Conférence des parties – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Sat, 06 Nov 2021 15:58:06 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Conférence des parties – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 « On rate la cible », dénonce le réseau intersyndical pour le climat https://www.csn.qc.ca/actualites/%e2%80%89on-rate-la-cible%e2%80%89-denonce-le-reseau-intersyndical-pour-le-climat/ Sat, 06 Nov 2021 15:58:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80896 Exaspérés par l’inaction des gouvernements face à la crise climatique, des travailleuses et travailleurs membres des organisations formant le Réseau intersyndical pour le climat (RIC) ont décidé de se mettre en marche pour dénoncer la situation et réclamer des mesures suffisantes pour atteindre la cible de réduction des gaz à effet de serre de l’Accord de Paris. Réunis au parc du Mont-Royal, ils ont affirmé haut et fort leur volonté de changement.

Le RIC a ciblé le parc du Mont-Royal, le poumon de Montréal, afin de souligner l’importance de protéger l’environnement. La crise sanitaire est importante, mais elle ne doit pas nous faire perdre de vue l’urgence climatique. Pour contrer la menace des changements climatiques à l’échelle mondiale, des transitions vers des économies sobres en carbone doivent s’opérer.

« Les scientifiques ne cessent de nous mettre en garde, il faut les écouter. En l’absence de mesures importantes pour redresser la situation et atteindre la cible fixée, nous courrons tous à la catastrophe, plaident les organisations membres RIC. Au Québec seulement, on estime que l’augmentation de la température entraînera 20 000 décès d’ici 2065. Il n’est pas trop tard pour agir. Nous pouvons apporter des solutions durables pour le mieux-être de tous. Faisons en sorte que la transition soit juste pour les travailleuses et travailleurs de même que pour la santé l’ensemble de la société! »

L’action du RIC a lieu dans le cadre de la Journée mondiale d’action pour la justice climatique. La manifestation du Québec s’inscrit parmi 75 autres à travers le monde à l’occasion de la COP26. À l’initiative de syndicats internationaux, ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements qu’ils doivent accroitre considérablement leur ambition climatique. Actuellement, trop de pays ratent la ciblé fixé par l’Accord de Paris.

La coalition syndicale formée des onze principales organisations représentant les travailleuses et travailleurs du Québec revendique que le gouvernement s’engage dans un processus de transition juste. Celle-ci doit permettre d’éviter que les travailleuses et travailleurs subissent des effets négatifs des transformations environnementales nécessaires de l’économie. Favoriser la création d’emplois d’utilité environnementale et sociale et mettre en place des programmes de formation et de requalification de la main-d’œuvre sont des avenues à mettre de l’avant. Les politiques d’austérité et de privatisation ne sont pas une option. Une transition juste doit réduire les inégalités socioéconomiques, notamment en s’assurant que l’ensemble du Québec soit bien desservi en termes de services publics. Le RIC revendique une politique fiscale plus progressiste qui redistribue mieux les richesses, qui finance adéquatement les services publics et qui privilégient des initiatives porteuses pour relever le défi climatique. Finalement, la participation civile est essentielle à la réussite de la transition juste et le RIC revendique la mise en place de forums et autres lieux de concertation civile.

Le RIC regroupe les organisations syndicales québécoises suivantes : APTS, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ.

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Pour une transition juste https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-une-transition-juste/ Mon, 04 Dec 2017 16:22:10 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65203

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La lutte pour la justice climatique se poursuit https://www.csn.qc.ca/actualites/la-lutte-pour-la-justice-climatique-se-poursuit/ Fri, 10 Nov 2017 02:47:18 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64681

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Environnement : l’incohérence au rendez-vous! https://www.csn.qc.ca/actualites/environnement-lincoherence-au-rendez-vous/ Thu, 22 Dec 2016 21:58:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57613 Blogue de Pierre Patry

Au cours des dernières semaines, les différentes mesures annoncées par les gouvernements fédéral et provincial illustrent bien combien il est légitime de douter de leur réelle volonté d’effectuer un changement de cap sur les questions environnementales.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a fait siennes les cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) peu ambitieuses du gouvernement Harper. Si l’on veut atteindre les objectifs de l’accord historique de Paris adopté lors de la COP21 en 2015, cette cible doit être considérée comme une valeur plancher qui devra devenir plus contraignante. Pire encore, en approuvant des projets d’oléoduc comme celui de Kinder Morgan, le gouvernement nous éloigne de ces cibles. Enfin, la décision controversée de Justin Trudeau d’aller de l’avant sur les questions d’oléoduc sans le consentement éclairé des nations autochtones va à l’encontre de ses engagements électoraux sur le mode de gouvernance et la réconciliation avec les premiers peuples du Canada.

Au Québec, ce n’est guère mieux. Bien que nous nous soyons dotés de cibles ambitieuses de réduction de GES, le gouvernement de Philippe Couillard vient d’adopter sous le bâillon une loi qui favorise l’exploitation des hydrocarbures, ce qui est totalement incompatible avec ces cibles. Pourtant, plusieurs voix s’étaient élevées pour demander de scinder en deux le projet de loi afin d’adopter rapidement la partie sur la transition énergétique et de prendre le temps de débattre du volet concernant l’exploitation des hydrocarbures. Encore une fois, le gouvernement a fait la sourde oreille et a fait fi des règles démocratiques élémentaires.

Conférence des parties (COP) et emplois
La communauté internationale s’est réunie le mois dernier à Marrakech pour la 22e ronde des négociations climatiques de la Conférence des parties (COP) des Nations unies. Après l’adoption de l’entente de la COP21 pour limiter la température mondiale au-dessous des 2 °C, le travail ardu et technique pour réaliser cet objectif devait se mettre en branle lors de cette rencontre.

Cette rencontre s’est déroulée dans le contexte particulier où les Américains ont élu un climatosceptique grandiloquent à la présidence des États-Unis, le lendemain même de l’ouverture de la COP22.

Le temps de parler de la transition juste
La Confédération des syndicats nationaux (CSN), de même que la Confédération syndicale internationale (CSI), est présente lors des négociations climatiques de la COP depuis 2009. Une des priorités du mouvement syndical sur la question environnementale est la mise en application d’une « transition juste » qui se ferait avec l’appui, l’expertise et la participation des travailleuses et des travailleurs afin de décarboniser notre économie et d’ouvrir la voie à des énergies renouvelables.

Bien que la CSN et la CSI martèlent l’importance d’une transition juste depuis plusieurs années, ce n’est que récemment que la place des travailleuses et des travailleurs dans la lutte contre les changements climatiques suscitent l’intérêt d’un nombre important des acteurs concernés lors des négociations climatiques. Antérieurement, nos ateliers sur la transition juste peinaient à attirer les délégué-es des COP. Avec l’inclusion de la transition dans le préambule de l’entente de Paris, il y a de plus en plus d’appétit de la communauté internationale pour débattre sérieusement de la question. D’ailleurs, une conférence qui touchera uniquement la question de la transition juste se tiendra dans quelques mois à Bonn en Allemagne.

Cette vague d’intérêt s’explique par le fait que les acteurs politiques ne peuvent plus ignorer les craintes légitimes des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans les secteurs polluants visés par le passage à une économie plus verte. L’élection du controversé magnat de l’immobilier à la présidence des États-Unis en est une illustration. Il a su exploiter l’insécurité économique des mineurs de charbon et des travailleurs du secteur pétrolier. Son élection est due en partie à l’échec de nos mouvements et des politiciens progressistes à bien articuler la nature même de la transition juste. Les travailleuses et les travailleurs ne veulent pas être des spectateurs ignorés lors de la mise en œuvre des efforts titanesques que les pays doivent entreprendre pour diminuer les effets dévastateurs des changements climatiques sur la planète.

Comment allons-nous nous assurer que ces travailleurs pourront recevoir les formations nécessaires pour combler les besoins de nouveaux emplois nés de cette transition écologique? Quelles mesures financières allons-nous proposer pour que les travailleurs à la veille de la retraite ou qui éprouvent des problèmes d’apprentissage ne se retrouvent pas dans une situation économique précaire à la suite de la décroissance de leurs secteurs d’emploi? La probabilité de garder le réchauffement climatique à moins de 2 °C demeurera à risque sans l’adoption de politiques pour répondre à ces questions et préoccupations de millions de travailleurs. L’heure est à l’action et la CSN continuera de proposer sur toutes les tribunes pertinentes des pistes de solution pour résoudre cette problématique d’envergure.

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L’espoir, renouvelable https://www.csn.qc.ca/actualites/lespoir-renouvelable/ Fri, 01 Jan 2016 16:36:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=62788 Avec le rejet officiel du projet oléoduc Keystone XL, l’arrêt de l’expansion des sables bitumineux en Alberta, la renonciation de TransCanada à construire un port pétrolier au Québec, et le changement de ton observé lors des négociations sur le climat à Paris, il est difficile de nier qu’un vent nouveau souffle sur la lutte contre les changements climatiques. Assistons-nous au début d’une révolution verte ?

La défaite cuisante des conservateurs de Stephen Harper le 19 octobre dernier constitue une bonne raison de se réjouir. Bien que le gouvernement de Justin Trudeau soit loin de s’engager à la décarbonisation de l’économie canadienne, il n’en demeure pas moins que la rupture avec la vision terrifiante hyperpétrolière de Stephen Harper est un pas important pour le mouvement environnemental et l’ensemble de la société civile.

Malgré cela, pour plusieurs environnementalistes, il ne fallait surtout pas ralentir le rythme et manquer l’occasion de talonner le nouveau gouvernement libéral. C’est dans cette optique que l’organisation environnementaliste 350 Canada a organisé, début novembre, une occupation des lieux de quatre jours face au 24 Sussex pour accueillir Justin Trudeau et exiger des mesures ambitieuses en matière de climat.

« Justin Trudeau se dit le premier ministre du peuple. Nous sommes ici pour nous assurer qu’il respecte ses engagements électoraux », explique Leah Gazen, professeure à l’Université de Winnipeg, militante autochtone et participante au comité d’accueil pour le climat de 350 Canada. « La majorité des attaques contre l’environnement surviennent sur des terres traditionnelles autochtones. Que ce soit le développement hydroélectrique sur le territoire de la nation crie de la Baie-James ou l’exploitation des mines de diamant chez les Attawapiskat, le Canada a une longue tradition de racisme environnemental et d’extraction de ressources en dépit de la souveraineté autochtone et de nos droits. Justin Trudeau s’est engagé à développer une relation nation à nation avec les peuples autochtones. Si nous lui disons que nous ne voulons pas d’oléoduc sur nos terres, il doit se rallier à nos décisions. »

100 % propre, 100 % possible

Plus de 80 groupes autochtones, religieux, étudiants, environnementaux et syndicaux — dont la CSN — ont formé une coalition historique et mobilisé plus de 25 000 citoyennes et citoyens le 29 novembre dernier sur la Colline du Parlement. Cette manifestation s’est déroulée dans le cadre de la Journée mondiale d’action pour le climat, à la veille de l’ouverture de la 21e Conférence des parties (COP21) sur le climat à Paris.

Le message de la coalition est clair : une économie 100 % propre d’ici 2050 n’est pas seulement nécessaire, mais 100 % possible.

Il est largement reconnu que les sociétés doivent s’engager à se convertir aux énergies renouvelables au cours des prochaines décennies si elles veulent avoir la moindre chance d’atténuer les ravages que causeront les changements climatiques. Plusieurs pays ont déjà entamé le processus : le Danemark s’est engagé à s’affranchir du pétrole d’ici 2050, l’Angleterre a annoncé la fermeture de ses centrales au charbon d’ici 10 ans et l’Islande tire déjà la majeure partie de son énergie de sources renouvelables.

Problèmes mondiaux, solidarité planétaire

C’est sur la Colline du Parlement que les manifestantes et les manifestants ont lancé un cri du cœur au gouvernement libéral. Et ils n’étaient pas les seuls à exiger une attaque frontale de leurs dirigeantes et dirigeants contre les changements climatiques. Au total, 2173 événements se sont tenus dans plus de 150 pays pour signaler l’importance d’une entente contraignante et universelle à Paris. De la Mongolie au Swaziland, des centaines de milliers de personnes venant de six continents ont uni leurs voix afin de revendiquer une justice climatique.

En Nouvelle-Zélande, 20 rassemblements ont eu lieu à travers le pays, et une manifestation a rassemblé plus de 15 000 personnes à Auckland. « C’est la première fois que les syndicats se sont réellement impliqués dans une manifestation mixte pour l’environnement », précise Gary Cranston, porte-parole de Unite Union pour les questions de changements climatiques et responsable syndical auprès des travailleuses et des travailleurs des cinémas et des restaurants-minute. « Il y a eu de nombreuses pertes d’emplois dans le secteur des combustibles fossiles en Nouvelle-Zélande. Nous n’avons plus le choix de parler des changements climatiques et de la nécessité d’une transition juste pour les travailleuses et les travailleurs. Car ce ne sont pas uniquement les mineurs qui subiront les effets négatifs du chaos climatique, ce sont aussi, par exemple, les travailleurs mal payés de la restauration rapide qui ne possèdent pas plusieurs résidences ni les fonds nécessaires pour fuir un désastre écologique. »

« Les pays en développement n’ont pas la capacité financière d’atténuer de manière substantielle les effets des changements climatiques », rappelle Mme Wijayaningdyah. « Les pays développés, comme le Canada, doivent s’engager à accorder du financement pour que les pays en développement puissent abandonner les carburants à forte teneur en carbone. Les sommes consenties au Fonds mondial pour le climat devront être investies pour offrir de la formation aux travailleurs dans les industries visées et assurer une protection sociale pour celles et ceux qui seront affectés par des catastrophes climatiques. »

Après Paris, le travail

Bien que l’accord adopté lors des négociations tenues à Paris sur les changements climatiques ne fasse pas l’unanimité, le fait demeure que le 12 décembre 2015 marquera l’histoire de la lutte contre les changements climatiques.

Les 196 parties se sont entendues pour limiter le réchauffement planétaire à un maximum de 2 °C au-dessus des températures préindustrielles, tout en visant 1,5 °C pour notamment éviter le chaos absolu pour les nations insulaires. Pour leur part, les pays industriels se sont engagés à verser un minimum de 100 milliards de dollars annuellement aux pays en développement pour les aider à faire face aux ravages climatiques et pour les soutenir dans les transformations énergétiques qu’ils comptent réaliser.

Malgré ces avancées, sur le plan syndical, la Confédération syndicale internationale (CSI) juge que l’accord de Paris ne constitue qu’une partie de la solution. Les syndicalistes dénoncent notamment l’absence de révision de chacune des cibles nationales avant l’entrée en vigueur de l’accord en 2020 et le fait que la transition juste pour les travailleuses et les travailleurs ait été reléguée au préambule non contraignant du texte.

Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable, un optimisme prudent s’impose en ce qui a trait aux engagements des parties à Paris. « La ratification d’un accord universel par l’ensemble des pays membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) est assurément un pas dans la bonne direction, observe M. Patry. Mais, ce n’est pas un accord très contraignant. Certes, il offre des perspectives encourageantes, mais si nous souhaitons limiter l’augmentation de la température à l’échelle de la terre, les groupes syndicaux, progressistes et environnementalistes devront exercer une vigilance de tous les instants pour que tous agissent dans le sens des objectifs de l’accord. La lutte pour la justice climatique ne s’arrête pas après la mobilisation du 29 novembre ni après les pourparlers de Paris, elle se poursuit au quotidien, dans nos foyers, dans nos milieux de travail et surtout dans nos rues. »

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Le pari de Paris https://www.csn.qc.ca/actualites/le-pari-de-paris/ Thu, 01 Oct 2015 14:57:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=62901 Les ravages du chaos climatique se font déjà sentir à travers le monde. Plus que jamais, les pays membres des Nations unies doivent s’entendre sur un accord universel et contraignant sur le climat pour atténuer les effets dévastateurs des changements climatiques. L’enjeu est de taille.

C’est sur le thème « Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte » que la CSN ainsi que d’autres syndicats affiliés à la Confédération syndicale internationale (CSI) se sont réunis en septembre dernier à Paris en préparation de la prochaine Conférence des parties (COP) des Nations unies qui s’y tiendra en décembre. Le message du mouvement syndical ne pourrait être plus clair : nous n’avons plus de temps à perdre face aux changements climatiques. En œuvre depuis 1992, la 21e séance de négociation de la COP est de loin la plus importante de son histoire.

Avec l’abandon du protocole de Kyoto et l’absence marquante de dialogue depuis la COP15 de 2009 à Copenhague, les gouvernements ne se laissent aucune marge de manœuvre pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement à 2°C par rapport au standard préindustriel.

À l’évidence, nous sommes bien loin de la conclusion d’un accord. Lors de la dernière séance de négociation, qui s’est tenue à Lima en 2014, les parties se sont entendues sur un seul paragraphe de la convention-cadre.

« Les États jouent un jeu très dangereux », constate Anabella Rosemberg, coordonnatrice de la CSI et responsable de la présence du mouvement syndical dans le cadre des négociations climatiques. « Le constat n’est pas brillant. Les négociations internationales connaissent un moment assez difficile. Certains pays, dont le Canada, bloquent systématiquement tout progrès. Ils tirent les autres États vers un seuil si bas que le processus ne peut plus fonctionner. »

Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable du dossier environnement, il est primordial que le gouvernement fédéral assume un rôle de leader dans la lutte aux changements climatiques.

« C’est inadmissible que le Canada nuise aux négociations internationales. Sous le règne de Stephen Harper, le Canada a reçu le prix “Fossile de l’année” pendant cinq années consécutives pour s’être démarqué comme le pays le plus perturbateur lors des négociations, déplore M. Patry. Nous devons adhérer à l’établissement de cibles ambitieuses de réduction de gaz à effet de serre (GES). Le développement durable ne peut pas s’appuyer sur l’exploitation d’une ressource aussi dommageable que celle des sables bitumineux. Le nouveau gouvernement doit comprendre que le temps est compté et agir en conséquence. »

Scientifiques à bout de souffle

« Les parties doivent absolument conclure une entente, et au plus vite », insiste la Dre Isabella Valicogna, professeure en science du système terrestre à l’Université de Californie à Irvine et scientifique au laboratoire de recherche sur la propulsion de la NASA. « En tant que scientifique, j’observe la dévastation climatique quotidiennement, le manque d’action est stupéfiant. Nous avons enclenché des changements qui dureront plus de 100 ans. On peut les ralentir, les atténuer, mais pas sans un accord universel et contraignant. »

Mme Valicogna étudie les cycles de l’eau de l’Arctique en lien avec les changements climatiques. « Les couches de glace fondent beaucoup plus rapidement que prévu », prévient-elle. « Même l’objectif de limiter la hausse de la température à 2°C engendrera des conséquences monumentales. En observant le passé, nous savons que des conditions semblables ont existé il y a 100 000 ans. À l’époque, une hausse de 1°C à 1,5°C a suscité une montée de 5 à 6 mètres du niveau de la mer. Nous ne devrions plus nous demander si les mêmes conséquences se répèteront, mais plutôt la vitesse à laquelle elles se produiront. »

Peuples appauvris : proies du climat

Les changements climatiques risquent de déchaîner des crises importantes sur la planète et ce sont les pays et les communautés les moins nantis qui subiront le pire des dommages.

« Le réchauffement climatique met davan­tage en danger les pays pauvres », explique Isabella Valicogna. « Les régions côtières seront méconnaissables après la montée du niveau de la mer. Seulement au Nigéria, plus de 20 millions de personnes résident près de la mer. Une crise climatique, c’est aussi une crise de migration, une crise humanitaire », déplore la scientifique.

La sécurité des peuples à risque est un enjeu incontournable pour la CSI. « Il faut protéger les communautés et les travailleurs vulnérables. Nous voyons déjà que les sécheresses et les inondations affectent davantage les pays les plus pauvres, soutient Mme Rosemberg. Le combat du mouvement syndical, c’est d’obtenir une protection sociale pour ces populations. Un revenu familial garanti, l’assurance-chômage et un système de santé publique sont fondamentaux pour leur permettre d’affronter un avenir qui sera dur, très dur. »

Convergence des luttes

Pour la CSI, un succès à Paris ne sera pas tributaire du seul résultat des négociations, mais également de la capacité du mouvement syndical de mobiliser les travailleuses et les travailleurs à participer aux activités qui se dérouleront lors de la Journée mondiale d’action le 29 novembre. La CSN invite d’ailleurs ses membres à prendre part à l’action qui se tiendra à Ottawa.

« Il faut unir les causes. Le chaos clima­tique ne doit pas être une option, affirme Mme Rosemberg. Nous devons sensibiliser les travailleurs aux enjeux environnementaux en leur démontrant les liens qui existent entre le climat, la justice, les emplois et la solidarité. La lutte ne peut plus être limitée à l’environnement, l’emploi ou l’éducation. Les groupes sociaux doivent développer une vision du monde qui exclut du pouvoir les forces qui encouragent notre dépendance aux hydrocarbures. »

Quoique le bilan climatique soit assez démoralisant, Isabella Valicogna y voit aussi un aspect positif, soit l’occasion de relever d’importants défis collectivement. « Oui, les bouleversements climatiques provoqueront beaucoup de détresse, mais cela nous fournira aussi de nouvelles occasions de luttes, avance-t-elle. De nouveaux emplois seront créés. La nouvelle génération veut travailler à développer des solutions, de nouvelles sources d’énergie renouvelable et des technologies capables de les transformer et de les stocker. »

Pour sa part, la CSN juge que la transition vers une économie verte se fait en partie à travers le syndicalisme. « Le développement durable, c’est la conjugaison entre le développement économique, les droits sociaux et le respect de l’environnement, explique Pierre Patry. Malheureusement, on oublie souvent le volet “droits sociaux” du développement durable. Bien qu’il soit important de nous assurer que les entreprises soient moins polluantes, nous devons aussi veiller à ce que les droits des travailleuses et des travailleurs soient préservés, tant pour les nouveaux emplois dits clean-tech que pour les emplois traditionnels. La meilleure façon de le faire, c’est en se syndiquant. »

Revendications syndicales

Chose certaine, la CSN, la CSI et leurs alliés comptent bien se faire entendre lors des négociations à Paris en décembre.

D’abord, le mouvement syndical pressera les parties de passer à l’action avant 2020. Puis, il exigera une feuille de route claire quant à l’engagement des pays industrialisés à verser 100 milliards de dollars de soutien par année aux pays en développement, pour finalement réclamer que les travailleuses et les travailleurs soient accompagnés dans la transformation de l’économie.

« Nous devons pouvoir organiser le changement vers une économie verte de façon à ce que les travailleurs y trouvent leur compte. Nous voulons participer activement à la transformation de nos systèmes de productivité et de nos modes énergétiques. Les travailleurs vont construire une économie à faible émission de carbone, et personne ne sera laissé de côté », conclut Mme Rosemberg.

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La CSN au sommet des syndicats sur les changements climatiques https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-au-sommet-des-syndicats-sur-les-changements-climatiques/ Mon, 14 Sep 2015 18:40:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-au-sommet-des-syndicats-sur-les-changements-climatiques/ C’est sur le thème « Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte » que des syndicalistes du monde entier se réunissent les 14 et 15 septembre à Paris au sommet de la Confédération syndicale internationale (CSI) en prévision de la 21e conférence des parties (COP) sur les changements climatiques qui aura lieu en décembre 2015. La CSN participe à ce sommet afin de contribuer à la définition de la position du mouvement syndical international à l’égard du programme climatique, notamment en ce qui a trait à la nécessité d’un accord juste, ambitieux et contraignant. Il y sera aussi question des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des responsabilités différenciées selon les conditions existantes dans chacun des pays et du financement des politiques climatiques.

Des représentantes et des représentants de tous les continents sont réunis pour voir comment, ensemble, il est possible d’infléchir le cours des négociations actuelles sur le climat. En effet, à ce moment-ci, il semble bien que les documents de travail en prévision des accords sur le climat ne fassent aucune référence à la nécessité de garantir une transition juste et le droit à un emploi décent pour les travailleuses et les travailleurs.

Cette rencontre, où plus de 250 syndicalistes du monde entier sont réunis, sera aussi l’occasion d’exprimer nos attentes au président de la COP21 et ministre des Affaires étrangères de la France, monsieur Laurent Fabius. Notre volonté de transformer nos sociétés et de lutter pour l’accès à un travail décent contre les inégalités sociales et le changement climatique sera sans l’ombre d’un doute au cœur de notre message auprès de celui qui a la responsabilité de mener à bien l’accord à Paris en décembre.

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