Europe – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Tue, 13 Jun 2023 02:59:41 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Europe – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 La solidarité syndicale au-delà de la langue https://www.csn.qc.ca/actualites/la-solidarite-syndicale-au-dela-de-la-langue/ Tue, 13 Jun 2023 02:59:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=91113 Depuis près d’un an, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Hilton Garden Inn–CSN accueille une quinzaine de réfugié-es ukrainiens parmi ses membres.

Leur arrivée a nécessité une certaine adaptation, puisque la plupart ne parlaient ni le français ni l’anglais, explique la vice-présidente du syndicat, Malak Perron-Duclos. « Les communications se passent avec les moyens du bord : un bon vieux téléphone cellulaire et l’outil de traduction Google. Les sourires et les pouces en l’air font aussi le travail ! »

La grande majorité des réfugié-es sont des femmes venues ici pour fuir la guerre, leur conjoint étant demeuré au front. « Nous ne connaissions ni la CSN, ni nos droits, ni les éléments du contrat de travail. C’est un nouveau pays, une nouvelle langue, un nouveau contexte », raconte Irene, arrivée au pays il y a 11 mois. C’est agréable de savoir que nous pouvons compter sur des gens pour nous aider. » Tout comme ses collègues préposées aux chambres, plongeurs, cuisinière et préposés à l’entretien, Irene suit des cours de français, selon un horaire adapté à son quart de travail.

Nouvelle culture… syndicale !
En pleine négociation, le syndicat a fait traduire en russe les tracts, les macarons et les différentes communications destinées à ses membres. « Nous avons réussi à les intégrer aux activités syndicales. Ils participent aux assemblées et posent des questions », se réjouit Élisabeth Béfort-Doucet, conseillère syndicale à la Fédération du commerce–CSN. Certains ont porté le macaron même si la plupart se sont montrés assez timides face aux activités de mobilisation.

Nous essayons de leur expliquer qu’il ne faut pas avoir peur de perdre son travail, précise Malak Perron-Duclos. Nous ne voulons pas les brusquer. C’est vraiment important que toutes et tous se sentent soutenus dans ce grand changement », résume la vice-présidente du syndicat.

L’organisation recherche d’ailleurs une militante ukrainienne qui pourrait aider à la traduction des outils de communication.

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Là où le mot « nation » prend tout son sens https://www.csn.qc.ca/actualites/la-ou-le-mot-nation-prend-tout-son-sens/ Wed, 17 May 2023 20:45:41 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=90288 Ce n’est pas d’hier que la CSN entretient des liens étroits avec les représentantes et les représentants du syndicat basque ELA (Solidarité travailleurs basques). À preuve, le premier contact entre la CSN et Amaia Muñoa, l’actuelle secrétaire générale adjointe du syndicat présente au congrès de la CSN, remonte à 2001, au Sommet des Amériques à Québec. Amaia venait alors tout juste d’être élue trésorière de ELA.

Une amitié tissée serrée
Malgré les images brouillées par les gaz lacrymogènes qui demeurent à l’esprit de bien des gens, les souvenirs que garde Amaia de cet événement demeurent limpides : « Je m’en souviens comme si c’était hier. Bien sûr, il y avait beaucoup d’agitation parmi les manifestantes et les manifestants et les affrontements avec les forces de l’ordre étaient particulièrement musclés. Mais ce qui m’a le plus marquée à l’époque, c’est cet accueil si chaleureux que nous avait réservé la CSN. C’est comme si nos partenaires de ce mouvement s’étaient fait un devoir de nous protéger dans tout le tumulte ambiant. C’est là que j’ai tissé mes premiers liens d’amitié avec le Québec et la CSN ».

Nations sans État et convergence des luttes
Lorsqu’on questionne Amaia et son collègue Unai Oñederra – lui aussi délégué de ELA présent au congrès de la CSN – sur la nature des liens qui unissent les deux organisations syndicales, les deux répondent du tac au tac : « Nous sommes deux grandes organisations syndicales évoluant au sein de nations sans État. Nous avons une histoire et un passé similaires, traversés par plus d’un siècle de luttes pour l’amélioration des conditions de travail de nos membres, mais aussi pour l’émancipation de nos nations respectives. Nous avons beaucoup appris de nos expériences mutuelles et avons encore beaucoup à apprendre de nos défis communs. »

Unai est aussi directeur de la Fondation Manu Robles-Arangiz créée par ELA en 1991 afin de promouvoir et de développer les valeurs du mouvement syndical basque. Pour lui, ces deux luttes, nationale et syndicale, sont indissociables : « La lutte pour l’amélioration des conditions de travail et des conditions de vie de nos compatriotes va de pair avec celle pour l’indépendance du Pays basque. Il s’agit des deux côtés de la même médaille », insiste-t-il.

Syndicalisme de combat
En plus de ces traits de convergence historiques, le style de syndicalisme même que pratique ELA s’apparente à celui de la CSN. « Pour faire face aux enjeux actuels et aux nombreux défis auxquels nous sommes tous collectivement confrontés, ça prend du nerf et de la détermination, explique Amaia. C’est ce que j’ai toujours aimé à la CSN, cette combativité dans le militantisme. On l’a vu encore dans la rétrospective des luttes présentée lors de la journée d’ouverture du congrès. C’est là qu’on voit tous les gains concrets qu’on peut réaliser lorsqu’on se mobilise avec pugnacité. »

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Une coalition québécoise de solidarité envers la Catalogne voit le jour https://www.csn.qc.ca/actualites/une-coalition-quebecoise-de-solidarite-envers-la-catalogne-voit-le-jour/ Thu, 02 Nov 2017 15:37:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64585 Dans la foulée des événements survenus en Catalogne, notamment depuis la déclaration d’indépendance de la région par le Parlement catalan, plusieurs grandes organisations de la société civile ainsi que quatre formations politiques québécoises ont convenu de se rassembler pour former une vaste coalition de solidarité citoyenne et transpartisane en appui à la Catalogne. La Coalition soutient la population catalane et le gouvernement de Carles Puigdemont qu’elle a élu démocratiquement en 2015. Elle appelle l’Espagne à respecter la démocratie et condamne du même souffle les poursuites abusives qui continuent de s’abattre sur les leaders catalans, de même que tout recours à la violence. En outre, la Coalition entend soutenir les efforts du gouvernement catalan en vue de faire reconnaître la nouvelle République catalane.

Solidarité internationale

Lorsqu’on constate l’immobilisme de la communauté internationale, l’intransigeance, le recours à la force et la violation des droits civils et politiques pratiqués par le gouvernement espagnol à l’égard de la Catalogne, il est impératif que les Québécoises et Québécois attachés au principe de démocratie expriment haut et fort leur solidarité envers le peuple et le gouvernement catalans qui ont lutté pacifiquement et démocratiquement pour leur droit à l’autodétermination. La Coalition aujourd’hui mise sur pied a pour objectif de s’assurer que ces droits soient respectés par l’État espagnol et également reconnus par la communauté internationale, à commencer par les gouvernements du Québec et du Canada.

Grande assemblée publique le 18 novembre prochain

Comme première activité, les parties prenantes à la Coalition ont convenu d’organiser une grande assemblée publique le samedi 18 novembre prochain afin de faire le point sur la situation en Catalogne, et de témoigner du soutien québécois au peuple catalan. Pour l’occasion, il est prévu notamment que soit rendue publique une Déclaration de solidarité québécoise envers la Catalogne, le tout agrémenté de prestations artistiques et d’un moulin à paroles. Les détails de ce rassemblement seront dévoilés prochainement.

Appel à l’élargissement de la Coalition

Afin d’élargir la portée du message et rendre l’action de la Coalition encore plus percutante et efficace, un appel est lancé à tous les groupes, organisations de la société civile ou partis politiques qui respectent le droit du peuple catalan à choisir son avenir à manifester leur intérêt par courriel via l’adresse coalition@solidarite.cat.

Tous les détails concernant les activités et les actions entreprises par la Coalition seront disponibles via le site http://www.solidarite.cat/.

 Ont accepté, à ce jour, de joindre la Coalition (par ordre alphabétique) :

Parti politiques

  • Bloc québécois
  • Option nationale
  • Parti québécois
  • Québec solidaire

Société civile

  • Cercle culturel du Québec
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ)
  • Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec)
  • Réseau Cap sur l’indépendance (RCI)
  • Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB)
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La grande menace est à nos portes https://www.csn.qc.ca/actualites/la-grande-menace-est-a-nos-portes/ Tue, 18 Jul 2017 20:30:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=61204 Partout sur la planète, le populisme d’extrême droite fait des ravages. L’élection de Donald Trump en est un exemple frappant. La machine à broyer les libertés resserre son étau et le mouvement ouvrier est le premier à en subir les conséquences. Comment vaincre le populisme ? Pour répondre à cette question, le 65e Congrès de la CSN a organisé un séminaire international auquel ont participé des syndicalistes de cinq pays. Le spécialiste de la politique américaine, Donald Cuccioletta, s’est aussi adressé aux délégué-es.

«Il ne suffit pas de dire que Donald Trump est un “fou”, un “malade mental”, qui ne sait pas ce qu’il fait, car il sait très bien ce qu’il fait, mais ce n’est pas lui qui décide. Donald Trump n’est pas tombé du ciel, c’est l’aboutissement d’un travail entrepris par les républicains sous Ronald Reagan dans les années 80. Il est un pur produit de la classe capitaliste du 1 % les plus riches. » Donald Cuccioletta connaît bien la politique américaine, et la lecture qu’il fait des conséquences de l’élection de Donald Trump a de quoi glacer le sang. Les États-Unis sont en mode recul. Les dégâts s’accumulent et les républicains vivent une heure de gloire qui risque de s’éterniser. Majoritaires au Sénat et à la Chambre des représentants, ils sont en position de force dans 36 états sur 50 et sont en voie de transformer radicalement l’Amérique, nous dit le chercheur de la Chaire Raoul-Dandurand : « Ce que veulent les extrémistes de droite, les idéologues du parti républicain comme le vice-président Mike Pence ou Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, c’est retourner 100 ans en arrière. “Make America Great Again”, ça veut dire revenir au capitalisme sauvage de la fin du 19e siècle. Ils veulent retrouver leur pouvoir hégémonique, sur le plan économique et militaire, et s’isoler de tous ceux qui ne veulent pas suivre leurs volontés. Ce que les extrémistes de droite ne comprennent pas, c’est que le monde a changé. Les pays ne peuvent vivre indépendants les uns des autres. »

À ceux qui croient que le départ de Donald Trump est la solution, le chercheur fait cette mise en garde : « Avec Donald Trump, on pense que le ciel nous est tombé sur la tête, mais dites-vous bien que le vice-président Mike Pence est pire. Et si ce n’est pas Mike Pence qui le remplace, ce sera Paul Ryan, qui lui, est pire que les deux autres. »

Partenariats économiques et syndicaux en péril

Selon Donald Cuccioletta, nous risquons de vivre une période de chaos prolongée qui touchera aussi le Canada, principal partenaire économique des États-Unis. Donald Trump menace de déchirer l’ALÉNA, et ses attaques contre le bois d’œuvre, ses menaces contre Bombardier ou le secteur de l’aluminium, mettent en péril nos emplois. Le chercheur lance donc un appel à la résistance. L’opposition devra se construire avec le Mexique, le Canada et le Québec. Mais, ce ne sera pas facile, fait-il remarquer : « Il y aura beaucoup de travail à faire du côté américain. Jusqu’où les syndicats américains sont-ils prêts à se battre ? Plusieurs d’entre eux sont convaincus que les emplois perdus en raison de l’ALÉNA sont allés au Canada. »

S’il faut en croire Kari Thompson, de la United Electrical Radio and Machine Workers of America, le mouvement syndical américain est mal préparé à faire face aux attaques des populistes d’extrême droite au pouvoir à Washington. « On se demande ce qu’il adviendra du mouvement syndical aux États-Unis. La participation syndicale est en déclin, à cause de la désindustrialisation qui a mené à un manque d’emplois traditionnels. On observe aussi la montée du travail précaire et des attaques soutenues contre le mouvement syndical. Les gens moins éduqués ont été gagnés par les mensonges de Trump, qui promettait un retour à une économie manufacturière des années 60. L’ironie, c’est que si ces emplois étaient si bons à l’époque, c’est parce que ces secteurs étaient syndiqués. » Un espoir toutefois, selon Kari Thompson, dans ce pays dominé par l’extrême droite populiste, des organisations de gauche connaissent un véritable regain de popularité depuis l’élection de Donald Trump. « Nous projetons de faire des coalitions pour renforcer notre capacité à mettre de l’avant une série de politiques de gauche pour notre pays. »

Déroute de la gauche

En Europe, le populisme d’extrême droite est devenu un vrai fléau, observe Adolfo Munoz, de Euskal Sindikatua du Pays basque : « Les politiques d’ajustement et les réformes structurelles ont eu un effet dévastateur en faisant exploser les inégalités sociales et le chômage. La crise de la social-démocratie et les échecs des partis de gauche ont divisé les groupes sociaux et progressistes ainsi que le mouvement syndical. La corruption de la classe politique est devenue endémique et le terrorisme, qui frappe le cœur même des pays industrialisés, a propulsé les électeurs vers les partis d’extrême droite qui proposent des solutions radicales. » Il constate que la migration massive de réfugié-es provoque une hausse de la xénophobie dans plusieurs pays. « Les gens affichent ouvertement et avec fierté leur haine contre l’étranger. La solution de la droite, c’est l’expulsion et la fermeture des frontières et la discrimination. »

Au Pays basque, Adolfo Munoz, de Euskal Sindikatua, déplore lui aussi les attaques coordonnées contre le syndicalisme et les mouvements progressistes. « Le but des attaques contre les lois du travail, c’est d’éliminer le mouvement syndical. Nous devons renforcer le syndicalisme. »

Pour Julio Dorval de Fuentes, de la centrale syndicale argentine, Central de Trabajadores de la Argentina Autónoma, « il ne suffit pas de dire que l’extrême droite est mauvaise, il faut réaliser que le bon capitalisme n’existe pas. Il faut cesser de croire que le capitalisme produit du bien-être, de la richesse et du bonheur. On ne peut laisser perdurer le capitalisme sauvage. Nous avons un débat à mener. Les syndicats doivent se donner un rôle ».

En France, pour lutter contre le discours populiste de l’extrême droite, qui séduit une grande partie de la classe populaire touchée par le chômage, la pauvreté et la précarité, la CGT, la Confédération générale du travail, organise depuis des années des campagnes d’information et des journées d’étude sur l’extrême droite. La CGT a fait de la lutte à la xénophobie une priorité, nous dit Jérôme Vivenza. « Les idées d’extrême droite entrent dans le discours de nos membres et ça nous inquiète. Nous devons redonner le pouvoir aux salarié-es pour qu’ils n’accordent plus leur confiance à l’individu le plus charismatique ou à l’organisation la plus populiste. »

Au Brésil, tous les progrès sociaux réalisés sous la présidence de Lula Da Silva et de sa successeure, Dilma Rousseff, sont en voie d’être effacés depuis l’élection de 2014, qui s’est soldée par un coup d’État légalisé par les tribunaux et les députés, selon Carmen Ferreira Ford, de la Central Unica dos Trabalhadores. Elle rappelle que « sous la gouverne de Lula et de Dilma, 40 millions de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté. Ils ont créé des programmes sociaux qui ont transformé les secteurs de la santé, de l’éducation et de la famille. Ils ont introduit un salaire minimum, investi dans les universités et le logement social et ils ont créé 20 millions de nouveaux emplois ».

Aujourd’hui, elle constate que l’extrême droite a repris les pouvoirs avec l’appui du capital et des médias. « Nous vivons une montée en force de la haine, du racisme, de la misogynie et des exclusions de toutes sortes. »

Carmen Ferreira Ford plaide pour la reconstruction de la démocratie : « Nous voulons des élections directes où tout le monde pourra voter. Il y a maintenant une alliance très forte entre les mouvements sociaux et syndicaux. Nous avons vécu en avril dernier la plus grande grève générale de l’histoire du Brésil. Pour l’instant, il n’y a pas encore d’unité entre les centrales pour mettre fin au gouvernement actuel, mais on ne perd pas espoir. »

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L’union fait la force https://www.csn.qc.ca/actualites/lunion-fait-la-force/ Thu, 08 Jun 2017 22:36:30 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60830 L’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre l’Union européenne et le Canada et le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) actuellement en négociation avec les Américains créeront non pas une zone de libre-échange, comme certains le prétendent, mais bien un marché commun. Ils transformeront les services publics en marchandise et feront reculer les États en mettant en avant un marché qui devra s’autoréguler. Une nouvelle conception de la politique émerge. La pression pour harmoniser les normes de production, environnementales et en santé, deviendra insupportable pour les gouvernements qui ont déjà instauré des mesures de régulation. Pire, les États devront faire approuver toutes nouvelles normes nationales par un organisme international de coopération réglementaire.

Les citoyennes et citoyens organisent leur riposte et deviennent activistes. En Belgique, se multiplient Flash mob durant les réunions politiques et économiques et détournement du message des panneaux publicitaires. Une pétition recueille trois millions de signatures contre le TTIP. Soumis à la pression populaire, le Parlement wallon bloque l’AÉCG et demande à la Cour de justice européenne d’examiner les aspects juridiques de la nouvelle Cour d’arbitrage prévue au traité. Jérôme Vivenza, Membre de la Commission exécutive confédérale de la Confédération générale du travail (CGT) souligne respectueusement que c’est l’un des plus petits pays d’Europe qui est parvenu à bloquer cet accord.

En toute objectivité, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC-ACV) et la Fédération générale du travail (FGTB), deux organisations syndicales belges, ne s’en attribuent pas le mérite. « La société civile s’est mobilisée. Les syndicats étaient présents, mais d’égal à égal avec les organismes populaires et non gouvernementaux. L’exposé de Christian Nadeau cadre assez bien avec le fil des événements en Belgique. C’est un véritable mouvement citoyen qui a forcé les politiciens à questionner les dispositions du traité », souligne pour sa part Silvana Bossio, secrétaire nationale de la CSC-ACV.

Les politiciens ont bien tenté de diviser les Belges notamment en plantant le clou de la vieille rancœur entre les Flamands et les Wallons. « Les impacts d’un tel traité sont trop importants. Nous avons travaillé ensemble et nous continuerons à mener cette bataille ensemble avec la société civile », précise Yolanda Lamas du Service des relations internationales et européennes de la FGTB.

La mobilisation se poursuit. « Notre force est la société civile. Aucun syndicat ne doit jouer le rôle de chef d’orchestre d’un tel mouvement de contestation, mais il doit cependant en faire partie », conclut Jérôme Vivenza.

Soulignons que la devise nationale de la Belgique est « L’union fait la force ».


Photo : Michel Giroux

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L’Espagne sous les assauts du néolibéralisme https://www.csn.qc.ca/actualites/lespagne-sous-les-assauts-du-neoliberalisme/ Thu, 08 Jun 2017 19:49:16 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60922 L’Espagne sous les assauts du néolibéralisme

La récession est terminée depuis trois ans en Espagne, mais la crise perdure. Les taux de salaire ont chuté de 15 % en cinq ans. Près d’un travailleur sur six survit avec un revenu sous le seuil de la pauvreté. Plus de quatre millions de salarié-es, dont une majorité de jeunes, occupent des emplois précaires. Les jeunes qui ont un emploi gagnent la moitié du salaire moyen des employé-es plus âgés. Le taux de chômage atteint 18 %. Seulement la moitié des chômeurs ont droit à des prestations : par conséquent, pas moins d’un million de ménages espagnols sont actuellement sans aucun revenu. Bref, le retour à la croissance économique profite surtout aux plus nantis qui accaparent une part croissante des richesses. Voilà le résultat des politiques d’austérité imposées aux Espagnols depuis plus de dix ans!

Tous les partis politiques qui se sont succédé au pouvoir ces dernières années ont appliqué le petit catéchisme néolibéral, rappelle le secrétaire général de l’Union syndicale ouvrière (USO), Julio Salazar Moreno. Depuis sa fondation sous la dictature franquiste, l’USO s’est toujours montrée farouchement indépendante des partis politiques. « En général, nous avons de meilleures relations avec les partis politiques quand ils sont dans l’opposition et de mauvaises relations quand ils sont au pouvoir! Je pense que la situation actuelle est pour le mieux actuellement, car le parti au pouvoir (de droite) est minoritaire et est obligé de forger des alliances. Récemment, cela a conduit à une hausse du salaire minimum de 8 % après qu’il eut été gelé pendant des années. »

Mobilisations sociales

L’USO se mobilise contre l’austérité aux côtés des deux autres grandes centrales syndicales du pays et de plus de 250 organisations de la société civile réunies au sein de la Cumbre social, une initiative de coordination populaire mise sur pied il y a dix ans. Trois grèves générales ont secoué l’Espagne ces dernières années. L’USO porte trois revendications principales :

  • Rehausser les salaires
  • Défendre des emplois de qualité
  • Mettre en place un plan de relance économique appuyé par des investissements privés et publics

Mondialisation syndicale

Pour l’USO, la solution de rechange à ce rouleau compresseur néolibéral passe par une concertation syndicale internationale, car aujourd’hui les grands conglomérats capitalistes transnationaux imposent à toutes et à tous une logique de concurrence effrénée qui exerce une pression extraordinaire sur les salaires et les conditions de travail des salarié-es et sur les politiques sociales des gouvernements. Le travail est de plus en plus internationalisé dans une vaste chaîne de production et d’approvisionnement sans frontières. « Ce qu’ils appellent la nouvelle économie ne peut pas, ne doit pas être une appropriation grandissante des richesses par la minorité. Il nous faut combattre cette logique dans tous les États et mener une offensive globale. »

 

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Pour un syndicalisme international https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-un-syndicalisme-international/ Wed, 07 Jun 2017 03:48:57 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=60721 Pays basque
Effervescence syndicale

Les huit dernières années ont été mouvementées au Pays basque, frappé de plein fouet, comme toute l’Europe, par la crise économique. La centrale syndicale ELA (Solidarité travailleurs basques), revendiquant quelque 100 000 membres au Pays basque espagnol a été très active pour dénoncer le train de politiques antisociales et anti-ouvrières imposées par les gouvernements dans la foulée de la crise.

Le démantèlement des acquis sociaux a entraîné une forte hausse des inégalités au Pays basque, une tendance qui va en s’accélérant alors que l’économie renoue avec la croissance et crée de nouveaux emplois, pour la plupart précaires. En coalition avec d’autres syndicats et des organisations sociales, l’ELA a organisé pas moins de cinq grèves générales au cours des dernières années afin de dénoncer ces politiques d’austérité ainsi qu’une sixième pour promouvoir, cette fois, une charte des droits sociaux.

L’effritement du filet social a aussi provoqué une recrudescence des grèves et des luttes ouvrières. « Plusieurs grèves ont lieu en ce moment même, explique le secrétaire général d’ELA, Adolfo Munoz. Par exemple, le personnel des centres d’hébergement et de soins aux personnes âgées est en grève depuis plus de 200 jours. »

Pour les gouvernements de droite tant au niveau national que régional, l’ELA dérange. La centrale porte des revendications sociales en matière de partage de la richesse, de santé, d’éducation et de fiscalité. Pour le patronat et pour la plupart des politiciens, son rôle devrait se limiter aux relations de travail, point final. Il faut savoir qu’en Espagne, les organisations syndicales reçoivent des sommes de l’État pour participer à diverses structures de concertation. L’ELA ne partage pas cette orientation et se targue d’être complètement indépendante tant aux plans politique que financier.

La semaine prochaine, l’ELA tiendra d’ailleurs son propre congrès. La question de l’action sociale dans les syndicats sera au programme, de même qu’un vaste chantier sur l’équité entre les genres, en partant de l’ELA elle-même. Après avoir mené un diagnostic complet de la situation, l’ELA s’apprête à revoir l’ensemble de ses pratiques comme organisation, bref sa propre culture syndicale, afin de favoriser l’équité entre les genres. Des horaires des instances aux pratiques quotidiennes, tout sera évalué dans l’atteinte de cet objectif. Pour Adolfo Munoz, c’est un des moyens qui permettront à l’ELA de passer à travers une conjoncture économique difficile et de renouer avec les conquêtes sociales.

France
Des rendez-vous importants

Pour Force ouvrière, la réforme annoncée du Code du travail et la révision des traités européens mobiliseront beaucoup d’énergie au cours des prochains mois.

Le nouveau président français, Emmanuel Macron, souhaite, en fait, aller plus loin dans les réformes engagées par son prédécesseur, François Hollande, qui avaient suscité un vaste mouvement d’opposition des syndicats.

Un des points les plus sensibles sera la décentralisation des négociations pour qu’elles se déroulent entreprise par entreprise. Actuellement, les grands paramètres sont négociés nationalement. Les salarié-es des petites et moyennes entreprises sont donc particulièrement à risque de voir leurs conditions de travail se dégrader.

« Si nous ne sommes pas entendus, il est clair que nous reprendrons le chemin de la mobilisation ! » explique la secrétaire confédérale de FO, Andrée Thomas.

À la suite de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, il faudra réviser les traités de l’union. Pour les syndicats européens, ce sera l’occasion de défendre une Europe sociale, par exemple en instaurant un seuil de salaire minimum équivalent dans tous les pays d’Europe.

Brésil
Course contre la montre

La Centrale unique des travailleurs du Brésil (CUT) est engagée dans une lutte sans merci avec le gouvernement issu du coup d’État constitutionnel d’août 2016. Le décompte est commencé pour une deuxième journée de grève générale prévue le 30 juin.

Selon Carmen Helena Ferreira Foro, vice-présidente nationale de la CUT issue du secteur de l’agriculture familiale, le peuple brésilien a choisi d’appuyer dans quatre élections successives le programme de réforme sociale du Parti des travailleurs et de rejeter le programme néolibéral. Elle nous raconte qu’alors que les élections de 2014 ont été extrêmement serrées, les opposantes et opposants au PT ont profité d’une procédure de destitution pour imposer un programme néolibéral qui n’a jamais obtenu de majorité électorale.

Actuellement, la CUT se mobilise pour que les travailleuses et les travailleurs ne subissent pas de reculs de leurs droits et ne perdent pas d’acquis. L’État attaque les classes populaires sur plusieurs fronts, entre autres avec des projets de contre-réformes du droit du travail et de la sécurité sociale. De plus, la politique fiscale du gouvernement s’avère désastreuse : afin de consacrer 45 % du budget au remboursement de la dette interne, le gouvernement propose de geler pendant 20 ans les investissements publics et de permettre à des multinationales d’exploiter les ressources naturelles du pays comme l’eau ou le pétrole. Résultat : « il ne reste presque plus rien pour maintenir les dépenses en santé et en éducation », dénonce Mme Foro.

Face à cette situation, la CUT a deux grands axes d’intervention, explique la syndicaliste : la lutte contre les contre-réformes et la revendication d’élections générales directes. En effet, comme une procédure de destitution est en cours contre l’actuel président et son vice-président, le risque est grand que le prochain gouvernement soit une fois de plus choisi parmi les élus du Sénat et qu’il n’y ait pas d’élections directes à court terme.

Or la majorité de la population s’oppose aux projets de l’actuel gouvernement et la centrale syndicale est confiante que le projet néolibéral ne sortirait pas victorieux des urnes. La mobilisation sociale prend donc de plus en plus d’ampleur. Après des manifestations monstres des syndicats et des mouvements sociaux durant la première année suivant le coup d’état constitutionnel, la CUT s’est tournée vers une lutte acharnée contre les projets précis du gouvernement.

Depuis la fin 2016, l’affrontement est de plus en plus frontal sur la question des dépenses publiques et la répression policière féroce. Une grève générale très suivie a paralysé le pays au printemps. Une opération « Occupons Brasilia » fut suivie par 200 000 personnes et a tourné en affrontement de trois heures avec la police. Une deuxième grève générale est programmée pour le 30 juin.

Pour la CUT, l’enjeu est de savoir qui, du peuple ou du gouvernement, tiendra la minute de plus permettant de mettre en échec les projets néolibéraux et de rétablir la démocratie.

La CUT en bref

  • La plus grande centrale syndicale d’Amérique latine
  • Plus de 13 000 syndicats
  • 18 secteurs professionnels
  • 20 millions d’affilié-es
  • 8 millions de cotisantes et cotisants*
  • 33 % des syndiqué-es du Brésil

*Les affilié-es ont le choix de cotiser ou pas à la confédération

Argentine
Thérapie de choc néolibérale et résistances populaires

L’Argentine vit actuellement une période difficile. Selon Julio Durval Fuentes, de la Central de los trabajadores argentinos autònoma (CTA-A), le néolibéralisme frappe le pays de plein fouet après une accalmie de plusieurs années de gouvernement progressiste. « On revient au point où nous en étions avant la crise de 2001, qui a vu cinq présidents se succéder en huit jours sur fond de soulèvement social, les mêmes recettes sont appliquées avec les mêmes résultats désastreux », explique le syndicaliste invité international au congrès de la CSN.

Dès son arrivée au pouvoir à la fin 2015, le gouvernement de Mauricio Macri a montré ses couleurs en intégrant plusieurs gestionnaires issus de l’entreprise privée (par exemple le ministre de l’Énergie est un ancien dirigeant de Shell). « Ce gouvernement est un représentant des groupes économiques présents dans le pays », dénonce le délégué de la CTA-A. Les premières mesures du gouvernement ont frappé extrêmement dur : ouverture des marchés à l’importation, dévaluation de la monnaie, politique inflationniste, licenciements massifs dans la fonction publique. En un an et demi, le pays a perdu 600 000 emplois.

« La réponse ne s’est pas fait attendre du côté des travailleuses et des travailleurs », raconte M. Fuentes. « En ce moment, l’Argentine vit une période de mobilisation permanente où se succèdent grèves générales, grèves sectorielles et mobilisation de rue des syndicalistes et du peuple en lutte contre les politiques d’appauvrissement et pour défendre ses droits. » Selon lui, on revient au niveau de mobilisation et de chaos social du début des années 2000.

Développer des alliances

« Pour sortir de cette situation de gouvernement néolibéral, il faut examiner les causes qui nous ont amenés là », pense le camarade Fuentes. « Un des enseignements de la période de gouvernement progressiste en Argentine et sur le reste du continent, c’est qu’il n’y a pas de capitalisme à visage humain, le capitalisme doit être confronté, régulé et encadré parce que si on laisse les choses aller, le système devient rapidement une menace pour l’environnement et la société. »

La CTA-A souhaite construire les alliances les plus larges possible avec les mouvements sociaux, féministes, écologistes. « La classe ouvrière ne s’exprime pas que dans les syndicats, elle est également présente dans ses combats », estime le syndicaliste. Le défi des alliances est de créer un lien fort et permanent entre mouvements, sans hégémonie syndicale, afin de rassembler une force et une masse critique. « C’est dans cette unité populaire que l’on peut développer des alternatives politiques qui vont mettre la table pour un changement en profondeur de la société. »

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Entrevue avec la Confédération des syndicats chrétiens (Belgique) https://www.csn.qc.ca/actualites/entrevue-avec-la-confederation-des-syndicats-chretiens-belgique/ Wed, 27 Jul 2016 17:46:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=53900 La protection sociale, un droit universel

Dans le cadre du Forum social mondial, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), une centrale syndicale de Belgique, organise deux activités sur le droit à la protection sociale. Une assemblée de convergence, « La protection sociale, un droit universel », visera à développer des solutions pour élargir l’accès à la protection sociale partout dans le monde. Par ailleurs, un atelier de discussion, « Protection sociale pour tous », permettra d’échanger sur les principaux enjeux, au Québec comme ailleurs.

Le Service des communications de la CSN a posé quelques questions sur ces activités à Annick De Ruyver, du service international de la CSC.

Qu’entend-on par protection sociale ?

La Convention no 102 sur la sécurité sociale de l’Organisation internationale du travail prévoit que cela inclut notamment un accès minimum à des soins médicaux et de santé, des protections contre le chômage et l’invalidité et l’accès à une retraite. Nombreux sont les pays qui ont signé cette convention mais rares sont ceux qui en ont appliqué complètement les principes. Lorsque nous parlons d’un droit universel à la protection sociale, c’est sur la base de cette convention.

Ceci dit, la protection sociale idéale doit couvrir plus large que ces normes minimales promues par l’OIT. Nous aborderons cette dimension lors de l’atelier de discussion, notamment les pressions que nos systèmes de protection sociale subissent, partout dans le monde et les obstacles à leur renforcement.

Qu’est-ce qui doit être prioritaire dans les pays les plus pauvres ?

La santé. Et que toutes et tous y aient accès, ce qui est loin d’être une réalité. Dans plusieurs pays, les paysans et agriculteurs et toutes celles et ceux qui gravitent dans l’économie informelle, n’ont pas accès aux systèmes fonctionnant sur la base de cotisations salariales. La mise en place d’un véritable système universel repose d’abord et avant tout sur une meilleure redistribution de la richesse et des fruits du travail de toutes et de tous. Il faudra tôt ou tard se questionner sur de nouvelles sources de financement. Est-ce que cela doit reposer uniquement sur les travailleuses et les travailleurs et leurs employeurs ? Une taxation des transactions financières internationales pourrait soutenir le financement de l’universalité de la protection sociale. Pourquoi pas, aussi, réfléchir à des cotisations globalisées pour assurer une protection sociale à tout le monde, dans tous les pays ?

Quels sont les enjeux dans les pays riches ?

La « commercialisation » de la protection sociale est en marche plus que jamais, promue par des traités commerciaux internationaux comme l’accord de « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». En Belgique, les systèmes à deux vitesses, où les pauvres et les riches n’ont pas accès aux mêmes services, sont déjà une réalité, notamment en santé. Notre système de protection contre le chômage et l’invalidité est remis en question. La dynamique à l’œuvre tend à abaisser la protection sociale dans les pays où elle est mieux développée au lieu de tirer l’ensemble vers le haut.

Au Québec, les politiques d’austérité frappent de plein fouet l’universalité de nos services publics. Le système de retraite est attaqué de toutes parts. Comment résister à ce démantèlement à l’œuvre partout sur la planète ?

En Belgique, actuellement, nous luttons aux côtés des deux autres grandes centrales du pays et de plusieurs ONG pour conserver les droits que nous avons conquis dans le passé, maintenir la sécurité sociale et défendre le droit de tous les gens à y avoir accès. On a une Europe très « économique » et trop peu « sociale ». On doit travailler plus fort avec les syndicats des autres pays européens afin de mieux développer cette partie sociale de l’Europe.

La mondialisation syndicale, on doit s’y mettre tous. Dans notre monde plus globalisé que jamais, nos patrons se parlent… et nos gouvernements se parlent… Nous nous parlons aussi mais malheureusement nous sommes souvent trop timides dans l’action, trop lents à réagir. Il faut développer une solidarité sans frontière. Il faut que chacun réalise qu’une personne qui travaille pour le même patron qu’elle, dans un autre pays, est une collègue et non une concurrente. Il faut nous battre ensemble pour le bien commun de tous !

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La CSN invite ses membres et la population à participer aux rassemblements de solidarité avec les victimes de la tragédie meurtrière en France https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-invite-ses-membres-et-la-population-a-participer-aux-rassemblements-de-solidarite-avec-les-victimes-de-la-tragedie-meurtriere-en-france/ Sat, 14 Nov 2015 13:27:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-invite-ses-membres-et-la-population-a-participer-aux-rassemblements-de-solidarite-avec-les-victimes-de-la-tragedie-meurtriere-en-france/ La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à partager la douleur ressentie en France, en particulier celles des familles des victimes, et à exprimer sa profonde solidarité à l’égard de la population française secouée par la tragédie meurtrière qui a frappé Paris, hier.

« Le drame qui est survenu dans la Ville lumière a causé une onde de choc partout, a exprimé le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous tenons à présenter nos plus vives et plus sincères condoléances à la population française et aux familles des victimes qui ont été assassinées. Nos pensées vont aussi aux personnes qui ont subi des blessures au cours de cette tragique journée du 13 novembre. »

La CSN invite ses membres et la population à participer aux rassemblements qui se dérouleront dans leurs localités, dont la marche de solidarité, à compter de 10 heures demain, au Quartier des spectacles.

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L’Angleterre infectée par l’austérité https://www.csn.qc.ca/actualites/langleterre-infectee-par-lausterite/ Thu, 30 Jul 2015 19:22:25 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56717 Web

Un texte de Stephanie Ouellet
Illustration : MissPixels


L’austérité a été vantée comme étant un remède nécessaire pour traiter les symptômes de la dette et guérir la récession dans plusieurs pays, mais n’a servi qu’à accentuer la nécrose et repousser la guérison de plusieurs économies après la crise financière de 2008. Une chose est certaine, si l’austérité avait fait l’objet d’essais cliniques, ses politiques auraient été abandonnées en raison des effets secondaires dévastateurs sur les populations.

Selon plusieurs économistes, le dernier mandat de David Cameron, Premier ministre de la Grande-Bretagne et chef du Parti conservateur, aurait mené à la plus draconienne coupe dans les services publics britanniques depuis des décennies.C’est pourquoi la victoire des Tories aux élections de mai 2015 en a surpris plus d’un. Réduction de l’aide sociale aux travailleurs, menaces sur le système national de santé, politiques ayant pour effet de fragiliser la sécurité d’emploi et diminuer les salaires, le bilan de Cameron n’est pas aussi positif qu’il le laisse croire. En effet, les revenus d’emploi réels en Angleterre ont chuté de 1,6 % seulement dans la dernière année et les citoyens britanniques sont aux prises avec le niveau de vie le plus bas depuis les années 1840.

Avec de tels résultats, on aurait tendance à penser que ce nouveau mandat des conservateurs comprendrait un changement de direction majeur en ce qui a trait aux politiques d’austérité. Eh bien, détrompez-vous. Cette année, la majorité parlementaire est tout ce qu’il fallait aux conservateurs pour réaliser leur plan budgétaire spécial austérité. La population britannique devra ainsi composer avec des coupes de plus de 12 milliards de livres dans les mesures sociales.

L’austérité tue

Pour l’État, investir dans l’économie lorsque les temps sont durs est une façon de minimiser l’impact des ralentissements économiques et de relancer plusieurs secteurs essentiels à la création de la richesse, comme l’emploi et l’éducation. David Stuckler, expert renommé en économie de la santé publique et chercheur à l’Université d’Oxford, estime qu’il est même dangereux de couper dans les services essentiels à la population, comme le système de santé, lorsqu’un État subit une période de récession. Dans son plus récent livre, il explore, entre autres, un phénomène inquiétant se produisant en Angleterre depuis la mise en place des politiques d’austérité : une importante vague de suicides due aux coupures dans le secteur public. En effet, une enquête de l’Office national de statistiques de l’Angleterre (ONS) révèle que l’année 2013 détient le record du taux de suicide depuis les 12 dernières années. Selon cette enquête, le nombre de suicides en Angleterre aurait augmenté de 4 % en une seule année et serait étonnamment plus élevé que lors de la crise financière de 2008. Cette étude souligne la fatalité qu’engendrent les cures idéologiques d’amincissement de l’État en période de crise.

Un système de santé mis à mal

Le Royaume-Uni a déjà été considéré comme un leader dans l’accessibilité et la qualité des services de santé. Son système de santé public (NHS) est encore vu comme une fierté nationale pour les Britanniques, selon un sondage mené en 2014. En effet, 52 % des répondants identifient le NHS comme leur principale source de fierté, alors que la famille royale fait la fierté de 33 % des votants. Les coupes réalisées dans les dernières années et les changements majeurs apportés au fonctionnement du NHS ont cependant profondément affecté son accessibilité et son efficacité. En effet, il est estimé que les mesures d’austérité du gouvernement conservateur de David Cameron mèneront à un manque de fonds de plus de 50 milliards de livres d’ici 2020.

Longs délais d’attente, manque de personnel infirmier, soins d’urgence réduits, hôpitaux bondés et paralysés, exil des médecins qui aspirent à de meilleures conditions de travail, le système de santé britannique est assurément victime du saccage fait par les conservateurs et peine à fournir les soins de santé dont la population a besoin. Incidemment, le taux de mortalité lié aux maladies cardiaques est 36 % plus élevé en Angleterre qu’aux États-Unis et le taux de mortalité lié au cancer du sein est 88 % plus élevé chez les femmes britanniques que chez les Américaines.

Une autre conséquence alarmante des mesures d’austérité imposées au système de santé britannique est le nombre croissant de citoyens se tournant vers le privé pour obtenir des soins. En effet, le nombre de gens déboursant pour des soins de santé privés augmente de 20 % chaque année et les assurances privées sont également de plus en plus populaires. Il importe alors de se demander si le gouvernement tente délibérément de forcer ses citoyens à renoncer au système public et si cela n’est qu’un moyen de réduire petit à petit le rôle de l’État.

Les mesures d’austérité sèment la mort parmi les populations où elles sont le plus sévèrement appliquées, et l’Angleterre – comme la Grèce ou l’Espagne – n’a pas été épargnée. Les politiciens de partout à travers le monde doivent donc se rendre à l’évidence : les conséquences sociales et économiques que peuvent entraîner les coupes purement idéologiques prônées par les gouvernements pro-austérité sont sévères et irréversibles.

Une question idéologique

Que faut-il conclure de l’exemple flagrant de l’échec des mesures d’austérité en Angleterre ? Ces coupes ne visent absolument pas à redresser l’économie ni à sauver les populations de la pandémie. Elles servent plutôt à légitimer la privatisation graduelle des services publics et le désengagement de l’État vis-à-vis des besoins sociaux de sa population.

Le Premier ministre Cameron a même avoué que le but ultime de ces coupures était de créer un « État plus svelte », une « bureaucratie plus légère » et ce, de façon permanente. Évidemment, suggérer qu’une plus grande implication de l’État serait la solution à une crise financière remettrait en doute la confiance quasi aveugle que certains accordent au libre-marché.

Mais à qui profite donc ce type de pensée magique ? Lorsque l’on constate que George Osborne, ministre des Finances britannique, a annoncé que d’ici 2020 les impôts aux entreprises baisseraient de 20 %, mais qu’il compte couper 12 milliards de livres dans les dépenses sociales, il y a lieu de se questionner quant aux intérêts qui motivent ces décisions. L’austérité existe-t-elle finalement pour que les corporations retrouvent leur profitabilité aux dépens des services sociaux et de la qualité de vie des citoyens et citoyennes?

Avouer ses torts

En 2013, l’économiste principal du FMI, Olivier Blanchard, a avoué avoir sous-estimé les dommages que causeraient les politiques d’austérité en termes de croissance économique. Ainsi, pour 1 $ de compression des dépenses de l’État, il aurait fallu s’attendre jusqu’à 1,70 $ de recul de l’économie plutôt qu’à 0,50 $ comme il avait été estimé au départ. Bref, il aurait fallu s’attarder davantage aux critiques et aux protestations avant d’infliger un tel remède de cheval à des économies déjà chancelantes et ainsi aggraver leur dépression.

Une question demeure cependant sans réponse : pourquoi, alors que partout sur la planète on réalise que l’austérité n’est pas la cure miracle que l’on avait espérée, le gouvernement libéral de Philippe Couillard essaie-t-il encore de nous forcer à avaler la pilule ? Pourquoi nous inflige-t-il ses politiques d’austérité coûte que coûte, même si leurs effets néfastes ont été démontrés par des experts reconnus ? La population ne profitera en rien de ces politiques basées sur l’idéologie plutôt que sur la réalité économique et sociale dans laquelle le Québec se trouve.

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La Grèce, laboratoire infernal de l’austérité https://www.csn.qc.ca/actualites/la-grece-laboratoire-infernal-de-lausterite/ Thu, 16 Jul 2015 19:32:47 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56720 grece-gnd

Un texte de Gabriel Nadeau-Dubois
Illustration : Alain Reno


Le 8 juillet dernier, le premier ministre grec Alexis Tsipras se rendait devant le Parlement européen pour y défendre l’attitude de son gouvernement à l’égard des créanciers de la Grèce. Répondant aux attaques d’un représentant de la droite européenne, le controversé leader déclarait que la Grèce « est devenue un laboratoire d’expérimentation de l’austérité. Le peuple grec a fait des efforts plus importants que n’importe quel autre pays, mais l’expérience a échoué ». Autopsie d’une hécatombe économique et humanitaire sans précédent.

À l’automne 2009, Georges Papandréou, premier ministre socialiste récemment élu, découvre à son entrée au pouvoir des comptes publics dans un état catastrophique, trafiqués pendant les cinq ans du gouvernement de droite précédent. À partir de ce moment, la Grèce subira la plus longue cure d’austérité jamais imposée en Europe.

Entre 2009 et 2014, ce sont pas moins de huit plans d’austérité différents qui seront imposés à la Grèce par ses créanciers principaux (la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et la Commission européenne), que l’on désigne depuis par le surnom de troïka. Au total, entre 2009 et 2014, la Grèce coupera près de 47 milliards de dollars dans ses dépenses publiques, la plupart de ces mesures étant réclamées par ses créanciers en échange de nouveaux prêts. Il s’agit d’un ajustement de près de 10 % par rapport au PIB du pays, alors même que celui-ci était en chute libre. Autrement dit, la Grèce est le pays européen où la réduction des dépenses de l’État a été – et de loin – la plus radicale.

Faire la liste de l’ensemble des mesures de rigueur imposées aux Grecs serait une tâche pénible : compressions massives en santé et en éducation, hausse de l’âge de la retraite, coupes dans les pensions, baisse du salaire minimum, gel du salaire des fonctionnaires, privatisations importantes, déréglementation du marché du travail, augmentation et instauration de taxes, suppression de dizaines de milliers d’emplois dans le secteur public, etc. En vertu des théories économiques néolibérales, ces décisions controversées, imposées par la troïka aux différents gouvernements grecs, devaient permettre de regarnir les coffres de l’État et de relancer l’économie. En « coupant dans le gras » et en « faisant plus de place au privé », la Grèce devait enfin renouer avec la prospérité et la croissance. C’est l’inverse qui s’est produit.

Un remède pire que le mal
Dans un débat diffusé par la BBC il y a quelques années, l’économiste lauréat du prix Nobel Paul Krugman comparait la logique de l’austérité à celle de la médecine médiévale. « Cela me fait penser aux docteurs du Moyen-Âge qui croyaient pouvoir guérir leurs patients en les saignant, répond-il à deux partisans de l’austérité. Évidemment, les patients devenaient au contraire de plus en plus malades. Alors les docteurs se disaient : “il faut donc les saigner encore plus!” C’est essentiellement ce qui se produit avec l’austérité : on a un réel problème d’endettement, mais le traitement appliqué empire le problème ». Cela s’explique par un phénomène économique assez simple, explique Krugman. Lorsque l’économie ralentit et que le secteur privé est réticent à investir, le rôle de l’État doit être de stabiliser et de relancer l’économie en engageant des dépenses publiques permettant de la stimuler. Or, les politiques d’austérité ont précisément l’effet inverse : elles insécurisent les ménages, diminuent la demande, augmentent les inégalités, ralentissent l’économie et donc, par extension, les revenus fiscaux de l’État. C’est exactement ce qui s’est produit, et se produit encore, en Grèce.

En forçant le gouvernement grec à baisser les salaires (38 % de réduction en moyenne) et les retraites (45 % de réduction), la troïka a fait fondre les dépenses des familles grecques. Résultat : une baisse de 30 % de la production industrielle et de 25 % du PIB entre 2009 et 2013. Pendant la même période, près du tiers des entreprises du pays ont fermé leurs portes. Le résultat immédiat a évidemment été une explosion du chômage : 20 % d’augmentation durant les années les plus dures de l’austérité, pour atteindre près de 60 % chez les moins de 25 ans. À ce jour, 40 % des enfants grecs vivent officiellement en situation de pauvreté.

Dans une lettre ouverte à l’attention de la chancelière allemande Angela Merkel, le célèbre économiste français Thomas Piketty décrivait avec des mots durs l’échec total des politiques d’austérité imposées par la troïka. « Comme le sait la majeure partie de la planète, les demandes financières faites par l’Europe ont détruit l’économie grecque, mené à du chômage massif et à l’écroulement du système bancaire, empiré la crise de la dette externe, celle-ci escaladant jusqu’à un impayable 175 % du PIB. L’économie est maintenant brisée, avec des revenus fiscaux en chute libre, une production et un marché de l’emploi moribond et des entreprises vidées de capital. » Il n’est pas le seul à le penser. En 2013, deux économistes du FMI reconnaissaient avoir sous-estimé les impacts négatifs des politiques de rigueur budgétaire sur les économies développées.

La crise rend malade, l’austérité tue
En 2013, le sociologue David Stuckler et l’épidémiologiste Sanjay Basu publiaient un livre au titre provocateur : Quand l’austérité tue. Leur thèse est simple : au nom de la santé des finances publiques, les mesures d’austérité sèment la mort au sein des populations. Or, c’est justement le secteur de la santé et des services sociaux qui, en Grèce, a été le plus touché par les compressions exigées par Bruxelles. Deux millions de personnes ont perdu leur assurance maladie. Par conséquent, la situation sanitaire a dégénéré rapidement. En 2011 seulement, les nouveaux cas d’infection au VIH ont connu une augmentation de 200 %. Entre 2007 et 2009, le taux de suicide a bondi de 20 %. Entre 2008 et 2011, le taux de mortalité infantile a augmenté de 40 %. Sans compter la pléthore de chiffres démontrant une croissance importante de la toxicomanie, de la prostitution et de l’itinérance.

Pire encore, les compressions en santé ont elles aussi contribué à creuser le tombeau de l’économie nationale. Selon les deux chercheurs, chaque dollar investi en santé publique génère le triple en termes de croissance économique. Ainsi, même en période de crise économique ou en situation d’endettement, loin de représenter un fardeau ou un frein à la prospérité nationale, le renforcement des services sociaux participe à la relance de l’économie. Bref, la solidarité sociale permet non seulement d’éviter que la récession se transforme en dépression, elle contribue aussi à sortir l’économie du marasme.

Évidemment, l’austérité québécoise n’est pas l’austérité grecque, et il faut s’en réjouir. Qualitativement, par contre, la logique est la même. L’économiste québécois Éric Pineault la résumait simplement dans un article récent : « Les politiques d’austérité appartiennent à la famille des prophéties autoréalisatrices : plus tu comprimes tes dépenses publiques, plus l’économie stagne, plus tes revenus baissent, plus tu t’enfonces dans une situation budgétaire déficitaire; et rebelote! » Au bout de cette spirale d’enfer, il n’y a aucune prospérité ni aucun bonheur collectif. Il y a ce que la Grèce est devenue après cinq ans d’une austérité infernale : un champ de ruines.

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Beaucoup de questions et peu de réponses https://www.csn.qc.ca/actualites/beaucoup-de-questions-et-peu-de-reponses/ Thu, 15 Jan 2015 11:30:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/beaucoup-de-questions-et-peu-de-reponses/ Alors que les deux géants du ciment, Lafarge et Holcim, travaillent à compléter une fusion qui fera des deux entités la plus grande entreprise de matériaux de construction du monde, les employés-es du Syndicat des travailleurs de Demix (filiale de Holcim Canada) et du Syndicat des travailleurs de Lafarge affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) demeurent dans l’incertitude quant à leur avenir.

En avril 2014, Lafarge et Holcim annonçaient que les deux entreprises allaient unir leurs forces. Les compagnies impliquées ont admis qu’elles devraient se départir d’une partie de leurs actifs, dont ceux que détient Holcim au Canada, afin que la fusion soit viable.

En octobre dernier, les représentants syndicaux de 22 pays ont invité Lafarge et Holcim à une rencontre en Belgique afin d’en savoir plus sur le projet de fusion. Les représentants des travailleurs ont demandé aux entreprises d’être davantage impliqués dans le processus de fusion et d’être informés des prochaines étapes, ce qui leur a été refusé. Les syndicats réclamaient aussi que Lafarge/Holcim s’engage à ce que les employé-es travaillant pour les entreprises dont les actifs seraient vendus, conservent leurs acquis. Une requête qui est demeurée lettre morte.

Les syndiqué-es se sont mis d’accord pour mener une action conjointe le jeudi 15 janvier afin de dénoncer cette situation. « On nous laisse totalement dans le noir quant aux acheteurs potentiels de Holcim Canada. Si le ou les nouveaux propriétaires sont des joueurs moins importants, incapables d’assumer les contrats de travail existants, est-ce qu’on assistera à des mises à pied, à une détérioration des conditions de travail, à des fermetures d’établissements ? Autant de questions qui demeurent sans réponse. Les travailleurs de Demix ont le droit de savoir », clame Stéphane Côté, conseiller syndical à la FIM.

Pas de fusion sans droits des travailleurs

Aujourd’hui, des travailleuses et travailleurs se sont vus remettre un tract expliquant la situation dans les carrières de LaSalle, Longueuil et Laval, des endroits qui seront assurément touchés par cette fusion qui devrait être complétée au cours du premier semestre de 2015.

La vente d’actifs causée par la fusion touche Demix Béton, Demix Agrégats et Demix Construction au Québec. Holcim Canada est membre du Groupe Holcim, multinationale dont le siège social est en Suisse, et qui est présente dans plus de 70 pays. Pour ce qui est de la société française Lafarge, elle est en activité dans 64 pays. L’entité créée par la fusion des deux entreprises génèrera un chiffre d’affaires de 32 milliards d’euros.

« Les deux entreprises étaient déjà en très bonne santé financière et n’étaient pas dans l’obligation de fusionner, cette transaction a été faite uniquement pour enrichir davantage les actionnaires sans penser aux conséquences pour certains travailleurs et travailleuses. Nous ne sommes pas nécessairement contre la fusion, mais nous voulons des réponses à nos questions », conclut monsieur Côté.

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La FNC et la CSN invitent la population à la marche de dimanche à Montréal https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fnc-et-la-csn-invitent-la-population-a-la-marche-de-dimanche-a-montreal/ Fri, 09 Jan 2015 16:05:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-fnc-et-la-csn-invitent-la-population-a-la-marche-de-dimanche-a-montreal/ La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) invitent leurs membres et la population à se joindre à la marche organisée par le « Collectif JeSuisCharlie Montréal » en solidarité avec les victimes des attentats de cette semaine en France. La marche silencieuse aura lieu ce dimanche à compter de 11 heures et débutera à la Place des spectacles pour se rendre devant le Consulat de France au 1501 McGill College, à Montréal.

La FNC et la CSN, qui représentent la majorité des journalistes et artisans œuvrant dans les principaux médias du Québec, tiennent à participer à cet événement afin de réaffirmer la primauté de la liberté d’expression et de la liberté de presse. Les attaques contre les journalistes de Charlie Hebdo rappellent à quel point ces libertés sont fragiles et menacées même en territoire démocratique. C’est pourquoi nous en appelons à une large mobilisation populaire afin de témoigner de notre solidarité indéfectible envers le peuple français et notre attachement inconditionnel à notre droit à l’information libre.

À propos de la FNC et de la CSN

La Fédération nationale des communications est une fédération syndicale affiliée à la CSN. Elle regroupe plus de 6000 membres, dont plus de 1500 journalistes. La CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans toutes les sphères d’activité partout au Québec et ailleurs au Canada.

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Attentat au Charlie Hebdo : une attaque contre la démocratie https://www.csn.qc.ca/actualites/attentat-au-charlie-hebdo-une-attaque-contre-la-democratie/ Wed, 07 Jan 2015 11:50:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/attentat-au-charlie-hebdo-une-attaque-contre-la-democratie/ La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) sont complètement bouleversées devant l’acte barbare qui a enlevé la vie à 12 artisans de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo en plus de faire au moins 4 blessés. Nous tenons à rendre hommage à ces victimes parmi lesquelles figurent entre autres les caricaturistes du journal, Charb, Cabu, Wolinski et Tignous ainsi qu’à l’économiste et chroniqueur de France Inter, Bernard Maris. Ces gens travaillaient avec courage et acharnement malgré les menaces qui planaient sur eux depuis quelques années.

En guise de solidarité avec nos camarades assassinés, leur famille, leurs amis, leurs collègues et le peuple français, la FNC et la CSN invitent leurs membres et la population à se joindre au rassemblement citoyen qui aura lieu ce soir à 18 h 30 devant le Consulat de France au 1501 McGill College, à Montréal. Des événements semblables s’organisent spontanément via les réseaux sociaux partout en France, au Québec et ailleurs dans le monde.

Cet événement tragique rappelle combien la liberté d’expression demeure fragile, même en démocratie, et qu’elle doit être défendue et valorisée par toutes les composantes de notre société. Lorsqu’un groupe ou des individus s’attaquent aux journalistes, ils cherchent à faire taire les voix qui éclairent, analysent, mettent en perspective l’actualité afin que la société civile puisse se faire une opinion et des choix éclairés et libres. Lorsque des journalistes sont menacés, ce sont les droits du peuple à l’information, à la liberté et à l’autodétermination qui sont directement ciblés.

L’année 2015 débute sur une note bien sombre pour la communauté journalistique, mais cela semble s’inscrire dans la continuité de 2014. Rappelons qu’au cours de la dernière année, ce ne sont pas moins de 118 journalistes qui ont été tués à travers le monde. « Nous sommes extrêmement préoccupés par ces attaques contre nos collègues et nous mettrons tous les efforts nécessaires pour dénoncer ces gestes et pour exiger une meilleure protection de nos membres et de tous les journalistes dans l’exercice de leur travail », ont réagi Jacques Létourneau, président de la CSN, et Pierre Roger, président de la FNC-CSN.

À propos de la FNC et de la CSN

La Fédération nationale des communications (FNC) est une fédération syndicale affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Elle regroupe plus de 6000 membres, dont plus de 1500 journalistes. La CSN regroupe plus de 325 00 travailleuses et travailleurs œuvrant dans toutes les sphères d’activité partout au Québec et ailleurs au Canada.

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L’UGICT-CGT solidaire de la lutte contre l’austérité au Québec https://www.csn.qc.ca/actualites/lugict-cgt-solidaire-de-la-lutte-contre-lausterite-au-quebec/ Fri, 28 Nov 2014 15:35:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/lugict-cgt-solidaire-de-la-lutte-contre-lausterite-au-quebec/ L’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT-CGT), de France, a écrit aux représentants de la Fédération des professionnèles de la CSN cette semaine, pour signifier leur appui solidaire à la lutte qui se mène au Québec contre l’austérité.

Voici le contenu de la lettre :

L’UGICT-CGT apporte toute sa solidarité à la Fédération des Professionnèles (CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour la manifestation prévue le 29 novembre prochain.

Mobilisation qui, nous le souhaitons grandement, sera massive afin de refuser et dénoncer les plans d’austérité que le nouveau gouvernement québécois tente de vous imposer.

Bien que nos situations économiques et sociales soient différentes, la France comme de nombreux autres pays de l’Union européenne est victime de politiques d’austérité depuis plusieurs années et les résultats obtenus sont fort contestables. En tout cas rien qui puisse permettre d’ériger l’austérité comme remède unique à la crise du capitalisme.

Le chômage ne cesse d’augmenter et particulièrement chez les jeunes et les seniors. Les conditions de travail des salarié-es sont de plus en plus dégradées. Notre système de protection sociale se vide de sa substance et de son système de solidarité. Notre fonction publique est mise à mal et nous constatons de plus en plus d’atteintes aux droits syndicaux.

Une délégation de l’UGICT-CGT était présente pendant les travaux du 50e anniversaire de la Fédération des professionnèles (FP-CSN) ainsi que du conseil fédéral de la FP. Elle a pu constater l’ampleur des régressions habillées du manteau de la réforme sur fond d’austérité.

Notre soutien à votre lutte renforce également les nôtres et nous conforte dans l’idée que seul un syndicalisme international est en mesure de combattre un capitalisme de plus en plus destructeur à l’égard des peuples et de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

Marie-José Kotlicki Secrétaire général

Sophie Binet Secrétaire générale adjointe

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Le libre-échange, faut y voir ! https://www.csn.qc.ca/actualites/le-libre-echange-faut-y-voir/ Wed, 26 Mar 2014 10:50:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/le-libre-echange-faut-y-voir/ Le 18 octobre dernier, on annonçait une entente de principe sur l’Accord économique et commercial global (AECG) entre l’Europe et le Canada. Comme les textes ne sont pas encore publics, malgré nos demandes répétées, nous devons compter sur des fuites et certaines révélations pour nous en faire une idée. Mais ce que nous savons déjà de cet accord, et d’autres ententes semblables, est suffisamment inquiétant pour réclamer un débat public sur l’AECG, notamment par des consultations publiques élargies et une commission parlementaire. Voici un résumé des principaux enjeux et des exemples de questions à soulever pour susciter des débats sur la question.

Des « droits » pour les investisseurs et les multinationales

C’est avec l’ALENA que l’on a pour la première fois accordé de nouveaux « droits » aux investisseurs afin qu’ils puissent poursuivre les États lorsque ces derniers votent des lois ou des politiques qui affectent les profits potentiels liés à leurs investissements. Nous savons que ce dispositif se retrouvera dans l’AECG.

C’est le mécanisme qu’utilise l’entreprise Lone Pine. Cette dernière poursuit actuellement le gouvernement canadien en raison de la décision du gouvernement du Québec qui, à la suite d’une évaluation environne-mentale rigoureuse, a interdit de façon permanente le forage pour trouver du pétrole ou du gaz naturel dans l’estuaire du Saint-Laurent. Pour Lone Pine, cette décision est « capricieuse ». L’entre-prise exige un dédommagement de 250 millions de dollars.

Cette situation n’a pas que des conséquences environnementales. Vingt ans d’ALENA nous ont montré que le Canada n’est pas combatif face aux multinationales et qu’il a abdiqué devant des poursuites qu’il aurait pu gagner, comme dans le cas de la poursuite d’Abitibi Bowater. Cette dernière a été dédommagée pour la perte du droit de coupe et de l’accès à l’eau… à la suite de la fermeture de sa dernière usine de pâte et papier à Terre-Neuve !

Quel est l’impact sur le travail des élus qui cherchent à mettre en place une réglementation pour protéger l’environnement ou améliorer les conditions de travail ? Craindront-ils d’être poursuivis ?

Quelles sont les obligations dont doivent s’acquitter les investisseurs pour jouir d’un tel privilège ?

Pourquoi ne pas imiter l’Afrique du Sud, l’Équateur ou la Bolivie, qui renégocient actuellement leurs traités pour ne plus avoir à se soumettre à de telles poursuites ?

Les médicaments coûteront beaucoup plus cher

Le Centre canadien des politiques alternatives 1 estime que l’AECG entraînera une augmentation du coût des médicaments de 850 millions à 1,65 milliard de dollars annuellement, soit directement à l’achat par les individus, soit dans le coût des assurances, soit à même les budgets provinciaux. Les primes que paieront les assurés seront donc haussées. Le gouvernement canadien a annoncé qu’il ne compenserait pas les individus, mais seulement les provinces. N’en doutons pas, la facture nous sera éventuellement refilée dans nos taxes et nos impôts.

Tout cela pour permettre aux multinationales pharmaceutiques de s’enrichir encore davantage en profitant de brevets plus longs et en retardant l’arrivée de médicaments génériques beaucoup moins chers. L’industrie prétend que cela lui permettra de faire plus d’investissements et de créer des emplois, mais l’AECG ne prévoit aucune obligation du genre.

Lorsqu’Ottawa a étendu la protection des brevets en 1987, les industries s’étaient engagées à investir 10 % de leurs ventes. Cet engagement n’est plus respecté depuis 2003 et elles n’ont investi que 6,6 % en 2012.

Quel est l’avantage pour les populations ?

Quel sera l’impact sur les finances publiques ?

1. Joel Lexchin et Marc-André Gagnon, CETA and Pharmaceuticals, Centre canadien des politiques alternatives, 2013.

Nos emplois en danger

Les estimations des retombées économiques de l’AECG menées conjointement par le Canada et l’Union européenne supposent a priori que les marchés s’ajusteront naturellement. Le modèle théorique utilisé dans cette étude repose notamment sur la présomption que le plein-emploi existe et sera maintenu à la suite de la mise en œuvre de l’Accord (ce qui n’est pas vérifié dans la réalité). Malgré ces partis pris, l’étude prévoit un affaiblissement important de notre balance commerciale avec l’Europe. Une autre étude, aux hypothèses plus réalistes, prévoit la perte de 28 000 à 47 000 emplois au Canada en raison de la détérioration de notre balance commerciale 2.

L’AECG permettra l’entrée de 17 700 tonnes de fromages européens supplémentaires, qui pourraient accaparer jusqu’à 30 % du marché des fromages fins canadiens, remplaçant ainsi les produits locaux. Cela représente 180 millions de litres de lait en moins, soit un manque à gagner de 150 millions de dollars pour les producteurs de lait et de 300 millions  pour l’industrie du fromage. C’est sans compter l’effet négatif sur la trajectoire de croissance à long terme d’une industrie des fromages fins qui est en émergence, mais qui demeure fragile.

Quels impacts cela aura-t-il sur les nombreuses régions du Québec pour qui la filière lait et fromage compte pour beaucoup dans le tissu économique ?

Pourquoi les gouvernements n’ont-ils pas tenté d’identifier les secteurs dont l’emploi serait affecté négativement par l’AECG ? Des études d’impact seront-elles réalisées ?

Quel sort nos gouvernements réservent-ils à ces travailleuses et à ces travailleurs affectés par cette nouvelle politique, alors qu’aucune mesure de compensation ne leur est offerte ?

2. Jim Standford, Out of Equilibrium, Centre canadien des politiques alternatives, 2010.

Les services publics menacés

Les règles qui régissent les marchés publics et les droits des investisseurs compromettraient sérieusement la capacité des municipalités et des gouvernements de reprendre des services publics ayant été confiés au privé, autant à l’égard des privatisations complètes que des partenariats publics privés (PPP). Par exemple, la Slovénie a été poursuivie lorsqu’elle a tenté de revenir sur des réformes qui avaient introduit le privé dans le système d’assurance maladie.

Alors que les privatisations qui ont eu lieu dans plusieurs pays d’Europe depuis les années 1980 sont remises en question, notamment dans les secteurs de l’eau, de la gestion des déchets, de l’énergie et des télécommunications, les multinationales européennes comme Suez ou Veolia ont non seulement l’intention d’y protéger leur position, mais elles veulent également développer de nouveaux « marchés » de ce côté-ci de l’Atlantique. Si elles réussissent leur pari, il sera extrêmement difficile de revenir en arrière compte tenu des dispositions projetées de l’AECG.

L’AECG découragera-t-il nos gouvernements de reprendre en main des PPP, si ceux-ci échouent à répondre à nos aspirations ?

Dans des secteurs où le privé coexiste avec le public, la capacité de l’État à réguler ces secteurs sera-t-elle réduite ou remise en question ?

Pourrons-nous développer des services publics dans le futur pour répondre à de nouveaux besoins sociaux ?

Dangers pour la culture !

Plutôt que de l’exclure des négociations, comme l’indique la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle, la culture a été négociée à la pièce, chapitre par chapitre, et seules les industries culturelles en sont exclues (sans qu’elles soient définies). Le risque, c’est que l’un des chapitres n’exclue pas la culture, ou que l’un des secteurs de l’industrie culturelle ne soit pas protégé. Quels secteurs de la culture seront ouverts à la concurrence ?

Des obstacles pour le développement économiques et territorial

Les marchés publics, c’est-à-dire l’approvisionnement des gouvernements en biens et services, ont longtemps été un outil de développement économique important. Pensons à l’attribution du contrat de fabrication des métros de Montréal dans les années 1960 à l’usine Bombardier de La Pocatière, à la fabrication d’éoliennes en Gaspésie ou à l’attribution des contrats de lait du réseau de la santé du Saguenay-Lac-Saint-Jean à une coopérative régionale. Ces initiatives ont des effets structurants, souvent à long terme, pour nombre de secteurs et de régions.

Or, l’AECG s’apprête à ouvrir les marchés publics provinciaux et municipaux comme jamais auparavant. Les organismes publics se verraient interdire le recours à « toute condition ou tout engagement qui encourage le développement local » 3.

Quels seront les impacts de l’AECG sur la capacité des gouvernements et des municipalités d’utiliser les marchés publics comme levier de développement économique et régional ?

Jusqu’où pourront aller les politiques d’achat responsable des organismes publics ?

3. Traduction libre des textes préliminaires de l’accord. Certains organismes publics ou secteurs pourraient être exclus de l’ouverture des marchés publics, mais les « réserves » restent à être rendues publiques.

Un Québec moins souverain

Préséance des droits des investisseurs sur les droits de la personne et les décisions démocratiques, perte de leviers fondamentaux de développement territorial, incertitudes concernant la protection de la culture : autant de facteurs qui affaibliront la souveraineté du Québec et sa capacité à orienter son développement.

Il est incroyable que l’on en sache encore si peu sur l’AECG alors que le Québec et le Canada ont donné leur accord de principe à cette entente. Et pour la suite ? La loi québécoise stipule qu’un débat de deux heures doit avoir lieu à l’Assemblée nationale. Au fédéral, il est prévu que le projet sera déposé au Parlement canadien durant 21 jours, sans possibilité de l’amender.

Les députés auront-ils l’information nécessaire pour faire un choix éclairé ?

Pourquoi éviter la consultation publique si l’accord est si « formidable » ?

Pourquoi ne pas divulguer immédiatement les textes et les documents d’analyse relatifs à l’AECG ?

À la CSN, nous estimons qu’un débat public, ouvert et inclusif doit se tenir sur l’AECG, notamment par des consultations publiques élargies et par une commission parlementaire. L’accès aux textes et aux documents liés à l’accord est donc essentiel.

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