Emploi précaire – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Mon, 23 Jun 2025 14:58:48 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Emploi précaire – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Forêt : qui écoutera celles et ceux qui en vivent ? https://www.csn.qc.ca/actualites/foret-qui-ecoutera-celles-et-ceux-qui-en-vivent/ Mon, 23 Jun 2025 14:54:29 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=105983 La ministre des Ressources naturelles et des forêts – ma députée – Madame Maïté Blanchette Vézina n’a de yeux que pour la récolte de bois et pour la génération de richesse pour les entreprises. Jusqu’à maintenant elle passe complètement à côté d’une réalité implacable : sans travaux sylvicoles cela est impossible écologiquement et économiquement parlant. Comment peut-on parler ainsi de la forêt sans s’attarder une seconde à celles et ceux qui en vivent ?

Nous, les ouvriers sylvicoles, sommes de moins en moins nombreux. Nos conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au fil des années, tirées vers le bas des entrepreneurs peu scrupuleux. Il n’y a présentement aucune relève. Le métier n’attire plus personne tant les conditions sont d’un autre temps. Les travailleurs gagnent en âge et les emplois disparaissent. Ils sont remplacés par de la main d’œuvre temporaire : une manière de plus pour les patrons de diminuer nos conditions. Ne nous y trompons pas, cette précarité a aussi un impact sur la qualité du travail de reboisement et d’entretien. Avec nos emplois, disparaissent aussi nos salaires qui, il y a encore pas si longtemps, faisaient vivre nombre communautés du Bas-Saint-Laurent comme dans d’autres régions du Québec parce que nous y habitions.

Je suis ouvrier sylvicole depuis 30 ans. Je fais partie des derniers ouvriers forestiers. Nous sommes les jardiniers de la forêt. C’est un travail difficile physiquement mais il est source d’une grande fierté pour nous. Pour nous, la forêt, c’est notre vie, et non pas seulement de futures rangées d’arbres à abattre.

Pour nous, qui avons consacré notre vie à préparer les forêts de demain, la réforme du régime forestier aurait dû être l’occasion parfaite à saisir pour mieux qualifier notre noble métier et pour le pérenniser. Au contraire, la ministre a tout bonnement laissé tomber un projet-pilote prometteur qui améliorait concrètement les conditions de travail des sylviculteurs du Bas-Saint-Laurent. Ce projet-pilote a pourtant fait ses preuves. Il devrait être bonifié et étendu à tout le Québec mais la ministre prend le chemin inverse.

Ainsi, lorsque la ministre nous parle de création de richesse, nous sommes pour le moins sceptiques. Créer de la richesse mais pour qui au juste ? Les communautés locales et celles et ceux qui vivent de la forêt ne devraient-ils pas avoir leur mot à dire sur la manière dont on entend exploiter et regénérer la ressource à l’avenir ? Quant à nous le développement durable, le partage équitable de la richesse et la vitalité économique des communautés devraient être au cœur d’une telle réforme.

Il faut voir comme une bonne nouvelle la récente décision de la ministre de reporter l’adoption du nouveau régime forestier. Que cette pause puisse lui permette de réaliser qu’une bonne réforme du régime forestier doit nécessairement mener à la création et au maintien de bons emplois, et au bénéfice de toutes les communautés forestières. Bref, qu’on ne soucie pas que de la forêt, mais aussi de celles et ceux qui en vivent.

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Se battre pour les personnes marginalisées https://www.csn.qc.ca/actualites/se-battre-pour-les-personnes-marginalisees/ Wed, 12 Mar 2025 21:25:39 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103132 Les travailleuses et les travailleurs du Centre l’Entre-Toit sont en grève générale illimitée depuis le 1er novembre. Les grèves ne sont pas si fréquentes dans le secteur communautaire. Qu’est-ce qui a mené ces 75 salarié-es à utiliser cet ultime moyen pour se faire respecter ?

Depuis quatre ans, Rosalie Bezeau-Faucher travaille pour l’Entre-Toit comme adjointe à la coordination. Elle a, entre autres mandats, celui de veiller à la réinsertion sociale des usagères et des usagers du centre de transition. L’Entre-Toit héberge des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale, doublés à de la toxicomanie ou encore à des démêlés avec la justice.

Rosalie les accompagne au quotidien pour les mener vers une plus grande autonomie. « On fait tout notre possible pour soutenir les résidentes et les résidents de l’Entre-Toit. On les aide à prendre leurs médicaments, à se trouver un emploi ou bien un logement. Certaines personnes reviennent nous voir après quelques années pour nous remercier de les avoir épaulées. Elles sont fières d’être autonomes. Je sens qu’on fait une différence dans leur vie », explique-t-elle.

Si Rosalie a choisi de travailler à l’Entre-Toit, c’est pour prêter assistance aux gens les plus marginalisés de notre société. Si elle reste, c’est pour continuer de tisser des liens au jour le jour avec eux. Elle reste aussi pour l’esprit d’équipe qui se forme dans ce milieu de travail enrichissant, mais exigeant.

Dans les conditions actuelles, c’est difficile. Les salaires sont loin derrière ceux du secteur public et du milieu communautaire. L’Entre-Toit compte sur des salarié-es qualifiés et diplômés, mais non reconnus. Résultat, le taux de roulement frôle les 100 % chaque année. « Nous gagnons moins de 20 $ l’heure. Pour s’assurer de garder les gens plus longtemps et de continuer d’assurer la mission de l’organisme, il faut bonifier nos conditions et augmenter nos salaires », conclut Rosalie.

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Amazon : l’affront ultime https://www.csn.qc.ca/actualites/amazon-laffront-ultime/ Wed, 12 Mar 2025 21:25:31 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103134 Le 22 janvier dernier, la multinationale annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts et de céder toutes ses opérations à la sous-traitance.

Amazon ferme-t-elle boutique ? Pas vraiment : elle continuera à vendre ses marchandises en ligne au Québec, mais l’entreposage et la livraison des commandes seront dorénavant assumés par des tiers.

Les 4700 mises à pied, elles, sont bien réelles : 1900 personnes travaillant dans les sept entrepôts perdent leur emploi, dont les 230 travailleurs de DXT4, à Laval, premier syndicat accrédité au Canada en mai dernier. Environ 2800 personnes ont également été mises à pied par les nombreux sous-traitants de livraison d’Amazon.

La multinationale s’est rapidement défendue de toute forme d’antisyndicalisme. Pourtant, dans toute l’Amérique du Nord, seul le Québec aura droit à ce nouveau modèle d’affaires. Et ce, même si la multinationale y est fortement implantée depuis 2020, s’étant même outrageusement hissée en tête des ventes en ligne lors de la pandémie.

Pour la CSN, ça ne fait aucun doute : cette décision brutale, ayant causé jusqu’à maintenant 4700 pertes d’emplois, ne vise qu’à empêcher à tout prix la conclusion d’une première convention collective en Amérique du Nord et à freiner toute tentative de syndicalisation.

Un tel geste est illégal au Québec, puisque la loi interdit à un employeur de s’ingérer dans les activités d’une association de travail ou d’y porter entrave.

Le geste ne restera pas impuni, prévient la CSN. Le 4 février dernier, la centrale lançait une campagne nationale de boycottage d’Amazon en enjoignant la population, les gouvernements de Québec et d’Ottawa, les villes et les institutions publiques à cesser d’acheter sur Amazon et à mettre fin à toute forme de contrat avec la multinationale, particulièrement dans le secteur de l’infonuagique.

La CSN annonçait du même souffle qu’en raison de l’illégalité de cette décision antisyndicale, elle allait demander au tribunal l’annulation des licenciements collectifs, la réouverture des sept entrepôts et la réintégration des 1900 employé-es directs d’Amazon.

Faire peur au monde

La plainte, déposée au TAT le 20 février dernier, fait valoir que la décision de fermer ses entrepôts québécois est en contradiction directe avec le plan d’affaires mis de l’avant par la multinationale au cours des dernières années. Les quatre centres de livraison les plus récents au Québec, dont l’entrepôt syndiqué DXT4 à Laval, n’ont été établis que depuis trois ans, rappelle la CSN, à l’image des investissements massifs de la compagnie dans la stratégie du « dernier mille ».

Ces entrepôts de proximité, nécessaires à la livraison en un jour, « ne constituent pas seulement la façon la plus rapide de livrer les produits aux consommateurs, mais aussi la manière la plus économique de le faire », déclarait en octobre dernier le PDG d’Amazon, Andrew Jassy, après avoir annoncé un an plus tôt son intention de doubler le nombre de stations capables de livrer les colis le jour même.

« Rien ne laissait présager qu’Amazon choisirait, à peine trois mois plus tard, d’opérer un retour à un modèle de livraison par des tiers », affirme la CSN dans sa requête. Pour la centrale syndicale, « Amazon n’hésite pas à avoir recours à des mesures extrêmes et à sacrifier sa rentabilité afin d’éviter l’imposition d’une première convention collective » : c’est là le véritable objectif d’une décision aussi draconienne.

Une première convention à portée de main

Même si la négociation n’allait nulle part à l’entrepôt syndiqué de Laval, une première convention collective était pourtant à portée de main. Constatant l’impasse, le conciliateur du ministère du Travail, qui suivait les travaux de la table depuis le mois d’août, s’apprêtait à rendre son rapport au ministre et à ainsi ouvrir la voie à une demande d’arbitrage de première convention.

Les négociateurs d’Amazon en étaient bien conscients : tellement, qu’ils avaient accepté l’invitation des négociateurs syndicaux de « nettoyer » le plus possible les travaux et de s’entendre sur les éléments périphériques afin de restreindre au mieux le champ d’application de l’éventuelle décision de l’arbitre.

Ainsi, selon toute vraisemblance, une convention collective allait être décrétée aussi rapidement qu’à l’été 2025.

N’en déplaise à Amazon, cet arbitrage ira de l’avant. Au moment d’écrire ces lignes, la sous-ministre du Travail venait tout juste de déférer le différend à l’arbitrage de première convention. Même si l’entrepôt de Laval devait demeurer fermé en dépit des recours juridiques intentés, des questions devront être tranchées, notamment en ce qui a trait aux augmentations salariales, à la rétroactivité ainsi qu’au droit de rappel des salarié-es.

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Renaud-Bray : la pauvreté en librairie https://www.csn.qc.ca/actualites/renaud-bray-la-pauvrete-en-librairie/ Wed, 12 Mar 2025 21:23:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=103165 En 2014, Blaise Renaud, 29 ans, prenait les commandes du groupe Renaud-Bray. « Petit tyran », celui qui allait tirer bénéfice de l’entreprise créée par son père pour faire main basse sur la fragile industrie des librairies québécoises était déjà surnommé « le petit PKP du livre », rapportait Noémi Mercier, alors journaliste de L’Actualité.

Aujourd’hui propriétaire de 35 magasins Renaud-Bray, de 14 Archambault et de 13 boutiques Griffon – en plus de la chaîne Omer DeSerres qu’il vient d’acquérir –, il déclarait alors à la journaliste :

« Je suis un autodidacte. Je n’ai jamais eu de modèle ni de mentor-e. J’ai appris sur le tas. Je ne suis pas là parce que je suis le fils du boss. »

En grève depuis maintenant trois mois, les 60 employé-es des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale font aujourd’hui les frais de cette suffisance.

« Ça fait 18 ans que je travaille chez Renaud-Bray et je gagne 15 cents de plus que le salaire minimum », témoigne Isabelle Nadeau, libraire à Laurier Québec.

Depuis l’arrivée de Blaise Renaud, commis et libraires sont maintenus dans une perpétuelle pauvreté. Ils sont sans cesse rattrapés par la hausse annuelle du salaire minimum. Une employée gagne actuellement 15,90 $ malgré 22 ans de loyaux services.

La demande des syndiqué-es de Québec est fort simple : que le salaire d’entrée soit annuellement rehaussé, au lieu d’être continuellement ravalé par les augmentations du salaire minimum. Et que les employé-es puissent par la suite bénéficier d’une progression salariale plutôt que d’être contraints au surplace.

Une revendication sans cesse refusée par l’employeur. À tel point que l’entreprise de Blaise Renaud fut épinglée par le Tribunal administratif du travail en juillet dernier pour négociation de mauvaise foi.

Depuis le déclenchement du conflit, c’est le vice-président aux opérations, Mathieu Cardinal, qui agit à titre de scab au lieu que d’envoyer des mandats à la table de négociation. Ce dernier figurait parmi les sept briseurs de grève identifiés par le ministère du Travail, dans un rapport rendu le 13 février dernier.

Renaud-Bray était alors frappée d’une ordonnance provisoire, un juge ayant déjà constaté la présence de briseurs de grève aux succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale. Au moment d’écrire ces lignes, l’audience sur le fond venait tout juste d’avoir lieu.

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Produits Deschamps en mode congédiement https://www.csn.qc.ca/actualites/produits-deschamps-en-mode-congediement/ Thu, 05 Dec 2024 16:54:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=101221 En banlieue de Montréal, l’entrepôt Produits Deschamps a l’air assez banal. Ici, pas d’enseigne clinquante ou d’activité animée, tout crie : « Rien à signaler, continuez votre chemin. »

L’entrepôt se spécialise dans l’importation et la distribution de produits alimentaires latino-américains, loin des regards du grand public. Ses clients sont des restaurants ou des boutiques spécialisées comme Sabor latino, à Montréal.

Si l’entrepôt est d’apparence banale, l’histoire de ses travailleuses et de ses travailleurs l’est moins. La majorité d’entre eux appartient à la même communauté colombienne et fréquente la même église, à Greenfield Park. C’est sur le pavé de cette église que la famille, propriétaire de l’entrepôt, recrute son personnel.

« On nous présentait cet emploi comme une première opportunité de travail au Québec ; pas l’emploi du siècle, mais un travail honnête qui allait nous permettre d’acquérir un peu d’expérience », explique un travailleur qui a préféré conserver l’anonymat.

Sur le plancher de l’entrepôt, le travail s’avère difficile. Le salaire est maigre et l’employeur semble profiter de la méconnaissance que les employé-es ont des normes du travail en vigueur au Québec pour les ignorer systématiquement.

« Ça donnait l’impression qu’on était censés tolérer ces conditions de travail parce que nous sommes des immigrants. C’est pour ça qu’on a décidé de se syndiquer », ajoute le travailleur.

Après une campagne éclair de syndicalisation, le syndicat est rapidement accrédité à la mi-mai 2024. La victoire est cependant de courte durée, puisqu’un délégué syndical est renvoyé, le 7 mai, avant même que le nouveau syndicat amorce la négociation de sa première convention collective. Quelques jours plus tard, un autre travailleur est remercié. Avec la régularité d’un métronome, en quelques mois, ils seront presque tous mis à la porte et remplacés par des travailleurs d’agence non syndiqués.

Des mesures judiciaires ont été entamées par la CSN pour défendre les travailleurs injustement renvoyés ; l’audience au Tribunal administratif du travail est fixée au 13 décembre 2024. La demande du syndicat est claire : les travailleurs concernés doivent être réembauchés et veulent des conditions de travail dignes. D’ici là, la syndicalisation chez Produits Deschamps nous rappelle que les travailleuses et les travailleurs issus de l’immigration ont toujours fait partie de la classe ouvrière québécoise et que leur lutte est aussi celle des 330 000 membres de la CSN.

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De nouvelles mesures positives qui ne règlent pas le problème de fond https://www.csn.qc.ca/actualites/de-nouvelles-mesures-positives-qui-ne-reglent-pas-le-probleme-de-fond/ Tue, 22 Oct 2024 18:07:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=100458 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) désire saluer les changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) qui entreront en vigueur dès le 8 novembre 2024, tout en réitérant que le problème de fond demeure entier.

« Nous saluons le fait que le gouvernement vient reconnaître certaines stratégies de contournement d’employeurs peu scrupuleux qui visaient, entre autres, à les décharger de leurs responsabilités envers ces travailleuses et travailleurs. En plaçant leur rémunération juste un peu au-dessus du seuil fixé par les règles, certains employeurs n’étaient plus tenus d’assumer les dépenses de logement, d’assurance maladie et de déplacement qui leur incombaient, souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN. Même si les nouvelles règles corrigent ces lacunes, le problème fondamental lié à ce programme demeure entier : les permis de travail fermés rattachés à un seul employeur sont un terreau fertile à une forme d’esclavage moderne que même l’Organisation des Nations unies (ONU) a récemment dénoncée publiquement ».

« D’un côté, on augmente les seuils salariaux minimaux en vertu desquels un emploi sera désigné à bas salaire pour contrer les manigances de certains patrons, tout en gardant les travailleuses et les travailleurs dans un piège de précarité qui met en péril leur santé et leur sécurité au travail et dans leur vie personnelle, ajoute la présidente de la CSN. Rappelons-nous que presque la totalité des personnes migrantes qui viennent travailler au Canada en vertu du PTET n’a pas accès à la résidence permanente, ce qui est un non-sens pour nous. On ne peut pas améliorer un tel programme sans attaquer les bases qui maintiennent des gens dans une boucle d’exploitation dont il est presque impossible de se sortir. »

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Travailleurs étrangers temporaires : silence radio sur des conditions de travail souvent inhumaines https://www.csn.qc.ca/actualites/travailleurs-etrangers-temporaires-silence-radio-sur-des-conditions-de-travail-souvent-inhumaines/ Tue, 20 Aug 2024 20:45:00 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=99219 La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est consternée de voir que le premier ministre François Legault fait une annonce importante sur l’immigration temporaire, mais ne mentionne pas une seule fois la question des conditions de travail trop souvent déplorables auxquelles ces personnes font face.

« Les immigrants temporaires à bas salaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) représentent une frange extrêmement vulnérable de notre société. Ils ne peuvent faire valoir leurs droits et vivent sous la menace permanente de perdre leur permis de travail et de se faire renvoyer dans leur pays d’origine », souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN. « C’est d’autant plus odieux que l’encre du rapport final du rapporteur spécial de l’ONU, qui qualifiait le PTET de terrain fertile à l’esclavage contemporain, est à peine sèche », ajoute-t-elle.

La CSN est favorable à un resserrement des exigences auprès des employeurs qui recrutent des travailleuses et des travailleurs étrangers temporaires, mais juge que l’annonce de François Legault de ce matin est de la poudre aux yeux. « On veut faire porter la responsabilité de la crise de logement, du manque de personnel et de ressources dans les services publics et de la précarisation du français à Montréal à environ 3500 immigrants temporaires », poursuit la présidente de la centrale.

Dans une majorité des professions où le moratoire ne s’appliquera pas, les employeurs continueront de n’avoir aucune obligation de recruter localement et ils n’auront pas de plafond de recrutement de travailleurs issus du PTET. Ainsi, dans ces cas, un employeur peut recruter toute sa main-d’œuvre par le biais du PTET.

Les besoins de main-d’œuvre ne doivent pas servir d’excuse pour brimer les droits et la dignité humaine. « Pour la CSN, une chose est claire : il est primordial d’abolir une bonne fois pour toutes les permis de travail fermés, de permettre l’accès à la résidence permanente et de faire porter aux employeurs leur juste part de responsabilité dans la recherche et l’embauche de la main d’œuvre locale », conclut madame Senneville.

 

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Réformer l’assurance-emploi, ça presse ! https://www.csn.qc.ca/actualites/reformer-lassurance-emploi-ca-presse/ Thu, 29 Feb 2024 15:34:20 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=94305 II est grand temps pour le Parti libéral du Canada de tenir sa promesse de 2015, soit celle de réformer l’assurance-emploi. C’est le message que sont venus porter aujourd’hui près de 200 militantes et militants de plusieurs régions du Québec et du Nouveau-Brunswick au bureau du ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, à Gatineau.

« Le gouvernement Trudeau doit cesser de se traîner les pieds dans ce dossier et montrer qu’il soutient véritablement les travailleuses et les travailleurs », lance David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN. Ce dernier précise que les partis politiques, qui affirment se placer derrière les Canadiennes et Canadiens qui travaillent devraient le démontrer concrètement en déposant ou en appuyant une réforme qui leur soit enfin favorable, ce qui n’a pas eu lieu depuis 1971 !

« Seuls 40 % des chômeuses et des chômeurs se qualifient pour des prestations. C’est complètement inacceptable. Il nous faut une assurance qui couvre vraiment celles et ceux qui perdent leur emploi », affirme Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais. Ce dernier rappelle que, faute d’un cumul d’heures suffisant, plusieurs travailleuses et travailleurs dans les industries saisonnières n’ont plus de revenu à la fin de leur période de chômage. C’est ce qu’on appelle le fameux trou noir. « Le temps des projets pilotes est passé, il faut régler ce problème de trou noir une bonne fois pour toutes et avant les prochaines élections », insiste Alfonso Ibarra Ramirez.

« L’accessibilité aux prestations d’assurance-emploi devrait être une normalité, lorsqu’on perd notre emploi, même un emploi saisonnier, mais ce n’est pas le cas. La pandémie l’a bien montré puisque le Canada, contrairement à d’autres pays, a été obligé de créer un nouveau programme (la PCU) pendant ce coup dur », ajoute Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN et porte-parole de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi.

La CSN estime par ailleurs que l’assurance-emploi est parfois discriminatoire envers les femmes. On pense notamment à celles qui sont en congé de maternité et ne peuvent pas cumuler l’assurance-emploi et les prestations du congé parental (RQPAP).

Que devrait contenir une réforme acceptable

La CSN et les autres centrales syndicales présentes au Québec demandent au moins quatre changements à l’assurance-emploi :

  1. Régler la question du trou noir en ajoutant 15 semaines de prestations.
  2. Donner une admissibilité au régime après 420 heures ou 12 semaines de travail assurable.
  3. Permettre de cumuler les prestations régulières et des prestations spéciales, comme celles du Régime québécois d’assurance parentale.
  4. Limiter les critères d’exclusion, comme le départ volontaire.

 

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Personne ne devrait être prisonnier de son employeur https://www.csn.qc.ca/actualites/personne-ne-devrait-etre-prisonnier-de-son-employeur/ Thu, 16 Mar 2023 14:15:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=88162 Lettre de Caroline Senneville, présidente de la CSN

L’arrivée massive de personnes immigrantes sur le marché du travail québécois force la prise de conscience de nos besoins de main-d’oeuvre, mais aussi du traitement qui leur est réservé. Bienvenue en 2023 !

Le ministre du Travail Jean Boulet a admis, lors d’une conférence de presse tenue avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qu’il y a une forte augmentation des accidents de travail chez les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires. Ensemble, ils ont annoncé des mesures visant à réduire le nombre d’accidents et à mieux protéger ce personnel qui ne parle pas toujours français et qui ne connaît aucunement la législation québécoise.

Avec l’augmentation exponentielle du nombre d’immigrantes et d’immigrants au statut temporaire dans les dernières années, le gouvernement a annoncé l’ajout de 10 employé-es à « l’escouade prévention » de la CNESST. À moins que cette escouade ne possède une baguette magique, cette mesure n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

Vu les milliers d’entreprises qui font appel à cette main-d’oeuvre, cet ajout est nettement insuffisant pour qu’on explique à ces personnes l’ensemble de leurs droits et de leurs recours. D’autant plus qu’elles ne connaissent ni nos lois ni nos institutions et ne maîtrisent pas encore le français. Même si l’escouade est trilingue, les documents explicatifs et les répondantes et les répondants à la CNESST le sont rarement. Il faut aussi avouer que même pour les gens nés au Québec, se dépatouiller avec la CNESST est un défi en soi.

Le ministre prétend aussi qu’il va s’assurer que les entreprises, les agences de placement et les agences de recrutement à l’étranger suivent les règles. Pourtant, plusieurs règles existent, et elles sont allègrement outrepassées par des employeurs qui n’ont aucun scrupule à utiliser des humains comme une marchandise productive.

Les exemples ont frappé l’actualité des derniers mois et ont démontré que même des multinationales lourdement subventionnées à même nos impôts ne se gênent pas pour utiliser les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires d’une façon que des expertes et des experts n’hésitent plus à qualifier d’esclavagisme moderne.

Plutôt que de saupoudrer quelques ressources pour essayer de cerner le problème, la CNESST doit jouer pleinement son rôle, intervenir, et faire appliquer les lois afin qu’elles aient un réel effet dissuasif sur ces employeurs qui nous font honte.

Pensons-y : ces personnes sont recrutées par des entreprises qui les font venir ici. Ces compagnies doivent s’assurer que leurs besoins de base sont comblés et que leurs droits sont respectés. Mais quels sont les recours de ces personnes si elles sont maltraitées ? Il leur est impossible de changer de travail, même pour un autre identique, puisque leur permis n’est valide que pour un seul employeur. La concurrence est inexistante entre les différents « donneurs d’ouvrage », les salarié-es sont captifs et ont souvent très peur. Peur de se faire retourner chez eux, peur de représailles.

La véritable solution passe par des permis ouverts qui permettent aux travailleuses et aux travailleurs de quitter une entreprise pour aller travailler dans une autre.

Il faut aussi que l’offre de cours de francisation soit accessible dans toutes les entreprises et pour toutes les personnes immigrantes, et ce, peu importe leur statut. C’est par le français que passe la prévention des accidents dans les milieux de travail.

Il est honteux qu’en 2023, au Québec, nous traitions des êtres humains comme une sous-classe de citoyennes et de citoyens, alors que nous en avons cruellement besoin et que nous prétendons former une société démocratique.

À cette fin, les gouvernements doivent avoir la volonté et le courage de mettre fin aux contrats de travail fermés et abolir les permis fermés, parce qu’ici, chez nous, personne ne devrait être prisonnier de son employeur.

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Situation des journalistes pigistes au Québec : un constat navrant https://www.csn.qc.ca/actualites/situation-des-journalistes-pigistes-au-quebec-un-constat-navrant/ Thu, 08 Dec 2022 19:18:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=85952 Dix ans après la tenue d’un sondage similaire et à la suite d’une lettre qui a été rendue publique récemment par les journalistes pigistes du Devoir, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) et l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) font le portrait de la situation des journalistes pigistes au Québec. Le constat du sondage mené par la firme MCE Conseils est consternant : les revenus de ces journalistes n’ont pas augmenté depuis 10 ans, ces personnes gagnant en moyenne 31 336 $ par année. Compte tenu du nombre d’heures consacrées à leur travail, 29 % des pigistes interrogés travaillent au salaire minimum ou moins, alors qu’environ 79 % d’entre eux possèdent un baccalauréat ou un diplôme de maîtrise.

Ils travaillent au Devoir, à La Presse, à Radio-Canada, au journal Les Affaires, au Soleil, au Globe and Mail, au Journal de Montréal, mais aussi au Washington Post, au Wall Street Journal ou au journal Le Monde et à Libération, etc. La grande majorité rédige des textes de nature journalistique, d’autres sont photographes, recherchistes ou font de la rédaction de textes de nature publicitaire. Voici quelques données chiffrées : parmi les journalistes pigistes du Québec :

• 58 % ont entre 30 et 49 ans.
• 63 % proviennent de la région de Montréal.
• 66 % sont insatisfaits des tarifs perçus.
• Le tarif moyen qu’ils touchent s’élève à 109 $ pour 250 mots.
• 59 % disent devoir exercer d’autres activités professionnelles.
• 70 % connaissent des retards de paiement de la part des clients.
• 50 % des pigistes n’ont aucune sécurité financière.
• Les dépenses engendrées par leurs articles ou leurs reportages sont souvent à leurs frais.

« Ça n’a pas d’allure que les médias ne revoient pas leur grille de tarifs. C’est honteux. […] si on réplique, on nous dit que d’autres peuvent le faire à notre place », dit l’un d’eux. « Je suis très mal payée et mes tarifs n’ont pas du tout augmenté avec l’inflation – je gagne donc moins maintenant qu’il y a quelques années », révèle une autre.

« La situation des pigistes doit s’améliorer maintenant », déclare Gabrielle Brassard-Lecours, présidente de l’AJIQ. « En acceptant de dialoguer avec nous, les directions contribueraient à créer un précédent qui servirait de levier pour inciter les autres médias à emboîter le pas afin d’offrir de meilleures conditions aux journalistes indépendants », ajoute-t-elle.

Annick Charrette, présidente de la FNCC–CSN, lance tout de go : « Travailler au même salaire qu’il y a 10, 20 ou même 30 ans ? N’avoir aucun filet social et n’avoir aucun pouvoir de négociation ? Renoncer à ses droits pour pouvoir travailler et être rappelé ? Triste réalité de travailleuses et des travailleurs illégaux ? … Non, c’est celle des journalistes pigistes, en 2022! Ces travailleuses et travailleurs sont dans une zone grise législative. Ils n’ont aucun droit, aucun filet social, n’accèdent à aucune des dispositions du Code du travail. C’est inacceptable aujourd’hui. Les employeurs ont toujours le gros bout du bâton, et ils en profitent… Il faut que ça change. Et, avec l’AJIQ, nous allons faire les démarches nécessaires pour faire reconnaître leurs droits. »

À propos
Fondée à Montréal en 1988, l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) défend l’indépendance des journalistes devant les pressions économiques et politiques qui s’exercent sur le métier. La FNCC–CSN regroupe des syndicats autonomes de salarié-es ainsi que des travailleuses et des travailleurs contractuels de l’industrie des communications et de la culture. Ce regroupement permet aux quelque 6 000 membres regroupés dans 88 syndicats de se donner des outils pour assurer leur représentation et pour négocier des ententes collectives de travail en tout respect de leurs droits et de leur indépendance journalistique.

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Pigistes au front https://www.csn.qc.ca/actualites/pigistes-au-front/ Thu, 08 Dec 2022 16:42:08 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=85944 Nous sommes un collectif de collaborateurs et de collaboratrices au journal Le Devoir et nous sommes en colère contre sa direction.

Solidaires et volontaires, nous, pigistes, avons longtemps accepté de recevoir, pour notre travail au Devoir, des tarifs parmi les plus bas sur le marché. Or, après une décennie de stagnation des tarifs – lesquels n’ont pas augmenté depuis 2012 – nous avons mandaté l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC) pour entamer des discussions avec la direction du Devoir afin de rectifier la situation.

Pendant longtemps, Le Devoir a été considéré comme un journal essentiel, mais survivant contre vents et marées avec de maigres ressources, grâce à la fidélité de ses lecteurs et de ses lectrices et au dévouement de ses artisanes et artisans, salarié-es comme pigistes. Ces dernières années, le vent semble cependant avoir tourné pour ce journal. La mise en place, par les gouvernements fédéral et provincial, de programmes d’aide aux médias, la création de nouveaux partenariats (notamment avec les géants du numérique), ainsi qu’une saine gestion des finances du journal – ce que nous saluons – lui ont permis d’entrer dans une phase de croissance.

À preuve, dans sa campagne de dons lancée le mois dernier, le directeur, Brian Myles, faisait état d’un journal « propulsé par un vent favorable », fort d’une croissance des effectifs « de plus de 60 % » et en plein développement « de nouveaux créneaux journalistiques ».

Ces bonnes nouvelles permettent d’entrevoir un avenir dynamique et durable pour le quotidien de la rue Berri. Bien sûr, nous nous réjouissons de ces développements. Toutefois, nous avons vite compris que la direction du Devoir n’avait aucune intention de faire profiter ses collaboratrices et collaborateurs pigistes de cette croissance. Pourtant, nos reportages, nos photos, nos entrevues, nos critiques et nos chroniques remplissent chaque jour plusieurs pages du journal.

Lors d’une première tentative de négociation avec la direction du Devoir en août 2022, les représentants des pigistes se sont heurtés à une fin de non-recevoir : « Les tarifs se règlent à l’interne », a-t-on répondu, sans pour autant indiquer qu’un processus interne de révision de la rémunération des pigistes était en cours.

Pour nous qui, depuis des années – voire des décennies – mettons nos efforts et nos compétences au service du journal malgré une rémunération de misère et malgré l’absence de toute forme de sécurité d’emploi, cette réponse a eu l’effet d’un couteau en plein cœur. Le message a le mérite d’être clair : aux yeux de la direction, nous faisons partie de la grande équipe du Devoir surtout durant les périodes creuses, lorsqu’il est question de se serrer la ceinture, « pour la cause ».

C’est le refus du dialogue qui nous pousse aujourd’hui à prendre la parole publiquement. Nous avons des demandes précises à soumettre à la direction du Devoir, notamment une hausse substantielle des tarifs, ainsi que l’adoption d’un mécanisme d’indexation périodique afin de faire écho, au minimum, à l’augmentation du coût de la vie. Mais pour lors, nous voilà réduits à quémander l’autorisation de discuter sérieusement – et collectivement – de nos conditions de travail ! En plus d’être blessante, l’attitude cavalière de la direction du Devoir envers ses artisanes et artisans nous semble en contradiction complète avec les valeurs autrement affichées par le journal.

Soyons clairs : Le Devoir n’est pas le seul média à mal rémunérer ses collaboratrices et collaborateurs externes, et en ce sens, nous invitons les différents paliers de gouvernement à se pencher sur ce problème et à trouver des solutions pérennes pour mieux encadrer les conditions de travail des pigistes dans les médias. Dans l’immédiat, il nous semble cependant prioritaire que la direction du Devoir reconnaisse notre contribution à ses récents succès, en mettant fin à une décennie de stagnation tarifaire.

Il n’y a pas si longtemps, Le Devoir gardait la tête hors de l’eau grâce au soutien généreux de sa communauté de lectrices et lecteurs et de mécènes, que l’on sollicitait en insistant sur l’importance de préserver une longue tradition d’indépendance et de rigueur journalistique. Nous aussi, nous soutenons sans relâche, et depuis longtemps, la mission essentielle du Devoir. C’est à notre tour d’avoir du mal à garder la tête hors de l’eau. L’avenir radieux de ce grand journal continuera-t-il de s’écrire aux dépens de ses collaborateurs et collaboratrices pigistes ?

Gabrielle Brassard-Lecours, journaliste pigiste et présidente de l’Association des journalistes indépendants du Québec

Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN

Ainsi que 30 pigistes qui collaborent au Devoir

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Plusieurs citoyennes et citoyens de la région Lanaudière manifestent pour vivre comme du monde https://www.csn.qc.ca/actualites/plusieurs-citoyennes-et-citoyens-de-la-region-lanaudiere-manifestent-pour-vivre-comme-du-monde/ Mon, 02 May 2022 15:27:31 +0000 http://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=83658 Plusieurs citoyennes et citoyens se sont rassemblés, dimanche après-midi, au parc Antonio-Barrette à Joliette pour souligner, sous le thème Pour vivre comme du monde, la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

« En 2022, c’est inacceptable qu’autant de femmes et d’hommes peinent à joindre les deux bouts. Le salaire minimum s’établit désormais à 14,25 $ l’heure et le ministre du Travail se réjouit de peut-être atteindre 15 $ en 2023. C’est indécent, de déclarer Patricia Rivest, représentante du Réseau Vigilance de Lanaudière et présidente du Conseil central de LanaudièreCSN. 15 $ l’heure, c’est ce dont nous avions besoin en 2016. Il est grand temps que nos gouvernements mettent finalement en place les mécanismes pour que toutes les travailleuses et tous les travailleurs puissent bénéficier d’un salaire décent qui leur permet de vivre comme du monde. »

La précarité financière résulte des faibles salaires offerts dans de trop nombreux secteurs d’activités et de la difficulté à pouvoir compter sur des emplois stables. Il ne devrait pas être normal de devoir cumuler des emplois, travailler à temps plein et malgré tout vivre dans la précarité. Bénéficier d’un emploi stable à un salaire décent devrait être un droit et non un privilège. Il est temps que toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui occupent ces emplois, même ceux au bas de l’échelle, puissent recevoir un salaire qui leur permet de vivre dignement !

Le Réseau Vigilance de Lanaudière saisit l’occasion offerte par la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs pour revendiquer des emplois de qualité et empreints de respect. Des charges de travail plus humaines, des périodes de repos suffisantes et l’accès réel à une conciliation travail-famille-vie personnelle doivent être à la base des conditions de travail. La pandémie a été révélatrice à cet effet ; pouvoir compter sur des travailleuses et des travailleurs en santé, c’est essentiel ! Tant la santé physique que la santé mentale doivent être mieux protégées. Il est grand temps de favoriser des milieux de travail psychologiquement plus sains et plus sécuritaires.

« Les inégalités ne cessent de croître. Pour vivre comme du monde, nous devons les combattre et placer les droits de la personne au cœur des politiques publiques et des choix économiques, de souligner Madame Rivest. Ces droits ne devraient pas être malléables ou négociables selon les humeurs de nos dirigeants politiques. Nous demandons de façon urgente, un meilleur respect de l’ensemble des droits économiques et sociaux. »

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Inadmissible que le salaire minimum n’atteigne pas 15 $ l’heure en 2021 https://www.csn.qc.ca/actualites/hausse-du-salaire-minimum-inadmissible-que-le-salaire-minimum-natteigne-pas-15-lheure-en-2021/ Wed, 16 Dec 2020 22:50:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77835 La campagne 5-10-15 dénonce la hausse de 40 cents du taux régulier du salaire minimum annoncée aujourd’hui par le gouvernement du Québec. Cette hausse nous maintient très loin de la cible du 15 $ l’heure. Elle est aussi en contradiction avec ce qu’indirectement, le gouvernement Legault considérait comme un salaire décent : 100 $ de bonification par semaine pour les travailleuses et travailleurs essentiels gagnant moins de 550 $ par semaine avec le PIRTE (Programme incitatif pour la rétention des travailleurs essentiels). Encore cette semaine, il annonçait offrir, pour une période d’un an, des prestations minimales de 500 $ par semaine à celles et ceux qui recourent à l’assurance parentale.
Selon Mélanie Gauvin, co-porte-parole de la campagne, « la crise sanitaire actuelle a mis en lumière l’importance et le caractère indispensable de plusieurs travailleuses et travailleurs qui sont au bas de l’échelle. Ces personnes portent sur leurs épaules, et au risque de leur santé, le maintien de services essentiels à l’ensemble de la population. Le gouvernement doit reconnaître leur travail et y voir l’opportunité de bonifier leur salaire à 15 $ l’heure. »
Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne, ajoute : « Le Québec a été la première province à se doter d’une loi visant à lutter contre la pauvreté. Nous devrions être un exemple à suivre pour les autres provinces canadiennes, mais nous traînons dernière des provinces comme l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Le gouvernement doit mettre un frein aux piètres conditions salariales des travailleuses et travailleurs qui sont au bas de l’échelle. Dès 2021, il doit leur offrir un salaire minimum à 15 $ l’heure. Ces personnes dépendent du gouvernement pour voir leurs conditions s’améliorer. »
En 2019, l’Institut de la statistique du Québec dénombrait 747 000 emplois à bas salaire au Québec. De ce nombre, 266 100 personnes étaient rémunérées au salaire minimum. Parmi elles, 74 % occupaient un emploi permanent et 58 % étaient des femmes.

Parce que travailler au salaire minimum rime encore et toujours avec pauvreté, le gouvernement doit porter le salaire minimum à 15 $ dès le 1er mai 2021.

Les sept organisations membres de la campagne 5-10-15 sont : le Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Pour information : Mélanie Gauvin, Front de défense des non-syndiquéEs, 514 795-0929 Virginie Larivière, Collectif pour un Québec sans pauvreté, 418 930-5969

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Les chauffeuses et chauffeurs « confinent » leurs autobus ! https://www.csn.qc.ca/actualites/les-chauffeuses-et-chauffeurs-%e2%80%89confinent%e2%80%89-leurs-autobus%e2%80%89/ Wed, 09 Dec 2020 19:27:37 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77735 Fâché-es du peu de considération que l’employeur a pour eux, les chauffeuses et chauffeurs du transporteur scolaire Autobus des Cantons, qui dessert la région de Sherbrooke, ont décidé de dénoncer leur situation en « confinant » les autobus scolaires de leur employeur. Ces salarié-es qui réclament des mesures sanitaires beaucoup plus adéquates se sont regroupés au Carrefour de l’Estrie à 9 h 30 ce matin afin de lancer un message clair à la direction. Ils invitent d’ailleurs la population à venir les appuyer.

Des mesures sanitaires déficientes

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport scolaire des Autobus des Cantons–CSN conteste la décision de l’employeur de ne pas installer des barrières de protection dans les véhicules pour protéger les chauffeuses et chauffeurs. Pourtant, tous les autres transporteurs de la région de l’Estrie qui ont des syndicats affiliés à la CSN comprennent les enjeux de santé et sécurité de leurs employé-es et ont procédé à l’installation de barrières en vinyle à faible coût. Chez Autobus des Cantons, on préfère opter pour les mesures les moins adaptées à la réalité de travail des employé-es en imposant le port du masque et de lunettes de sécurité.

« Nous avons des enjeux liés à la vision des conducteurs. De la buée se forme dans les lunettes de sécurité avec le port du masque, ce qui rend la conduite moins sécuritaire. Cette mesure devrait être la dernière option privilégiée par l’employeur, car il s’agit du dernier recours proposé par la CNESST lorsque le milieu de travail ne permet pas d’autres options », clame Mario Paré, président du syndicat.

« De plus, les conductrices et conducteurs peuvent être en contact avec plus de 100 élèves par jour en raison du fait qu’ils font des transferts, explique M. Paré. Beaucoup de contacts sont à moins de deux mètres pendant des périodes de plus de 15 minutes. Les élèves assis sur les bancs avant sont souvent des élèves du primaire qui n’ont pas l’obligation de porter le couvre-visage. Nos membres reçoivent donc continuellement les gouttelettes des plus petits sur leurs vêtements. Considérant la durée de vie de la COVID-19, ils prêtent donc flanc à la contamination » s’inquiète M. Paré.

« La majorité d’entre eux ayant plus de 60 ans, on comprendra que leur stress de développer des complications est grand. Surtout, n’oublions pas qu’avec la forte pénurie de main-d’œuvre présente dans notre secteur, un chauffeur d’autobus malade, c’est souvent un trajet annulé faute de remplaçant. Les ruptures de service sont donc à prévoir ! », prévient Stephen Gauley, du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP).

D’autres actions à venir

Considérant le manque d’ouverture de la part de l’employeur, les salarié-es ont décidé de se regrouper afin d’aller chercher l’appui de la population dans leur revendication pour un milieu de travail sécuritaire. Ils passeront une partie de la journée dans le stationnement du Carrefour de l’Estrie et invitent la population à venir les appuyer. D’autres actions sont à prévoir dans le cas d’une impasse.

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Réorganisation du travail à la Ville de L’Île-Perrot : un manque de respect total envers les employé-es municipaux https://www.csn.qc.ca/actualites/reorganisation-du-travail-a-la-ville-de-lile-perrot-un-manque-de-respect-total-envers-les-employe-es-municipaux/ Wed, 18 Nov 2020 16:04:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77373 Sous-traitance, réorganisation surprise de postes, précipitation de la négociation, voilà ce qu’ont appris brutalement les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de L’Île-Perrot (STTVIP–CSN) lors d’une séance du comité de relation de travail jeudi dernier où l’employeur présentait ce qu’il appelle « une importante phase de modernisation de l’appareil administratif de la Ville ». Cette réorganisation majeure du travail a été faite sans que les employé-es municipaux ni leur syndicat aient été consultés, ce que ces derniers dénoncent vigoureusement.

« Ce réaménagement majeur de l’organisation du travail a été préparé, réfléchi et conçu sans même que les principaux concernés, à savoir les employé-es de la Ville, ne soient mis au courant ou n’aient pu participer à l’élaboration de cette importante réforme. C’est inacceptable ! Cela témoigne d’un manque de respect flagrant de la part de l’administration de la Ville de L’Île-Perrot à l’égard de ses propres employé-es. Pour une administration qui réitérait, en mars dernier, vouloir opérer « main dans la main » un virage au niveau de la culture organisationnelle de la municipalité, disons que c’est mal parti », a affirmé Marie-France Groulx, présidente du STTVIP–CSN.

Une réorganisation qui fait mal

Parmi les impacts de cette réorganisation, on recense l’abolition de quatre postes à la conciergerie dont les tâches liées à l’entretien ménager des édifices municipaux seront comblées par un contrat à l’externe, et ce, sans évaluer la qualité des services offerts. « Quand on entend l’administration de la Ville se vanter de faire des économies de l’ordre de 200 000 $ annuellement, alors que l’on sait qu’une partie de ces économies est réalisée sur le dos des employé-es de la Ville, notamment en ayant recours à de la sous-traitance, c’est assez insultant ! », a renchéri André Lajoie, secrétaire général de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP).

Autre impact non négligeable de cette réorganisation : l’incertitude pour les salarié-es temporaires ainsi que pour les employé-es permanents dont les fonctions ont été redéfinies de manière arbitraire par l’employeur. « Du jour au lendemain, on vient dire aux travailleuses et travailleurs de la Ville que leurs tâches ne seront plus les mêmes et qu’ils devront même, dans certains cas, postuler sur de nouveaux postes, sans qu’on leur fournisse davantage de détails quant aux conséquences concrètes de ces réaménagements sur leur charge de travail, leurs fonctions, leur salaire, etc. Ce n’est pas une manière de faire pour une administration qui dit vouloir « valoriser les emplois au sein de l’organisation ». Les membres du STTVIP–CSN pourront compter sur l’appui inconditionnel du Conseil central de la Montérégie dans leur lutte pour se faire respecter », a ajouté Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Une négociation dans un climat tendu

La Ville annonce cette réorganisation à quelques semaines de la période des Fêtes, dans un contexte de pandémie, en ajoutant un ultimatum de négociation pour un règlement sur cette restructuration d’ici le 1er mars 2020. Alors que depuis plusieurs mois, les relations de travail sont plutôt difficiles avec, notamment, des départs à la retraite, des fins de contrat inexpliquées et des travailleurs à bout de souffle qui finissent par démissionner, la négociation à venir s’annonce corsée. À l’aube de celle-ci, la présidente du STTVIP–CSN souhaite envoyer un message au maire de la municipalité, M. Pierre Séguin. « M. Séguin, plusieurs des personnes qui sont affectées par cette réorganisation sont vos propres concitoyennes et concitoyens. Plutôt que de continuer à exercer de la pression sur vos employé-es et de précipiter les choses, nous vous demandons de faire preuve de flexibilité et d’ouverture pour que l’on puisse trouver des solutions qui conviennent à tous et surtout, qui respectent celles et ceux qui se dévouent quotidiennement pour le rayonnement de la Ville de L’Île-Perrot », a conclu Mme Groulx.

Rappelons que les changements annoncés dans cette réorganisation du travail s’appliqueront dès avril 2021 jusqu’en 2022. La convention collective arrive à échéance le 31 décembre 2021.

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Soutenir les salarié-es touché-es et promouvoir les services de la Grande Bibliothèque https://www.csn.qc.ca/actualites/soutenir-les-salarie-es-touche-es-et-promouvoir-les-services-de-la-grande-bibliotheque/ Sat, 31 Oct 2020 17:00:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76847 En cette journée d’Halloween, le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN (STTUBAnQ–CSN) a tenu une manifestation devant la Grande Bibliothèque afin de dénoncer les coupes d’heures qui touchent plus d’une vingtaine de salarié-es surnuméraires et occasionnels.

« Nous nous sentons complètement abandonnés par la direction de BAnQ, par le secrétariat du Conseil du trésor et par le gouvernement de François Legault et celui de Justin Trudeau. Des dizaines d’employé-es à temps partiel vont perdre jusqu’à 49 % de leurs revenus, soit jusqu’à 900 $ par mois de leur modeste salaire, ce qui les empêchent d’avoir accès à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) ou à l’assurance-emploi. En tout, ce sont plus de 300 heures qui ont été coupées à partir du 1er octobre et, depuis ce temps, les retards s’accumulent dans les mises de côté des documents pour les usagères et usagers. Sans aucun filet social, nous en sommes à organiser des levées de fonds afin de les soutenir, de dénoncer Jean-François Mauger, président du STTUBAnQ–CSN. À la fin de cette semaine, la direction de BAnQ va leur redistribuer à peine 140 heures, mais il s’agit d’une mesure temporaire et nous ignorons toujours combien de temps va durer la pandémie ».

« Nous comprenons totalement la détresse vécue par ces travailleuses et ces travailleurs déjà précaires à un moment où nous devrions tout mettre en œuvre pour nous soutenir collectivement. Nous interpellons donc le secrétariat du Conseil du trésor, le ministère de la Culture et la direction de BAnQ afin de tout mettre en œuvre pour les soutenir. À cet égard, alors que le service de « prêt à emporter » demeure ouvert au public et que la pandémie de COVID-19 restreint drastiquement les activités de la population, la direction de la Grande Bibliothèque pourrait tout simplement en faire la promotion. L’employeur nous semble passif et trop peu créatif envers ses salarié-es au point où le syndicat a dû produire lui-même une publicité pour faire la promotion de ce service », de souligner Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous sommes solidaires avec les travailleuses et les travailleurs qui font face à cette situation. Actuellement, les organismes gouvernementaux ont la fâcheuse tendance à profiter de la crise pour faire des économies sur le dos de leurs salarié-es. Toutefois, d’autres bibliothèques, dont la bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec, poursuivent leurs activités en maintenant tout leur personnel à l’emploi. Je suis convaincue que si la direction de BAnQ démontrait autant de créativité que ses salarié-es et qu’elle leur accordait le soutien qu’ils méritent, nous serions toutes et tous gagnants, au final », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN rassemble 450 salarié-es affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics. Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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Pourquoi autant pénaliser la culture ? https://www.csn.qc.ca/actualites/pourquoi-autant-penaliser-la-culture%e2%80%89/ Wed, 30 Sep 2020 11:14:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76517 Depuis six mois, le Québec a été placé sur pause et tourne au ralenti. Les Québécoises et Québécois écopent de la situation et doivent s’adapter. « Nous traversons collectivement une crise sanitaire sans précédent et nous en sommes conscients. Cependant, parmi celles et ceux qui souffrent particulièrement, on compte les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel. Depuis le début de la pandémie, ils ont l’impression que le sort s’acharne sur eux, » soutient Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

En mars dernier, le secteur culturel a été parmi les premiers à devoir interrompre ses activités. Tout s’est arrêté brutalement, dont les prestations théâtrales, les tournages de télévision et de cinéma, les représentations dans les salles de spectacles, les expositions dans les musées, etc. Ce secteur a aussi été parmi les derniers à reprendre ses activités, et encore, pas au maximum de sa capacité. Avec cette deuxième vague de COVID-19, il est à nouveau frappé de plein fouet.

Dans l’intervalle, la grande majorité des artistes, créateurs et professionnels que nous représentons n’ont eu d’autre choix que de réclamer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), leurs contrats ayant été annulés en cascade. Aujourd’hui, l’échéance de la PCU et la fermeture annoncée des salles de spectacles et des musées ajoutent à la précarité.

« Nous sommes déchirés entre scepticisme et désespoir. L’inquiétude est vive. Pourquoi fermer les institutions culturelles en zone rouge alors que la Santé publique n’a pas divulgué d’indicateurs clairs comme quoi ces lieux de diffusion culturelle sont des centres d’éclosion et de propagation du virus ? », se questionne Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ). L’incompréhension est partagée au sein du milieu culturel et il ne faudrait pas que cette nouvelle pause se prolonge plus longuement, sans motif et données valables.

 Aide directe pour les artistes et les créateurs

Le gouvernement a raison de soutenir financièrement les institutions du milieu culturel, durement touchées par l’arrêt total de leurs activités. Mais il doit aussi s’assurer que l’aide profite également aux créateurs et aux artistes et qu’elle se rende jusqu’à eux.

« La culture, c’est avant tout celles et ceux qui la font. Il n’y a pas de salles de spectacles, pas de théâtre, pas d’arts vivants sans artistes, interprètes, musiciens, créateurs, professionnels et artisans. La précarité qui nous afflige est en train d’assommer la force vive de la culture, c’est-à-dire les artistes et les créateurs », s’inquiète Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes (UDA).

Les personnes qui œuvrent dans le milieu des arts, de la culture et de l’événementiel sont déjà, pour la plupart, sans filet social. Elles espéraient que le pire soit derrière elles, pensaient pouvoir se relever et aller de l’avant. Mardi soir, c’est un véritable choc qu’elles ont reçu en entendant les mesures du gouvernement.

Ensemble, les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel sont porteurs de mots, d’émotions… mais aussi de solutions. Nous nous tenons prêts à discuter avec le gouvernement du Québec afin de trouver des réponses à la détresse qui afflige notre secteur.

 

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Les mesures pour les travailleuses et les travailleurs se font toujours attendre https://www.csn.qc.ca/actualites/les-mesures-pour-les-travailleuses-et-les-travailleurs-se-font-toujours-attendre/ Sat, 13 Jun 2020 10:30:35 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=76001 La Fédération du commerce (FC–CSN) déplore le fait que les plans dévoilés récemment par les gouvernements provincial et fédéral pour la relance de l’industrie touristique n’incluent aucune mesure visant à soutenir les travailleuses et les travailleurs du secteur.

« Les mesures annoncées par le gouvernement du Québec sont un pas dans la bonne direction, concède Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Nous avions nous-mêmes proposé plusieurs de ces initiatives, notamment en ce qui a trait à la stimulation de la demande intérieure et à l’aide à la rénovation. Par contre, nous sommes très déçus de voir qu’autant au provincial qu’au fédéral, aucune aide n’a été annoncée pour les salarié-es. »

Afin de venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs, la FC–CSN demande notamment la prolongation de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et du Programme de subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) ainsi que la mise en place de programmes de formation professionnelle pour soutenir les employé-es mis à pied dans leurs démarches d’acquisition de nouvelles compétences.

« Les salarié-es de l’industrie touristique ont été parmi les premiers à être affectés par la crise de la COVID-19 et ils ont été durement touchés, rappelle M. Valiquette, qui est également trésorier de la FC–CSN. Plusieurs d’entre eux auront bientôt épuisé les 16 semaines de la PCU auxquelles ils avaient droit et n’auront pas accumulé suffisamment d’heures de travail pour recevoir de l’assurance-emploi. Les gouvernements doivent absolument s’arranger pour éviter que ces professionnel-les de l’industrie touristique se retrouvent sans revenus. »

La FC–CSN demande également au gouvernement du Québec de mettre sur pied un groupe de travail formé de représentants gouvernementaux, d’entrepreneurs, de groupes de consommateurs et de représentants syndicaux afin que tous les acteurs concernés puissent travailler ensemble à une relance durable de l’industrie touristique.

« Si on veut que le secteur retrouve son effervescence des dernières années, il faut que tout le monde travaille ensemble. Les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette industrie, qui était déjà aux prises avec un problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. Ils doivent absolument être pris en compte dans tout plan de relance économique. »

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Les femmes exclues de la relance économique https://www.csn.qc.ca/actualites/les-femmes-exclues-de-la-relance-economique/ Fri, 12 Jun 2020 13:17:03 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=75978 Les femmes ont été touchées de multiples façons par les conséquences de la COVID-19. Comme elles composent la majeure partie du personnel de la santé et des services sociaux ainsi que du réseau de l’éducation, elles ont été en première ligne au plus fort de la crise.

Selon les types d’emplois, les femmes fournissent entre 70 % et 90 % de la main-d’œuvre dans le secteur public. Affrontant au quotidien les difficultés de santé et de sécurité entraînées par la situation exceptionnelle que nous connaissons, elles ont veillé sur leurs concitoyennes et concitoyens dans les hôpitaux, les CHSLD et autres établissements de santé, les services à domicile et les services de garde. Elles ont également dû faire preuve d’adaptation et de créativité pour faire l’école à la maison et organiser la reprise des classes. Aussi bien dire qu’elles portent les services publics sur leurs épaules.

Or, elles remportent malheureusement la palme au chapitre des pertes d’emplois causés par la COVID-19. Les données d’Emploi-Québec révèlent qu’en mars seulement, 167 900 d’entre elles ont été mises à pied au Québec, comparativement à 96 100 hommes. Pourquoi un si grand écart ? Parce que les pertes d’emplois ont principalement été infligées aux personnes occupant des postes précaires ou des postes peu rémunérés. Deux catégories où les femmes sont surreprésentées.

Et pourtant, les femmes demeurent les grandes oubliées du plan de relance économique du gouvernement Legault.

Un plan par des hommes et pour les hommes
Certes, un plan de relance et de création d’emplois s’impose et la CSN n’a pas manqué de le souligner lors de sa participation à la commission parlementaire sur le projet de loi 61. Avec ce projet de loi, le gouvernement restreint toutefois son apport à la reprise économique en accélérant des projets déjà prévus pour la plupart, bafouant au passage les règles démocratiques et environnementales. Cette stratégie de relance consiste essentiellement en des investissements massifs dans des projets d’infrastructure. Cette fois encore, Québec compte injecter 2,9 milliards dans le Programme québécois des infrastructures, qui s’ajoutent aux 11 milliards prévus. La CAQ mise de la sorte sur des projets de construction et de transport et favorise la création d’emplois principalement masculins. Bien qu’il puisse être louable d’investir dans ce type d’économie, les travailleuses n’y trouveront pas leur compte.

Il est d’ailleurs ironique qu’on les mette ainsi de côté après avoir tant compté sur elles durant la crise. Le moment était pourtant parfait pour recourir à l’analyse différenciée selon les sexes afin d’atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes par des mesures concrètes. Or, ceux qui œuvrent principalement à cette relance depuis quelques semaines, quatre hommes (Christian Dubé au Conseil du trésor, Éric Girard aux Finances, Pierre Fitzgibbon à l’Économie et Jean Boulet au Travail), ont manqué de sensibilité et d’équité envers les femmes. L’occasion était pourtant belle pour élargir nos horizons et compter sur un leadership féminin et féministe au sein du conseil des ministres.

Bien sûr, on peut arguer que les 10 000 postes de préposé-es aux bénéficiaires à venir seront occupés entre autres par des femmes. Mais qu’arrivera-t-il des emplois de même type dans le secteur privé ? Par ailleurs, il ne serait pas surprenant que les hommes accourent pour occuper ces nouveaux postes maintenant bien rémunérés.

La relance de Legault : à redéfinir
Le monde d’aujourd’hui sera bien différent de celui d’hier et dans ce contexte, il y aurait lieu de réfléchir à une véritable transformation de notre société. N’oublions pas que la crise financière de 2008 a engendré, dans plusieurs États occidentaux, des mesures d’austérité sans précédent. Les femmes y ont goûté de façon directe. Et les services publics, qui ont passé dans le tordeur en même temps que la job des femmes, en pâtissent encore aujourd’hui.

Le gouvernement a attendu que les services offerts aux personnes âgées ans les CHSLD tant publics que privés implosent sous nos yeux avant d’agir. Mais il n’a pas saisi la chance offerte par cette relance pour améliorer la qualité des soins et des services au cœur duquel les femmes occupent une place prépondérante.

On ne peut se limiter à des mots bienveillants en temps de crise et à des augmentations de salaire ponctuelles pour souligner l’apport crucial des femmes à la société. Il est temps de reconnaître enfin qu’elles sont un maillon déterminant pour des services publics dignes de ce nom.

Véronique De Sève
Vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

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La ministre Lebouthillier incapable de rassurer les travailleuses et les travailleurs des usines de crevettes https://www.csn.qc.ca/actualites/la-ministre-lebouthillier-incapable-de-rassurer-les-travailleuses-et-les-travailleurs-des-usines-de-crevettes/ Wed, 10 Jun 2020 19:52:36 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=75963 Quelques jours après avoir interpellé la députée fédérale de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine et ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, au sujet de la situation précaire dans laquelle se trouvent les salarié-es des usines de transformation de crevettes, la Fédération du commerce (FC–CSN) et les Conseils centraux du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) et de la Gaspésie — Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) se montrent déçus de sa réponse et exhortent le gouvernement fédéral à assurer un revenu aux travailleuses et aux travailleurs.

« Le gouvernement fédéral doit offrir aux employé-es des usines les mêmes conditions qu’il a offertes aux pêcheurs en leur garantissant le même niveau de prestations d’assurance-emploi que ce à quoi ils ont eu droit l’année dernière, argue le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. Comme les pêcheurs, ces employé-es sont vulnérables aux aléas du même marché, il est donc naturel qu’ils bénéficient des mêmes protections. »

Rappelons que les activités de transformation de crevettes ont été paralysées pendant plus de deux mois, alors que les transformateurs ont décidé de ne pas ouvrir les usines parce qu’ils estimaient que le prix fixé par la Régie des marchés agricoles était trop élevé.

« Les employé-es arrivent ou sont déjà arrivés au bout de leurs prestations d’assurance-emploi. La prestation canadienne d’urgence (PCU) donne un répit à certains d’entre eux pendant un petit bout, mais ils se demandent ce qui va leur arriver après, puisqu’ils n’auront pas accumulé assez d’heures de travail pour accéder à l’assurance-emploi, explique Pauline Bélanger, présidente par intérim du CCBSL–CSN. À ce jour, la ministre Lebouthilier ne nous a fourni aucune réponse concrète à ce sujet. »

« Cette précarité n’est pas seulement difficile à vivre pour les salarié-es, renchérit Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN. Des villages entiers dépendent de l’industrie de la pêche. Si le gouvernement n’assure pas un revenu décent à ses travailleuses et à ses travailleurs, c’est la santé économique de toute la région qui sera en péril. »

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