Confédération syndicale internationale (CSI) – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Wed, 11 Oct 2017 21:08:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Confédération syndicale internationale (CSI) – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Des syndicalistes de tous les continents préparent leur plan d’action https://www.csn.qc.ca/actualites/des-syndicalistes-de-tous-les-continents-preparent-leur-plan-daction/ Wed, 11 Oct 2017 17:56:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64360 La vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, participe à la 3e conférence de la Confédération syndicale Internationale qui se déroule du 11 au 13 octobre, à San José au Costa Rica, sur le thème « Construire le pouvoir des travailleuses ».

Cette assemblée pour le moins cruciale, qui réunit près de 200 participantes, s’inscrit dans un contexte où la conjoncture politique et économique aux États-Unis et ailleurs met à mal les droits des femmes à travers le monde. Elle vise ainsi à prendre à bras le corps la misogynie ambiante et le populisme décomplexé pour étendre l’action syndicale et ses valeurs de solidarité, de démocratie et de paix.

 

Agir sur tous les fronts
Plusieurs thèmes seront abordés durant cette conférence, dont celui de l’élimination de la violence sexiste au travail. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 35 % des femmes de plus de 15 ans – ce qui représente près de 820 millions de femmes dans le monde – ont subi de la violence sexuelle ou physique à la maison ou au travail. Cette violence sexiste a des impacts considérables sur la santé physique et psychologique des femmes, sans compter les effets nocifs sur leurs conditions de travail.

Au sortir de cette rencontre, les femmes syndicalistes seront à pied d’œuvre pour influencer leurs gouvernements par une recommandation à l’Organisation internationale du Travail (OIT) en vue de l’adoption d’une convention, en juin 2018, sur la violence et le harcèlement au travail. À cet effet, la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, animera vendredi matin l’atelier francophone sur la violence sexiste afin d’encadrer la réflexion sur les stratégies à développer en vue de l’adoption de cette convention à l’OIT.

Pour elle, il est impératif de favoriser l’intégration des femmes dans les syndicats afin de leur permettre de militer et de s’impliquer dans les structures. « Les femmes sont une force pour le mouvement syndical. Il faut que les comités exécutifs de nos organisations, et ce à tous les niveaux, donnent l’exemple et qu’ils intègrent plus de femmes dans leurs rangs. Ainsi, nous pourrons accroître les possibilités d’organiser et de mobiliser des travailleuses et des militantes qui s’activeront à leur tour pour la défense des droits des femmes au travail. »

Toutes pour une
Les participantes de la conférence mènent toutes le même combat : parvenir à faire reconnaître qu’il existe encore des inégalités entre les femmes et les hommes et qu’il faut s’y attaquer. « Nos gouvernements, quels qu’ils soient, ont une responsabilité à cet égard et doivent adopter des mesures pour contrer ces inégalités, enchaîne Véronique De Sève. Au Québec, nous avons un levier, qui est l’analyse différenciée selon les sexes (ADS), et nous comptons bien faire pression sur le gouvernement pour qu’il l’utilise de façon systématique lorsqu’il adopte une loi ou un programme quelconque. »

Dans bien des États, le peu de mesures tangibles en conciliation travail-famille et les emplois précaires et mal rémunérés surtout occupés par les femmes constituent des freins à leur implication syndicale. « Toutes autant que nous sommes cette semaine, nous avons bien l’intention de poursuivre cet aspect de la lutte afin d’améliorer cette situation qui nous empêche d’atteindre l’égalité au travail », conclut la vice-présidente de la CSN.

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Solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim https://www.csn.qc.ca/actualites/solidarite-avec-les-prisonniers-palestiniens-en-greve-de-la-faim/ Sat, 20 May 2017 14:04:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60245 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) exprime sa solidarité avec les quelque 1500 prisonniers palestiniens qui ont entamé une grève de la faim le 17 avril dernier, et appuie le rassemblement qui aura lieu cet après-midi, à 17 h 30, à la place Norman-Bethune à Montréal.

La CSN joint ainsi sa voix à celle de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de nombreuses organisations au Québec et à travers le monde, pour exiger la levée des restrictions sur les visites familiales, une amélioration globale des conditions de détention, l’accès à des soins médicaux, la fin de l’isolement et des détentions administratives.

À l’instar de la CSI, la CSN demande aux autorités israéliennes de s’assurer que les prisonniers palestiniens soient traités avec dignité, dans le respect des normes fixées dans le droit international humanitaire.

Alors que le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, sera au même moment en Israël pour renforcer les liens de coopération économique, la CSN considère qu’il est de son devoir d’intercéder en faveur des prisonniers palestiniens et d’intervenir auprès du gouvernement israélien dans le sens de la résolution portant sur la reconnaissance de l’État de Palestine adoptée par l’Assemblée nationale en décembre 2014.

Au cours des dernières décennies, la CSN a maintenu un front de solidarité avec le peuple palestinien et réclame plus particulièrement la fin de l’occupation militaire illégale des territoires palestiniens et le démantèlement des colonies de peuplement illégales en vertu du droit international. La CSN s’est jointe en 2015 à la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions visant Israël, une campagne pacifiste et légitime qui exige le respect par Israël du droit international et des droits des Palestiniennes et Palestiniens.

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Le monde a besoin d’une augmentation salariale https://www.csn.qc.ca/actualites/le-monde-a-besoin-dune-augmentation-salariale/ Mon, 01 May 2017 13:27:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59886 Dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Confédération syndicale internationale (CSI), dont est membre la CSN, lance cette déclaration.

Parce que des sociétés multinationales puissantes et une poignée de personnes immensément riches dictent les règles de l’économie mondiale, les progrès que des générations de travailleuses et de travailleurs ont obtenus, célébrés le 1er mai de chaque année, subissent continuellement et systématiquement des attaques. Les gouvernements battent en retraite, se pliant aux volontés des grandes richesses et ne remplissant pas leur devoir de garantir un travail décent pour tous et d’en finir avec la pauvreté. Le nationalisme et la xénophobie érodent la solidarité à une époque où le monde est confronté à la plus grande crise de réfugiés depuis 70 ans et que les travailleurs migrants sont privés de la dignité de l’égalité de traitement.

Des dizaines de millions de femmes et d’hommes sont pris au piège dans des formes modernes d’esclavage et un nombre bien supérieur encore forment la main-d’œuvre cachée des chaînes d’approvisionnement mondiales, sans droits de créer de syndicats ou d’obtenir un salaire minimum vital, souvent coincés dans des emplois dangereux et dégradants. Quarante pour cent de la main-d’œuvre mondiale est piégée dans l’économie informelle, sans droits et ayant tout juste de quoi subsister. Le dogme toxique de l’austérité, destiné à acheminer encore plus de richesses vers les « 1 % », touche plus gravement les femmes et ôte toutes chances de progresser sur les grands enjeux de notre époque.

Alors que plus d’un milliard de personnes sont touchées par la violence ou par l’insécurité, et que des centaines de milliers d’individus vivent au milieu de conflits armés, la menace de voir se développer de nouvelles guerres n’est jamais loin. Il ne peut y avoir de paix sans droits humains et c’est la garantie des droits humains, y compris les droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs, qui est le fondement de la prospérité et de la paix.

Le système économique est cassé et la réécriture des règles doit se faire par et pour le plus grand nombre, plutôt que par et pour une poignée d’individus. Selon un sondage de la CSI, pas moins de 78 % des personnes interrogées souhaitent que les entreprises endossent la responsabilité de leurs chaînes d’approvisionnement et 79 % des personnes interrogées estiment que le salaire minimum est trop faible pour mener une vie décente

Partout, les travailleurs ripostent, en créant des syndicats face à une violente intimidation, en faisant campagne pour le travail décent et en faisant grève, même là où le droit de grève n’existe pas. Dans les usines d’Asie de l’Est et dans les plantations d’Amérique centrale, dans les villes et les villages d’Afrique, et partout dans le monde entier, les travailleuses et les travailleurs se dressent contre les tyrans et exigent le respect de leurs droits de créer des syndicats, de négocier collectivement, de bénéficier d’une protection sociale et de disposer d’emplois sûrs et sans danger. Les travailleuses rappellent qu’il faut « Comptez avec nous » au niveau de l’égalité au travail, des investissements dans l’économie des soins, pour en finir avec l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et pour obtenir leur place légitime au sein de la direction des organisations syndicales.

Pendant 130 ans, cette journée a été l’occasion de célébrer la solidarité et de rendre hommage à celles et ceux qui ont tant sacrifié pour la justice sociale. En 2017, le 1er mai sera encore l’occasion de montrer la puissance et la détermination des travailleurs en vue de combattre l’oppression, de manifester leur solidarité chez eux et par-delà les frontières, et de faire avancer la construction d’un monde meilleur.

De nouveaux défis émergent : les technologies transforment le monde du travail, les émissions de carbone risquent de nuire encore davantage au climat et le populisme et les dogmes d’extrême droite deviennent de plus en plus la norme. Nous invitons tous les gouvernements à résister aux menaces et aux intimidations de l’élite qui contrôle aujourd’hui les leviers du pouvoir, et de résister aux côtés des travailleurs. Nous réaffirmons notre élan de solidarité envers toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la répression, connaissent la pauvreté et subissent l’exploitation, et nous ne renoncerons jamais à notre mission visant à établir la prospérité, l’égalité et la dignité pour toutes et tous.

La CSI représente 181 millions de travailleuses et de travailleurs au sein de 340 organisations affiliées nationales dans 163 pays et territoires.

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Déclaration sur l’Accord de partenariat transpacifique (PTP) https://www.csn.qc.ca/actualites/declaration-sur-laccord-de-partenariat-transpacifique-ptp/ Thu, 04 Feb 2016 07:05:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/declaration-sur-laccord-de-partenariat-transpacifique-ptp/ « Il est temps d’adopter un nouveau cadre commercial qui améliore réellement la vie des travailleurs. Nous ne pouvons nous permettre un nouvel accord commercial qui privilégie de nouvelles possibilités considérables pour les investisseurs au lieu d’emplois de qualité pour les travailleurs.»

Le, signé aujourd’hui 4 février, encourage un développement non durable, porte atteinte à la justice sociale, diminue le pouvoir du mouvement syndical et des communautés, et renforce le pouvoir des entreprises.

L’intérêt national doit redevenir l’intérêt des citoyens
Le PTP est promu par de grandes entreprises et vise à institutionnaliser le pouvoir économique d’un pour cent de la population en le renforçant au moyen d’instruments juridiques. Cet accord a peu à voir avec le réel commerce et la croissance économique et a pour but de réduire l’espace politique, de réduire la réglementation et la législation et de réformer la gouvernance. Les gouvernements acceptent de s’engager à fond dans les accords de libre-échange et d’investissement principalement parce que, dans la perception des décideurs, l’intérêt national se confond avec l’intérêt de leurs acteurs économiques les plus influents, ayant des répercussions extrêmement négatives sur la démocratie et le développement.

Le PTP a été négocié en secret, hors du regard du public, des parlements et des systèmes de justice habituels. Dans certains cas, des représentants de la société civile, du mouvement syndical et des entreprises ont été invités à contribuer aux débats lors des cycles de négociation donnant une illusion d’inclusion. Il ressort du texte publié du PTP qu’il est clair que, si la société civile, les organisations syndicales et les petites entreprises ont pu faire entendre leur voix, seules les grandes entreprises ont en fait été écoutées. En réalité, les grandes entreprises ont joué un rôle fondamental dans l’élaboration du programme et des objectifs des négociations en exerçant dès le départ des pressions sur leur gouvernement.

Les gouvernements ont poursuivi les négociations du PTP aveuglément, même lorsque toutes les études d’impact commandées révélaient des avantages négligeables. Contrairement à ces évaluations, une étude de l’université Tufts, qui n’a été commandée par aucun gouvernement et qui est fondée sur des hypothèses et une modélisation économique réalistes, révèle que la part des revenus des travailleuses et des travailleurs diminuera avec le PTP. L’étude met également en évidence la perte de 771 000 emplois dans les pays du PTP ainsi que d’autres impacts négatifs sur les petits producteurs, les PME, les travailleuses, les travailleurs et l’environnement. Le PTP entraînerait, en outre, des pertes d’emplois et en termes de PIB dans les pays non signataires du PTP. Les pertes en termes de PIB (3,77 %) et d’emplois (879 000) parmi les pays développés non signataires du PTP s’expliqueraient, en grande partie, par les pertes en Europe, alors que les pertes en termes de PIB (5,24 %) et d’emplois (4,45 millions) dans les pays en développement reflètent les pertes prévues en Chine et en Inde.

Le PTP sape la démocratie
Le PTP établit des mécanismes nationaux d’harmonisation réglementaire et de coopération internationale entre les pays signataires. Selon ces mécanismes, les gouvernements doivent répondre aux entreprises et défendre leur projet de réglementation sur la seule base d’évaluations des coûts-bénéfices et des impacts sur le commerce, ce qui déboucherait sur un processus dépolitisé d’élaboration de la réglementation excluant les valeurs et les objectifs sociaux et environnementaux. L’obligation des États de réglementer afin de protéger et de promouvoir les droits sociaux et l’environnement, dénommée « le droit des États de réglementer pour atteindre les objectifs légitimes » dans le PTP, sera réduite et soumise aux intérêts du marché.

En outre, le PTP renforce et élargit la capacité des entreprises à poursuivre les gouvernements afin de contester la réglementation, voire les décisions des tribunaux nationaux, dans un processus dénommé « règlement des différends entre investisseurs et États ». Bien que certaines améliorations légères aient été proposées pour combler les lacunes juridiques bien documentées des tribunaux, aucune d’entre elles ne remédie à la multitude de lacunes de ce système d’arbitrage qui manque de transparence, d’imputabilité et d’indépendance. La principale préoccupation demeure la création d’un système de justice privé réservé exclusivement aux investisseurs étrangers.

Les entreprises ne devraient pas pouvoir collaborer à la rédaction des lois et des règlements des États souverains. Dans les démocraties, cette responsabilité incombe aux responsables élus et dûment mandatés. Les lois et règlements servant des objectifs publics, ils sont élaborés dans des processus qui sont intrinsèquement politiques. Les entreprises ne devraient pas pouvoir contester les lois et les règlements des États souverains devant des tribunaux autres que ceux des États souverains. Les États souverains pourraient établir une coopération bilatérale dans le cadre du règlement amiable des différends relatifs aux investissements au lieu de convenir d’instruments juridiques qui les privent de souveraineté, permettant aux investisseurs d’exiger des rançons aux États pour avoir adopté des mesures d’intérêt public.

Le PTP prétend garantir les droits sociaux, mais en réalité il les mine
Tandis que les investisseurs étrangers bénéficient du droit de saisir des tribunaux privés spécialement constitués en vertu de l’accord pour s’attaquer au salaire minimum, à la santé publique et à la réglementation environnementale qui augmenteraient leurs coûts, les travailleurs et les travailleuses et les communautés ne disposent que d’instruments juridiques destinés à leur donner simplement une illusion de justice. Les différends relatifs au non-respect des normes en matière de travail et d’environnement doivent en effet être portés par des acteurs étatiques, et non par les parties lésées elles-mêmes, un syndicat ne pouvant poursuivre un État, par exemple. L’expérience d’autres accords commerciaux démontre que ces instruments, lorsqu’ils existent, ne sont pas utilisés parce qu’ils sont considérés comme trop coûteux sur le plan politique. Un seul différend de travail international a été soumis aux instruments commerciaux similaires à ceux établis par le PTP. L’affaire est en cours depuis pratiquement huit ans sans qu’aucune solution ne soit trouvée ou sans que les conditions de travail ne soient améliorées. Ces instruments se sont avérés trop faibles pour faire face à l’ampleur des défis auxquels la main-d’œuvre mondiale et l’environnement sont confrontés.

Le PTP porte atteinte aux services publics et à la santé
Le PTP assure une protection excessive des droits de propriété intellectuelle dans le cas des médicaments et des espèces végétales et animales. Comme il est probable que les prix des médicaments augmentent, les pays qui couvrent le coût des médicaments devront réduire la couverture, augmenter les impôts, ou recourir à des emprunts pour maîtriser la montée en flèche des coûts des médicaments. Cette protection excessive des brevets pourrait entraîner un accroissement de la dette publique créant ainsi les conditions permettant au secteur privé d’exiger davantage de privatisations et des mesures d’austérité plus sévères. Dans le même temps, rien ne garantit qu’une large protection des droits de propriété intellectuelle favorise une plus grande innovation parce que de nombreuses entreprises pharmaceutiques consacrent davantage des ressources financières à la protection jalouse des brevets au détriment de la recherche et développement. L’accès à des médicaments abordables et la capacité des gouvernements à décider des médicaments qu’ils subventionnent est un élément important du système de soins de santé universels. Le PTP menace les soins de santé en tant que droit humain en faisant passer les profits avant les patients et la santé publique.

Le PTP ouvrira les marchés des services publics aux prestataires privés, limitant la capacité des gouvernements à utiliser les contrats qu’ils accordent par appel d’offres pour atteindre les objectifs économiques et sociaux. Les autorités locales et les communautés dans le monde entier réclament une remunicipalisation des services publics à la suite de la première vague de privatisation parce que la qualité des services et leur accès se sont gravement détériorés. Ces décisions devraient reposer entre les mains des citoyens, et non découler des règles contraignantes d’un accord commercial dans lequel les communautés concernées n’ont pas eu de voix.

Le PTP promeut la prospérité économique de quelques-uns et des coûts d’ajustement insoutenables pour le plus grand nombre
Une conséquence directe de l’ouverture des marchés est la création d’économies d’échelle dont bénéficient les grandes entreprises, alors que les plus petits producteurs et fournisseurs ainsi que leurs travailleurs/euses doivent réduire les coûts, intégrer l’économie informelle ou quitter le marché. Dans ce contexte, les grandes entreprises usent de leur pouvoir accru pour augmenter les prix des produits finis que les consommateurs paient et réduire les marges bénéficiaires des petits producteurs et les salaires des travailleurs/euses tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

La tendance à la consolidation et à l’expansion du pouvoir de marché n’est nulle part ailleurs plus clairement démontrée que dans les services financiers. La consolidation des marchés a débouché sur la création d’énormes institutions financières qui sont « trop grandes pour faire faillite ». La déréglementation des marchés financiers et l’ouverture des marchés des services financiers qui est réalisée à travers le PTP ne feront qu’exacerber les causes de la crise financière de 2008 qui sont toujours présentes et qui peuvent nous faire retomber en récession à tout moment.

Le mouvement syndical international s’oppose au PTP parce qu’il fait primer les intérêts des entreprises sur ceux des citoyennes, des citoyens et de la planète.

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À la défense du droit de grève https://www.csn.qc.ca/actualites/a-la-defense-du-droit-de-greve/ Fri, 01 Jan 2016 18:59:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=62805 La liberté d’association, le droit à la négociation collective et le droit de grève sont les droits les plus précieux pour les travailleuses et les travailleurs. Or, au cours des dernières années, le droit de grève a été particulièrement attaqué par les employeurs et certains gouvernements.

La contestation du droit de grève par les employeurs a culminé lors de la Conférence internationale du Travail de 2012, au cœur de l’institution qui doit pourtant le garantir à l’échelle mondiale, soit l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Cette année-là, le rapport des experts de l’OIT sur l’application des normes a rappelé que le droit de grève fait partie intégrante de la liberté syndicale et qu’il découle de la convention (no 87) même si celle-ci ne le mentionne pas expressément. Mécontent de la position des experts, le groupe des employeurs a fait dérailler les travaux de la Commission d’application des normes qui n’a pas pu siéger. Cette question minait depuis lors le fonctionnement de l’OIT.

Heureusement, en mars 2015, un compromis a été trouvé entre le groupe des employeurs et celui des travailleurs. Comme le note Luc Cortebeeck, représentant des travailleurs à l’OIT : « Nous avons trouvé un accord avec les employeurs qui reconnaissent le droit de grève au cas par cas. Les gouvernements de leur côté ont reconnu le droit de grève comme faisant partie de la liberté syndicale et étant nécessairement lié à la négociation collective. Et effectivement, le Comité de la liberté syndicale a de nouveau accepté unanimement des conclusions sur plusieurs cas de grève ».

Des attaques au quotidien ailleurs dans le monde

Selon la Confédération syndicale internationale — dont la CSN est membre, dans environ 40 % des pays du monde, les droits fondamentaux du travail n’existent tout simplement pas et ils ne sont pleinement protégés que dans 16 % des pays. Alors que l’on devrait s’attendre à ce que la situation s’améliore, elle se dégrade considérablement dans certains pays. Par exemple, en Grande-Bretagne, le Trade Union Bill déposé l’automne dernier propose une réforme du droit du travail qui portera notamment atteinte au droit de grève. On permettra l’embauche de briseurs de grève provenant d’agences. Dans les services publics, 50 % des membres devront se présenter pour le vote de grève et plus de 40 % des travailleurs pouvant voter, présents ou non, devront donner leur accord pour la grève. On exigera des syndicats qu’ils divulguent les moyens techniques qu’ils prévoient utiliser (haut-parleurs, blogues, médias sociaux, etc.). Les personnes responsables de la grève devront porter un brassard et avoir en main l’autorisation écrite de faire la grève, qu’ils devront montrer aux policiers, ou à toute autre personne qui demande « raisonnablement » d’y avoir accès, sous peine d’amende salée ou d’injonction mettant un terme à la mobilisation.

Au Québec et au Canada, nous faisons régulièrement l’expérience des nombreuses restrictions au droit de grève. Heureusement, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement historique le 30 janvier 2015 en reconnaissant le droit de grève comme outil essentiel d’un processus véritable de négociation et comme élément indispensable de la liberté d’association. Ceci étant, les gouvernements doivent justifier toute atteinte à ce droit. Comme l’affirme avec force la juge Abella : « La faculté des travailleurs de cesser collectivement le travail pendant la négociation d’une convention collective constitue donc — et a toujours constitué — le [traduction] “minimum irréductible” de la liberté d’association dans les relations de travail au Canada. »

Il s’agit sans conteste d’une victoire inestimable dans un contexte où ce droit est férocement attaqué un peu partout dans le monde.

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Les gouvernements du Québec et du Canada doivent en faire davantage https://www.csn.qc.ca/actualites/les-gouvernements-du-quebec-et-du-canada-doivent-en-faire-davantage/ Thu, 04 Jun 2015 16:32:18 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/les-gouvernements-du-quebec-et-du-canada-doivent-en-faire-davantage/ La Confédération syndicale internationale (CSI), dont fait parti la CSN, prévoit faire pression sur les gouvernements des 161 pays d’où proviennent ses membres en vue de la conférence de Paris 2015 sur les changements climatiques. La CSN joint donc sa voix afin que les gouvernements provincial et fédéral s’engagent de façon claire et déterminée dans le processus de réduction des gaz à effet. Pour ce faire, une lettre a été envoyé aux deux ministres de l’environnement, M. Heurtel au provincial et Mme Aglukkak au fédéral.

La CSI espère que la conférence de Paris se soldera par la conclusion d’un accord juste, ambitieux et contraignant afin que la hausse de température mondiale ne dépasse pas 2°C. Il est donc demandé par la CSN, aux deux paliers de gouvernements de faire le nécessaire afin d’obtenir cet accord plus que nécessaire.

La CSN soutient, par le fait même, que la lutte aux changements climatiques doit se faire en respect des droits des travailleurs et des travailleuses. Pour ce faire, il est proposé aux deux ministres de faire pression afin d’obtenir des engagements pour une transition juste pour la main d’œuvre. À ce titre, Pierre Patry, trésorier de la CSN, est ferme « il faut cesser d’opposer environnement et droit des travailleurs et des travailleuses, cette fausse dichotomie ne fait qu’encourager le statut quo, au contraire, il faut être courageux et adopter une vison complémentaire de ces deux enjeux.»

D’ici à la conférence de Paris, la CSN compte maintenir une certaine pression sur les deux paliers de gouvernements afin que le Canada cesse d’être un frein à la lutte aux changements climatique.

Pour consulter la lettre à David Heurtel et celle à Leona Agglukaq

À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est affiliée à la Confédération syndicale internationale (CSI), qui représente 176 millions de travailleuses et de travailleurs de 161 pays et territoires par le biais de ses 325 organisations affiliées.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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La CSI réclame le retour d’une « transition juste » pour les travailleurs https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csi-reclame-le-retour-dune-transition-juste-pour-les-travailleurs/ Tue, 16 Dec 2014 14:40:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csi-reclame-le-retour-dune-transition-juste-pour-les-travailleurs/ La Confédération syndicale internationale (CSI) est troublée par le manque de vision des délégations internationales présentes aux négociations du COP 20 au Lima. L’absence de toute référence au besoin pour une « Transition Juste » et à la création d’emplois de qualité durant le passage vers une économie à faible émission de carbone rend impossible la perspective d’un soutien réel pour les travailleuses et les travailleurs.

« Nous avons conscience que tous les emplois seront menacés s’il n’y a pas plus d’appétit pour la réduction des émissions », a remarqué Thierry Dedieu de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), « c’est pourquoi nous avons toujours appuyé le processus onusien. » Le principe que les accords sur le climat doivent considérer les inquiétudes des travailleuses et des travailleurs tout en s’assurant de leur prospérité a toujours été respecté par les gouvernements au cours des négociations antérieures du COP. Pourtant, les délégations à Lima font volte-face et refusent de prendre en compte la réalité du monde ouvrier durant ce cycle actuel de négociations. « Les ministres ont encore la chance de reprendre le contrôle du navire et de démontrer que c’est eux qui dirigent les négociations. Ce n’est pas aux techniciens de décider à quoi ressemble l’avenir du monde du travail », déplore Daniel Angelim de la Confédération syndicale des Amériques (CSA), ils doivent réagir, et au plus vite ! » La CSI représente 176 millions de travailleurs dans 161 pays et territoires, et a 324 affiliés nationaux.

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La CSN défend les travailleurs plus vulnérables https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-defend-les-travailleurs-plus-vulnerables/ Tue, 07 Oct 2014 10:25:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-defend-les-travailleurs-plus-vulnerables/ En cette Journée mondiale pour le travail décent, la CSN souligne tout le chemin qui reste à faire avant que toutes les travailleuses et tous les travailleurs puissent bénéficier de conditions décentes.

Jacques Létourneau, président de la CSN, rappelle que la Confédération syndicale internationale (CSI) définit le travail décent comme un emploi qui permet à toute personne de mener une vie digne, répondant à ses besoins essentiels.

Or, la CSI rappelle aujourd’hui que 1,2 milliard de personnes sur la planète vivent toujours dans des conditions d’extrême pauvreté. Les droits syndicaux de base, qui permettraient pourtant d’améliorer ce bilan, sont attaqués dans plusieurs pays qui tentent notamment de miner le droit à la grève.

La CSI estime que les syndicats représentent aujourd’hui la force la mieux placée pour lutter pour la défense de la démocratie, de la justice et du développement durable. « Le modèle économique dominant détruit les emplois et la planète », s’indigne Sharan Burrow, secrétaire général de la CSI. Celle-ci insiste d’ailleurs sur la nécessité d’allier la justice pour les travailleurs à une approche plus équitable de la question des changements climatiques, essentielle au maintien d’une planète propice à la vie.

Au Québec

Le travail décent est également loin d’être un acquis partout chez nous. La CSN dénonce notamment le déni de droit dont font encore l’objet les travailleurs et les travailleuses agricoles du Québec.

Malgré le récent projet de loi 8, qui devait corriger cette exclusion du droit d’association, le gouvernement du Québec veut perpétuer une injustice historique. Ce droit est pourtant reconnu par la constitution et la jurisprudence.

Les travailleuses domestiques sont également toujours particulièrement exposées à la discrimination liée aux conditions d’emploi et de travail et à d’autres violations des droits de la personne.

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La CSN participe au 3e Congrès mondial de la Confédération syndicale internationale https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-participe-au-3e-congres-mondial-de-la-confederation-syndicale-internationale/ Sun, 18 May 2014 13:55:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-participe-au-3e-congres-mondial-de-la-confederation-syndicale-internationale/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) participera au 3e Congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI) qui s’ouvre aujourd’hui à Berlin et qui se poursuivra jusqu’au 23 mai sur le thème Renforcer le pouvoir des travailleurs.

La CSN y sera représentée par sa vice-présidente Denise Boucher. Elle sera accompagnée de la secrétaire générale de la Fédération nationale des communications (CSN), Pascale Saint-Onge, du président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CSN), Donald Rheault, du secrétaire général et trésorier de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (CSN), Jean Murdock, de Mathieu Lafleur, du comité national des jeunes de la CSN, et de Nathalie Guay, responsable des relations internationales et adjointe au comité exécutif de la CSN.

Sur le thème Renforcer le pouvoir des travailleurs, les quelque 1500 syndicalistes provenant de 161 pays discuteront de la syndicalisation de plus de 20 millions de travailleurs et de travailleuses dans le monde, de la lutte aux changements climatiques, de la création d’emplois et de développement durable. Il sera aussi question de l’état des droits de la personne et syndicaux sur la planète.

Des travailleuses et des travailleurs présenteront des témoignages sur l’économie informelle et la discrimination et des tables rondes seront tenues sur les droits des peuples autochtones et des travailleuses domestiques. Un nouvel index mondial des violations des droits des travailleuses et des travailleurs sera publié sur la base de celles enregistrées en 2013 et en 2014. Le congrès de la CSI adoptera aussi un plan d’action, décidé par les 325 centrales syndicales nationales, dont la CSN, qui constituera la base de son programme de travail quadriennal.

Ce 3e Congrès se déroule dans un contexte mondial où les conflits sont très nombreux, notamment en Centrafrique et au Soudan, et où règnent les politiques d’austérité partout sur la planète, y compris au Québec et au Canada. Lors du congrès précédent, en 2010, le printemps arabe était à la veille de se déclencher.

Les délibérations sont diffusées en direct sur http://congress2014.ituc-csi.org/live-stream-64. La vice-présidente de la CSN interviendra à 16 h 10, heure de Berlin, mardi (10 h 10, heure de Montréal).

La cérémonie d’ouverture est à 14 h 30, cet après-midi, avec l’allocution du président de la CSI, Michael Sommers.

Visionnez le documentaire sur les conditions de vie dans les camps de travail au Qatar et celui intitulé Un travail décent, une vie décente au Guatemala.

La CSN est affiliée à la CSI depuis sa création en 2006, alors qu’elle participait à sa fondation. Elle tient son propre congrès triennal du 26 au 30 mai à Québec, où sont attendus quelque 2300 délégué-es syndicaux qui détermineront les priorités de la centrale pour les trois prochaines années, en plus d’élire les membres de son comité exécutif.

À propos de la CSN Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Des nouvelles de la conférence mondiale des femmes à Dakar https://www.csn.qc.ca/actualites/des-nouvelles-de-la-conference-mondiale-des-femmes-a-dakar/ Thu, 21 Nov 2013 10:30:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/des-nouvelles-de-la-conference-mondiale-des-femmes-a-dakar/ La 2e Conférence mondiale des femmes vient de se terminer à Dakar. Sur le thème Changer l’agenda mondial par la syndicalisation des femmes, ce forum organisé par la Confédération syndicale internationale (CSI) regroupait plus de 300 militantes d’une centaine de pays. Affiliée à la CSI, la CSN participe à cet événement d’envergure qui a débuté le 19 novembre. La responsable des relations internationales de la CSN, Nathalie Guay, était sur place et nous livre ici un compte-rendu des ateliers et conférences auxquels elle a participé.

La violence contre les femmes au travail

L’un des enjeux majeurs pour les femmes au travail est la violence dont elles sont victimes. La CSI lance une campagne pour enfin faire adopter une convention de l’Organisation internationale du travail ( OIT) contre la violence envers les femmes au travail.

Selon les statistiques de l’ONU, une femme sur trois sera victime de violence au cours de sa vie. La violence à l’égard des femmes constitue d’ailleurs la violation des droits humains la plus répandue et la plus tolérée par la société.

Les organisations syndicales affiliées à la CSI exerceront des pressions sur les gouvernements pour qu’ils soutiennent cette convention et les efforts en ce sens. Les membres de la CSN seront tenus informés des démarches qui seront entreprises.

Les femmes dans la société : violence, discrimination, exclusion

Une syndicaliste égyptienne est intervenue pour souligner la contribution des femmes à ce qui est désormais connu comme le printemps arabe. Le processus conduisant au mouvement a été très nourri par les mobilisations des travailleuses avant qu’éclate cette violence avec plus d’ampleur. Encore aujourd’hui, les femmes continuent de multiplier les actions de mobilisation, dont la préparation de la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Cependant, plusieurs ont dénoncé avec raison la violence dont elles ont été victimes : des femmes attaquées ou tuées (on présente une photo d’un Frère musulman qui met sa main sur la bouche d’une femme qui proteste).

Les femmes égyptiennes revendiquent un salaire minimum et un maximum, un salaire égal, l’inclusion de toutes les femmes (dont les travailleuses domestiques et agricoles) dans les lois du travail, un congé de maternité, un réseau de garderies, etc. Elles veulent aussi que l’on rende visible la participation économique des femmes dans les statistiques, une protection contre le harcèlement sexuel, qui est très répandu, mais non dénoncé en raison des craintes légitimes de perdre leur emploi. Les militantes ont souligné la nécessité de tisser des liens de solidarité avec les autres organisations. Le 8 mars est une excellente occasion pour ce faire.

Pour une syndicaliste algérienne, les femmes arabo-musulmanes sont toujours les premières à se mobiliser. Bien qu’elles demeurent à l’avant-garde des processus de transformation, elles n’en profitent jamais, étant continuellement mises de côté. Le dernier congrès de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) dans une Tunisie secouée par un mouvement de transformations, n’a élu aucune femme, causant une immense déception.

Plusieurs sont intervenues pour dénoncer la violence subie au quotidien par les femmes musulmanes. Vivant dans des sociétés misogynes, victimes d’une violence qui est à la racine des inégalités, ces femmes doivent recevoir l’appui solidaire de la 2e Conférence mondiale qui doit adopter une résolution ferme.

Enfin, pour les syndicalistes canadiennes, l’un des enjeux majeurs pour les travailleuses est l’accès à un réseau universel de garderies, ce qui manque toujours, sauf au Québec où l’on dénote toujours des lacunes. Au Canada, il en coûte très cher d’envoyer ses enfants dans une garderie, parfois autant qu’une hypothèque. Elles lancent une campagne Rethink childcare qui dressera un portrait de la situation, proposera d’autre choix possibles en terme de garderies, mais aussi de mesures de conciliation entre le travail et la vie personnelle. Les syndicalistes canadiennes souhaitent aussi qu’un réseau de garderies accessibles devienne un enjeu lors de la prochaine campagne électorale fédérale.

Les travailleuses dans le secteur de l’économie informelle

Actuellement, 40 % des emplois de l’économie globale sont dans le secteur dit informel. Cette réalité existe aussi dans les pays du G20, où ce sont surtout des femmes jeunes, migrantes, qui œuvrent notamment dans le secteur domestique. Une militante italienne a souligné que les travailleuses de son pays doivent être solidaires de celles qui œuvrent dans le secteur domestiques. Il importe de leur permettre de travailler décemment, de défendre le droit qu’elles ont à la famille et de continuer de militer pour faire adopter la Convention 189 de l’OIT sur le travail décent.

La crise mondiale a un impact aggravant, en Inde notamment. Cette année l’OIT va se pencher sur la question du travail informel lors de la conférence internationale qu’elle tiendra en juin 2014. L’objectif étant la création d’une recommandation axée sur une transition de l’économie informelle vers l’économie formelle.

Les femmes dans les directions syndicales

es débats de cette 2e Conférence mondiale des femmes ont touché aux moyens visant à accroître la présence des femmes au sein des directions syndicales. Il a notamment été question de la campagne de la CSI Comptez avec nous qui vise à ce que 100 organisations affiliées à la CSI adhèrent à la campagne, que 80 % des membres du conseil général comptent au moins 30 % de femmes dans leurs instances de prise de décision d’ici le 4e congrès de la CSI en 2018, et que les organisations syndicales participantes augmentent de 5 % le nombre de femmes membres d’ici la même échéance.

Des femmes se sont dites excédées de donner tant à leurs organisations, alors que ces dernières refusent toujours qu’elles prennent leur place dans les fonctions de direction. Souvent les époux empêchent la femme de participer aux activités du syndicat, ou iront même jusqu’à l’accompagner. Plusieurs considèrent que des quotas sont essentiels pour assurer une présence conséquente des femmes, mais dans tous les cas, des stratégies doivent être développées et accompagnées de plan d’action : il faut que les efforts soient soutenus et constants, et cela ne doit pas se faire en dressant des femmes les unes contre les autres. Le militantisme doit aussi tendre à préserver son rôle politique.

Cette nécessité d’augmenter la présence des femmes au sein des organisations syndicales exige des ressources pour la formation. Il importe aussi de soutenir les conditions qui font que les femmes accroissent leur confiance en elles. Enfin, un bilan de la situation doit être dressé et il faut démasquer les stéréotypes qui empêchent les femmes d’avancer. Évidemment, on facilitera la participation syndicale des femmes si des mesures de conciliation sont en place pour favoriser le travail des femmes : congés de maternité et parentaux, garderies, revenu égal.

Il ne faut pas non plus réduire l’intégration des femmes à un retour sur investissement, cela est une autre manifestation de la marchandisation des femmes.

Une proposition concrète a été déposée par la secrétaire générale de la FGTB (Belgique), Anne Demelenne : que 50 % des projets de coopération syndicale mis de l’avant visent l’émancipation des femmes, leur embauche, avec des femmes comme gestionnaires de ces projets dans toutes les organisations participantes.

Selon certaines, il y aurait des limites à vouloir la parité : nous sommes dans la phase de la militarisation de la mondialisation, comme dernière étape de la mainmise des pays occidentaux sur les ressources des pays dominés, soit la convoitise des richesses des économies subsahariennes alors que les vieilles économies (celle des pays occidentaux) sont en crise. Si cette guerre économique contre le mouvement ouvrier ne fait pas de cadeaux aux femmes, elle frappe aussi les hommes qui peinent à se trouver des emplois.

Pour d’autres, c’est la vision du leadership elle-même qui est problématique, en particulier sa définition très hiérarchique. Une nouvelle vision d’un leadership partagé doit nous guider pour créer de véritables espaces de discussions.

Des campagnes Diverses campagnes ont été présentées, à la fois pour les secteurs formel et informel.

Celle de L’ ITF (fédération internationale des transports) qui mène une campagne de syndicalisation depuis 2011 sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la pêche, du pêcheur à la tablette d’épicerie, en passant par le transport et la transformation. Elle touche quelque 160 millions de travailleurs, environ 117 000 syndiqués, et recherche l’adoption de la Convention 188 de l’OIT. Plusieurs enjeux en découlent : des femmes victimes de harcèlement sexuel ; un taux de mortalité annuel très élevé ; des conditions de quasi-esclavagisme ; une santé-sécurité déplorable, par exemple des sacs de plastique sur la tête comme seul équipement ; des personnes vivant plus de 21 mois en mer sans contacts ; des travailleuses qui doivent payer pour leur équipement de sécurité.

Le SEWA, un syndicat indien qui regroupe 1,7 million de femmes, organise des femmes qui travaillent à la maison. En Inde, 93 % des emplois sont dans le secteur de l’économie informelle, représentant la moitié du PIB et 39 % des exportations. Le travail des enfants est aussi très important en Inde. Les travailleuses du secteur de l’économie informelle manquent de visibilité et de reconnaissance. Il n’y a aucune données, pas de protection ni d’accès au marché ou à l’information. Les stratégies de SEWA sont basées sur les besoins des travailleuses et visent à ce qu’elle se reconnaissent comme telles : décentralisation, contacts porte-à-porte, formation de coopératives, liens avec la sécurité sociale. À court terme, le SEWA cherche à obtenir la parité salariale avec les travailleurs, des augmentations de salaire et des clauses de protection sociale. À long terme, on vise la ratification de C177, un système de sécurité sociale nationale.

Dans les Amériques, on a insisté sur une campagne sur la ratification de la convention 189 de l’OIT sur les travailleuses domestiques, qui a été adoptée en 2011. Jusqu’à maintenant, 14 pays l’ont ratifiée, dont 9 dans les Amériques.

Aux États-Unis, l’ AFL-CIO a modifié ses structures et déploie des campagnes pour rejoindre les travailleurs plus précaires, comme ceux œuvrant chez Walmart. Les femmes qui y travaillent doivent détenir deux ou trois emplois pour survivre et elles reçoivent un salaire moindre que celui des hommes, soit 5220 $ par an. Des grèves ont été déclenchées dans des centaines de magasins l’an passé, et ils recommenceront cette année.

Les Workers centre peuvent maintenant affilier des membres. Des ressources sont dédiées à la recherche et à la mise en œuvre de campagnes stratégiques. Ils recrutent et forment des organisateurs immigrants. Une nouvelle forme d’adhésion individuelle est disponible : Working america  Ils vont développer des partenariats avec les Fédérations internationales syndicales pour l’action dans les entreprises multinationales. Ils ont syndiqué plus 10 000 travailleuses domestiques.

Au Congo, en collaboration avec la CSI, les syndicats ont réussi à mener une campagne et faire adopter une loi pénalisant la violence contre les femmes, prévoyant une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.

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La CSN participe à la 2e Conférence mondiale des femmes à Dakar https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-participe-a-la-2e-conference-mondiale-des-femmes-a-dakar/ Tue, 19 Nov 2013 11:15:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-participe-a-la-2e-conference-mondiale-des-femmes-a-dakar/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) participera à la 2e Conférence mondiale des femmes qui se tient à compter d’aujourd’hui à Dakar, au Sénégal. Jusqu’à jeudi, des militantes syndicales de partout dans le monde entendront des conférencières et échangeront sur différents thèmes liés à la syndicalisation des travailleuses. C’est la responsable des relations internationales de la CSN, Nathalie Guay, qui participera à cet important rendez-vous tenu sous l’égide de la Confédération syndicale internationale (CSI), à laquelle est affiliée la CSN.

Pour la CSI, il faut remédier aux inégalités et aux injustices entre les hommes et les femmes dans le monde du travail. Les syndicats doivent ainsi regrouper les femmes en tenant compte de leurs priorités et de leurs aspirations, en les encourageant à occuper des postes de direction et en recrutant beaucoup plus de jeunes femmes. Les travailleuses du monde entier sont désavantagées sur le marché du travail et doivent assumer une part inégale des responsabilités familiales. Toutes les recherches et les études convergent : de manière générale, les femmes ont moins de possibilités de participer au marché du travail et lorsqu’elles ont un emploi, il est plus probable que celui-ci soit précaire ou informel et moins bien payé. Cet écart, estimé à environ 20 % au niveau mondial, est en outre plus important pour les femmes qui ont des enfants.

Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une majorité de femmes travaillent à temps partiel, impliquant souvent une moindre protection et des droits réduits. Ainsi, malgré des avancées importantes au Québec et au Canada, les inégalités de rémunération persistent alors que des menaces aux droits des femmes surgissent de cette nouvelle droite qui aimerait voir les femmes reprendre un rôle traditionnel, pensons aux attaques aux droits à l’avortement et même au travail. Dans les pays en développement, elles sont les plus pauvres des travailleurs de l’économie informelle. La crise mondiale et les mesures d’austérité ont empiré la situation pour les travailleuses. Alors que le capitalisme financier est à l’origine de la crise, ce sont les travailleuses et les travailleurs que l’on sanctionne. L’élite devient plus riche, la faim s’installe parmi les pauvres et la démocratie est prise en otage. Il devient urgent de renforcer le pouvoir des travailleuses et travailleurs afin de changer cette situation mondiale, injuste et patriarcale. Le mouvement syndical doit organiser, occuper, protester, réclamer et exiger la justice sociale, partout.

C’est en soutenant leurs revendications par des campagnes de syndicalisation ciblant les femmes que les syndicats seront mieux à même de faire de la justice entre les hommes et les femmes au travail une réalité. Le programme des trois journées de la conférence est disponible en cliquant ici. Pour la CSN, il est essentiel de contribuer aux efforts qui sont déployés sur la planète pour changer les choses et de participer à sortir les travailleuses de leur condition. Cette solidarité doit aussi s’exprimer par le partage des expériences qui conduiront également à des campagnes de syndicalisation au Québec.

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