Harcèlement sexuel – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca Le maillon fort du syndicalisme au Québec Fri, 05 May 2023 19:06:13 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2019/05/csn-logo-150x150.png Harcèlement sexuel – CSN – Confédération des syndicats nationaux https://www.csn.qc.ca 32 32 Comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire : des constats accablants qui nécessitent une réponse urgente https://www.csn.qc.ca/actualites/comportement-sexualise-inapproprie-ou-discriminatoire-des-constats-accablants-qui-necessitent-une-reponse-urgent/ Fri, 05 May 2023 18:57:28 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=89090 Devant les constats accablants du rapport Mettre fin au harcèlement sexuel dans le cadre du travail : se donner les moyens pour agir, la CSN en appelle à une réforme législative majeure et urgente pour mettre fin à la banalisation des abus et à la souffrance des victimes.

Le portrait brossé par le comité d’expertes indépendantes donne froid dans le dos. On apprend qu’en 2020, au Québec, presque une personne sur deux (49 %) a observé ou subi un comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire en milieu de travail au cours des 12 mois précédant le sondage. De plus, les femmes ont été deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi de tels comportements (26 % et 13 % respectivement).

Ces chiffres déjà alarmants ne constituent que la pointe de l’iceberg puisque seule une proportion minime des victimes fait une dénonciation formelle. « Prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail représente une responsabilité collective et le devoir de tout le monde », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN prendra le temps d’analyser en profondeur le rapport et ses 82 recommandations, mais déjà des constats se dessinent. « Il est impératif que ce rapport ne soit pas tabletté. Il faut que la santé psychologique soit traitée au même niveau que la santé physique, souligne Mme Senneville. Pour paraphraser les auteures de ce rapport coup de poing : le harcèlement sexuel produit des effets corrosifs sur le bien-être physique et psychologique des personnes victimes et infléchit indûment le parcours professionnel de celles-ci. »

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) doit aussi offrir plus de soutien. « Il faut de la proactivité de la part de la CNESST et de ses inspectrices et inspecteurs afin que les différents milieux de travail agissent en prévention en obligeant par exemple de la formation sur le sujet. La CSN invite le ministre du Travail, Jean Boulet, à agir rapidement. Le ministre peut compter sur l’entière collaboration de tout le mouvement pour faire changer les choses, une fois pour toutes », conclut la dirigeante.

Agir pour que ça cesse
En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la CSN a développé la campagne Agis pour que ça cesse dans le but d’accroître les connaissances générales de ses membres. La campagne vise à les outiller et leur permettre de reconnaître les manifestations de harcèlement et de violence au travail et d’intervenir pour y mettre fin. Elle rejoint ainsi les objectifs des recommandations du rapport du comité d’expertes. La campagne peut être consultée ici :

https://www.csn.qc.ca/agir/

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La CSN exige des modifications en profondeur pour vraiment protéger tout le monde https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-exige-des-modifications-en-profondeur-pour-vraiment-proteger-tout-le-monde/ Thu, 21 Jan 2021 21:15:37 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=78230 Dans un mémoire étoffé, présenté en commission parlementaire cet après-midi, la CSN exige une bonification importante du projet de loi 59 du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. « Ça fait des dizaines d’années que la CSN demande une nécessaire révision des vieilles lois en santé-sécurité. Au nom de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs québécois, nous n’avons pas le droit de rater ce rendez-vous et de bâcler la réforme », martèle d’emblée Jacques Létourneau, président de la CSN.

La confédération reconnaît certaines avancées dans le texte déposé par le gouvernement de François Legault. Mais, elle dénonce aussi les importants reculs. « Au lieu d’étendre à tout le monde les succès enregistrés au fil des ans par les groupes prioritaires en matière de prévention — comme dans le secteur de l’industrie lourde —, le gouvernement coupe dans leurs droits. C’est reçu comme une gifle », s’indigne Jacques Létourneau. En effet, dans ces milieux, PL-59 réduira les pouvoirs et le temps alloué aux représentants à la prévention pour procéder aux inspections et aux enquêtes.

En contrepartie, dans les milieux jugés à risque faible, comme l’éducation ou certains secteurs de la santé — majoritairement féminins — les minutes octroyées à la prévention seront nettement insuffisantes. La détermination des niveaux de risque doit d’être revue. « En ces temps de pandémie, qui au Québec croit sérieusement que celles et ceux qui accompagnent les jeunes dans nos écoles ou qui soignent les patients dans nos hôpitaux sont à risque faible? C’est absurde », selon M. Létourneau.

L’épuisement professionnel : grand oublié de PL-59

Si les risques psychosociaux et le stress post-traumatique sont enfin reconnus, le projet de loi ne va pas assez loin en matière de santé psychologique. Rien n’est prévu concernant le « mal du siècle » : l’épuisement professionnel. On sait que cette forme d’épuisement résulte souvent d’une organisation du travail déficiente ou de pratiques de gestion malsaines. Le gouvernement doit adapter sa réforme pour reconnaître cette réalité.

Accroissement inquiétant des pouvoirs de la CNESST

La CNESST disposerait d’un pouvoir réglementaire additionnel pour restreindre les soins et les moyens à déployer afin de permettre la réadaptation entière d’une ou d’un accidenté-e du travail. Cette mesure ouvre-t-elle la porte à la réalisation d’économies sur leur dos?

Aussi, PL-59 apporte des changements qui affectent particulièrement le retrait préventif de la travailleuse enceinte ou qui allaite. Le gouvernement veut-il limiter la portée de cette avancée pour les femmes en restreignant les risques pour lesquels le retrait préventif serait applicable? Il faut rappeler que cette mesure permet de prendre acte des risques du milieu de travail et de s’y attaquer. Ce qui en fait une mesure de SST essentielle et non une mesure sociale, comme le prétendent certains employeurs.

Mobilisation et campagne publicitaire

La CSN et ses organisations affiliées partout au Québec réclament une bonification importante du PL-59. « Nos membres se mobilisent pour que le Québec cesse d’être dernier de classe en santé-sécurité au travail. La réforme aura un impact majeur sur la vie des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement serait irresponsable d’en oublier en chemin », conclut Jacques Létourneau.

La CSN a créé le site SSTvraiment.org afin de vulgariser et d’expliquer comment la réforme du gouvernement doit être bonifiée afin de vraiment protéger tout le monde. Une vaste campagne publicitaire dans chaque région du Québec est également en cours afin de sensibiliser les travailleuses et les travailleurs québécois aux manquements de cette réforme.

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Les mentalités ont la couenne dure https://www.csn.qc.ca/actualites/les-mentalites-ont-la-couenne-dure/ Fri, 04 Dec 2020 15:54:46 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77688 Billet de Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN

Été 2020. Une autre vague de dénonciation d’agressions sexuelles secoue le Québec. Bien que les mouvements #MeToo et #AgressionNonDénoncée aient créé un certain élan pour faire bouger la classe politique en faveur des victimes, je peux affirmer une chose : il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour venir à bout des comportements inacceptables qui sont légion dans bien des milieux de travail au Québec.

Depuis quelques années, on observe des changements législatifs qui découlent de l’action féministe contre les actes de violence sexuelle. En décembre 2017, le gouvernement libéral adopte une loi pour contrer ces violences dans les établissements d’enseignement supérieur. En 2018, la notion de harcèlement sexuel est nommément inscrite dans la Loi sur les normes du travail. En juin dernier, un projet de loi modifiant le Code civil est adopté pour mettre fin au délai de prescription qui limitait à 30 ans la possibilité de poursuivre au civil un présumé agresseur. Par ailleurs, le Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale se prépare à déposer ses recommandations. Celles-ci devraient inclure la création d’un tribunal spécialisé afin d’aider les victimes à toutes les étapes du processus judiciaire.

Les dinosaures ont-ils encore de l’avenir ?
Les choses avancent, certes, mais les mentalités ont la couenne dure. Prenons le cas de la médecine, qui a longtemps été le boysclub le plus huppé du monde du travail. Même si les femmes ont investi la profession, cette culture semble y avoir imprégné sa marque. Récemment, une travailleuse syndiquée d’un hôpital réputé me racontait l’histoire qu’elle a vécue avec une personnalité connue du public. À l’époque, l’individu est médecin dans l’hôpital où elle travaille. Sa réputation de harceleur n’est plus à faire, mais personne n’ose le dénoncer en raison, notamment, de son aura de médecin et du processus de plaintes particulier lorsqu’il s’agit d’un membre du corps médical dans un établissement public. Notre disciple d’Esculape profite d’un colloque à l’extérieur de la ville pour inviter la jeune femme à souper, lui offrir à boire jusqu’à plus soif, insister pour aller prendre un dernier verre, la tirer de force sur une piste de danse pour la tripoter et se frotter contre elle, malgré les refus répétés de cette dernière. En dépit de ses réflexes affaiblis par l’alcool, elle réussit à s’esquiver. Quoi qu’il en soit, elle ne souhaite pas dénoncer l’homme intouchable parce que « quand tu te mets un médecin à dos dans ton milieu de travail, ta vie peut être de la marde. »

Dans les établissements du réseau public de la santé, la Loi sur les services de santé et les services sociaux prévoit l’examen des plaintes contre un médecin par un médecin « examinateur », lequel est désigné par le conseil d’administration de l’établissement sur recommandation du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. Le processus d’enquête sur la plainte et, s’il y a lieu, de la révision de la décision se déroule sous l’étroite supervision du corps médical à toutes les étapes, quelle que soit la nature de la plainte.

Il convient par ailleurs de souligner que des hommes peuvent aussi être victimes d’agressions et d’inconduites sexuelles au travail. Un employé administratif d’une organisation à but non lucratif m’a raconté avoir subi les assauts homophobes d’un de ses collègues qui lui a brusquement pris la tête pour la plaquer sur son entrejambe. Ce geste dégradant, empreint d’une grande violence, est à tous points de vue condamnable.

Stoppons le cortège des agressions de toutes sortes
À l’approche du 6 décembre, la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes dont la CSN est membre revendique l’élimination des violences faites aux femmes, notamment la violence sexuelle. Et comme les formes de violence et de harcèlement au travail sont d’une grande diversité et qu’elles concernent aussi les hommes, la CSN veille à ce que les employeurs respectent leur obligation légale d’assurer aux employé-es des milieux de travail sains et sécuritaires. Nous avons aussi, individuellement et collectivement, un rôle à jouer pour enrayer ce fléau, entre autres lorsque nous sommes témoins de telles situations. C’est pour cette raison que la CSN a décidé d’apporter sa contribution en lançant sa toute nouvelle campagne agispourquecacesse.com. Car personne ne devrait avoir à tolérer de la violence ou du harcèlement dans son milieu de travail. Car ensemble, nous devons agir pour que ça cesse, une bonne fois pour toutes.

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La CSN lance une grande campagne de sensibilisation à la violence et au harcèlement au travail https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-lance-une-grande-campagne-de-sensibilisation-a-la-violence-et-au-harcelement-au-travail/ Wed, 18 Nov 2020 13:41:24 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=77352 Toujours préoccupée par les phénomènes de violence et de harcèlement au travail ainsi que par leurs conséquences sur la santé et le climat de travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est fière de lancer sa toute nouvelle campagne nationale de sensibilisation intitulée « Agis pour que ça cesse. »

« La responsabilité de créer un milieu de travail sain et sécuritaire incombe aux employeurs et la CSN veille à ce que ceux-ci respectent leur obligation à cet égard, rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable de la santé et la sécurité du travail. Par contre, nous considérons aussi que prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail est une responsabilité collective et le devoir de toutes et tous. »

Partant du principe que nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre fin à la violence et au harcèlement au travail, cette nouvelle campagne a pour objectif de sensibiliser et d’éduquer le public afin d’inciter les témoins, les complices, les victimes, et même les agresseurs à agir pour que ça cesse.

« Tout le monde doit comprendre que ne rien faire devant des situations de harcèlement ou de violence contribue à faire en sorte qu’elles perdurent, explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la condition féminine. Il est donc important pour nous d’outiller nos syndicats et leurs membres afin qu’ils puissent reconnaître les différentes formes de violence et de harcèlement et qu’ils sachent comment intervenir. »

Afin d’atteindre ces objectifs, une grande variété d’outils ont été conçus et sont accessibles dès maintenant au agispourquecacesse.com, notamment, une brochure explicative et des vidéos traitant du harcèlement psychologique et du harcèlement sexuel au travail. Plusieurs autres outils seront également ajoutés dans les prochaines semaines.

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Mobilisation pour appuyer la création d’un tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle https://www.csn.qc.ca/actualites/des-syndicalistes-se-mobilisent-pour-appuyer-la-creation-dun-tribunal-specialise-en-matiere-dagression-sexuelle/ Thu, 21 Feb 2019 13:59:19 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=70238 Une cinquantaine de membres du comité des femmes du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) vont se mobiliser en début d’après-midi aujourd’hui pour appuyer la création d’un tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle. Les syndicalistes et leurs alliées se rendront devant le palais de justice de Québec vers 13 h 30.

« Selon les données de 2014 de Statistique Canada, seulement 5 % des agressions sexuelles au Canada font l’objet d’un signalement et seulement 3 sur 1000 se soldent par une condamnation, rappelle Barbara Poirier, vice-présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN). Le déni de justice pour les survivantes, encore récemment illustré dans quelques cas très médiatisés, est inacceptable. Comme société, nous pouvons et nous devons faire mieux. »

Le comité des femmes du conseil central a décidé de se mettre en action en marge d’une journée thématique en condition féminine. Les militantes se rendront collectivement au palais de justice afin d’appuyer la création d’un tribunal spécialisé en matière d’agression sexuelle. « Nous voulons saluer l’initiative en ce sens des différents partis représentés à l’Assemblée nationale et réaffirmer que nous demeurerons vigilantes sur la question de la violence faite aux femmes », explique Barbara Poirier.

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Une rencontre cordiale, mais les femmes attendent des gestes concrets https://www.csn.qc.ca/actualites/une-rencontre-cordiale-mais-les-femmes-attendent-des-gestes-concrets/ Fri, 02 Mar 2018 22:06:50 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=66584 À l’occasion de la Journée internationale des femmes, les membres du Collectif 8 mars ont rencontré aujourd’hui le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et la ministre responsable de la Condition féminine, Hélène David, afin de leur présenter les huit revendications du 8 mars 2018. Elles ont ainsi fait entendre la voix des 700 000 femmes qu’elles représentent pour demander des engagements fermes en matière d’égalité entre les sexes, tout en respectant l’analyse différenciée selon les sexes. Cette rencontre était une première entre le Collectif et un chef libéral, contexte préélectoral oblige. Celui-ci a d’ailleurs affirmé qu’une telle rencontre entre un premier ministre ou une première ministre du Québec et le Collectif 8 mars devrait être une tradition.

Combattre les violences envers les femmes
Le Collectif a notamment demandé au gouvernement de s’engager à mener une véritable offensive contre les violences envers les femmes. ” Il est urgent qu’il se montre proactif. Il y a diverses voies pour le faire, comme en intensifiant les campagnes de sensibilisation et de prévention à cet égard, en renforçant les services sociaux offerts aux victimes de violence, en prévoyant des congés payés spécifiques aux victimes de violence conjugale, et en incluant la définition du harcèlement sexuel dans la Loi sur les normes du travail “, a d’abord expliqué la porte-parole du Collectif 8 mars, Gabrielle Bouchard.

Des solutions existent pour contrer les agressions sexuelles et pour améliorer l’accès des femmes au système judiciaire lorsqu’elles décident d’y recourir, estime le Collectif 8 mars. Il peut par exemple s’agir de la formation du corps policier, des juristes et du personnel du milieu de la santé et des services sociaux ou encore de l’adoption du ” modèle de Philadelphie “, selon lequel les groupes de défense des droits des femmes seraient chargés de réviser les plaintes d’agression sexuelle déposées à la police, pour évaluer la qualité des enquêtes.

Promouvoir l’autonomie économique des femmes
Les représentantes du Collectif ont par ailleurs rappelé que le Québec peut faire beaucoup mieux en ce qui concerne le salaire minimum. ” Pour permettre à une personne d’avoir un revenu viable et de sortir de la pauvreté, le gouvernement doit rapidement augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure, et pas dans cinq ans, mais maintenant. Rappelons que les femmes représentent près de 60 % de l’ensemble des personnes qui travaillent au salaire minimum “, a aussi commenté Gabrielle Bouchard.

Elles ont également tenu à aborder la question de la conciliation famille-travail-études avec Philippe Couillard et Hélène David. ” Il est plus que jamais nécessaire de mettre en place une loi-cadre pour permettre à toutes et à tous de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. ”

Contrer le racisme et la discrimination
Le racisme et la discrimination subis par les femmes ont également fait partie des discussions. ” Les femmes sans statut et certaines femmes immigrantes sont exclues des systèmes de santé, de justice, d’éducation et ne sont pas protégées par les lois du travail. Il est inacceptable qu’au Québec, en 2018, il y ait des femmes qui n’ont même pas accès aux soins de bases. ”

” Les femmes autochtones, elles, souffrent de discriminations systémiques qui touchent tous les aspects de leur vie. Le gouvernement ne peut plus faire l’impasse sur cette situation et doit s’attaquer concrètement à ces problèmes. Il faut mettre fin aux violences qu’elles subissent de toutes parts “, a affirmé Gabrielle Bouchard.

Réinvestir massivement
Le Collectif a finalement insisté sur la hauteur insuffisante des réinvestissements annoncés par le gouvernement. ” Ces annonces sont loin de résoudre les effets dévastateurs qu’ont sur les femmes les politiques d’austérité dans les services publics. Nous revendiquons un réinvestissement adéquat en santé, en éducation et dans les programmes sociaux ainsi qu’une assurance médicaments universelle. ”

Les membres du Collectif ont finalement réclamé l’injection de ressources financières suffisantes pour répondre aux besoins des groupes qui luttent au quotidien pour la justice et l’égalité des femmes. ” Ce sont les femmes qui doivent prendre le relais au sein des familles et dans les groupes communautaires lorsque les services publics sont inadéquats. Le sous-financement de ces groupes les empêche même de fournir des services d’urgences “, a déploré Gabrielle Bouchard.

En outre, le Collectif 8 mars juge que la balle est dans le camp du gouvernement. ” Le premier ministre nous a écoutées de façon polie, mais nous attendons à présent des gestes concrets pour les femmes “, de conclure la porte-parole du Collectif 8 mars.

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Bien du travail reste à faire pour éliminer les violences envers les femmes https://www.csn.qc.ca/actualites/bien-du-travail-reste-a-faire-pour-eliminer-les-violences-envers-les-femmes/ Wed, 06 Dec 2017 13:13:34 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65280 La CSN joint sa voix à tous les groupes qui commémorent aujourd’hui la tragédie du 6 décembre 1989 de l’école Polytechnique pour faire acte de mémoire et rendre hommage aux 14 femmes qui ont perdu la vie en ce jour fatidique.

« Des femmes voulant contribuer à façonner notre société, à l’égal de leurs compagnons d’études, ont été la cible d’un homme qui les haïssait parce qu’elles étaient des femmes et qui a froidement décidé de les assassiner pour cette raison. Ce geste inqualifiable constitue une forme extrême des violences sexistes que nous ne devons jamais cesser de combattre », a souligné d’entrée de jeu Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

« Les nombreuses dénonciations des dernières semaines concernant des violences et du harcèlement subis par des femmes au quotidien nous font prendre la juste mesure du sexisme ambiant et des rapports inégaux entre les sexes qui perdurent en 2017. Cet électrochoc collectif nous prouve que la culture du viol existe au Québec et ailleurs et qu’à aucun moment, nous ne pouvons baisser la garde : j’invite les hommes et les femmes, ensemble, à ne tolérer aucun geste violent, aucune parole dévalorisante ou dégradante dirigée expressément vers une femme. Il faut éliminer à la source les comportements intolérables », a-t-elle enchaîné.

La vice-présidente de la CSN insiste. « Les voix se sont élevées pour dénoncer les abus dont les femmes font l’objet, elles ne doivent surtout pas s’éteindre. Il faut briser l’impunité dont bénéficient depuis trop longtemps des personnes aux comportements violents dans différents milieux et c’est en grande partie par la prise de parole et la dénonciation que nous parviendrons à les pousser dans leurs derniers retranchements. »

Véronique De Sève rappelle par ailleurs que les syndicats ont un grand rôle à jouer pour enrayer le phénomène de violence et de harcèlement dont souffrent notamment les femmes au travail. « La CSN s’est dotée depuis longtemps d’une politique de prévention pour aider ses syndicats à adapter leurs moyens afin de prévenir et de faire cesser ces comportements. Cette politique vient d’être réactualisée pour mieux refléter certaines préoccupations actuelles, notamment dans le chapitre concernant la violence et le harcèlement à caractère sexuel. La CSN ne fera aucun compromis pour lutter contre toutes les formes de violences envers les femmes dans les milieux de travail québécois », conclut-elle.

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La CSN résolument engagée contre les violences et le harcèlement au travail https://www.csn.qc.ca/actualites/la-csn-resolument-engagee-contre-les-violences-et-le-harcelement-au-travail/ Fri, 24 Nov 2017 13:01:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=65041 La CSN est depuis plusieurs décennies engagée activement dans la lutte contre toute forme de harcèlement en milieu de travail. À l’occasion des 12 jours contre la violence envers les femmes, qui s’échelonneront du 25 novembre au 6 décembre, elle a mis à jour sa Politique de prévention de la violence et du harcèlement au travail.

Une expertise de longue date
Pour la CSN, la prise en charge syndicale du phénomène de la violence et du harcèlement au travail est une préoccupation constante. Cette politique s’inscrit dans les nombreux travaux de la CSN menés au fil des ans pour contrer le phénomène. Déjà, au début des années 1980 une analyse de la question du harcèlement sexuel s’effectuait au sein de ses comités de condition féminine. Cette analyse a conduit la CSN à adopter une politique contre le harcèlement sexuel en 1993. Par la suite, en 1997, la CSN publiait la brochure La violence en milieu de travail : tolérance zéro. Celle-ci a été largement diffusée auprès de se ses syndicats affiliés. Puis, en 2001, la CSN a fait paraître son guide Agir avant la tempête, dans lequel elle proposait à ses syndicats un exemple de démarche et de mise en place d’un plan d’action afin de lutter contre la violence et le harcèlement au travail.

Forte de ses nombreux travaux et publications sur ces enjeux, la CSN adoptait, en 2003, sa Politique de prévention de la violence et du harcèlement au travail destinée à outiller les syndicats dans la prise en charge de ces problématiques.

Éléments nouveaux

La nouvelle édition lancée aujourd’hui a été retravaillée afin de mieux refléter certaines préoccupations actuelles, notamment dans le chapitre concernant la violence et le harcèlement à caractère sexuel. Elle permettra aux syndicats sur le terrain d’actualiser leurs moyens pour prévenir et faire cesser ces comportements inacceptables qui perdurent encore aujourd’hui dans les milieux de travail québécois.

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Une vision collective est nécessaire pour combattre les violences sexuelles https://www.csn.qc.ca/actualites/une-vision-collective-est-necessaire-pour-combattre-les-violences-sexuelles/ Thu, 16 Nov 2017 12:49:01 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64731 La CSN salue le projet de loi 151 sur les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur, dont les consultations s’amorcent aujourd’hui, et estime que ses objectifs s’inscrivent dans une suite d’actions nécessaires pour combattre la culture du viol et ses nombreuses conséquences pour les victimes.

« La violence fait partie du quotidien de bien des femmes, déplore la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Il faut briser le silence, faire tomber l’impunité dont bénéficient les agresseurs, agir sur les mentalités et présenter une culture d’égalité entre les femmes et les hommes. »

Une vision collective des interventions
Pour la porte-parole syndicale, c’est en construisant une vision collective des interventions que nous réussirons à prévenir et à lutter contre les violences à caractère sexuel. À cet égard, la CSN insiste sur l’importance que tous les intervenants du milieu, qu’il s’agisse de la direction, des syndicats représentant les travailleuses et travailleurs et des étudiantes et étudiants, participent pleinement à l’élaboration de la politique de prévention, à sa révision et aux diverses activités de sensibilisation, de prévention et de formation prévues au projet de loi. La CSN adhère également au fait d’intégrer à la politique un code de conduite visant notamment à encadrer les liens intimes entre une étudiante ou un étudiant et une personne ayant une influence sur le cheminement de ses études. « Ce code de conduite constitue un instrument de lutte pertinent contre les violences à caractère sexuel », ajoute madame De Sève.

Le silence qui pèse sur les violences sexuelles encourage la banalisation du phénomène. La CSN juge que pour assurer la plus grande transparence et pour des raisons d’impartialité et d’équité, les structures d’accueil, de traitement et de suivi des plaintes devraient être indépendantes au sein des établissements.

Besoin imminent de ressources financières
Les établissements d’enseignement supérieur ne savent pas quels sont les montants qui leur seront accordés pour mettre en place les nouvelles mesures et si ces sommes seront récurrentes et à la hauteur des besoins. « Les ressources doivent être au rendez-vous sans quoi la lutte aux violences à caractère sexuel sera compromise », plaide Véronique De Sève.

L’ADS, plus que jamais
Lutter contre les violences sexuelles, c’est également s’engager concrètement dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre les inégalités socioéconomiques, le sexisme et la discrimination systémique à l’endroit des femmes. « Pour mieux tenir compte de la réalité des femmes au Québec, le gouvernement doit recourir à l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) à chaque fois qu’il conçoit un projet de loi, qu’il lance une mesure, qu’il développe une stratégie ou qu’il adopte un nouveau programme. Il s’est déjà engagé à le faire. Il faut maintenant qu’il agisse et qu’il cesse d’y aller au cas par cas », conclut-elle.

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Tolérance zéro! https://www.csn.qc.ca/actualites/tolerance-zero/ Tue, 24 Oct 2017 10:53:38 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=64480 À titre de représentantes et de représentants syndicaux et patronaux, à titre aussi d’acteurs de première ligne dans le monde du travail au Québec, nous tenons à faire la déclaration publique que voici.

Nous sommes ébranlés par l’ampleur des gestes qui mènent aux dénonciations courageuses des agressions et du harcèlement sexuels qui envahissent les tribunes actuellement. Celles-ci ont produit sur la société québécoise un véritable électrochoc collectif. À la suite de ces nombreux témoignages qui nous parviennent de tous horizons, nous réitérons notre intention de combattre la violence et le harcèlement au travail et demandons à nos organisations affiliées d’adopter la politique de tolérance zéro à cet égard.

Des lois existent pour prévenir et contrer la violence, le harcèlement et la discrimination au travail. Le Code du travail, la Loi sur les normes du travail et les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés s’appliquent non seulement aux salariés des organisations et des entreprises, mais aussi, aux fournisseurs, aux clients et à toutes personnes qui entourent leurs activités. Plusieurs employeurs et syndicats se sont aussi dotés, en partenariat, de moyens supplémentaires visant à assurer des environnements de travail respectueux entre les personnes. Des mécanismes ont été intégrés aux conventions collectives et aux codes d’éthique dans des organisations de toutes natures. Des politiques contre la violence et le harcèlement ont été adoptées. Des comités voués à cette problématique ont été mis en place. Ces outils agissent d’une part en prévention et, d’autre part, afin de fournir un soutien aux travailleuses et aux travailleurs en cas de situations litigieuses ou de plaintes.

Nous devons collectivement tout mettre en oeuvre pour que les milieux de travail du Québec soient exempts de violence. Il nous revient d’utiliser l’ensemble des outils à notre disposition pour l’enrayer à la source ou la faire cesser lorsqu’elle se manifeste. D’autres solutions existent également à cette fin : campagnes de sensibilisation, formations consacrées à cet enjeu crucial, appel à des groupes ayant une expertise avec les victimes, etc. Il nous faut prendre la situation à bras-le-corps, mener les initiatives qui s’imposent et agir sur tous les fronts pour un refus total de toute forme de violence ou de harcèlement au travail.

Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec;
Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante;
Stéphane Forget, président de la Fédération des chambres de commerce du Québec;
Véronique Proulx, présidente de Manufacturiers et Exportateurs du Québec;
Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques;
Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec;
Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux;
Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

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CDPDJ : réaction syndicale https://www.csn.qc.ca/actualites/cdpdj-reaction-du-syndicat-des-employes/ Thu, 31 Aug 2017 11:26:52 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=63180 Les représentants du Syndicat des employé-es de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (SECDPDJ), affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, tiennent à souligner que les enjeux relatifs aux conditions et au climat de travail des salariés de la commission figurent parmi leurs principales préoccupations, et ce, afin de garantir un milieu de travail exempt de toute forme de harcèlement.

En raison de enjeux de confidentialité propres à toute forme de plainte en matière de harcèlement, les représentants du syndicat de la CDPDJ n’émettront aucun commentaire sur les affirmations rapportées par certains médias.

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Faux pas de l’Université du Québec en Outaouais https://www.csn.qc.ca/actualites/faux-pas-de-luniversite-du-quebec-en-outaouais/ Tue, 11 Jul 2017 13:37:37 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=61115 Le 13 mars 2017, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, se déplaçait à l’Université du Québec en Outaouais afin de consulter la communauté universitaire sur la violence sexuelle en milieu scolaire. Malgré les engagements de l’UQO, il semblerait que la lutte contre les violences sexuelles ne soit pas sa priorité.

Le Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’UQO (SCCC-UQO) dénonce la décision de ne pas rémunérer celles et ceux qui siègent aux groupes de travail pour le projet d’Université sans violences sexuelles. Cette décision, en plus d’être contraire à la clause 4,09 de la Convention collective, est jugée discriminatoire par le syndicat. « Vu la nature de ce comité, ce sont surtout des femmes qui y siègent. L’UQO aurait-elle exigé un travail bénévole si ce comité avait été majoritairement masculin ? », a déclaré Marie-Josée Bourget, présidente du SCCC-UQO.

Le syndicat dénonce aussi le manque d’intégration des personnes chargées de cours dans la gouvernance universitaire. « Pendant que les autres employés siègent pendant leurs heures de travail rémunérées, les chargées et chargés de cours devraient le faire dans leurs heures libres. Certaines et certains prennent même un congé non rémunéré d’un autre emploi afin de participer aux réunions. C’est inacceptable ! », a poursuivi Madame Bourget.

Le Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’UQO, affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), a été fondé en 1993 et compte 665 membres, dont environ le tiers enseignent au campus de Saint-Jérôme. Ils offrent approximativement 67 % des cours de premier cycle.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La fédération est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

 

 

 

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En 2017, les femmes poursuivent l’offensive https://www.csn.qc.ca/actualites/en-2017-les-femmes-poursuivent-loffensive/ Thu, 19 Jan 2017 18:01:48 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57769 2016. Il aura fallu des regains troublants de violence envers les femmes et le harcèlement dont plusieurs d’entre elles ont avoué être régulièrement la cible pour que nous reprenions le chemin collectif de la contestation. Avec des campagnes comme Sans oui c’est non ou Ni viande ni objet, les femmes ont occupé le devant de la scène et exprimé leur colère devant des phénomènes qu’on espérait d’un autre âge. Cette colère, elles l’ont aussi manifestée ad lib, dans des mouvements sociaux spontanés auxquels prirent part de nombreux alliés de leurs causes.

Les cas d’agressions qui se sont multipliés en 2016, les propos machistes balancés crûment, le sexisme ordinaire étalé au grand jour et la violence banalisée, autant de fausses notes qui ont dominé le concert de l’année dernière. N’oublions pas notamment qu’un homme s’est immiscé, la nuit, dans les chambres d’étudiantes d’un campus de Québec et les a agressées sexuellement ; qu’un animateur de radio commentant ces événements a comparé le viol à un vol de voiture ; qu’il aura fallu une extraordinaire dose de ténacité aux femmes autochtones victimes d’agressions sexuelles à Val d’Or pour qu’enfin le gouvernement Couillard daigne faire la lumière sur les violences systémiques dont elles sont victimes par une commission d’enquête sur les relations entre les autochtones et certains services publics au Québec. Et voilà qu’on apprend maintenant, à travers la toute récente Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire, que 37 % des personnes travaillant ou étudiant à l’université ont subi au moins une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée entre les murs de cette institution.

Du côté de nos voisins américains, l’avenir n’est pas plus rose. L’élection d’un misogyne à la tête de l’État le plus puissant du monde a de quoi soulever incompréhension et inquiétudes. Avec ses propos dégradants pour les femmes, les accusations publiques d’agressions sexuelles ou bien son opposition avouée au droit à l’avortement gagné de si haute lutte, des millions d’Américaines sont déjà apeurées de l’avenir. Elles auront bien besoin de notre solidarité. Et c’est ce que nous leur exprimerons le 21 janvier prochain à Montréal où un rassemblement s’organise comme ailleurs dans le monde pour apporter tout notre soutien à nos sœurs américaines.

Le legs de 2016 aura peut-être été de redonner aux Québécoises une voix plus revendicatrice. Mais pour être une société réellement égalitaire, il faut combattre quotidiennement les inégalités économiques, réduire la pauvreté, éliminer les écarts salariaux, tout faire pour enrayer les stéréotypes et la discrimination dans les sphères personnelle et professionnelle, agir sur les conditions de vie et de travail. Par exemple, l’Ontario vient d’innover avec un projet de loi qui prévoit pour les victimes de violence sexuelle ou domestique une permission de s’absenter du travail. Celui-ci obligerait également les cadres à suivre une formation sur la violence en milieu de travail. Les lois du travail ontariennes sont-elles en train de nous damer le pion en matière d’aide et d’assistance pour ces victimes ? Ne serait-il pas souhaitable que le Québec s’inspire de l’Ontario pour amender ses propres législations ?

En 2017, on se doit d’être féministe et de s’attaquer une fois pour toutes aux violences envers les femmes. Pour y arriver, nous aurons besoin de toutes et de tous. Ça commence par l’arrêt du saccage des services publics auquel se livre le gouvernement Couillard et qui a engendré tant d’impacts négatifs sur la vie des femmes ; par un appui financier important aux groupes de défense des droits des femmes qui font des miracles sur le terrain, dont les centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel; par un rehaussement du salaire minimum à 15 $ l’heure et par la lutte contre la discrimination systémique dans tous les milieux. Être féministe en 2017 ne devrait jamais être dissocié de toutes ces quêtes justes et légitimes.

Véronique De Sève
Vice-présidence Confédération des syndicats nationaux (CSN)

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Plus que jamais, une enquête publique est nécessaire https://www.csn.qc.ca/actualites/plus-que-jamais-une-enquete-publique-est-necessaire/ Sat, 19 Nov 2016 13:00:17 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=57031 La Confédération des syndicats nationaux réagit à l’annonce faite par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) au sujet des violences et de la discrimination systémique envers les femmes autochtones à Val-d’Or, mais aussi, plus largement, au Québec et au Canada.

« Le rapport du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) est bien loin de démontrer l’absence de problèmes. Il prouve plutôt que ce type d’enquête en vue de porter des accusations criminelles est inadapté pour faire toute la lumière sur les problèmes de discrimination systémique auxquels les femmes autochtones sont confrontées. Les plaintes ont été rejetées à cause du niveau de preuve hors de tout doute raisonnable qui est exigé en cour criminelle, de souligner Giacomo Bouchard, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN). Le DPCP a insisté sur le fait que cela ne signifie nullement que les faits reprochés par les plaignantes ne se sont pas produits. »

« Le rejet de presque toutes les accusations risque d’avoir un effet extrêmement néfaste et de décourager les victimes à porter plainte à l’avenir. Le sentiment d’injustice et de colère que cela fait naître doit trouver une réponse dans la mise en place rapide d’une commission d’enquête publique indépendante qui fera toute la lumière sur les pratiques policières et plus généralement sur le racisme systémique dont sont l’objet les femmes autochtones, d’ajouter Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, responsable politique de la condition féminine. Il ne faut surtout pas oublier le contexte du rejet de ces plaintes. Les autochtones sont discriminés depuis des siècles au pays ; pensons à la Loi sur les indiens qui les traitent comme des mineurs, aux pensionnats autochtones qui ont brisé des milliers de vies ainsi qu’à la disparition et à l’assassinat de trop nombreuses femmes autochtones. Il est temps au Québec d’assumer notre part de responsabilité et de s’attaquer au problème du racisme systémique. »

La CSN appuie les solutions de changements présentées par les personnes représentant des communautés et organisations autochtones (dont Femmes autochtones du Québec, l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec,…) ainsi que des organismes de la société civile se sont réunies au cours de la dernière année à l’appel de Mesdames Edith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié de Val-d’or, et de Ellen Gabriel de la communauté de Kanehsatàke.

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Le gouvernement doit adopter une vision plus globale de l’égalité femmes-hommes https://www.csn.qc.ca/actualites/le-gouvernement-doit-adopter-une-vision-plus-globale-de-legalite-femmes-hommes/ Fri, 28 Oct 2016 16:03:12 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56289 Bien qu’elle se soit fait attendre longtemps, la Stratégie du gouvernement pour prévenir et contrer les violences sexuelles est accueillie favorablement par la CSN, qui déplore tout de même l’absence d’une orientation politique globale en matière d’égalité femmes-hommes.

« La Stratégie du gouvernement est vraiment bienvenue, surtout dans le contexte que nous connaissons actuellement. Elle a le mérite de couvrir plusieurs volets en s’intéressant autant à l’aspect de la sensibilisation et de l’intervention qu’aux agressions et à l’exploitation sexuelles. On doit souligner le caractère essentiel de cette démarche. Cela dit, une part importante des 200 millions annoncés sur cinq ans devra être accordée aux groupes d’aide sur le terrain pour que ceux-ci puissent offrir tout le soutien nécessaire aux personnes qui en ont besoin », souligne d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Elle rappelle à titre d’exemple que la prostitution est une forme de violence faite aux femmes et que les moyens doivent être investis au bon endroit pour aider les victimes à s’en sortir. « Un réinvestissement majeur s’impose aussi dans les centres jeunesse, notamment pour soutenir les jeunes filles aux prises avec des problèmes de prostitution juvénile. »

La CSN estime par ailleurs que le gouvernement travaille chacun des enjeux qui concernent les femmes de façon trop isolée les uns des autres, comme s’il n’avait pas de vision claire de la direction à prendre pour la défense et la promotion de leurs droits et de leurs intérêts. « Certaines mesures se retrouvent dans la politique sur la violence conjugale, d’autres seront énoncées dans la stratégie sur l’égalité entre les femmes et les hommes, d’autres enfin sont inclues dans la stratégie sur la violence dévoilée aujourd’hui. Le danger de s’y perdre est réel. Et une vue d’ensemble de la situation est essentielle. Bien des situations de violence que vivent les femmes résultent de leur inégalité économique : pauvreté, écarts salariaux avec les hommes, ségrégation professionnelle, etc. Il faut agir sur les conditions de vie, les conditions de travail et combattre les stéréotypes et la discrimination », d’insister Véronique De Sève.

La vice-présidente de la CSN invite finalement le gouvernement à prendre le virage de l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) lors de l’adoption de toute politique. « Les libéraux ont fait beaucoup de mal aux femmes en procédant à des compressions sans précédent dans les services publics, sans aucune forme de mesure des impacts sur leur vie. Cette situation ne doit jamais plus se reproduire, car elle nous fait faire un grand pas en arrière en matière d’égalité », conclut-elle.

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La FNEEQ souhaite participer à la réflexion https://www.csn.qc.ca/actualites/la-fneeq-souhaite-participer-a-la-reflexion/ Fri, 21 Oct 2016 14:54:02 +0000 https://www.csn.qc.ca/?post_type=csnqc_actualite&p=56038 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) salue la démarche annoncée par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, qui vise à lutter contre les violences à caractère sexuel dans les établissements collégiaux et universitaires.

La FNEEQ souhaite contribuer à la réflexion collective en participant, elle aussi, à la rencontre nationale afin que la Ministre puisse bénéficier de l’éclairage des enseignantes et des enseignants. Les événements troublants qui se sont produits sur les différents campus universitaires depuis quelque temps concernent l’ensemble des acteurs œuvrant en enseignement supérieur. «Les universités et les collèges sont des lieux qui, par définition, doivent être ouverts à la discussion et doivent être exempts de violence », affirme Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ–CSN. « Il faut créer un climat qui assure que l’on prenne au sérieux la parole des femmes », poursuit-elle.

Pour la Fédération, il est trop tôt pour parler d’une loi-cadre. Cependant, il est nécessaire d’instaurer des balises claires afin de lutter de manière significative contre les violences à caractère sexuel. «  Le respect de chacun est une condition indispensable aux études. Il est essentiel d’assurer la sécurité des étudiantes sur les campus » conclue Caroline Senneville.

La FNEEQ–CSN rappelle que les universités avaient lancé en mars dernier la campagne de sensibilisation contre la violence à caractère sexuel sur les campus « Sans oui, c’est non !». De toute évidence, cela n’a pas été suffisant.

Soulignons que la ministre David a fait cette annonce jeudi dans la foulée des déclarations des victimes d’actes sexuels à l’Université Laval. Jusqu’ici, une quinzaine de femmes se sont déclarées victimes d’agresseurs non encore identifiés.

 

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