Droits des femmes – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Tue, 08 Apr 2025 13:19:15 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Droits des femmes – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Les avocats de l’aide juridique grandement préoccupés par le projet de loi 91 du ministre Jolin-Barrette https://www.csn.qc.ca/actualites/les-avocats-de-laide-juridique-grandement-preoccupes-par-le-projet-de-loi-91-du-ministre-jolin-barrette/ Tue, 08 Apr 2025 13:19:15 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103896 Alors que le projet de loi 91 est sur le point d’être adopté, les avocates et avocats de l’aide juridique sont grandement préoccupés par l’instauration d’un tribunal « unifié » de la famille au sein de la Cour du Québec, du moins tel que présenté par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Aux yeux des avocates et avocats de l’aide juridique, principal groupe d’avocats pratiquant le droit de la famille au Québec, le projet de loi 91 viendrait au contraire dédoubler les tribunaux ayant compétence pour juger les causes de divorce et de séparation, tout dépendamment si les conjoints étaient mariés ou conjoints de fait ayant eu des enfants après le 30 juin 2025.

« Le projet de loi viendrait créer deux classes de famille, avec leurs tribunaux distincts », déplore Me Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocats et avocates de l’aide juridique de Montréal et Laval–CSN. « Ce n’est pas en dédoublant les tribunaux et en multipliant les règles de procédure que l’accès à la justice sera amélioré. On risque plutôt d’engorger la charge des avocates et des avocats de l’aide juridique, au détriment de la défense des droits de celles et ceux que nous devons représenter. »

Une conception erronée de la médiation et de conciliation

Les avocates et avocats de l’aide juridique craignent de voir leur charge de travail alourdie par cette nouvelle réforme judiciaire, mais aussi de voir reculer les droits de leur clientèle – les femmes en particulier, notamment celles aux prises avec un ex-conjoint violent.

« Pour plusieurs de ces femmes, forcer une médiation n’est manifestement pas une démarche souhaitée, d’autant plus qu’elles ne pourront bénéficier de tout le soutien juridique ou psychologique approprié », souligne Me Lambert-Boulianne.

Selon le projet de loi, la seule façon de se soustraire à cette médiation est d’invoquer la violence de l’ex-conjoint. « Mais pour toutes sortes de raisons légitimes, ce n’est pas nécessairement l’objectif souhaité par les femmes que nous représentons, et ça nous éloigne de l’objectif du processus judiciaire qui est ici engagé, à savoir la garde des enfants, le partage des biens et la pension alimentaire », poursuit l’avocate.

En cas d’échec en conciliation, le projet de loi 91 prévoit un processus de conciliation en présence d’un seul et même juge qui, après avoir tenté de rapprocher les parties, sera appelé à entendre la cause par la suite en cas d’échec de la discussion.

« C’est l’ensemble de la communauté juridique qui est estomaquée d’une telle chose. On ne peut pas demander au juge de faire semblant qu’il n’a rien entendu pendant la conciliation avant de rendre une décision strictement basée sur la preuve admise lors de l’audition. Personne ne peut diviser son cerveau de la sorte », indique la porte-parole syndicale.

En raison de cette contradiction, la preuve à administrer lors de la conciliation devra donc être soupesée avec soin, ajoutant un fardeau supplémentaire sur les épaules de l’avocat en matière de responsabilité professionnelle, avec la crainte que ce qui est divulgué en conciliation ne soit utilisé lors de l’audience.

« Cela pourrait permettre à une partie d’utiliser de l’information qui n’aurait pas été admissible en preuve autrement. Ce serait dramatique pour certaines des clientes vulnérables que nous avons à représenter », d’affirmer Me Lambert-Boulianne.

Les syndicats de l’aide juridique affiliés à la CSN représentent les 325 avocates et avocats de Montréal, de Laval, de la Montérégie, de l’Abitibi-Témiscamingue, des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie–Centre-du-Québec, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Ils sont affiliés à la Fédération des professionnèles–CSN. Fondée en 1921, la CSN regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

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Le Québec célèbre les 25 ans de la pratique sage-femme https://www.csn.qc.ca/actualites/le-quebec-celebre-les-25-ans-de-la-pratique-sage-femme/ Thu, 05 Dec 2024 16:55:18 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101254 L’année 2024 coïncide avec le 25e anniversaire de la légalisation de la pratique sage-femme au Québec. En septembre 1999, le gouvernement du Québec reconnaissait légalement cette profession. Aujourd’hui, plusieurs organisations, dont Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) affilié à la Confédération des syndicats nationaux, célèbrent sous le thème « 25 ans au cœur du bienaître ».

Pour le RSFQ, qui compte quelque 250 membres, cet anniversaire se veut l’occasion de souligner le rôle essentiel des sages-femmes dans le milieu de la santé, et l’impact profond qu’elles ont sur la vie de nombreuses familles à travers le Québec.

La légalisation de la pratique sage-femme a aussi amené la reconnaissance de leur approche et de leur expertise uniques. Selon la Coalition pour la pratique sage-femme, ces professionnelles de la santé contribuent non seulement à des accouchements sécuritaires, mais prodiguent aussi des soins respectueux, personnalisés et centrés sur les besoins de la mère et du nouveau-né.

Cela dit, malgré tout le chemin parcouru en 25 ans, le défi de la reconnaissance de la pratique sage-femme demeure toujours d’actualité.

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50 ans d’histoire féministe https://www.csn.qc.ca/actualites/50-ans-dhistoire-feministe/ Thu, 05 Dec 2024 16:55:15 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101252 L’origine du comité de la condition féminine de la CSN remonte à 1952.

À l’époque, un premier comité féminin est fondé au sein de la centrale. Il faudra toutefois attendre le mouvement de libération des femmes des décennies suivantes pour que soit créé, en 1974, le comité national de la condition féminine.

En 50 ans, les féministes du mouvement en ont vécu des luttes ! Autonomie économique, droits familiaux, santé et sécurité des femmes au travail, droit à l’avortement, élimination de la violence faite aux femmes… Autant de batailles qui visent l’émancipation économique, politique et sociale des femmes, au travail comme dans toute la société.

Pour visionner la vidéo sur le 50e anniversaire du comité confédéral de la condition féminine, visitez csn.qc.ca/cf50.

Sororité !

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Accouchement sans frais pour toutes : les sages-femmes demandent au gouvernement de finir le travail https://www.csn.qc.ca/actualites/accouchement-sans-frais-pour-toutes-les-sage-femmes-demandent-au-gouvernement-de-finir-le-travail/ Wed, 04 Dec 2024 16:34:15 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101152 Le gouvernement du Québec doit cesser de limiter l’accès aux soins périnataux aux personnes migrantes enceintes qui résident pourtant au Québec, mais qui ont un statut migratoire qui ne donne pas accès à l’assurance maladie.

« Après avoir accepté que tous les enfants puissent aller à l’école et être soignés sans frais au Québec, peu importe le statut migratoire de leurs parents, il est grand temps d’assurer une couverture publique des soins d’accouchement pour l’ensemble des personnes enceintes vivant au Québec », affirme Amaili Jetté, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ). Cette dernière appuie donc la pétition déposée aujourd’hui par le PLQ à cet égard, tout comme le Collège des médecins, Médecins du monde et plusieurs autres. Voir la pétition ici : https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-11035/index.html

Pour le moment, beaucoup de femmes n’ont pas accès à l’assurance maladie pour les soins périnataux. Il s’agit notamment d’étudiantes, de travailleuses temporaires ou de personnes dont le permis de séjour au pays est expiré et qui n’ont pas encore terminé leurs démarches avec l’immigration. Elles doivent donc faire face à des factures de plusieurs dizaines de milliers de dollars et parfois beaucoup plus en cas de césarienne ou de complications pour que leur enfant naisse en sécurité. Plusieurs décident donc, malheureusement, de limiter les soins et les suivis pour éviter de faire monter la facture, ce qui peut mettre en péril la santé de la mère et de l’enfant à naître.

Il n’est pas pertinent de limiter ces soins à plusieurs femmes sous prétexte que quelques personnes pourraient faire ce qu’on appelle du tourisme obstétrical au Québec. Il y a par ailleurs une distinction importante à faire entre les touristes qui ne résident pas au Québec et l’accouchement de femmes qui sont déjà sur le territoire du Québec.

« Les sages-femmes doivent être en mesure d’exercer leur jugement professionnel afin de prendre les meilleures décisions du point de vue de la santé de l’enfant à naître et de sa mère, et ce, sans égards à la capacité de payer de celle-ci », ajoute Jessica Goldschleger, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Accueil des bébés nés au Québec

« Les enfants nés au Québec deviennent de facto des citoyennes et des citoyens du Québec. Limiter l’accès à des soins essentiels à cette première étape de leur vie est mesquin pour ces Québécoises et ces Québécois. Le gouvernement risque de toute façon de devoir donner plus de soins par la suite dans le cas de complications évitables », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos
Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RFSQ) regroupe près de 280 membres répartis dans une vingtaine d’établissements de santé. Il est affilié à la Fédération des professionnèles (FP­CSN).

La Fédération des professionnèles (FP­CSN) regroupe 9000 membres dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

Avec plus de 330 000 membres répartis dans 2000 syndicats, huit fédérations et treize conseils centraux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est la deuxième centrale syndicale au Québec. Elle œuvre pour une société solidaire, démocratique, équitable et durable.

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La CSN salue le plan de Québec pour un meilleur accès à l’avortement https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-le-plan-de-quebec-pour-lamelioration-de-lacces-a-lavortement/ Mon, 18 Nov 2024 18:41:56 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100860 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille favorablement le plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement de la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Martine Biron, qui vise à protéger le droit à l’avortement des Québécoises. Ce plan, qui comprend 28 mesures, a officiellement été lancé à 10 h ce matin.

Le Comité de la condition féminine de la CSN a toujours milité, entre autres, pour que les femmes aient le plein contrôle de leur corps. « À cet égard, les militantes de la condition féminine de la centrale syndicale manifestent depuis longtemps pour une plus grande accessibilité à l’avortement et à des méthodes abortives, partout en province. La CSN appuiera certainement les mesures du plan de la ministre Biron qui visent à améliorer et diversifier de tels soins en région », confirme Mme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les principaux objectifs du plan de Mme Biron, dont l’optimisation de l’accès à l’avortement à l’extérieur de Montréal, la lutte contre la désinformation entourant l’avortement, l’amélioration de l’information au sujet de la contraception et la bonification de la recherche dans le secteur, sont bien entendu encouragés par la CSN et toutes ses constituantes.

Dans le contexte politique actuel des États-Unis, la CSN est rassurée que des mesures concrètes soient mises en place pour éviter que l’accès à l’avortement soit ici menacé. « Le Québec, tout comme le reste du Canada, n’est pas à l’abri de dérapages politiques en matière d’avortement. Nous devons à tout prix protéger ce droit fondamental et inconditionnel des femmes de pouvoir disposer librement de leur corps », conclut Mme Senneville. 

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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28 septembre: Journée internationale de l’avortement sécurisé https://www.csn.qc.ca/actualites/journee-internationale-de-lavortement-securise/ Sat, 28 Sep 2024 11:50:42 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=99737 Ce n’est pas en prohibant ou en limitant le droit à l’avortement que l’on empêche toute procédure d’interruption de grossesse. Ainsi, le manque d’accès à un avortement sécurisé dans le monde met à risque la santé des femmes.

Ici, au Québec, toutes les régions ne sont pas toutes desservies de la même façon en matière d’accès à l’avortement. De plus, l’accès s’avère encore plus restreint pour les personnes sans couverture de la Régie d’assurance-maladie du Québec (RAMQ), du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) ou d’assurances privées. Ces personnes peuvent être des étudiantes internationales, des travailleuses avec un permis de travail temporaire, des personnes sans statut, etc.

Ces femmes n’ont pas non plus accès à des soins gynéco-obstétricaux de base (contraception, test Pap, dépistage de maladies transmises sexuellement, soins de grossesse, planification familiale). Les coûts des interruptions volontaires de grossesse (IVG) de premier trimestre peuvent atteindre tout près de 500 $. Les délais nécessaires pour amasser des fonds peuvent souvent retarder l’intervention. Les montants peuvent s’élever à plusieurs milliers de dollars si l’interruption s’effectue au cours des 2e et 3e trimestres.

Pour leur venir en aide, la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) coordonne un fonds de dépannage afin de couvrir ces frais. Profitons de cette Journée internationale de l’avortement sécurisé pour faire un don : https://www.zeffy.com/fr-CA/donation-form/18811d1f-3087-496c-a7f2-c6b2274ee894

La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) est un regroupement féministe de défense de droits et d’éducation populaire en matière de santé sexuelle et reproductive.

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Les femmes s’organisent contre PL15 : elles porteront le carré mauve ! https://www.csn.qc.ca/actualites/les-femmes-sorganisent-contre-pl15-elles-porteront-le-carre-mauve/ Tue, 28 Nov 2023 19:31:21 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=93193 Sous l’initiative de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), des femmes provenant des milieux syndical, communautaire et universitaire se lèvent pour dénoncer la réforme Dubé contenue dans le projet de loi 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.

Depuis trop longtemps, le travail des femmes dans les services publics est dévalorisé et la réforme Dubé accentue cette tendance dans l’univers de la santé et des services sociaux. Ce sont les travailleuses, mais aussi les usagères des services publics et communautaires, qui subiront en premier lieu les conséquences de cette réforme. À la suite d’une journée de réflexion et d’un appel à l’action, un véritable mouvement féministe opposé à ce projet de loi se dessine.

Le projet de loi 15 est une nouvelle attaque contre les femmes. Les membres du personnel, à 80 % féminin, subiront en majeure partie les contrecoups de la réforme Dubé. Les conditions de travail, l’autonomie et la surcharge sont à améliorer depuis trop longtemps, alors que les politiques de la Coalition avenir Québec (CAQ) empirent plutôt les choses, celles-ci s’inscrivant dans une tendance qui dévalorise le travail des femmes et qui vise à le contrôler. Le meilleur exemple de ce phénomène est l’attaque contre l’autonomie professionnelle et la culture organisationnelle de proximité des sages-femmes.

Ce sont les travailleuses qui devront continuer de soutenir à bout de bras les soins et les services, dans un contexte de pénurie de personnel qui sera exacerbé par l’exode vers le privé. Les travailleuses, mais aussi les citoyennes, verront les centres de décision s’éloigner de leur réalité quotidienne au profit de « tops guns » du privé qui décideront à leur place. Dans les organismes communautaires, les femmes devront encore se battre pour conserver leur peu d’autonomie et pour obtenir un financement adéquat. Les proches aidantes, encore une fois majoritairement des femmes, devront pallier une fois de plus les manques de l’État.

« Les services sociaux et de santé reposent, depuis toujours, sur le travail des femmes. Peu nombreuses aux commandes, elles feront les frais de la réforme Dubé. Leurs conditions de travail doivent impérativement être améliorées. C’est une question de pérennité des emplois et de tout le réseau public », indique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le coup d’envoi d’un mouvement
« Je suis tannée, les travailleuses, les usagères, les proches aidantes, sont tannées. Tannées d’assister à des reculs démocratiques et de constater que notre voix n’est plus entendue. Tannées de la privatisation galopante qui va créer plus d’inégalités entre nous. Tannées du contrôle de notre travail et de devoir écoper des conséquences du mauvais financement du communautaire. Ça suffit, notre travail qui n’est pas reconnu à sa juste valeur ! Ça suffit, l’effritement de notre filet social ! On ne peut pas accepter ce que la réforme Dubé nous propose », de s’insurger Judith Huot, première vice-présidente de la FSSS–CSN et initiatrice du mouvement.

La CSN et la FSSS–CSN donnent donc le coup d’envoi de ce qu’elles aimeraient voir devenir un véritable mouvement et invitent les femmes du Québec ainsi que leurs groupes alliés à dénoncer la réforme Dubé en portant le carré mauve et en multipliant les actions de mobilisation. Elles comptent d’ailleurs déjà sur le soutien de plusieurs alliées, dont le Regroupement Les Sages-Femmes du Québec, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires & bénévoles.

Françoise David, militante féministe, ex-syndicaliste et ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec, donne également son appui à cette initiative. « Prendre soin, soutenir, accompagner, c’est fondamental dans une société qui se veut égalitaire. J’aime l’idée de nous unir afin de développer des services publics et communautaires qui répondent aux besoins des gens et qui soient gérés démocratiquement, le plus près possible des communautés. Les travailleuses, et bien sûr, les travailleurs, doivent se sentir respectés dans des réformes qui se multiplient depuis plusieurs années sans que l’on voie des impacts positifs sur le terrain. Portons un carré mauve pour que le ministre Dubé pense aux femmes, aux travailleuses ! »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et des services de garde.

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Touche pas à nos accouchements! Six grands rassemblements citoyens pour sauver la pratique sage-femme https://www.csn.qc.ca/actualites/touche-pas-a-nos-accouchements-six-grands-rassemblements-citoyens-pour-sauver-la-pratique-sage-femme/ Mon, 23 Oct 2023 19:53:37 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=92460 Alors que l’avenir de la pratique sage-femme est actuellement gravement menacé par le projet de loi 15 du ministre de la Santé, Christian Dubé, des centaines de citoyennes et citoyens des quatre coins du Québec, ainsi que des personnalités publiques et politiques de tous les horizons, se mobilisent à Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Gaspé et Carleton-sur-Mer pour envoyer un message clair au ministre jusqu’ici demeuré sourd à leurs requêtes. Celui-ci doit prendre acte des préoccupations et revendications portées par des milliers de femmes et citoyens inquiets et modifier son projet de loi afin de préserver l’autonomie professionnelle des sages-femmes et les droits fondamentaux des femmes du Québec.

La pratique sage-femme en péril
Avec le PL15, les services de sage-femme sont désormais intégrés dans une gouvernance hiérarchique médicale et centralisée qui mine à la fois l’autonomie professionnelle ainsi que la culture organisationnelle de proximité qui ont toujours été les clés du déploiement et de la qualité des services de sage-femme au Québec.

Pour la présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, Josyane Giroux, ce sont les fondements mêmes de la pratique sage-femme qui sont attaqués dans le projet loi 15.

« En abolissant les conseils des sages-femmes et les responsables des services de sage-femme, le ministre Dubé vient démanteler les piliers sur lesquels repose la capacité des sages-femmes à soutenir le choix libre et éclairé et l’offre des trois lieux de naissance au sein de notre réseau de la santé, et ce, depuis près de 25 ans. Ce n’est pas en nous accordant le droit d’admettre en milieu hospitalier ou en nous obligeant à joindre le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens que le ministre corrige ces lacunes. Ce ne sont pas des « avancées », pour reprendre ses propres mots, mais une transformation radicale qui met en danger notre profession! », a déploré Mme Giroux.

Un affront direct aux droits des femmes
« Ce qui est en train de se dérouler à l’heure actuelle à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’étude du projet de loi 15 est extrêmement préoccupant. Non seulement du point de vue de l’avenir de notre réseau public de santé et de services sociaux, mais aussi du point de vue des femmes, qui sont des milliers à s’inquiéter aujourd’hui du sort que leur réserve ce projet de loi en matière de liberté de choix durant leur grossesse et leur accouchement. Car il faut être clair : ce qui est en train de se décider avec le projet de loi 15, c’est essentiellement la fin de la profession de sage-femme telle qu’elle est revendiquée et défendue depuis les années 80. C’est absolument aberrant. Le ministre Dubé doit impérativement rectifier le tir! », a martelé Caroline Senneville, présidente de la CSN. 

« La mise sous-tutelle médicale de la pratique est un affront direct au respect de nos droits et à notre capacité à décider librement de ce que nous souhaitons pour notre corps, notre grossesse, notre accouchement et notre bébé. L’impact des changements qu’engendre ce projet de loi sur les personnes enceintes est considérable. Nous exigeons donc du ministre de la Santé qu’il prenne ses responsabilités et qu’il modifie son projet de loi. Les enjeux sont réels et les impacts potentiels graves. C’est pourquoi il est impératif que le ministre revienne sur ses décisions et amende le projet de loi 15. C’est ce que demandent aujourd’hui des milliers de femmes et de familles de partout au Québec ! », a ajouté Sarah Landry, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme.

Rappelons qu’à ce jour, près de 12 000 personnes, dont plusieurs personnalités publiques et plus d’une cinquantaine d’organisations de la société civile, ont signé une lettre ouverte dénonçant les impacts du PL15.

En somme, le message est clair : « Monsieur Dubé, ne touchez pas à nos accouchements! », de conclure les porte-paroles.

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Comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire : des constats accablants qui nécessitent une réponse urgente https://www.csn.qc.ca/actualites/comportement-sexualise-inapproprie-ou-discriminatoire-des-constats-accablants-qui-necessitent-une-reponse-urgent/ Fri, 05 May 2023 18:57:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=89090 Devant les constats accablants du rapport Mettre fin au harcèlement sexuel dans le cadre du travail : se donner les moyens pour agir, la CSN en appelle à une réforme législative majeure et urgente pour mettre fin à la banalisation des abus et à la souffrance des victimes.

Le portrait brossé par le comité d’expertes indépendantes donne froid dans le dos. On apprend qu’en 2020, au Québec, presque une personne sur deux (49 %) a observé ou subi un comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire en milieu de travail au cours des 12 mois précédant le sondage. De plus, les femmes ont été deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi de tels comportements (26 % et 13 % respectivement).

Ces chiffres déjà alarmants ne constituent que la pointe de l’iceberg puisque seule une proportion minime des victimes fait une dénonciation formelle. « Prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail représente une responsabilité collective et le devoir de tout le monde », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN prendra le temps d’analyser en profondeur le rapport et ses 82 recommandations, mais déjà des constats se dessinent. « Il est impératif que ce rapport ne soit pas tabletté. Il faut que la santé psychologique soit traitée au même niveau que la santé physique, souligne Mme Senneville. Pour paraphraser les auteures de ce rapport coup de poing : le harcèlement sexuel produit des effets corrosifs sur le bien-être physique et psychologique des personnes victimes et infléchit indûment le parcours professionnel de celles-ci. »

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) doit aussi offrir plus de soutien. « Il faut de la proactivité de la part de la CNESST et de ses inspectrices et inspecteurs afin que les différents milieux de travail agissent en prévention en obligeant par exemple de la formation sur le sujet. La CSN invite le ministre du Travail, Jean Boulet, à agir rapidement. Le ministre peut compter sur l’entière collaboration de tout le mouvement pour faire changer les choses, une fois pour toutes », conclut la dirigeante.

Agir pour que ça cesse
En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la CSN a développé la campagne Agis pour que ça cesse dans le but d’accroître les connaissances générales de ses membres. La campagne vise à les outiller et leur permettre de reconnaître les manifestations de harcèlement et de violence au travail et d’intervenir pour y mettre fin. Elle rejoint ainsi les objectifs des recommandations du rapport du comité d’expertes. La campagne peut être consultée ici :

https://www.csn.qc.ca/agir/

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Approfondir, débattre, partager et lutter https://www.csn.qc.ca/actualites/approfondir-debattre-partager-et-lutter/ Mon, 27 Mar 2023 14:41:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=88373 Sur le thème « Solidarité et sororité », la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a tenu une première édition de son École féministe syndicale les 23 et 24 mars derniers, à Montréal. Cette activité de deux jours a permis à 75 participantes d’en apprendre davantage sur plusieurs questions relevant des luttes syndicales féministes.

« Solidarité et sororité, ce sont deux mots puissants et forts de sens. La solidarité, c’est l’épine dorsale du mouvement syndical, l’élément central de notre action à la CSN, a souligné d’entrée de jeu la secrétaire générale de la CSN, Nathalie Arguin. La sororité réfère à la solidarité féministe qui nous unit dans les luttes pour de meilleures conditions de vie et de travail. Ici aujourd’hui, nous sommes des sœurs d’action et des sœurs de lutte. Notre sororité et notre solidarité nous permettront d’atteindre l’égalité et de continuer à combattre les discriminations », a illustré Mme Arguin, responsable politique du dossier de la condition féminine.

« Cette première édition de l’École féministe syndicale à la CSN, c’est un jalon de plus que nous mettons en place pour nous outiller, nous former, nous informer, nous réseauter et nous engager à poursuivre nos luttes pour la défense des droits des femmes et la promotion de leur place dans la société, sur le marché du travail et aussi, bien sûr, dans toute la CSN, a expliqué la présidente de la CSN, Caroline Senneville. C’est la somme de chacune d’entre nous qui forme un mouvement uni et combatif. Par son réseau de féministes déterminées et fortes, la CSN rayonne partout au Québec », a soutenu la syndicaliste engagée, deuxième femme à la tête de la CSN en plus de 100 ans d’histoire.

D’ailleurs, la présidente a participé à un panel de discussion sur la place des femmes dans la sphère publique, animé par Nathalie Arguin. À cette occasion, les deux dirigeantes étaient accompagnées de trois autres femmes inspirantes, aux fonctions extrêmement différentes, mais qui ont toutes brisé des plafonds de verre : la ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, la cheffe de la direction de Promutuel Assurance, Geneviève Fortier ainsi que Camille Chai, animatrice télé et radio, conférencière et championne d’escrime paralympique.

Luttes de toutes les époques
L’ancienne présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a également pris part à l’événement afin d’aborder l’histoire des luttes féministes à la centrale syndicale. Mme Carbonneau a elle-même écrit une page d’histoire en devenant la première femme à diriger l’organisation en 2002. Par la suite, les participantes ont eu la chance d’assister à deux ateliers à propos de sujets toujours d’actualité : la prostitution et l’avortement.

Lors de la seconde journée, les militantes ont pu en apprendre davantage au sujet de la situation des femmes sur le marché du travail et à la retraite grâce à une conférence d’Eve-Lyne Couturier, de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Puis, Marie-Ève Pinard, coordonnatrice au Service de soutien à la négociation de la CSN, a vulgarisé le concept d’équité salariale.

Finalement, l’école s’est conclue sur une note émouvante lors de deux présentations et d’un témoignage touchant et inspirant sur le thème « Comprendre et agir contre la violence conjugale en contexte de travail ».

Aux dires des participantes, ces deux jours d’échanges, de réseautage, de solidarité et de sororité furent un succès et l’École féministe syndicale se doit d’être répétée.

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Rencontre avec la ministre Biron – Le Collectif 8 mars reste sur sa faim https://www.csn.qc.ca/actualites/rencontre-avec-la-ministre-biron-le-collectif-8-mars-reste-sur-sa-faim/ Fri, 17 Mar 2023 12:19:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=88175 En marge de la Journée internationale des droits des femmes le Collectif 8 mars – qui représente près de 800 000 femmes au Québec – a rencontré Martine Biron, la ministre responsable de la Condition féminine, le 16 mars dernier. Cette première rencontre devait être l’occasion de connaître sa vision sur l’importance du mouvement féministe au Québec ainsi que ses priorités pour défendre et faire avancer les droits de toutes les Québécoises.

L’ensemble des représentantes du Collectif sont malheureusement déçues de cette rencontre. « La ministre en charge de défendre les intérêts des Québécoises devant le Conseil des ministres n’a pas de plan d’action concret ni de priorités pour les femmes marginalisées. « Les membres du Collectif se désolent du ton de la ministre, peu propice à des échanges constructifs pour améliorer les conditions de vie de toutes les femmes. Nous restons sur notre faim », se navre Marie-Andrée Gauthier, porte-parole du Collectif 8 mars.

Les participantes ont insisté sur la nécessité de tenir compte des différentes réalités vécues par les femmes et des enjeux distincts auxquels elles peuvent être confrontées. « Cette rencontre a été l’occasion d’expliquer le sens de notre slogan – Résistances féministes. Le thème du 8 mars est basé sur nos diversités, alimenté par nos colères, nourri par notre sororité. Toutes les femmes ont le droit d’être respectées et défendues équitablement », explique Karine Drolet, également porte-parole du Collectif.

L’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+)

En raison du rejet gouvernemental de la motion traitant de l’ADS+ proposée par le Collectif 8 mars et les partis d’opposition le 21 février dernier à l’Assemblée nationale, une large part de la rencontre a été consacrée à l’importance de cet outil. Pour le Collectif, l’ADS+ permettrait au gouvernement de prévenir la reproduction ou la création d’inégalités entre les femmes et les hommes dans les actions gouvernementales ainsi que de contrer la discrimination systémique qui peut se produire dans le cadre d’interventions en apparence neutres. C’est également un outil important pour faire obstacle aux discriminations croisées vécues par les femmes marginalisées.

Les services publics et les programmes sociaux

La pandémie a prouvé le caractère essentiel du travail des femmes dans les services publics, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui de l’éducation. Ce sont les femmes, que ce soit à titre de travailleuses dans les services publics et les programmes sociaux ou en tant qu’utilisatrices majoritaires, qui subissent les plus grands impacts du sous-financement chronique de ces secteurs.

À moins d’une semaine du dépôt du budget du Québec, le Collectif réitère qu’il est nécessaire de réinvestir massivement dans les services publics pour répondre aux besoins et aux attentes légitimes de la population. Le gouvernement doit voir l’argent qu’il injecte dans les services publics comme un investissement et non comme une dépense. 

De nombreuses femmes rencontrent d’ailleurs plus d’obstacles dans l’accès aux services publics et aux programmes sociaux, notamment de par leur situation de handicap, leur âge, leur apparence, leur identité de genre, leur religion, leur couleur de peau, leur orientation ou leur statut migratoire.

Les discriminations sur le marché du travail

La participation des femmes au marché du travail contribue à leur autonomie financière ainsi qu’à l’enrichissement de l’ensemble de la société. Malheureusement, les femmes issues de communautés marginalisées y accèdent plus difficilement et plusieurs sont surreprésentées dans les emplois à risque et faiblement rémunérés.

Alors que le gouvernement s’évertue à trouver de nouvelles façons de pallier la pénurie de main-d’œuvre, il a là une occasion à saisir pour mettre fin aux discriminations dont les femmes marginalisées sont victimes sur le marché du travail.

Le droit au logement

De plus, la crise actuelle du logement combine un manque de logements sociaux avec une montée en flèche des loyers et des prix des propriétés alors que le pouvoir d’achat recule en raison de l’inflation et que la pauvreté augmente. Cette crise n’affecte pas toute la population de la même façon. Les femmes, les familles et les personnes racisées y sont particulièrement vulnérables.

Le Collectif 8 mars encourage donc Québec à reconnaître formellement le droit au logement. Il s’agit d’un déterminant social important de la santé globale des individus. Lorsque l’accès au logement constitue un problème, une préoccupation constante s’ajoute à la charge mentale des femmes – déjà très lourde – plutôt que de les aider à se créer un espace où la qualité de vie et la sécurité sont assurées.

Enfin, les membres du Collectif 8 mars souhaitent maintenir des collaborations fructueuses avec les équipes de travail du gouvernement. C’est une étape incontournable pour que tous les enjeux présentés à la ministre puissent être abordés et que les problèmes qui en découlent soient réglés rapidement.

À propos

Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 Tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

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Le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics https://www.csn.qc.ca/actualites/le-front-commun-revendique-de-meilleurs-salaires-pour-les-femmes-dans-les-services-publics/ Wed, 08 Mar 2023 16:08:45 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=87893 À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander – encore une fois – de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

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Féminisme et syndicalisme, même combat https://www.csn.qc.ca/actualites/feminisme-et-syndicalisme-meme-combat/ Wed, 08 Mar 2023 10:25:59 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=87867 Il y a 15 jours, à l’Assemblée nationale, le gouvernement de la CAQ refusait de débattre d’une motion portant sur la Journée internationale des droits des femmes et sur les luttes féministes québécoises. À l’initiative du Collectif 8 mars, cette motion demandait au gouvernement de tenir compte des différentes formes de discriminations que peuvent vivre les femmes avant d’élaborer de nouvelles politiques publiques. Avec raison, le Collectif, dont font entre autres partie la CSN et la FTQ, s’est désolé de cette fermeture digne d’une autre époque.

Même si des plafonds de verre sont brisés tous les jours – nous sommes pour la première fois de l’histoire deux femmes à diriger les plus grandes centrales québécoises – cela ne signifie pas que tout est rose pour les femmes dans le monde du travail et dans la société québécoise. Tout comme les luttes syndicales sont encore nécessaires, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas atteinte.

Résistances féministes
Année après année, le 8 mars est l’occasion, pour les femmes et ceux qui soutiennent leur combat, de prendre conscience à la fois des pas de géantes accomplis pour l’égalité, du long chemin qu’il reste à parcourir et des nouvelles menaces qui planent sur leurs droits. Rien ne peut être tenu pour acquis, surtout pas dans le contexte actuel où l’on observe la montée d’une droite qui remet en question les revendications féministes et la raison d’être du mouvement syndical.

Au Québec comme ailleurs, les femmes doivent se battre contre les violences qu’elles subissent, que ce soit la violence conjugale ou à caractère sexuel, les féminicides, la cyberintimidation ou encore le cyberharcèlement. Certains droits qui semblaient acquis se trouvent menacés, dont celui à l’avortement aux États-Unis. Des femmes ne peuvent travailler, faute d’accès à des services de garde éducatifs à l’enfance. Aussi, les femmes demeurent surreprésentées dans les emplois à bas salaire et à temps partiel. Elles se trouvent ainsi plus touchées par la pauvreté.

Toujours d’actualité
Plus de 25 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, la bataille n’est toujours pas gagnée. Selon l’Institut de la statistique du Québec, les femmes ont touché 91 % de la rémunération horaire des hommes en 2021. Au rythme où vont les choses, l’égalité salariale femmes-hommes ne sera pas atteinte avant une bonne cinquantaine d’années, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

Ces inégalités touchent particulièrement les femmes immigrantes et les travailleuses non syndiquées, note pour sa part le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail. Voilà qui illustre le caractère essentiel et toujours pertinent des luttes syndicales féministes, alors que de nombreux combats doivent être menés, tant aux tables de négociation que dans la rue, pour la pleine reconnaissance sociale, professionnelle et politique des femmes.

Et maintenant…
Aujourd’hui, nous demandons à la CAQ de reconnaître que les femmes peuvent être discriminées non seulement en raison de leur genre, mais aussi, par exemple, de leur origine ethnoculturelle, de leur situation de handicap, du fait qu’elles sont autochtones ou racisées, ou encore qu’elles proviennent de la communauté LGBTQ+.

C’est au nom des femmes qui militent au sein de nos organisations respectives, mais également au nom de toutes les Québécoises, que nous réclamons la fin des inégalités. Nous revendiquons du même coup la valorisation et la pleine reconnaissance des métiers occupés majoritairement par des femmes.

Femmes du Québec, soyons vigilantes, solidarisons-nous !

Caroline Senneville, présidente de la CSN
Magali Picard, présidente de la FTQ

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Iran, la mèche de la révolte https://www.csn.qc.ca/actualites/iran-la-meche-de-la-revolte/ Mon, 31 Oct 2022 15:42:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=85492 Lettre ouverte publiée le samedi 28 octobre dans Le Soleil, Le Droit, Le Nouvelliste, Le Quotidien, La Tribune et la Voix-de-l’Est.

Le vaste mouvement de protestation populaire en cours en Iran est celui d’un peuple qui aspire à des changements institutionnels et politiques fondamentaux. Depuis le décès de Mahsa (Jina) Amini, jeune femme kurde de 22 ans arrêtée et battue par la « police des mœurs » à Téhéran à la mi-septembre, une riposte populaire iranienne s’élève afin de dénoncer les actes d’inhumanité commis contre les citoyennes et les citoyens. Madame Amini est morte aux mains des forces de l’ordre pour lesquelles la jeune femme ne portait pas le voile de façon convenable, laissant voir des mèches de cheveux.

Tandis que le régime en place réprime violemment cette marche vers la liberté, des mouvements de solidarité s’organisent à l’international afin de relayer la voix de celles et de ceux qui, jour après jour, risquent leur vie pour contrer l’obscurantisme et l’intégrisme. La CSN ajoute sa voix à ce mouvement de solidarité et dénonce la répression de l’État iranien. Selon le dernier compte de l’Iran Human Rights, le gouvernement iranien est à l’origine d’au moins 234 décès à ce jour, dont 29 enfants.

Ce sont non seulement les femmes, mais tout un peuple qui se soulève. La révolte touche aussi les Kurdes et d’autres exclu-es ou victimes de la crise économique, laquelle est aggravée par la COVID-19 et par la corruption. Les jeunes ne s’y reconnaissent plus. Ce sont les personnes des générations Z et Y qui l’expriment sur les réseaux sociaux. Tantôt elles se dévoilent, tantôt se coupent une mèche de cheveux : voilà qui marque la rupture, le recommencement et le pouvoir transformateur du changement.

Pour toutes ces raisons, la CSN demande au gouvernement canadien de soutenir dès maintenant la mise en place, aux Nations Unies, d’un mécanisme indépendant pour enquêter sur les crimes les plus graves au regard du droit international commis en Iran. Faisons en sorte que les responsables répondent de leurs actes !

La lutte féministe et populaire vise à faire tomber des lois, des pratiques de ségrégation, des procédés d’exclusion sociale et économique où l’État a le contrôle sur les corps – celui des femmes, la plupart du temps – sur l’espace public, sur le travail et sur l’éducation. L’enjeu en Iran est celui de la liberté, celle des femmes et aussi celle des groupes marginalisés, de choisir ce qu’il advient de leur destinée contre un pouvoir qui voudrait le faire pour eux.

Caroline Senneville

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L’avenir se conjugue au nous https://www.csn.qc.ca/actualites/lavenir-se-conjugue-au-nous/ Sat, 05 Mar 2022 15:28:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81843 La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion parfaite de réfléchir sur ce qui a été accompli au nom de l’égalité, de se féliciter des combats durement gagnés et de dénoncer au porte-voix et au stylo les réalités parfois difficiles que vivent encore trop de femmes. Plusieurs vivront cette journée en se questionnant sur leur salaire inférieur à leurs homologues masculins, à leur trop lourde charge mentale, ou aux doubles standards qui teintent leur vie quotidienne.

Des femmes courageuses sont au front, en première ligne de la crise sanitaire, et elles subissent âprement les conséquences de la pénurie de main-d’œuvre dans les professions majoritairement féminines comme les CPE, le secteur de la santé, des services sociaux et du communautaire, le secteur de l’éducation et le commerce de détail. De plus, contrairement aux hommes, qui ont recouvré leur emploi perdu en raison de la COVID-19, les femmes québécoises, elles, ont perdu environ 60 000 postes.

Le Collectif 8 mars présente cette année son slogan « L’avenir est féministe ». Il nous a inspiré à partager un message d’espoir et d’inclusion qui, sans nier le passé et les victoires déjà acquises, regarde vers l’avant pour nous permettre d’attaquer les enjeux qu’il nous reste à surmonter. Car le féminisme, bien qu’on le connaisse aussi comme un mouvement de revendication et de dénonciation, incarne avant tout une manière d’être dans le monde. Nous devons matérialiser par des actions concrètes les valeurs d’égalité et de justice pour qu’il puisse y avoir un réel changement. Et ces valeurs doivent être portées par toutes et tous : être féministe, c’est s’allier à d’autres êtres humains pour construire une société plus inclusive, plus juste, plus égalitaire.

Nous souhaitons, dans les mois et les années à venir, vivre libérés des stéréotypes de genre et que toutes les voix soient entendues. Nous souhaitons par exemple que les hommes puissent se sentir libres de vivre pleinement leurs émotions, que les victimes d’agression sexuelle puissent s’exprimer sur la place publique, être écoutées et crues, que les réalités que vivent les femmes migrantes et racisées soient reconnues. Nous souhaitons que celles et ceux qui sont au pouvoir comprennent que les difficultés amenées par le patriarcat sont ancrées dans le système économique et social actuel. Nous vivons dans une société où presque tout a été développé par des hommes, pour des hommes. Les lunettes par lesquelles nous concevons le monde sont masculines et il est plus que temps aujourd’hui de changer les verres.

Nous souhaitons, dans les mois et les années à venir, être représentés par des gens assez courageux pour apporter des changements à la fois sociaux, culturels et économiques, afin que les femmes puissent enfin obtenir la pleine reconnaissance de leurs droits. Par exemple, il est inconcevable de penser que l’équité salariale ne soit pas chose faite, en 2022 !

Même si ce n’est pas une mince tâche, le réel changement viendra également du tout un chacun. Par ces mères et ces pères qui élèvent leurs enfants dans le respect et en leur inculquant la notion de consentement, par ces collègues de travail qui dénoncent les situations de harcèlement, par ces jeunes qui apprennent à ne pas siffler ou « sexhuer » les femmes dans la rue. C’est grâce à notre compassion et à notre engagement à rendre le monde meilleur qu’il le sera demain.

La voix de la CSN porte loin. En tant que représentant de milliers de travailleuses et de travailleurs, c’est le devoir de tout notre mouvement syndical de se lever pour défendre ces injustices. Notre micro servira toujours à faire porter les voix fatiguées, les voix exploitées, celles vis-à-vis lesquelles le gouvernement fait encore la sourde oreille. Ces luttes, nous les mènerons 365 jours par année. Nous vous le promettons.

Caroline Senneville, Présidente de la CSN

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Retards dans les versements de sommes dues au personnel https://www.csn.qc.ca/actualites/retards-dans-les-versements-de-sommes-dues-au-personnel/ Mon, 14 Feb 2022 15:46:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=81583 La Fédération de la Santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (CPAS-SCFP), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplorent que le gouvernement n’honore pas sa signature et qu’il repousse encore son échéancier dans le versement des sommes dues à des milliers de travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux.

Ce sont à 80 % des femmes qui attendent des montants qui représentent 1,28 milliard de dollars à la suite des signatures des conventions collectives et, pour certains titres d’emploi, il faut ajouter 1,15 milliard de dollars pour le règlement de plaintes en équité salariale de 2010 et 2015.

Une confusion injustifiable
Devant la forte pression exercée par les syndicats depuis le mois de novembre dernier pour accélérer les paiements, le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, s’était pourtant engagé à procéder aux paiements pour le 1er mars 2022, échéance qu’il n’a pas tardé à repousser sans même en aviser le personnel du réseau touché ni les organisations syndicales. Vendredi dernier, des représentants du MSSS ont présenté un nouveau calendrier de versements des sommes, incomplet et imprécis, s’échelonnant jusqu’au 23 mars dans certains cas, et que ces versements pourraient se faire par des avances. Les syndicats s’inquiètent que leurs membres puissent recevoir des montants erronés qu’ils devront ensuite rembourser.

De plus, alors que le ministre Dubé a répété plusieurs fois qu’il assumerait ses responsabilités quant à ces retards, le sous-ministre nous apprenait qu’il n’y aurait pas de versement d’intérêts sur les sommes dues à nos membres. C’est là ajouter l’insulte à l’injure !

Quant au versement des sommes pour les règlements d’équité salariale, aucune date n’a été avancée, sinon que rien ne sera fait avant le mois d’avril.

« Nous ne comprenons pas qu’en 2022, au Québec, les femmes doivent encore attendre pour avoir un salaire égal à celui des hommes. Ces plaintes datent de 2010 et 2015. C’est tout simplement inadmissible et révoltant, non seulement pour les femmes auxquelles ces sommes sont dues, mais pour toutes les femmes du Québec », répliquent les porte-paroles des syndicats de la santé et des services sociaux.

Le ministre Dubé a affirmé être gêné de l’inefficacité des différents systèmes de son ministère et des établissements pour verser les sommes dues à nos membres. Or, il doit être néanmoins tenu responsable des retards dont les échéances étaient connues des mois à l’avance. Il a aussi tardé à transmettre une directive au réseau pour que les paiements soient effectués en priorité. De plus, ses explications concernant la désuétude des systèmes informatiques nous laissent sans voix dans le contexte. On reconnaît que le personnel au gouvernement est au pied d’œuvre pour pallier l’incompétence des fournisseurs externes de gestion de la paye (Médisolution et Logibec) et l’inaction du ministre. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement devrait rapatrier ces services vers la fonction publique, compétente et qualifiée, afin de diminuer la sous-traitance dans le réseau de la santé et des services sociaux et assurer un meilleur suivi.

Un gouvernement auquel on ne peut faire confiance
Ces nombreux reports viennent encore miner le moral des troupes sur le terrain et aussi la confiance envers la parole du ministre de la Santé, sinon à l’égard du gouvernement de François Legault.

« Ce sont des sommes importantes auxquelles ont droit nos membres. Cela fait maintenant deux ans que les travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux le portent à bout de bras en ne cessant de faire des sacrifices sur le plan professionnel et personnel. La motivation devient de plus en plus difficile à trouver. Ces retards de paiement viennent démobiliser les travailleuses et les travailleurs. À l’approche du 8 mars, la Journée internationale du droit des femmes, nous demandons au gouvernement de verser à nos membres, en grande majorité des femmes, les sommes négociées dans les contrats de travail et dans les ententes portant sur l’équité salariale », concluent les porte-paroles des syndicats.

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La CSN espère un changement de cap du gouvernement https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-espere-un-changement-de-cap-du-gouvernement/ Tue, 21 Sep 2021 14:21:23 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80517 Invités à rencontrer la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, pour discuter des négociations avec les travailleuses des centres de la petite enfance (CPE), la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, et le président de la Fédérations de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley, espèrent que cette rencontre marquera un changement de cap de la part du gouvernement et que ce dernier bonifiera considérablement ses offres alors que les négociations stagnent depuis plusieurs mois.

« Nous assistons à un véritable exode des travailleuses et travailleurs des CPE, qui quittent le réseau en grand nombre pour aller travailler dans d’autres domaines. Les offres déposées par le Conseil du trésor jusqu’à présent sont largement insuffisantes pour renverser cette tendance et assurer la pérennité des CPE, déplore Mme Senneville. Le gouvernement doit comprendre que pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre généralisée au Québec, les parents doivent pouvoir travailler, et pour ça, il faut des travailleuses dans les CPE. »

Représentant plus de 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE, la CSN et la FSSS–CSN ont d’ailleurs annoncé la semaine dernière qu’une première journée de grève aura lieu le 24 septembre dans le but d’accroître la pression sur le gouvernement et de faire débloquer les pourparlers.

« Le fait que nos membres ont voté en faveur de la grève à hauteur de 97 % démontre à quel point la situation est intenable, explique M. Begley. Nous ignorons si c’est ce qui a motivé la décision de Mme Lebel de nous rencontrer, mais le Trésor doit absolument offrir des solutions concrètes aux problèmes de surcharge de travail et du manque de personnel. Il y a urgence d’agir. »

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Concours Chapeau, les filles ! et son volet Excelle Science – Un engagement durable de la CSN https://www.csn.qc.ca/actualites/concours-chapeau-les-filles%e2%80%89-et-son-volet-excelle-science-un-engagement-durable-de-la-csn/ Fri, 09 Jul 2021 15:19:22 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=80003 Depuis 25 ans, Chapeau, les filles ! honore des étudiantes qui optent pour un métier ou une profession à prédominance masculine et depuis plusieurs années, la CSN est heureuse de collaborer en tant que partenaire important à ce concours, ainsi qu’à son volet Excelle Science. Parmi les prix, des bourses de 2000 $ chacune ont été décernées à trois étudiantes qui se sont particulièrement démarquées au cours de leurs études. Les trois bourses étaient remises par la CSN, la Fédération des employées et employés de services publics, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec et la Fédération des professionnèles.

Zena Antabli, étudiante en mécanique marine à l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec, Elizabeth Boulet, étudiante en techniques de design industriel au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne et Karla Patricia Osorio, étudiante en réalisation d’aménagements paysagers au Centre de formation horticole de Laval ont reçu le prix Communauté culturelle, qui vise à encourager des étudiantes des communautés ethnoculturelles et autochtones.

« Le prix Communauté culturelle nous tient à cœur parce que les candidates ont dû braver plusieurs obstacles pour s’engager dans les études qu’elles ont choisies, a soutenu Caroline Senneville, présidente de la CSN. Les lauréates du concours Chapeau, les filles ! et Excelle Science sont inspirantes et contribuent à faire changer les mentalités durablement. Je salue leur détermination et leur ténacité ! », a insisté madame Senneville.

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Rencontre du Collectif 8 mars avec la ministre Charest : tout simplement décevante https://www.csn.qc.ca/actualites/rencontre-du-collectif-8-mars-avec-la-ministre-charest-tout-simplement-decevante/ Thu, 04 Mar 2021 19:47:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78542 À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, les membres du Collectif 8 mars, qui représente plus de 700 000 femmes au Québec, ont rencontré la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, afin d’échanger avec elle sur les impacts de la pandémie à l’endroit des femmes. Les représentantes du Collectif se disent globalement déçues de cette rencontre et attendaient un engagement formel de la ministre pour prendre des mesures concrètes afin d’enrayer les discriminations systémiques vécues par les femmes et entre les femmes. Si la ministre a reconnu certains impacts causés par la pandémie, le Collectif se questionne sur la volonté du gouvernement d’écouter les femmes et de poser des actions concrètes au-delà des beaux discours.

La pandémie a eu des conséquences désastreuses pour les femmes
Depuis près d’un an, les conséquences de la pandémie de la COVID-19 se sont avérées particulièrement éprouvantes pour les femmes. Leurs conditions de vie et de travail se sont détériorées à vue d’œil, notamment en matière de pertes d’emplois et de revenu, sans compter l’augmentation de la violence envers elles.

La conciliation famille-travail-études-vie personnelle : un défi en temps de pandémie
En outre, les femmes ont vu augmenter leur charge de travail invisible ainsi que leur charge mentale. Au pire de la crise sanitaire, elles ont dû endosser plusieurs fonctions, dont celles de télétravailleuses ou de travailleuses essentielles, d’enseignantes privées, d’éducatrices, de proches aidantes et de responsables de la logistique domestique et familiale.

L’augmentation du salaire minimum est plus que nécessaire
Le revenu des bas salarié-es, qui ont souvent agi comme ressources essentielles pendant la crise sanitaire, est tout simplement insuffisant. Rappelons que 58 % des travailleuses et des travailleurs touchant le salaire minimum sont des femmes. Augmenter le salaire minimum est une façon de reconnaître la juste valeur du travail, de diminuer l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, de réduire la pauvreté, et ainsi de tendre vers plus d’égalité.

Une modernisation du régime de santé qui protège aussi les femmes
La pandémie de COVID-19 a révélé au grand jour les risques, souvent sous-estimés, auxquels plusieurs femmes sont exposées au travail. Il est impératif que la modernisation du régime de santé et de sécurité du travail protège toutes les travailleuses et qu’elle tienne compte des situations diverses dans lesquelles elles se retrouvent. De plus, il est nécessaire, pour éviter de répéter les erreurs du projet de loi 59, que le gouvernement applique systématiquement l’Analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) dans l’élaboration de tous ses projets de loi.

Les femmes oubliées dans les mesures du Plan de relance
Malgré ce portrait accablant, le premier ministre François Legault n’était pas présent à la rencontre du Collectif même si l’invitation lui a été lancée des mois en avance. Les femmes, qui subissent lourdement les impacts de la pandémie, semblent avoir été oubliées dans les mesures prévues au budget pour le plan de relance économique. Un an après le début de la pandémie, force est de constater que nous sommes toujours dans l’attente d’un plan qui prend en considération les impacts sur toutes les femmes, particulièrement sur celles qui vivent à la croisée des oppressions, c’est-à-dire les femmes immigrantes et racisées, les femmes noires, les femmes autochtones, les femmes ayant un handicap et les femmes aînées et les personnes LGBTQ+. Si la ministre Charest a mentionné l’existence d’un plan d’action Covid pour les femmes, il n’y a néanmoins aucune information sur son contenu, les mesures qu’il propose ou encore sa date de publication.

Autres actions féministes dans le cadre de la journée du 8 mars
Le Collectif 8 mars invite la population à participer aux événements organisés par FDO (Femmes de diverses origines), soit un webinaire le samedi 6 mars et un rassemblement le dimanche 7 mars à 16 h Place Émilie-Gamelin à Montréal.

À propos du Collectif 8 mars
Le Collectif 8 mars est formé de représentantes provenant de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), du Réseau des Tables régionales de groupes des femmes du Québec, de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), de Femmes de Diverses Origines (FDO), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

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Les mentalités ont la couenne dure https://www.csn.qc.ca/actualites/les-mentalites-ont-la-couenne-dure/ Fri, 04 Dec 2020 15:54:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77688 Billet de Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN

Été 2020. Une autre vague de dénonciation d’agressions sexuelles secoue le Québec. Bien que les mouvements #MeToo et #AgressionNonDénoncée aient créé un certain élan pour faire bouger la classe politique en faveur des victimes, je peux affirmer une chose : il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour venir à bout des comportements inacceptables qui sont légion dans bien des milieux de travail au Québec.

Depuis quelques années, on observe des changements législatifs qui découlent de l’action féministe contre les actes de violence sexuelle. En décembre 2017, le gouvernement libéral adopte une loi pour contrer ces violences dans les établissements d’enseignement supérieur. En 2018, la notion de harcèlement sexuel est nommément inscrite dans la Loi sur les normes du travail. En juin dernier, un projet de loi modifiant le Code civil est adopté pour mettre fin au délai de prescription qui limitait à 30 ans la possibilité de poursuivre au civil un présumé agresseur. Par ailleurs, le Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale se prépare à déposer ses recommandations. Celles-ci devraient inclure la création d’un tribunal spécialisé afin d’aider les victimes à toutes les étapes du processus judiciaire.

Les dinosaures ont-ils encore de l’avenir ?
Les choses avancent, certes, mais les mentalités ont la couenne dure. Prenons le cas de la médecine, qui a longtemps été le boysclub le plus huppé du monde du travail. Même si les femmes ont investi la profession, cette culture semble y avoir imprégné sa marque. Récemment, une travailleuse syndiquée d’un hôpital réputé me racontait l’histoire qu’elle a vécue avec une personnalité connue du public. À l’époque, l’individu est médecin dans l’hôpital où elle travaille. Sa réputation de harceleur n’est plus à faire, mais personne n’ose le dénoncer en raison, notamment, de son aura de médecin et du processus de plaintes particulier lorsqu’il s’agit d’un membre du corps médical dans un établissement public. Notre disciple d’Esculape profite d’un colloque à l’extérieur de la ville pour inviter la jeune femme à souper, lui offrir à boire jusqu’à plus soif, insister pour aller prendre un dernier verre, la tirer de force sur une piste de danse pour la tripoter et se frotter contre elle, malgré les refus répétés de cette dernière. En dépit de ses réflexes affaiblis par l’alcool, elle réussit à s’esquiver. Quoi qu’il en soit, elle ne souhaite pas dénoncer l’homme intouchable parce que « quand tu te mets un médecin à dos dans ton milieu de travail, ta vie peut être de la marde. »

Dans les établissements du réseau public de la santé, la Loi sur les services de santé et les services sociaux prévoit l’examen des plaintes contre un médecin par un médecin « examinateur », lequel est désigné par le conseil d’administration de l’établissement sur recommandation du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. Le processus d’enquête sur la plainte et, s’il y a lieu, de la révision de la décision se déroule sous l’étroite supervision du corps médical à toutes les étapes, quelle que soit la nature de la plainte.

Il convient par ailleurs de souligner que des hommes peuvent aussi être victimes d’agressions et d’inconduites sexuelles au travail. Un employé administratif d’une organisation à but non lucratif m’a raconté avoir subi les assauts homophobes d’un de ses collègues qui lui a brusquement pris la tête pour la plaquer sur son entrejambe. Ce geste dégradant, empreint d’une grande violence, est à tous points de vue condamnable.

Stoppons le cortège des agressions de toutes sortes
À l’approche du 6 décembre, la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes dont la CSN est membre revendique l’élimination des violences faites aux femmes, notamment la violence sexuelle. Et comme les formes de violence et de harcèlement au travail sont d’une grande diversité et qu’elles concernent aussi les hommes, la CSN veille à ce que les employeurs respectent leur obligation légale d’assurer aux employé-es des milieux de travail sains et sécuritaires. Nous avons aussi, individuellement et collectivement, un rôle à jouer pour enrayer ce fléau, entre autres lorsque nous sommes témoins de telles situations. C’est pour cette raison que la CSN a décidé d’apporter sa contribution en lançant sa toute nouvelle campagne agispourquecacesse.com. Car personne ne devrait avoir à tolérer de la violence ou du harcèlement dans son milieu de travail. Car ensemble, nous devons agir pour que ça cesse, une bonne fois pour toutes.

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