Discours haineux – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Fri, 20 Nov 2020 21:26:35 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Discours haineux – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 La CSN lance une grande campagne de sensibilisation à la violence et au harcèlement au travail https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-lance-une-grande-campagne-de-sensibilisation-a-la-violence-et-au-harcelement-au-travail/ Wed, 18 Nov 2020 13:41:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77352 Toujours préoccupée par les phénomènes de violence et de harcèlement au travail ainsi que par leurs conséquences sur la santé et le climat de travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est fière de lancer sa toute nouvelle campagne nationale de sensibilisation intitulée « Agis pour que ça cesse. »

« La responsabilité de créer un milieu de travail sain et sécuritaire incombe aux employeurs et la CSN veille à ce que ceux-ci respectent leur obligation à cet égard, rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable de la santé et la sécurité du travail. Par contre, nous considérons aussi que prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail est une responsabilité collective et le devoir de toutes et tous. »

Partant du principe que nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre fin à la violence et au harcèlement au travail, cette nouvelle campagne a pour objectif de sensibiliser et d’éduquer le public afin d’inciter les témoins, les complices, les victimes, et même les agresseurs à agir pour que ça cesse.

« Tout le monde doit comprendre que ne rien faire devant des situations de harcèlement ou de violence contribue à faire en sorte qu’elles perdurent, explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la condition féminine. Il est donc important pour nous d’outiller nos syndicats et leurs membres afin qu’ils puissent reconnaître les différentes formes de violence et de harcèlement et qu’ils sachent comment intervenir. »

Afin d’atteindre ces objectifs, une grande variété d’outils ont été conçus et sont accessibles dès maintenant au agispourquecacesse.com, notamment, une brochure explicative et des vidéos traitant du harcèlement psychologique et du harcèlement sexuel au travail. Plusieurs autres outils seront également ajoutés dans les prochaines semaines.

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Mobilisation pour appuyer la création d’un tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle https://www.csn.qc.ca/actualites/des-syndicalistes-se-mobilisent-pour-appuyer-la-creation-dun-tribunal-specialise-en-matiere-dagression-sexuelle/ Thu, 21 Feb 2019 13:59:19 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70238 Une cinquantaine de membres du comité des femmes du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) vont se mobiliser en début d’après-midi aujourd’hui pour appuyer la création d’un tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle. Les syndicalistes et leurs alliées se rendront devant le palais de justice de Québec vers 13 h 30.

« Selon les données de 2014 de Statistique Canada, seulement 5 % des agressions sexuelles au Canada font l’objet d’un signalement et seulement 3 sur 1000 se soldent par une condamnation, rappelle Barbara Poirier, vice-présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN). Le déni de justice pour les survivantes, encore récemment illustré dans quelques cas très médiatisés, est inacceptable. Comme société, nous pouvons et nous devons faire mieux. »

Le comité des femmes du conseil central a décidé de se mettre en action en marge d’une journée thématique en condition féminine. Les militantes se rendront collectivement au palais de justice afin d’appuyer la création d’un tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle. « Nous voulons saluer l’initiative en ce sens des différents partis représentés à l’Assemblée nationale et réaffirmer que nous demeurerons vigilantes sur la question de la violence faite aux femmes », explique Barbara Poirier.

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«Normal», le racisme au travail ?! https://www.csn.qc.ca/actualites/normal-le-racisme-au-travail%e2%80%89/ Fri, 15 Feb 2019 20:16:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70160 Est-il normal de se pointer au travail et être victime, à répétition, de quolibets racistes ? « Quolibets » n’est certainement pas le bon terme lorsque ces railleries dégradantes vous entraînent chez le médecin et que celui-ci vous diagnostique un problème de santé psychologique et vous met en arrêt de travail.

C’est malheureusement ce qui est arrivé à Amadou Gaye.

D’origine sénégalaise, ce travailleur du domaine des archives croyait avoir trouvé le paradis en immigrant au Québec. Le stress post-traumatique diagnostiqué par son médecin n’en faisait certainement pas partie.

Le Point syndical vous épargnera la description des actes dont il a été la cible au travail. Des comportements qui n’ont pas plus leur place en milieu de travail que dans les pages de ce journal.

À coups d’insultes et de harcèlement de la part d’un collègue de travail, l’état de santé d’Amadou Gaye s’est rapidement détérioré.

Je me sentais humilié, insulté, dénigré, raconte-t-il. Je voulais porter plainte contre lui, mais il me disait que je n’en avais pas le droit, qu’on était “au Québec ici”, que ce serait ma parole contre la sienne. Et puis, le sabotage de mon travail a commencé. Je me sentais seul, je ne me sentais plus moi-même, je me sentais traqué. Je ne voulais pas montrer ma faiblesse devant les gens, alors je me réfugiais seul dans un coin. Je ne voulais pas montrer ma honte. »

Son médecin l’a mis en arrêt de travail. Au bout de quelque temps, menacé de la perte de son revenu, M. Gaye a plaidé sa cause devant la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), avec l’appui de son syndicat et du service de défense des accidenté-es de la CSN. Son médecin était clair : les symptômes dont il souffrait étaient directement causés par le harcèlement psychologique qu’il subissait au travail.

La CNESST n’a toutefois pas jugé pertinent d’y voir une lésion professionnelle au sens de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. Pour la commission, ses problèmes de santé psychologique ne relevaient que de simples « relations interpersonnelles » qui ne sortaient pas « du cadre normal du travail. »

Amadou Gaye n’entendait pas en rester là. C’est pourquoi il a fait appel de la décision de la CNESST devant le Tribunal administratif du travail.

Dans une rare décision, la juge Annie Beaudin a statué que le racisme à répétition envers M. Gaye constituait réellement un accident de travail ayant causé une lésion professionnelle. Pour la juge, aucune autre cause possible que le harcèlement en milieu de travail ne peut expliquer le stress post-traumatique constaté par le médecin. Les problèmes de santé psychologique de M. Gaye sont donc d’origine professionnelle.

« Ces comportements possèdent objectivement un caractère traumatisant pour une personne raisonnable et non seulement dans la perception du travailleur. Ces comportements sont inacceptables, n’ont pas leur place dans un milieu de travail et il est indéniable qu’ils débordent le cadre normal de travail. […] non seulement la quiétude du travailleur a été perturbée, mais également sa santé psychologique et sa dignité ont été atteintes », écrit la juge administrative en statuant que M. Gaye a effectivement subi une lésion professionnelle, renversant ainsi la décision de la CNESST.

Lors d’une rencontre avec M. Gaye, le président de la CSN, Jacques Létourneau, lui a témoigné de son respect devant la ténacité dont il a fait preuve. « Je tenais d’abord et avant tout à lui réaffirmer que la CSN est et sera de tous les combats pour contrer toute forme de violence psychologique, de racisme et d’intimidation, des actes qui n’ont ni leur place en milieu de travail ni au sein de la société québécoise. Mais aussi pour le remercier d’avoir mené cette lutte difficile. Quand des gens comme Amadou osent dénoncer les actes répréhensibles dont ils sont l’objet et quand ils font preuve d’une telle détermination, c’est une fierté pour la CSN que de les appuyer jusqu’au bout de leur démarche. »

Toujours en arrêt de travail, Amadou Gaye essaye tranquillement de se refaire une santé. « Quand je lui ai raconté ce que j’avais traversé, mon compère Boucar Diouf m’a rappelé ce proverbe de nos grands-pères : “celui qui n’a entendu que le rugissement du lion n’a pas la même manière de fuir que celui qui l’a vu.” C’est pour dire que je peux vous raconter mon histoire, vous pouvez la comprendre, mais vous ne sentirez jamais au plus profond de vous-même l’horreur telle que je l’ai vécue. »


Ce que dit la loi

L’article 2 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles stipule qu’un accident de travail constitue un événement :

  • Imprévu et soudain, attribuable à toute cause
  • Qui survient par le fait ou à l’occasion du travail
  • Qui entraîne une lésion professionnelle
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La consultation doit être indépendante, consciencieuse et respectueuse https://www.csn.qc.ca/actualites/la-consultation-doit-etre-independante-consciencieuse-et-respectueuse-de-la-population/ Thu, 05 Oct 2017 14:00:51 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64275

Dans un contexte où la consultation publique sur le racisme systémique est largement débattue dans l’espace public, la Table de concertation contre le racisme systémique (TCRS), dont la CSN est membre, réitère l’importance de la démarche et insiste sur les conditions essentielles pouvant assurer son succès.

La TCRS, qui rassemble différents organismes de la société civile engagés dans la lutte contre le racisme systémique, rappelle que le racisme systémique est une problématique qui touche un million de Québécoises et de Québécois dans leur accès à un emploi, à la justice, aux services de santé et d’éducation. Lorsqu’on parle de racisme systémique, il s’agit non pas des attitudes individuelles, mais plutôt d’examiner de manière sérieuse le rôle des institutions pour rendre compte des inégalités sociales.

La TCRS souhaite également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) ait toute l’indépendance pour mener la consultation à bon port. Pour les membres de la Table, il est impératif que le Gouvernement du Québec ne recule pas, mais aussi qu’il garde désormais ses distances du processus, afin que les considérations partisanes ou électorales n’influencent pas les travaux de la CDPDJ, de la société civile, des expert.e.s et des citoyen.ne.s. La TCRS croit que la CDPDJ doit avoir les moyens politiques et financiers de fixer, en collaboration avec les organismes partenaires, un échéancier et un processus respectueux des participant.e.s et adéquat pour le sérieux des thématiques abordées.

Les organismes membres de la Table de concertation réitèrent également leur engagement pour faire de la lutte contre le racisme systémique un succès, à court comme à long terme. Pour la Table, la société civile a un rôle important à jouer dans la mobilisation citoyenne nécessaire à un véritable changement dans les pratiques des institutions et des organisations. La TCRS annonce donc qu’elle travaillera à ce que les recommandations finales de la consultation ait une suite et que la lutte pour une plus grande égalité au Québec continue, et ce peu importe les couleurs du gouvernement en place ou les saisons électorales.

La Table de concertation contre le racisme systémique a été créée en mai 2017 et rassemble des organismes engagés pour une société égalitaire, libérée du racisme et des discriminations. 

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La peur de l’autre https://www.csn.qc.ca/actualites/la-peur-de-lautre/ Thu, 21 Sep 2017 18:50:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=63409 Blogue de Jacques Létourneau

Le fond de l’air est lourd. Depuis plusieurs mois, l’incompréhension, l’insécurité et la peur de l’autre se sont exprimées ouvertement de bien des façons. Nous avons été témoins de gestes racistes parfois subtils, souvent flagrants, sinon violents. De toutes les manières, nous les rejetons !

Bien sûr, nous croyons que nous devons écouter et chercher à comprendre celles et ceux qui ont peur. C’est possible en répudiant et en dénonçant celles et ceux qui attisent cette peur de l’autre. Nous devons lutter contre la montée de ce racisme identitaire fait de rejets, de repli sur soi et d’hostilité.

Le mouvement syndical a la responsabilité de contrer vigoureusement la croissance marquée de la haine et de l’intolérance. Parce que c’est dans sa nature de le faire. Parce qu’il promeut des valeurs contraires. À travers son histoire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui célèbrera son centenaire bientôt, a toujours lutté contre le racisme. La CSN s’est toujours fait un devoir d’offrir des espaces ouverts de discussion, d’éducation populaire et de conscientisation. À la fermeture aux autres, nous opposons la solidarité, la fraternité, l’ouverture.

Le cas des migrants
Devant la multiplication des commentaires hostiles envers les demandeurs d’asile, le Barreau du Québec a récemment rappelé à la population québécoise que ces migrants ne sont pas des immigrants « illégaux », car le geste de traverser la frontière en dehors d’un poste-frontière officiel n’est pas illégal en soi, mais plutôt irrégulier. 

Certains se disent préoccupés par les coûts pouvant résulter de l’arrivée des demandeurs d’asile, surtout dans la conjoncture morose à laquelle nous sommes confrontés depuis l’élection du gouvernement libéral en 2014. Le véritable problème est ailleurs, et nous devrions plutôt manifester notre colère envers les politiques d’austérité de Philippe Couillard qu’envers celles et ceux qui fuient la misère ou l’exclusion avec l’espoir d’améliorer leur sort.

Que dire de certains politiciens qui ne font que jeter de l’huile sur le feu ? Difficile de croire qu’il s’agit du même Québec qui, en 1980, sous le leadership de René Lévesque, a forcé la main au gouvernement fédéral de Trudeau père à amnistier quelque 5000 Haïtiennes et Haïtiens après l’expiration de leurs visas de courte durée. Moi qui avais dix-sept ans à l’époque, je peux dire que j’étais fier de l’ouverture et de la générosité du Québec et de son peuple. Aujourd’hui, j’ai plutôt mal pour notre pays, et les dérapages identitaires de nos représentants politiques m’accablent. 

La droite décomplexée
La montée en force des groupes racistes d’extrême-droite, tant chez nos voisins états-uniens que chez nous, est très troublante. Nous devons éviter la tentation de banaliser l’essor des mouvements néonazis et de suprématie blanche enhardis par l’ascension d’un populiste de droite à la présidence de la Maison-Blanche. D’ailleurs, des effets collatéraux de cette radicalisation se font déjà sentir au Québec. Comment comprendre que des groupes islamophobes manifestent dans les rues de notre capitale à quelques mois seulement de la tuerie à la grande mosquée de Québec ? Comment expliquer la vague de commentaires xénophobes lus et entendus quotidiennement depuis le début de la crise migratoire des demandeurs d’asile haïtiens ?

Vivre ensemble
Nous devons dénoncer haut et fort ce discours haineux, qu’il s’affiche ouvertement ou plus subtilement. Nous devons aussi répondre aux questionnements de la population, de nos membres, aux prises avec un débat public polarisé, par lequel plus personne n’écoute l’autre, plus personne ne répond, plus personne n’entend. Les craintes exprimées ne sont pas toutes une démonstration de racisme, elles sont plutôt l’expression d’un besoin de discuter des enjeux actuels. Il faut savoir le faire dans le calme et dans le respect de nos valeurs.

Le mouvement syndical a un rôle majeur à jouer pour mettre de l’avant les valeurs de tolérance, de solidarité, d’ouverture et d’entraide, elles sont non seulement propres à notre organisation, mais aussi caractéristiques du Québec. Nous devons continuer de bâtir des ponts avec les mouvements antiracistes et les leaders racisés afin de les soutenir dans la lutte contre le racisme. Il est de notre responsabilité d’agir ainsi.

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La FP–CSN dénonce le Council of Conservative Citizens of Canada (C4) https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fp-csn-denonce-le-council-of-conservative-citizens-of-canada-c4/ Thu, 02 Mar 2017 15:58:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=58685 La Fédération des professionnèles–CSN dénonce les menaces d’attaques à la bombe artisanale ciblant les communautés universitaires musulmanes de l’Université Concordia et de l’Université McGill revendiquées par le Council of Conservative Citizens of Canada (C4).

« Peu importe le milieu où ces menaces sont proférées, elles sèment la terreur et elles marquent à jamais les gens qui sont visés. Nous sommes solidaires des étudiantes et des étudiants musulmans et, plus largement, de toute la communauté musulmane qui est de plus en plus la cible d’attaques inacceptables, et ce, depuis déjà trop longtemps, de marteler Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire, FP–CSN. Nous sommes particulièrement outrés par le fait que cette attaque survienne durant une semaine où la communauté musulmane de l’Université Concordia organisait des activités sociales de rapprochement ouvertes à toutes et à tous sur leur campus. Nous demandons aux directions universitaires de soutenir ces initiatives et de développer des activités pour faire connaître la contribution de ces communautés afin de mettre un terme à la stigmatisation et enfin déboulonner les préjugés à leur égard. »

La FP compte parmi ses membres des personnes occupant un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu’elle regroupe représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux, mais aussi dans les secteurs des organismes gouvernementaux, des sociétés d’État, de l’éducation, des médecines non conventionnelles, de l’aide juridique, de l’employabilité, du développement régional, des organismes communautaires et des professionnèles autonomes.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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En 2017, les femmes poursuivent l’offensive https://www.csn.qc.ca/actualites/en-2017-les-femmes-poursuivent-loffensive/ Thu, 19 Jan 2017 18:01:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57769 2016. Il aura fallu des regains troublants de violence envers les femmes et le harcèlement dont plusieurs d’entre elles ont avoué être régulièrement la cible pour que nous reprenions le chemin collectif de la contestation. Avec des campagnes comme Sans oui c’est non ou Ni viande ni objet, les femmes ont occupé le devant de la scène et exprimé leur colère devant des phénomènes qu’on espérait d’un autre âge. Cette colère, elles l’ont aussi manifestée ad lib, dans des mouvements sociaux spontanés auxquels prirent part de nombreux alliés de leurs causes.

Les cas d’agressions qui se sont multipliés en 2016, les propos machistes balancés crûment, le sexisme ordinaire étalé au grand jour et la violence banalisée, autant de fausses notes qui ont dominé le concert de l’année dernière. N’oublions pas notamment qu’un homme s’est immiscé, la nuit, dans les chambres d’étudiantes d’un campus de Québec et les a agressées sexuellement ; qu’un animateur de radio commentant ces événements a comparé le viol à un vol de voiture ; qu’il aura fallu une extraordinaire dose de ténacité aux femmes autochtones victimes d’agressions sexuelles à Val d’Or pour qu’enfin le gouvernement Couillard daigne faire la lumière sur les violences systémiques dont elles sont victimes par une commission d’enquête sur les relations entre les autochtones et certains services publics au Québec. Et voilà qu’on apprend maintenant, à travers la toute récente Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire, que 37 % des personnes travaillant ou étudiant à l’université ont subi au moins une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée entre les murs de cette institution.

Du côté de nos voisins américains, l’avenir n’est pas plus rose. L’élection d’un misogyne à la tête de l’État le plus puissant du monde a de quoi soulever incompréhension et inquiétudes. Avec ses propos dégradants pour les femmes, les accusations publiques d’agressions sexuelles ou bien son opposition avouée au droit à l’avortement gagné de si haute lutte, des millions d’Américaines sont déjà apeurées de l’avenir. Elles auront bien besoin de notre solidarité. Et c’est ce que nous leur exprimerons le 21 janvier prochain à Montréal où un rassemblement s’organise comme ailleurs dans le monde pour apporter tout notre soutien à nos sœurs américaines.

Le legs de 2016 aura peut-être été de redonner aux Québécoises une voix plus revendicatrice. Mais pour être une société réellement égalitaire, il faut combattre quotidiennement les inégalités économiques, réduire la pauvreté, éliminer les écarts salariaux, tout faire pour enrayer les stéréotypes et la discrimination dans les sphères personnelle et professionnelle, agir sur les conditions de vie et de travail. Par exemple, l’Ontario vient d’innover avec un projet de loi qui prévoit pour les victimes de violence sexuelle ou domestique une permission de s’absenter du travail. Celui-ci obligerait également les cadres à suivre une formation sur la violence en milieu de travail. Les lois du travail ontariennes sont-elles en train de nous damer le pion en matière d’aide et d’assistance pour ces victimes ? Ne serait-il pas souhaitable que le Québec s’inspire de l’Ontario pour amender ses propres législations ?

En 2017, on se doit d’être féministe et de s’attaquer une fois pour toutes aux violences envers les femmes. Pour y arriver, nous aurons besoin de toutes et de tous. Ça commence par l’arrêt du saccage des services publics auquel se livre le gouvernement Couillard et qui a engendré tant d’impacts négatifs sur la vie des femmes ; par un appui financier important aux groupes de défense des droits des femmes qui font des miracles sur le terrain, dont les centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel; par un rehaussement du salaire minimum à 15 $ l’heure et par la lutte contre la discrimination systémique dans tous les milieux. Être féministe en 2017 ne devrait jamais être dissocié de toutes ces quêtes justes et légitimes.

Véronique De Sève
Vice-présidence Confédération des syndicats nationaux (CSN)

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La discrimination raciale est encore bien présente dans notre société https://www.csn.qc.ca/actualites/la-discrimination-raciale-est-encore-bien-presente-dans-notre-societe/ Mon, 21 Mar 2016 16:25:20 +0000 http://refonte.csn.info/?post_type=csnqc_actualite&p=49120 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à souligner la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale en dénonçant le peu de progrès réalisé en cette matière par nos gouvernements au cours des dernières années. La CSN s’inquiète particulièrement de la discrimination en matière d’emploi que vivent de nombreux immigrantes et immigrants et réclame une politique d’immigration qui favorise l’intégration des personnes issues de l’immigration.

Faut-il le rappeler, une étude de 2012 menée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) démontre clairement que la discrimination raciale est toujours bien présente dans le secteur de l’emploi au Québec. Il ressort de cette étude qu’un Tremblay ou une Bélanger a au moins 60 % plus de chance d’être invité à un entretien d’embauche qu’une Sanchez, un Ben Saïd ou un Traoré.

Projet de loi 77

Selon la CSN, le projet de loi 77, qui vise à remplacer l’actuelle Loi sur l’immigration au Québec, n’améliorera pas les choses. Il promeut une vision purement économique et utilitariste de l’immigration. « Ce projet de loi ne propose aucune mesure pour enrayer la discrimination systémique que vivent les personnes immigrantes, notamment les femmes, particulièrement en emploi. Il ne s’attaque pas non plus aux programmes de travailleurs étrangers temporaires, programmes pourtant déclarés discriminatoires par la Commission des droits de la personne parce qu’ils placent ces travailleurs dans une situation de grande vulnérabilité », déclare le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie

Selon une enquête menée en 2012 par la Commission des normes du travail, les personnes immigrantes forment le tiers du personnel des agences de travail temporaire. « C’est dire qu’un bon nombre d’immigrants sont réduits à occuper un emploi précaire, mal rémunéré et pour lequel ils sont souvent surqualifiés, parce que la société québécoise ne reconnaît pas leurs diplômes et qualifications », déplore M. Lortie.

La CSN tient aussi à dénoncer le racisme et la discrimination dont sont victimes les autochtones. « Les problèmes sont pourtant documentés : discrimination en matière d’emploi et de logement, pauvreté, conditions de vie déplorables, femmes autochtones disparues ou assassinées, etc. Un plan d’action pour contrer le racisme et la discrimination envers les autochtones a fait l’objet de consultations en 2013, mais n’est toujours pas adopté ! Le gouvernement doit agir et vite », conclut Jean Lortie.

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La CSN très inquiète https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-tres-inquiete/ Fri, 18 Sep 2015 11:44:34 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-tres-inquiete/ Dans un mémoire qu’elle vient de déposer, la CSN exprime ses inquiétudes relativement à plusieurs aspects du projet de loi 59 sur les discours haineux. « Dans son état actuel, le projet de loi compromet sérieusement la liberté d’expression. Il risque également d’empêcher le gouvernement d’atteindre ses objectifs de renforcement de la protection des personnes ainsi que de prévention et de lutte contre les discours haineux et incitant à la violence », a déclaré le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie.

Selon lui, le caractère flou et subjectif de la notion de discours haineux pourrait entraîner des dérapages et le développement d’une culture de dénonciation. Le projet de loi prévoit également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse devra assurer la mise à jour, sur son site Internet, d’une liste des personnes déclarées coupables par le Tribunal des droits de la personne d’avoir tenu un discours haineux ou incitant à la violence. « Nous éprouvons un malaise profond face à la création d’une telle liste noire de condamnés. Les personnes figurant sur cette liste risquent la stigmatisation, notamment en matière d’embauche », poursuit Jean Lortie. Jean Lortie rappelle aussi qu’il existe déjà un recours criminel en matière de propagande haineuse. « Quelle est la pertinence d’un autre recours au civil en cette matière? », questionne-t-il.

Les enseignants plus surveillés La partie du projet de loi visant les établissements d’enseignement est aussi très préoccupante pour la CSN, puisqu’elle accorde des pouvoirs de sanction au ministre de l’Éducation à l’égard de tout « comportement pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou morale » des étudiants ou des élèves. « Un établissement d’enseignement qui tolère un tel comportement pourrait être privé de financement, et les établissements privés pourraient voir leur permis révoqué. Une telle épée de Damoclès au-dessus de leur tête est inadmissible », ajoute Jean Lortie, très préoccupé par la remise en cause de la liberté académique des enseignantes et enseignants.

« De peur d’être sanctionnés, les enseignants pourraient développer une retenue excessive lors de discussions en classe ou encore se montrer frileux dans le choix des thèmes abordés dans les cours. Pourtant, l’école doit être un lieu qui expose l’étudiant à différents courants de pensée, qui favorise les débats et qui développe l’esprit critique. Le projet de loi pourrait avoir un effet paralysant à cet égard », ajoute-t-il. La CSN estime que c’est par la prévention et l’éducation qu’on peut le mieux enrayer les manifestations haineuses ou violentes. La sensibilisation et l’information du public de même que l’éducation aux droits et libertés devraient aussi être privilégiées comme moyens d’enrayer le discours haineux et les propos discriminatoires. « À cet égard, les compressions dans les sommes qui devaient servir aux campagnes gouvernementales contre l’homophobie et la transphobie ou la lutte à l’intimidation dans les écoles sont incompréhensibles », conclut Jean Lortie.

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La CSN affiche ses couleurs https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-affiche-ses-couleurs/ Sun, 17 May 2015 08:00:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-affiche-ses-couleurs/ C’est sur le thème Les alliés affichent leurs couleurs que se déroulera la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie au Québec. La CSN est heureuse de s’associer une fois de plus à la Fondation Émergence pour en souligner l’importance. Ce thème nous rejoint d’autant plus que la CSN a mis sur pied, depuis plusieurs années, un réseau d’allié-es parmi ses syndicats. Ceux-ci affichent un logo aux couleurs de l’arc-en-ciel à l’entrée du local syndical. Ce logo indique aux salarié-es LGBT qu’ils trouveront aide et appui auprès de leur syndicat », d’expliquer Véronique De Sève, Vice-présidente de la CSN.

Les allié-es, un rôle plus que nécessaire

La CSN invite toute personne solidaire à s’afficher, mais aussi à s’interposer en cas de comportements ou de commentaires homophobes ou transphobe. Le pire qui puisse arriver à une personne victime d’intimidation basée sur son orientation sexuelle ou son identité de genre, c’est de se savoir isolée, d’où l’importance de développer un vaste réseau de solidarité », lance Véronique De Sève.

Les gouvernements, des alliés ?

Les gouvernements ont aussi un rôle primordial à jouer pour contrer le phénomène de l’homophobie. Malheureusement, les efforts déployés sont insuffisants. On n’a qu’à penser au gouvernement du Québec qui a récemment coupé le financement d’une campagne contre l’homophobie au nom de l’austérité ! », dénonce Véronique de Sève.

Du côté du gouvernement fédéral, le projet de loi fédérale C-279, à l’étude depuis 2011, vise à interdire les propos haineux envers les personnes trans et la discrimination fondée sur l’identité de genre. Mais il est actuellement bloqué au Sénat où les conservateurs tentent d’en limiter la portée. C’est déplorable ! Par ce projet de loi on vise à interdire la discrimination à l’endroit des personnes trans. Mais du même souffle, avec l’amendement conservateur, on leur interdirait l’accès à certains lieux publics comme les salles de bain et les vestiaires. On voit tout le chemin qui reste à parcourir avant d’arriver à une véritable reconnaissance légale et sociale des personnes trans », se désole Véronique De Sève.

La CSN dénonce cette déresponsabilisation des deux paliers de gouvernement. Les personnes LGBT sont en droit de s’attendre à ce que leurs gouvernements s’affichent comme alliés. Ils doivent assumer leur devoir d’information et d’éducation et garantir les droits des personnes LGBT », de conclure Véronique de Sève.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches lance une réflexion avec ses syndicats sur les moyens à prendre https://www.csn.qc.ca/actualites/le-conseil-central-de-quebec-chaudiere-appalaches-lance-une-reflexion-avec-ses-syndicats-sur-les-moyens-a-prendre/ Thu, 30 Apr 2015 14:20:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/le-conseil-central-de-quebec-chaudiere-appalaches-lance-une-reflexion-avec-ses-syndicats-sur-les-moyens-a-prendre/ Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) tient aujourd’hui des États généraux pour aider les délégué-es des syndicats à mieux faire face au discours de la droite populiste, très présent dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.

« Ce discours qu’on entend sur les ondes de certains médias a une influence sur nos membres, qui y sont constamment exposés. Dans les taxis, les usines, les autobus, les magasins, sur la place publique, on peut entendre des politiciens, des commentateurs de tous acabits, des chroniqueurs, tous des tenants de cette droite, attaquer les syndicats ou des groupes spécifiques comme les féministes ou les personnes assistées sociales. Il faut se donner des moyens d’action pour mieux agir auprès de nos membres, car toute cette rhétorique négative a une influence sur notre capacité de mobilisation et sur notre message d’ouverture et d’inclusion », souligne la présidente du Conseil central, Ann Gingras.

Le secrétaire général du Conseil central, Yves Fortin, note pour sa part que ce genre de discours, très antisyndical, mise beaucoup sur le clivage entre les travailleurs et leur syndicat. « Un procédé très fréquent est de se montrer sympathique à l’endroit de la travailleuse ou du travailleur syndiqué pour lui démontrer que les organisations syndicales sont néfastes pour lui. C’est très pernicieux, car on sait que ces travailleurs ne sont réellement protégés que lorsqu’ils sont syndiqués. »

« Il n’y a pas de recette miracle pour contrecarrer ce discours, c’est certain, ajoute-t-il. Nous voulons réfléchir avec les syndicats sur la façon d’atteindre les membres sur le terrain et de voir justement comment ils peuvent investir ce terrain-là en prenant l’offensive. C’est une démarche qui s’impose et à propos de laquelle on veut être proactifs. »

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