaque année, ce sont plusieurs milliers de travailleurs migrants saisonniers qui arrivent avec le printemps dans les zones rurales du Québec.

Venant principalement du Mexique et du Guatemala, ces travailleuses et travailleurs viennent combler la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole. Du moins, ce sont là les prétentions des gouvernements du Canada et du Québec. La réalité, quant à elle, indique plutôt que ce sont les conditions de travail difficiles qui font que les Québécoises et Québécois ne répondent pas à l’appel des employeurs agricoles.

Au cours des dix dernières années, le nombre d’étrangers qui ont obtenu des permis de travail temporaire, soit par le volet agricole du Programme des travailleurs étrangers temporaires peu spécialisés (PTÉT-PS) ou le Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS), a presque doublé. Les chiffres de 2016 font état de près de 10 000 travailleurs du Mexique et du Guatemala embauchés par les producteurs agricoles québécois. Avec la croissance importante de cette main-d’œuvre, on aurait pu s’attendre à ce que des mesures soient mises en place pour améliorer la qualité de vie de ces ouvriers, ce qui n’est pas le cas.

Du rêve à la dure réalité

Journées de travail de 12 heures et plus, salai­res dérisoires, exposition à des produits toxiques, logements exigus et parfois insalubres : le quotidien des travailleurs migrants dans le domaine de l’agriculture est souvent bien loin de ce que les agences de placement leur promettent lorsqu’elles les recrutent dans leur pays d’origine.

Selon Noé Arteaga, intervenant au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI), la situation est très préoccupante. « Malheureusement, on ne constate pas d’amélioration des conditions de travail. Ce qu’on voit, c’est surtout une plus grande médiatisation des enjeux qui touchent les travailleurs agricoles saisonniers. Nous avons quand même espoir que cette publicisation amène plus de gens à se préoccuper du sort de ces travailleurs et que cela entraîne de réelles avancées sur le terrain. »

Et la syndicalisation ?

Contrairement à plusieurs autres provinces, le Québec ne dispose pas d’une législation qui encadre la protection des droits des travailleurs migrants. De plus, pour les ouvriers agricoles saisonniers du Québec, la lutte pour le droit à la syndicalisation ressemble à un véritable chemin de croix.

En 2010, après 10 ans de lutte, l’ancienne Commission des relations du travail (CRT), aujourd’hui le Tribunal administratif du travail (TAT), ouvrait enfin la porte à la syndicalisation des milliers de travailleurs étrangers embauchés par des producteurs agricoles québécois. La CRT accordait alors le droit de se syndiquer à six travailleurs mexicains employés par la ferme L’Écuyer & Locas de Mirabel, dans les Laurentides. La décision déclarait inconstitutionnel un article du Code du travail qui empêchait l’accréditation des travailleurs d’une ferme lorsque celle-ci n’employait pas ordinairement et continuellement au moins trois personnes. La CRT concluait que l’article en question était contraire aux articles des chartes canadienne et québécoise des droits et libertés garantissant la liberté d’association.

Un jugement rendu par la Cour supérieure en mars 2013 venait confirmer cette décision, permettant ainsi la syndicalisation de tous les travailleurs agricoles, peu importe la taille de l’entreprise qui les embauche et le caractère temporaire ou permanent de leur travail.

Malheureusement, les réjouissances furent de courte durée puisqu’en juin 2014, Sam Hamad, alors ministre du Travail, présentait le projet de loi 8, qui venait limiter à nouveau le droit des travailleurs saisonniers agricoles de se syndiquer. Cette loi, adoptée en octobre de la même année, ramène la notion d’un minimum de trois salarié-es permanents pour permettre la syndicalisation des employé-es d’une entreprise. Pour les travailleurs dont la situation d’emploi ne répond pas à cette exigence, la loi 8 propose la possibilité de former des « associations ». Cesdites associations n’ont évidemment pas le droit de grève et ne sont pas reconnues par le Code du travail, ce qui les prive d’un quelconque rapport de force.

Tracer la voie vers l’autonomisation

Pendant que les cours de justice et les politiciens se renvoient la balle, les ouvriers agricoles voient leurs droits bafoués, année après année. « Pour les travailleurs migrants temporaires, un des plus grands défis, c’est l’accès à l’information. Comment peuvent-ils jouir de leurs droits sans l’information adéquate et sans les ressources pour les défendre », se questionne M. Arteaga.

Dès leur arrivée, ces travailleurs qui ne parlent qu’espagnol sont amenés en région et se retrouvent isolés, avec comme seuls interlocuteurs l’employeur et un représentant de l’organisation FERME (Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère). Cette organisation toute-puissante, qui est essentiellement une agence de placement représentant plus de 350 producteurs agricoles, fournit très peu, ou pas du tout, de documentation aux nouveaux arrivants. Selon M. Arteaga, FERME fait définitivement partie du problème. « Cette organisation ferme les yeux sur la discrimination systémique subie par les travailleurs. Sa mission est claire : défendre les intérêts des producteurs. Au CTI, nous croyons qu’une formation donnée aux ouvriers étrangers dès leur arrivée, par des organisations de défense des droits, pourrait améliorer grandement le sort de cette main-d’œuvre agricole. Une chose est sûre, pour qu’un vrai changement s’opère, ça prendra une mobilisation large pour soutenir ces travailleurs vulnérables. » La CSN, qui soutient le CTI depuis plusieurs années en donnant un appui pour le développement de projets axés sur l’action collective, sera de cette mobilisation.


L'histoire de Noé
Photo : Michel Giroux

Noé Arteaga arrive au Québec en avril 2008 en tant que travailleur étranger temporaire. Recruté dans son pays natal, le Guatemala, par une agence canadienne de placement d’ouvriers agricoles, il devient employé du producteur de tomates Savoura et commence à travailler dans les serres de l’entreprise à Saint-Étienne-des-Grès, tout près de Shawinigan.

Au mois de juillet, un de ses collègues chargé de l’épandage de pesticides, tombe gravement malade. À la suite du refus de l’employeur d’amener le travailleur à l’hôpital, M. Arteaga organise un arrêt de travail auquel participe la majorité des employés des serres. Il interpelle aussi son superviseur au sujet des horaires qui forcent les ouvriers à travailler jusqu’au milieu de la nuit, en pleine noirceur, puisque l’entreprise a choisi de ne pas éclairer les serres pour sauver des coûts d’électricité.

Quelques jours plus tard, au début du mois d’août, M. Arteaga reçoit un avis de congédiement. Un représentant du Consulat du Guatemala l’appelle et lui dit de faire sa valise, sans lui donner aucune autre information sur les raisons de son départ imminent. Le lendemain, il est amené à l’aéroport et mis sur le premier avion pour le Guatemala.

En 2009, Noé Arteaga revient au Québec et entame une poursuite contre Savoura pour congédiement illégal. Le 11 décembre 2014, après cinq ans de procédures judiciaires, Me Francine Lamy, du Tribunal d’arbitrage de la CRT, statue que le congédiement de M. Arteaga était injustifié. Dans sa décision, Me Lamy affirme « que le plaignant a été victime de discrimination interdite dans ses conditions de travail et dans le contexte de son renvoi, car fondée sur son origine ethnique et nationale et sa langue, en contravention avec la Charte des droits et libertés de la personne ».

Pour M. Arteaga, c’est une victoire importante, même s’il n’a touché aucune compensation financière en raison de la faillite de Savoura, en mars 2015. Mais, ajoute-t-il, ce n’est que le début de la lutte : « Pour un cas comme le mien, avec un dénouement heureux, il y a des centaines de vies brisées. Des migrants pour lesquels leur séjour au Canada est un réel cauchemar qui se vit en silence. Nous devons mettre fin à cette forme sournoise d’exploitation et nous assurer que les droits de ces travailleurs sont respectés, sans discrimination. »

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La FP–CSN dénonce le Council of Conservative Citizens of Canada (C4) https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fp-csn-denonce-le-council-of-conservative-citizens-of-canada-c4/ Thu, 02 Mar 2017 15:58:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58685 La Fédération des professionnèles–CSN dénonce les menaces d’attaques à la bombe artisanale ciblant les communautés universitaires musulmanes de l’Université Concordia et de l’Université McGill revendiquées par le Council of Conservative Citizens of Canada (C4).

« Peu importe le milieu où ces menaces sont proférées, elles sèment la terreur et elles marquent à jamais les gens qui sont visés. Nous sommes solidaires des étudiantes et des étudiants musulmans et, plus largement, de toute la communauté musulmane qui est de plus en plus la cible d’attaques inacceptables, et ce, depuis déjà trop longtemps, de marteler Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire, FP–CSN. Nous sommes particulièrement outrés par le fait que cette attaque survienne durant une semaine où la communauté musulmane de l’Université Concordia organisait des activités sociales de rapprochement ouvertes à toutes et à tous sur leur campus. Nous demandons aux directions universitaires de soutenir ces initiatives et de développer des activités pour faire connaître la contribution de ces communautés afin de mettre un terme à la stigmatisation et enfin déboulonner les préjugés à leur égard. »

La FP compte parmi ses membres des personnes occupant un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu’elle regroupe représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux, mais aussi dans les secteurs des organismes gouvernementaux, des sociétés d’État, de l’éducation, des médecines non conventionnelles, de l’aide juridique, de l’employabilité, du développement régional, des organismes communautaires et des professionnèles autonomes.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Femmes immigrantes et autochtones doublement discriminées en emploi https://www.csn.qc.ca/actualites/femmes-immigrantes-et-autochtones-doublement-discriminees-en-emploi/ Thu, 23 Feb 2017 21:20:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58403 Blogue de Véronique De Sève

Le travail est un puissant instrument d’intégration. Il permet à l’individu d’accéder à l’autonomie, de jouer un rôle concret sur le plan économique et il s’avère souvent, à tort ou à raison, un outil de reconnaissance sociale. Le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre qui s’est tenu cette semaine le gouvernement québécois est l’occasion de nous le rappeler. Or, les compressions massives qui s’abattent sur le Québec depuis l’élection des libéraux et la précarisation généralisée de l’emploi accentuent la difficulté, pour de nombreuses personnes, de gagner un salaire décent ou simplement d’accéder au marché du travail. Parmi elles, les immigrantes et les femmes autochtones accusent un retard sur le reste de la société en matière d’insertion professionnelle.

Il faut remonter à 2010 pour avoir des statistiques parlantes sur le sujet. Cette rareté dans les chiffres n’est pas étonnante. Elle traduit le désintérêt de l’État à l’égard de problèmes rencontrés par les femmes issues de communautés culturelles. Souvenons-nous qu’il a fallu des années au gouvernement fédéral pour sortir de l’indifférence et lancer enfin une commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Le premier ministre Couillard s’est également fait tirer l’oreille avant de finalement consentir à tenir une enquête sur le comportement policier et les violences de tout acabit notamment à l’égard des femmes autochtones.

Sur le plan professionnel, les personnes immigrantes se heurtent depuis longtemps à des écueils structurels comme la non-reconnaissance des diplômes ou les problèmes de chômage. De façon générale, en 2010, seulement 65 % des femmes immigrantes ont réussi à se trouver un emploi, par rapport à 78 % des hommes immigrants. Chez les non-immigrants, les pourcentages sont de 80 % chez les femmes et de 84 % chez les hommes. Quels que soient leur niveau de scolarité ou leur origine, les revenus d’emploi des femmes se situent entre 72 % et 85 % de ceux des hommes. Ainsi, les femmes appartenant à une minorité visible ont gagné 38 097 $ en 2010 et les femmes autochtones 40 111 $. À titre comparatif, les femmes blanches ont quant à elles gagné 44 533 $, les immigrants 46 689 $, les autochtones 50 745 $ et les hommes blancs 57 094 $. En d’autres termes, les femmes immigrantes ou autochtones subissent une double discrimination en raison de leur sexe et de leur origine1. La Commission des droits de la personne parle même de triple discrimination dans le cas des travailleuses domestiques immigrantes (sexe, origine et condition sociale).

Ne jouons pas à l’autruche : la société québécoise entretient à certains égards la discrimination et le racisme systémiques. Il ne s’agit pas tant d’accuser les individus, mais de reconnaître que certaines pratiques, souvent inconscientes, ont des effets discriminatoires. Nous devons collectivement tout mettre en œuvre pour rejeter ces formes d’inégalités à l’endroit des personnes issues de la diversité. À cet égard, la situation en emploi des femmes immigrantes et autochtones doit particulièrement retenir notre attention. C’est la condition sine qua non d’un Québec plus juste, plus inclusif et plus fort.

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La CSN affiche ses couleurs au défilé Fierté Montréal 2016 https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-affiche-ses-couleurs-au-defile-fierte-montreal-2016/ Mon, 15 Aug 2016 19:24:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=54349 Plus de 6000 personnes, dont un cortège de militantes et militants de la CSN organisée par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ont pris part au défilé. Le premier ministre du Canada comptait parmi les participants; c’était la toute première fois qu’un premier ministre se joignait à un défilé de la fierté.

Cliquer sur une photo pour parcourir la galerie.

Photos : Cédric Martin

]]> La discrimination raciale est encore bien présente dans notre société https://www.csn.qc.ca/actualites/la-discrimination-raciale-est-encore-bien-presente-dans-notre-societe/ Mon, 21 Mar 2016 16:25:20 +0000 http://refonte.csn.info/?post_type=csnqc_actualite&p=49120 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à souligner la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale en dénonçant le peu de progrès réalisé en cette matière par nos gouvernements au cours des dernières années. La CSN s’inquiète particulièrement de la discrimination en matière d’emploi que vivent de nombreux immigrantes et immigrants et réclame une politique d’immigration qui favorise l’intégration des personnes issues de l’immigration.

Faut-il le rappeler, une étude de 2012 menée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) démontre clairement que la discrimination raciale est toujours bien présente dans le secteur de l’emploi au Québec. Il ressort de cette étude qu’un Tremblay ou une Bélanger a au moins 60 % plus de chance d’être invité à un entretien d’embauche qu’une Sanchez, un Ben Saïd ou un Traoré.

Projet de loi 77

Selon la CSN, le projet de loi 77, qui vise à remplacer l’actuelle Loi sur l’immigration au Québec, n’améliorera pas les choses. Il promeut une vision purement économique et utilitariste de l’immigration. « Ce projet de loi ne propose aucune mesure pour enrayer la discrimination systémique que vivent les personnes immigrantes, notamment les femmes, particulièrement en emploi. Il ne s’attaque pas non plus aux programmes de travailleurs étrangers temporaires, programmes pourtant déclarés discriminatoires par la Commission des droits de la personne parce qu’ils placent ces travailleurs dans une situation de grande vulnérabilité », déclare le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie

Selon une enquête menée en 2012 par la Commission des normes du travail, les personnes immigrantes forment le tiers du personnel des agences de travail temporaire. « C’est dire qu’un bon nombre d’immigrants sont réduits à occuper un emploi précaire, mal rémunéré et pour lequel ils sont souvent surqualifiés, parce que la société québécoise ne reconnaît pas leurs diplômes et qualifications », déplore M. Lortie.

La CSN tient aussi à dénoncer le racisme et la discrimination dont sont victimes les autochtones. « Les problèmes sont pourtant documentés : discrimination en matière d’emploi et de logement, pauvreté, conditions de vie déplorables, femmes autochtones disparues ou assassinées, etc. Un plan d’action pour contrer le racisme et la discrimination envers les autochtones a fait l’objet de consultations en 2013, mais n’est toujours pas adopté ! Le gouvernement doit agir et vite », conclut Jean Lortie.

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Non à une privatisation de l’immigration et à l’abandon de la francisation https://www.csn.qc.ca/actualites/non-a-une-privatisation-de-limmigration-et-a-labandon-de-la-francisation/ Wed, 10 Feb 2016 10:00:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/non-a-une-privatisation-de-limmigration-et-a-labandon-de-la-francisation/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) fait part de ses nombreuses réserves et vives inquiétudes face au projet de loi 77 qui vise à remplacer l’actuelle Loi sur l’immigration au Québec, et s’insurge contre la privatisation de l’immigration et l’abandon de la francisation.

Dans un mémoire de 24 pages déposé en fin d’après-midi aujourd’hui (10 février, 17h) à la Commission des relations avec les citoyens, la CSN y va de 23 recommandations afin d’assurer aux Québécoises et aux Québécois une loi de l’immigration équitable tant au plan social qu’économique.

D’abord, le projet de loi 77 semble vouloir laisser bien peu de place à la francisation des nouveaux arrivants. L’article 58 mentionne l’obligation pour le ministre d’élaborer des programmes d’accueil et de francisation, alors que la loi actuelle dit que le ministre doit dispenser et assumer les services d’intégration linguistique. Il y a un net recul à ce chapitre et c’est inexplicable quand on sait qu’actuellement 20 % des immigrants ne parlent pas un mot de français.

« On assiste à une véritable hécatombe au niveau de la francisation des immigrants. Les libéraux coupent inlassablement dans les programmes de francisation des immigrants. Le gouvernement rêve en couleur s’il croit que les immigrants vont apprendre le français sans soutien, notamment dans les milieux de travail. Certains d’entre eux sont ici depuis 20 ou 30 ans et ne parlent toujours pas la langue officielle du Québec. C’est alarmant et surtout inacceptable. Cela démontre aussi que la Charte de la langue française n’est pas rigoureusement appliquée au Québec. Comment expliquer autrement qu’on puisse y travailler et faire affaire avec l’administration publique sans connaître un mot de francais ? », lance avec conviction Jean Lortie, secrétaire général de la CSN. Il est également inquiétant de constater le peu de place qu’occupe l’intégration des immigrants à la société québécoise dans le projet de loi 77. Seulement deux articles en parlent, et de façon très vague. Or, il est de notre avis que pour connaître du succès, une politique de l’immigration doit assurer l’intégration des nouveaux arrivants. Cette réussite doit immanquablement passer par l’apprentissage et l’utilisation de la langue française, la reconnaissance des acquis et diplômes et la lutte à la discrimination.

Privatisation de l’immigration

Dans ce projet de loi, le gouvernement semble prioriser la seule prospérité économique au détriment de toute autre considération. Ainsi, les immigrants seraient sélectionnés en fonction des seuls besoins de main-d’œuvre des employeurs, une façon de faire qui occulte complètement l’enrichissement du patrimoine socioculturel du Québec.

« Voir l’immigration uniquement comme un système de recrutement de main-d’œuvre est une grave erreur. Il est vrai que l’immigration peut parfois permettre de répondre à des besoins précis d’entreprises, mais elle est beaucoup plus qu’un simple élément économique. Les besoins des entreprises et ceux de la société ne sont pas toujours compatibles », ajoute Jean Lortie.

Les statistiques tendent aussi à démontrer que l’arrimage entre immigration et besoins de main-d’œuvre est loin d’être la solution à tous les problèmes. Selon Statistique Canada, il y avait en 2014 au Québec, 8,2 chômeurs pour un poste vacant. Le manque de main-d’œuvre ne peut donc à lui seul guider la politique d’immigration.

Centralisation des pouvoirs

Autre élément inquiétant, le projet de loi 77 prévoit une centralisation excessive de pouvoirs entre les mains du ministre. En effet, des pans essentiels de la loi seront établis par règlement du gouvernement ou du ministre. « Cela signifie que le public ne pourra pas soumettre de commentaires préalablement à l’adoption de ces règlements. Une telle façon de faire est inacceptable et d’autant plus critiquable, qu’elle concerne l’immigration, un sujet névralgique pour la société québécoise tout entière. »

C’est sans compter que le projet de loi semble ouvrir la porte davantage à la main-d’œuvre temporaire. En effet, le gouvernement envisage la possibilité de mettre en œuvre des projets pilotes d’immigration temporaire d’une durée maximale de cinq ans.

« Quel est le but derrière ces projets pilotes ? questionne M. Lortie. Veut-on intensifier encore davantage l’utilisation de la main-d’œuvre étrangère temporaire ? Veut-on exploiter la misère et créer une caste de travailleurs et travailleuses jetables qu’on importe selon les besoins des entreprises et qu’on retourne chez eux quand on n’en a plus besoin ? On parle ici d’êtres humains et non de marchandise. »

Le gouvernement n’a par ailleurs rien prévu dans le projet de loi pour venir en aide aux femmes immigrantes qui ont souvent plus de difficultés à intégrer le marché du travail.

 

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La CSN salue la décision de Québec et d’Ottawa de maintenir le cap https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-la-decision-de-quebec-et-dottawa-de-maintenir-le-cap/ Mon, 16 Nov 2015 09:25:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-salue-la-decision-de-quebec-et-dottawa-de-maintenir-le-cap/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue la volonté des gouvernements québécois et canadien de maintenir le cap sur l’accueil les réfugié-es syriens, tel qu’ils l’ont annoncé. « En ces temps troubles où la violence a frappé au cœur de Paris et où des centaines de milliers de Syriens fuient la terreur, nous ne devons pas tomber dans le piège de céder à l’intolérance et à la fermeture, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous avons la responsabilité de faire preuve d’humanisme, de tolérance et de solidarité. »

Le Québec s’est toujours distingué par l’ouverture de son territoire aux hommes et aux femmes qui tentent d’échapper à la guerre, à la violence et aux mauvais traitements. Pensons aux réfugié-es d’Amérique centrale fuyant les dictatures durant les années 1980, aux boat-people, aux Haïtiens et aux Libanais. « La priorité doit être accordée à mettre en place les structures d’accueil adéquates pour bien réussir l’opération, a poursuivi Jacques Létourneau. En plus des services qu’ils offrent aux réfugié-es, les gouvernements de Québec et d’Ottawa doivent tout mettre en œuvre pour soutenir le travail des groupes communautaires qui s’organisent actuellement pour les accueillir. »

Il s’en trouve ici pour craindre que des terroristes profitent de la situation pour rentrer au Canada, une pétition ayant même été lancée contre l’arrivée de 25 000 Syriens. « Ceux qui veulent semer la terreur n’attendent pas que les frontières s’ouvrent aux réfugié-es pour frapper, comme nous le constatons régulièrement dans l’actualité, a mentionné le président de la CSN. Le dialogue et l’éducation sont essentiels pour édifier une société juste où les valeurs d’humanisme, de paix et de solidarité prévalent. »

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La CSN très inquiète https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-tres-inquiete/ Fri, 18 Sep 2015 11:44:34 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-tres-inquiete/ Dans un mémoire qu’elle vient de déposer, la CSN exprime ses inquiétudes relativement à plusieurs aspects du projet de loi 59 sur les discours haineux. « Dans son état actuel, le projet de loi compromet sérieusement la liberté d’expression. Il risque également d’empêcher le gouvernement d’atteindre ses objectifs de renforcement de la protection des personnes ainsi que de prévention et de lutte contre les discours haineux et incitant à la violence », a déclaré le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie.

Selon lui, le caractère flou et subjectif de la notion de discours haineux pourrait entraîner des dérapages et le développement d’une culture de dénonciation. Le projet de loi prévoit également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse devra assurer la mise à jour, sur son site Internet, d’une liste des personnes déclarées coupables par le Tribunal des droits de la personne d’avoir tenu un discours haineux ou incitant à la violence. « Nous éprouvons un malaise profond face à la création d’une telle liste noire de condamnés. Les personnes figurant sur cette liste risquent la stigmatisation, notamment en matière d’embauche », poursuit Jean Lortie. Jean Lortie rappelle aussi qu’il existe déjà un recours criminel en matière de propagande haineuse. « Quelle est la pertinence d’un autre recours au civil en cette matière? », questionne-t-il.

Les enseignants plus surveillés La partie du projet de loi visant les établissements d’enseignement est aussi très préoccupante pour la CSN, puisqu’elle accorde des pouvoirs de sanction au ministre de l’Éducation à l’égard de tout « comportement pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou morale » des étudiants ou des élèves. « Un établissement d’enseignement qui tolère un tel comportement pourrait être privé de financement, et les établissements privés pourraient voir leur permis révoqué. Une telle épée de Damoclès au-dessus de leur tête est inadmissible », ajoute Jean Lortie, très préoccupé par la remise en cause de la liberté académique des enseignantes et enseignants.

« De peur d’être sanctionnés, les enseignants pourraient développer une retenue excessive lors de discussions en classe ou encore se montrer frileux dans le choix des thèmes abordés dans les cours. Pourtant, l’école doit être un lieu qui expose l’étudiant à différents courants de pensée, qui favorise les débats et qui développe l’esprit critique. Le projet de loi pourrait avoir un effet paralysant à cet égard », ajoute-t-il. La CSN estime que c’est par la prévention et l’éducation qu’on peut le mieux enrayer les manifestations haineuses ou violentes. La sensibilisation et l’information du public de même que l’éducation aux droits et libertés devraient aussi être privilégiées comme moyens d’enrayer le discours haineux et les propos discriminatoires. « À cet égard, les compressions dans les sommes qui devaient servir aux campagnes gouvernementales contre l’homophobie et la transphobie ou la lutte à l’intimidation dans les écoles sont incompréhensibles », conclut Jean Lortie.

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