Crise économique – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Wed, 02 Apr 2025 18:52:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Crise économique – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Le Québec appelle à la résistance et à la solidarité face aux menaces de l’administration Trump https://www.csn.qc.ca/actualites/le-quebec-appelle-a-la-resistance-et-a-la-solidarite-face-aux-menaces-de-ladministration-trump/ Tue, 01 Apr 2025 13:20:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103805 Un collectif de citoyennes et de citoyens québécois de toutes allégeances lance aujourd’hui un appel à la résistance et à la solidarité afin de faire front commun contre les récentes menaces économiques, culturelles et politiques provenant de l’administration Trump.

Face aux tarifs douaniers injustifiés imposés par les États-Unis et au chantage politique visant à affaiblir la souveraineté économique, numérique, démocratique et culturelle du Québec et du Canada, ce collectif affirme haut et fort qu’il est hors de question de céder aux pressions américaines ou d’envisager toute forme d’annexion aux États-Unis.

Un grand rassemblement aura lieu le 6 avril à 13 h 30 au pied du Mont-Royal, près de la statue de Georges-Étienne Cartier, afin d’exprimer notre solidarité et notre résistance face aux menaces de l’administration Trump.

« Nous sommes profondément attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées par notre société au fil du temps », souligne le collectif dans une déclaration qui a été signée par plusieurs centaines de personnalités publiques québécoises. « Il est impensable pour nous de reculer sur des enjeux aussi fondamentaux que l’égalité des sexes, les droits des femmes, le droit à l’avortement, l’équité salariale, les droits des personnes LGBTQ+, la lutte contre la discrimination raciale ou encore la préservation de notre système universel de santé et de nos services éducatifs accessibles », rappelle Alain Saulnier, porte-parole du collectif.

Le collectif dénonce vivement l’idée d’importer au Québec et au Canada un modèle américain qui aggrave les inégalités économiques et sociales, compromet les acquis sociaux essentiels, encourage le port d’armes, envisage la réinstauration de la peine de mort ou néglige la lutte contre les changements climatiques.

La protection de la langue française, de la culture québécoise ainsi que des cultures autochtones constitue également une priorité essentielle. Le collectif réaffirme ainsi la nécessité de résister aux géants américains du web et à leur influence croissante.

« Nous lançons un appel à nous unir et à résister face aux pressions exercées par le président Trump et son administration », poursuit Alain Saulnier. « Nous invitons la société civile, les représentants patronaux, syndicaux, communautaires, féministes, environnementaux et culturels à faire front commun pour défendre notre autonomie, notre diversité culturelle et nos acquis sociaux. »

Cette solidarité dépasse les frontières du Québec. Le collectif appelle aussi les Canadiennes et Canadiens des autres provinces à manifester la même détermination. Finalement, nous devrons, au courant des mois et années à venir, approfondir nos liens avec les citoyennes et citoyens américains qui subissent eux aussi les conséquences néfastes des politiques de l’administration Trump et travailler ensemble pour mettre en échec les visées autoritaires de cette administration.

« Face à une menace commune, nous devons nous tenir debout ensemble », conclut le collectif. « Le temps presse, c’est maintenant à nous de jouer. »

Plusieurs centaines de personnes ont déjà signé la déclaration. Notamment : Alain Saulnier, Christine Beaulieu, Christine St-Pierre, Liza Frulla, Louise Beaudoin, Yvon Deschamps, Jacques Godbout, Caroline Senneville (Présidente de la CSN), Éric Gingras (Président de la Centrale des syndicats du Québec / CSQ), Tania Kontoyanni (Présidente de l’Union des Artistes), Alain Saladzius, Alain Vadeboncoeur, Alex Norris, Anaïs Barbeau-Lavalette, Anaïs Larocque, Anne-Marie Cadieux, Ariane Charbonneau, Catherine Durand, Clément Duhaime, Deneault Alain, Destiny Tchehouali, Dominique Legault, Françoise David, Fred Pellerin, Guylaine Tremblay, Jean-Robert Bisaillon, Jean-Robert Choquet, Joanne Liu, Jonathan Durand Folco, Laure Waridel, Lorraine Pintal, Louise Caouette Laberge, Louise Sicuro, Maka Koto, Mariana Gianelli, Michel Lacombe, Michel Rivard, Michelle Chanonat, Monique Simard, Normand Baillargeon, Pierre Trudel, Ségolène Roederer, Simon Brault, Agnès Gruda, André Bélisle, André Noël, Annick Charette, Ariane Roy, Benoit McGinnis, Boucar Diouf, Camil Bouchard, Céline Bonnier, Christian Bégin, Christian Vanasse, Claude Desrosiers, Claude Legault, Claude Meunier, Dominic Champagne, Edith Butler, Édith Cochrane, Emmanuel Bilodeau, Ève Déziel, François Avard, François Delorme, François Girard, Geneviève Rochette, Geoffrey Gaquère (Directeur artistique et codirecteur général du TNM), Isabelle Vincent, Jacqueline Lemay, Janine Krieber, Jean-François Lépine, Jean-François Nadeau, Jean-Sébastien Fournier, Julie Le Breton, Lana Carbonneau, Léa Clermont-Dion, Lise Aubut, Lizann Demers, Lou Vincent Desrosiers, Louise Harel, Louise Richer, Luc Ferrandez, Mani Soleymanlou, Manon Barbeau, Marie Malavoy, Marie-Josée Lacroix, Marie-Pier Boisvert, Marion Dove, Martin Viau, Mélissa Dion, Michel Désautels, Mireille Elchacar (Mères au front), Mona Greenbaum (Fondatrice de la Coalition des familles LGBT+), Monique Savoie, Morgane Gelly, Myriam Perraton Lambert, Pascale Cormier, Patrice Michaud, Paule Baillargeon, Philippe Poullaouec-Gonidec, Pier Paquette, Pierre Curzi, Pierre Martin, Pierre-Michel Tremblay, Rachida Azdouz, Rémi Bourget, René Richard Cyr, Robin Aubert, Salam Yazbeck, Vincent Graton.

Pour apposer sa signature à l’appel à la résistance : https://bit.ly/APPEL_RESISTANCE

Le collectif pour un appel à la résistance et à solidarité face aux menaces de l’administration Trump rassemble plus de 300 signataires.

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Résistons aux menaces de Donald Trump https://www.csn.qc.ca/actualites/resistons-aux-menaces-de-donald-trump/ Mon, 24 Mar 2025 12:17:06 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103582 Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du Québec de toutes allégeances, tenons à exprimer notre indignation contre la volonté affichée par le président américain, Donald Trump, de nous étrangler avec ses tarifs douaniers et son chantage, dans le but d’inciter à notre annexion aux États-Unis. Il n’est absolument pas question pour nous du Québec de devenir américains. Qu’on se le tienne pour dit ! Nous sommes trop attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées au cours des ans par notre société.

Il n’est pas question pour nous de reculer sur l’égalité hommes-femmes, leurs droits comme le droit à l’avortement, à l’équité salariale, les droits à la diversité sexuelle des LGBTQ+ et les mesures pour contrer la discrimination raciale et pour favoriser la diversité.

Nous ne voulons pas importer ici une société qui consacre l’inégalité entre les plus démunis et les plus riches de la société. Ainsi, il n’est pas dans nos plans d’établir des soins de santé payants et privés, ou encore de renoncer à se faire soigner, faute de moyens. De la même façon, nous ne voulons pas que les jeunes soient tenus de rembourser leurs dettes d’études jusqu’à la retraite. Nous tenons également à notre réseau de services de garde éducatifs et à nos congés parentaux.

Nous résisterons collectivement afin de préserver notre liberté de penser, de débattre, de produire et de diffuser des connaissances et des savoirs diversifiés, nécessaires pour édifier une société plus juste, tolérante et équitable.

D’autre part, nous ne ferons pas un retour en arrière en rétablissant la peine de mort, abolie depuis plusieurs décennies au pays, ou en encourageant le port d’armes chez nous. De plus, nous ne voulons pas mettre de côté nos engagements et nos préoccupations en faveur de la protection de l’environnement afin de faire face au défi que constituent les changements climatiques. L’avenir de la planète n’attendra pas.

Enfin, nous tenons à protéger nos droits linguistiques, notre culture ainsi que les cultures autochtones. En ce sens, nous ne supporterons pas que la culture américaine prenne le dessus sur nos ondes radio et télé, de même que sur les plateformes numériques, propriété des multimilliardaires américains. À plus ou moins long terme, nous devons même viser à nous affranchir des géants américains du web et de leurs plateformes.

Ainsi, nous lançons aujourd’hui un immense appel à résister et à être solidaire face à la menace qui nous vient du bureau Ovale. Ces menaces pèsent un poids particulier pour la nation québécoise qui doit de tout temps imposer ses choix, notamment en matière d’exception culturelle, ou encore de gestion de l’offre sur le plan économique. Nous en appelons à la population, à la société civile, aux représentants patronaux, syndicaux, aux groupes communautaires, aux groupes de femmes, environnementaux et de toutes les communautés de la diversité et des communautés culturelles, à faire front commun.

Cette solidarité est devenue nécessaire. Tous et toutes, nous avons actuellement un ennemi commun : l’administration du président américain. La même intention de se défendre contre les pressions exercées par Donald Trump existe partout dans le reste du Canada. Nous les encourageons, là aussi, à tenir bon et à développer la même unité. Nous souhaitons également établir des ponts avec nos amis américains qui découvrent, jour après jour, les dégâts causés par les premiers mois au pouvoir du président Donald Trump et son administration.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous invitons la population et les forces vives du Québec de toutes allégeances à se mobiliser et à résister face aux menaces de Donald Trump, car le temps nous presse.

À nous de jouer !

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Tarifs américains: notre économie en état d’alerte https://www.csn.qc.ca/actualites/tarifs-americains-notre-economie-en-etat-dalerte/ Wed, 12 Mar 2025 21:25:53 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103129 Trump a d’abord annoncé vouloir imposer des tarifs de 25 % sur les importations canadiennes pour tous les produits, à l’exception des produits énergétiques et des minéraux critiques qui seraient taxés à 10 % ; il a ensuite repoussé la mise en application de ces tarifs au 4 mars, puis au 4 avril. Il a aussi annoncé l’entrée en vigueur de tarifs spéciaux pour l’acier et l’aluminium le 12 mars. C’est en utilisant cette stratégie de la peur et du chaos que Trump souhaite obtenir des gains économiques, affichant son mépris tant pour les accords internationaux que pour la souveraineté de pays comme le Canada, qui « pourrait devenir le 51e état américain ». Rien de moins !

Trump ne cache pas ses intentions. « Les tarifs annoncés samedi (le 1er février) seront sur pause pour 30 jours, le temps de voir si un accord économique avec le Canada peut être structuré. ÉQUITÉ POUR TOUS ! », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

Au moment de mettre sous presse, on ne sait toujours pas si la menace sera mise à exécution, et si oui, pour combien de temps pourrait durer ce conflit commercial.

On voit bien que le trafic de fentanyl ou la présence de migrants illégaux n’était qu’un prétexte pour le président américain. Cela lui permettait d’invoquer l’urgence nationale qui était l’un des seuls moyens de contourner l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) par un simple décret. C’est pourtant Trump lui-même qui avait négocié cet accord en 2019 en utilisant comme moyen de pression des tarifs ciblés sur l’acier et l’aluminium.

Cette résurgence des menaces fait réfléchir. Nos élu-es de Québec et d’Ottawa évoquent la nécessité de diversifier nos marchés d’exportation pour moins dépendre des États-Unis. On l’a compris pendant la pandémie : il est risqué de ne compter que sur de lointains fournisseurs pour les biens essentiels. Cette fois sera-t-elle la bonne pour une réelle diversification de notre économie ? Serait-on enfin devant un véritable signal de changement ?

De quels accords commerciaux avons-nous besoin ?

Que valent des accords commerciaux si les plus puissants se permettent de les bafouer comme le fait à répétition Donald Trump depuis son arrivée en poste ? Devrait-on s’obliger à toujours plus de concessions pour satisfaire le président américain, sachant qu’il n’honorera pas sa partie de l’entente ? Le commerce international est-il devenu un contrat de dupes ? Les États-Unis ont rendu inopérant le tribunal de l’OMC en refusant d’y nommer de nouveaux juges. La plainte de la Chine contre les tarifs de 10 % imposés par les États-Unis n’aura probablement pas d’issue. Même un gain en première instance ne suffira pas à inverser quoi que ce soit, puisque la décision sera portée en appel et que le processus sera très long.

Il importe cependant de rappeler que, depuis des décennies, ces accords commerciaux servent en partie les intérêts des multinationales. Nos gouvernements devraient plutôt protéger la gestion de l’offre en agriculture et nos secteurs stratégiques comme le bois.

Un réveil s’amorce. La solidarité entre les travailleuses et les travailleurs de tous horizons s’est exprimée après la fermeture sauvage des entrepôts d’Amazon au Québec. Dans l’acier, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) échange avec des syndicats américains ou européens via le réseau syndical international IndustriAll. La menace de Trump se tournera bientôt vers l’Union européenne et l’acier est une cible probable. Là aussi, toutefois, il a déjà annoncé ses couleurs.

Redéfinir notre économie

Le premier ministre Legault a appelé les Québécoises et les Québécois à profiter de la crise actuelle pour « redéfinir notre économie ». Il faudrait aussi revoir nos accords commerciaux pour qu’ils nous protègent contre d’autres éventuelles menaces et agressions économiques. Devraient-ils permettre la délocalisation des mauvaises conditions de travail et de la pollution qui accompagne certains procédés industriels ou agricoles ? Ne devrait-on pas revoir notre approche du commerce mondial ? Et aussi prévoir des protections adéquates pour les travailleuses et les travailleurs qui risquent d’être mis à pied ?

Face à des menaces croissantes, nous devrons reprendre collectivement en main les leviers nécessaires pour assurer une plus grande équité dans le monde.

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Élections fédérales 2025 – Le vrai bon sens https://www.csn.qc.ca/actualites/elections-federales-2025-le-vrai-bon-sens/ Mon, 10 Mar 2025 20:59:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103057 Les élections fédérales prévues au plus tard en octobre de cette année risquent fort probablement d’être devancées au printemps étant donné les récents développements à Ottawa. Les ambitions protectionnistes démesurées du nouveau président élu à Washington militent également en faveur d’élections hâtives.

Fidèle à ses habitudes, la CSN a l’intention de prendre part au débat public dans le cadre de ces élections. Alors que depuis plusieurs mois un vent conservateur souffle sur le pays et sur notre voisin du sud, notre centrale syndicale entend mettre de l’avant ses priorités et dénoncer les propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs.

Nous vous invitons à visiter notre page portant sur les élections afin de susciter la réflexion et l’analyse autour des enjeux soulevés par ce vote.

Bien sûr, le temps venu, nous vous invitons aussi à exercer votre droit de vote.

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Faire plus pour sortir de la crise en santé https://www.csn.qc.ca/actualites/faire-plus-pour-sortir-de-la-crise-en-sante/ Fri, 13 Nov 2020 22:46:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77104 La mise à jour économique du gouvernement Legault ne va pas chercher les marges nécessaires pour mettre fin à la crise en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) préconise une réforme de la fiscalité audacieuse pour parvenir à améliorer nos services publics.

Une relance économique qui laisse peu de place aux services publics et aux travailleurs.
La mise à jour économique a pour objectif de revenir à l’équilibre budgétaire dans cinq ans, le tout sans aller chercher de nouveaux revenus. Pourtant, la pandémie montre à quel point nos services publics ont fait les frais des politiques d’austérité des dernières décennies. Le manque de personnel, les enjeux de santé mentale, la qualité des soins aux aîné-es sont autant d’enjeux qui nécessitent des investissements majeurs pour parvenir à répondre aux besoins de la population.

C’est pourquoi la FSSS–CSN souhaite que la relance économique mise davantage sur nos services publics. Le gouvernement compte sur une augmentation des transferts fédéraux en santé pour financer les mesures qu’il a annoncées dernièrement dans le réseau. Cette augmentation, bien que souhaitable, est loin d’être à portée de main et n’empêche en rien le gouvernement d’augmenter ses propres revenus.

« Si on ne veut pas aller chercher de nouveaux revenus tout en gardant le cap sur la réduction de la dette et un retour rapide à l’équilibre budgétaire, on peut craindre une nouvelle forme d’austérité. Le gouvernement doit sortir de son étau idéologique et prendre les moyens qui s’imposent pour sortir nos réseaux de la crise actuelle », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des solutions fiscales pour renforcer le filet social
Selon la FSSS–CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise, et les autres qui pourraient subvenir, la FSSS–CSN demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

L’organisation, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc tous ses membres et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.

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Mise à jour économique : des cibles ambitieuses et des moyens à préciser, estiment les centrales syndicales https://www.csn.qc.ca/actualites/mise-a-jour-economique-des-cibles-ambitieuses-et-des-moyens-a-preciser-estiment-les-centrales-syndicales/ Fri, 19 Jun 2020 19:04:26 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76070 Réagissant à la mise à jour économique du ministre des Finances Éric Girard, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD accueillent positivement le recours à la réserve de stabilisation afin de contrer le déficit de 14,9 milliards et la création d’une provision budgétaire de 4 milliards de dollars pour anticiper les effets d’une possible deuxième vague de contamination.

Les centrales sont toutefois perplexes quant au versement intégral des sommes prévues au Fonds des générations. Elles estiment que ces 2,6 milliards de dollars auraient été beaucoup mieux utilisés en étant investis dans la relance économique et dans la consolidation de nos services publics, grandement mis à l’épreuve depuis le début de la crise de la COVID-19. Les organisations syndicales rappellent que c’est justement cette obsession du remboursement de la dette qui est en partie tributaire de l’hécatombe constatée ces dernières semaines dans le réseau de la santé et des services sociaux.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD notent également que les prévisions de croissance économique, ambitieuses, de 6,0 % en 2021 et de 2,4 % de 2022 exigeront d’importantes mesures de relance économique. Afin d’y parvenir, le gouvernement doit rapidement convier l’ensemble des acteurs socioéconomiques afin de détailler les mesures de relance à privilégier. C’est en ce sens qu’elles ont publié hier la plateforme Repenser et relancer le Québec disponible sur leur site Internet respectif.

Par ailleurs, les centrales syndicales indiquent qu’une fois soustraits la provision de 4 milliards et les versements au Fonds des générations, le déficit réel s’approche de la somme de 8,3 milliards, un déficit important, certes, mais bien moindre que les 15 milliards annoncés aujourd’hui. Aussi, elles soulignent que l’année 2019-2020 s’est soldée, une nouvelle fois, avec un surplus beaucoup plus élevé qu’initialement prévu. Le Québec amorçait donc la crise économique dans une situation financière plus qu’enviable.

Citations

« La FTQ se réjouit de l’engagement public du ministre de ne pas reprendre la stratégie de l’austérité de l’ancien gouvernement libéral qui a tant fait mal à nos services publics. Nous saluons aussi la volonté de Québec de mettre le temps qu’il faut pour lutter contre le déficit. Cependant, le gouvernement devra être au rendez-vous pour améliorer les conditions d’exercice d’emplois et les salaires des travailleuses et travailleurs du secteur public. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Les objectifs de croissance économique du gouvernement sont ambitieux, mais atteignables. Pour y parvenir, le gouvernement doit réunir l’ensemble des acteurs économiques afin de réfléchir aux meilleures stratégies pour appuyer la relance. Celles-ci ne peuvent se réduire à l’accélération de projets d’infrastructure déjà prévus. Des choix de société sont à faire et des mesures particulières doivent être pensées et développées collectivement. Le gouvernement doit favoriser le dialogue social pour atteindre les objectifs qu’il se fixe aujourd’hui. » – Jacques Létourneau, président de la CSN

« La mise à jour économique confirme que le Québec a évité le pire avec des surplus importants accumulés lors des dernières années, notamment le nouveau surplus de 3 milliards pour 2019-2020. Ces montants nous permettent de mieux passer au travers de la pandémie. C’est une bonne nouvelle, puisque personne ne veut revivre l’austérité qui a coupé les services aux familles et aux aîné-es, particulièrement à celles et à ceux en situation de vulnérabilité. Pour soutenir la relance, il nous apparaît plus pertinent que jamais d’investir en éducation, en enseignement supérieur, en santé et en petite enfance, où les besoins sont criants. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ

« Le gouvernement s’engage à retourner à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans, et ce, sans que ça se fasse au détriment des services publics ou par une hausse du fardeau fiscal des Québécoises et des Québécois. S’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les services publics, nous croyons sincèrement qu’il y a des choses à explorer du côté des entreprises qui tentent d’échapper au paiement de leur juste part, notamment les géants du numérique. Québec doit augmenter la pression sur Ottawa pour mettre en place une taxe temporaire, le temps que les travaux de l’OCDE aboutissent. » – Luc Vachon, président de la CSD

 

 

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Des projections urbaines pour réclamer des investissements dans les services publics https://www.csn.qc.ca/actualites/des-projections-urbaines-pour-reclamer-des-investissements-dans-les-services-publics/ Thu, 18 Jun 2020 18:28:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76048 Ce soir, dès la tombée du jour, les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN utiliseront des projections urbaines dans le centre-ville de Montréal pour envoyer un message clair au gouvernement de la CAQ, en vue de l’énoncé économique qui sera déposé demain : Le Québec doit faire mieux et investir massivement dans les services publics.

« La crise actuelle met en lumière les dégâts causés par des années de compressions et de mesures d’austérité. Dans bien des secteurs, la situation était déjà critique avant la pandémie; et ça ne va pas en s’améliorant. Ça prend des investissements importants pour mettre en place des mesures structurantes, pas de simples pansements », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Pour la CSN, ces investissements dans les services publics doivent permettre d’améliorer à la fois les salaires et les conditions de travail. L’organisation syndicale rappelle qu’en novembre dernier, l’Institut de la Statistique du Québec confirmait à nouveau que le personnel des services publics était moins bien rémunéré que le reste des salariés québécois. « Il faut briser cette spirale qui tire tout le secteur public vers le bas : des salaires insuffisants qui n’attirent plus, des pénuries de personnel qui se multiplient, des surcharges de travail qui entraînent des maladies professionnelles, de nouvelles pénuries qui s’ajoutent… Ça ne peut plus continuer comme ça ».

Les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN sont conscients que le Québec doit faire des choix. Ils demandent aujourd’hui à la CAQ de choisir le bien-être de la population.

« La négligence des derniers gouvernements envers les besoins criants des réseaux publics a rendu l’attraction et la rétention du personnel extrêmement difficiles. Le gouvernement de la CAQ a maintenant le devoir de réparer ce qui a été brisé pour que la population du Québec puisse bénéficier des services auxquels elle a droit », conclut Caroline Senneville.

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Repenser et relancer le Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/repenser-et-relancer-le-quebec/ Thu, 18 Jun 2020 11:50:11 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76036 La fin abrupte du projet de loi 61 aura eu le mérite de démontrer deux choses. D’un côté, bien que nous ayons accueilli positivement la volonté du gouvernement d’investir massivement pour relancer l’économie, la reprise économique du Québec ne peut se limiter aux seuls travaux d’infrastructure. Une telle approche exclut les femmes de la relance, tout comme des pans entiers de l’économie. De l’autre, elle ne peut s’effectuer sans une véritable concertation de l’ensemble des acteurs socioéconomiques et sans réflexion sur la nature de tels projets — encore moins en saccageant les règles élémentaires en matière de contrôle démocratique et environnemental.

C’est dans cet esprit que nos organisations syndicales ont développé une série de propositions [consulter la plateforme des centrales syndicales sur l’économie du Québec] basées sur le renforcement de la résilience de notre économie nationale qui pourront, nous le croyons, alimenter la réflexion quant au développement socioéconomique qui devrait prévaloir au Québec.

La crise de la COVID-19 aura mis en évidence plusieurs défaillances au sein de notre économie. Les nombreux problèmes d’approvisionnement de certains produits de base, constatés dans plusieurs économies mondiales, reposent en bonne partie sur la lente délocalisation de la production et sur des chaînes d’approvisionnement qui reposent sur de longs circuits de production répartis sur différents territoires. Il est possible de faire mieux.

Pour une réindustrialisation du Québec
Pour nous assurer que la reprise économique pourra bénéficier au plus grand nombre et diminuer les impacts potentiels de crises similaires dans le futur, nous croyons qu’il est nécessaire de réduire notre dépendance envers la production hors de notre territoire en stimulant une réindustrialisation du Québec afin de renforcer la résilience de son économie. Consommer local, c’est bien. Produire au Québec, c’est mieux ! Il tombe sous le sens que la chaîne de production agroalimentaire, qui a sérieusement été testée lors de la pandémie, tout comme la chaîne pharmaceutique et celle d’équipements médicaux, pour ne nommer qu’elles, se doivent d’être activement soutenues.

En ce sens, l’État québécois ne peut se contenter du rôle de donneur d’ouvrage ou de facilitateur des initiatives du secteur privé. Il doit favoriser la restructuration, la diversification et le dynamisme technologique du tissu industriel. Le gouvernement doit adopter une politique industrielle plus interventionniste et assumer un rôle central dans la coordination et la planification stratégique de la relance. Pour ce faire, il doit agir par l’entremise de ses politiques économiques, notamment par ses politiques budgétaires et fiscales, d’emploi et de main-d’œuvre, commerciales, scientifiques et d’innovation, etc.

De telles politiques économiques se doivent d’être structurantes : elles doivent viser à consolider et à diversifier le tissu productif en soutenant le renforcement des filières industrielles existantes, l’expansion d’activités connexes à ces filières et la création de nouveaux pôles de développement.

Le gouvernement a multiplié les mesures d’urgence à l’intention des entreprises pour traverser la crise. Cela allait de soi. Il est essentiel que le soutien aux entreprises se poursuive encore plusieurs mois et qu’une attention particulière soit apportée aux PME : souvent fortement ancrées dans leur communauté, elles font tourner l’économie locale et ont un impact structurant sur le tissu industriel des régions.

Aucune injection de capitaux par l’État ne doit être un chèque en blanc. Chaque dollar investi doit revenir, d’une forme ou d’une autre, à la communauté. L’aide financière devra être accordée en contrepartie de résultats en matière de création d’emplois et d’investissements sur le territoire. Il nous apparaît évident que ce soutien étatique ne doit pas être octroyé aux entreprises pratiquant l’évasion fiscale ni leur permettre de procéder à des rachats d’actions ou à des bonifications de la rémunération de leurs dirigeants. Des contreparties environnementales nous apparaissent également incontournables : le Québec peut exiger des plans de décarbonisation des entreprises ciblées par ses programmes.

Pour déployer une telle stratégie structurante de reprise économique, le gouvernement peut compter sur un grand nombre d’instruments stratégiques. Les espaces de concertation déjà en place doivent être mobilisés pour développer les politiques d’emploi et de main-d’œuvre sectorielles appropriées. Le ministère de l’Économie et de l’Innovation, Investissement Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec se doivent d’appuyer le secteur manufacturier, source majeure d’innovation et de gains de productivité. Le Québec dispose également d’un écosystème financier solide et diversifié formé par le Capital régional et coopératif Desjardins, le Fonds de solidarité de la FTQ et le Fondaction de la CSN, entre autres. Ces instruments de financement constituent des leviers essentiels d’une stratégie cohérente de développement économique et de création d’emplois.

Alors que le gouvernement incite la population à mettre du Québec dans son panier bleu, nous croyons qu’il devrait lui-même prêcher par l’exemple. Le gouvernement doit considérer une utilisation plus étendue de l’effet de levier qu’est l’approvisionnement public afin de maximiser les occasions d’investissement et la création d’emplois au Québec. Un cadre législatif « Achetons Québec », semblable au Buy America Act, doit contraindre les entreprises publiques, minimalement, à s’approvisionner au Québec et à ainsi accroître la capacité de fabrication québécoise — qu’on pense aux produits pharmaceutiques, aux équipements médicaux et aux autres biens essentiels consommés par le réseau de la santé et des services sociaux, par exemple. Cela dit, au-delà des accords commerciaux, le gouvernement a la responsabilité d’examiner ce qui peut être fait chez nous en matière de préférence nationale.

Mobiliser les ressources budgétaires du Québec
L’ampleur des moyens à mettre en oeuvre pour garantir le succès de la reprise économique post-COVID démontre à elle seule que la relance ne peut se faire sur le pilote automatique. En ce sens, il serait plus que malhabile de restreindre cette relance à la seule accélération de projets d’infrastructure existants sans une nécessaire réflexion quant aux choix de société à privilégier.

Le Québec doit également s’assurer de pouvoir mobiliser les ressources financières nécessaires au redémarrage de l’économie et au soutien à des créneaux d’innovation riches en valeur ajoutée et en création d’emplois. En ce sens, bien que difficile, la situation nous apparaît moins dramatique qu’il n’y paraît.

Le ministre des Finances, Éric Girard, devrait confirmer aujourd’hui, lors de sa mise à jour économique, que le déficit anticipé du Québec s’élèvera à 15 milliards de dollars. Nous saluons son intention, déjà exprimée, d’utiliser la réserve de stabilisation dont bénéficie actuellement le gouvernement. Héritée des larges surplus budgétaires successifs engendrés par l’État québécois, celle-ci s’élève à 13,9 milliards de dollars. Le recours à la réserve de stabilisation permettra de financer sinon la totalité, du moins une bonne partie du déficit attendu pour l’année en cours.

Mais le ministre des Finances peut aller plus loin : il doit suspendre le versement prévu des 2,7 milliards de dollars au Fonds des générations. Ces sommes doivent être réorientées vers les besoins immédiats.

Consacrer près de trois milliards de dollars au Fonds des générations n’a aucune utilité à court terme, à moins que la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui gère ce fonds, ne s’en serve pour investir dans des entreprises québécoises afin de soutenir la relance économique. Malheureusement, nous n’avons aucune indication en ce sens.

Alors qu’une sévère récession engendrée par la crise sanitaire plombe l’économie québécoise, le gouvernement doit cesser de mettre en œuvre cette politique d’austérité qu’est le remboursement de la dette. La politique monétaire étant inopérante en raison de la faiblesse des taux directeurs, la politique budgétaire et fiscale du gouvernement doit faire le maximum pour soutenir et relancer l’économie.

Il faut noter ici que l’obsession du remboursement de la dette publique, partagée par de nombreux gouvernements successifs, n’est pas étrangère au fait que le Québec se classe au dernier rang des provinces en matière de dépenses en santé par habitant et en queue de peloton pour ce qui est de l’éducation et de l’enseignement supérieur. À la lumière de l’hécatombe constatée dans nos CHSLD, il serait pour le moins approprié de se garder une petite gêne lorsque vient le temps de célébrer notre capacité à atteindre l’équilibre budgétaire année après année.

En raison de la réduction significative de son taux d’endettement au cours des dernières années, le Québec dispose sans contredit de la marge de manœuvre nécessaire pour traverser la crise et financer la relance économique. Il serait irresponsable, collectivement, d’agir autrement, d’autant plus que la crise aura révélé les graves lacunes de nos services publics et de notre filet de sécurité sociale, particulièrement au sein du réseau de la santé et des services sociaux.

De manière générale, il faudra investir davantage dans les services publics, notamment en santé, en augmentant les effectifs dans les résidences pour aîné-es, en améliorant la rémunération des personnes qui y travaillent et en développant au maximum les services de soins à domicile pour les gens en perte d’autonomie. Les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur devront également être mis à contribution afin de soutenir les efforts de requalification de la main-d’œuvre de certains secteurs plus sévèrement affectés par la pandémie.

Pour un véritable dialogue social
La lutte sanitaire démontre, jour après jour depuis le début de la crise, que les Québecoises et les Québécois ont une formidable aptitude à travailler ensemble. Il faut s’en inspirer, car un immense effort de mobilisation sera nécessaire pour redonner à l’économie du Québec tout l’élan dont elle a besoin.

Les réflexions qui concernent l’avenir du Québec ne peuvent se faire en vase clos sans entraîner un important déficit démocratique. Espérons que le gouvernement saura tirer les leçons qui s’imposent de la courte vie du projet de loi 61 et qu’il mettra en branle une table nationale de concertation ainsi que des structures régionales et locales, comme le revendiquent les organisations de la société civile.

Nous avons aujourd’hui l’occasion d’effectuer un virage en matière de stratégie développement économique : celle-ci doit être réfléchie, planifiée et gérée de manière socialement responsable dès maintenant, et ce, avec tous les partenaires de la société québécoise, dans le cadre d’un dialogue ouvert et constructif. Les acteurs socioéconomiques sont des alliés qui permettront de mieux concilier des objectifs de soutien à la vitalité économique des entreprises avec ceux de justice sociale pour les citoyennes et les citoyens. Ce n’est qu’en procédant ainsi que nous pourrons bâtir une économie résiliente et durable.

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Les mesures pour les travailleuses et les travailleurs se font toujours attendre https://www.csn.qc.ca/actualites/les-mesures-pour-les-travailleuses-et-les-travailleurs-se-font-toujours-attendre/ Sat, 13 Jun 2020 10:30:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76001 La Fédération du commerce (FC–CSN) déplore le fait que les plans dévoilés récemment par les gouvernements provincial et fédéral pour la relance de l’industrie touristique n’incluent aucune mesure visant à soutenir les travailleuses et les travailleurs du secteur.

« Les mesures annoncées par le gouvernement du Québec sont un pas dans la bonne direction, concède Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Nous avions nous-mêmes proposé plusieurs de ces initiatives, notamment en ce qui a trait à la stimulation de la demande intérieure et à l’aide à la rénovation. Par contre, nous sommes très déçus de voir qu’autant au provincial qu’au fédéral, aucune aide n’a été annoncée pour les salarié-es. »

Afin de venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs, la FC–CSN demande notamment la prolongation de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et du Programme de subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) ainsi que la mise en place de programmes de formation professionnelle pour soutenir les employé-es mis à pied dans leurs démarches d’acquisition de nouvelles compétences.

« Les salarié-es de l’industrie touristique ont été parmi les premiers à être affectés par la crise de la COVID-19 et ils ont été durement touchés, rappelle M. Valiquette, qui est également trésorier de la FC–CSN. Plusieurs d’entre eux auront bientôt épuisé les 16 semaines de la PCU auxquelles ils avaient droit et n’auront pas accumulé suffisamment d’heures de travail pour recevoir de l’assurance-emploi. Les gouvernements doivent absolument s’arranger pour éviter que ces professionnel-les de l’industrie touristique se retrouvent sans revenus. »

La FC–CSN demande également au gouvernement du Québec de mettre sur pied un groupe de travail formé de représentants gouvernementaux, d’entrepreneurs, de groupes de consommateurs et de représentants syndicaux afin que tous les acteurs concernés puissent travailler ensemble à une relance durable de l’industrie touristique.

« Si on veut que le secteur retrouve son effervescence des dernières années, il faut que tout le monde travaille ensemble. Les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette industrie, qui était déjà aux prises avec un problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. Ils doivent absolument être pris en compte dans tout plan de relance économique. »

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Les femmes exclues de la relance économique https://www.csn.qc.ca/actualites/les-femmes-exclues-de-la-relance-economique/ Fri, 12 Jun 2020 13:17:03 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=75978 Les femmes ont été touchées de multiples façons par les conséquences de la COVID-19. Comme elles composent la majeure partie du personnel de la santé et des services sociaux ainsi que du réseau de l’éducation, elles ont été en première ligne au plus fort de la crise.

Selon les types d’emplois, les femmes fournissent entre 70 % et 90 % de la main-d’œuvre dans le secteur public. Affrontant au quotidien les difficultés de santé et de sécurité entraînées par la situation exceptionnelle que nous connaissons, elles ont veillé sur leurs concitoyennes et concitoyens dans les hôpitaux, les CHSLD et autres établissements de santé, les services à domicile et les services de garde. Elles ont également dû faire preuve d’adaptation et de créativité pour faire l’école à la maison et organiser la reprise des classes. Aussi bien dire qu’elles portent les services publics sur leurs épaules.

Or, elles remportent malheureusement la palme au chapitre des pertes d’emplois causés par la COVID-19. Les données d’Emploi-Québec révèlent qu’en mars seulement, 167 900 d’entre elles ont été mises à pied au Québec, comparativement à 96 100 hommes. Pourquoi un si grand écart ? Parce que les pertes d’emplois ont principalement été infligées aux personnes occupant des postes précaires ou des postes peu rémunérés. Deux catégories où les femmes sont surreprésentées.

Et pourtant, les femmes demeurent les grandes oubliées du plan de relance économique du gouvernement Legault.

Un plan par des hommes et pour les hommes
Certes, un plan de relance et de création d’emplois s’impose et la CSN n’a pas manqué de le souligner lors de sa participation à la commission parlementaire sur le projet de loi 61. Avec ce projet de loi, le gouvernement restreint toutefois son apport à la reprise économique en accélérant des projets déjà prévus pour la plupart, bafouant au passage les règles démocratiques et environnementales. Cette stratégie de relance consiste essentiellement en des investissements massifs dans des projets d’infrastructure. Cette fois encore, Québec compte injecter 2,9 milliards dans le Programme québécois des infrastructures, qui s’ajoutent aux 11 milliards prévus. La CAQ mise de la sorte sur des projets de construction et de transport et favorise la création d’emplois principalement masculins. Bien qu’il puisse être louable d’investir dans ce type d’économie, les travailleuses n’y trouveront pas leur compte.

Il est d’ailleurs ironique qu’on les mette ainsi de côté après avoir tant compté sur elles durant la crise. Le moment était pourtant parfait pour recourir à l’analyse différenciée selon les sexes afin d’atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes par des mesures concrètes. Or, ceux qui œuvrent principalement à cette relance depuis quelques semaines, quatre hommes (Christian Dubé au Conseil du trésor, Éric Girard aux Finances, Pierre Fitzgibbon à l’Économie et Jean Boulet au Travail), ont manqué de sensibilité et d’équité envers les femmes. L’occasion était pourtant belle pour élargir nos horizons et compter sur un leadership féminin et féministe au sein du conseil des ministres.

Bien sûr, on peut arguer que les 10 000 postes de préposé-es aux bénéficiaires à venir seront occupés entre autres par des femmes. Mais qu’arrivera-t-il des emplois de même type dans le secteur privé ? Par ailleurs, il ne serait pas surprenant que les hommes accourent pour occuper ces nouveaux postes maintenant bien rémunérés.

La relance de Legault : à redéfinir
Le monde d’aujourd’hui sera bien différent de celui d’hier et dans ce contexte, il y aurait lieu de réfléchir à une véritable transformation de notre société. N’oublions pas que la crise financière de 2008 a engendré, dans plusieurs États occidentaux, des mesures d’austérité sans précédent. Les femmes y ont goûté de façon directe. Et les services publics, qui ont passé dans le tordeur en même temps que la job des femmes, en pâtissent encore aujourd’hui.

Le gouvernement a attendu que les services offerts aux personnes âgées ans les CHSLD tant publics que privés implosent sous nos yeux avant d’agir. Mais il n’a pas saisi la chance offerte par cette relance pour améliorer la qualité des soins et des services au cœur duquel les femmes occupent une place prépondérante.

On ne peut se limiter à des mots bienveillants en temps de crise et à des augmentations de salaire ponctuelles pour souligner l’apport crucial des femmes à la société. Il est temps de reconnaître enfin qu’elles sont un maillon déterminant pour des services publics dignes de ce nom.

Véronique De Sève
Vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

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L’industrie forestière ne pourra pas redémarrer comme elle était avant la crise https://www.csn.qc.ca/actualites/lindustrie-forestiere-ne-pourra-pas-redemarrer-comme-elle-etait-avant-la-crise/ Mon, 25 May 2020 20:40:09 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=75839 La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) constate que la crise actuelle accélère le déclin déjà en cours de certains papiers et demande au gouvernement du Québec d’intervenir rapidement et fermement pour éviter l’effondrement économique de certaines des 152 municipalités forestières de la province.

« Notre forêt est une richesse naturelle renouvelable et nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant le déclin d’un secteur de cette industrie aussi importante pour les régions du Québec », affirme Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Déjà, la FIM–CSN constate de nombreuses fermetures totales ou partielles de papetières. Certaines scieries se contentent par ailleurs de transformer le bois déjà coupé et en stock.

La production de papier journal et de papier destiné aux circulaires est particulièrement à risque puisque la baisse de la demande s’est accélérée pour ces produits pendant la crise actuelle et qu’il s’agit probablement d’une tendance structurelle. Le secteur du bois d’œuvre se porte mieux que le papier, pour le moment, mais la fermeture ou le ralentissement de papetières entraîneront cependant une impossibilité d’écouler les copeaux provenant de certaines scieries. Cette conséquence diminue les revenus des usines de sciage et crée un problème environnemental. « Il y a urgence d’agir avant que la situation se détériore davantage. Les ministres Pierre Dufour et Pierre Fitzgibbon doivent se manifester », souligne Michel Tétreault, trésorier de la FIM–CSN.

Investissement, recherche et allocation judicieuse du bois
Les filières d’avenir qui utiliseraient la fibre de bois dans une deuxième ou une troisième transformation tout en permettant de diminuer les émissions de carbone tardent cependant à voir le jour au Québec. On en discute depuis de nombreuses années, mais la crise de la COVID-19 nous commande maintenant de passer à l’action. Trois principaux outils sont à la portée du gouvernement pour s’assurer de favoriser les véritables entrepreneurs qui sont prêts pour une transition durable : l’allocation judicieuse du bois par le régime forestier, un soutien accru à la recherche et l’accès à l’investissement.

« Le gouvernement doit se servir des leviers en place dans le régime forestier pour s’assurer que le bois qui était destiné à faire du papier journal reste dans les régions et serve à approvisionner les entreprises qui décideront de miser sur des filières d’avenir », demande Louis Bégin. Ce dernier ajoute que du capital de risque, accordé notamment par Investissement Québec ou par la Société générale de financement, devra être disponible pour appuyer le financement de ce virage majeur.

La recherche est déjà bien avancée dans plusieurs nouvelles filières basées sur la fibre de bois, entre autres avec les travaux de FPInnovations. Il faudra cependant en accélérer le rythme pour faire en sorte que de nouveaux procédés industriels écologiques soient rapidement testés à plus grande échelle et pour rendre encore plus efficaces ceux qui fonctionnent déjà.

152 municipalités qui dépendent du secteur forestier
Selon un rapport du ministère des Forêts de mai 2019, quelque 152 municipalités du Québec enregistrent un niveau de dépendance significatif à l’égard du secteur forestier puisque 10 % et plus des emplois s’y concentrent. Ces municipalités sont réparties dans 14 des 17 régions administratives du Québec. Les régions qui comptent le plus sur l’industrie forestière sont, par ordre décroissant : le Nord-du-Québec, l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Centre-du-Québec, la Mauricie, Chaudière-Appalaches, l’Estrie, la Côte-Nord et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

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La CSN salue la décision https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-la-decision/ Wed, 29 Aug 2018 17:56:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=68496 La CSN et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui représente notamment des travailleuses et les travailleurs de l’industrie forestière, accueillent avec satisfaction la décision de la Commission du commerce international des États-Unis de rejeter la plainte de concurrence illégale déposée par le producteur américain North Pacific Paper.

« Les prétentions non fondées du gouvernement américain n’ont pas passé le test de la commission. North Pacific Paper n’a pas prouvé que nos entreprises canadiennes bénéficiaient de subventions cachées, et l’objectif de faire perdre du terrain aux entreprises d’ici, dans un marché en grande perte de vitesse, n’aura pas fonctionné, s’est réjoui Louis Bégin, président de la FIM–CSN. C’est grâce à la productivité de nos entreprises qu’elles réussissent à mieux performer. Plutôt que de porter plainte, les Américains devraient revoir leur stratégie et investir dans leurs installations afin de demeurer concurrentiels. »

La disparition de la menace de voir le papier journal canadien imposé de droits compensatoires variant entre 23,47 % et 54,97 % devrait permettre aux entreprises canadiennes de procéder aux investissements attendus. « Depuis des mois, les entreprises freinent des projets importants sous prétexte de cette menace. Puisqu’elle est dorénavant écartée, nous nous attendons à ce que les investissements voient le jour », a renchéri Louis Bégin.

« Les velléités protectionnistes de Donald Trump menacent non seulement plusieurs secteurs économiques canadiens, elles mettraient également à mal plusieurs industries américaines, dont celle de la presse écrite passablement mal en point, a souligné le président de la CSN, Jacques Létourneau. C’est donc avec satisfaction que nous constatons aujourd’hui que les délires du président américain ne passent tout simplement pas la rampe des institutions commerciales de son propre pays. »

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Décision déplorable https://www.csn.qc.ca/actualites/decision-deplorable/ Wed, 10 Jan 2018 19:13:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65514 La Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN, qui représente notamment des travailleuses et des travailleurs de l’industrie forestière, déplore vivement la décision du gouvernement américain d’imposer des droits compensateurs sur le papier journal canadien. Elle invite le gouvernement canadien à déployer tous les efforts nécessaires afin de trouver une solution à cette crise.

Passer de la parole aux actes
« C’est le gouvernement fédéral qui détient la clé pour dénouer l’impasse dans laquelle notre industrie s’enlise. Il doit user de tous ses pouvoirs afin de faire entendre raison aux Américains qui nous imposent ces nouveaux droits compensatoires sans réelles justifications, dénonce Louis Bégin, vice-président de la FIM–CSN. Le gouvernement canadien devra aussi passer de la parole aux actes en appuyant de façon concrète l’industrie forestière canadienne, tout en travaillant à développer de nouveaux marchés commerciaux. »

Une décision injustifiée
Pour la FIM–CSN, la décision d’imposer des droits compensatoires de 0,65% à 9,93% sur le papier non couché est injustifiée et abusive. « Cette décision ne constitue pas une bonne nouvelle pour nos entreprises déjà touchées par les mésententes concernant le bois d’œuvre et le papier surcalendré », rappelle Louis Bégin. « Depuis trop d’années, l’impact sur les travailleurs se fait lourdement sentir. Les pertes d’emploi sont catastrophiques à cause des crises successives que nous traversons, mais aussi de l’impact des nouveaux moyens électroniques qui s’implantent. »

L’imposition de droits compensatoires pourrait aussi avoir d’importantes conséquences sur l’économie américaine, notamment dans le secteur des journaux où les marges de profit sont déjà largement amputées. « La décision américaine, qui provient, semble-t-il, des suites de la plainte d’une seule compagnie de l’État de Washington, risque de faire mal à de nombreux joueurs issus de différentes industries. Les pourparlers politiques devront aboutir à quelque chose de viable pour tous », conclut Louis Bégin.

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La CSN demande l’unité d’action à tous les acteurs de l’industrie forestière https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-demande-lunite-daction-a-tous-les-acteurs-de-lindustrie-forestiere/ Tue, 27 Jun 2017 04:14:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=61038 La CSN est outrée de l’annonce d’une taxe antidumping de près de 7 % sur le bois d’œuvre canadien qui vient s’ajouter au droit compensatoire de 20 % annoncé en avril. Elle incite donc le gouvernement fédéral à entreprendre une fois de plus les recours juridiques nécessaires pour prouver que les producteurs canadiens ne se prêtent pas à du dumping. Elle invite également tous les acteurs gravitant autour de l’industrie à parler d’une seule voix afin de soutenir le Canada dans la négociation ardue qui s’annonce avec son vis-à-vis américain depuis la fin de l’entente canado-américaine sur le bois d’œuvre en 2015.

« Déjà lors du conflit de 2001, aucune charge de droits antidumping n’aurait dû s’appliquer puisque les Américains avaient échoué à démontrer que les producteurs canadiens vendaient leur bois aux États-Unis sous le coût de production. Notre voisin du sud est obstiné et ses tendances protectionnistes très inquiétantes. Pourtant, il n’est même plus autosuffisant en matière de bois d’œuvre depuis plus d’un siècle, c’est à n’y rien comprendre », s’exclame le président de la Fédération de l’industrie manufacturière, (FIM-CSN), Mathieu Lafleur.

« Aujourd’hui, le Département du commerce américain persiste et signe : le Canada est coupable de dumping et sera soumis à une taxe frontalière totalisant 27 %. On peut déjà prévoir pour le Québec des fermetures d’usines et des pertes d’emplois par dizaine de milliers. Non seulement les producteurs et les travailleurs de la forêt seront affectés, mais toute leur famille et leur région vont être frappés de plein fouet par une décision aussi injuste et irrationnelle. »

« L’union des forces a permis aux représentants des trois paliers de gouvernement, de l’industrie et des travailleurs forestiers réunis à la Table de concertation pour le bois d’œuvre d’adopter un plan pour soutenir notre industrie forestière et nos 60 000 travailleurs », poursuit le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pour lui, les participants à cette Table, où siège la CSN, doivent absolument continuer à se coordonner pour que le gouvernement fédéral intègre leurs revendications communes dans sa négociation imminente avec les États-Unis, notamment en ce qui concerne la spécificité du régime forestier du Québec. « Notre meilleure offensive dans cette situation difficile, c’est de se serrer les coudes et de faire front commun », conclut Jacques Létourneau.

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Des pays et des luttes https://www.csn.qc.ca/actualites/des-pays-et-des-luttes/ Wed, 07 Jun 2017 23:17:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60798 Confrontés à des défis importants, des représentants syndicaux de France, de Belgique, d’Haïti et du Sénégal, ont mis en commun les éléments de leurs stratégies d’action pour se renouveler ou s’implanter, voire pour survivre.

Avec les coupes budgétaires répétées dans les services publics en Belgique, les gouvernements successifs ont contribué sans le vouloir à la création d’un mouvement citoyen sans précédent. Les militantes et militants d’organisations diverses ont travaillé à des objectifs communs, malgré des modes de fonctionnements aux antipodes. Il n’y a pas juste au Québec qu’on peut lutter ensemble. En France, on fait le constat qu’il faut connaître son monde pour orienter son action! Une vaste enquête a donc été lancée par la Confédération française démocratique du travail auprès de 200 000 travailleuses et travailleurs, syndiqués comme non syndiqués. La quantité impressionnante des données recueillies sera fort utile.

En Haïti, l’État et les patrons s’unissent pour réprimer tout mouvement de défense des droits au travail. Dans un contexte où les syndicats agissent sur une base bénévole puisqu’ils ne bénéficient d’aucune cotisation, la lutte est aride. Parfois, elle porte sur la survie même du mouvement. Le combat vise la corruption et l’exploitation et se fait surtout par de la mobilisation et de l’activisme politique.

Au Sénégal, l’économie informelle échappe à la régulation de l’État, alors qu’elle génère 85 % des emplois au pays. L’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal a investi ce secteur grâce à une approche participative impliquant le mentorat, l’alphabétisation, la formation, l’entreprenariat collectif, le développement de l’estime de soi, la production d’outils de gestion. Pour mesurer le succès de l’entreprise, rien de mieux que de citer les mots de l’une de ces militantes. « Quand je me retourne, je me demande comment nous avons pu, nous les exclues, faire tout ce chemin. Comment nous avons pu prendre la parole, acquérir une coopérative à nous, un terrain à nous. Aujourd’hui, j’arrive à signer des papiers, à utiliser mon téléphone et à lire. J’ai confiance en l’avenir. »


Dans la photo :

  • Silvana BOSSIO, Secrétaire nationale, Confédération des syndicats chrétiens – Belgique
  • Mariano FANDOS, Secrétaire confédéral, Confédération française démocratique du travail
  • Georges Wilbert FRANCK, Coordonnateur général, Union Nationale des Normaliens/nes et Educateurs/trices d’Haïti
  • Mame Saye SECK, Coordonnatrice de projets chargée de l’économie sociale et solidaire, Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal

Photographe: Raynald Leblanc

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Comprendre pour agir https://www.csn.qc.ca/actualites/comprendre-pour-agir/ Wed, 07 Jun 2017 01:47:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60701 Une approche innovatrice a été proposée pour le 65e Congrès de la CSN. Après un long processus de consultation auprès des syndicats, un consensus s’est dégagé autour de cinq axes de revendication : sécuriser le revenu tout au long de la vie, développer l’économie et créer des emplois de qualité, lutter contre les changements climatiques, consolider les services publics, renforcer la démocratie. Pour lancer un plan d’action, il faut bien comprendre les enjeux. Nous vous présentons ici un aperçu des ateliers thématiques qui se sont tenus mardi.

Financement des services publics
Des solutions concrètes

Le Québec est-il trop endetté ? Comment financer les services publics et lutter contre la privatisation ? Voici les questions auxquelles ont tenté de répondre Mathieu Dufour, chercheur de l’IRIS et professeur à l’UQO et François Bélanger, économiste à la CSN. Dans un premier temps, M. Dufour est venu déconstruire l’idée selon laquelle nous vivons au Québec une crise de la dette. Cela mettait la table pour l’intervention de M. Bélanger qui portait sur la mise de l’avant de solutions concrètes et accessibles pour augmenter les revenus de l’État et ainsi permettre un financement adéquat de nos services publics et de nos programmes sociaux.

Sécuriser le revenu tout au long de la vie
Combler le déficit humain

Chiffres à l’appui, Simon Tremblay-Pepin de l’IRIS a estimé qu’en 2011, environ 3,5 milliards de dollars seraient nécessaires pour combler les besoins de base de tous les ménages qui ne touchent pas un revenu suffisant. Et collectivement, notre excédent pour couvrir ces mêmes besoins de base totalise environ 90 milliards.

Une des approches préconisées afin d’arriver à cette répartition équitable de la richesse : le crédit d’impôt pour solidarité. Contrairement à l’aide sociale, aucune surveillance ne serait exercée, mais il serait aussi versé chaque mois et facile à administrer.

Les regards sont tournés vers l’exemple de l’Ontario qui a décidé d’aller de l’avant avec ce crédit d’impôt. Ce faisant, le gouvernement ontarien a augmenté de 39 % l’aide sociale qui était offerte dans cette province.

4e révolution industrielle
Fin de l’emploi salarié ?

Nous vivons à l’ère de l’information, où des ordinateurs dotés de banques de données massives peuvent faire des prédictions, détecter des failles et résoudre des problèmes sans intervention humaine.

Dans ce contexte, il est primordial que le mouvement syndical s’interroge sur la relation entre la quatrième révolution industrielle et la fin de l’emploi salarié. Dans cet atelier, Simon Lacoste- Julien, professeur adjoint à l’Université de Montréal a expliqué comment l’apprentissage automatique et les données massives vont transformer notre monde. Christian Cyr, coordonnateur du Comité intersectoriel du secteur privé, a donné un aperçu général des exemples concrets déjà en cours, dont l’épicerie automatisée du géant américain Amazon.com à Seattle.

La réflexion se poursuivra lors du Colloque Gérard-Picard, qui se tiendra en novembre 2017, dans l’espoir d’aboutir à des stratégies de négociation pour les syndicats dans le secteur privé en 2018. Un dossier chaud à suivre !

Médias, médias sociaux
Fausses nouvelles

Les « fausses nouvelles » ne sont pas nées avec l’élection de Trump. Déjà, a rappelé Josée Legault, lors du référendum de 1980, le premier ministre Trudeau père, avait mené une campagne de peur en déclarant qu’un Québec souverain ferait disparaître les pensions de vieillesse. L’analyste politique et chroniqueuse au Journal de Montréal a ainsi ouvert l’atelier sur la Démocratie et les médias en insistant sur le fait que les médias sociaux intensifiaient ce phénomène.

En outre, le transfert de la publicité des annonceurs de la presse écrite, par exemple, vers les géants d’Internet comme Google et Facebook, a fragilisé la démocratie en privant la population de sources variées et complètes d’information. La campagne menée par la Fédération nationale des communications (CSN) pour défendre une presse forte et indépendante est donc essentielle.

Transition juste
Notre lutte contre les changements climatiques

Ceux qui croient que les changements climatiques n’intéressent pas les militants syndicaux auraient été fort surpris par le taux de participation aux ateliers thématiques sur cet enjeu. « Il y a de quoi faire mentir les cyniques », a lancé à la blague Pierre Patry, trésorier de la CSN. Quelque 200 personnes ont participé aux ateliers traitant des changements climatiques : décarbonisation de l’économie et transition juste. Isabelle Ménard et Mireille Pelletier, salariées de la CSN, accompagnées d’Isabelle Charron d’Ouranos, ont capté l’attention des syndicalistes préoccupés par les effets que les changements climatiques auront sur leur vie quotidienne et sur l’organisation du travail. Pour Mireille Pelletier, la place du mouvement syndical dans ce débat est indéniable : « Si l’on ne s’adapte pas aux changements climatiques, les autres vont le faire à notre place. »

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La solution à tous nos problèmes ? https://www.csn.qc.ca/actualites/la-solution-a-tous-nos-problemes/ Mon, 24 Apr 2017 20:00:04 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59759 Le principe d’un revenu minimum garanti (RMG) revient à l’avant-scène ces derniers temps. Certes, l’idée que les États puissent garantir un niveau minimal de revenu à tous leurs citoyens ne date pas d’hier — même Napoléon y a fait allusion. Applaudie tant par des économistes néolibéraux que par des militants anti-pauvreté, cette idée représente-t-elle un outil d’émancipation ou un cheval de Troie ? Une bonne idée se convertit-elle nécessairement en bonne politique ?

Il existe déjà au Québec une série de programmes visant à assurer une certaine qualité de vie aux populations démunies et défavorisées, notamment l’aide financière de dernier recours, communément appelée « aide sociale ». Malheureusement, ces programmes ne répondent pas adéquatement à la situation de plus d’un million de Québécoises et Québécois vivant avec un trop faible revenu pour subvenir à leurs besoins de base. Quelqu’un qui reçoit de l’aide sociale et qui n’a pas de contraintes à l’emploi gagne à peine 8000 $ par année, ce qui représente 50 % du montant nécessaire pour couvrir les besoins de base, selon la mesure du panier de consommation. « On est très loin d’un système satisfaisant qui donne un coup de main aux personnes mal prises pour qu’elles soient capables de sortir de la pauvreté », dénonce Virginie Larivière, organisatrice politique et co-porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Les sacrifices consentis par les personnes assistées sociales pour arriver à joindre les deux bouts sont nombreux. Et c’est souvent leur santé qui écope. Si l’on compare le quartier le plus riche et le quartier le plus pauvre de Montréal, il y a non seulement un écart de revenu moyen de 77 000 $ par année, mais aussi un écart de onze ans pour l’espérance de vie. C’est assez parlant. »

Sécuriser le revenu

Depuis plusieurs années, la CSN revendique des moyens pour sécuriser le revenu tout au long de la vie. C’est d’ailleurs l’un des cinq thèmes qui ont été abordés lors de la consultation précongrès, et qui fera l’objet de discussions à son 65e Congrès qui se tiendra en juin à Montréal. Elle préconise principalement une réforme majeure de la Loi sur les normes du travail et de ses règlements (salaire minimum, congés, vacances, équité de traitement, licenciement collectif, etc.). Dans ce contexte, l’adoption d’un modèle de RMG, s’il est bien balisé et qu’il ne nuit pas à d’autres programmes ou services sociaux, représenterait-elle une solution pour contrer la pauvreté ?

« Bien que l’idée d’un RMG soit attrayante en principe, il y a plusieurs autres pistes que nous devons explorer en tant que société afin de réduire les inégalités et éliminer la pauvreté, explique Jean Lortie, secrétaire général de la CSN. Près de quatre employé-es sur dix occupent un emploi précaire et sont ainsi moins bien protégés par la Loi sur les normes du travail. Pourquoi ne pas s’attaquer à ses lacunes ? Aux disparités de traitement dans les régimes de retraite ou encore à l’augmentation du salaire minimum, une mesure qui aiderait plus de 210 000 salarié-es, dont une majorité de femmes, à joindre les deux bouts ? »

En eaux inconnues

À part le projet Mincome, mené entre 1974 et 1979 par le gouvernement néodémocrate du Manitoba pour une partie des populations de Winnipeg et de la petite ville rurale de Dauphin, les gouvernements du Québec et du Canada n’ont pas d’exemple concret de RMG en Amérique du Nord duquel ils pourraient s’inspirer.

Malgré cela, le gouvernement québécois s’intéresse actuellement à l’idée. Il a d’ailleurs mandaté un comité de travail composé de trois économistes pour se pencher sur la question. Le rapport et les recommandations du comité devraient être déposés d’ici l’été 2017. Le gouvernement ontarien, quant à lui, est sur le point de lancer un projet pilote dans quelques villes afin d’étudier les tenants et aboutissants de l’adoption de telles mesures à travers la province.

Illustration : Benoît Tardif

« Depuis plusieurs décennies, le RMG revient périodiquement dans les débats sociaux à travers le monde, mais ce qu’on remarque en ce moment, c’est qu’il y a plus de discussions concrètes que par le passé, précise Julien Laflamme, conseiller syndical au Service des relations du travail de la CSN. Ce qui est intéressant, c’est que les débats sont menés non seulement par la gauche, mais aussi par la droite. En France, le candidat socialiste à la présidence propose un RMG dans sa plateforme, mais c’était aussi le cas pour quelques candidats défaits à la présidence du parti de droite. Autant à gauche qu’à droite, il y a des thématiques qui reviennent assez fréquemment. L’une étant l’urgence de se préparer pour l’effritement de la société salariale engendrée par les changements technologiques de ce qu’on appelle la “4e révolution industrielle”. Autrement dit, le système économique ne sera plus en mesure de fournir un salaire à suffisamment de travailleurs et il ne sera plus à même d’être un véhicule de redistribution de la richesse adéquat, donc il faudrait pallier les programmes de l’État pour tout le monde. Cela dit, peut-être que dans 50 ans la question se posera différemment au Québec. Mais en ce moment, entre autres à cause du vieillissement de la population, on n’est pas dans une situation de pénurie d’emplois. Alors pourquoi en parlons-nous ? Est-ce parce que l’on est encore pris avec les politiques d’austérité qui maintiennent, et même accentuent les inégalités ? On ne regarde peut-être pas au bon endroit. »

Fantasme néolibéral ?

Pour Julien Laflamme, nous devons nous questionner sur les raisons pour lesquelles certains joueurs de la droite sociale et économique sont ouverts à la possibilité d’un RMG. « Plusieurs penseurs de la droite souhaitent que le RMG puisse se substituer aux programmes offerts actuellement par l’État. Il ne faut pas oublier que nous avons déjà des transferts qui sont de nature universelle. Ce ne sont pas des transferts en argent, mais plutôt en biens et services. Quand l’État offre une éducation gratuite à ses citoyennes et citoyens, c’est un transfert universel, offert à l’ensemble de la population. C’est le même principe pour le réseau de la santé et des services sociaux. Malheureusement, il y a un courant de droite qui voit une occasion en or de dire “on donne un chèque à tout le monde, puis on n’aura plus besoin des autres programmes”. Bien que ce débat ne soit pas encore au centre de la réflexion sur l’avenir des programmes sociaux québécois, nous pouvons déjà l’entendre dans certains milieux. Nous n’avons qu’à penser aux services de garde éducatifs. Plusieurs personnes prônent l’idée d’envoyer un chèque aux parents plutôt que de leur offrir un accès universel à un CPE. »

Le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) partage certaines des préoccupations de la CSN quant aux effets néfastes que pourrait avoir un éventuel système de RMG. « Ce n’est pas suffisant de simplement émettre un chèque à tout le monde », prévient Trish Hennessy, directrice du bureau ontarien du CCPA. « Les services publics offerts par l’État sont nécessaires et leur perte lors d’une transition vers un modèle de RMG serait catastrophique, surtout pour les personnes à faible revenu ou issues de communautés vulnérables. C’est pourquoi tous les regards seront tournés vers l’Ontario lorsqu’ils annonceront les paramètres de leur projet pilote et plus particulièrement vers la fin du processus quand les recherchistes dévoileront leurs résultats, positifs et négatifs. Plusieurs juridictions risquent de suivre l’exemple de l’Ontario lors du développement de leurs propres programmes. »

De toute évidence, nous parlerons encore beaucoup du revenu minimum garanti, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde occidental. Et, bien qu’il y ait de quoi stimuler l’imaginaire, un mais important s’impose.

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Les établissements de santé et de services sociaux forcés de renoncer aux priorités du MSSS https://www.csn.qc.ca/actualites/les-etablissements-de-sante-et-de-services-sociaux-forces-de-renoncer-aux-priorites-du-msss/ Wed, 15 Feb 2017 15:05:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58257 Une analyse des budgets des établissements du réseau de la santé et des services sociaux, menée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), conclut que le sous-financement est beaucoup plus important que ce que le gouvernement laisse croire. L’analyse démontre l’existence de coupes nettes dans plusieurs secteurs pourtant identifiés comme des priorités par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). « Cette situation est plus inquiétante que jamais, selon le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous demandons au gouvernement de prendre acte des effets désastreux de l’austérité sur le réseau et de profiter du prochain budget pour réinvestir massivement afin de répondre adéquatement aux besoins de la population. »

Un sous-financement qui accélère le démantèlement du réseau public de santé et de services sociaux

Ayant pour objectif de répondre aux nombreux témoignages préoccupants de salarié-es du réseau, la CSN a étudié les données sur le financement des établissements du réseau. Elle constate que pour la seule période de 2010 à 2014, il aurait fallu investir près d’un milliard de dollars de plus pour pallier aux seuls effets de l’inflation et de la croissance de la population. Depuis 2014, la situation s’est aggravée, alors que le taux de croissance de financement est encore plus faible. Cette analyse démontre que nous investissons aujourd’hui autant par habitant qu’il y a 10 ans. De 2010 à 2014 seulement, en neutralisant l’effet de l’inflation, le financement des établissements est passé de 1357,20$ par habitant à 1238,80$, un recul de 9%. Depuis une décennie, les établissements disposent chaque année de moins en moins de moyens pour dispenser des services à une population de plus en plus nombreuse et vieillissante, ce qui est insoutenable.

« Depuis 2011, les établissements de la santé et des services sociaux n’ont plus les moyens de maintenir le même niveau de services à la population. Ce que le gouvernement appelle “mesures d’optimisation”, une façon de désigner des coupes, n’est donc que la pointe de l’iceberg. Nous devons prendre conscience de l’ampleur du sous-financement de notre réseau. Derrière les faibles taux de croissance du financement des établissements se cachent un manque à gagner considérable qui se traduit par d’importantes coupes de services, dont les effets sont cumulatifs d’une année à l’autre. Le réseau est en crise. Les salarié-es du réseau le savent, la population le sait, et en examinant les données budgétaires, on comprend pourquoi. Ce goulot d’étranglement entraîne une accélération de la privatisation et un abandon progressif de la mission sociale du réseau », lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Des coupes nettes dans les services du Grand Montréal
L’analyse des budgets des établissements de la région métropolitaine de Montréal démontre hors de tout doute l’impact du sous-financement sur les services à la population. Alors que le MSSS se donne plusieurs objectifs pour améliorer l’offre de services, ce sous-financement entraîne des coupes nettes directement dans ces cibles.

Dans le Grand Montréal, le portrait est alarmant, les établissements ayant par exemple pris la décision de couper cette année :

  • Près de 9 millions de dollars en prévention et en santé publique;
  • Plus de 10 millions de dollars dans les soins et services aux jeunes et aux jeunes en difficulté;
  • Près de 25 millions de dollars en santé mentale;
  • Plus de 83 millions $ dans divers soins et services destinés à l’ensemble de la population tels les urgences, blocs opératoires, unités de médecine, oncologie, hématologie, etc.;
  • Près de 20 millions $ de soins et services aux personnes en perte d’autonomie;
  • Plus de 14 millions $ dans les laboratoires;
  • Plus de 14 millions $ dans le soutien à domicile;
  • Plus de 4,5 millions $ en soins et services professionnels.

« Pour le grand Montréal, nous avons repéré pour plus de 217 millions $ de coupes dans des services. Quel est l’impact sur la population? C’est une véritable bombe à retardement! Les problèmes de santé que nous ne sommes pas en mesure de traiter efficacement aujourd’hui ne vont pas disparaître! Qu’adviendra-t-il des aîné-es qu’on ne parvient plus à soigner, des jeunes en difficulté qui ne recevront pas de services et des personnes qui ont besoin de soins de santé mentale? C’est d’abord aux sans-voix que ce sous-financement s’attaque. Mais est-ce vraiment dans le type de société que nous voulons vivre? », poursuit la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau.

Une hypocrisie qui mène à l’abandon de la population
Le MSSS a établi ses objectifs pour la période 2015-2020. Chaque année, il signe avec chaque établissement une entente de gestion et d’imputabilité où les parties s’engagent à ne pas couper dans les services et à réaliser les objectifs du MSSS. L’analyse des budgets démontre pourtant que c’est tout le contraire qui se produit, ce qui met en lumière toute l’hypocrisie qui règne dans la gestion du réseau. Pour la CSN, le silence, voire la complaisance entre les directions d’établissement et le MSSS ne sert que la vision du gouvernement qui favorise le démantèlement des services au bénéfice de la privatisation.

« On a bien beau se donner les meilleurs objectifs, on continue d’année en année à sous-financer le réseau, ce qui rend impossible l’atteinte des objectifs. Le ministre Barrette se défendra certainement en tentant de faire croire à la population que nous sommes alarmistes. Ce sont pourtant les données des budgets provenant du ministère qui démontrent l’état extrêmement préoccupant de la situation. C’est une arnaque érigée en système! On constate dans tous les établissements un alourdissement de la charge de travail dans toutes les catégories d’emplois. Si nous voulons commencer à réparer les erreurs des dernières années, il est temps d’agir sur le financement du réseau : entre autres en révisant le mode de rémunération des médecins, en agissant sur le coût des médicaments, sur le surdiagnostic et en favorisant l’interdisciplinarité des équipes. Le gouvernement Couillard dispose des surplus budgétaires pour permettre un réinvestissement massif dans les services publics. C’est ce que nous exigeons du prochain budget », de conclure Jacques Létourneau, président de la CSN.

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Répondre au besoins des patrons https://www.csn.qc.ca/actualites/repondre-au-besoins-des-patrons/ Tue, 31 Jan 2017 15:30:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58029 En février prochain, le gouvernement libéral du Québec tiendra son Rendez-vous sur la main-d’œuvre en réunissant 300 participantes et participants issus de tous les milieux socioéconomiques, dont la CSN. L’objectif ? Cerner les défis et les enjeux en matière de main-d’œuvre pour mieux faire face au marché du travail de demain.

Si l’exercice est noble, le gouvernement a pourtant multiplié les actions au cours de son mandat pour nuire à l’économie et à la création d’emplois. Cure radicale pour les finances et les services publics, abolition des conférences régionales des élus (CRÉ), diminution des obligations des entreprises dans la formation des employé-es. Que faut-il attendre de ce rendez-vous ?

« Des rencontres préparatoires ont lieu avec le comité de pilotage en vue de cet événement et on doute pouvoir décrocher une entente significative, avance le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il y a un bras de fer actuellement et c’est difficile d’amener les employeurs et le gouvernement ailleurs. On aimerait parler de conditions de travail, mais tout ce qui concerne le salaire minimum à 15 $ l’heure, les régimes de retraite, les disparités de traitement et les normes du travail, sera exclu. On nous a même laissé entendre que le développement économique sera débattu dans un autre cadre avant les prochaines élections. Alors il reste quoi, qui soit différent de la Commission des partenaires du marché du travail ? »

Rien à voir donc avec le Sommet sur l’économie et l’emploi de 1996, organisé par l’ancien premier ministre Lucien Bouchard et présidé par Claude Béland. « Même si on s’était cassé les dents avec le déficit zéro, on a quand même lancé le Chantier sur l’économie sociale et les centres de la petite enfance (CPE), se souvient Jacques Létourneau, qui était alors secrétaire général au Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Vingt ans plus tard, le gouvernement du Québec est en train de saccager les CPE et il est incapable de créer des emplois. »

Des emplois qui tardent

En remportant ses élections en avril 2014, le gouvernement de Philippe Couillard avait promis 250 000 nouveaux emplois en cinq ans, soit l’équivalent de 50 000 emplois par année. Or, au rythme où vont les choses, atteindre la moitié de cet objectif serait déjà un exploit. Il s’est perdu 1100 emplois en 2014, il s’en est créé 37 300 en 2015 et 26 000 en 2016, selon un bilan provisoire des dix premiers mois. Le nombre de chômeurs et de chômeuses a même grimpé de quelques milliers durant les deux premières années du règne libéral. « C’est clair que les emplois créés dans le domaine des services du secteur privé sont plus précaires et sont loin d’être aussi bons que ceux perdus dans le secteur manufacturier. En 2015, près de quatre emplois sur dix étaient atypiques et un emploi sur cinq était à temps partiel. Et rien ne laisse présager un renversement de tendance », martèle Jacques Létourneau.

Donc, pas étonnant de constater que de plus en plus de Québécoises et Québécois ont recours aux banques alimentaires pour subvenir à leurs besoins. Selon Bilan-Faim, ils ont augmenté de 5,3 % l’an dernier. Sur les quelque 172 000 personnes qui y ont eu recours, 10,8 % avaient un revenu d’emploi. C’est pourquoi il est primordial d’augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure, alors qu’il se situe à 10,75 $ actuellement. Plus de 211 500 personnes travaillent au salaire minimum, soit 6 % de la main-d’œuvre québécoise. Près de 57 % d’entre elles sont des femmes et plus de 40 % sont âgées de plus de 24 ans. « Non seulement leur qualité de vie s’améliorerait, notamment grâce à l’augmentation de leur pouvoir d’achat, mais il y aurait aussi des effets bénéfiques sur l’économie. Puisque la satisfaction au travail augmenterait, le roulement de personnel dans les lieux de travail diminuerait, produisant un effet positif sur la productivité », soutient le président de la CSN.

Au printemps 2015, une étude de la Banque TD concluait que « la précarité d’emploi est néfaste pour l’économie canadienne. Sans l’assurance financière que procurent le salaire et les avantages sociaux associés à un emploi et à un horaire de travail stables, le consommateur hésite à dépenser. Les profits des entreprises demeurent ainsi en deçà de leur potentiel, ce qui amenuise l’optimisme des investisseurs. De plus, les recettes fiscales sont moins importantes et les dépenses publiques plus élevées afin de soutenir les personnes qui se retrouvent fréquemment sans emploi ou qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts ».

La précarité au sommet

Bien qu’il soit difficile de définir clairement ce qu’est un emploi atypique, il désigne habituellement le travail temporaire, intérimaire, autonome ou à temps partiel involontaire. Des emplois où l’instabilité financière est plus grande et dont les avantages sociaux sont nettement moins intéressants. Selon l’Institut de la statistique du Québec, environ 20 % des travailleurs syndiqués et non syndiqués occupent un autre type d’emploi que permanent à temps plein. Toutefois, la nature de l’emploi atypique n’est pas la même dans les deux groupes. Les milieux non syndiqués offrent davantage d’emplois à temps partiel permanents, alors que les emplois temporaires à temps plein sont plus répandus dans les milieux syndiqués.

Lors de ce Rendez-vous sur la main-d’œuvre, la conciliation famille-travail-études aurait une petite chance de se tailler une place dans les débats. Pour pallier le problème de pénurie de main-d’œuvre, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a émis le souhait, lors des consultations régionales de l’automne dernier, qu’il y ait davantage de travailleuses et de travailleurs formés en entreprise. Étonnant alors que son propre gouvernement a décidé, lors du budget 2015-2016, d’alléger le fardeau fiscal des PME : désormais, seules les entreprises qui ont une masse salariale supérieure à deux millions de dollars devront consacrer 1 % de leur budget à la formation. Auparavant, le seuil de la masse salariale était d’un million de dollars. Il y a donc deux fois moins d’employeurs assujettis à la loi. Une véritable rebuffade alors que la CSN milite pour une loi contraignante pour toute entreprise qui a une masse salariale de 250 000 $ et plus.

Et pour comble d’insulte, alors que les PME se désengagent de la formation, le milieu des affaires voudrait que les établissements d’enseignement arriment davantage leur formation aux besoins du marché du travail. Ce qu’on appelle couramment l’adéquation formation-emploi pour avoir des travailleurs « clés en main ». Or, la formation professionnelle et technique doit demeurer générique, et ce, particulièrement dans un contexte où le milieu de l’emploi est en constant changement.

Autre preuve que les dés sont pipés d’avance dans les orientations du gouvernement du Québec : le Conseil consultatif sur l’économie et l’innovation créé en octobre dernier, et présidé par Monique Leroux, est presque exclusivement composé de gens issus du milieu des affaires : Banque Nationale, CGI, Couche-Tard, Groupe Canam, EY, Claridge, McKinsey, Caisse de dépôt et placement du Québec.


Austérité en matière d’emploi

  • Compressions au Fonds de développement du marché du travail, à Emploi-Québec et dans les carrefours jeunesse-emploi (CJE).
  • Allègement de la Loi sur la formation de la main-d’œuvre (communément appelée loi du 1 %), qui ne cible que les entreprises dont la masse salariale est supérieure à 2 millions de dollars.
  • Disparition des conférences régionales des élus (CRÉ).
  • Démantèlement des centres locaux de développement (CLD) et des corporations de développement économique et communautaire (CDEC).
  • Gel d’embauche dans la fonction publique.
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Des solutions existent https://www.csn.qc.ca/actualites/des-solutions-existent/ Tue, 31 Jan 2017 15:30:20 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58039 La CSN participe activement à la réflexion et au débat entourant les pistes de solution pour un meilleur financement et une efficacité accrue du réseau. Entrevue avec Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Pourquoi la centralisation des services de santé et de services sociaux est-elle à éviter ?

— L’expérience de centralisation à outrance a été tentée en Alberta. Or, le gouvernement a compris qu’il allait vers l’échec et a fait marche arrière. Au Québec, la réforme Barrette est un mélange de toutes les missions de santé et de services sociaux ayant à sa base une vision très hospitalocentriste qui bousille le système. Il en découle un bouleversement du réseau et une surcharge de travail qui affecte négativement la qualité des services. On en a eu un exemple récemment avec les infirmières de Sainte-Justine. L’hypercentralisation du Dr Barrette, c’est aussi le projet Optilab, qui met en péril la sécurité des échantillons de laboratoire et dépouille les régions d’emplois de qualité au profit des grands centres. Ce sont des patients qui ne savent plus à quel saint se vouer pour obtenir un rendez-vous avec une travailleuse ou un travailleur social. Les acteurs de la centralisation sont déconnectés des besoins des bénéficiaires. Nous devrions plutôt nous rapprocher des clientèles.

Le réinvestissement annoncé dans le réseau public par le gouvernement vous apparaît-il suffisant ?

— Jamais ! Un réinvestissement récurrent de 300 millions après une coupe de plus d’un milliard, qui a permis au gouvernement d’engranger des surplus astronomiques, est une insulte à l’intelligence ! Le ministre poursuit sa réforme avec obstination en abolissant des postes et en fusionnant des services qui s’éloignent des patients. Il étouffe les CLSC par une ponction de leurs ressources pour les incorporer aux organismes à but lucratif que sont les groupes de médecine de famille. Le ministre a beau déclarer que le financement restera public, dans les faits, il privatise la dispensation de services. Pour juguler les problèmes qui éclatent partout, il faut plutôt un réinvestissement massif dans le système public.

La privatisation n’est-elle pas un moyen pour réduire les dépenses en santé et services sociaux ?

— Au contraire. Dans les pays qui financent leurs soins sur une base privée, on observe une nette augmentation des coûts. Au bout du compte, les gens payent plus pour en avoir moins. Les soins sont réservés aux mieux nantis ou à ceux qui sont bien assurés. De plus, le vieillissement de la population augmente la demande de services, ce qui crée un impact sur les finances du régime public. À la CSN, on préconise un retour à un système de santé complètement public. On a un joyau entre les mains qui est un élément majeur de notre filet de protection sociale. N’oublions pas qu’avant la création de la RAMQ, beaucoup de gens devaient se faire soigner à crédit.

Pourquoi la CSN prône-t-elle l’interdisciplinarité dans le réseau ?

— La complémentarité du travail est nécessaire à l’efficacité et à la qualité des services rendus ainsi qu’à l’utilisation optimale des ressources. Prenons le cas des personnes âgées : une travailleuse sociale intervient, ensuite une infirmière, sans trop savoir ce que la première a fait. Il faut briser les silos qui nuisent à tous points de vue. C’est vrai pour les CHSLD, pour les CLSC, pour les centres hospitaliers. Or, l’interdisciplinarité demande du temps, de l’énergie et encore une fois, du financement.

Y a-t-il d’autres pistes que la CSN aimerait explo­rer pour un meilleur financement du réseau ?

— Oui. On pourrait tenir des états généraux sur la situation du réseau dans son ensemble. Comme il s’agit des dépenses qui exercent le plus de pression sur le réseau, on pourrait y aborder le mode de rémunération des médecins et le régime d’assurance médicaments. Nous demandons aussi des états généraux qui porteraient spécifiquement sur le réseau des centres jeunesse du Québec.

Sur quoi faut-il se pencher dans les centres jeunesse ?

— Il faut cesser de fonctionner à la pièce. On observe d’année en année une augmentation des signalements et un délai d’attente avant la prise en charge qui varie entre 15 et 70 jours, selon les régions. À cela s’ajoute une insuffisance criante de ressources due au sous-financement que subissent les centres depuis plusieurs années. Encore en 2015, des compressions de 20 millions se sont abattues sur le réseau. Un moratoire et un refinancement s’imposent.

Pourquoi pensez-vous qu’il est nécessaire de se pencher sur la rémunération des médecins ?

— L’augmentation de la rémunération des médecins est faramineuse et la rémunération à l’acte médical ne fonctionne pas. Celle-ci a été responsable d’importants dépassements de coûts par le passé. Entre 2010 et 2015, les sommes reliées à la rémunération des médecins ont dépassé de 417 millions de dollars le seuil prévu. Qui plus est, le rapport 2015 de la Vérificatrice générale démontre que la RAMQ ne peut assurer le plein contrôle des 55 millions de demandes de paiement qui lui sont adressées par les médecins chaque année. Le contrôle inadéquat des factures des médecins a contribué à l’explosion des coûts. Il est temps d’avoir un débat de fond sur cette question.

Selon vous, pourquoi le système d’assurance médicaments n’est-il pas adéquat ?

— Le système hybride actuel fait grimper de façon excessive le coût des médicaments. Il est impératif de revoir la façon d’en fixer les prix et, par extension, de s’intéresser à la question de la surmédication. Le ministre le nie, mais il y a un problème qui existe là. Il a d’ailleurs dû le reconnaître durant son forum sur les bonnes pratiques en CHSLD. Nous insistons sur la nécessité d’un débat public sur le sujet.

Ne serait-il pas plus rentable d’insister davantage sur la prévention ?

— Absolument. La prévention est la mission première de la santé publique, et pourtant, elle disparaît peu à peu au profit du curatif. D’ailleurs, les libéraux ont coupé les budgets de santé publique de 30 %. Il y a quelque chose d’électoraliste dans le refus des gouvernements d’investir dans des politiques dont les effets ne sont pas visibles de façon immédiate. Pourtant, il s’agit d’une piste de solution très importante à moyen et à long terme.

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