Exploitation sexuelle – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Wed, 22 Nov 2017 21:17:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Exploitation sexuelle – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Pour lutter efficacement contre les violences à caractère sexuel, des conditions s’imposent https://www.csn.qc.ca/actualites/pour-lutter-efficacement-contre-les-violences-a-caractere-sexuel-des-conditions-simposent/ Thu, 23 Nov 2017 14:30:40 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65003 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) participe aujourd’hui à la Commission de la culture et de l’éducation traitant du projet de loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur. La FNEEQ–CSN prend part à ces consultations afin d’apporter sa contribution et veiller à ce que certaines conditions soient respectées.  

Aucun changement ne pourra véritablement s’opérer sans des ressources financières et humaines adéquates, récurrentes, stables et indexées. Bien que ce soit un pas dans la bonne direction, le financement de 23 millions $ sur cinq ans sera rapidement insuffisant pour permettre aux dix-huit universités et soixante-six établissements d’enseignement collégial publics et privés pour élaborer, en collaboration avec les étudiants, les dirigeants et les membres du personnel, une politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel. Les besoins sont trop criants. Du reste, une politique et un mécanisme de reddition de compte ne sont pas une panacée ; ils ne règleront pas tous les problèmes et n’élimineront pas toutes les violences. Les établissements devront mettre en œuvre des moyens efficaces de sensibilisation, de prévention, d’accompagnement et de soutien, et cela, bien au-delà des cinq années de financement.

L’implication de la communauté et de ressources externes
La Fédération est convaincue que le meilleur gage de réussite pour contrer les violences à caractère sexuel réside dans l’implication de tous les acteurs des communautés collégiales et universitaires. « Le fait d’impliquer toute la communauté dans la construction de la politique est aussi un moyen d’éduquer largement tous les groupes concernés », souligne Caroline Quesnel, trésorière et secrétaire générale de la FNEEQ–CSN.  

La Fédération croit par ailleurs que la contribution des organismes communautaires et des centres régionaux comme les CALACS et les CAVACS est essentielle dans l’accompagnement et l’aide aux personnes. Le gouvernement devrait profiter de l’occasion pour reconnaître leur expertise et leur accorder un financement récurrent et adéquat à l’accomplissement de leur mission.

Un code de conduite
La réflexion des membres de la FNEEQ–CSN sur les relations à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement a débuté il y a plusieurs années. Les instances de la FNEEQ–CSN ont déjà adopté une résolution jugeant inapproprié d’entretenir un rapport intime avec une étudiante ou un étudiant dans une relation pédagogique ou d’autorité.

« Nous entendons collaborer avec le ministère afin de bonifier le projet de loi et nous assurer que tous les moyens seront mis de l’avant pour favoriser un milieu de vie sain et sécuritaire pour les étudiantes, les étudiants et les membres du personnel », conclut pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ–CSN.

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Un prix trop cher payé pour les femmes https://www.csn.qc.ca/actualites/un-prix-trop-cher-paye-pour-les-femmes/ Mon, 24 Apr 2017 20:00:13 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=59728 Le Grand Prix de Montréal est sans doute l’un des événements les plus glamour et les plus jet set qui se déroule dans la métropole et, pourtant, l’exploitation sexuelle de femmes et de jeunes filles continue à s’y pratiquer presque au grand jour.

Après les innombrables débats sur la question, les études diverses et le dépôt de projets de loi pour tenter de contrer le phénomène, après le tapage médiatique et les dénonciations publiques, on banalise toujours autant la prostitution à Montréal. Même des ouvrages ou des sites connus et réputés présentent une définition édulcorée de la prostitution en omettant de parler d’exploitation. Le Larousse en ligne définit la prostitution comme un « acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d’autres personnes moyennant rémunération ; Wikipédia parle plutôt « d’une forme d’échange économico-sexuel ponctuelle, explicite et préalablement négociée ».

La définition adoptée par la CSN et présentée dans la publication La prostitution : une exploitation à dénoncer, une pratique à combattre est plus réaliste :

« La prostitution est d’abord l’organisation lucrative, nationale et internationale de l’exploitation sexuelle d’autrui. Les acteurs impliqués dans le système prostitutionnel sont multiples : prostituteurs, proxénètes, États, ensemble des hommes et des femmes. »

Lorsqu’une personne est exploitée sexuellement au bénéfice d’un système à but lucratif d’envergure nationale ou internationale, on peut difficilement parler de « consentement ». Plus de 80 % des personnes adultes prostituées au Canada (majoritairement des femmes) ont commencé à être exploitées alors qu’elles étaient mineures. Ces femmes avaient en moyenne entre 14 et 15 ans lorsqu’elles sont tombées dans ce piège.  De plus, la proportion d’Autochtones parmi les jeunes prostituées au Canada varie entre 14 % et 85 %, selon le lieu géographique. Une telle proportion est nettement déséquilibrée par rapport à leur poids démographique. Ces données démontrent bien que la pauvreté, le racisme, l’exclusion sociale et les diverses formes de violences faites aux femmes sont les grandes portes d’entrée de la prostitution.

Combattre la prostitution

Notre société se dit égalitaire et, pourtant, on constate une résistance passive à admettre que la prostitution est un fléau auquel il faut s’attaquer. Le mythe du plus vieux métier du monde reste profondément ancré dans les mentalités, avec tous les préjugés qui l’accompagnent concernant la moralité des femmes qui sont exploitées.

Le lucratif système de l’esclavage a existé durant des milliers d’années et ses effets désastreux sur ses victimes étaient banalisés et tolérés. Nous avons pourtant réussi à le bannir. Le même défi social doit être relevé en ce qui concerne l’exploitation sexuelle, et les orientations de la CSN peuvent aider à le relever : décriminalisation des prostituées, criminalisation des proxénètes, criminalisation des prostituteurs (clients).

Nous avons toutes et tous une responsabilité envers la prostitution qui se pratique au Québec. L’indifférence et la tolérance collectives devant les diverses manifestations de sexisme ainsi que dans la publicité et la vie de tous les jours encouragent l’inertie et le fatalisme. Il faut aborder la situation avec un angle nouveau. Plutôt que de ne chercher qu’à augmenter la sécurité dans les centres jeunesse à l’approche du Grand Prix, ou d’autres périodes de « forte demande », condamnons la demande ! Lorsque des femmes sont utilisées comme des objets pour jouer les hôtesses d’événements, dénonçons ! Lorsque nous entendons des propos dégradants, réagissons !

Ensemble, il est temps de se mettre à l’ouvrage.

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En 2017, les femmes poursuivent l’offensive https://www.csn.qc.ca/actualites/en-2017-les-femmes-poursuivent-loffensive/ Thu, 19 Jan 2017 18:01:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57769 2016. Il aura fallu des regains troublants de violence envers les femmes et le harcèlement dont plusieurs d’entre elles ont avoué être régulièrement la cible pour que nous reprenions le chemin collectif de la contestation. Avec des campagnes comme Sans oui c’est non ou Ni viande ni objet, les femmes ont occupé le devant de la scène et exprimé leur colère devant des phénomènes qu’on espérait d’un autre âge. Cette colère, elles l’ont aussi manifestée ad lib, dans des mouvements sociaux spontanés auxquels prirent part de nombreux alliés de leurs causes.

Les cas d’agressions qui se sont multipliés en 2016, les propos machistes balancés crûment, le sexisme ordinaire étalé au grand jour et la violence banalisée, autant de fausses notes qui ont dominé le concert de l’année dernière. N’oublions pas notamment qu’un homme s’est immiscé, la nuit, dans les chambres d’étudiantes d’un campus de Québec et les a agressées sexuellement ; qu’un animateur de radio commentant ces événements a comparé le viol à un vol de voiture ; qu’il aura fallu une extraordinaire dose de ténacité aux femmes autochtones victimes d’agressions sexuelles à Val d’Or pour qu’enfin le gouvernement Couillard daigne faire la lumière sur les violences systémiques dont elles sont victimes par une commission d’enquête sur les relations entre les autochtones et certains services publics au Québec. Et voilà qu’on apprend maintenant, à travers la toute récente Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire, que 37 % des personnes travaillant ou étudiant à l’université ont subi au moins une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée entre les murs de cette institution.

Du côté de nos voisins américains, l’avenir n’est pas plus rose. L’élection d’un misogyne à la tête de l’État le plus puissant du monde a de quoi soulever incompréhension et inquiétudes. Avec ses propos dégradants pour les femmes, les accusations publiques d’agressions sexuelles ou bien son opposition avouée au droit à l’avortement gagné de si haute lutte, des millions d’Américaines sont déjà apeurées de l’avenir. Elles auront bien besoin de notre solidarité. Et c’est ce que nous leur exprimerons le 21 janvier prochain à Montréal où un rassemblement s’organise comme ailleurs dans le monde pour apporter tout notre soutien à nos sœurs américaines.

Le legs de 2016 aura peut-être été de redonner aux Québécoises une voix plus revendicatrice. Mais pour être une société réellement égalitaire, il faut combattre quotidiennement les inégalités économiques, réduire la pauvreté, éliminer les écarts salariaux, tout faire pour enrayer les stéréotypes et la discrimination dans les sphères personnelle et professionnelle, agir sur les conditions de vie et de travail. Par exemple, l’Ontario vient d’innover avec un projet de loi qui prévoit pour les victimes de violence sexuelle ou domestique une permission de s’absenter du travail. Celui-ci obligerait également les cadres à suivre une formation sur la violence en milieu de travail. Les lois du travail ontariennes sont-elles en train de nous damer le pion en matière d’aide et d’assistance pour ces victimes ? Ne serait-il pas souhaitable que le Québec s’inspire de l’Ontario pour amender ses propres législations ?

En 2017, on se doit d’être féministe et de s’attaquer une fois pour toutes aux violences envers les femmes. Pour y arriver, nous aurons besoin de toutes et de tous. Ça commence par l’arrêt du saccage des services publics auquel se livre le gouvernement Couillard et qui a engendré tant d’impacts négatifs sur la vie des femmes ; par un appui financier important aux groupes de défense des droits des femmes qui font des miracles sur le terrain, dont les centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel; par un rehaussement du salaire minimum à 15 $ l’heure et par la lutte contre la discrimination systémique dans tous les milieux. Être féministe en 2017 ne devrait jamais être dissocié de toutes ces quêtes justes et légitimes.

Véronique De Sève
Vice-présidence Confédération des syndicats nationaux (CSN)

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Le travail contre la violence envers les femmes n’est pas terminé https://www.csn.qc.ca/actualites/le-travail-contre-la-violence-envers-les-femmes-nest-pas-termine-estime-la-csn/ Tue, 06 Dec 2016 14:47:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57375 Encore cette année, la CSN tient à souligner le tragique anniversaire de la tuerie de l’École Polytechnique et en profite pour lancer un appel pressant en faveur de l’élimination de toute forme de violence à l’endroit des femmes.

« À de nombreuses reprises en 2016, les manchettes ont démontré qu’il faut se relever les manches et continuer la lutte contre ce fléau. Les violences envers les femmes s’alimentent des inégalités entre les sexes qui perdurent dans de nombreux milieux et de l’inertie de la classe politique. Il faut s’attaquer dès maintenant et de façon concrète aux stéréotypes qui permettent à ces violences de se développer », a souligné d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Cette dernière évoque notamment les dénonciations d’agressions de femmes autochtones par des policiers et les événements de l’Université Laval, qui ont soulevé l’indignation de la société tout entière. « Malheureusement, l’issue de l’enquête concernant les policiers de Val d’Or n’a pas donné les résultats escomptés par les plaignantes. Nous souhaitons vivement la commission d’enquête publique indépendante que nous demandons depuis longtemps au gouvernement Couillard pour que toute la lumière soit faite sur le racisme systémique envers les femmes autochtones et sur le comportement du corps policier à leur endroit », a-t-elle poursuivi.

« Chaque fois que les médias révèlent de nouveau cas d’agression sexuelle comme ceux survenus à l’Université Laval, les voix s’élèvent pour les dénoncer, poursuit-elle. Mais tous les jours, des femmes se font agresser, harceler, subissent des comportements sexistes, vivent du harcèlement, et plusieurs gardent le silence. Lutter contre la culture du viol et contre la violence en général, c’est agir en amont pour que de tels comportements ne soient jamais tolérés. C’est tout mettre en place pour que les femmes puissent les dénoncer en étant sûres d’être entendues et soutenues. »

« Le 6 décembre 1989, 14 femmes ont été froidement assassinées par un misogyne. Ce drame nous rappelle encore une fois qu’il faut combattre collectivement tous les comportements violents et sexistes que subissent les femmes au quotidien. C’est une condition sine qua non si nous voulons continuer à évoluer comme société dite égalitaire », a conclu Véronique De Sève.

 

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Luttons contre les violences envers les femmes https://www.csn.qc.ca/actualites/luttons-contre-les-violences-envers-les-femmes-et-appuyons-les-femmes-autochtones/ Thu, 24 Nov 2016 22:55:32 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57183 En 2016, les femmes font encore l’objet de violences, du fait qu’elles sont des femmes. Les autochtones et toutes celles qui appartiennent à des communautés culturelles, les lesbiennes, trans et bisexuelles, celles qui souffrent de handicaps physiques ou mentaux, les femmes issues de milieux modestes, connaissent un risque encore plus élevé de vivre une forme de violence ou une autre. On aura beau dire, tout n’est pas acquis et il faut continuer à lutter contre cette réalité.

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À la CSN, nous ne manquons pas une occasion de dénoncer cette violence et de participer à des initiatives pour l’éliminer. C’est pourquoi, encore cette année, nous appuyons la campagne d’action contre les violence envers les femmes qui se déroule du 25 novembre au 6 décembre. Pour faire connaître le déroulement des actions auxquelles vous participez, pensez au mot-clic #12joursdaction!

Visionnez ici la vidéo de lancement de la campagne produite par le Collectif des 12 jours d’action.

Une enquête publique pour les femmes autochtones
Quand le ministre Couillard suivra-t-il son homologue fédéral ? Il est honteux de ne pas avoir encore déclenché une commission d’enquête publique. La Ligue des droits et libertés nous demande de l’appuyer pour exercer une pression en ce sens. Envoyons massivement à Philippe Couillard une lettre pour le déclenchement d’une commission que demandons depuis longtemps.

L’enquête criminelle à Val d’Or a montré ses limites. Une commission d’enquête publique est absolument nécessaire si nous voulons faire la lumière sur les pratiques policières à l’égard des autochtones et sur le racisme systémique dont elles sont la cible.

Imprimez la lettre et envoyez-la maintenant.

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Plus que jamais, une enquête publique est nécessaire https://www.csn.qc.ca/actualites/plus-que-jamais-une-enquete-publique-est-necessaire/ Sat, 19 Nov 2016 13:00:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57031 La Confédération des syndicats nationaux réagit à l’annonce faite par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) au sujet des violences et de la discrimination systémique envers les femmes autochtones à Val-d’Or, mais aussi, plus largement, au Québec et au Canada.

« Le rapport du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) est bien loin de démontrer l’absence de problèmes. Il prouve plutôt que ce type d’enquête en vue de porter des accusations criminelles est inadapté pour faire toute la lumière sur les problèmes de discrimination systémique auxquels les femmes autochtones sont confrontées. Les plaintes ont été rejetées à cause du niveau de preuve hors de tout doute raisonnable qui est exigé en cour criminelle, de souligner Giacomo Bouchard, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN). Le DPCP a insisté sur le fait que cela ne signifie nullement que les faits reprochés par les plaignantes ne se sont pas produits. »

« Le rejet de presque toutes les accusations risque d’avoir un effet extrêmement néfaste et de décourager les victimes à porter plainte à l’avenir. Le sentiment d’injustice et de colère que cela fait naître doit trouver une réponse dans la mise en place rapide d’une commission d’enquête publique indépendante qui fera toute la lumière sur les pratiques policières et plus généralement sur le racisme systémique dont sont l’objet les femmes autochtones, d’ajouter Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, responsable politique de la condition féminine. Il ne faut surtout pas oublier le contexte du rejet de ces plaintes. Les autochtones sont discriminés depuis des siècles au pays ; pensons à la Loi sur les indiens qui les traitent comme des mineurs, aux pensionnats autochtones qui ont brisé des milliers de vies ainsi qu’à la disparition et à l’assassinat de trop nombreuses femmes autochtones. Il est temps au Québec d’assumer notre part de responsabilité et de s’attaquer au problème du racisme systémique. »

La CSN appuie les solutions de changements présentées par les personnes représentant des communautés et organisations autochtones (dont Femmes autochtones du Québec, l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec,…) ainsi que des organismes de la société civile se sont réunies au cours de la dernière année à l’appel de Mesdames Edith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié de Val-d’or, et de Ellen Gabriel de la communauté de Kanehsatàke.

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Le gouvernement doit adopter une vision plus globale de l’égalité femmes-hommes https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-adopter-une-vision-plus-globale-de-legalite-femmes-hommes/ Fri, 28 Oct 2016 16:03:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56289 Bien qu’elle se soit fait attendre longtemps, la Stratégie du gouvernement pour prévenir et contrer les violences sexuelles est accueillie favorablement par la CSN, qui déplore tout de même l’absence d’une orientation politique globale en matière d’égalité femmes-hommes.

« La Stratégie du gouvernement est vraiment bienvenue, surtout dans le contexte que nous connaissons actuellement. Elle a le mérite de couvrir plusieurs volets en s’intéressant autant à l’aspect de la sensibilisation et de l’intervention qu’aux agressions et à l’exploitation sexuelles. On doit souligner le caractère essentiel de cette démarche. Cela dit, une part importante des 200 millions annoncés sur cinq ans devra être accordée aux groupes d’aide sur le terrain pour que ceux-ci puissent offrir tout le soutien nécessaire aux personnes qui en ont besoin », souligne d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Elle rappelle à titre d’exemple que la prostitution est une forme de violence faite aux femmes et que les moyens doivent être investis au bon endroit pour aider les victimes à s’en sortir. « Un réinvestissement majeur s’impose aussi dans les centres jeunesse, notamment pour soutenir les jeunes filles aux prises avec des problèmes de prostitution juvénile. »

La CSN estime par ailleurs que le gouvernement travaille chacun des enjeux qui concernent les femmes de façon trop isolée les uns des autres, comme s’il n’avait pas de vision claire de la direction à prendre pour la défense et la promotion de leurs droits et de leurs intérêts. « Certaines mesures se retrouvent dans la politique sur la violence conjugale, d’autres seront énoncées dans la stratégie sur l’égalité entre les femmes et les hommes, d’autres enfin sont inclues dans la stratégie sur la violence dévoilée aujourd’hui. Le danger de s’y perdre est réel. Et une vue d’ensemble de la situation est essentielle. Bien des situations de violence que vivent les femmes résultent de leur inégalité économique : pauvreté, écarts salariaux avec les hommes, ségrégation professionnelle, etc. Il faut agir sur les conditions de vie, les conditions de travail et combattre les stéréotypes et la discrimination », d’insister Véronique De Sève.

La vice-présidente de la CSN invite finalement le gouvernement à prendre le virage de l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) lors de l’adoption de toute politique. « Les libéraux ont fait beaucoup de mal aux femmes en procédant à des compressions sans précédent dans les services publics, sans aucune forme de mesure des impacts sur leur vie. Cette situation ne doit jamais plus se reproduire, car elle nous fait faire un grand pas en arrière en matière d’égalité », conclut-elle.

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Cap sur le changement des mentalités https://www.csn.qc.ca/actualites/cap-sur-le-changement-des-mentalites/ Wed, 26 Oct 2016 14:50:43 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56248 Blogue de Véronique de Sève

S’il fallait retenir une chose de l’actualité des derniers mois, c’est bien que les violences sexuelles envers les femmes ne relèvent pas que du domaine privé. Les affaires Gomeshi, Aubut et Sklavounos, les dénonciations des femmes autochtones qui auraient été violentées par les policiers ou encore les événements de l’Université Laval ont mis en exergue les conséquences individuelles et sociales dévastatrices des agressions sexuelles dont sont victimes de trop nombreuses femmes. Nous avons la responsabilité collective de nous attaquer à ce fléau social. C’est le message que porteront aujourd’hui les femmes qui descendront dans les rues de plusieurs villes du Québec.

Le gouvernement aurait dû depuis longtemps prendre à bras-le-corps le problème en se montrant beaucoup plus déterminé à le combattre. Il a manqué à son devoir et a repoussé aux calendes grecques l’adoption d’une stratégie sur la question, qui se fait attendre depuis trois ans déjà. Philippe Couillard a préféré assommer la population à coup de politiques d’austérité répétées, rendant d’ailleurs plus difficile l’accès à des professionnel-les compétents, et par le fait même, plus criante encore la détresse des victimes. Et devant l’ampleur des événements des derniers jours, il n’avait plus le choix de passer à la vitesse grand V afin que sa stratégie voie le jour le plus tôt possible. On sent ici toute l’improvisation de ce gouvernement, pour ne pas dire l’indifférence qu’il peine à cacher à une réelle égalité entre les femmes et les hommes. De quoi sera faite cette politique ? Nul ne sait. Une chose est sûre, elle devra comporter un important volet sur l’éducation et la sensibilisation dans tous les milieux si on veut réduire l’ampleur du phénomène.

Pour prévenir les agressions et empêcher qu’elles ne soient commises en toute impunité, il est essentiel d’agir contre la marchandisation du corps des femmes et le sexisme ambiant. Nous devons aussi travailler en amont afin d’enrayer à la source des comportements trop souvent banalisés comme le harcèlement sexuel, qui n’est pas en soi une question de sexe, mais plutôt une question de pouvoir et de contrôle sur les plans économique, physique et affectif. À ce titre, un changement de culture dans les organisations et dans la société en général s’impose et devra intégrer obligatoirement des formations faisant notamment la promotion de modèles égalitaires. Au travail, il faudra autant viser le personnel que les cadres et les gestionnaires. En milieu scolaire, cette formation s’avère tout aussi essentielle, sinon plus, puisqu’elle s’adresse à des adultes en devenir. Le retrait des cours de sexualité dans les écoles du Québec depuis la réforme pédagogique en 2000 ne fut pas, à cet égard, l’idée du siècle. Cela dit, le projet-pilote actuel visant à les réintégrer au cursus scolaire a fait l’objet de nombreuses critiques Au sein du corps enseignant, les voix se sont élevées pour dénoncer entre autres le manque de soutien des professeur-es réguliers, qui se voient confier l’entière responsabilité d’éduquer les élèves en la matière. La démarche se doit d’être plus rigoureuse, particulièrement dans le contexte social actuel.

D’autres mesures seront également nécessaires pour voir émerger un véritable changement des mentalités, notamment dans les milieux de travail : l’augmentation du nombre de travailleuses dans les milieux traditionnellement réservés aux hommes, ainsi qu’une représentation équitable des femmes dans les postes de responsabilités où elles sont encore trop peu nombreuses pourraient favoriser les changements escomptés.

En définitive, les agressions et le harcèlement sexuels constituent des problèmes potentiels pour toutes les femmes, et non seulement pour quelques-unes d’entre elles. Le phénomène concerne tout le monde. Élu-es, employeurs, travailleuses et travailleurs, citoyennes, citoyens, nous avons du pain sur la planche pour guérir cette plaie sociale. Mettons-nous à la tâche tout de suite !


Photo : Manifestation du 8 mars 2013 | Blogocram | Creative Commons BY NC 2.0

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Justin Trudeau doit signer le décret https://www.csn.qc.ca/actualites/justin-trudeau-doit-signer-le-decret/ Mon, 15 Feb 2016 08:15:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/justin-trudeau-doit-signer-le-decret/ Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) demande au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de publier un décret afin de mettre en vigueur le projet de loi C-452 modifiant le Code criminel et portant sur l’exploitation et la traite des personnes.

Adopté à l’unanimité par la Chambre des communes en novembre 2013, puis au Sénat en juin dernier, le projet de loi C-452 modifie le Code criminel afin que le fardeau de la preuve soit renversé sur les proxénètes. Le témoignage des victimes, qui peuvent craindre de témoigner contre leur exploiteur, ne sera plus absolument nécessaire, puisque que ce sera à l’accusé de faire la démonstration qu’il ne tire pas de profits de l’exploitation sexuelle de personnes.

« La prostitution et la traite des personnes, qui concernent surtout les femmes et les filles, est un commerce organisé par les hommes pour les hommes. Le projet de loi C-452 est un outil supplémentaire pour sévir contre les proxénètes, ceux-là même qui tirent les profits de l’exploitation des femmes », affirme Suzanne Audette, vice-présidente et responsable de la condition féminine au CCMM-CSN. « Pour nous, la prostitution constitue une forme abjecte de violence et d’exploitation envers les femmes et il faut la combattre par tous les moyens, non pas en sévissant auprès des prostituées, mais bien contre les proxénètes et les clients ».

« C’est une industrie mise en place pour satisfaire les plaisirs des hommes. C-452 pourra permettre d’agir contre cette forme d’exploitation dont les effets dévastateurs sur les femmes et les enfants ne sont plus à démontrer », conclut la porte-parole syndicale.

Le CCMM-CSN appuie la pétition citoyenne sur Avaaz.org intitulée Justin Trudeau : Signez le décret (PLC-452) contre la traite et l’exploitation des femmes.

À propos du CCMM-CSN

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

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La FSSS-CSN soutient qu’il faut agir pour les jeunes vulnérables https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fsss-csn-soutient-quil-faut-agir-pour-les-jeunes-vulnerables/ Fri, 05 Feb 2016 16:00:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-fsss-csn-soutient-quil-faut-agir-pour-les-jeunes-vulnerables/ Les révélations des derniers jours concernant le Centre jeunesse de Laval démontrent qu’il est urgent d’investir, mais la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) estime qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé et que le problème est beaucoup plus large.

Depuis plusieurs années, la FSSS-CSN sonne l’alarme. Les compressions budgétaires de plus de 50 millions de dollars au cours des quatre dernières années et l’application du projet de loi 10, qui modifie l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, sont en grande partie responsables des difficultés que traversent les centres jeunesse du Québec. Toute cette conjoncture rend le travail des intervenantes et des intervenants de plus en plus difficile.

« Il est urgent d’agir rapidement. Le Centre jeunesse de Laval n’est pas le seul centre qui manque de ressources pour agir. L’ensemble de nos centres jeunesse nous indique que le problème est criant partout, même si les cas sont moins médiatisés. Alors que les signalements ont augmenté de 16 % à Laval au cours de l’exercice 2014-2015, et de 5 % dans l’ensemble du Québec, il y a eu des coupes de 20 millions de dollars dans le réseau », soutient Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

De plus, depuis le dépôt du projet de loi 10, la FSSS-CSN a toujours cru que la mission sociale des CISSS et des CIUSS serait noyée à la suite des fusions des conseils d’administration et des directions administratives. L’aspect médical devient la seule priorité, au détriment du social. Un an plus tard, nous commençons à voir les conséquences, notamment dans les centres jeunesse et les centres de réadaptation.

Auparavant, dès qu’un problème grave se pointait à l’horizon dans un centre jeunesse, le conseil d’administration prenait normalement des mesures pour faire de la prévention avant que le problème ne tombe sur la place publique. Maintenant, il n’y a plus de conseil d’administration, donc il est très difficile de traiter en amont ces problèmes.

Nos membres ont des solutions. Cependant, il faudrait de l’écoute de la part d’une direction très centralisée sur le volet hospitalier. De plus, il faudrait réinvestir les sommes retirées au cours des dernières années.

 

 

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La CSN demande l’application de la nouvelle loi fédérale pour contrer la prostitution https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-demande-lapplication-de-la-nouvelle-loi-federale-pour-contrer-la-prostitution/ Fri, 05 Jun 2015 08:43:15 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-demande-lapplication-de-la-nouvelle-loi-federale-pour-contrer-la-prostitution/ Dans le cadre du Grand Prix de Montréal et compte tenu du fait que cet événement entraîne tous les ans du tourisme sexuel et le trafic de femmes et de jeunes filles, la CSN demande à ce que la nouvelle loi fédérale, qui criminalise les clients et les proxénètes, soit appliquée de façon concrète.

« Les policiers ont les outils législatifs nécessaires en main pour réduire le tourisme sexuel et la prostitution à Montréal, souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Le SPVM doit donner suite à l’adoption de la loi en décembre dernier et sévir contre les clients ainsi que contre les proxénètes qui se servent du Grand Prix pour tirer profit du corps des femmes », ajoute-t-elle.

Pour la vice-présidente de la CSN, il serait inconcevable que la police demeure les bras croisés lors de l’édition 2015 de cet événement. « On a assisté au cours des derniers mois à de nombreuses arrestations de personnes qui manifestent contre l’austérité et à des mesures pour réprimer ces manifestations. Des Femen qui dénonçaient l’exploitation des femmes lors de la cérémonie d’ouverture du Grand Prix ont aussi été arrêtées par la police. Est-ce que les forces de l’ordre comptent déployer autant d’énergie pour arrêter, conformément à la nouvelle loi, ceux qui exploitent les femmes ? »

Véronique De Sève interpelle également le gouvernement fédéral au sujet des 20 millions qu’il dit vouloir allouer pour encourager les prostituées à sortir de l’industrie du sexe. « Aucune date précise concernant le moment où l’argent sera disponible n’a été avancée, dénonce-t-elle. Si le gouvernement est vraiment sérieux dans son intention de soustraire les femmes à cette exploitation marchande, il doit augmenter les fonds, car ils sont nettement insuffisants pour atteindre l’objectif qu’il dit s’être fixé. Il doit aussi les transférer dès maintenant. Il serait odieux qu’il attende la campagne électorale de l’automne pour en faire un enjeu électoral, car les besoins se font déjà beaucoup trop sentir. »

Tweetez-leur!

La CSN appuie la campagne de la CLES Un trop Grand Prix pour les femmes. Non au tourisme sexuel qui dénonce la marchandisation du corps des femmes. Pour l’occasion, elle invite la population et les médias à participer à l’Action tweet! développée dans le cadre de cette campagne. Pour ce faire, rendez-vous sur Facebook, copiez-collez les tweets préformatés qui s’y trouvent et diffusez-les sur vos comptes Twitter pour interpeller : • Le maire de Montréal, Denis Coderre, afin qu’il tienne ses promesses en conformité avec les politiques d’égalité de la ville de Montréal et la nouvelle loi fédérale sur la prostitution. • Tourisme Montréal, pour qu’il s’attaque au tourisme sexuel à Montréal.

À propos

La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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La CSN participe à la première conférence abolitionniste internationale https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-participe-a-la-premiere-conference-abolitionniste-internationale/ Wed, 12 Nov 2014 09:36:49 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-participe-a-la-premiere-conference-abolitionniste-internationale/ A ujourd’hui, à Paris, la vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Véronique De Sève, a participé à la première conférence internationale abolitionniste.

« Prostitution et traite des êtres humains dans le monde : une exploitation des plus vulnérables ». Elle y a notamment fait connaître la démarche ayant conduit à l’adoption par la CSN d’une position abolitionniste face à la prostitution.

De quoi on parle?

L’évènement, qui rassemble des élues, des syndicalistes, des survivantes et d’autres intervenantes de divers pays œuvrant sur cette question, vise notamment à renforcer le réseau international abolitionniste et à favoriser le partage des expériences et des travaux en cours. Par leurs échanges, les participantes et les participants de l’évènement mettent en commun leurs expériences pour faire avancer la lutte contre l’exploitation sexuelle et la violence envers les femmes et pour contrecarrer le trafic dont elles sont victimes. Ils se prêtent aussi à l’analyse des différentes avenues possibles pour agir sur les mentalités et faire reculer certaines idées reçues.

Mythes pernicieux

« Plusieurs mythes circulent au sujet de la prostitution, rappelle à cet effet Véronique De Sève. Cette activité n’est pas un travail, même si plusieurs le prétendent, mais bien de l’exploitation. On invoque aussi le libre-choix des prostituées pour défendre la légalisation. Or, la grande majorité des prostituées n’ont pas voulu, comme choix de carrière, vivre de la prostitution. Il faut toujours se le rappeler : des filles entrent dans la prostitution à un très jeune âge, soit vers 14 ans. On ne peut parler d’une décision libre et éclairée à un si jeune âge. Il faut combattre ce genre d’idées sans fondement. »

Le parlement canadien a adopté tout dernièrement le projet de loi C-36 qui s’inspire du modèle nordique en s’attaquant aux proxénètes et aux clients. Malheureusement, la loi maintient la possibilité de poursuites contre les prostituées lorsque la sollicitation a lieu dans certains endroits publics.

Situation des femmes autochtones au Canada

Dans un rapport datant de 2009, Statistique Canada révélait que les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles que les autres femmes d’être victimes de violence. Elles sont aussi surreprésentées à titre de victimes d’homicides. La CSN exhorte à cet effet le gouvernement canadien à mettre en place rapidement une commission d’enquête nationale concernant la disparition et l’assassinat de 1186 femmes autochtones. Celui-ci oppose encore une fin de non-recevoir à cette enquête qui lui est demandée par de nombreux groupes de défense des droits des femmes.

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La CSN salue les mesures qui visent à combattre l’exploitation du corps des femmes https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-salue-les-mesures-qui-visent-a-combattre-lexploitation-du-corps-des-femmes/ Thu, 05 Jun 2014 09:01:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-salue-les-mesures-qui-visent-a-combattre-lexploitation-du-corps-des-femmes/ La CSN, qui a pris position en décembre dernier pour que le gouvernement sévisse contre les proxénètes et les clients au lieu d’exercer de la répression envers les prostituées, salue l’approche empruntée dans le projet de loi déposé aujourd’hui à la Chambre des communes et qui s’inspire du modèle nordique.

« Nous sommes soulagés de constater que le gouvernement entend s’attaquer aux proxénètes et aux clients, car la prostitution constitue une forme de violence et d’exploitation envers les femmes qu’il faut combattre », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Celle-ci rappelle que pour venir à bout de cette violence et aider les femmes à se sortir de la prostitution, il faut aussi fournir aux prostituées des services adaptés à leurs besoins, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement et de la recherche d’emploi. « Le gouvernement reconnaît l’importance de soutenir les prostituées qui veulent se sortir de l’industrie du sexe par la mise en place d’un soutien social et nous appuyons cette orientation. Cela dit, il doit consacrer les ressources nécessaires pour y parvenir. Vingt millions sur cinq ans ne seront sûrement pas suffisants pour véritablement aider les femmes dans ce sens », a-t-elle ajouté.

La vice-présidente de la CSN est par ailleurs inquiète de la criminalisation de l’offre de services sexuels près des lieux où se trouvent des enfants. « En matière de prostitution, les femmes devraient être complètement dépénalisées puisque ce sont elles les victimes de cette lucrative exploitation sexuelle », a-t-elle laissé tomber.

À propos Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

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Abolir la prostitution, un choix de société https://www.csn.qc.ca/actualites/abolir-la-prostitution-un-choix-de-societe/ Wed, 04 Jun 2014 08:17:04 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/abolir-la-prostitution-un-choix-de-societe/ La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLÉS), en collaboration avec la CSN, le Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII) et le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), tiendra le mardi 10 juin prochain à 19 h une soirée sur le thème Abolir la prostitution, un choix de société.

Des conférenciers de pays dont entre autres la France et la Suède viendront expliquer les raisons pour lesquelles leur gouvernement respectif a décidé d’adopter des lois abolitionnistes qui criminalisent les clients (prostituteurs) et les proxénètes. Ils nous aideront à comprendre les impacts de ce genre de mesure législative sur la société et nous expliqueront comment ces lois peuvent de façon générale transformer le regard des hommes sur les femmes. Notons que la nouvelle vice-présidente de la CSN responsable de la condition féminine, Véronique De Sève, sera sur place et interviendra au sujet de la position adoptée par la confédération en matière de prostitution.

L’événement de la CLÉS se déroule dans un contexte propice où cette question d’actualité fait les manchettes depuis plusieurs mois. Aujourd’hui même, d’ailleurs, le gouvernement fédéral déposera un projet de loi qui donnera suite à la décision de la Cour Suprême invalidant pour cause d’inconstitutionnalité les dispositions du Code criminel encadrant la prostitution au Canada.

Quoi ? Soirée sur le thème Abolir la prostitution, un choix de société

Quand ? Le mardi 10 juin prochain, de 19 h à 21 h 30

Où ? À la Grande bibliothèque (475 boulevard De Maisonneuve Est, Montréal)

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La CSN rappelle que la prostitution est une forme de violence et d’exploitation https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-rappelle-que-la-prostitution-est-une-forme-de-violence-et-dexploitation/ Fri, 20 Dec 2013 11:45:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/la-csn-rappelle-que-la-prostitution-est-une-forme-de-violence-et-dexploitation/ À la suite de la décision de la Cour suprême qui vient invalider pour cause d’inconstitutionnalité les dispositions du Code criminel encadrant la prostitution au Canada, la CSN réitère la position sur la question qu’elle a adoptée lors de son dernier conseil confédéral.

La Cour suprême rappelle d’abord que la prostitution est légale au Canada. Cela étant le litige consiste à déterminer si l’encadrement de cette pratique tel qu’il est établi au Code criminel porte atteinte à la sécurité des prostituées. La Cour estime que oui. La Cour rejette par ailleurs l’argument du procureur général voulant que les personnes qui se prostituent n’ont qu’elles-mêmes à blâmer parce qu’elles ont fait le choix de se livrer à une activité intrinsèquement risquée. La Cour note en effet « les prostituées de la rue forment, à quelques exceptions près, une population particulièrement marginalisée. Que ce soit à cause du désespoir financier, de la toxicomanie, de la maladie mentale ou de la contrainte exercée par un proxénète, elles n’ont souvent guère d’autre choix que de vendre leur corps contre de l’argent. Dans les faits, même si elles peuvent conserver un certain pouvoir minimal de choisir, on ne peut dire qu’elles « choisissent » véritablement une activité commerciale risquée ». La Cour suspend les effets de son jugement pour un an laissant ainsi le temps au législateur de décider de nouvelles dispositions législatives.

Position de la CSN

Le 13 décembre dernier, la CSN adoptait certaines orientations condamnant la prostitution comme système d’exploitation inacceptable du corps humain, particulièrement celui des femmes. « La position de la CSN est ferme : la prostitution constitue une forme de violence et d’exploitation envers elles, et il faut la combattre. Il est impératif de sévir contre les proxénètes et les clients, plutôt que d’exercer de la répression envers les prostituées, principalement des femmes. Il s’avère aussi nécessaire de mettre fin à la pénalisation de ces femmes, qui sont les victimes d’une industrie mise en place pour satisfaire les plaisirs des hommes », a lancé la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher.

Pour venir à bout de cette violence et aider les femmes à se sortir de la prostitution, il faut aussi fournir aux prostituées des services adaptés à leurs besoins, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement et de la recherche d’emploi. « Ces services manquent cruellement à l’heure actuelle », a soutenu la vice-présidente de la CSN. Depuis l’adoption de ce type de mesures en Suède, la prostitution de rue a diminué de moitié et un changement de mentalité semble s’installer. Les sondages témoignent en effet de la baisse constante du nombre de clients fréquentant les prostituées. « Il faut contrer la banalisation de la prostitution, car il est faux de prétendre qu’il s’agit d’un travail normal accompli de gaité de cœur par la majorité des femmes qui l’exercent », a conclu Denise Boucher.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour en savoir plus, consulter « La prostitution : une exploitation à dénoncer et une pratique à combattre ! ».

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Les femmes de la CSN applaudissent l’issue des travaux https://www.csn.qc.ca/actualites/les-femmes-de-la-csn-applaudissent-lissue-des-travaux/ Sun, 17 Nov 2013 18:33:00 +0000 http://centralecsn.wpdev0.koumbit.net/actualites/les-femmes-de-la-csn-applaudissent-lissue-des-travaux/ La CSN tient à souligner le travail admirable de plusieurs centaines de femmes qui ont adopté, lors des États généraux de l’action et de l’analyse féministes qui viennent de se terminer, une série de propositions qui permettront au mouvement de femmes du Québec de se donner des plans d’action pour les 20 prochaines années. Une délégation d’une trentaine de femmes des fédérations et des conseils centraux de la confédération prenait part à l’événement, qui s’est déroulé du 14 au 17 novembre 2013.

Un vaste programme

La santé des femmes, leur façon de participer au monde du travail et au système économique, les stéréotypes, représentations et normes sociales qui leur sont associés ainsi que leur participation citoyenne et politique constituent quelques-uns des enjeux sur lesquels elles ont eu à se pencher.

« Ces États généraux ont réuni des femmes de tous les horizons pour discuter des réalités qui les concernent de près. Les propositions qui se sont dégagées des ateliers et qui ont été adoptées sont nombreuses et seront très porteuses pour l’avenir du mouvement », a souligné la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher.

Parmi ces propositions, on peut noter la promotion d’une vision féministe globale de la santé et du bien-être des femmes, la mise sur pied d’une commission d’enquête nationale sur les femmes autochtones portées disparues ou assassinées, l’offre réelle et tangible de ressources pour les femmes qui veulent se sortir de la prostitution ou encore la lutte contre la pauvreté, notamment celle des femmes. « Cette lutte contre la pauvreté doit entre autres passer par l’augmentation de logements sociaux », a précisé Denise Boucher.

Violence envers des participantes

Les femmes présentes aux États généraux ont par ailleurs tenu à dénoncer publiquement et d’une seule voix la violence dont ont été victimes samedi soir un groupe de lesbiennes qui participaient à l’événement. Celles-ci ont été apostrophées par huit hommes qui les ont insultées au sujet de leur orientation sexuelle. Deux d’entre elles ont été frappées.

« Ces gestes condamnables démontrent à quel point la cause féministe a sa raison d’être. La violence à l’égard des femmes doit cesser, et nous continuerons à nous battre en ce sens, a dénoncé Denise Boucher. Les organisations et groupes féministes ont du pain sur la planche pour faire reconnaître les droits des femmes sur plusieurs questions dans les années à venir ; nous ne baisserons pas les bras pour défendre ces droits puisqu’on le voit bien, rien n’est jamais gagné », a-t-elle conclu.

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