Conditions de travail – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Thu, 18 Sep 2025 17:11:30 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Conditions de travail – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Les négociations piétinent chez Les Produits Gilbert https://www.csn.qc.ca/actualites/les-negociations-pietinent-chez-les-produits-gilbert/ Thu, 18 Sep 2025 17:11:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=107374 Insatisfaits de la lenteur des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective, les travailleurs des Produits Gilbert à Roberval, ont voulu démontrer leur détermination à se faire entendre en déclenchant une grève surprise, mercredi après-midi. Leur mandat prévoit qu’ils puissent à nouveau sortir en grève s’ils jugent que les réponses de l’employeur sont insuffisantes. La convention collective étant échue depuis le 31 mars dernier, les travailleurs déplorent la lenteur des négociations et la fermeture de l’employeur.

Lors des consultations au printemps dernier, les membres du syndicat ont pu se prononcer sur leurs différentes priorités de négociation. Ceci leur a permis de préparer leur cahier de demandes qui comporte des enjeux liés aux clauses normatives et aux clauses salariales.

« Les travailleurs réclament, entre autres, une reconnaissance de l’expérience accrue, un meilleur encadrement de la sous-traitance et des augmentations salariales, explique le président du syndicat, Maxime Pagé. Depuis déjà plusieurs mois, nous devons, comme tous les autres, faire face à la hausse du coût de la vie. On veut que l’employeur fasse travailler notre monde et embauche au besoin, plutôt que de recourir systématiquement à la sous-traitance. »

Pourtant, bien débutée avec les discussions au sujet des conditions de travail en général, c’est au moment de parler d’argent que l’employeur a utilisé un moyen peu conventionnel à ce stade : demander la conciliation par un agent du Tribunal administratif du travail (TAT). Le syndicat s’est donc vu fermer la porte à toute discussion, l’employeur alléguant qu’ils étaient à mille lieues d’une entente.

« Habituellement, on s’assoit et on discute, en essayant de trouver des voies de passage pour en venir à une entente. Mais dans ce cas, l’employeur n’a pas voulu en débattre du tout, préférant demander à un tiers de se mettre entre nous, en spécifiant que tant que les travailleurs ne modifieraient pas leurs demandes, il ne bougerait pas ! ».

Adoption d’un mandat de moyens de pression

En assemblée générale, le 2 juillet dernier, les membres du syndicat ont adopté à très forte majorité un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève.

« Bien que nous souhaitions ne pas avoir à utiliser notre mandat jusqu’au bout et que nous espérions que le conciliateur fasse bouger les choses, force est de constater que nous sommes rendus à la mi-septembre et nous ne sommes toujours pas plus avancés. Les rencontres ne sont pas régulières, les dates s’ajoutent au fur et à mesure », mentionne le président, Maxime Pagé. Devant cette impasse, le syndicat a effectué un travail de priorisation et a diminué ses demandes. Celles-ci ont été déposées à l’employeur en début de semaine. Le retour de l’employeur est prévu en début de semaine prochaine.

Le mandat de grève adopté par les travailleurs prévoit la possibilité d’autres séquences de grève si les réponses de l’employeur à la table de négociation demeurent insuffisantes.

À propos

Les travailleurs du Syndicat des travailleurs de Les Produits Gilbert–CSN sont affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui comprend près de 1200 travailleurs dans la région de Saguenay – Lac-Saint-Jean.

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Les membres du syndicat de l’entretien adoptent l’hypothèse de règlement soumise par le conciliateur https://www.csn.qc.ca/actualites/les-membres-du-syndicat-de-lentretien-adoptent-lhypothese-de-reglement-soumise-par-le-conciliateur/ Mon, 08 Sep 2025 16:21:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106978 Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des salarié-es d’entretien du RTC–CSN viennent d’adopter à 93 % l’hypothèse de règlement soumise par le conciliateur du ministère du Travail mercredi dernier. « On est satisfaits du résultat, on va pouvoir maintenant passer à la prochaine étape : travailler à améliorer nos relations de travail et mettre en place les dispositions de la nouvelle convention collective », a réagi Nicolas Louazel, président du syndicat. La grève est donc levée pour les 6 et 7 septembre.

L’hypothèse de règlement adoptée aujourd’hui repose sur des compromis importants de la partie syndicale, notamment sur l’organisation du travail, en contrepartie d’augmentations de salaire de 18 % sur cinq ans. « On espère sincèrement que ces sacrifices de notre part ne seront pas vains et permettront au RTC d’améliorer le niveau de service auquel la population a droit », a déclaré le président du syndicat.

« On ne se le cachera pas : la négociation a été difficile », ajoute Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), « maintenant que cette étape cruciale est franchie, on invite le RTC à s’investir pour améliorer les relations de travail ». Selon le président de la FEESP, tout le monde serait gagnant à déjudiciariser les processus et agir en partenaire plutôt qu’en adversaire.

La présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, Barbara Poirier, rappelle que les difficultés rencontrées récemment sont loin d’être spécifiques à Québec et à la CSN. La syndicaliste rappelle qu’il y a en ce moment des mandats de grève à Montréal, Longueuil et Laval touchant des groupes de chauffeurs, d’employé-es de bureau et de garage, dont certains sont affiliés à la CSN et d’autres à la FTQ.

« Tout ce beau monde-là ne peut pas être fou en même temps. C’est de plus en plus clair qu’il y a une commande qui vient d’en haut, de faire des économies et des gains de productivité sur le dos des travailleuses et des travailleurs », conclut Barbara Poirier. « J’invite le gouvernement et les municipalités du Québec à investir dans le transport en commun plutôt que dans les firmes-conseils et les services juridiques. La population, tout comme la planète, ne s’en portera que mieux ».

À propos

Le Syndicat des salarié-es d’entretien du RTC–CSN représente 363 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 69 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que du secteur public.

 

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L’intransigeance de la partie patronale en cause https://www.csn.qc.ca/actualites/lintransigeance-de-la-partie-patronale-en-cause/ Fri, 04 Jul 2025 13:59:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=106206 N’ayant pu en arriver à une entente de principe, malgré un blitz de négociation intensive, les membres du Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN ont dressé des piquets de grève tôt ce matin devant le siège social du RTC au 720, rue des Rocailles à Québec. « C’est l’intransigeance et la nonchalance de la partie patronale qui nous amènent là », explique Nicolas Louazel, président du syndicat, « elle ne s’est pas gênée pour encourager la grève en plein Festival d’été de Québec (FEQ). »

L’état des négociations
Un blitz de négociation intensive avait pourtant cours depuis plusieurs jours en présence d’un médiateur nommé par le ministère du Travail à la demande du syndicat. « On a entendu la partie patronale, on a travaillé de bonne foi sur leurs priorités, on a fait des propositions et des compromis sur nos demandes, notamment salariales, mais rien n’y fait », s’indigne Nicolas Louazel. Dans les derniers jours, le syndicat a présenté pas moins de trois offres globales intégrant des propositions et des suggestions sur les dossiers prioritaires de la partie patronale, comme la formation et la mobilité de la main-d’œuvre, sans résultats.

« Elle ne fait aucun compromis, elle veut que l’on accepte intégralement toutes ses demandes, dans le fond. elle ne veut pas négocier, elle veut tout avoir », dénonce le président du syndicat. La négociation achoppe notamment sur des enjeux de flexibilité et de performance. Le syndicat est prêt à faire des compromis pour permettre à l’employeur d’atteindre ses objectifs, mais pas au détriment de la qualité de vie au travail. « Par exemple, on ne veut pas geler des gens sur des horaires de nuit ou sur des postes de bouche-trou, mais l’employeur est fermé à toute alternative », explique Nicolas Louazel. Le syndicat estime qu’il n’y a eu aucune avancée dans la négociation depuis le 3 juin.

Du côté syndical, les priorités de la négociation portent sur la limitation de la sous-traitance et le maintien de la qualité du service. « Il y a une expertise au RTC, un capital humain qu’il faut protéger et étendre », poursuit Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Au fil des ans, de nombreux ajouts de services se sont faits au RTC en ayant recours au privé et à la sous-traitance. « Notre objectif est de rapatrier à l’interne un maximum de travaux actuellement faits par le privé, comme l’entretien des flexibus », explique Frédéric Brun, « non seulement pour protéger la qualité du service, mais aussi parce que c’est moins cher et qu’il y a des économies à faire. »

Les salaires sont évidemment un enjeu, mais pas à la hauteur que l’on voit dans les médias. « Il faut que le maire arrête avec son 30 %, ce n’est plus d’actualité, on a fait des compromis et des contre-propositions à ce sujet », révèle Frédéric Brun. Le syndicaliste estime toutefois qu’il y a des limites à étirer l’élastique. « J’invite les politiciennes et politiciens à regarder les offres d’emploi dans la région. Oui ça reste de bonnes conditions, mais ce n’est plus comme avant, on peut trouver mieux ailleurs, on n’est pas les pires, mais on n’est pas les mieux payés non plus », dit-il, « c’est beau la capacité de payer des contribuables, mais il faudrait aussi parler de la capacité de recruter du RTC. Ce n’est pas comme si ça se bousculait aux portes pour travailler ici. »

À propos des services essentiels
« La politisation à outrance des sociétés de transport est un vrai cancer », lance François Enault, premier vice-président de la CSN, « et le dossier des services essentiels est un bon exemple de ça. » Le premier vice-président de la CSN dénonce d’ailleurs une campagne de désinformation à ce sujet. « Est-ce que le transport en commun est un service important pour la population à Québec? Oui, absolument. Est-ce que c’est un service essentiel au sens de la loi? Non », explique François Enault, « et ce n’est pas moi qui le dit, c’est le Tribunal administratif du travail. D’ailleurs, on va mettre une chose au clair : le syndicat du transport de Montréal n’a pas spontanément négocié une entente de service essentiel avec la STM pour assurer le service pendant le Grand Prix. Ça a été imposé par le tribunal. On n’est pas face à un gentil syndicat, à Montréal, et un méchant syndicat, à Québec, on est face à deux syndicats qui sont passés par le même processus légal et qui ont eu des réponses différentes parce qu’ils sont dans des villes différentes avec des systèmes de transport en commun différents. »

La direction du RTC est transparente dans toutes ses communications : elle veut que le transport en commun soit unilatéralement décrété service essentiel et limiter le droit de grève de ses syndiqué-es. « On est exactement face à tout ce qu’on a dénoncé concernant le projet de loi 89 du ministre Boulet », poursuit François Enault, « pourquoi est-ce que les employeurs négocieraient de bonne foi s’ils peuvent espérer une intervention du ministre? Le RTC n’est même pas encore couvert par la loi qu’ils se trainent déjà les pieds pour étirer le temps et espérer s’en tirer sans avoir besoin de négocier comme du monde. Heille! 62 séances de négociation et ce n’est toujours pas réglé? Voyons donc! Imaginez ce que ça va être quand les syndiqué-es vont avoir un rapport de force amputé, comme leur droit de grève… »

Le Festival d’été de Québec
Il a coulé beaucoup d’encre sur le choix de faire la grève durant le Festival d’été de Québec. « Je voudrais remettre les pendules à l’heure à ce propos », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), « premièrement, il est indécent de reprocher à des travailleuses et des travailleurs de choisir le moment où ils ont le meilleur rapport de force pour améliorer leurs conditions de travail, c’est la base, sans ça on a toujours juste des miettes. » Deuxièmement, selon la présidente du conseil central, la partie patronale aurait tout à fait pu éviter une grève en plein FEQ. « Le syndicat lui a proposé de commencer à négocier à l’avance, elle a refusé », rappelle Barbara Poirier, « ça fait depuis le 15 octobre 2024 que ça négocie, tout le monde le voyait où ça nous menait, voulez-vous bien me dire comment ça se fait que ça n’a pu se régler avant? Soit l’employeur est vraiment incompétent, soit c’était ça le plan de match. »

« Au conseil central, s’il faut absolument qu’il y ait une grève au RTC, et ça a pas mal l’air d’être un passage obligé, on préfère que ce soit pendant le FEQ », conclut Barbara Poirier. Pourquoi? Parce que l’autre fenêtre de règlement, c’est à la rentrée. « C’est moins spectaculaire qu’une grève pendant le FEQ, mais c’est la clientèle régulière du RTC qui serait la plus impactée par une grève à la rentrée », analyse Barbara Poirier. La présidente du conseil central réitère, en terminant, que les membres du syndicat peuvent compter sur l’appui et la solidarité de la CSN et de toutes ses composantes dans leur combat pour obtenir une convention collective à la hauteur de leurs attentes.

À propos
Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN représente 363 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 69 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que du secteur public.

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Le syndicat de l’entretien menace de faire grève pendant le Festival d’été de Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/le-syndicat-de-lentretien-menace-de-faire-greve-pendant-le-festival-dete-de-quebec/ Thu, 19 Jun 2025 14:39:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105956 Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN vient d’envoyer un avis de grève pour un débrayage de 10 jours qui serait déclenché le 4 juillet. « Le but n’est pas de faire la grève à tout prix, mais de faire pression à la veille de la période la plus achalandée de l’année pour en arriver rapidement à un règlement satisfaisant pour les deux parties », explique Nicolas Louazel, président du syndicat.

« Les parties entrent dans un blitz de négociation intensive – jour, soir, nuit, fin de semaine – l’expérience nous fait dire qu’il est tout à fait possible d’en arriver à un règlement rapidement, » poursuit Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), « la menace concrète d’une grève pendant le Festival d’été de Québec (FEQ) n’est qu’un incitatif pour éviter que la partie patronale retombe dans son habitude de faire du surplace et d’étirer la sauce. »

« C’est plate, mais le syndicat n’a pas le choix de mettre la pression dans ce dossier, » ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches CCQCA–CSN, « sans ça on va passer la période du FEQ, tout le monde va commencer à partir en vacances et la partie patronale va nous faire durer ça jusqu’à l’automne. On va se le dire : personne ne veut d’une grève du transport commun à la rentrée, quand la clientèle régulière du RTC a le plus besoin du service. »

Il n’y a aucune fatalité et une grève n’est pas une certitude. « Un avis de grève ça s’envoie, mais ça s’annule aussi, » rappelle Nicolas Louazel, « on l’a déjà fait et on ne sera pas gêné de le refaire si on a une entente de principe. La grève, si elle a lieu, est un moyen de pression au service de la négociation, pas l’inverse. » S’il veut l’éviter, c’est à l’employeur d’investir dans son capital humain pour continuer d’offrir à la population un service de qualité.

Rappelons que les membres du Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN viennent d’adopter à l’unanimité une banque de jours de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. La convention collective des salarié-es est échue depuis le 27 septembre 2024 et les parties négocient depuis le 15 octobre 2024.

À noter : le syndicat ne fera pas de commentaires dans l’immédiat afin de se concentrer sur la négociation, une séance est d’ailleurs en cours.

À propos
Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN représente 363 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 69 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que du secteur public.

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Le syndicat de l’entretien fera le point avec ses membres samedi matin https://www.csn.qc.ca/actualites/le-syndicat-de-lentretien-fera-le-point-avec-ses-membres-samedi-matin/ Wed, 11 Jun 2025 13:35:53 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105557 Les deux prochaines journées de négociation, jeudi et vendredi, auront une importance capitale pour la suite des choses, déclare le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN. « Nous avons convoqué nos membres en assemblée générale samedi matin. » indique le président du syndicat, Nicolas Louazel. « Soit nous présenterons des avancées significatives à la table, soit nous irons chercher un mandat de grève générale illimitée. »

« Ça fait trop longtemps que ça niaise. Là il faut que la partie patronale arrête de rêver et de penser remettre toute la convention collective sur la planche à dessin, c’est le temps de ranger les crayons de couleur pour se concentrer sur la tâche et de travailler fort pour en arriver à un règlement satisfaisant pour les deux parties. » ajoute le syndicaliste. Rappelons que si le syndicat a bien évidemment des enjeux, c’est la partie patronale qui est en demande dans ce dossier et qui fait trainer les choses en longueur.

« On le voit un peu partout dans la province, notamment à Montréal, la situation est extrêmement difficile et tendue dans le transport en commun, » ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), « les administrations doivent impérativement retirer leurs demandes de reculs, ce n’est pas vrai que l’on va régler les problèmes des sociétés de transport sur le dos des salarié-es ». La FEESP–CSN croit en l’avenir et au développement du transport en commun et c’est pourquoi elle déploie des ressources considérables pour que les négociations avancent et que les parties trouvent un terrain d’entente.

« Au conseil central, on est pro-transport en commun, mais on est surtout pro-travailleurs et pro-travailleuses, » explique Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), « c’est pourquoi nous allons soutenir jusqu’au bout les employé-es dans leur bataille pour améliorer leurs conditions de travail. » La présidente estime que les commentateurs qui critiquent le syndicat se trompent de cible. « Concrètement, à Québec, ce sont les syndicats qui sont les principaux remparts contre la dégradation du service à la population en se battant pour leurs conditions de travail. C’est la qualité du service qu’ils défendent et ce sont pas mal les seuls à le faire. »

Rappelons que la convention collective des salarié-es d’entretien du RTC est échue depuis le 27 septembre 2024. Afin de ne pas nuire à la négociation, le syndicat n’émettra pas de commentaires supplémentaires dans l’immédiat.

À propos
Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC, CSN inc.–CSN représente 363 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que du secteur public.

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Fermetures sauvages d’Amazon : les audiences débutent vendredi devant le Tribunal administratif du travail https://www.csn.qc.ca/actualites/fermetures-sauvages-damazon-les-audiences-debutent-aujourdhui-devant-le-tribunal-administratif-du-travail/ Thu, 15 May 2025 14:46:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105101 C’est à compter de vendredi que sera entendu le recours intenté par la CSN à la suite de la fermeture des sept entrepôts d’Amazon au Québec, dont l’un, situé à Laval, était syndiqué avec la centrale syndicale. La CSN demande au Tribunal administratif du travail (TAT) d’ordonner la reprise des activités aux sept entrepôts visés par la plainte et de verser à chaque employé plus d’un an de salaire en guise d’indemnité, en plus de dommages moraux et exemplaires.

Une requête en rejet sommaire déposée par Amazon sera d’abord entendue en matinée. Cette requête n’a pour objet que d’exclure du recours les six entrepôts non syndiqués afin de restreindre sa portée aux 287 employé-es syndiqués mis à pied à l’entrepôt DXT4 de Laval. La CSN fera valoir qu’au contraire, des campagnes de syndicalisation ayant été interrompues dans les autres entrepôts, les droits des travailleuses et des travailleurs ont été lésés par ces fermetures inattendues, une décision qui ne fait aucun sens sur le plan des affaires.

La multinationale américaine demande par ailleurs au tribunal de rejeter toute preuve qui pourrait être reliée à sa réputation antisyndicale hors Québec.

« On sait fort bien qu’Amazon tentera par tous les moyens de s’esquiver de ses responsabilités envers les milliers de travailleuses et de travailleurs qui ont fait les frais de cette décision profondément antisyndicale, affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Nous avons bon espoir que le tribunal saura y voir clair et verra à faire respecter les lois du travail et les chartes des droits qui prévalent au Québec. »

Québec, Sherbrooke et Gatineau bouderont aussi Amazon
Alors que l’enquête NETendances, dévoilée la semaine dernière par l’Institut de la transformation numérique, révélait que près d’un Québécois sur deux avait soit diminué (32 %), soit carrément cessé (17 %) d’acheter sur Amazon, d’autres villes ont répondu à l’appel de la CSN de cesser de s’approvisionner auprès de l’entreprise de Jeff Bezos. Les villes de Québec, de Sherbrooke et de Gatineau ont récemment pris contact avec la CSN pour expliquer les mesures prises par leur administration afin de restreindre et de contrôler les achats effectués sur Amazon.

Pour plus d’information sur la campagne de boycottage d’Amazon, consultez www.csn.qc.ca/amazon

À propos 
Le 19 avril 2024, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les 230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, un grand nombre de salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré.

La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet. Le 22 janvier dernier, Amazon annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance. Le dossier a depuis été référé en arbitrage de première convention collective devant un arbitre du travail. 

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

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Les employé-es de soutien de l’aide juridique déclenchent la grève https://www.csn.qc.ca/actualites/les-employe-es-de-soutien-de-laide-juridique-declenchent-la-greve/ Thu, 15 May 2025 13:00:01 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105098 Les huit syndicats affiliés à la CSN du Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique déclenchent la grève à 9 h ce matin. Les travailleuses et les travailleurs dénoncent la lenteur de la partie patronale à la table de négociation.

« Ça fait deux ans qu’on négocie et l’employeur refuse toujours d’avancer sur nos demandes. Après les votes de grève, nous avons senti une volonté de négocier de la partie patronale. C’était tout nouveau. On a fixé des séances en comité restreint pour accélérer le processus. Mais, ça n’avance pas assez vite. L’employeur doit comprendre que nous voulons régler maintenant », affirme la présidente du regroupement, Josée Désilets.

Pour une convention collective juste

Les salarié-es souhaitent uniformiser leurs conventions collectives et qu’elles soient appliquées de la même manière dans tous les bureaux. Ils souhaitent normaliser les enjeux suivants : les horaires de travail variables, le télétravail, l’intégration des nouvelles et des nouveaux et la définition des titres d’emploi. En ce moment, ces éléments sont appliqués selon le bon vouloir du directeur local.

Avec cette grève, les syndiqué-es veulent démontrer leur détermination à améliorer leurs conditions de travail.

« Depuis trop longtemps, leurs conditions de travail changent en fonction des régions où ils travaillent. Leur quotidien varie au gré de la volonté du gestionnaire régional. Ils devraient tous évoluer avec les mêmes conditions de travail, peu importe leur port d’attache », déclare Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Pallier le gel d’embauche

« L’employeur veut mettre en place un bassin de secrétaires pour pallier les absences non remplacées, résultat du gel d’embauche imposé par le gouvernement. Personne ne veut de ce bassin; pas même les avocates et les avocats avec qui les secrétaires travaillent. L’austérité ne doit pas se faire sur le dos du personnel de soutien », croit Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 

À propos

Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique rassemble huit syndicats affiliés à la CSN, qui représentent environ 300 travailleuses et travailleurs dans différentes régions du Québec. Il est affilié à la FEESP–CSN, laquelle regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Le syndicat de l’entretien annonce qu’il n’y aura pas de grève le 30 avril https://www.csn.qc.ca/actualites/le-syndicat-de-lentretien-annonce-quil-ny-aura-pas-de-greve-le-30-avril/ Fri, 25 Apr 2025 20:35:01 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104552 À la suite des avancées constatées à la table de négociation hier, le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN annonce qu’il n’exercera pas son droit de grève le 30 avril prochain. « À notre demande, l’employeur a accepté d’impliquer un conciliateur dans le dossier et d’ajouter plusieurs journées de négociation, » explique Nicolas Louazel, président du syndicat, « on est heureux de cette ouverture et on espère que dorénavant, ça va aller mieux et plus rondement. »

Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN réitère qu’il a à cœur le service à la population. « Notre objectif est de mettre en place les meilleures conditions pour assurer la pérennité du service de qualité auquel la population a droit, » poursuit Nicolas Louazel, « ça passe aussi par la négociation, dans un délai raisonnable, d’une bonne convention collective. »

À propos
Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN représente 350 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

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Possible grève du Réseau de transport de la Capitale « La balle est dans le camp de l’employeur » https://www.csn.qc.ca/actualites/la-balle-est-dans-le-camp-de-lemployeur-syndicat-des-salarieees-dentretien-du-rtc-csn/ Thu, 24 Apr 2025 20:37:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104514 À moins de progrès significatifs à la table de négociation, les membres du Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN seront en grève le 30 avril prochain. « La négociation se poursuit et n’est pas rompue, il est encore temps d’éviter une grève, la balle est dans le camp de l’employeur, » dit Nicolas Louazel, président du syndicat qui se dit disponible en tout temps pour la négociation.

Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN a fait plusieurs démarches pour éviter le traditionnel retard dans les négociations. « Nous avons proposé à l’employeur de commencer la négociation neuf mois avant l’échéance de la convention collective pour prendre de l’avance, mais il a refusé. Récemment, nous avons proposé d’ajouter neuf journées supplémentaires au calendrier de négociation pour accélérer le processus, » révèle Nicolas Louazel, « l’employeur a accepté deux journées et nous sommes encore en attente d’un retour pour la suite. »

Rappelons que dans le cas de la négociation pour le renouvellement de la convention collective des salarié-es de l’entretien du RTC, c’est la partie patronale qui est en demande. En effet, le syndicat fait face à une centaine de demandes patronales à la table de négociation sur des enjeux tels que la sous-traitance, la réduction des mouvements de personnel, la formation, les horaires, ainsi que la limitation de prise de vacances et de congés. Afin d’accompagner les parties et d’aider à la négociation, le syndicat a fait une demande de conciliation aujourd’hui et est en attente d’un retour de la partie patronale.

Impact d’une grève
Selon le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN, il appartient à la direction de limiter les impacts d’une journée de grève pour la population. « On parle d’une grève de 24 h, il y a moyen de limiter les impacts au maximum en s’organisant à l’avance, » explique le président du syndicat. Malheureusement, pour le moment, rien n’indique que le RTC s’organise en conséquence et le syndicat soupçonne la direction de viser un arrêt de service complet afin de faire un maximum de dégâts et retourner l’opinion publique contre les syndiqué-es.

« Soyons clairs : nous avons à cœur le service à la population, » poursuit Nicolas Louazel, « le RTC a le temps pour s’organiser et faire en sorte que le service ne soit pas plus impacté en cas de grève que lors d’une journée fériée. S’il y a interruption totale du service, ce sera son choix, pas le nôtre. »

À propos
Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN représente 350 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

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Projet de loi 101 : Une autre manœuvre antisyndicale du ministre du Travail https://www.csn.qc.ca/actualites/une-autre-manoeuvre-antisyndicale-du-ministre-du-travail/ Thu, 24 Apr 2025 19:31:05 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104503 La CSN accueille froidement le projet de loi 101, Loi visant l’amélioration de certaines lois du travail, déposé aujourd’hui par Jean Boulet. Pour la centrale, le projet de loi comporte certains éléments préjudiciables aux syndicats. La CSN déplore d’ailleurs une seconde manœuvre en ce sens de la part du ministre du Travail en quelques semaines.
« En imposant des contraintes sur la transparence financière aux associations syndicales tout en épargnant les associations patronales des mêmes exigences et en omettant d’élargir la notion d’établissement pour concrètement empêcher le recours aux briseurs de grève, le ministre nuit aux organisations syndicales, une fois de plus », note la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en ajoutant que la centrale prendra le temps d’analyser plus amplement ce vaste projet de loi.

Transparence financière

La CSN, qui publie ses états financiers vérifiés et les rend disponibles en tout temps sur le Web, s’interroge toutefois sur le choix du ministre de ne pas imposer les mêmes exigences aux associations patronales. « Pourquoi ce particularisme syndical ? Ce deux poids deux mesures renforce la perception répandue selon laquelle Jean Boulet travaille d’abord pour les employeurs et les patrons, comme il le fait de manière éloquente avec son projet de loi 89. »

Briseurs de grève

La centrale syndicale note qu’un employeur qui entraverait le travail d’un inspecteur du ministère du Travail enquêtant sur la présence de briseurs de grève se rendrait dorénavant coupable d’une infraction spéciale. « C’est bien, mais c’est insuffisant. Les employeurs qui recourent aux briseurs de grève le font pratiquement en toute impunité. Pour réellement empêcher cette utilisation des briseurs de grève, qui empêche les travailleuses et les travailleurs d’améliorer leurs conditions, le ministre du Travail aurait dû donner beaucoup plus de mordant à son projet de loi », précise Caroline Senneville.

D’ailleurs, en omettant de préciser clairement ce qui constitue l’établissement de travail dans son projet de loi, le ministre rate la cible. « Aujourd’hui, le travail ne s’effectue plus uniquement au bureau ou à l’usine, mais à plusieurs endroits, dont la maison. En refusant de le considérer, le ministre facilite le recours aux briseurs de grève », explique la présidente de la CSN.

Le ministre ne tient pas parole en santé et sécurité du travail

En 2021, le ministre du Travail s’était engagé à mettre en œuvre des mécanismes de prévention en milieu de travail afin de protéger les travailleuses et les travailleurs. Ces mécanismes permanents ont d’ailleurs été adoptés à l’unanimité par le conseil d’administration paritaire (employeurs et syndicats) de la CNESST. « Avec ce nouveau projet de loi, le ministre recule d’un an l’application des mesures permanentes. Pire encore, il exclut le secteur de l’éducation et celui de la santé et des services sociaux de ces mesures permanentes, alors qu’ils sont majoritairement composés de femmes et connus pour leurs risques professionnels », conclut la présidente.

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La CSN cible les alliés du projet de loi 89 pour rappeler au gouvernement de le retirer https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-cible-les-allies-du-projet-de-loi-89-pour-rappeler-au-gouvernement-de-le-retirer/ Thu, 24 Apr 2025 13:11:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104518 Plus de 300 travailleuses et travailleurs se sont invités aux bureaux du Conseil du patronat afin de rappeler au gouvernement et au ministre du Travail, Jean Boulet, que le projet de loi 89 doit être retiré.

Bruyants et visibles, les manifestantes et manifestants ont répété, une fois de plus, que le projet de loi vient perturber le fragile équilibre existant entre employeurs et syndicats, faisant ainsi pencher la balance du côté des patrons. « Le ministre du Travail doit retirer son projet de loi pour que les discussions sur les enjeux puissent se tenir », a expliqué Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

PL-89 : un cadeau pour les patrons
Pour le CCMM–CSN, le projet de loi 89 du ministre Boulet a été présenté pour faire plaisir aux patrons et affaiblir le rapport de force des travailleuses et les travailleurs. « Le PL 89 sert un groupe en particulier : celui des patrons. Le projet survient d’ailleurs au moment où le contexte de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation militait particulièrement en faveur d’une amélioration notoire des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs.  Les patrons n’auront pour ainsi dire plus d’intérêt à négocier de bonne foi avec les syndicats s’ils savent qu’en bout de piste, un arbitrage sera imposé », a avancé Mme Ide.

La grève constitue l’ultime recours qui subsiste pour exercer le rapport de force. « Les travailleuses et les travailleurs sont les premiers à avoir à cœur le bien-être des personnes qui utilisent leurs services, et c’est entre autres pour les améliorer qu’ils choisissent de se battre. Prendre la décision de faire la grève et de se plonger dans l’incertitude financière, ce n’est jamais de gaieté de cœur », renchérit-elle.

La CSN entend poursuivre ses coups d’éclat pour dénoncer haut et fort le projet de loi 89 au cours des prochaines semaines. « Pour nous, il s’agit d’une provocation délibérée envers les travailleuses et les travailleurs. Des manifestations comme celle d’aujourd’hui, il y en aura d’autres, tant et aussi longtemps que le ministre ne retirera pas son projet de loi», a martelé la vice-présidente du CCMM–CSN.

À propos
Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM­–CSN) rassemble tous les syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James. Il compte près de 400 syndicats représentant plus de 110 000 membres œuvrant dans tous les secteurs d’activités, tels que la construction, la santé et les services sociaux, les communications, l’industrie manufacturière, l’éducation, le commerce, etc.

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Le syndicat de l’entretien dépose un préavis de grève https://www.csn.qc.ca/actualites/le-syndicat-de-lentretien-depose-un-preavis-de-greve/ Thu, 17 Apr 2025 18:52:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104287 Le Syndicat des salarié(es) d’entretien du RTC–CSN a déposé hier en fin de journée un préavis de grève de 24 h pour le 30 avril 2025. Rappelons que les syndiqué-es ont adopté à 98,4 % une banque de cinq jours de grève à utiliser au moment jugé opportun le 12 avril dernier.

« À moins de mouvements significatifs à la table de négociation, nous serons en grève le 30 avril prochain (…) », explique Nicolas Louazel, président du syndicat, « comme nous l’avons déjà expliqué, le but n’est évidemment pas de faire la grève, mais de faire pression pour en arriver rapidement à un règlement satisfaisant ». Le syndicaliste est d’avis que la balle est maintenant dans le camp de la partie patronale. Le syndicat n’accordera pas d’entrevue dans l’immédiat.

Notons qu’il appartient à la direction de la société de transport de planifier les opérations afin de limiter au maximum les impacts sur le service à la population d’une éventuelle journée de grève.

Récapitulatif

  • La convention collective est échue depuis le 27 septembre 2024.
  • Une trentaine de séances de négociation ont eu lieu à ce jour. Les discussions se poursuivent et plusieurs séances sont déjà prévues au calendrier.
  • La partie patronale est en demande sur une centaine de points de négociation, notamment sur la réduction des mouvements de personnel, la formation, les horaires, la limitation de prise de vacances et de prise de congés ainsi que le recours à la sous-traitance.
  • Finalement, l’étude parlementaire en cours du projet de loi 89, qui viendrait limiter le droit de grève, ajoute à la pression pour conclure rapidement sur cette négociation.

À propos
Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN représente 350 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

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Les paramédics du Québec se préparent à la grève https://www.csn.qc.ca/actualites/les-paramedics-du-quebec-se-preparent-a-la-greve/ Thu, 17 Apr 2025 11:46:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=104253 Bien que les conventions collectives des paramédics membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) soient échues depuis deux ans, le gouvernement de la CAQ n’a encore envoyé aucun signal permettant de croire que ces négociations sont une priorité pour lui. Au contraire, s’ils acceptaient ce qui leur est offert actuellement, les paramédics se retrouveraient avec une rémunération et des conditions de travail inférieures. C’est dans ce contexte que tous les syndicats CSN tiendront prochainement des assemblées générales pour se prononcer sur la grève. Si les mandats sont accordés, les élu-es du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) assureront une coordination pour que la grève soit déclenchée au moment opportun.

« Dans le secteur préhospitalier, nous travaillons constamment sur la corde raide, à sauver des vies, à porter secours aux Québécoises et aux Québécois, rappelle le représentant du secteur à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. On a le sentiment qu’il n’y a que le gouvernement qui ne reconnaît pas pleinement la valeur de notre travail. C’est vraiment méprisant de le voir, en 2025, nous dire : je ne vous donnerai rien tant que vous ne ferez pas la grève. La CAQ n’aura qu’elle-même à blâmer si on se retrouve en conflit de travail, elle en sera entièrement responsable. »

Pour la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp, le gouvernement prouve encore son incapacité à s’engager dans des négociations sérieuses avec les salarié-es tant qu’ils n’exercent pas leur rapport de force.

« Deux ans sans convention collective. Seulement trois rencontres de négociation pour les matières communes. Non seulement le gouvernement n’a même pas encore su offrir aux paramédics ce qu’il a négocié dans le secteur public, il leur demande, en plus, de nombreux reculs. C’est complètement inacceptable, dénonce-t-elle. Chaque jour, les paramédics prennent soin de nous. Les Québécoises et les Québécois savent à quel point leur travail est important. Les paramédics sont régulièrement nommés comme étant la profession envers laquelle la population a le plus confiance. Comment le gouvernement peut-il les mépriser à ce point ? »

Revendications

En plus d’une amélioration de leur rémunération pour refléter pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail pour lutter contre l’explosion des heures supplémentaires et la bonification du régime de retraite pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante physiquement et mentalement.

 

À propos

Le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN regroupe du personnel dans tout le Québec notamment près de 3400 paramédics. Ceux-ci travaillent pour la société d’État Urgences-santé, dans le Grand-Montréal, pour une coopérative ou encore pour une entreprise privée, tant dans les grandes villes que dans les secteurs ruraux.

 

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Résidences privées pour aîné-es : lancement de la négociation coordonnée https://www.csn.qc.ca/actualites/residences-privees-pour-aine-es-lancement-de-la-negociation-coordonnee/ Tue, 01 Apr 2025 19:53:21 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103830 Plusieurs dizaines de travailleuses et travailleurs provenant de différentes résidences privées pour aîné-es (RPA) se sont rassemblées aujourd’hui devant les bureaux du ministre du Travail, M. Boulet. Leur message : nous méritons plus que ce que nos employeurs nous offrent en ce moment.

Des besoins urgents

Avec l’ensemble des conventions collectives échues le 31 mars dernier, les travailleuses et travailleurs des RPA dénoncent un besoin urgent d’amélioration de leurs conditions de travail, de rattrapage salarial et d’enrichissement afin de pouvoir faire face au coût exorbitant de la vie. « Nos membres font un travail essentiel », lance Marlène Ross, représentante du secteur des résidences privées pour aîné-es. « Elles, oui elles parce que nos membres sont majoritairement des femmes, prennent soin de nos aîné-es, nos grands-parents et nos parents quand leurs familles ne sont plus en mesure de le faire. Le moins que l’on puisse faire comme société, c’est de reconnaître l’énorme service qu’elles nous rendent en les payant adéquatement et en leur offrant de bonnes conditions de travail », a conclu Mme Ross.

Il est important de rappeler qu’un nombre conséquent des travailleuses et travailleurs des RPA gagne des salaires qui frôlent le salaire minimum. « Quand on connait le rôle crucial que nos membres jouent dans notre société, on n’a pas d’autre choix que d’exiger qu’ils soient rémunérés de manière adéquate. En cette ronde de négociation, on se battra pour que les travailleuses et travailleurs des RPA reçoivent ce qui leur est dû » affirme Lucie Longchamps, vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). « Comme beaucoup d’autres secteurs de la santé, les RPA font face à d’énormes difficultés de recrutement et de rétention. Ce n’est pas en offrant des miettes que les employeurs vont pouvoir faire face à cette pénurie », a conclu Mme Longchamps.

On a besoin de plus que de simples remerciements

Comme plusieurs autres catégories d’emplois dans le secteur de la santé, les travailleuses et travailleurs des RPA sont souvent tenus pour acquis. Nos politiciennes et politiciens ont souvent tendance à les remercier devant les médias, mais ce sentiment de gratitude ne se manifeste que très rarement à la table des négociations. « Ces employé-es font déjà beaucoup et travaillent dans un environnement très précaire. Pour ne rien arranger, le ministre Boulet veut réduire leur pouvoir de négociation en s’attaquant à leur droit de grève avec le PL 89. Nous avons une chose claire à dire à ce sujet : La CSN est derrière les travailleuses et travailleurs des RPA et nous le resterons tant et aussi longtemps qu’ils n’ont pas reçu leur juste part », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos
La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux. Elle compte des milliers de syndiqué-es travaillant dans les résidences privées pour aîné-es (RPA) au Québec. Les priorités de ce secteur portent, entre autres, sur l’application d’une plateforme salariale, la création d’une mutuelle de formation, l’élaboration d’un régime de retraite et la coordination des négociations de conventions collectives.

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Résistons aux menaces de Donald Trump https://www.csn.qc.ca/actualites/resistons-aux-menaces-de-donald-trump/ Mon, 24 Mar 2025 12:17:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103582 Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du Québec de toutes allégeances, tenons à exprimer notre indignation contre la volonté affichée par le président américain, Donald Trump, de nous étrangler avec ses tarifs douaniers et son chantage, dans le but d’inciter à notre annexion aux États-Unis. Il n’est absolument pas question pour nous du Québec de devenir américains. Qu’on se le tienne pour dit ! Nous sommes trop attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées au cours des ans par notre société.

Il n’est pas question pour nous de reculer sur l’égalité hommes-femmes, leurs droits comme le droit à l’avortement, à l’équité salariale, les droits à la diversité sexuelle des LGBTQ+ et les mesures pour contrer la discrimination raciale et pour favoriser la diversité.

Nous ne voulons pas importer ici une société qui consacre l’inégalité entre les plus démunis et les plus riches de la société. Ainsi, il n’est pas dans nos plans d’établir des soins de santé payants et privés, ou encore de renoncer à se faire soigner, faute de moyens. De la même façon, nous ne voulons pas que les jeunes soient tenus de rembourser leurs dettes d’études jusqu’à la retraite. Nous tenons également à notre réseau de services de garde éducatifs et à nos congés parentaux.

Nous résisterons collectivement afin de préserver notre liberté de penser, de débattre, de produire et de diffuser des connaissances et des savoirs diversifiés, nécessaires pour édifier une société plus juste, tolérante et équitable.

D’autre part, nous ne ferons pas un retour en arrière en rétablissant la peine de mort, abolie depuis plusieurs décennies au pays, ou en encourageant le port d’armes chez nous. De plus, nous ne voulons pas mettre de côté nos engagements et nos préoccupations en faveur de la protection de l’environnement afin de faire face au défi que constituent les changements climatiques. L’avenir de la planète n’attendra pas.

Enfin, nous tenons à protéger nos droits linguistiques, notre culture ainsi que les cultures autochtones. En ce sens, nous ne supporterons pas que la culture américaine prenne le dessus sur nos ondes radio et télé, de même que sur les plateformes numériques, propriété des multimilliardaires américains. À plus ou moins long terme, nous devons même viser à nous affranchir des géants américains du web et de leurs plateformes.

Ainsi, nous lançons aujourd’hui un immense appel à résister et à être solidaire face à la menace qui nous vient du bureau Ovale. Ces menaces pèsent un poids particulier pour la nation québécoise qui doit de tout temps imposer ses choix, notamment en matière d’exception culturelle, ou encore de gestion de l’offre sur le plan économique. Nous en appelons à la population, à la société civile, aux représentants patronaux, syndicaux, aux groupes communautaires, aux groupes de femmes, environnementaux et de toutes les communautés de la diversité et des communautés culturelles, à faire front commun.

Cette solidarité est devenue nécessaire. Tous et toutes, nous avons actuellement un ennemi commun : l’administration du président américain. La même intention de se défendre contre les pressions exercées par Donald Trump existe partout dans le reste du Canada. Nous les encourageons, là aussi, à tenir bon et à développer la même unité. Nous souhaitons également établir des ponts avec nos amis américains qui découvrent, jour après jour, les dégâts causés par les premiers mois au pouvoir du président Donald Trump et son administration.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous invitons la population et les forces vives du Québec de toutes allégeances à se mobiliser et à résister face aux menaces de Donald Trump, car le temps nous presse.

À nous de jouer !

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Élargissement de la laïcité de l’État dans le réseau de l’éducation : Un projet de loi qui va trop loin https://www.csn.qc.ca/actualites/elargissement-de-la-laicite-de-letat-dans-le-reseau-de-leducation-un-projet-de-loi-qui-va-trop-loin/ Thu, 20 Mar 2025 15:02:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103371 Plutôt que de cibler le véritable fléau du prosélytisme et des débordements, le gouvernement de la CAQ et son ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, s’en prennent directement aux droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), représentant la majorité du personnel de soutien scolaire au Québec, condamne avec force le projet de loi présenté ce matin qui, sous le couvert de la laïcité, attaque frontalement la dignité du personnel des écoles primaires et secondaires en élargissant notamment les restrictions vestimentaires qui s’appliquaient déjà au personnel enseignant. Si le projet de loi est placé comme réponse à un réel problème répertorié dans 17 écoles au Québec, son application trop large passe à côté de la cible et aura des répercussions dramatiques pour des milliers de parents dès la rentrée de septembre 2025.

« À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l’État et une vision sociale de l’éducation, insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN. Pour nous, l’école doit transmettre des connaissances et préparer les enfants à vivre ensemble. Nous aspirons à une école inclusive favorisant intégration, francisation et solidarité dans une société diversifiée. Mais une vie collective ne peut se bâtir sur la fermeture, des restrictions abusives et la négation des droits fondamentaux. Or, Bernard Drainville propose un projet de loi qui impose des limitations injustifiées aux accommodements raisonnables et renforce des contraintes vestimentaires discriminatoires pour le personnel scolaire. »

Il est inadmissible que le gouvernement impose une vision rigide de la laïcité en interdisant le port de signes religieux à tout le personnel. Nous refusons de sacrifier la liberté de religion et d’expression au nom d’une idéologie stigmatisante. « Malgré l’introduction d’une clause de droits acquis, cette mesure impose des restrictions excessives à des milliers de travailleuses et travailleurs qui veulent simplement exercer leur métier auprès des enfants, sans imposer leurs croyances. Il existe des dossiers bien plus urgents en éducation, et la tenue vestimentaire du personnel n’est certainement pas une priorité, » poursuit Caroline Senneville.

Au-delà d’atteindre les droits, cette politique compromet la diversité et l’inclusion dans nos écoles. « En uniformisant l’apparence du personnel, la CAQ envoie un message d’exclusion aux communautés culturelles et aggrave la pénurie de personnel de soutien, notamment dans les grandes villes, » avertit Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la FEESP-CSN.

Quant aux congés religieux, ceux-ci sont reconnus comme accommodements raisonnables et sont une obligation légale, pas une faveur. « La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse rappelle que ces mesures permettent de concilier travail et convictions sans discrimination. En limitant ces droits, Bernard Drainville trahit la confiance du personnel et sape un environnement de travail inclusif », explique Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN.

En s’attaquant aux accommodements raisonnables et aux signes religieux, le gouvernement met des milliers de parents dans l’impasse. De toute évidence, ces mesures nuiront à la rétention du personnel et provoqueront des bris de service. « Même avec une clause grand-père, à Montréal, l’impact sera immédiat : si ce projet de loi va de l’avant, des milliers de parents devront trouver une alternative aux services de garde scolaire pour prendre soin de leurs enfants tôt le matin, pour le dîner et après les classes se terminant vers 15 h 30 », affirme Annie Charland.

La FEESP-CSN défend la laïcité comme principe de neutralité, mais refuse qu’elle serve à justifier des restrictions politiques arbitraires. « Le problème n’est ni la diversité ni le port de symboles religieux, mais bien le prosélytisme, souligne Frédéric Brun. Si le gouvernement était cohérent, il appliquerait les mêmes règles aux symboles et accessoires chrétiens. Plutôt que d’élargir la laïcité sans raison, il devrait faire respecter les lois existantes et agir concrètement pour répondre rapidement aux véritables débordements, comme ceux de l’école Bedford. »

« Par ailleurs, il faut rappeler que les débordements de l’école Bedford ont eu lieu alors que des règles strictes liées à la laïcité étaient déjà en vigueur, souligne Caroline Senneville. L’élargissement de ces mesures n’est donc pas une réponse adéquate pour faire face à ces situations particulières. »

La FEESP-CSN est ferme : le gouvernement doit abandonner cette initiative et, plutôt que de s’en prendre à nouveau à la tenue vestimentaire du personnel ou aux demandes de congé, il doit mettre en place de véritables solutions pour soutenir les travailleuses et travailleurs du réseau scolaire, notamment en abolissant le gel d’effectif imposé depuis la fin 2024 et en offrant de meilleures conditions de travail et des mesures concrètes pour attirer et retenir le personnel essentiel à la réussite éducative des élèves.

 

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec.

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Se battre pour les personnes marginalisées https://www.csn.qc.ca/actualites/se-battre-pour-les-personnes-marginalisees/ Wed, 12 Mar 2025 21:25:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103132 Les travailleuses et les travailleurs du Centre l’Entre-Toit sont en grève générale illimitée depuis le 1er novembre. Les grèves ne sont pas si fréquentes dans le secteur communautaire. Qu’est-ce qui a mené ces 75 salarié-es à utiliser cet ultime moyen pour se faire respecter ?

Depuis quatre ans, Rosalie Bezeau-Faucher travaille pour l’Entre-Toit comme adjointe à la coordination. Elle a, entre autres mandats, celui de veiller à la réinsertion sociale des usagères et des usagers du centre de transition. L’Entre-Toit héberge des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale, doublés à de la toxicomanie ou encore à des démêlés avec la justice.

Rosalie les accompagne au quotidien pour les mener vers une plus grande autonomie. « On fait tout notre possible pour soutenir les résidentes et les résidents de l’Entre-Toit. On les aide à prendre leurs médicaments, à se trouver un emploi ou bien un logement. Certaines personnes reviennent nous voir après quelques années pour nous remercier de les avoir épaulées. Elles sont fières d’être autonomes. Je sens qu’on fait une différence dans leur vie », explique-t-elle.

Si Rosalie a choisi de travailler à l’Entre-Toit, c’est pour prêter assistance aux gens les plus marginalisés de notre société. Si elle reste, c’est pour continuer de tisser des liens au jour le jour avec eux. Elle reste aussi pour l’esprit d’équipe qui se forme dans ce milieu de travail enrichissant, mais exigeant.

Dans les conditions actuelles, c’est difficile. Les salaires sont loin derrière ceux du secteur public et du milieu communautaire. L’Entre-Toit compte sur des salarié-es qualifiés et diplômés, mais non reconnus. Résultat, le taux de roulement frôle les 100 % chaque année. « Nous gagnons moins de 20 $ l’heure. Pour s’assurer de garder les gens plus longtemps et de continuer d’assurer la mission de l’organisme, il faut bonifier nos conditions et augmenter nos salaires », conclut Rosalie.

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Amazon : l’affront ultime https://www.csn.qc.ca/actualites/amazon-laffront-ultime/ Wed, 12 Mar 2025 21:25:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103134 Le 22 janvier dernier, la multinationale annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts et de céder toutes ses opérations à la sous-traitance.

Amazon ferme-t-elle boutique ? Pas vraiment : elle continuera à vendre ses marchandises en ligne au Québec, mais l’entreposage et la livraison des commandes seront dorénavant assumés par des tiers.

Les 4700 mises à pied, elles, sont bien réelles : 1900 personnes travaillant dans les sept entrepôts perdent leur emploi, dont les 230 travailleurs de DXT4, à Laval, premier syndicat accrédité au Canada en mai dernier. Environ 2800 personnes ont également été mises à pied par les nombreux sous-traitants de livraison d’Amazon.

La multinationale s’est rapidement défendue de toute forme d’antisyndicalisme. Pourtant, dans toute l’Amérique du Nord, seul le Québec aura droit à ce nouveau modèle d’affaires. Et ce, même si la multinationale y est fortement implantée depuis 2020, s’étant même outrageusement hissée en tête des ventes en ligne lors de la pandémie.

Pour la CSN, ça ne fait aucun doute : cette décision brutale, ayant causé jusqu’à maintenant 4700 pertes d’emplois, ne vise qu’à empêcher à tout prix la conclusion d’une première convention collective en Amérique du Nord et à freiner toute tentative de syndicalisation.

Un tel geste est illégal au Québec, puisque la loi interdit à un employeur de s’ingérer dans les activités d’une association de travail ou d’y porter entrave.

Le geste ne restera pas impuni, prévient la CSN. Le 4 février dernier, la centrale lançait une campagne nationale de boycottage d’Amazon en enjoignant la population, les gouvernements de Québec et d’Ottawa, les villes et les institutions publiques à cesser d’acheter sur Amazon et à mettre fin à toute forme de contrat avec la multinationale, particulièrement dans le secteur de l’infonuagique.

La CSN annonçait du même souffle qu’en raison de l’illégalité de cette décision antisyndicale, elle allait demander au tribunal l’annulation des licenciements collectifs, la réouverture des sept entrepôts et la réintégration des 1900 employé-es directs d’Amazon.

Faire peur au monde

La plainte, déposée au TAT le 20 février dernier, fait valoir que la décision de fermer ses entrepôts québécois est en contradiction directe avec le plan d’affaires mis de l’avant par la multinationale au cours des dernières années. Les quatre centres de livraison les plus récents au Québec, dont l’entrepôt syndiqué DXT4 à Laval, n’ont été établis que depuis trois ans, rappelle la CSN, à l’image des investissements massifs de la compagnie dans la stratégie du « dernier mille ».

Ces entrepôts de proximité, nécessaires à la livraison en un jour, « ne constituent pas seulement la façon la plus rapide de livrer les produits aux consommateurs, mais aussi la manière la plus économique de le faire », déclarait en octobre dernier le PDG d’Amazon, Andrew Jassy, après avoir annoncé un an plus tôt son intention de doubler le nombre de stations capables de livrer les colis le jour même.

« Rien ne laissait présager qu’Amazon choisirait, à peine trois mois plus tard, d’opérer un retour à un modèle de livraison par des tiers », affirme la CSN dans sa requête. Pour la centrale syndicale, « Amazon n’hésite pas à avoir recours à des mesures extrêmes et à sacrifier sa rentabilité afin d’éviter l’imposition d’une première convention collective » : c’est là le véritable objectif d’une décision aussi draconienne.

Une première convention à portée de main

Même si la négociation n’allait nulle part à l’entrepôt syndiqué de Laval, une première convention collective était pourtant à portée de main. Constatant l’impasse, le conciliateur du ministère du Travail, qui suivait les travaux de la table depuis le mois d’août, s’apprêtait à rendre son rapport au ministre et à ainsi ouvrir la voie à une demande d’arbitrage de première convention.

Les négociateurs d’Amazon en étaient bien conscients : tellement, qu’ils avaient accepté l’invitation des négociateurs syndicaux de « nettoyer » le plus possible les travaux et de s’entendre sur les éléments périphériques afin de restreindre au mieux le champ d’application de l’éventuelle décision de l’arbitre.

Ainsi, selon toute vraisemblance, une convention collective allait être décrétée aussi rapidement qu’à l’été 2025.

N’en déplaise à Amazon, cet arbitrage ira de l’avant. Au moment d’écrire ces lignes, la sous-ministre du Travail venait tout juste de déférer le différend à l’arbitrage de première convention. Même si l’entrepôt de Laval devait demeurer fermé en dépit des recours juridiques intentés, des questions devront être tranchées, notamment en ce qui a trait aux augmentations salariales, à la rétroactivité ainsi qu’au droit de rappel des salarié-es.

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Agressions au travail : un phénomène alarmant https://www.csn.qc.ca/actualites/agressions-au-travail-un-phenomene-alarmant/ Wed, 12 Mar 2025 21:24:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103152 «J’ai subi des tentatives de morsures, on a cherché à me frapper, on m’a craché dessus, lancé des liquides biologiques. Les menaces, je ne les compte même plus. Ça fait maintenant partie de notre travail, mais cette violence est vraiment pire qu’avant. » Le témoignage de Xavier Therrien Telasco, agent correctionnel (ASC) depuis 11 ans à l’établissement de détention de Saint-Jérôme, en dit long sur le climat à l’intérieur des murs. Il évoque une situation explosive, en raison de la hausse des problèmes de santé mentale et de la surconsommation des drogues dures. « Ces substances-là qui arrivent par drones amènent des cas plus fréquents de psychoses qui augmentent la violence dans les établissements », souligne-t-il. La prolifération des armes artisanales en circulation rend aussi le travail des agents très périlleux.

Entre 2018 et 2023, on a recensé 270 agressions à l’endroit des agentes et agents, nous dit Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN. « Il y a un alourdissement de la population carcérale. On est rendu avec une majorité de gangs de rue et de gens du crime organisé, ce qui entraîne plus de confrontations physiques, d’intimidation et de menaces envers le personnel. Juste en décembre dernier, des agressions physiques majeures ont entraîné des séquelles importantes sur des agents de Sorel, de Québec et de Bordeaux. »

Les agressions sont en hausse, parce que les détenus violents ne sont pas assez sanctionnés, nous dit Xavier Therrien Telasco. « Trop souvent, quand un individu violent menace un agent ou tente de l’agresser, l’agent est retiré du secteur alors que c’est le détenu qui devrait être transféré dans un autre centre de détention. On est doublement pénalisé par la violence des détenus. »

Un point de vue que partage son collègue Martin Jacques, agent à l’établissement de détention de Sorel-Tracy : « On avait le phénomène des « enfants-rois », on a maintenant celui des « bandits-rois ». Ils font des crises, brisent du matériel, menacent et agressent et il ne faudrait pas trop les punir pour leurs actes. On leur apprend à bafouer les règles parce qu’il n’y a pas vraiment de conséquences pour eux. »

Pour Mathieu Lavoie, il est urgent de modi­fier l’approche face aux comportements violents des détenus. « Avec la population actuelle, il faut un changement de mentalité, il faut porter des accusations criminelles et sanctionner ceux qui commettent des gestes illégaux. »

« Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. »

Autre problème très sérieux selon lui, la surpopulation des prisons. « Plusieurs établissements sont à 110-120 % de leur capacité d’occupation. Les secteurs sont pleins. Faute de personnel, les agents sont obligés de faire des heures supplémentaires, ce qui entraîne des congés de maladie et des démissions. Bon an mal an, entre 400 et 500 postes ne sont pas pourvus ou occupés. »

On embauche de nouveaux agents, mais on peine à les retenir en raison de la violence et de la surcharge de travail, nous dit Xavier Therrien Telasco. « La violence, on baigne là-dedans tous les jours et ça provoque un niveau de détresse psychologique très élevé. Aujourd’hui, des agents de 10-15 ans d’expérience quittent leur emploi, ce qu’on ne voyait pas avant. »

La prolifération des drones qui livrent directement des téléphones, de la drogue ou des couteaux aux fenêtres des cellules complique beaucoup le travail des agents et empoisonne le climat carcéral.
Des solutions existent pour limiter l’usage des drones, mais le problème est complexe et le ministère de la Sécurité publique tarde à les appliquer. Entretemps, le climat se détériore et la sécurité des agentes et des agents est de plus en plus compromise.

Les artisans des médias ciblés plus que jamais

Chaque jour, depuis l’arrivée des médias sociaux, les artisans de l’information sont victimes de harceleurs.

Une étude menée par des chercheuses et chercheurs de l’UQAM auprès de 264 journalistes, chroniqueuses, chroniqueurs, animatrices et animateurs dans les médias québécois révèle que 58 % des répondantes et répondants ont été victimes de cyberharcèlement. L’étude réalisée à la demande de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et publiée en 2022 témoigne d’une situation alarmante, souligne la présidente de cette fédération, Annick Charette. « Les réseaux sociaux sont devenus un égout à ciel ouvert. Il y a eu, je dirais, une décomplexion des gens et ils réagissent en s’en prenant aux journalistes. Les hommes sont attaqués sur leurs valeurs, leur intelligence, leur capacité à rapporter les faits. Pour les femmes, on ajoute à cela des commentaires sexistes et disgracieux sur leur apparence, des commentaires sexuels et tout. »

Les artisans des médias sont devenus une cible privilégiée pour les harceleurs, des hommes à 80 %. En fait, les employé-es des médias sont 10 fois plus victimes de cyberharcèlement que la population en général, ce qui est très inquiétant, selon Annick Charette. « C’est devenu plus difficile pour plusieurs journalistes, sans compter les équipes de tournage et les photographes qui vont sur le terrain et qui se font bousculer et agresser. On ne parle plus seulement de cyberharcèlement. On est obligés, dans certains cas, d’enlever les identifiants sur les véhicules et les caméras.

Cette hausse du harcèlement sous toutes ses formes a des conséquences réelles, comme l’illustrent ces témoignages de journalistes recueillis par les chercheuses et chercheurs de l’UQAM. « J’ai supprimé ma photo sur Facebook et j’écris très rarement sur les réseaux sociaux en ma qualité de journaliste. Ces épisodes de harcèlement ont modifié ma façon de faire sur les réseaux sociaux. »

« Un homme m’a écrit plusieurs fois sur Twitter pour me reprocher de ne pas lui faire de place en ondes […]. Comme je ne lui répondais pas, il a commencé à me traiter de pute. Après plusieurs messages, il m’a dit qu’il viendrait en studio pour me violer. »

Personne n’est préparé à subir pareille violence. Soixante-dix pour cent des répondantes et répondants de l’étude avouent avoir vécu du stress, des problèmes de concentration, de l’anxiété ou de la détresse. Pour éviter le cyberharcèlement, ces personnes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer l’autocensure, nous dit Annick Charette. « Des journalistes préfèrent ne pas couvrir certains sujets pour se soustraire à ces avalanches de commentaires agressifs ou grossiers. Pour nous, c’est un gros problème parce qu’on parle ici d’un muselage volontaire, ce qui est mauvais pour la qualité de l’information.

Plusieurs employeurs prennent très au sérieux la montée du cyberharcèlement. Auparavant, les médias demandaient à leurs journalistes de répondre sur les médias sociaux, mais ce n’est plus maintenant une obligation liée à l’emploi. Et si les employeurs ont l’obligation légale de protéger leurs employé-es, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour contrer le cyberharcèlement.

Violence à l’école, des témoignages qui ébranlent

« En 2019, j’ai été frappée par un élève autiste de 25 ans et j’ai été un an et demi en arrêt de travail et en thérapie. J’ai reçu des coups de poing sur la tempe gauche. Depuis, j’ai des séquelles, des maux de tête, je prends des Tylenol en quantité et mon œil n’est pas rétabli. » Le témoignage de Nicole, technicienne en éducation spécialisée (TES), n’est pas uni­que. Nombre de ses collègues vivent chaque jour des épisodes de violence, particulièrement dans les écoles primaires.

Annie Charland, la présidente du secteur du soutien scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, a longtemps œuvré comme TES au primaire. « Le côté violence, je peux vous en parler longtemps. Je dis toujours, une chance que je porte des verres, parce qu’il me manquerait un œil aujourd’hui. Il y a un jeune qui m’a lancé un crayon dans les lunettes ».

Annie constate que la situation s’est vraiment détériorée dans nos écoles. L’an dernier, un de ses syndicats locaux a recensé 1 275 dossiers de violence : coups de pied, coups de poing, égratignures, crachats, objets lancés ou autres projectiles comme des chaises, sans compter les agressions verbales. « Souvent, on est obligés de sortir les élèves de la classe pour les calmer, mais on doit aussi sortir tous les autres pour les protéger. Moi, j’ai vu des classes presque totalement détruites. »

Mais comment explique-t-elle cette montée de la violence ? D’abord, par la hausse du nombre d’enfants avec des troubles du comportement. Les enfants sont aussi beaucoup plus stressés qu’auparavant. « Ce qu’on voit beaucoup, ce sont des problèmes d’anxiété de performance ; des enfants qui n’ont pas eu de bonnes notes viennent “ tout croche ’’. Ce n’est pas drôle de constater l’anxiété des enfants au primaire ou de les voir faire une dépression. Ils ont besoin d’aide, mais tout va trop vite et nous on manque de temps pour les aider comme il faut. »

Manque de temps et d’effectifs pour soutenir les enfants, mais surtout, manque de personnel pour faire de la prévention. Présentement, faute d’heures de travail, les intervenantes doivent jouer à la pompière, gérer les crises. « Depuis la pandémie, on constate que les enfants ont plus besoin d’aide pour travailler leurs émotions et pour diminuer leur anxiété. C’est ça, le gros problème dans nos écoles en ce moment. » Dans ce contexte, les TES sont plus que jamais essentielles et ce qui les motive, nous dit Nicole, « c’est l’amour de ces enfants-là souvent négligés par leurs parents. Ce sont des enfants qu’on ne peut pas abandonner. C’est un peu comme une vocation. »

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Privatisation en santé : des cas concrets https://www.csn.qc.ca/actualites/privatisation-en-sante-des-cas-concrets/ Wed, 12 Mar 2025 21:23:14 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103171 Tant qu’on utilise sa « carte soleil », les frontières entre ce qui est géré par l’État et ce qui est délégué à des compagnies privées peuvent sembler floues.

Or, tous les jours, les employé-es du réseau constatent la baisse de la qualité des soins, les coûts souvent exorbitants et les raccourcis empruntés par celles et ceux pour qui la santé est une occasion d’affaires.

De personnel qualifié à agents de sécurité

Dans un grand hôpital de Montréal, les patients en garde préventive étaient habituellement surveillés par des préposé-es aux bénéficiaires. Depuis trois ans, ce sont des agentes et des agents de sécurité qui effectuent ce travail. Comme ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des patients qui ont souvent des problèmes cognitifs ou d’agressivité, ils doivent faire appel à des préposé-es aux bénéficiaires affectés à d’autres tâches lorsqu’un enjeu survient. Cette réalité vient donc augmenter la charge de travail des préposé-es.

Les enjeux de surcharge provoqués par le recours à la sous-traitance sont largement remarqués et dénoncés par les syndicats de la CSN, partout où les employeurs ont décidé d’avoir recours à cette stratégie pour réduire les frais.

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau.

Mélange des genres à l’hôpital

Dans un autre hôpital de Montréal, deux laboratoires d’orthèses et de prothèses se côtoient à quelques mètres seulement. Entre le laboratoire privé et le public, les gens qui fréquentent l’hôpital ne font pas la différence et parfois, le personnel non plus. La méprise est compréhensible : l’hôpital est public, n’est-ce pas ?

« Pourquoi confier cette tâche à une clinique privée alors que le personnel public pourrait le faire ? Pourquoi ne pas avoir une seule grosse clinique publique ? » s’interroge une travailleuse.

Vu l’opacité qui entoure la gestion de ce genre de clinique privée, difficile de savoir si le choix de l’hôpital est rentable et réellement avantageux pour le public.

Du camping en attendant le privé

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau. C’est ce qu’ont appris à leurs dépens des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint

Laurent en attendant plusieurs mois qu’une compagnie privée effectue le câblage de leur lieu de travail. Historiquement accomplies au public, ces tâches étaient réalisées par des employé-es du réseau, disponibles en tout temps. Depuis que les postes ont été supprimés en raison de la nouvelle austérité imposée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce sont des sous-traitants qui s’en occupent, à pas de tortue. Entretemps, le réseau public doit s’arranger avec des systèmes d’appoint dignes d’une sortie en camping au parc du Bic.

Des victoires syndicales au profit de tout le monde

Si la privatisation rampante du réseau est sur toutes les lèvres, il faut se souvenir qu’elle n’est pas une fatalité. Plusieurs syndicats se sont organisés dans les dernières années pour mener des luttes contre la sous-traitance. Ils ont dénoncé des situations inacceptables dans les médias ; des recours juridiques appuyés par l’article 39 du Code du travail ont également été engagés avec succès pour rapatrier les travailleuses et les travailleurs d’agences au sein de l’unité d’accréditation. Certains syndicats sont ainsi parvenus à rapatrier au sein du réseau des agents de sécurité œuvrant pour des entreprises privées et à les faire reconnaître comme agents d’intervention.

« Des soins publics, c’est mieux pour les conditions des travailleuses et des travailleurs, mais c’est aussi toujours mieux pour les patients. C’est la population qui en sort gagnante », souligne un travailleur du réseau qui a suivi de près la requête déposée en vertu de l’article 39.

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